Interview du vaishnave Yati Swami

William Deligny, qui a pris le nom de Yati Swami, a ouvert en Normandie, à Saint-Etienne-du-Rouvray, juste à côté de Rouen. un monastère vaishnava, c’est-à-dire dédié à Krishna, après avoir fondé la Congrégation de l’Ordre Monastique Vaisnava.

Un renversement par rapport aux années 1980, où il était connu sous le nom de P’tit Willy et était adepte de l’ultra-violence dans le cadre du mouvement skinhead défrayant la chronique alors. Voici une interview.

1. Peux-tu nous présenter ta manière de vivre et ta conception du monde, et nous expliquer comment tu vois notre société actuelle ?

D’abord j’offre mon humble hommage à ceux qui vont lire cet article. Je ne suis pas ce genre de personne qui pense que la vérité n’a qu’une seule facette ou dans un seul camp.

Simplement étant engagé dans une voie avec une philosophie de vie, je vais exposer une opinion, tout en respectant celle des autres. Je ne veux donc froisser personne.

Si l’on doit prendre la parole c’est afin de répandre l’harmonie, pas le conflit. Notre but, je pense, doit être avant toute chose le développement de l’amour et la bonne compréhension de ce que nous sommes réellement. Ma vie va dans ce sens : comprendre ma vérité et quel est le but de la vie.

Dans la véritable philosophie vaisnava, on apprend la nature de l’âme. Ce qui nous permet de comprendre et de voir que les êtres ont tous la même nature.

Or, cette nature intrinsèque au contact de la matière assume différentes natures parfois opposées, comme le fait d’être recouvert et identifié à la haine, à l’envie, à l’avidité, à la folie…

Comprendre la nature de l’âme veut donc dire aller vers une vie sans jugement, aller vers la réalité des êtres et non vers ce qui les recouvre, les aider à progresser et aussi progresser avec eux.

De cette manière, on peut apprendre à tolérer même les pires affronts, pardonner, développer la compassion, et progresser toujours plus vers l’amour. Une vie où l’on ne considère plus la dualité mais la réalité, apprendre dans toutes les circonstances.

Telle est la véritable conscience de l’âme. Enfin saisir la nature de l’âme signifie comprendre celle de l’Ame Suprême et le lien qui nous unit à Elle et à tous les êtres.

Notre société actuelle vit loin de la réalité de l’âme. Elle est basée sur un mode de vie matérialiste où le plaisir des sens prime.

Or, ce genre de vie détruit tout, car les sens sont insatiables. Ils demandent toujours plus. Ils nous amènent à détruire la planète et à commettre tant de violence envers beaucoup d’êtres pour la seule satisfaction des sens. C’est pourquoi les gens seront obligés graduellement de changer de vie, car il y aura une limite qu’ils ne pourront naturellement dépasser.

2. Quelle vision as-tu de la Nature, des animaux, des êtres vivants en général ? Quelles sont tes considérations quant au véganisme ?

L’âme est en toute chose et accepte selon ses vies passées et sa conscience un type de corps particulier. Elle est dans les végétaux, dans les poissons, dans les animaux, dans les humains…

Or, pour se nourrir l’être est obligé de recourir à la violence car l’âme habite dans ces corps, et lorsque l’on tue un animal ou un végétal, on coupe le cycle de sa vie et l’on commet une action qui engendre une réaction future.

Ce qui implique que le véganisme n’est pas libre de violence. Il existe des êtres humains qui ont la conscience de la souffrance des hommes mais pas des animaux, d’autres ont la conscience des humains et des animaux, ou encore en plus des poissons, des insectes, des plantes…

Un Végan est un humain qui a conscience de la souffrance des humains, des animaux, des oiseaux, des crustacés et des poissons, et cela est une chose admirable, car l’homme ayant originellement une conscience supérieure aux autres êtres vivants sur la Terre est considéré comme leur grand frère et doit être leur protecteur.

Un frère est celui qui veut le bien de son autre frère. Or, qui est le frère ? : l’âme est le frère, et en prenant graduellement conscience de l’âme, on acceptera la protection de tous les êtres. Mais pas simplement cela, on pensera à les faire évoluer et à les libérer.

Maintenant je vais traiter d’un autre point qui est lié à la spiritualité des textes védiques comme la Bhagavad-gita, pour vous faire comprendre pourquoi je ne suis pas Vegan, mais aussi pourquoi je n’y suis pas opposé.

La vache est un animal sacré, car elle a été donnée à l’homme pour plusieurs raisons. Premièrement, elle est très chère à Dieu. Il est dit que s’occuper d’une vache avec amour permet à l’être d’atteindre la libération, et inversement que la tuer est très grave. Elle est considérait comme une de nos mères.

Deuxièmement, le lait est considéré dans ces textes comme l’aliment le plus situé dans la vertu. Il est dit qu’il contient en lui-même sous la forme liquide la compassion, l’austérité, la véracité et la pureté. C’est pour cela que les sages en Inde ont toujours bu du lait, et souvent que du lait, car il est considéré comme un aliment complet.

Troisièmement, il est dit qu’il a le pouvoir d’affiner l’intelligence pour permettre à l’être humain de comprendre les sujets spirituels.

Nous avons vu auparavant que l’âme était en tous les êtres vivants, et que pour se nourrir, l’homme ne pouvait pas faire autrement que d’enlever la vie à d’autres formes d’existence. Les textes védiques traitent également de ce sujet.

Celui qui tue une vache ou tout autre animal devra être tué de la même manière dans son existence future. La chaîne des abattoirs n’est qu’une réaction en chaîne de cette violence qui se perpétue. Dans une existence, je suis un égorgeur d’animaux, dans une prochaine vie, je serai égorgé de la même manière.

Or, les textes védiques disent que toute nourriture produit un acte de violence. Selon la conscience dont l’aliment était pourvu avant d’être dépossédé de la vie, une douleur sera ressentie en proportion, et cela apportera une réaction karmique à l’être dans sa vie future. Alors, n’y a-t-il pas de solution pour sortir de ce cycle ?

Ces textes disent qu’en offrant à Dieu ou Krsna sa nourriture, l’Absolu a le pouvoir d’enlever ces réactions karmiques, d’élever l’âme qui a été engagée dans cette offrande à une vie humaine avec une conscience spirituelle, et de rendre cette nourriture pourvue d’une substance qui relie l’âme à Dieu.

C’est pourquoi en offrant le lait on peut délivrer la vache, en offrant un fruit, l’arbre… Dieu aime tous les êtres, mais en même temps, il faut nous nourrir, c’est pourquoi Il accepte un régiment lacto-végétarien.

Or, c’est vrai que je pourrais aussi être Vegan et offrir une alimentation Vegan, mais mon choix est de libérer également les animaux. C’est pourquoi il y a des Vaisnavas Vegan et d’autres lacto-végétariens (légumes, céréales, fruits et lait).

3. Il existe un roman de l’anglais Christopher Isherwood, « Rencontre au bord du fleuve », qui relate la conversion d’un « occidental » à l’hindouisme et qui s’installe en Inde. De fait, quand on pense à l’hindouisme, on relie souvent cela à l’Inde. Pourquoi ne pas s’être installé là-bas ?

L’hindouisme est un sens large des croyances qu’il y a en Inde. Ce titre a été donné par les Anglais qui ont fait un amalgame de toutes les croyances sous le nom d’Hindouisme.

Or, il y a parfois des choses contraires dans certaines voies à la vérité de l’âme, comme le phénomène de castes qui sont des déviations propres à cet âge.

Je vais souvent en Inde car il y a là-bas des endroits très portés vers la spiritualité. J’y ai également vécu par intermittence. L’institution religieuse mondiale à laquelle j’appartiens est aussi située là-bas. Je pourrais donc facilement m’y installer, mais mon devoir aussi est d’aider les gens qui souffrent, c’est pourquoi je reste en France.

4. Au début de ta connaissance du vaishnavisme, tu as fait une expérience relativement négative avec ceux qui sont surnommés de manière populaire les « hare krishna », qui avaient alors un petit centre à côté de l’université de Jussieu. Peux-tu en parler et expliquer pourquoi tu n’as pas rejoint leur mouvement, l’ISKCON ?

Chaque institution religieuse a un charisme, une manière de comprendre et d’approcher son texte sacré, de vivre sa foi.

Je ne suis pas une personne qui peut accepter que la Vérité ne soit que dans un seul camp. La compréhension qui a mûri en moi est que Dieu aime ses enfants et qu’Il s’occupe de tous les êtres suivant leur conscience acquise.

Il y a donc une pluralité de religions, car les êtres vivants sont dotés de différentes consciences. Lorsque j’ai connu cette institution, je n’ai pas découvert cette ouverture d’esprit avec les autres institutions vaisnavas et les autres religions, et c’est l’une des raisons qui m’a fait prendre une autre route…


5. Lorsque tu as fondé l’Ordre Monastique Vaisnava, tu as tout fait pour qu’il soit reconnu de manière légale comme mouvement religieux pour l’État français. Pourquoi ce choix ?

Lorsque j’étais un skinhead, j’ai connu la haine et la violence, et ceci m’a amené à aller vers l’amour. Or, lorsque je suis allé vers Dieu, j’ai vu cette même violence et cette même haine au nom de Dieu, sous la forme du sectarisme, et cela m’a fait beaucoup souffrir.

Par cette expérience, j’ai compris que sans accepter la liberté, sans être respectueux envers toutes les pensées, on ne peut pas être proche de Dieu.

Dieu ou Krsna veut dire le bon respect de toute chose, des êtres et des lois. Or, je désirais me démarquer des mouvances sectaires et créer un temple libre de sectarisme, un endroit où l’on peut respecter les êtres, leurs idées, leur foi et leurs croyances, respecter ce qu’ils sont simplement, les aimer comme Dieu les aime, et ne pas aller vers la haine au nom de Dieu.

C’est pourquoi j’ai fait un travail avec le Gouvernement français et son acceptation de notre institution en France est pour moi un label de non-sectarisme. En effet, notre reconnaissance en tant que Congrégation est rarement attribuée. Il n’y a seulement quelques institutions bouddhistes, catholiques et protestantes qui l’ont obtenue.


6. Tu as fait partie d’un groupe de musique, Evil Skins, qui expliquait « frapper pour vivre et vivre pour frapper » ; au moment de la mort de Clément Méric, tu as expliqué, en te fondant sur ton expérience, la chose suivante : « Quand j’étais skinhead, tabasser quelqu’un jusqu’à qu’il soit à terre et ne respire plus, c’était pour moi une vraie jouissance. » Comment as-tu changé te manière de voir les choses ?

C’est vrai que j’ai été loin dans la haine, c’est pourquoi à un moment je n’ai pas pu continuer. L’être est fait pour aimer.

Or, lorsque j’étais un skinhead, j’essayais constamment de rejeter en moi l’amour et de cultiver cette haine jusqu’à mettre sur moi des emblèmes fascistes.

J’ai été très violent, mais à certains moments, c’est comme si je ne pouvais plus assurer ce rôle qui n’était pas ma vérité, et j’ai désiré changer. Mais cela ne s’est pas fait facilement.

Or, lorsque j’ai découvert la spiritualité, j’ai réalisé qu’il était très dur de purifier son cœur, de ne pas répondre par la violence et la haine, lorsque celle-ci venait me chercher.

C’est alors que j’ai réalisé à quel point j’étais faible quand je lynchais des personnes dans la rue, et lorsque mes vêtements étaient tachés de sang…

Je ne pouvais pas voir à ce moment mon problème. Je pensais qu’il était à l’extérieur, que les autres étaient le problème, mais en réalité, il était en moi. J’ai réalisé que même si on enlevait tous ces soi-disant problèmes, un autre reviendrait, puis encore un autre…

Je ne savais pas remédier à ma frustration, et je la remettais sur les autres. Mais la violence ne faisait qu’empirer les choses. J’avais besoin d’amour. J’étais comme un homme dans un désert qui courait après un mirage.

Avec ma dégaine extrême, l’environnement devenait de plus en plus hostile. Cette vie devenait comme un désert d’amour, où il n’y avait que la haine. Je ne voyais plus que des ennemis partout.

Tout était inversé. J’étais devenu un animal féroce, sans compassion, sans respect. Juste une boule de haine, intéressée au pouvoir. Je recherchais à être quelqu’un en faisant peur aux autres. Quel avenir offre une telle existence ?

Mais c’est vrai que j’ai été loin dans ce délire. Alors à un moment, j’ai senti que je ne pouvais plus me battre contre moi-même, qu’il y avait l’amour, et celui-ci a grandi jusqu’à me faire quitter cette vie.

Bien que j’aie essayé de me faire oublier, j’étais hanté par cette violence et par tous ces coups que j’avais portés à ces gens. J’ai alors senti qu’il fallait que je répare. C’est pourquoi j’ai donné ma vie à l’amour.

Je crois en l’amour, et je le vis. C’est comme la haine qui peut être vécue. L’amour dévotionnel est une vie opposée à la haine, une vie intérieure. L’amour se cultive aussi, en enlevant la haine du cœur, petit à petit.

7. Une personne historique du mouvement skinhead a dénoncé ce qui serait ton invention d’une « rédemption » par rapport à ton passé, qui serait uniquement l’expression du mysticisme et de la consommation de drogues. Peux-tu nous parler de ta vision du bien et du mal, si ces notions ont un sens ?

Dans ce monde, chacun cherche à se défendre et à préserver sa position. J’ai bien connu cette personne. On était même très proches au début des années 80, un peu comme des très bons amis.

Aussi, est-il très difficile pour quelqu’un que vous avez connu dans cet environnement skinhead d’accepter qu’une personne puisse changer à ce point. « Ceci ne doit pas être normal. C’est un fou !»

Il disait déjà cela de moi à une époque. Il faut soi-même changer pour comprendre cela. Sinon, ce n’est pas possible. C’est pourquoi il faut le comprendre et ne pas lui en vouloir. C’est une réaction normale.

Et puis, il y a pas mal d’anciens skinheads qui me contactent parce qu’ils ont parfois besoin d’aide pour changer. Ils sont fatigués de la violence et de la haine. J’étais l’un d’eux à une époque, ils ont confiance en moi. Je représente donc un certain danger pour certains, une opposition.

De plus, il y a les émissions de télé et un film dont le réalisateur s’est inspiré entre autre de ma vie… [Il s’agit du film « Un français« ] Alors quand on fait de la politique il faut contrer tout cela, c’est tout à fait normal, et il faut aussi grossir la chose pour que les gens se détournent de vous.

Mais nous nous sommes bien connus et lui-même faisait bien la fête… Il est même tombé pour avoir dealé de la drogue… Cela fait 24 ans que je n’ai pas touché à une drogue, à une cigarette, à l’alcool, et même au café et au thé, que je suis végétarien, et que je donne ma vie aux autres.

