Saturday, May 30, 2015

LA FAIM MONDIALE, POURQUOI?


Joseph Klatzmann, ancien professeur d’économie à l’Institut national agronomique et auteur de livres tels que Nourrir dix milliards d’hommes ? et Surpopulation : Mythe ou Menace ? vient de mourir. Voici des observations sur le même thème.

Il est généralement connu aujourd'hui que plus que 1.4 milliard de personnes vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Plus que 500 millions souffrent de la faim, nous dit l'ONU, et chaque jour 40.000 enfants meurent de faim. Pourquoi ?

Est-ce qu’il n'y a pas assez de nourriture ? Non. La terre produit assez de nourriture pour donner à chacun sur la planète 3,000 calories par jour.

Est-ce qu’il y a un trop grand nombre de personnes ? Non. L’Afrique, où des millions ont toujours faim, a une densité de population de moins de 50 habitants au kilomètre carré.

Les pays qui sont en voie de développement ont été forcés de cultiver pour l'exportation. Par conséquent, la terre qui doit les nourrir produit pour les marchés européens et nord-américains.

C'est en effet le marché mondial qui règne sur la Terre. Agissant comme une force naturelle hors du contrôle humain, il a plus de pouvoir que tous les gouvernements nationaux, et les forces gouvernementales sont obligées de lui obéir, qu'elles le veulent ou non.

Le marché crée une rareté artificielle et un gaspillage organisé qui sont responsables pour la pauvreté et la faim dans le monde d'aujourd'hui. La loi qui gouverne la production partout, c'est “pas de profit, pas de production”.

La malnutrition et la famine, ce n'est dès lors pas un problème naturel, mais social. Sa cause n'est pas à trouver dans un manque de ressources naturelles mais dans la façon dans laquelle la société est organisée.

Le sort de la majorité dans la société mondiale peut être nettement amélioré en remplaçant le système économique d'aujourd'hui - le capitalisme - par un système de possession commune et de contrôle démocratique des moyens de vivre par tous. Un tel système permettrait l'usage des ressources de la planète pour abolir la misère et la pauvreté mondiale, au moyen de l'institution de la production directement pour l'usage et le besoin, au lieu que ce soit pour la vente et le profit. Malthus et ceux qui parlent de "surpopulation” nient la possibilité d'une telle mesure.

La chose à remarquer ici, c'est que la population considérée comme "excessive" ce n’est jamais celle des académiques biens payés qui parlent de la "surpopulation", mais ceux qui sont assez malheureux d'être nés pauvres et sans accès aux moyens de combattre leur pauvreté.

Les familles nombreuses ne sont pas la cause de la pauvreté. Bien des familles plus petites ainsi que des célibataires sans personne à charge souffrent aussi de la pauvreté alors que les riches et les privilégiés, que leurs familles soient grandes ou petites, ont toujours pu échapper à la misère et aux privations endurées par les pauvres. Aussi, une “augmentation zéro” de population ne mènera pas davantage automatiquement à une amélioration de la vie de la majorité sans propriété. L'histoire de l'Irlande en est la preuve. À la fin du XIXe, la population était moins de la moitié de celle du début du siècle, mais la majorité restait pauvre et l'économie relativement sous développée.

Il faut comparer tout cela avec les forces contradictoires qui opèrent dans la société capitaliste. La crainte des “dangers” de la surpopulation alterne avec celle d’un déclin d’une population qui reste toujours opportune pour des marchés potentiels et pour le service militaire, nécessaire pour défendre les sources de profit de la classe régnante dans les guerres causées par le capitalisme.

La situation en Afrique est le résultat de l'économie capitaliste mondiale. La production pour le profit dévaste les forêts d'une manière bien plus prédatrice que l'agriculture paysanne. L'agriculture capitaliste rapace exile le paysan dans des terres périphériques, qui se réduisent rapidement en désert. On ne peut pas considérer l'Afrique séparément du reste du monde. Un système socialiste mondial donnerait à tous l'accès à la nourriture et aux moyens de la produire. On pourrait résoudre l'insuffisance locale au moyen des réserves mondiales.

L'humanité a déjà développé des technologies qui assureraient à tout le monde sur la Terre une vie heureuse et, en même temps, la santé de la planète et de l'environnement naturel. Dès que la majorité comprendra la nécessité d'une révolution sociale, et dès qu'elle entreprendra l'action politique et démocratique pour conquérir l'État, l'utilisant comme le moyen de nous libérer des dangers qui nous menacent, cette technologie peut aussi être libérée.

