Erdogan à France 24 : "J’ai appelé Vladimir Poutine, mais il n’a pas répondu à mon appel"
Abonnez-vous à notre chaîne sur YouTube :
http://f24.my/youtube
En
DIRECT - Suivez
FRANCE 24 ici : http://f24.my/YTliveFR
Dans un entretien accordé jeudi à
France 24, le président turc
Recep Tayyip Erdogan a tenté de jouer l'apaisement avec la
Russie. Les deux pays sont en froid depuis que l'armée turque a abattu un avion russe le 24 novembre.
C'est une main que le président turc Recep Tayyip Erdogan a tendue à la Russie, dans un entretien accordé jeudi 26 novembre à France 24, alors que les relations entre
Ankara et
Moscou traversent une grave crise.
"
Nous ne voulons pas de tensions avec la Russie", a déclaré le chef de l'État
Erdogan depuis son palais présidentiel, deux jours après que l'aviation turque a abattu un avion russe tout près de sa frontière avec la
Syrie. Et le chef de l'État turc d'indiquer avoir tenté de discuter avec son homologue russe, car "il faut qu’on parle, qu’on voit de quoi il en retourne", en vain. "
Après l'événement j’ai appelé
Monsieur Poutine, mais jusqu’à maintenant, il n’a pas répondu à mon appel", a-t-il regretté.
Sans toutefois présenter d'excuses, Recep Tayyip Erdogan a expliqué devant les caméras de France 24 que l’incident ne pouvait constituer "un cas de casus belli" entre la Russie et son pays. Selon le président turc, son armée de l’air avait le devoir de protéger l’espace aérien du pays, et elle l’a fait en abattant l’avion russe, qui au moment de l’incident n’était pas identifié comme tel. "Si nous avions su que l’avion était russe, nous aurions agi différemment, a-t-il précisé. On aurait peut-être pu empêcher autrement cette violation de l'espace aérien".
"J’ai toutes les preuves"
Et de préciser que toutes les données de radar en possession de la
Turquie et de l’Otan, confirment la version d’Ankara, à savoir que l’avion russe a bel et bien violé l’espace aérien turc, en ignorant "pendant plus de cinq minutes des avertissements répétés
. [...] J’ai toutes les preuves, toutes les données de radar, tous les enregistrements des conversations […], il faut que les Russes les étudient, […] nous ne pouvons accepter des déclarations mensongères", a-t-il affirmé. Le président turc s’est dit prêt à coopérer avec les Russes, "il faut qu’on continue à œuvrer ensemble", a-t-il insisté.
Il s’est dit attristé par les incidents anti-turcs qui ont eu lieu ces derniers jours en Russie, notamment mercredi, quand plusieurs centaines de manifestants ont jeté des pierres et brisé des vitres de l'ambassade turque à Moscou. Le président turc a affirmé qu’il n’autoriserait pas que de telles "provocations" se déroulent devant l’ambassade russe d'Ankara.
De son côté la Russie ne cesse de durcir le ton. Le Kremlin conteste vivement la version turque, et assure au contraire que l'avion russe n'a pas franchi la frontière et qu'il n'a jamais été contacté avant d'être abattu. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré, mercredi 25 novembre, que la décision d'abattre le Sukhoï
Su-24 relèvait d'une "provocation planifiée" de la part d'Ankara.
Outre les mesures de retorsions économiques qu’elle a promises de prendre à l’égard de la Turquie, elle a appellé tous ses ressortissants présents dans le pays à rentrer en Russie, invoquant des risques "terroristes". Le ministère russe de la Défense a par ailleurs annoncé jeudi la suspension de la coopération militaire avec la Turquie et le gel des contacts téléphoniques pour le partage d'informations sur les raids aériens en Syrie.
Complaisance d’Ankara envers l’EI ? "Calomnies" rétorque Erdogan
Au cours de cet entretien, Recep Tayyip Erdogan s’est ensuite dit indigné par les accusations de complaisance turque avec les jihadistes de l’organisation de l’État islamique (EI), proférées par certains responsables russes. "Ceux qui profèrent de telles accusations doivent apporter des preuves, car c’est un manque de respect. Ils calomnient la Turquie", a-t-il répliqué.
Réagissant aux propos tenus la veille par le
Premier ministre russe
Dmitri Medvedev, selon lesquels Ankara achète du pétrole à l'EI, Recep Tayyip Erdogan a déclaré : "Il s’agit de mensonges et de calomnies, ces déclarations sont indignes du rang de ceux qui les ont prononcées" , a-t-il répliqué, ajoutant que la Turquie "n’a jamais fait ce genre de commerce avec des organisations terroristes, car si tel était le cas, je ne resterai pas ici à mon poste, parce que nous sommes des gens d’honneur".
Russes et Turcs tiennent des positions totalement divergentes sur la question syrienne : Moscou est un allié indéfectible du régime du président Bachar al-Assad,
... Lire la suite sur notre site web.
Notre site : http://www.france24.com/fr/
Rejoignez nous sur
Facebook: https://www.facebook.com/FRANCE24.videos
Suivez nous sur Twitter : https://twitter.com/F24videos