Je suis une personne qui a bien les pieds sur terre et enseigne un mode de vie en harmonie avec les autres. Toutes les personnes qui m’approchent le savent, même les membres de gang que je rencontre, lorsque je vais en moto pour apporter les valeurs de la non-violence.

Ils ont du respect pour ce que je fais. Je tiens également à rajouter que je suis en contact avec ma fille et ma famille. Je ne suis pas une personne qui se coupe du monde, mais qui essaie d’apporter quelque chose à notre société.

Dans le vaisnavisme, il est expliqué que le bien et le mal apparaissent à cause du changement de notre réelle nature. Lorsque l’on est avide d’acquérir quelque chose, nous appelons mal ce qui y fait obstacle, et nous appelons bien ce qui nous permet d’arriver à notre objectif.

C’est pourquoi on peut en conclure que cette vision est basée en relation avec notre conscience acquise. Par exemple, dans une même pièce, il pourra y avoir différentes personnes qui auront différentes opinions sur un même objet : ceci est mal, ceci est bien ou encore moyen, ou très mal…

Mais celui qui est au-delà de ces conceptions liées à l’égoïsme en rapport avec le corps, peut voir une autre réalité qui ne change pas : c’est l’âme. Celui qui voit l’âme prédominer en lui grâce à une pratique spirituelle peut alors comprendre cela. Sinon ce n’est pas possible.

C’est pourquoi cette personne qui me critique n’est pas un ennemi. Elle s’identifie simplement comme mon ennemi. Mais moi je dois l’aimer, car sa vérité est au-delà de ces apparences. L’âme n’est pas fasciste ou communiste, chrétienne ou hindouiste… Si je la critique, cette dualité viendra en moi. Je ne ferai qu’accroître le problème, et je deviendrai partial et quitterai la voie de l’amour.

C’est pourquoi l’amour est libérateur et réparateur. Dans la voie de la dévotion, il n’y a pas d’ennemis et d’amis, il y a la vérité, car considérer une personne comme son ami veut dire ne pas aimer les ennemis de cet ami… L’âme n’a ni qualités, ni défauts matériels. A l’état conditionné, elle demeure simplement recouverte par une fausse conscience acquise qui lui fait croire qu’elle est une personne avide, concupiscente, folle, pleine de haine…

C’est pourquoi je n’ai pas de haine envers quiconque aujourd’hui, même lorsque je reçois des attaques. J’apprends également aux personnes qui m’entourent à aller vers ce chemin de la paix et de l’amour.

C’est pourquoi je fais de la musique rock, j’ai créé un moto club qui s’appelle « Ahimsa Non-Violence », j’ai organisé une distribution de nourriture végétarienne et vegan pour les personnes démunies.

J’ai écrit aussi de nombreux livres comme ma biographie « Un skinhead repenti devenu swami » [le lien : « Un skinhead repenti »] et d’autres sur la philosophie vaisnava. J’organise également chaque mois un spectacle en faveur de la non-violence. Je fais des conférences. J’ai aussi fondé un monastère pour que les gens apprennent à vivre en tant que l’âme. Je reçois beaucoup de personnes en entretien qui ont besoin d’aide. Ma vie aujourd’hui est un don pour les autres.

8. Pour finir, que dirais-tu aux personnes qui, comme nous par exemple, te reprocherait de ne pas assumer l’universalisme jusqu’à la défense de chaque vie ?

Comme j’ai expliqué auparavant, il y a des êtres avec différentes consciences.

Certains sont concernés par certains humains, d’autres par tous les humains, d’autres par certains humains et certains animaux (j’ai connu plusieurs personnes auparavant qui avaient des membres de leur famille néo nazis qui étaient engagés à fond dans la cause animale. Mais le plus étonnant, c’est qu’ils ne considéraient pas le peuple juif comme des humains par exemple. Ils avaient donc de la compassion pour tous les animaux, mais pas pour le peuple juif.), d’autres tous les humains et tous les animaux, puis on peut y ajouter, les oiseaux, les poissons, les crustacés, les insectes, les arbres, les légumes.

Et puis il y a ceux qui perçoivent la vie encore au-delà, ceux qui sont concernés par l’âme, car elle est même dans l’air, dans le feu, l’eau… De la même manière que j’ai expliqué qu’il peut y avoir différentes conceptions du bien et du mal, certains pensent que ceci ou cela est la défense complète de la vie parce qu’ils voient avec leur conscience une certaine part de cette vérité. Mais ils n’ont pas conscience que l’âme est en toute chose. Alors que la vie est bien au-delà encore…

Notre vie doit aller vers la libération de l’âme qui habite toutes les espèces de vie pour être véritablement dans une démarche d’amour universel.

Cela n’est pas possible avec une philosophie matérielle, car la connaissance mondaine ne permet pas d’aller vers l’âme, ni de dépasser la conception duelle de bien et de mal, d’ami et d’ennemi, de gain et de perte, de voir un humain ou un animal, un arbre…

La religion en relation avec le corps ne le permet pas non plus. A ce stade de conscience, l’être généralement identifie l’âme à une religion, à un dogme. Il peut alors développer de la haine envers un autre croyant au nom de Dieu, ou encore simplement développer de la compassion pour les humains et non pour les animaux par exemple.

Sans comprendre la nature réelle de l’âme et comprendre ce dont elle a besoin pour sortir de la conception matérielle de l’existence, on ne peut véritablement aider l’être vivant au plus profond de lui-même. Ceci n’est pas possible. C’est comme une médecine qui ne traiterait que les effets mais pas la cause de la maladie. Les effets de la maladie matérielle sont la haine, mais la cause de cette haine est l’ignorance qui recouvre l’âme.

Un être agit de façon imparfaite parce qu’il ignore sa nature réelle et son besoin véritable. S’il en est conscient, il peut voir et agir suivant le lien universel qui l’unit à toute chose. Traiter l’effet ne suffit donc pas.

Même si tous les gens arrêtaient de manger de la viande, cela ne résoudrait pas le problème. Ceci ne traiterait qu’un effet de la cause. Or, lorsque l’on soigne simplement l’effet, la cause nous remettra sur un autre chemin mauvais, sans fin. Le problème est bien plus profond, car il concerne l’ignorance de l’âme.

Je rencontre souvent des Vegans, et parfois j’ai été surpris par le degré de violence que certains ont développé envers les hommes qui mangent de la viande. J’ai vu cela souvent, et vous savez de quoi je veux parler.

La voie de l’amour veut que l’on respecte tous les êtres sans exception. L’âme ne meurt pas, ni ne donne la mort. Elle est au-delà. Seul l’amour changera les choses avec le temps. C’est pourquoi j’enseigne la voie de l’amour dévotionnel et naturellement, lorsque les gens comprennent la nature de l’âme, ils acceptent de vivre avec une autre conscience, et se rapprochent de l’Ame Suprême et de tous les êtres.

Le monde a besoin d’harmonie, pas de guerre. Il est une bonne chose d’aller vers une vie qui génère moins de violence comme le véganisme, mais on doit prendre conscience de l’âme et de ses besoins, si on désire aller encore plus loin. De cette manière, il régnera une harmonie parfaite dans notre vie.

Je ne veux offenser personne avec mes paroles. Si c’est le cas, veuillez me pardonner. Vous m’avez posé des questions, je vous ai répondu en accord avec les principes vaisnavas. Merci beaucoup. Acceptez tout mon amour.

Midnight Oil – Beds Are Burning

La chanson « Beds are burning » avait eu un grand succès dans les années 1980. Le chanteur du groupe est par la suite devenu ministre de l’environnement en Australie, un pays où la question environnementale est brûlante et très polémique.

Elle est également liée à la question des Aborigènes, comme ici : la chanson défend la nature sauvage et la vie des aborigènes dans une immense région alors encore à l’écart du développement tel que nous le connaissons.

Voici les paroles de la chanson ; la vidéo reflète ce besoin de chercher un autre mode de vie, alternatif, marquant alors profondément son époque.

Out where the river broke
The bloodwood and the desert oak
Holden wrecks and boiling diesels
Steam in forty five degrees
Dehors où le fleuve s’est brisé
Le bloodwoord [l’arbre Corymbia, de couleur rouge] et le chêne de désert
Les épaves de voitures Holden  et les diesels bouillants
Bouillent à quarante-cinq degrés

The time has come
To say fair’s fair
To pay the rent
To pay our share
Le temps est venu
d’être réglo
De payer le loyer
De payer notre part

The time has come
A fact’s a fact
It belongs to them
Let’s give it back
Le temps est venu
Un fait est un fait
Cela leur appartient
Rendons le leur

How can we dance when our earth is turning
How do we sleep while our beds are burning
Four wheels scare the cockatoos
From Kintore East to Yuendemu
The western desert lives and breathes
In forty five degrees
Comment pouvons-nous danser lorsque notre terre tourne
Comment pouvons-nous dormir alors que nos lits brûlent
Les quatre roues terrifient les  perroquets cacatoès
De Kintore Est jusqu’à Yuendemu
Le désert de l’ouest [le Bloc culturel du désert occidental, faisant environ 600 000 kilomètres carrés] vit et respire
A quarante-cinq degrés

Malgré les pertes d’Areva, le parc nucléaire se voit prolongé

La question du nucléaire s’est posée deux fois ces derniers jours. Tout d’abord, Areva a dû être mis à l’écart de la bourse une journée pour son retard à exposer ses pertes colossales ; ensuite, il a été annoncé que les centrales nucléaires verraient se prolonger leur existence (bien que cette annonce soit virtuelle, sans précisions techniques réelles ni analyse officielle).

Voici les deux communiqués de Sortir du nucléaire.

Les contribuables n’ont pas à payer pour sauver une industrie nucléaire en faillite !

Alors que le « fleuron » de l’industrie française accuse une perte de 2 milliards d’euros, les Français ne devraient pas avoir à payer le sauvetage d’une filière sans avenir.

Le krach d’Areva : une affaire d’État

Longtemps présenté comme un des fleurons de l’industrie française, Areva accuse aujourd’hui une perte de 2 milliards d’euros et paie la folie de l’EPR d’Olkiluoto et ses investissements désastreux dans Uramin. L’État, actionnaire majoritaire d’Areva, a une responsabilité importante dans cette situation désastreuse pour avoir laissé Areva commettre des erreurs stratégiques monumentales et, plus encore, fermé les yeux sur le scandale Uramin, les soupçons de corruption de dirigeants et les possibles délits d’initiés.

Des impacts inévitables sur la sûreté et les travailleurs

Alors qu’Areva ne compte pas restreindre ses activités et prévoit un plan social qui toucherait 6000 postes, le plan d’économie prévu aura inévitablement des répercussions sur la sûreté, avec un recours accru à la sous-traitance pour diminuer les coûts, une maintenance rognée et une pression supplémentaire sur les travailleurs.
Un scandale payé par les contribuables

Alors qu’une recapitalisation d’un montant de 5 milliards d’euros est prévue, ce seront finalement les contribuables – à qui le nucléaire a été imposé – qui supporteront le poids du « sauvetage » d’Areva. En période d’austérité économique, alors que de nombreux budgets subissent des coupes drastiques, il est immoral que l’argent public continue de couler à flot pour renflouer une entreprise soupçonnée de malversations.

Lourdement endettée, Areva ne pourra de surcroît pas faire face à ses charges de démantèlement et de gestion des déchets. En vertu d’une récente ordonnance, qui prévoit la solidarité des actionnaires majoritaires en cas de défaillance de l’exploitant, l’État, et donc les contribuables devront à nouveau mettre la main à la poche.
Pas d’acharnement thérapeutique pour une filière en faillite !

C’est la filière nucléaire française dans son ensemble qui est en faillite. Alors qu’EDF est déjà endettée à hauteur de 37,5 milliards d’euros et plombée par les coûts à venir du « grand carénage » (100 milliards selon la Cour des comptes), exiger qu’elle rachète une partie des activités d’Areva n’a aucun sens.

Les restructurations prévues et recapitalisations annoncées ne sont que des manœuvres vaines pour laisser penser qu’un sauvetage de la filière est possible.

Le nucléaire est un tonneau des Danaïdes ! L’État doit arrêter d’engloutir des milliards dans cet impossible sauvetage d’une industrie dangereuse, polluante et dépassée.

Pour empêcher la catastrophe industrielle, la seule solution est d’arrêter les frais en engageant dès maintenant une sortie du nucléaire et une reconversion vers une authentique transition énergétique.

En particulier, c’est le moment ou jamais de mettre fin au retraitement des déchets à La Hague et à la fabrication de combustible MOX, opérations chères, polluantes et inutiles ; d’autant que les installations se dégradent plus rapidement que prévu.

Voici le second communiqué :

Prolongation de la durée de fonctionnement des centrales nucléaires : Ségolène Royal sacrifie la protection des citoyens aux intérêts d’EDF

Le Réseau « Sortir du nucléaire » exprime sa plus vive indignation face à la capitulation de Ségolène Royal, qui vient de céder à EDF et d’accepter de porter la durée de fonctionnement des centrales françaises à 50 ans.

Cette décision constitue un reniement total de la loi de transition énergétique, qui prévoyait une baisse à 50% de la part du nucléaire.

Il s’agit surtout d’un déni effrayant des problèmes de sûreté qui touchent le parc nucléaire français. Les deux tiers des réacteurs ont déjà dépassé la durée de fonctionnement de 30 ans initialement prévue. Or certains équipements cruciaux pour la sûreté et particulièrement vulnérables au vieillissement (cuve, enceinte de confinement) ne peuvent être remplacés.

Le « grand carénage » prévu pour allonger la durée de vie des centrales ne pourra jamais remédier à ces problèmes et se résoudra à un rafistolage coûteux et inutile, d’autant plus qu’EDF est déjà débordée par les travaux de maintenance qu’elle s’est elle-même fixée.

En prévoyant par décret la prolongation des centrales, Ségolène Royal indique son mépris total pour l’Autorité de sûreté nucléaire, dont le président déplorait récemment un contexte de sûreté nucléaire « particulièrement préoccupant » et qui ne cesse de répéter que la prolongation au-delà de 40 ans ne peut pas être tenue pour acquise. L’ASN a annoncé de longue date qu’elle ne donnerait pas d’avis générique sur la prolongation des centrales nucléaires françaises avant 2018.

Ignorant toutes les mises en garde, la ministre a choisi de sacrifier la protection des populations pour préserver les intérêts d’une filière nucléaire en déroute. Ce choix perdant-perdant est profondément immoral et confirme l’inconséquence écologique de ce gouvernement.