On sait depuis très longtemps que la Terre peut produire bien plus de nourriture qu’il n’est nécessaire pour tous. Dans son livre Nourrir dix millions d’hommes? Joseph Klatzmann a écrit:

“L’analyse des possibilités de l’agriculture moderne a montré que le problème alimentaire mondial est techniquement soluble. On est à coup sûr très prudent si l’on affirme que la production alimentaire mondiale pourrait être au moins quadruplée” (2e édition, 1983, page 247)

L’aspect technique (comment produire assez de nourriture pour tout le monde) a depuis longtemps cessé à être un problème. Le vrai problème, c'est comment organiser la société humaine pour permettre la production et la distribution nécessaire? Le Mouvement pour le Socialisme mondial dit que le seul système social qui puisse assurer cela est un système dans lequel la production est entreprise uniquement pour la satisfaction des besoins, sur la base d’une possession des ressources mondiales par tous les habitants du monde, par la société entière.

Aujourd'hui, en régime capitaliste, la nourriture n'est pas produite pour satisfaire les besoins humains, car les ressources de la Terre ne sont pas la possession de l’espèce humaine, mais seulement d'une minorité privilégiée. Il est impossible de le nier, car, malgré le fait qu'il y a la possibilité de nourrir tout le monde, des millions sont mal-nourris et des millions meurent de faim. La nourriture (comme tous les autres produits) est produite pour être vendue au marché (c'est à dire de nos jours le marché mondial) en vue de réaliser des profits. Les millions qui sont mal-nourris et qui meurent de faim ne constituent pas un marché, car ils ne peuvent pas payer pour la nourriture dont ils ont besoin. Alors, on les laisse mourir.

Le capitalisme heurte ici un vrai problème: comment nourrir le monde ? Les contraintes du système de profits rendent impossible une production raisonnable et saine.

La production agricole en régime capitaliste peut amener à de violents bouleversements des prix. Une bonne récolte entraîne une chute des prix, une mauvaise une hausse. On s’efforce alors de contrôler les prix en limitant la production. Cette loi est appliquée à la nourriture et aux minéraux - le blé, le riz, le sucre, le café, le cacao, le sisal, le soya, le caoutchouc, l‘étain, le cuivre, etc.

Lorsque les choses ne marchent pas, nous voyons à quel point le capitalisme est féroce. C'est ainsi que nous entendons parler d'une excellente récolte dépeinte comme “un désastre”, de "surplus catastrophiques”, et du “problème” de la “surpopulation”. Dans un monde où des millions manquent de nourriture, comment peut-on dire qu’il y a un surplus, une surproduction de nourriture ? Mais pour les capitalistes c'est une catastrophe, un problème, car on a produit plus que ce que le marché ne peut absorber. Les prix tombent, et ils perdent non seulement leurs profits mais aussi un peu de leur capital. Quant aux petits fermiers, ils sont souvent ruinés.

Voici le paradoxe de la pauvreté en milieu d'abondance à laquelle le capitalisme répond non pas en donnant le surplus aux pauvres, mais en le détruisant, pour augmenter les prix et regagner des profits. Nous lisons dans les journaux qu’il y a des surplus gigantesques de fruits et de légumes détruits ou abandonnés; des centaines de tonnes de tomates jetées, à cause du "surplus de tomates" ; du lait versé dans les mines; du fromage et du beurre (même le lait écrémé, facile à transporter) donnés aux cochons. Voilà ce qui se passe régulièrement en régime capitaliste.

Les exemples les plus révélateurs sont les énormes destructions qui se produisent de temps en temps. Avant la 2e guerre mondiale le Brésil fut le premier en brûlant le café. Dans les années 1930 les États-Unis ont mis en place une politique de subventions incitant les fermiers à ne pas produire. Le résultat, bien sur, était le même qu’une destruction délibérée. Les contraintes artificielles étaient imposées sur les réserves de nourriture. Cette pratique continue de nos jours. Le Président Kennedy l'a appelée “la sous-production délibérément planifiée et financée”.

Le capitalisme est dès lors responsable des millions de morts de faim. Étant donné la technologie moderne, la famine est évitable. Là où la famine existe, il faut blâmer le système social qui est incapable de satisfaire les besoins humains. Ce n’est pas la surpopulation qui est responsable, c'est sous-production chronique et souvent délibérée qui est inséparable du système capitaliste. Ce n’est que lorsque les contraintes du capitalisme sur la production seront brisées par l'établissement d'un système où les moyens de vivre sont dans les mains de tous, que l'humanité pourra mettre un terme à la famine.

