Ensemble Al KIndi - "Stabat Mater Dolorosa", Hommage chrétien et musulman à Marie
Avec
Sheikh Hamza Shakour et les Munshidin-s de la
Grande Mosquée de
Damas et le Choeur Byzantin Tropos d'Athène (Dir. Kostantinos Angelidis)
Création : "
Stabat Mater Dolorosa",
Hommage chrétien et musulman à
Marie
Direction :
Julien Jallaledine
Weiss
Direction Choeur Byzantin Tropos d'Athène : Kostantinos Angelidis
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Peu d'occidentaux ont connaissance de l'estime que l'
Islam, avec ses propres critères, et plus particulièrement le Soufisme, portent à Marie et au
Christ.
Ce concert met en parallèle deux traditions mystiques dont le dénominateur commun est non seulement le personnage emblématique de la Vierge, mais est aussi la parenthèse historique, géographique et stylistique du langage modal savant oriental: l'
Echo, la tradition grecque byzantine monodique d'
Orient et le Maqâm, la tradition savante arabe.
Dans les premiers siècles la liturgie byzantine s'est tout d'abord élaborée à
Antioche, ville qui faisait partie du
Sham et incluait l'actuelle
Syrie, le
Liban et la
Palestine. L'école d'Antioche était doublement marquée par ces apports gréco-romain mais surtout sémitique et mésopotamien.
L'art vocal byzantin s'est considérablement développé à
Constantinople du temps de l'empire chrétien mais plus encore au 18ème siècle lors de l'apogée de l'empire Ottoman où sa similitude esthétique avec le "fesil" (suite profane de musique de Cour) et la liturgie du rituel des derviches
Mevlevi est manifeste.
Hamza Shakour est actuellement le plus grand chantre officiel de Syrie, il dirige la chorale des munshiddins de la grande Mosquée de Damas lors des fêtes religieuses. Bâtie sur les fondations d'une cathédrale byzantine, elle fut la première grande mosquée de la dynastie des Omeyyades.
Disciple du grand hymnode
Lycourgos Angelopoulos, Kostantinos Angelidis, fondateur du Choeur Byzantin Tropos, également chercheur et enseignant reconnu dans le domaine du chant byzantin, officie en tant que Protopsaltes -- premier cantor-- de l'Eglise de St
Eustathius d'Athènes.
Dés le 9ème siècle, la musique arabo-musulmane a considérablement développé sa théorie musicale à partir des procédés de partage arithmétique de la quarte, hérités des philosophes de la
Grèce Antique et adaptés aux exigences d'un art, héritier lui même de la musique de cour perse de l'empire
Sassanide. La tradition damascène est restée, malgré son intégration dans l'
Empire Ottoman, fidèle à une esthétique Arabo-moyen orientale du fait de sa centralité symbolique sur le plan de l'Islam, en particulier sur le plan de l'intonation des maqamat-s.
Maqams similaires, le diatonique doux Exo
Protos, connu sous le nom de Bayati
Husayni, la somptueuse tradition arabe de la qaçida et du muwashah diniye en Syrie, vont alterner avec la riche hymnographie de l'Église Orthodoxe et les "kratimas", ces formes savantes byzantines traditionnellement interprétées à capella en l'honneur de "La Très Sainte Mère de Dieux".
C'est cette nouvelle expérience musicale, d'un rare raffinement, que propose cette dernière création de Julien Jalledine Weiss et son
Ensemble Al
Kindi, qui explore depuis plus de vingt ans le vaste territoire de la musique arabe et orientale.