La Fondation Assistance aux Animaux et la cour des comptes

Dans la liste de la lettre au premier ministre dont nous parlions hier, il y a la Fondation Assistance aux Animaux. Tout comme pour la SPA (de Paris), la Cour des comptes a publié un rapport violemment à charge et Le Parisien vient de publier un article au sujet de cela, dont voici les points importants.

Ce qu’on lit ici est édifiant, mais reflète le problème de fond : sans morale stricte, sans idéologie clairement délimitée, sans principes formulés clairement et devant être respectés de manière intransigeante, sans démocratie réelle (ce qui veut dire refuser l’opacité), ce genre de situations est récurrente…

Sur le papier, on en miaulerait presque d’admiration. Créée en 1930, estampillée « d’utilité publique » depuis 1989, la Fondation Assistance aux animaux (FAA) recueille chats et chiens victimes de mauvais traitements, soigne gratuitement les animaux dont les propriétaires sont dans le besoin, les héberge dans des « maisons de retraite » — ces « havres de paix » qui permettent de surmonter le choc du départ de leur maître.

Chaque année, la FAA reçoit entre 10 et 16 M€ de dons et de legs. En échange, les 65 000 donateurs annoncés sur le site peuvent déduire 66 % de leurs dons de leur impôt sur le revenu.

Au vu de l’orage qui s’annonce, cette manne financière risque pourtant de se tarir. A la suite du signalement d’un ancien salarié, la Cour des comptesmais aussi le fisc ont lancé voilà près d’un an des investigations approfondies sur cette Fondation, qui ne met en ligne aucun rapport financier, et ont levé des lièvres.

Les soins gratuits, marque de fabrique de la FAA ?Quasi introuvables dans les dispensaires. Ce qui n’a pas manqué d’irriter l’ordre des vétérinaires, parti en guerre.

L’énorme patrimoine immobilier issu des legs ou acheté grâce aux dons ? Certains appartements sont occupés par des salariés, voire par des enfants d’administrateurs.

Quant au siège social, officiellement basé avenue de la République, à Paris, au-dessus d’un dispensaire fatigué, il est en réalité sis dans le parc du château de Versailles, à la suite d’un rocambolesque accord passé il y a plus de vingt ans ! « C’est sûr que, pour faire miséreux et recueillir des dons, Versailles, ça passe mal », ironise un salarié.

Estimant que la gestion de la FAA, plus proche du commercial que de l’humanitaire, « n’est pas désintéressée », le fisc, qui n’a pas encore livré son verdict final, militerait pour que cette Fondation soit assujettie à l’impôt sur les sociétés et à la TVA.

Dans ses observations provisoires, que nous avons pu consulter, la Cour des comptes de son côté égrène un chapelet de reproches, d’autant plus surprenants que pas moins de quatre ministères de tutelle — sollicités par nos soins, aucun n’a répondu — sont représentés dans son conseil d’administration (Intérieur, Agriculture, Finances, Ecologie et Environnement).

Une certitude : la Cour des comptes ayant conclu à l’absence de conformité entre l’appel à la générosité publique et les dépenses effectuées, la Fondation risque fort de perdre son agrément fiscal. « On hésite toujours à cause des emplois en jeu, mais ces questions seront forcément posées », conclut un enquêteur. La fondation s’attend-elle à perdre son agrément ? « Vous verrez bien », répond sèchement sa présidente, Arlette Alessandri.

Le Figaro ajoute des précisions, d’importance, également à charge.

Créée en 1930, cette fondation (anciennement Brigrade de défense des animaux) est censée soigner gratuitement les animaux, victimes de mauvais traitements ou dont les propriétaires ne peuvent s’occuper car eux-mêmes vivent dans la misère. Elle emploie environ 70 salariés et 435 bénévoles dans ses 18 refuges.

Reconnue d’utilité publique depuis 1989, elle perçoit des dons et des legs qui bénéficient d’un avantage fiscal: les donateurs, 65.000 selon la fondation, peuvent en effet déduire 66% de leurs dons de leur impôt sur le revenu. Entre 2012 et 2014, l’organisme a perçu entre 10 à 16 millions d’euros par an de dons ou de legs. À titre de comparaison, la SPA a engrangé 32 millions de dons.

Selon Le Parisien-Aujourd’hui en France la Cour des comptes a mené l’enquête pendant un an. Dans son rapport, elle affirme que la fondation ferait payer des soins censés être gratuits à des personnes en difficulté financière. Une SDF de Nice, citée par Le Parisien-Aujourd’hui en France, explique ainsi qu’elle a été refoulée par la fondation parce qu’elle ne pouvait pas payer.

«Quand je demandais à un SDF ses papiers prouvant qu’il était sans le sou, pour que tout soit gratuit, on m’en dissuadait», confirme un vétérinaire de la FAA. Mis au courant de cette tromperie, les vétérinaires libéraux ont attaqué leurs confrères de la fondation. En juin 2015, deux vétérinaires de Toulon ont été interdits d’exercice en appel pendant deux mois (dont un mois et demi avec sursis) pour ne pas avoir respecté la gratuité des soins. Sept affaires seraient en cours, reconnaît la présidente de la FAA, Arlette Alessandri.

La crise de l’élevage se double désormais d’une crise de l’abattage

Alors qu’en ce moment le gouvernement fournit aides sur aides aux éleveurs, 11 associations – se définissant elles-mêmes comme les « organisations nationales de protection animale » – ont envoyé une lettre au premier ministre au sujet des abattoirs.

Leur idée est simple : tant qu’à être dans les réformes, tant qu’à faire dans l’institutionnel, autant y aller jusqu’au bout pour se positionner au sein même de la « réforme » en cours de l’élevage. C’est là être naturellement bien plus une partie du problème que de la solution…

Les signataires sont : l’OABA, le CIWF France, la Fondation Assistance aux Animaux, Ligue Française pour la Protection du Cheval, la SPA, Confédération Nationale des SPA de France, Welfarm, L214, la Fondation Brigitte Bardot, La Fondation Droit Animal Éthique et Sciences (LFDA) et la Fondation 30 Millions d’Amis.

Monsieur le Premier ministre, La crise de l’élevage se double désormais d’une crise de l’abattage.

Ces derniers mois, la diffusion de vidéos révélant des conditions cruelles de manipulations et de mise à mort d’animaux au sein de plusieurs établissements français d’abattage a suscité la consternation de nos concitoyens et confirmé une situation accablante pour notre pays, dénoncée depuis plusieurs années.

L’Office Alimentaire et Vétérinaire (OAV) de la Commission européenne a rapporté à plusieurs reprises de graves
manquements à la réglementation sur la protection des animaux dans des abattoirs français et une réaction insuffisante des autorités nationales : carences dans les contrôles officiels et absence de sanctions dissuasives au regard des infractions constatées.

L’un des points les plus inquiétants concerne l’absence de contrôle et de mesures de correction sur des éléments essentiels comme l’efficacité de l’étourdissement ou la vérification des signes d’inconscience avant la saignée et la découpe des animaux.

Le ministre de l’Agriculture n’agit pas à la mesure de la gravité de la situation et ne répond pas aux demandes des organisations nationales de protection animale qui, depuis des années, exigent des mesures concrètes pour mettre un terme aux trop nombreuses infractions des opérateurs abatteurs.

La « Stratégie bien-être animal 2016 – 2020 », récemment élaborée « à droit constant » par le ministère de l’Agriculture, ne permet pas davantage de répondre aux attentes en matière de protection animale en abattoirs.

Pour toutes ces raisons, nous demandons au Gouvernement :

La création d’une commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’abattage des animaux. Elle est soutenue par de nombreux parlementaires, des organisations professionnelles et par des centaines de milliers de citoyens ;

Un contrôle régulier du poste d’abattage par des vétérinaires inspecteurs afin de vérifier les conditions de mise à mort
des animaux dans le respect des réglementations nationales et européennes.

Cette mesure nécessite un renforcement immédiat des effectifs et la mise en place de caméras pour une surveillance continue du poste d’abattage par les agents de contrôle ;

Un renforcement du niveau des sanctions administratives et pénales et de leur application afin qu’elles soient suffisamment dissuasives pour les établissements d’abattage en infraction.

Nous exigeons des mesures fortes contre les infractions généralisées en abattoirs, qui perdurent depuis trop longtemps en France.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de notre très haute considération.

Un salon de l’agriculture 2016 sous un horizon pétainiste

Avec le salon de l’agriculture, on ne parle en ce moment que des éleveurs, qui ont d’ailleurs insulté François Hollande lors de son passage là-bas et ont utilisé un extincteur et de la farine pour abîmer le stand de Charal, marque du groupe Bigard numéro un de l’abattage en France.

C’est que les pétainistes sont de retour : « nous voulons nos terroirs », « nous voulons nos traditions », « nous voulons notre capitalisme local », voilà en somme ce qu’ils disent et, d’ailleurs, ce que tout le monde dit.

Libération, le quotidien des bobos, publie un article intitulé « Crise de l’élevage : les six commandements » ; on y lit :

« L’agrobusiness va mal. La «course au toujours plus» asphyxie nombre d’éleveurs dans un contexte de production à tous crins. (…) 3- Se recentrer sur le marché national et les circuits courts (…) 4- Opter pour la qualité, les labels, le bio »

Le Point, l’hebdomadaire de droite, dit la même chose dans l’article « Crise de l’élevage : miser sur la qualité pour sortir la tête de l’eau ? » :

« Il faut se réapproprier les secteurs qu’on a abandonnés en relançant le porc bio et la segmentation haut de gamme de la salaisonnerie et la charcuterie, où on a perdu des parts de marché », explique Laurent Pinatel, de la Confédération paysanne. La coopérative porcine Cooperl comme les industriels Herta et Fleury Michon ont pris ce chemin en développant des gammes de produits sans antibiotiques (après quarante-deux jours d’élevage) et sans OGM.

« Ma première priorité, c’est de développer des filières qualité en France. Nous avons des problèmes d’approvisionnement, car il y a des problèmes de qualité de la viande », souligne ainsi Arnaud de Belloy, PDG de Herta, qui développe depuis trois ans une filière de qualité appelée « Préférences ».

« On a mis dans la tête des gens que manger sera toujours moins cher demain. Je crois qu’il faut sortir de ce paradigme. Ça favorise des productions de basse qualité. Ça crée la misère, que ce soit dans les systèmes de production ou chez les éleveurs », assure le directeur général de Fleury Michon, Régis Lebrun. »

Comme on le voit, c’est la course au terroir. Dans Libération est parue également une tribune, intitulée « Crise agricole : « Traduire la FNSEA en justice ? » et écrite par « Gilles Fumey, Géographe, université Paris-Sorbonne et Olivier Assouly, philosophe, spécialiste de l’alimentation ».

On y lit un éloge de l’autarcie du terroir :

« Les Français doivent avoir honte de traiter ainsi leurs paysans. Que n’entend-on pas ceux qui luttent pour une agriculture réellement paysanne, de qualité, peu encline à s’exposer aux marchés extérieurs ?

De plus en plus d’agriculteurs voulant croire en leur avenir se risquent, souvent avec succès, dans des voies dissidentes, alternatives, moins anonymes, – à l’instar de filières plus courtes ou locales – capables en plus de valoriser économiquement leur travail, de promouvoir un savoir-faire unique et à eux, trouvant dans l’opinion de leurs concitoyens des marques de reconnaissance et de solidarité.

Que ne voit-on pas les agriculteurs défendant des filières intégrées – à l’instar de Jeune Montagne dans l’Aveyron qui avait, dans les années 1960, à l’initiative d’André Valadier su prôner la singularité d’un terroir contre les sirènes de la croissance et ses impasses – la cogestion avec des coopératives réellement pluralistes se débattre face à des industriels dont les besoins et les désirs ne sont pas ceux d’une alimentation saine, durable, respectueuse de l’environnement ? »

Il y a quelques jours, voici ce que disait, tout pareillement… la Confédération Française de la Boucherie (boucherie-france.org) :

« Ce matin, les Français se réveillent une fois de plus en découvrant des images abominables de tortures infligées aux animaux.

Ces images cauchemardesques, ce sont celles de l’abattoir du Vigan, révélées par l’association L214.

On pensait, en octobre dernier, avoir atteint le sommet dans le registre de la cruauté avec l’abattoir d’Alès. Il faut malheureusement croire que non.

La coupe est pleine pour nous autres, les 20 000 artisans Bouchers-Charcutiers du pays et c’est pourquoi à travers la voix de notre Confédération Nationale, nous exigeons, à l’instar de L214, une commission d’enquête parlementaire sur les abattoirs. Une transparence totale doit être établie sur ce qui s’y passe afin que cessent ces actes ignobles.

Nous, Bouchers-Charcutiers, répétons inlassablement, isolément, bien trop souvent à contre-courant qu’il est plus qu’urgent de revenir à un modèle de consommation raisonnée car c’est l’industrialisation de la viande qui entraine de fait ces dérives.

Le consommateur est le seul à pouvoir changer véritablement cette situation ; c’est lui, et lui seul qui détient le pouvoir de faire cesser la souffrance animale.

Il est grand temps qu’il prenne conscience que le modèle productiviste est dépassé et que la viande n’est pas un produit comme un autre. »

Tous disent la même chose : le consommateur décide, il faut retourner en arrière aux « bonnes vieilles méthodes », car comme le disent les « bouchers-charcutiers » : « c’est l’industrialisation de la viande qui entraîne de fait ces dérives » soit disant…

Notons d’ailleurs au passage que l’abattoir en question était bio, de proximité, pratiquant l’étourdissement, bref l’idéal de ces gens en théorie, mais ils ne sont pas à une contradiction près.

Ce ce qui compte pour eux, c’est le terroir, le terroir, encore le terroir, une « révolte contre le monde moderne » exactement comme les fachos ; c’est la tendance du moment et il faut être aveugle pour ne pas le voir. Sur le site Vegemag, on lit par exemple que :

« Un sondage YouGov réalisé pour CIWF France à l’occasion du salon de l’agriculture 2016 montre que 87% des Français sont contre l’élevage intensif. »

C’est très hypocrite de présenter les choses ainsi, car l’envers de la médaille est que la très grande majorité veut bien des élevages, simplement non intensifs. Cela n’a rien de positif, c’est la culture pétainiste à la française, qui suinte absolument de partout en ce moment.

Mais il est vrai qu’il y a une sorte de grande convergence réactionnaire du type pétainiste en ce moment, où éleveurs subissant la crise avec la concurrence disent au fond la même chose que les zadistes voulant vivre en « autonomie », sans oublier ceux qui veulent des réformes à la L214.

La France rêve de vivre dans les années 1960… Elle est prête à tomber dans les bras d’un sauveur instaurant une dictature pour « remettre les choses en ordre ».