Non seulement le capitalisme est un système de rareté artificielle, mais c'est aussi un système de gaspillage organisé. L'exemple le plus évident c'est l'énormité des fonds employés dans les forces armées et le développement d’armes de guerre les plus atroces. Le capitalisme est ici responsable de détourner le travail de millions de personnes vers des tâches qui seraient inutiles dans une société saine, une société organisée en accord avec la raison. Avec le capitalisme il y a non seulement le travail antihumain des militaires, mais aussi les emplois des employés de banque et de commerce, des financiers, des caissiers, des vendeurs, de tous ceux qui notent sur des ordinateurs les ventes et les profits, etc. : un nombre énorme de gens sont employés dans l'imbécilité des tâches liées aux ventes et aux achats, à la folie du marché.

Le socialisme, n’ayant aucunement besoin d’armées ou d’armes de guerre, dans lequel la production sera seulement pour l’usage et non pour la vente, libèrera le travail et les ressources qui sont à présent gaspillées par le capitalisme, pour nourrir le monde.

L’augmentation de la population n’est pas un obstacle à l’établissement du socialisme. La société socialiste emploiera les ressources de la Terre pour assurer à chaque homme, chaque femme et chaque enfant d’être bien nourri, habillé et logé. Pour le capitalisme c’est impossible. Le capitalisme n’est pas là pour ça !

Friday, May 29, 2015

Travail libre ou emploi salarié ?


Dans le capitalisme, une immense quantité de travail humain et de ressources naturelles et matérielles est absorbée par des activités inutiles (ou, du moins, uniquement utiles dans le cadre de la société capitaliste) et nuisibles, telles que la banque, les assurances, la comptabilité, la publicité, le commerce, les activités liées à l’existence de l’argent (extraction et transformation des matières premières, fabrication du papier, impression des moyens de paiement, des tickets de toutes sortes, des devis et des factures, surveillance, comptabilité, transport, fabrication et entretien des machines et outils correspondants, etc.), l’industrie de l’armement, la construction des infrastructures militaires, judiciaires, carcérales, etc.

La suppression des activités industrielles et commerciales et des administrations inutiles, dangereuses ou gaspilleuses d’énergie permettra de réduire de manière considérable le nombre d’heures de travail nécessaires au bon fonctionnement de la société et d’alléger la charge du travail utile. Dans ces conditions, la pénibilité de certaines tâches s’en trouvera très réduite… sans oublier que, assurés de travailler, non plus pour un patron, mais dans leur propre intérêt, individuel et collectif, les membres de la société d'abondance ne considéreront plus le travail de la même manière car celui-ci perdra beaucoup de son caractère ingrat et rebutant.

Ainsi, les gens n’aiment pas le « travail » aujourd’hui parce que c’est essentiellement de l’« emploi », c’est-à-dire du travail effectué pour et dans l’intérêt de quelqu’un d’autre, l’employeur. Ce n’est donc pas un travail destiné à être intéressant ni gratifiant. Au contraire, l’employeur n’en a rien à faire s’il est répétitif, ennuyeux ou même, parfois, dangereux ; ce qui l’intéresse, c’est que le travail de son employé lui rapporte de l’argent.

De leur côté, ces mêmes travailleurs, qui sont rebutés à l’idée d’aller travailler pour un patron, sont prêts à passer du temps, à « travailler » dur parfois, pendant leur temps de loisirs, pour faire du jardinage ou le ménage, réparer leur voiture, aménager leur logement, bricoler, aider leurs enfants à faire leurs devoirs ou s’investir dans une association, c’est-à-dire à faire quelque chose qu’ils estiment utile, nécessaire, intéressant, gratifiant, épanouissant ou bénéfique.

Il en sera de même dans la société socialiste, où la relation exploiteur-exploité et le profit ayant disparu, les membres de la société auront la possibilité de travailler dans l’activité qui les intéresse le plus ou qui correspond le mieux à leurs capacités. Ce n’est donc pas le travail en tant que tel qui représente un problème, mais les conditions dans lesquelles s’effectue ce travail.

Dans une société socialiste l’activité productive prendra la forme d’une activité librement choisie, entreprise par les êtres humains en vue de produire les choses dont ils ont besoin pour vivre et apprécier la vie. Le travail productif nécessaire de la société ne sera pas effectué par une classe de salariés employés, mais par tous les membres, chacun coopérant selon ses capacités pour produire les choses nécessaires à la satisfaction des besoins individuels et communautaires. Le travail ne peut qu’être volontaire car il n’y aura pas de groupe ou d’organe social capables de forcer les gens au travail contre leur volonté.