Les oeufs et le pseudo « véganisme conséquentialiste »

Il y a peu de temps nous parlions des oeufs (voir Le véganisme et les oeufs, ainsi que « Veggan », le nouveau et horrible concept) et voici justement que dans le Nouvel Observateur, on trouve une nouvelle « théorie » cherchant à « justifier » la consommation d’oeufs par des vegans.

Une aberration de plus, qui a comme nom le « véganisme conséquentialiste », qui s’opposerait à un « véganisme déontologiste ». On l’avait bien vu venir : les bobos et les universitaires ont pris le véganisme d’assaut…

Voici comment, dans le Nouvel observateur, ce « véganisme conséquentialiste » est formulé par Sébastien Arsac, co-fondateur et porte-parole de L214, justement au sujet des oeufs de poule.

Si les mots ont un sens, alors quand on mange des oeufs, qui plus est « sans problème », on ne pratique pas le véganisme.

Car les mots décrivent la pratique, et autant n’importe qui peut se prétendre révolutionnaire sans nécessairement l’être, le véganisme a une définition et la consommation d’oeufs ne rentre pas dedans.

Il n’existe donc certainement pas un « véganisme conséquentialiste », monstruosité qui, comme on le devine, n’est que le nouveau masque de « l’utilitarisme », ce produit idéologique direct de la ligne Peter Singer – Cahiers antispécistes – Veggie Pride – L214.

D’ailleurs, dans le même article, Sébastien Arsac assume également la vivisection, typiquement dans l’esprit utilitariste.

Peut-on faire plus anthropocentriste? Voilà où mènent « l’antispécisme » et le « végéta*isme » : au relativisme, à la négation de l’universalisme, aux discours tourmentés et morbides, à la justification de la torture et du meurtre d’une petite souris…

Cette sordide « justification », parfaitement ignoble en jouant sur la corde de la sensibilité en prétextant défendre un enfant, s’oppose formellement au principe de la défense de toute vie, avec l’amour des animaux.

Mais il est vrai que les « antispécistes » assument très bien de ne pas aimer les animaux et de nier la Nature (comme avec le fameux document antispéciste En finir avec l’idée de Nature)…

 

 

Brutal article anti-vegan de « m le magazine style du Monde »

On ne dira jamais assez à quel point la France est le pays de la demi-mesure. Cela tient au catholicisme : on peut faire des choses « mauvaises », mais du moment qu’on s’en repent… D’où les « végétariens » qui mangent des poulets, des vegans à la carte ou bien réfutant l’universalité du véganisme, etc.

Il faut dire ici que la base sociale compte énormément. Le véganisme entre les mains de grands bourgeois désireux de mener une carrière universitaire ou juridique sera forcément « lissé » ; pareillement des bourgeois ou petit-bourgeois qui refuseront de choquer, de rompre avec leur milieu…

Tout est prétexte pour tenter de contourner, de manière opportuniste, la pression énorme, dont voici un exemple assez éloquent.

Difficile de faire un article plus anti-végan que celui-ci : on a ici une théâtralité grand-guignolesque assez fascinante, avec une conclusion qui fera clairement partie des annales de la bouffonerie la plus grande (et la plus ignoble) dans le refus du véganisme.

Il est tiré de « m le magazine style » du Monde qui, rappelons le encore et toujours, appartient historiquement à la presse catholique.

Un exemple de plus comme quoi le véganisme doit être strict, se fonder sur la rectitude morale, le refus des compromis, avoir comme base non pas soi-même mais la défense de la Nature et de chaque vie.

Ces gens ont peur d’une révolution bouleversant le mode de vie : ils ont raison, c’est une gigantesque menace pour eux, et nous vaincrons, car cela est juste et nécessaire. L’humanité doit assumer le véganisme!

Végan, une histoire de culte

Avez-vous un profond respect des animaux et de leurs droits ? Avez-vous choisi de n’utiliser ni de consommer de produits d’origine animale pour des raisons éthiques ? Etes-vous végétarien ou végan pour des raisons éthiques ?

Si vous répondez oui à l’une de ces questions, vos choix sont en passe d’être reconnus comme une « croyance » (creed) et protégés selon la législation sur les droits de l’homme en Ontario (Canada).

Engagée dans une procédure de révision des textes sur les droits de l’homme (Human Rights Code), la commission ad hoc de la province a rendu ses conclusions selon lesquelles « une croyance non religieuse qui influence de manière substantielle l’identité, la vision du monde et le mode de vie d’un individu, peut être considérée à l’égal d’une religion ».

Autrement dit, les végans pourraient être assimilés à des catholiques ou à des bouddhistes et bénéficier des mêmes protections que celles en vigueur contre toute discrimination raciale, sexuelle ou religieuse.

Dans ses considérations, la commission ne mentionne pas spécialement le véganisme, mais ses adeptes ont été les premiers à se réjouir.

Ainsi Camille Labchuk, directrice exécutive de l’ONG Animal Justice, qui milite en ce sens, précise sur son blog que, si la mesure était votée, « une école ou une université aurait l’obligation d’« accommoder » [to accommodate] tout étudiant en biologie qui refuserait de pratiquer une dissection animale en raison de sa croyance ; un employeur aurait l’obligation d’« accommoder » un salarié qui ne pourrait porter une tenue comportant des éléments d’origine animale (cuir, laine, fourrure, etc.) en raison de sa croyance ; un employeur devrait développer une culture d’entreprise n’excluant pas les végétariens ou les végans lors d’événements professionnels qui auraient lieu dans un steakhouse et offrant une solution alternative tenant compte de leur croyance ».

Les opposants à cette « équivalence droit de l’homme » accordée aux végans soulignent que c’est la porte ouverte aux scénarios les plus absurdes.

Que va-t-on faire des allergiques au gluten, des intolérants au lactose ou de celui qui se fait embaucher dans un restaurant « BBQ » (barbecue) et se plaint de n’être pas « accommodé » ?

Plus sérieusement, l’absence de menu végétarien à un séminaire d’entreprise relève-t-elle des droits de l’homme au même titre que la discrimination raciale ou la persécution religieuse ? Il est permis d’en douter et on cherche en vain des agressions ou des attentats antivégans commis par des terroristes carnivores.

Cette nouvelle foi végane a pourtant le vent en poupe (le glacier Amorino vient de sortir des sorbets 100 % végans), portée par des arguments imparables – lutte contre la souffrance animale, préservation de la planète, principes éthiques – qui s’attachent plus à détruire un mode de vie séculaire qu’à décrire un futur végan.

On peut aisément en imaginer les grandes lignes en se fondant sur le dogme : ni viande, ni poisson, ni lait, ni œufs pour s’en tenir aux seuls versets alimentaires.

Ce qui signifie plus d’élevage, plus de pêche, plus d’aquaculture, plus de vaches dans les prés, plus de basse-cour dans les fermes. Ce qui entraîne la disparition des bouchers-charcutiers, des poissonniers, des pêcheurs, des conserveurs, des bergers, des fromagers, des pâtissiers, etc.

Et la perspective d’une alimentation à base de fruits et légumes, riz, algues, graines germées ou non, avec le soja comme principal gisement de protéines. Un univers de soupes, tofu et ersatz industriels bourrés d’additifs, tel le steak in vitro ou la mayonnaise sans œufs. Il faut effectivement avoir la foi pour y croire.

L’hymne socialiste « Changer la vie »

La polémique au sein du Parti Socialiste occupe beaucoup les médias, aussi jetons un regard sur le passé. Nous sommes en juin 1977 au Parc des expositions de la Beaujoire, à Nantes ; le PS tient son congrès et il présente un nouvel hymne : « Changer la vie ».

Les paroles ont été écrites par Herbert Pagani, d’origine libyenne juive et la musique composée par Míkis Theodorákis, artiste grec très connu.

On est là, bien sûr, extrêmement loin du Parti Socialiste d’aujourd’hui, mais là n’est pas l’intérêt de la chanson. En effet, les passages concernant la ville sont d’une très grande valeur, reflétant la vraie exigence démocratique pour l’écologie.

C’était il y a 40 ans… Cela fait 40 ans de retard dans cette nécessité de changer la vie !

Voici les paroles et la vidéo de la chanson ; la seconde vidéo est d’une meilleure qualité, mais ne présente pas les paroles.

Les voix des femmes et les voix des hommes
Ont dû se taire beaucoup trop longtemps
Ne croyons plus aux lendemains qui chantent
Changeons la vie ici et maintenant
C’est aujourd’hui que l’avenir s’invente
Changeons la vie ici et maintenant

Prendre la parole
Décider nous-mêmes
Libérer nos vies des chaînes de l’argent
Écrire notre histoire à la première personne
Être enfin des hommes et non des instruments

France socialiste puisque tu existes
Tout devient possible ici et maintenant

Ne versons plus au nom de leur puissance
Notre sueur, nos larmes, notre sang
Les travailleurs travaillent pour la France
Pas au profit de quelques possédants
Pour partager les fruits de l’abondance

Changeons la vie ici et maintenant
Prendre la parole
Décider nous mêmes

Libérer nos vies des chaînes de l’argent
Faire du bonheur notre monnaie courante
Maîtriser la science et dominer le temps

France socialiste puisque tu existes
Tout devient possible ici et maintenant

Il nous faudra reprendre en main nos villes
Qui ne sont plus que des ghettos géants
Où le printemps n’a plus le droit d’asile
Où meurent les vieux, les arbres, les enfants
C’est dans nos propres murs qu’on nous exile

Changeons la vie ici et maintenant
Prendre la parole
Décider nous-mêmes

Libérer nos vies des fleuves de ciment
pour ne plus mourir de l’air que l’on respire
Et pour pouvoir vieillir auprès de nos enfants

France socialiste puisque tu existes
Tout devient possible ici et maintenant

Un siècle meurt, un millénaire commence
Plus de prisons, de cages et de camps
Tendons la rose rouge de l’espérance
Aux opprimés de tous les continents
L’histoire est là qui nous offre une chance

Changeons la vie ici et maintenant
Libérer la femme
Libérer l’école
Donner la parole aux frères émigrants

Ecrire notre histoire à la première personne
Être enfin des hommes et non des instruments

France socialiste puisque tu existes
Tout devient possible ici et maintenant.

Tribune au sujet du projet « Europa City »

Voici un document très intéressant et important, au sujet du projet « Europa City », une initiative capitaliste de type pharaonique qui est ici bien présentée de manière paradoxale par un élu des Républicains, un parti soutenant pourtant entièrement ce type de démarche…

Il a été publié initialement en tant que tribune dans Libération.

Europa City : quand les galeries marchandes remplacent les terres agricoles

A quelques kilomètres de Paris, la filiale immobilière du Groupe Auchan a jeté son dévolu sur 300 hectares de terres agricoles où l’on cultive le blé, le colza, le maïs et la betterave afin d’y construire Europa City, un complexe à la fois gigantesque, démesuré et contre-nature.

En Ile-de-France, entre l’aéroport du Bourget et l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, on s’apprête à détruire, dans le silence le plus total, 300 hectares de terres agricoles parmi les plus fertiles de France. Cela se passera sur le «triangle de Gonesse», à moins de 7 kilomètres du Parc des Expositions de Paris-Le Bourget où fut signé, à l’issue de la COP21, l’accord de Paris sur le climat.

La filiale immobilière du Groupe Auchan a en effet jeté son dévolu sur ce terrain où l’on cultive aujourd’hui le blé, le colza, le maïs et la betterave afin d’y construire Europa City, un complexe à la fois gigantesque, démesuré et contre-nature.

Europa City, dont l’ouverture est envisagée entre 2021 et 2024, est un équipement qui nécessitera au minimum deux milliards d’euros d’investissement privé et près d’un milliard d’euros d’investissement public. Il s’agit d’y bâtir 230 000 m2 de galeries marchandes, 50 000 m2 de parc d’attractions, 2 700 chambres d’hôtel, un parc aquatique de 20 000 m2, une piste de ski, un cirque, un auditorium et plusieurs salles de spectacle.

Les terres agricoles du triangle de Gonesse accueilleraient ainsi d’ici quelques années plus de 30 millions de visiteurs par an, soit deux fois plus que Disneyland Paris.

Néfaste à plusieurs titres, ce projet constituerait d’abord une véritable catastrophe écologique s’il voyait le jour, puisqu’on ne peut construire Europa City sans détruire en même temps des sols qui ont atteint des niveaux de fertilité exceptionnels.

Selon les termes de Michel Isambert, pédologue retraité de l’INRA, «les sols couvrant la zone du triangle de Gonesse se sont développés pour l’essentiel dans des dépôts limoneux éoliens épais de plusieurs mètres.

Ils sont faciles à travailler, à forte réserve en eau accessible aux racines des cultures annuelles et assurent des récoltes abondantes».

C’est en définitive un véritable trésor que le groupe Auchan s’apprête à détruire de façon irréversible, un trésor lentement constitué à la suite de phénomènes géologiques et climatiques exceptionnels.

Si encore ce projet n’était porté que par une société privée, prête à détruire une partie du patrimoine de l’humanité pour assurer son développement de court terme, on pourrait aisément lui opposer avec force la poursuite de l’intérêt général.

Mais la puissance publique, sans doute par naïveté, prête avec zèle son concours à ce projet contre-nature. Ce faisant, elle contrevient de manière totalement irresponsable à l’article 6 de la charte de l’environnement qui dispose que «les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable».

Car le groupe Auchan dispose en réalité d’un véritable bras armé public, l’Etablissement Public d’Aménagement (EPA) Plaine de France, situé à la fois sur le département de la Seine-Saint-Denis et sur celui du Val-d’Oise et qui est chargé, par l’Etat, de procéder à toutes les opérations nécessaires à la réalisation du projet.

Le groupe Auchan dispose également de relais importants auprès des élus locaux, notamment dans le département du Val d’Oise.

Ces derniers, alléchés par les promesses d’emploi formulées par les porteurs du projet, sont prêts à toutes les concessions et n’hésitent pas, pour certains, à se transformer en véritables représentants de commerce au service de la famille Mulliez, propriétaire du groupe Auchan.

La ficelle est grosse et le procédé, en plus d’être malhonnête, est pour le moins détestable. En effet, les thuriféraires d’Europa City n’hésitent pas à faire miroiter la création de 17 000 emplois à des maires de communes où le taux de chômage est sensiblement plus élevé que dans le reste de l’Ile de France.

Europa City serait en quelque sorte la chance ultime d’un territoire économiquement dévasté : le chantage à l’emploi est ici à peine masqué.

Mais les promesses ne seront pas tenues. Sur les 17 000 emplois projetés on additionne en réalité des emplois qui correspondent à différentes phases du projet, de la construction à l’exploitation. En somme, on agrège artificiellement des emplois qui ne font que se succéder.

Par ailleurs, les métiers qui seraient proposés par Europa City correspondent à des métiers dits «en tension», sur lesquels il est déjà très difficile de recruter. Europa City ne créera pas d’emplois, il se contentera d’en déplacer.

Enfin, si les créations d’emplois sont pour le moins incertaines, les destructions d’emplois seront, elles, bien réelles.

Dans le contexte bien connu de l’hyperinflation des grands complexes commerciaux en France, les galeries marchandes déjà sur place, et qui peinent à attirer plus de la moitié du trafic projeté au moment de leur création, seraient vouées à une mort certaine.

Au moment où le débat public commence, il convient d’appeler nos concitoyens à la plus grande vigilance car nous ne voulons pas que les promesses d’aujourd’hui produisent les déceptions de demain. Nous appelons à la mobilisation citoyenne car nous croyons fermement que l’avenir et l’existence même de l’humanité sont indissociables de son milieu naturel.

Vijay Monany Conseiller Départemental (LR) de la Seine-Saint-Denis

« L214, l’association anti-abattoirs qui choque »

Le Figaro a publié un article au sujet de l’association L214, dont voici des extraits. Cela suit la dénonciation par l’association de maltraitance ignoble dans un abattoir relevant de l’industrie du bio, avec un appel au « respect de la loi » (la vidéo est disponible ici sans avoir à s’inscrire).

Le Figaro présente la stratégie de L214, qui tient à choquer afin d’exercer des pressions dans l’opinion publique pour obtenir des réformes. Il en ressort clairement que le principe de l’association n’est pas une culture démocratique, une mobilisation populaire, mais une pression réformiste utilisant les méthodes commerciales du marketing en jouant sur l’irrationnel.

On est ici dans le témoignage chrétien face à l’horreur des abattoirs, nullement dans un éloge de la Nature et l’appel à rejoindre sa cause.

L’association atteint d’ailleurs ici une apogée qui se révélera rapidement comme un cul-de-sac, comme un simple accompagnement local faussement combattif de ce qui est un fait : la croissance exponentielle et la généralisation de l’exploitation animale à l’échelle mondiale, et l’inévitable résistance qui lève et qui doit aller jusqu’à la révolution.

L214, l’association anti-abattoirs qui choque pour mobiliser

Le gavage des canards, le broyage des poussins, les lapins d’élevage mutilés, et les récents scandales autour des animaux abattus vivants dans les abattoirs à Alès ou au Vigan… Autant de dénonciations polémiques émanant d’une même organisation: l’association L214.

À l’origine, l’organisation est née d’un mouvement rassemblant une dizaine de militants déterminés à mettre fin au gavage des canards: Stop Gavage, lancée en 2003. Les bénévoles y mènent des actions de sensibilisation en arborant des photos choc de gavage industriel devant de grands hôtels et restaurants. Dès 2004, la campagne a recours à la diffusion d’images obtenues dans des industries afin de sensibiliser les consommateurs.

En 2008, les militants fondent l’association L214, à laquelle Stop Gavage est intégré. Ce nom intrigant fait référence à l’article L214-1 du Code rural, premier texte de loi à désigner tout animal comme «un être sensible» dont les «impératifs biologiques» doivent être pris en compte.

Un mot d’ordre emblématique de la finalité de l’association, dont la cause dépasse la question des abattoirs, qui est surtout transitoire: L214 encourage, dans l’idéal, à «se passer de produits d’origine animale» afin de limiter -et à terme, de cesser- l’exploitation des animaux par les humains. Nombre de ses militants sont d’ailleurs adeptes du végétarisme ou du veganisme (qui exclut toute consommation de produits issus de l’animal).

Depuis sa création, quelques faits d’armes ont forgé la notoriété de L214. En 2008, la première vidéo choc d’abattoir, tournée dans une usine Charal de Metz, est diffusée par l’association. En 2013, la campagne anti-gavage de l’association a poussé plusieurs grands chefs, dont Joël Robuchon et Alain Ducasse, à changer de fournisseur de foie gras.

À l’automne 2014, l’association a décliné la méthode en visant directement des enseignes vendant des œufs de poule élevées en batterie, comme Système U ou Monoprix, là encore par le biais d’une vidéo choc. Nouvelle réussite: Monoprix a abandonné les œufs de batterie; un chemin également suivi plus récemment par l’enseigne Michel et Augustin.

C’est toutefois en octobre dernier que l’association s’est imposée dans l’univers médiatique, avec la diffusion de la vidéo montrant de graves manquements à l’abattoir d’Alès, dans le Gard. Les images donnent lieu à la fermeture administrative immédiate de l’établissement (qui a rouvert en décembre) et le clip «Abattoir made in France», sous-titré en anglais, a atteint 1,6 million de vues. «

Il y a eu un avant et un après Alès», confirme au Figaro Sébastien Arsac, fondateur et porte-parole.

Le nombre de sympathisants a encore grimpé -l’association compte 10.000 adhérents et leur page Facebook affiche plus de 430.000 abonnés – et le ministère de l’Agriculture a adressé une lettre à l’association pour l’assurer de son action.

L’évolution du nombre de recherches des termes «L214» et «association L214» sur Google depuis 2008 montre un pic en octobre dernier:

L’éducation au goût comme opération de promotion de l’alcool

L’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie a publié un dossier très intéressant, intitulé « Education au Gout » et Educ’Alcool – Les miroirs aux alouettes du lobby de l’alcool.

Y est présenté l’opération « prévention » du lobby de l’alcool, qui prend les devants pour contrer les partisans de la santé, suivant l’adage : pour que rien ne change, tout doit changer. En prétendant éduquer le goût, c’est une opération de l’alcool qui est mise en place et ici décortiquée.

On apprend ainsi cette chose terrible, ce scandale absolu, qui en dit long sur la déliquescence de notre société :

« Vin & Société met en valeur la culture du vin dès le plus jeune âge. C’est ainsi qu’on peut trouver des mallettes ou kits pédagogiques pour les plus jeunes afin
de « permettre aux plus jeunes de découvrir l’univers de la vigne, les goûts et les terroirs. Cet apprentissage, dès le primaire, favorisera un comportement responsable chez ces adultes avertis de demain. »

En fait ces programmes d’éducation commencent dès la maternelle avec une mallette pédagogique du goût pour les 4-6 ans.

Mais on trouve aussi : Le petit Quotidien, à l’intention des 6-10 ans; Les incollables, un quiz pour les 6-12 ans ; Mon quotidien : pour les 10-14 ans. Ces outils pédagogiques, principalement à base de jeux et de questions/réponses sur le raisin et les métiers de la filière viticole ont pour objectif implicite de produire une norme sociale pour les générations futures. »

Le document est très intéressant, car il montre également comme il y a un discours relativiste s’appuyant sur le prétendu « bon sens », sur l’individu qui doit être « responsable » et existerait ainsi indépendamment de la société et de son influence. L’alcool comme aventure individuelle est ici bien démystifiée : il y a bien un romantisme de l’alcool à dénoncer.

Voici un passage limpide :

« La consultation du site Internet d’Educ’Alcool [au Canada], ou de celui de Vin et société, qui promeut la même démarche en France, ne permet pas de trouver un argumentaire scientifique, une référence aux données de la littérature internationale, qui donneraient un soubassement solide au postulat des bienfaits de l’éducation au goût. La justification du programme est celle du bon sens et de la tradition par exemple :

Pour Educ’Alcool : »Il faut préciser qu’une première consommation en famille, dans un cadre approprié où tous boivent avec modération, est fort différente de
la consommation entre pairs où la prise de risques et les excès sont valorisés. La mesure est la même, mais le résultat diffère totalement en ce qui touche les
habitudes de consommation. Dans le premier cas, le jeune apprend que la consommation modérée ajoute au plaisir d’être ensemble »

Pour Vin & Société : « Donnez l’exemple [à vos enfants], consommez avec mesure ».

A ce bon sens bien pratique pour éviter une argumentation sérieuse, le lobby de l’alcool, surtout celui du vin en France, ajoute celui de la tradition en se
référant à un passé mythifié et enjolivé.

Ainsi Jean-Robert Pitte, membre du conseil scientifique de l’IREB, regrette [Emission 360° le vendredi 6 novembre 2015 sur LCP] avec lyrisme l’époque bénie où les enfants buvaient du vin à table avec leurs parents, ce qui leur permettait, selon lui, d’affiner leur goût et de prévenir les excès futurs. »

Un autre aspect, très bien vu, est toute cette entreprise de jeu sur les mots, ici intelligemment vue et dénoncée :

« En ce qui concerne les éléments de langage du lobby de l’alcool, il s’agit d’imposer la substitution de mots porteurs de valeurs positives à d’autres plus ambigus, voire négatifs. Ainsi :

– La valorisation de la modération pour tenir à distance l’excès : Le concept de modération, qui signifie retenue, pondération, circonspection, est présenté comme porteur de sagesse, en opposition à l’excès, qui est la perte de contrôle, le désordre, voire la rébellion. Pourtant, chacun sait qu’il n’y a pas de frontière stricte entre l’un et l’autre, mais un continuum de comportement d’ailleurs variable pour une même personne et selon le contexte.

– Le goût plutôt que la consommation : le goût est une qualité qui suppose une démarche d’élévation dans la recherche de distinction, tandis que la consommation est une attitude quasi passive, qui renvoie à un comportement de masse.

– La dégustation plutôt que la consommation, pour les mêmes raisons.

– Le plaisir et non la froideur des données scientifiques.

– La convivialité pour occulter la part de violences sociales ou sexuelles qu’entraine globalement la consommation d’alcool par la population

– La responsabilité au lieu de l’ivresse : le qualificatif responsable est particulièrement employé pour atténuer la portée négative d’autres mots, par exemple la consommation responsable. (…)

Pour la même raison, les gêneurs, en particulier les acteurs de santé publique, seront dénigrés et désignés sans la moindre nuance comme des « intégristes », des « sectaires », des « hygiénistes », des « ayatollahs ». Ce traitement des opposants est d’autant plus efficace que ceux-ci se refusent à employer des moyens aussi peu éthiques. »

Voici un passage vraiment intéressant et on ne s’étonnera pas du scandaleux jeu du lobby de l’alcool :

« Aussi bien en France qu’au Canada, l’information sur la santé est soigneusement filtrée, le But est avant tout d’inquiéter le moins possible sur les effets de l’alcool, tout en prétendant informer par des phrases vagues ou des informations souvent incomplètes, parfois biaisées ou fausses. A cet égard, le site de Vin & Société, est le plus désinformatif :

– Inutile de chercher le nombre de morts dûs à l’alcool par an (49 000), il n’y figure pas.

– Inutile également de chercher celui des morts par cancer dûs à l’alcool (15 000 par an soit 41 par jour) il n’y figure pas non plus. – On y trouve en revanche les résultats d’une étude payée par Vin & Société, dont la méthodologie n’est pas publique, et qui conclut entre autres que l’alcool n’est pas responsable de certains cancers (personne n’a prétendu que l’alcool était responsable de tous les cancers), et même que sa consommation pourrait en prévenir certains et aiderait les cancéreux à récupérer plus rapidement…

On comprend en lisant de telles énormités que Vin & Société ne publie pas son « étude » in extenso, car elle permettrait certainement à des scientifiques sérieux de la passer au crible. L’information sur le risque de cancer est ainsi soigneusement édulcorée. On comprend très bien pourquoi. Le cancer effraie, et surtout, la consommation d’alcool augmente le risque de développer un cancer même pour une faible consommation. Le dire clairement irait à l’encontre de la mission de Vin & Société : inciter à boire de l’alcool. (…)

On remarque aussi que pour les Québécois, contrairement à Vin & Société, ce n’est pas le vin qui provoque cet effet protecteur, ce sont tous les alcools. Cela s’explique clairement, le Canada ne produit pas de vin. »

On voit bien ici qu’il y a une véritable lutte culturelle… Aux personnes conscientes de la situation d’être en première ligne!

7 Seconds – Young Till I Die

Cette chanson est un grand classique de la culture straight edge, témoignant du refus radical de s’intégrer à une vie d’ « adulte » pleine de compromis et de compromissions… d’incapacité à maintenir des valeurs alternatives, pleines d’utopie!

You waited long for 21.
For me the fight has just begun.
You get in clubs, drink alcohol,
It makes you feel you’re ten feet tall.
Tu as attendu longtemps tes 21 ans [âge légal pour l’alcool aux Etats-Unis].
Pour moi le combat a juste commencé.
Tu vas dans les clubs, tu bois de l’alcool.
Cela te fait sentir comme étant trois mètres de haut.

I don’t wanna grow up,
I’m never getting old.
I’d rather work from 9 to 5
Than drink to stay alive.
Je ne veux pas grandir,
Je ne vais jamais devenir vieux.
Je préfère bosser de 9 à 5
Que de boire pour me maintenir en vie.

I’m gonna stay young until I die!
I’m gonna stay young until I die!
You grew up fast, now you’ll die soon.
I’ll never fucking be like you.
You finish college, grab a wife,
You’re dead before you’re 35.
Je m’en vais rester jeune jusqu’à ce que je meurs!
Je m’en vais rester jeune jusqu’à ce que je meurs!
Tu as grandi rapidement, maintenant tu vas mourir bientôt.
Je ne serai foutrement jamais comme toi.
Tu as fini l’université, trouvé une femme,
Tu seras mort avant tu n’aies 35 ans.

La Picardie et l’urbanisme diffus

Avant on pouvait penser que la ville, c’était la culture, et la campagne, la nature. Selon ses possibilités, on choisissait l’un ou l’autre. Mais ça, c’était avant : aujourd’hui les villes ont de la culture en leur centre et c’est surtout du divertissement pour les gens aisés, alors que les campagnes ressemblent à champs gangrenés par du béton.

Si on se demande pourquoi le Front National fait de tels scores en Picardie, c’est justement parce que les gens là-bas ressentent de manière particulièrement forte cette situation intenable.

Voici comment la Direction Régionale de l’Equipement Picardie expose la situation en 2007, dans son document « La péri-urbanisation en Picardie : toujours plus loin des villes » (on se doute que la situation a empiré depuis) :

« La péri-urbanisation a touché la Picardie à compter des années 1970. Depuis lors, la population n’a cessé de s’établir de plus en plus loin des unités urbaines dans des communes de moins en moins bien desservies.

Il s’en est suivi une forte consommation d’espace, la péri-urbanisation ayant pour corrolaire la multiplication des zones pavillonnaires dans les villages. Parallèlement, les emplois se sont polarisés dans ces mêmes unités urbaines.

Ce double mouvement de report de la population en périphérie et de concentration de l’emploi en ville est à l’origine de trajets domicile-travail massifs. (…)

Le phénomène de péri-urbanisation n’a pas épargné la Picardie.