Mozambique: 100,000 People Likely To Be Displaced


Mozambique is mulling a plan to lease 240,000 hectares of prime farmland to investors to grow crops for export, threatening to displace more than 100,000 local residents, activists and academics said, citing a leaked document. The Lurio River Valley Development Project in the country's northeast aims to produce cotton, corn, sugar, ethanol and livestock, said Clemente Ntauazi, a researcher with advocacy group Academic Action for the Development of Rural Communities. An estimated 500,000 people will be affected by the plan, with 100,000 forced from their homes, Ntauazi said, citing a leaked presentation to would-be investors and satellite images of communities that would be impacted. 

The leaked plan is the latest in a series of major foreign-based agricultural project proposed in Mozambique and other African countries that supporters say will bring jobs and boost land productivity but critics fear will displace local people and rob small-scale farmers of their livelihoods. "The area holds some of Mozambique's best land and local farmers have been living there for more than 30 years," Ntauazi told the Thomson Reuters Foundation. 
The proposal follows another major ongoing agricultural project in Mozambique with the government planning to approve the Brazilian-and-Japanese backed ProSavana Project covering several million hectares to grow soybeans by the end of the year. 

The proposed Lurio River project, involving two hydro electric dams along with agriculture plans, is currently waiting approval from the Council of Ministers, a government body, researchers said. It's unclear when a decision will be made. "This is a secret (plan), no consultation, (and) no published information from the government," Tim Wise, director of Tufts University's Global Development Institute, told the Thomson Reuters Foundation. Officials at the country's agriculture ministry did not make a spokesperson available to comment on the proposed project. 

The initiative is expected to cost $4.2 billion, a sum Mozambique's cash-strapped government would not be able to finance without outside support, Ntauazi said. Mozambique is one of the world's poorest countries, ranking 178 out of 187 nations on the U.N.'s Human Development Index. 
To increase food production, the government should invest in local farmers, many of whom still use the most basic hoes to till their fields and lack access to the best seeds, Wise said. Residents living and working on the land in question had no idea they could be displaced, he said, after visiting some of the areas in Nampula province earlier this year. Under Mozambique's land laws, the government is obliged to consult local communities, even if they don't have formal ownership of the land they farm, Ntauazi said. 



Thursday, May 28, 2015

La fin du travail?

"Épargnez le bras qui fait tourner la meule, ô meunières, et dormez paisiblement! Que le coq vous avertisse en vain qu'il fait jour!" Cet hymne à l'oisiveté du poète grec Antipatros est propre à faire trembler dans leur vétuste carcasse teintée à outrance du devoir chrétien, les inconditionnels défenseurs de la vertu du travail, où le labeur et la souffrance vont de pair avec l'intégrité, le mérite et l'honneur et où, malheureux que nous sommes, le repos et le farniente sont mis à la geôle des interdits, des maladroits et honteux! Mais que le lecteur ne s'emballe pas trop vite à la suavité de cet éloge de la paresse et que les fidèles adeptes des théories de la fin du travail rangent encore pour l'ombre d'un moment leurs clairons, car au-delà de la farandole et de la musique, se cache une vérité qui, peut-être, saura décevoir les quelques-uns qui voyaient dans ce témoignage du passé, l'aube d'un espoir qui enfin semblait se déployer sur les jours à venir. Cette vérité : la transcendante centralité du travail.

Quoique que ces propos puissent a priori sembler contradictoires et déroutants, en essence il n'en est rien. Et le texte qui suit, démontrera entre autres, qu'entre le discours du droit à la paresse et celui de la centralité du travail, se dessine aisément un lieu d'entente, celui justement de la part intrinsèquement humaine du travail. Tout l'enjeu se situe au coeur de sa définition. Voilà toute la problématique qui se pose aujourd'hui, à savoir l'éventualité de l'avènement d'une société qui ne sera plus centrée sur le socle du travail et où en conséquence, tout sera à redéfinir et à réinventer. Le processus d'analyse et de pronostic est déjà entamé, le débat est lancé : peut-on parler de la fin du travail? Le travail est-il encore enraciné dans la conscience des humains comme pierre angulaire à un relatif équilibre de leur être ou encore dans la structure sociale, comme un engrenage indispensable à son bon fonctionnement, et dans quelle mesure?
De quel travail parle-t-on?
- Travail au sens anthropologique. Il est bien évident que pour bien comprendre l'enjeu du débat sur la fin du travail, il faut dans un premier temps, bien comprendre ce qu'on entend par travail de façon à bien cerner quelle nature de travail nous estampillons de ce fatalisme. Qu'entend-on par travail au sens anthropologique? Le travail est l'essence de l'homme. Voilà le premier postulat de de la théorie marxiste qui tient à démontrer que le travail, en ce qu'il est acte de création, est le propre de l'homme, c'est-à-dire un invariant de la condition humaine qui transcende l'histoire et qui défini le lien entre l'homme et la nature et entre l'homme et son prochain. En essence, c'est-à-dire à son état utopique (au sens d'état premier), le travail permet l'accomplissement, la réalisation de soi en même temps qu'il répond à une nécessité collective et sociale. Celle-ci est satisfaite dans la mesure où l'homme, sans entrave, apporte par son travail, au meilleur de ses capacités, sa contribution au bien-être et au développement social, en même temps qu'il ressent par un indéfectible lien qu'il a avec la société, une certaine dépendance (tout à fait salutaire, car non aliénante). Ainsi en collaboration avec l'ensemble des producteurs, il participe au même titre que tous, à la satisfaction des besoins et désirs collectifs en même temps qu'à la réalisation personnelle de tous. Ainsi se développe une réciprocité entre l'homme et l'homme, entre l'homme et la société. L'homme satisfait donc, sans obstacle, son caractère social.
- Travail capitaliste. Nous abordons ici un point essentiel de notre argument, car c'est sur la définition de ce travail, en l'occurrence, le travail capitaliste, que se base, jugeons-nous, le principal argument des auteurs qui défendent la thèse de la fin du travail. Nous définissons le travail capitaliste comme étant ce que nous entendons généralement par emploi. Le terme capitaliste se justifie en ce sens que l'emploi n'est qu'une forme de travail au sens anthropologique et philosophique, sous sa forme aliénée. Cette affirmation mérite peut-être quelques précisions si l'on veut vraiment comprendre l'ampleur et l'importance de cette distinction entre le travail à son état premier et l'emploi, ou le travail salarié, bref le travail aliéné. Ce qu'il faut absolument comprendre et mettre en évidence au premier abord, c'est la contradiction, disons structurelle, qui est partie inhérente du système capitaliste et d'où naissent ensuite tous les problèmes qui lui sont typiquement propres. "Le travail appelle l'usage commun des biens, la propriété qu'il permet d'acquérir n'est légitime que dans la mesure où elle est communication, c'est-à-dire jouissance dans et pour la communauté"(Meda). Voilà les conditions matérielles où pourrait se déployer, s'exprimer librement et pleinement la volonté créatrice de l'homme, mais telle n'est pas l'état des choses au sein du capitalisme d'où l'incontournable contradiction. Dans le système capitaliste, le caractère de plus en plus socialisé de la structure du procès de travail entre en contradiction directe avec le caractère privé de la production réelle sur les moyens de production. Dans un tel système, le travail n'est alors pas distingué de toute autre marchandise. Lorsque par la vente un produit entre dans le circuit des échanges, il échappe à son propre producteur, il devient marchandise, c'est-à-dire qu'il obéit à des lois étrangères à celle de sa propre création; les lois impersonnelles du marché.
Dès lors, les rapports entre les hommes se métamorphosent en rapport entre des choses. L'homme perd alors son essence, qui est de poursuivre consciemment les fins de sa création. De plus, dans tout régime de propriété privée des moyens de production, le travailleur n'est pas seulement séparé du produit de son travail, mais de l'acte même de son travail. Les mouvements, les gestes, le rythme et la cadence sont commandés du dehors par la place qui est assigné au travailleur dans les rouages de la production. La machine prend le pas sur l'homme et le déshumanise du même coup. La nouvelle unité que constitue l a machine et l'objet de travail devient comme dit Marx "un squelette matériel indépendant des ouvriers" et devient un élément fixe du procès de travail, disposé à recevoir n'importe quel ouvrier. Mise à part cette dernière caractéristique de l'aliénation du travail, ce qui doit être pris en considération ici est l'aboutissement du travail résultant non pas en l'épanouissement de l'homme, mais en une valorisation pure et simple du capital. Ce travail capitaliste, est la négation même du Travail. En revanche, il est possible de se le réapproprier en le désaliénant, c'est-à-dire en le délivrant des griffes du capital. Nous verrons plus tard comment cela peut pratiquement se concrétiser.