Déjà sous-dimensionnés au regard de l’armature urbaine des autres régions françaises, les pôles urbains picards ont eu beaucoup de peine à polariser la population régionale, une bonne part de celle-ci ayant choisi de s’installer à la campagne s’obligeant à des trajets domicile-travail de plus en plus longs.

Si on intègre les résultats provisoires du recensement de 2006 fournis par l’INSEE, dans le secteur d’Amiens, ce sont désormais les communes les plus éloignées de tout centre urbain (ce que certains sont tentés d’appeler le « rural profond »), celles situées à 25-30 km de ce pôle urbain qui sont les plus dynamiques. »

Quand on lit ces lignes, on voit que le développement urbain gangrène les campagnes et que les emplois se trouvent loin : on ne peut pas faire pire au plan écologique. On pollue, on détruit la Nature, le cadre de vie se bétonise et la culture se trouve dispersée, atomisée, inaccessible…

La particularité de la Picardie, c’est de ne pas avoir de vraies grandes villes pour drainer d’un côté, bloquer de l’autre, ce qui fait que ce n’est même plus un phénomène de péri-urbanisation qui se déroule, mais encore pire : d’urbanisme diffus !

Voici ce que constate un document du Ministère de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement analysant justement cet aspect. Ce qu’on lit aide vraiment à comprendre la situation et le document fournit plein d’informations.

« La recherche proposée est fondée sur une hypothèse centrale : une partie des territoires picards actuellement qualifiés de « périurbains », relève d’une ou plusieurs figures territoriales que nous qualifierons « d’urbain diffus ». (…)

L’émergence d’une périurbanisation ordinaire autour des grandes villes picardes, visible dans la confrontation entre la carte lumineuse de 1975 et celle de 2008, traduit un mouvement d’étalement par contiguïté. Les agglomérations d’Amiens, de Beauvais, et de Saint-Quentin se diffusent vers des communes périphériques, à dominante résidentielle, qui connaissent des dynamiques démographiques fortes et se développent sur le modèle de la tâche d’huile. L’espace bâti y est quas iexclusivement réservé aux activités résidentielles.

La constitution d’un espace métropolisé toute la frange sud de l’Oise, dégagé de l’analyse de l’occupation humaine, s’inscrit également dans cette dynamique d’étalement par contiguïté. Le développement résidentiel et économique de ces urbains diffus s’explique principalement par leur proximité à l’Ile-de-France, véritable ville-centre pour ces territoires-relais.

Les prix du foncier et le solide réseau de transports vers la région capitale expliquent le renforcement de la dynamique résidentielle ancienne. Le desserrement de l’activité francilienne concrétise l’élan économique.

D’après l’INSEE, l’aire urbaine de Paris englobe désormais la totalité du Pays de Valois et des abords du Creillois. La part des nouveaux habitants provenant de l’Ile-de-France y est de 60%.

Elle s’est également étendue de l’Oise vers l’est, dans l’Aisne, et touche désormais Soissons et Villers-Cotterêts. La dynamique est telle que certains « urbains diffus » de 1850 sont aujourd’hui devenus de véritables pôles urbains.

La médiane qui traverse la Picardie d’est en ouest, zone d’interface centrale, semble être sous l’influence de plusieurs moteurs : l’extension des dynamiques franciliennes et rémoises (étalement par contiguïté) ainsi que des impulsions internes (croissance endogène).

Alors que certaines zones diffuses entre Laon et Soissons connaissent aujourd’hui des dynamiques résidentielles importantes, dues à la proximité de Reims, certains territoires sont également influencés par les communes multipolarisées de cette zone, formant un maillage de villes et de bourgs forts, reliés par un réseau viaire solide. Depuis 2000, ces territoires multipolarisés prennent de l’ampleur et impulsent une dynamique d’urbanisation aux urbains diffus attenants. »

Et à l’intérieur de la périphérie, on a la périphérie, comme ici.

« Le long de l’estuaire de la Somme, de Saint-Valéry-sur-Somme jusqu’au périurbain amiénois, l’urbain diffus semble influencé par une dynamique littorale importante.

La carte de l’occupation de l’espace de 1911 met en avant l’apparition d’une poche humaine sur la côte littorale, concomitante avec le développement de stations balnéaires, pendant « la belle époque ».

Ce développement résidentiel traduit la diffusion par connexité de ce territoire, tourné vers une spécialisation touristique. »

« Si le sud de l’Aisne est désormais touché par l’extension de l’aire urbaine de Paris, les urbains diffus du nord du département sont poussés par un développement quasi-autonome, entretenant peu de liens avec les territoires voisins.

La faiblesse des navettes domicile-travail entre la Thiérache et ses voisins illustre un fonctionnement économique quasi-autonome.

Cette affirmation doit être nuancée car le taux de chômage y est élevé. Plus que d’un développement autonome, il faudrait ici parler d’un territoire à la recherche de moteurs. »

Quand on voit cela, on comprend tout de suite que le projet de libération de la Terre, de protection de la Nature, va de pair avec une remise en cause des tendances actuelles qui poussent les humains à connaître une vie quotidienne éloignée à la fois de la nature et de la culture…

Les humains le sentent bien, en Picardie on sait que le malaise est profond… et le désarroi ne disparaîtra que quand il y aura conscience de la nécessité de se tourner vers la Nature, d’organiser la société non pas contre elle mais avec elle, en abandonnant les règles et principes fondés sur le profit.

Ecocide de manchots : « La réalité est beaucoup plus nuancée »

Se moquer des défenseurs des animaux et les faire passer pour des gens « qui exagèrent » est un style traditionnel des ennemis de la cause animale. Il s’agit de faire passer les personnes aimant les animaux pour des gens « qui en font trop », qui seraient incapables de rationalité, etc.

Audrey Garric, tout sauf une amie de la cause animale et de l’écologie radicale, a publié justement hier sur son blog du Monde « chroniques pour une économie sociale et durable » un article intitulé « Non, 150 000 manchots ne sont pas morts en Antarctique à cause d’un iceberg ».

L’auteur reprend le thème dont nous parlions il y a quelques jours (Ecocide de manchots au Cap Denison en Antarctique) et utilise l’argumentaire classique : il y a sur-réaction, encore une fois les défenseurs des animaux ont réagi avec émotion et non raison, etc.

On lit ainsi des choses comme :

« La réalité est beaucoup plus nuancée, et les manchots sont plus probablement déplacés que morts. »

« Un des facteurs de confusion – au-delà de la tendance des médias à reprendre en boucle les mêmes informations – réside sans doute également dans le manque de clarté de l’étude, qui peine à établir des recensements précis et comparables. »

« Quand, en conclusion de l’étude, les auteurs préviennent que la colonie de Cap Denison pourrait être éteinte d’ici à vingt ans, cela signifie donc simplement que les manchots ne reviendront plus sur ce cap rocheux pour se reproduire et non pas leur extinction massive. »

Cerise sur le gâteau, on a le fameux relativisme à la française, avec ici le changement climatique bâclé au passage :

« Faut-il y voir un effet vicieux du changement climatique ? Difficile à dire, tant les facteurs qui régissent l’état de la glace de mer et le mouvement des icebergs sont nombreux et complexes. »

Nous ne savons pas si les autres journaux ont lu l’article scientifique en question, intitulé « The impact of the giant iceberg B09B on population size and breeding success of Adélie penguins in Commonwealth Bay, Antarctica », mais nous, nous y avons porté notre attention pour en parler justement.

Or, tout d’abord l’article parle bien de l’émigration des pingouins, à la fin de l’article, mais justement uniquement en passant. Car quel est le problème que n’a pas vu le blog lié au Monde qui fait partie, on ne le rappellera jamais assez, d’un groupe de presse catholique ?

Eh bien justement que les manchots se reproduisent. Les religieux, avec leur conception magique de la vie, oublient toujours cette question qui remet en cause leur conception, car en réalité la vie amène la vie, et non pas Dieu.

Si donc on passe, comme le tableau de la recherche l’indique, de 160 000 – 200 000 manchots à quelques milliers sur les îles Mackellar, ce n’est pas seulement qu’il y a eu émigration des manchots, et d’ailleurs cela reste encore à prouver.

Il y a eu au moins, au cours de ce processus, des naissances qui ont échoué.

Preuve de cela, l’article mentionne la présence, en 2013, de centaines d’oeufs abandonnés, de carcasses gelées de petits des années précédentes.

Sur une sous-colonie de 35 nids, furent retrouvés sept œufs intacts abandonnés et sept « restes » de petits, ainsi que d’autres restes d’oeufs et de petits aux alentours.

« During the census in December 2013, the impact of B09B on the penguins was considerably more dire than the census numbers alone would suggest. Hundreds of abandoned eggs were noted, and the ground was littered with the freeze-dried carcasses of previous season’s chicks. For example, in one sub-colony with 35 occupied nests there were seven still intact abandoned eggs and seven dead chicks from last season within the colony perimeter alone. Other dead chicks were found close by and eggshell fragments indicated even greater egg loss. It is probable that South Polar skuas had eaten or removed other eggs or chicks from the sub-colony. Observations in other nesting areas indicated a similar attrition rate of chicks and eggs, but due to time constraints no further such data was obtained. »

Le constat est donc sans appel. L’article du blog du Monde le sait mais cela n’empêche pas qu’il soit dit en même temps qu’il n’y a pas 150 000 manchots de morts. C’est juste que les petits ne sont pas comptés, aussi simplement que cela…

Mais au-delà des faits, qu’est-ce qui compte ? Qu’on a là un exemple patent d’attaque contre une affirmation en faveur des animaux. Une attaque, et non pas une critique constructive : c’est bien là, de la part du blog du Monde, une dénonciation s’appuyant sur la base des préjugés les plus classiques à l’encontre des défenseurs des animaux.

« Modèle animal » : « notion » et « critères d’évaluation de la validité »

La vivisection n’est pas qu’une pratique : c’est une idéologie. C’est une manière pseudo scientifique de justifier des choses pseudos scientifiques, de nier la réalité au profit de « calculs ».

Voici un exemple tout à fait récent de cette idéologie, qui se situe dans une thèse de 204, dont voici les caractéristiques:

Soutenue le 05-12-2014
à Bordeaux , dans le cadre de École doctorale des Sciences de la vie et de la santé (Bordeaux) , en partenariat avec Université de Bordeaux II (Etablissement d’accueil) et de Institut des Maladies Neurodégénératives (laboratoire) .

Voici donc ce qu’on y lit :

A. Notion de modèle animal

Les modèles animaux peuvent être définis comme des préparations expérimentales développées à partir d’une espèce pour étudier des phénomènes se manifestant au sein
d’une autre espèce (Geyer and Markou, 1995). En partant du principe qu’il existe une homologie, ou au moins une analogie, entre les caractéristiques physiologiques et comportementales de différentes espèces, il est possible d’extrapoler à l’homme, des résultats obtenus en étudiant l’animal.

L’utilisation de modèles animaux est bénéfique car elle permet aux chercheurs de tester des hypothèses spécifiques dans des conditions expérimentales très contrôlées, en employant des méthodes impossibles à utiliser chez l’homme pour des raisons techniques, pratiques ou éthiques.

Dans le cadre de l’addiction, l’objectif est de développer chez l’animal de laboratoire certains des symptômes de ce désordre psychiatrique, en se basant notamment sur les critères diagnostiques du DSM (Markou et al., 1993; Nestler and Hyman, 2010). Cela constitue un challenge car les critères diagnostiques de l’addiction sont subjectifs, difficilement quantifiables, et régulièrement révisés et redéfinis.

Ainsi, pour identifier chez l’animal des symptômes tels qu’un désir irrésistible de drogue ou une incapacité à s’abstenir, il est nécessaire d’opérationnaliser ces symptômes de sorte de les identifier sur la base du comportement (Markou et al., 1993). De plus, dans la mesure où certaines capacités cognitives sont propres à l’homme (ex ; langage articulé) certains aspects de l’addiction peuvent ne pas être modélisables chez l’animal.

Il est intéressant de voir qu’il soit affirmé qu’on ne pourrait pas employer la vivisection des humains « pour des raisons techniques, pratiques ou éthiques ». Cela montre à quel point on est ici dans la négation du réel et vraiment dans l’auto-justification de la science au moyen de cette méthode barbare et idéaliste qu’est la vivisection.

Le document est d’ailleurs obligé de jouer sur les mots et les concepts (« extrapoler », « homologie », « analogie », etc.) afin de prétendre trouver un rapport « utile ». Voilà pourquoi la suite des lignes précédentes consiste justement en l’idéologie de la vivisection, avec la théorie du « modèle » qui serait « valide »…

B. Critères d’évaluation de la validité d’un modèle

Afin d’évaluer la pertinence d’un modèle animal, il est nécessaire de garder en vue le but initial qui a motivé le développement de ce modèle. Les champs d’action du modèle doivent être rigoureusement définis par avance, tout en tenant compte des biais et des limites (Nestler and Hyman, 2010). Après de nombreux débats, la communauté scientifique s’est accordée sur des critères standardisés, nécessaires et/ou suffisants pour juger de la pertinence d’un modèle.

Ainsi, il a été convenu qu’un modèle animal pertinent doit être fiable et valide (Willner, 1984; Hitzemann, 2000; Belzung and Lemoine, 2011). Le critère de fiabilité se réfère à la stabilité et à la consistance d’une variable d’intérêt à plusieurs niveaux d’analyse. La variable doit pouvoir être mesurée de manière objective, avec une faible variabilité intra-individuelle et inter-individuelle.

De plus, le phénomène observé et les effets des manipulations sur la variable doivent pouvoir être reproductibles dans des conditions similaires, à de multiples reprises et par des expérimentateurs différents (Markou et al., 1993). Il est cependant important de noter que la variabilité inter-individuelle n’est pas forcément un frein à la validité du modèle et peut au contraire constituer un atout pour la compréhension d’un phénomène. Cette variabilité inter-individuelle existe en effet chez l’homme et peut permettre de découvrir des facteurs de résilience ou de vulnérabilité à un désordre psychiatrique, lorsqu’elle est étudiée chez l’animal.

La variabilité n’est donc pas toujours synonyme d’erreur expérimentale. Le critère de validité se décompose en différentes catégories. Parmi les nombreuses
catégories de validité décrites et définies, les critères de validité apparente ou phénoménologique, de validité prédictive, et de validité constructive, sont les plus couramment employés. Selon la nature du modèle et l’effet recherché, différents types de validité peuvent être plus ou moins pertinents.

Le critère de validité apparente ou phénoménologique se réfère au degré de similarité phénoménologique entre le comportement du modèle animal et le symptôme
humain d’intérêt. L’identité phénoménologique inclut des aspects comportementaux et cognitifs uniquement, et non leurs bases neurales ou physiologiques. Bien que ce critère de validité semble intuitivement important, il n’est en réalité pas indispensable, difficile à défendre et peut même se révéler source d’erreurs. En effet, deux espèces différentes, et phylogénétiquement éloignées (telles que le rat et l’homme par exemple) ne peuvent partager les mêmes capacités cognitives et le même répertoire comportemental.

Il est donc difficile d’envisager que ces deux espèces partagent la même phénoménologie. Au sens strict, le critère de validité prédictive définit la capacité du modèle à identifier des drogues pouvant avoir un potentiel thérapeutique pour traiter un désordre psychiatrique humain (isomorphisme pharmacologique) (Willner, 1984). Dans un sens plus large, la validité prédictive inclut également la capacité d’un modèle à prédire certains marqueurs spécifiques et observables de la pathologie.

Ainsi un modèle animal peut être considéré comme répondant au critère de validité prédictive, s’il permet de faire des prédictions vérifiées sur le phénomène humain, à partir des résultats obtenus. L’identification de variables pouvant influencer similairement le modèle animal comme le phénomène humain étudié, peut jouer un rôle déterminant dans la compréhension du phénomène en question.

La validité constructive est plus complexe à définir car les avis divergent quant à ce qu’elle doit inclure (Belzung and Lemoine, 2011). Pour certains auteurs, la validité constructive définit l’exactitude avec laquelle le modèle mesure ce qu’il est censé modéliser (Geyer and Markou, 1995). Pour d’autres, la validité constructive fait référence à la capacité du modèle animal à reproduire les processus dysfonctionnels cognitifs et/ou comportementaux du désordre psychiatrique, ainsi que son étiologie (Belzung and Lemoine, 2011).

Ainsi, le critère de validité étiologique peut être inclus ou non dans la catégorie de validité constructive. Ce critère plus spécifique, définit l’existence d’étiologies identiques entre le phénomène humain et le modèle animal. Cette validité est difficile à vérifier car les causes d’une maladie psychiatrique sont bien souvent méconnues, le but du modèle animal étant justement de les établir. Ainsi, il est difficile de considérer le critère de validité étiologique comme un critère nécessaire à la validation d’un modèle animal.

Ces lignes sont admirables tellement elles sont absurdes. Comme on ne sait pas ce qu’on doit trouver… tout est permis. Comme on ne sait pas, on peut tenter un peu tout! Comme on ne sait pas, on peut rapprocher comme on peut et tenter d’en déduire quelque chose. Qu’on justifiera… par la vivisection. Car le cercle est ici sans fin.

Certains rapprochements peuvent être pertinents, mais y avait-il besoin de la vivisection pour cela? On peut se douter que non. Car ce qui ressort de ces lignes, c’est que la vivisection semble servir d’expérience à la pensée « scientifique »… alors que c’est cette même pensée « scientifique » qui choisit les critères de la vivisection. Difficile de faire plus anti-scientifique!

Ce n’est même plus « science sans conscience n’est que ruine de l’âme », c’en est le prolongement : ce n’est même plus de la science du tout.

Les douanes saisissent des animaux empaillés

Les douanes ont de nouveau saisi des animaux empaillés, dont le trafic est en hausse en ce moment, comme on peut s’en douter dans notre époque barbare. Voici un extrait du communiqué des Douanes :

Trois lions de Tanzanie et du Botswana, trois léopards du Zimbabwe et de Tanzanie, ainsi qu’un buste de crocodile du Nil sont remis le 16 février 2016 par la douane au Muséum national d’Histoire naturelle et viendront rejoindre la collection des grands animaux du Muséum.

La directrice générale des douanes, Hélène Crocquevieille, a été accueillie par Bruno David, président du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) de Paris, au sein du Muséum, pour lui remettre six grands fauves et un crocodile naturalisés, spécimens relevant d’espèces menacées d’extinction.

« Qu’il s’agisse d’animaux vivants ou naturalisés, ou tout autre spécimen, la douane considère qu’il est de son devoir de les confier à des entités susceptibles de leur apporter une seconde vie, soit au travers d’expositions pour les animaux naturalisés, soit en leur offrant une place dans un zoo lorsqu’il s’agit d’animaux vivants.
La douane reste ainsi mobilisée pour lutter, en partenariat avec tous les services partenaires et notamment le Muséum, contre les trafics et pour préserver la richesse de notre patrimoine, mais aussi et surtout pour les générations à venir. »

Hélène Crocquevieille
directrice générale des douanes et droits indirects

Un dossier de presse a été réalisé par les douanes à ce sujet. On y apprend cette chose très intéressante : c’est grâce à une personne conscientisée que le crime a pu être constaté.

Cette affaire a débuté grâce à un renseignement transmis par un particulier, sensibilisé à la protection animale, concernant de nombreux animaux sauvages empaillés stockés dans une maison en vente.

Sur la base de ce renseignement et à la suite de recoupements d’informations supplémentaires, les agents acquièrent la certitude que plusieurs de ces animaux empaillés proviennent d’espèces protégées par la convention de Washington et pourraient être détenus sans les permis justifiant leur détention. Une ordonnance de visite domiciliaire du TGI de Besançon est obtenue par les services douaniers de Besançon.

Le 28 mai 2015, les agents de la brigade des douanes de Besançon procède au contrôle du domicile de l’infracteur présumé et découvrent 64 animaux ou parties d’animaux provenant d’une collection de trophées de chasse, parmi lesquels 11 sont expertisés comme inscrits aux annexes I et II de la convention de Washington :
– une tête et des pattes de crocodile du Nil
– trois léopards naturalisés
– trois lions d’Afrique naturalisés
– deux défenses d’éléphant d’Afrique sur un socle
– deux défenses d’éléphant d’Afrique, chacune montée sur un socle
Selon le propriétaire, ces animaux, hérités de son père, sont issus de chasses réalisées en Afrique.
Cependant, en l’absence des justificatifs CITES applicables, permettant la détention des spécimens,
les animaux sont saisis et une amende lui est infligée.

L’importance des douanes en ce domaine est soulignée. Il va de soi que pour faire les choses vraiment bien, il faudrait bien plus de moyens, un choix totalement clair de la part de la société, une fermeté complète…

Les espèces protégées sont considérées comme des produits sensibles, au même titre que les stupéfiants ou les contrefaçons. Leur importation en contrebande est donc considérée comme un délit douanier entraînant leur confiscation totale et une amende. Le code des douanes est l’outil juridique le plus sévère concernant ce type de trafic.

De nombreuses constatations d’infractions sont réalisées à l’encontre de voyageurs, mais aussi dans le fret commercial (en majorité dans les aéroports franciliens), dans des magasins spécialisés ou encore dans des colis. Par ailleurs, les Services régionaux d’enquête (SRE) de la douane et les
agents de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED), sont compétents pour initier des enquêtes CITES administratives dans le but de démanteler des trafics régionaux, nationaux et internationaux.

La douane conseille aux voyageurs de ne prélever, dans les pays de villégiature, aucune espèce animale ou végétale, dont certaines peuvent être en voie de disparition (coraux, ivoire, tortues notamment) ou dangereuses pour l’écosystème européen. Prélever des espèces animales ou végétales peut localement encourager le commerce de ces espèces au détriment de la biodiversité.

Voici les chiffres des saisies pour 2014.

– 1 392 animaux vivants [contre 554 en 2003 ! – NDLR]
– 269 animaux naturalisés
– 234 kg et 470 pièces d’ivoire
– 500 coquillages et coraux et 915 kg de mollusques protégés
– 6 146 articles et 993 kg de produits divers, issus d’espèces protégées (écailles de pangolin,
hippocampes séchés, ossements etc.) dont 2 477 articles en cuir ou peaux
– 840 kg de civelles [les petits de l’anguille européenne – NDLR]

Comme on le voit, on a ici une question d’une grande importance dans la défense des animaux. Cela montre que les réformes ne suffisent pas : il faut une rupture claire, à tous les niveaux, au plus bas comme au plus haut, pour que l’on puisse protéger les animaux il faut disposer de moyens et de volontés.

Fukushima 5 ans – Tchernobyl 30 ans

Le réseau Sortir du nucléaire appelle à une mobilisation à partir de mars et jusqu’à fin avril, pour « célébrer » les cinq années de Fukushima et les trente années de Tchernobyl. Deux événements marquants qui, il faut malheureusement le dire, ont frappé les esprits mais n’ont pas abouti pourtant à une remise en cause générale du nucléaire.

Dans les deux cas, des « conditions exceptionnelles » sont censées avoir été à la source du problème. C’est accepté par l’opinion publique qui, en même temps, sait bien que le monde du nucléaire est opaque, menteur, cherchant ouvertement à manipuler, à tromper.

Comme pour la COP21, il semble bien que l’écologie en reste – pour l’instant – à certains aspects, sans voir la question de manière générale, dans son rapport avec la Nature.

Appel à mobilisation

Fukushima 5 ans – Tchernobyl 30 ans

Du 11 mars au 26 avril 2016 : mobilisons-nous partout en France !

Cette année 2016 sera marquée par les 5 ans de la catastrophe de Fukushima, et les 30 ans de la catastrophe de Tchernobyl. A l’occasion de ces tristes « anniversaires » mobilisons-nous partout en France, en solidarité avec les victimes du nucléaire, et pour que de telles catastrophes ne se reproduisent plus jamais.

Du 11 mars au 26 avril : exigeons une sortie en urgence du nucléaire

Entre l’opacité entourant ces catastrophes et les mensonges avérés des autorités et du lobby nucléaire concernant les conséquences sanitaires et environnementales, les raisons ne manquent pas pour exiger une sortie urgente du nucléaire et organiser des actions entre le 11 mars et 26 avril 2016.

À Tchernobyl et Fukushima, les catastrophes continuent

Aucune des situations n’est réglée, et nous sommes face à des réacteurs endommagés qui continuent de déverser dans l’environnement leur radioactivité : à Tchernobyl elle s’échappe par un sarcophage fuyard et à Fukushima elle s’infiltre partout jusqu’au Pacifique.

Les populations et les travailleurs de ces sites dévastés continuent ainsi d’êtres contaminés, notamment du fait de la désinformation des pouvoirs publics qui aimeraient bien « mettre la poussière radioactive sous le tapis »…

Déjà, de nombreuses actions s’organisent

Déjà de nombreuses initiatives émanant de groupes du Réseau sont organisées. La compagnie « Brut de béton » a lancé un appel à l’insurrection artistique, et plusieurs évènements sont inscrits à l’agenda.

La tournée d’un liquidateur de Tchernobyl sera aussi organisée entre Genève et Paris, ainsi que des conférences, projections et actions fleuriront entre ces dates anniversaires.

Retrouvez toutes les actions sur notre site :
http://sortirdunucleaire.org/Tchernobyl-Fukushima-plus-jamais-ca
Vous n’avez encore rien prévu ? Emparez-vous de notre proposition d’action !

De notre côté, pour mettre fin à l’omerta qui entoure ces catastrophes, nous vous proposons une action phare originale : organiser dans les lieux de pouvoirs et du lobby nucléaire des « fêtes d’anniversaire » en concoctant des gâteaux radioactifs et en y invitant « super menteur ».

Utiliser la dérision, c’est aussi ça la subversion !

Pour tout le matériel militant, rendez-vous sur la boutique du Réseau

Comme chaque année, nous mettons à votre disposition du matériel militant : banderoles, drapeaux, autocollants… Il sera bientôt disponible sur notre boutique en ligne :http://boutique.sortirdunucleaire.org/

Au sujet de Huguette Gaulin

Nous avons déjà parlé de Huguette Gaulin, une poétesse canadienne qui s’est immolée par le feu, ses dernières paroles étant l’accusation terrible « Vous avez détruit la beauté du monde! », à l’origine de la très belle chanson « L’hymne à la beauté du monde » immortalisée par Diane Dufresne.

Le quotidien Ledevoir.com de Montréal a publié un bel article, donnant plein d’information au sujet de Huguette Gaulin qui mérite un respect ému et assumé quoi qu’on pense de sa démarche poétique.

Huguette Gaulin, soeur de feu
Vie et poésie imbriquées dans un quotidien porté par une grande colère

Vous avez détruit la beauté du monde ! » Tel est le cri ultime lancé par la poète Huguette Gaulin alors qu’elle s’immole sur la place Jacques-Cartier, à Montréal, le 4 juin 1972. C’est aussi sur ces mots insoutenables que renaît la série Point final consacrée cette fois aux disparitions marquantes d’écrivains québécois.

Le Vieux-Montréal des années 70, celui de l’hôtel Nelson, des bars, de la jeunesse étudiante, de la montée du féminisme et des mouvements écologiques dans l’insoutenable mémoire de ce fait divers à la une des journaux. Dans mes souvenirs d’adolescente : les objecteurs de conscience, la petite fille brûlée au napalm courant dans une rizière dans l’interminable guerre du Vietnam, l’étudiant tchèque qui répond par le feu contre l’entrée des chars dans son pays et le fantôme de cette jeune femme, Huguette Gaulin. Les événements ne subsistent parfois que par une certaine arrogance.

La poète n’a que 27 ans quand elle s’immole par le feu. À partir de ce geste, on fait d’elle un personnage public. Quelques mois auparavant, elle a quitté mari et banlieue, habite seule avec son fils un modeste logement du Plateau-Mont-Royal. En consultant son carnet de notes, demeuré jusqu’à aujourd’hui inédit, elle écrit parlant de ce temps vécu : « Elle frémit à voir son visage joliment découpé d’entre les appareils électriques de la cuisine. »

Ce portrait est celui d’une femme qui manifestement se sent à l’étroit dans son rôle d’épouse et de ménagère. Vie et poésie semblent être imbriquées dans ce quotidien porté par une grande colère. Entre « je » et « elle », ce moi soumis aux déchirures définit dans ses multiples images l’identité de cette jeune femme qui se pense en rupture avec son monde.

Une esthétique de la résistance

Contrairement à d’autres suicidés, la poète a laissé peu d’indices sur les raisons de son geste. Sans doute son projet est-il à l’état de sensations, de sentiments, d’images qui l’assaillent. Gaulin construit le deuil de soi dans ces fragments, matériau de l’écriture à venir ; certains sont tapés à la dactylo, d’autres écrits à la main multipliant les ratures, les reprises, les mises au point.

Ils oscillent entre récits oniriques, souvenirs d’enfance, journal intime qui accorde une large place à son fils et à son quotidien de femme à l’étroit dans un monde qui ne la satisfait pas. « J’allais faire l’amour avec le feu puisque je ne trouvais pas de compagnon plus puissant, plus tenace. J’allais me pervertir dans le feu, me laver à même les cendres », écrit-elle. Les blessures qu’elle s’infligera semblent provenir de cette difficile réunion entre le corps et l’esprit. Est-ce de se sentir déjà morte que de se voir ainsi touchée par les flammes ?