Ainsi, l'autre élément clé qu'il est impératif de retenir est que finalement, ce n'est pas le travail au sens philosophique ou au sens de production matérielle qui contribue à l'épanouissement de l'homme qui est en voie de disparition, mais le travail capitaliste, salarié, marchand qui date environ de l'époque du capitalisme manufacturier, il y a près de 300 ans. En revanche, le Travail quant à lui reste central en raison de ce qu'il est un besoin humain qu'on ne peut refouler et qui tente tant bien que mal à se satisfaire dans son substitut aliénant qu'est l'emploi capitaliste, et surtout dans d'autres activités, aussi infimes soient-elles, hors du travail. Il y reste central, car une fois le travail capitaliste disparu, l'homme ressentira de nouveau, et de façon authentique cette fois, son désir de créer et produire, librement.
Force est de constater, finalement, qu'il n'est de véritables changements possibles pour pallier aux nombreuses faiblesses du système capitaliste, qu'en dehors du système capitaliste. Nombreux sont les sociologues qui épaulent ce principe (que ce soit Castels ou Laville ou encore Caillé), sans pour autant s'en rendre compte, sans réussir à voir au-delà de la convention idéologique, de l'horizon du "faisable", donc de ce qui se fait déjà (pour paraphraser J.J. Rousseau). "La responsabilité oblige à constater que les innombrables "mesures pour l'emploi" n'ont empêché ni le chômage ni l'inactivité de masse" (Caillé et Laville). N'arrivant pas à outrepasser les voies préalablement tracées, ils ne proposent que des réformes qui suivent le courant du capital, s'y conforment gentiment pour tôt ou tard se heurter au mur de l'incontournable et intransigeante réalité du système capitaliste. Nous le voyons bien, au lieu de proposer un véritable changement (qui supposerait un inévitable chambardement des acquis sociaux, moraux et idéologiques), les intellectuels et gouvernants proposent comme en un dernier souffle de désespoir, de simples réformes qui gardent l'homme et le travail sous l'emprise du pouvoir du capital et le fait régresser dans sa condition matérielle et son être moral. Cessons de nourrir ces illusions, que faut-il encore attendre? Que les réformes proposées échouent; elles échoueront! Mais cette fois, nous nous retrouverons au fond de l'abîme, et la survie de l'humanité en dépendra alors.
Il faut dépasser l'obstacle que pose la propriété des moyens de production et la division en classes qui en découle, si nous voulons réconcilier l'homme avec lui-même et redonner au travail sa fonction première, celle de la pleine et entière réalisation de soi dans l'oeuvre de création. Comment? Par une prise de conscience collective des enjeux et de la concrétisation de leur solution dans le socialisme et par un consentement démocratiquement majoritaire face au choix de prendre une voie nouvelle, en y assumant volontairement les sacrifices qui seront nécessaires à faire si nous voulons détourner l'humanité de l'impasse qui l'attend au sein de ce système. Ainsi, dans une telle société, les technologies remplaceront l'homme en ses tâches les plus déshumanisantes et permettront véritablement cette fois, puisque libérés des griffes du capital, de parler de société de loisirs, le travail désaliéné y occupant encore une place centrale, mais se manifestant sous différentes autres formes. Ainsi seront réconciliés le travail intellectuel et manuel, en ce que les tâches sociales seront équitablement partagées entre tous, permettant le plein épanouissement. On produira pour les besoins collectifs de la société, évitant ainsi le gaspillage inutile et disparaîtront toutes les formes d'exploitation humaine, car la satisfaction des besoins humains se substituera à la quête d'une maximisation des profits. Ce que nous proposons finalement, et qui va bien au-delà de la seule résolution du débat sur le travail, c'est d'aller dans le sens de l'histoire en faisant collectivement, consciemment et démocratiquement un pas vers l'avant, vers le progrès social et humain ; ce que nous proposons, c'est d'oser l'exode et d'ouvrir les portes au Socialisme Mondial!
"Quand, avec le développement multiple des individus, les forces productives se seront accrues elles aussi et que toutes les sources de la richesse collective jailliront avec abondance, alors seulement l'horizon borné du droit bourgeois pourra être définitivement dépassé et la société pourra écrire sur ses drapeaux : "De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins!""
Caillé, Alain et Jean-Louis, Laville, 1996, "Pour ne pas entrer à reculons dans le débat", Revue France, 0246-2346, p.223.
Castels, Robert, 1996, "Pour lever les inquiétudes", Revue France, 0246-2346, p.223.
Garaudy, Roger, 1963, Karl Marx, Paris, Éditions Seghers.
Gorz, André, 1997, "Misères du présent. Richesse du possible", 2-7186-0451-4, p.229.
Lafargue, Paul, 1994, Le droit à la paresse, Turin, Mille et une nuits.
Marx, Karl, 1975, Critique du programme de Gotha, Pékin, Éditions en Langues Étrangères.
Marx, Karl, 1971, Préface à la Contribution à la critique de l'économie politique, Paris, 10/18.
Méda, Dominique, 1994, " Le travail, une valeur en voie de disparition", 2-7007-3659-1, p.358.
Rifkin, Jeremy, 1997, "La fin du travail", Revue France, 0247-3759, p.64.

Plantations: Western Profits, African and Asian Conflicts


On Wednesday 27 May, Socfin is holding its general meeting with its two main shareholders present, the Fabri family and the Bolloré group. At the same time, from Cambodia to Côte d’Ivoire, local communities deprived of their lands by the Socfin plantations are mobilised, demanding their rights.

Peasant assemblies oppose the shareholders' assembly in Luxembourg. 

Today, 27 May, 300 people from six affected villages are gathering to protest Socfin's failure to respect its commitments in Mondulkiri, Cambodia, while 250 representatives of 13 villages affected by the Socfin plantation in Côte d’Ivoire are also mobilising. At the same time, in the Bel-Air Hotel in Luxembourg, the shareholders of Socfin are holding their annual general meeting. The communities are counting their losses, while the shareholders tally their profits. 
Recently, on 16 May, 300 people gathered at the LAC plantation headquarters in Liberia, while 400 mobilised to blockade the Dibombarri plantation in Mbongo from 23 to 28 April. Everywhere, communities forming the International Alliance of Plantation Communities have the same demands: that Socfin give back the rights to use lands that the communities consider essential to their livelihoods, and that it stick to its commitments to compensate people according to different agreements it has signed on to.
The Luxemburgish NGOs SOS Faim with civil society platform Meng Landwirtschaft are mobilising in front of the hotel where the general meeting is taking place tomorrow, to transmit the demands of the local communities.

Socfin does not recognise the legitimacy of these movements and their representatives. 

In their official statement of 12 May the company leaders deny that these conflicts exist and insist that their plantations are «vanguards of social progress» and that they «have always acted in peaceful coexistence with the communities surrounding their facilities.» A major shareholder of Socfin (39%), Bolloré initiated a negotiation process in October 2014 but then backtracked. In a statement released 23 April, the company disavowed its responsibility stating that «we are only a non-managing minority shareholder of Socfin Group which, since more than 70 years, is majority-controlled and managed by the Belgian Fabri family».

«A model of socially and environmentally irresponsible investment»

«Bolloré cashes in its Socfin dividends all the while denying its responsability», bemoans Emmanuel Elong, spokesperson for the Alliance. «Socfin with its headquarters in Luxembourg, its offices in Switzerland, its shareholders in Liechtenchtein and its refusal to respond to plantation communities is the model of irresponsible capitalism. Against this, we have no choice but to organise ourselves, build alliances and take action to force these business leaders to respect the rights of local communities. We demand an international negotiation with Socfin and Bolloré to draw up a roadmap to resolve the conflicts.» Following the recent mobilisations, Socfin subsidiaries in Cameroon, Cambodia and Liberia have started to recognise the local communities' organisations. But corporate headquarters in Europe continue to deny their legitimacy”.

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Land As Commodity Versus The African View

Land is often discussed in economic terms. Debates on the need for land redistribution in Africa focus on whether intended beneficiaries will put the resource to maximum economic and productive use and, moreover, whether they are able to ensure the food security of the nation and realise a surplus for export.
This is mainly the case in Zimbabwe, which has faced food shortages, and is currently the debate in South Africa. Nonetheless, land remains an emotive topic in both contexts and throughout the continent.
This prompts a fundamental question: why should land be discussed only in economic terms? The answers are to be found in how colonial modernity was ushered in, as a gamut of historical experience comprising murder, genocide, destruction of existing knowledge and large scale dispossession of indigenous occupancy.
These facts about the colonial enterprise, of which land was the basis, defined and redefined African agency and reality through subjection and rejection of African personhood as Europeans strove to claim land and eliminate all that occupied it.