Les frères Marcel et François Hébert sont ses voisins et amis. Elle leur confie et travaille avec eux son premier manuscrit d’abord soumis à L’Hexagone puis aux éditions du Jour. Pour subvenir à ses besoins, elle occupe de petits emplois. Elle lit Lautréamont, Nicole Brossard, Anne Hébert, Jacques Ferron, Nelligan. De son vivant, ses poèmes ont été publiés dans les revues Les Herbes rouges et La Barre du jour. Son oeuvre courte et percutante, « Lecture en vélocipède » regroupe trois recueils — Nid d’oxygène (1970), Recensement (1971) et Lecture en vélocipède (1971) —, et paraît aux éditions du Jour à l’automne 1972, quelques mois après le triste événement.

Rien dans ses poèmes n’annonce sa mort. Des mots, des vers devenus squelettes, fantômes, restes, os polis, fondés sur une esthétique de la résistance. Le travail ascétique sur la langue révèle une écriture qu’on a souvent à tort qualifiée de formaliste. Ce recueil posthume ne peut être relu à travers le prisme de l’autobiographie mais plutôt avec l’ardeur de ce moi soumis aux déchirures luttant contre le silence, laissant l’indéchiffrable se découvrir. Les vers du premier poème de Nid d’oxygène : « no 588 / cimetière de la Côte-des-Neiges / le soleil ronge aérolithe à cinq heures » pointent la tombe d’Émile Nelligan, figure tutélaire, ange noir.

« Je lutte »

Le dimanche 4 juin, le temps est à l’orage. Avant de partir, dans cette manière d’être prête après un long et douloureux travail, elle laisse une note et un testament olographe à son ami : « François, amitiés. Je pars, il n’est pas onze heures […] un matin on enfile sa jupe, on sourit, on n’a plus envie de rien. » Sur un stationnement étagé adjacent au château Ramezay, là où Nelligan a triomphé en déclamant La romance du vin,, la jeune femme se réfugie sous un arbre, asperge d’essence ses vêtements et y met le feu devant des témoins impuissants.

Un policier en civil attablé à une terrasse de la place Jacques-Cartier accourt et tente d’éteindre les flammes avec des journaux. Le gardien d’un édifice de la rue Notre-Dame affirmera qu’il a vu une femme passer transportant avec elle avec un bidon d’essence bleu. Elle succombe à ses blessures à l’hôpital Saint-Luc. Demeurée lucide jusqu’à la fin, elle survit deux jours dans ce sacrifice qu’elle s’est imposé : « Je lutte contre la terre […] contre des forces meurtrières ; je lutte parce qu’il y a des façons indécentes de mourir », écrit-elle dans son carnet.

Pendant cet été 1972, la disparition tragique de la jeune femme donne lieu à une petite vague de suicides, l’effet Werther. En consultant les journaux de l’époque, récits et photos les raccordent de proche en proche ; un jeune homme s’exécute dans le métro en laissant un poème en guise d’adieu, une femme se condamne en mettant le feu aux rideaux de son appartement, une autre saute dans le vide depuis son immeuble sur la rue Papineau.

Dans son testament laissé le jour de son suicide, Huguette Gaulin demande à être incinérée réitérant son désir absolu d’amour. En lieu et place du stationnement où le drame s’est déroulé, un espace public vert et fleuri a été aménagé. Rien à cet endroit n’honore sa mémoire, mais ce qu’elle a imprimé en moi est suffisant pour que je la voie surgir chaque fois que j’y viens en pèlerinage.

D’après une idée originale du quotidien Le Temps

Ecocide de manchots au Cap Denison en Antarctique

C’est une information qui a été reprise par de nombreux médias francophones,  après avoir été diffusée par le journal anglais the Guardian, à partir d’une information de la revue scientifique Antarctic sciences.

L’arrivée d’un iceberg de 380 milliards de tonnes empêche aux manchots d’avoir un accès direct à l’océan. L’arrière-plan de cela est le réchauffement climatique, qui amène davantage d’évaporation, donc de pluie, et un renforcement par conséquent de la glace dans cette région du globe.

Voici une synthèse rapide faite par le média i24. On notera que la zone concernée est non pas seulement le Cap Denison, mais également les îles Mackellar qui sont juste à côté.

La population des manchots du Cap Denison est passée de 160.000 à seulement 10.000 depuis 2011

Environ 150.000 manchots Adélie ont péri depuis qu’un gigantesque iceberg s’est échoué près de leur colonie en Antarctique, les contraignant à un trop long détour pour trouver leur nourriture, selon une étude scientifique.

Cette colonie vit sur le cap Denison, un cap rocheux situé en baie du Commonwealth, dans l’est de l’Antarctique.

L’iceberg B09B, qui mesure 100 km2, soit une superficie proche de celle de la ville de Paris, s’est échoué en Baie du Commonwealth en décembre 2010, écrivent dans le journal Antarctic Science des chercheurs australiens et néo-zélandais.

La population de la colonie de manchots avait été dénombrée en février 2011 à environ 160.000 individus, qui n’étaient plus qu’environ 10.000 en décembre 2013, affirment les chercheurs.

L’arrivée de cette masse glaciaire et la formation d’une banquise côtière qui en a découlé a obligé les manchots à allonger de 60 km leur périple pour se rendre sur le lieu où se trouve leur nourriture, ce qui a entravé leur processus de reproduction.

« La population du cap Denison pourrait être éradiquée dans les 20 années qui viennent, à moins que B09B ne bouge, ou que la banquise côtière, désormais pérenne, ne se disloque », écrivent dans leurs travaux publiés début février ces chercheurs du centre de recherche sur le changement climatique de l’université de Nouvelle-Galles du Sud (UNSW) et du New Zealand’s West Coast Penguin Trust.

Contrairement à la banquise de mer, la banquise côtière ne dérive pas. Elle peut atteindre une épaisseur considérable.

Regardons plus précisément cela se passe, au moyen d’une carte.

Voici une courte vidéo présentant la situation.

Voici un manchot du Cap Denison.

Les chasses présidentielles à Chambord

Dans Le Figaro d’hier, deux pages étaient accordées aux chasses menées à Chambord, « paradis perdu des animaux politiques ». Allusion au fait qu’auparavant, bien davantage de responsables politiques et économiques – de la haute bourgeoisie – venaient chasser là-bas.

Voici comment le Figaro présente la chose.

Voici un petit exemple de la « mystique » de ces chasses, qui se font au tir.

Voici comment Valéry Giscard d’Estaing, qui a été président de la république, exprime sa « nostalgie »…

Voici une présentation de la situation actuelle…

La bien étrange position de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues

Nous avions parlé récemment des Inrockuptibles, dont un numéro faisait récemment l’apologie de la légalisation de la « weed ».

C’est à croire que la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives est désormais sur la même ligne, puisque son dernier document a comme titre « Risques sanitaires des consommations de cannabis à l’adolescence : les français bien informés ».

Il est pourtant évident que c’est faux, rien que par le fait que les parents ne savent pas le quart du dixième de ce que font les adolescents, tout en préférant par ailleurs ne pas le savoir…

Les parents n’ont donc aucun aperçu réel sur les drogues consommées, ni même sur leur nature ; rappelons aussi que le cannabis est désormais industrialisé, génétiquement modifié, avec un taux de THC bien plus haut qu’auparavant…

Le titre de la Mission interministérielle est d’autant plus révélateur que, derrière lui, le discours se prétend anti-drogues. On lit ainsi :

« Les Français connaissent les risques sanitaires liés aux consommations de cannabis à l’adolescence Le sondage présenté aujourd’hui confirme le bon niveau de connaissance scientifique des Français sur le cannabis et les risques liés à sa consommation, en particulier à l’adolescence.

La MILDECA souhaitait notamment mesurer leur connaissance du danger représenté par la précocité des consommations de cannabis des jeunes.

Les résultats attestent que plus de 90 % des personnes interrogées savent que le cerveau adolescent est plus vulnérable à l’apparition de maladies psychiatriques.

Ils ont également connaissance du fait que la consommation de cannabis à l’adolescence détériore les fonctions cognitives (concentration, mémoire, prise de décision…) et augmente le risque de développement de maladies pulmonaires et cardiovasculaires. »

Il est clair qu’un tel document sera utilisé, rien qu’avec le titre, par les partisans de la légalisation, qui argueront de la « maturité » des consommateurs.

On lit aussi dans le document la chose suivante:

« Plus de 95 % des Français surestiment le nombre de jeunes qui fument du cannabis tous les jours

En France, les fumeurs quotidiens de cannabis représentent 4 % des jeunes de 18 à 25 ans, selon les dernières données du Baromètre Santé, exploité par l’OFDT.

Or, selon le sondage réalisé par l’institut IFOP pour la MILDECA, 96 % des enquêtés pensent qu’ils sont bien plus nombreux que cela.

Ainsi, 43 % des Français estiment que 20 à 39 % des jeunes de cet âge fument quotidiennement. Ils sont même près de 25 % à estimer que plus de 50 % des 18-25 ans consomment du cannabis tous les jours. »

Là aussi il s’agit de dédouaner la jeunesse, en disant que peu de jeunes fume, que c’est une question d’adultes, qu’on peut donc légaliser, au nom du principe libéral-libertaire selon laquelle chaque personne est « libre » de ses choix, etc.

On peut lire les résultats statistiques de l’enquête ici,  mais il n’y a rien de scientifique : le document est seulement un appui à la future « légalisation » libérale-libertaire à laquelle il faut déjà se préparer à résister.

Pas seulement, d’ailleurs, pour s’opposer aux drogues : aussi pour empêcher que la « gauche » moderne libérale-libertaire, à la François Hollande et autres,  ne détruise la vraie gauche et donne un boulevard à l’extrême-droite…

La dirigeante d’EELV prend le large pour être ministre

Quel contraste saisissant entre la gravité de notre époque, ses exigences, la réalité de la guerre subie par notre planète… et l’opportunisme éhonté d’Europe Ecologie Les Verts depuis sa fondation.

S’il est nécessaire de parler de ces gens qui apparaissent comme les plus vils opportunistes, c’est pour bien se démarquer de l’opportunisme justement, pour bien saisir ce que c’est, pour en comprendre les leçons historiques.

Comment l’avenir jugera-t-il ainsi la trahison ouverte d’Emmanuelle Cosse? Dirigeante d’EELV, elle plaque tout pour être ministre, contre l’avis d’EELV…

Voici son « explication », avec un haut niveau d’hypocrisie, dans son mail aux personnes membres d’EELV. Il y en à peu près 4000 (soit autant que de « visiteurs individuels » sur LTD en deux jours, ou deux jours et demi).

EELV s’est fait totalement, résolument débordé. Deux communiqués ont été publié : le premier, juste avant le remaniement, pour dire qu’EELV se positionnait contre la participation au gouvernement… avec le lendemain un autre communiqué, pour « acter » la trahison de la dirigeante!

Au sujet du remaniement
Publié le 10 février 2016

Europe Ecologie-Les Verts prend acte de l’agitation croissante autour d’un possible remaniement ministériel. La question de voir entrer des membres d’EELV dans ce gouvernement est ainsi, selon certaines rumeurs, à l’ordre du jour. A ce jour, EELV n’a pas été contacté.

Les écologistes constatent que si les conditions n’étaient plus réunies pour faire progresser l’écologie en avril 2014 lors de la sortie de Cécile Duflot et de Pascal Canfin du gouvernement, elles ne le sont pas plus aujourd’hui.

Si une proposition du Président de la République et du Premier ministre était éventuellement faite à l’ensemble du mouvement, le Bureau exécutif l’étudiera avec responsabilité et rendra un avis, avant de soumettre une feuille de route au Parlement du parti (le Conseil fédéral) qui se prononcera rapidement.

EELV constate cependant que l’évolution de la politique gouvernementale ne laisse pas entrevoir un horizon favorable à des politiques plus écologistes, solidaires, compatibles avec le besoin de justice sociale et à même de construire une société apaisée dont l’une de nos valeurs cardinales, la fraternité, est profondément atteinte par le principe de déchéance de nationalité que le gouvernement souhaite inscrire dans la Constitution française.

Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux

Voici la réaction « administrative » à la trahison d’Emmanuelle Cosse, qui n’est même pas vilipendée! EELV n’a aucune fierté, aucun principe, aucune valeur… Pour la petite histoire, le communiqué suivant est le fruit d’un… « bureau exécutif extraordinaire téléphonique »!

Réaction d’EELV suite au remaniement du 11 février 2016
Publié le 11 février 2016

EELV prend acte du remaniement intervenu ce jour et de l’entrée d’Emmanuelle Cosse au ministère du logement.

EELV désapprouve cette participation et regrette cette décision personnelle alors que la politique gouvernementale est malheureusement incompatible avec des orientations écologistes, de justice sociale, solidaires, et à même de construire une société apaisée.

En conséquence du départ d’Emmanuelle Cosse, et en vertu des statuts, David Cormand, jusqu’ici secrétaire national adjoint est désigné secrétaire national par interim dans le cadre d’une direction collégiale. Le bureau exécutif tiendra une conférence de presse vendredi 12 février 10h30 au siège d’EELV 6 bis rue Chaudron 75010 Paris.

Julien Bayou, Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux

Pour ajouter à l’ignominie, Emmanuelle Cosse récupère le ministère du logement, comme Cécile Duflot auparavant. Une insulte symbolique à celle-ci, qui tente de faire carrière coûte que coûte de manière désespérée.

Désespéré, Jean-Vincent Placé l’était aussi, cherchant à tout prix à intégrer le gouvernement. Il est désormais secrétaire d’Etat chargé de la Réforme de l’Etat, ayant mis ce côté sa prétention à être ministre. En 2012, il disait encore, par exemple au Journal du Dimanche, qu’il serait ministre ou rien du tout…

Enfin, on a Barbara Pompili, qui a été nommée secrétaire d’Etat chargée des Relations internationales sur le climat. Désireuse pareillement être au gouvernement, elle avait quitté EELV en octobre 2015… Sans abandonner son poste de député, tant qu’à faire.

Que dire? Que dire, si ce n’est qu’il faut juger ces gens au regard des destructions en cours, au regard de l’avenir qui doit advenir : une planète bleue et verte, débarrassée des entreprises qui détruisent, des nations qui divisent.

Dans chaque pays, on doit prendre le meilleur de la culture, le meilleur de l’ouverture à la Nature, et se précipiter dans l’abnégation, en défense de chaque vie, en protégeant notre mère la Terre!