 

The colonial view: land as a commodity


Indeed, African personhood and “being” revolve around earth and all that walks on it, the heavens, the waters and all that live in it, the natural landscape, the atmosphere and livestock.
The colonisers brought with them a Eurocentric perception that land was a commodity to be purchased and sold. Of course the legal justification in the form of laws, particularly English common and Roman-Dutch laws, was used to legitimise the commoditisation of land.
Property is seen to be exclusive to the individual. This is the core of capitalist relations, which are embedded in colonial modernity. The history of property rights in European thought can be traced back to the 1215 Magna Carta which served to protect privileges and rights of the nobility against state interference.
In Western Europe land was of great value and defined one’s wealth status and, social, economic and class position. It is little surprise that when colonialists arrived in the colonies and stumbled across vast swathes of land, they viewed this a stroke of fortune. Land provided an opportunity for accumulation, wealth and prosperity for those who had emanated from deprived backgrounds in Europe.

 

The African view of land


But there are other dimensions which are usually neglected when the land question is discussed. To begin with: what is the African view of land? It extends beyond the merely economic, although productive use of land is fundamental.
But contemporary debates on land redistribution in Africa always privileges the production aspect. This, regrettably, is due to a lack of understanding about what land means to Africans.
Of course the economic is part of the social, the political, the spiritual, the cosmological and the philosophical.
The departure point therefore is an African perspective that enables a broader definition and understanding of land as linked to being and identity.
The belief that land stands for production of agricultural commodities destined for the market is perverted. The primacy of the market and private property which is the core of capitalist thought and logic is contrary to the African worldview. Unlike Euro-American considerations, the African views life and what it constitutes of as a totality.

Land is neither a commodity nor an individual possession. It doesn’t belong to humans but is a gift from God. Land is understood as embracing the ecological, cultural, cosmological, social and the spiritual. The juridical considerations which are ingrained in social systems result in values, norms and observances that protect natural resources, the environment and wildlife.
This is the reason for taboos and strict injunctions that forbid environmental destruction, wanton and indiscriminate cutting down of trees, defiling of sacred sites, pollution of sacred pools where water spirits that give life in lieu of water and transgressions that are said to offend the earth.
There is an interface between land, soil, earth and cosmology. These are inseparable.

Of course there is divergence between European jurisprudence and African land laws. The former views land as a private property, a commodity and the ambition to colonise nature where man rises above it and exploits it to sate his greedy impulses. African land laws debunk the idea of ownership. Instead land is a natural endowment that can neither be bought nor sold. African land tenure is not based on ownership but on use and access. Since Africans have common rights to land, communal rights override individual rights which are subsumed under the overall communal good.
Tenure rights are built through reciprocal obligations and mutuality. Land belongs to the living, the dead and the unborn, making it inalienable.
The dead are highly esteemed because they become ancestors. In African cosmology, communion with the dead facilitates meaningful prayers to God. It is the departed who guide and provide for the living.
In African cosmology there is mutuality between humans and the earth: the earth has the omnipotent power to punish transgressors. However, a particular punishment is not directed towards the offending party, it is collective and universal.

There is a need to transcend the flawed economic determinist view current in land debates that denies Africans the right to land on the premise that they would not be able to productively use the land. For Africans land is everything. Depriving one of land means robbing them of their personhood, being and identity - in other words their full humanity.

by Kenneth Tafira from here

Wednesday, May 27, 2015

Africa's Second Liberation


On Monday many African Government offices, businesses and banks grind to a halt in order to commemorate Africa Day. In schools up and down the continent, little children are taught that heroic Africans liberated the continent from racist white colonial regimes and various events and parades are held to celebrate the occasion.
Colonialism in Africa is remembered as one of the worst crimes against humanity of the modern era. The exploitative economic system that underpinned colonialism remains alive and well today.
Africa’s liberation was from racist, colonial government. If this was to be the first stage of liberation, than the second stage must involve freeing Africa from the current white minority, who controls the majority of African land and resources.

Africa is not under-developed; she is over-exploited. From slavery to colonialism to present day neo-colonialism, Western policies have always been that of aggression and exploitation towards Africa. The African continent needs a second liberation to economically empower its indigenous majority who have been marginalized by Western capitals and corporations for centuries.

read the complete article here


Slum-Dwelling Still a Continental Trend in Africa

Nompumelelo Tshabalala, 41, emerges from her dwarf ‘shack’ made up of rusty metal sheets and falls short of bumping into this reporter as she bends down to avoid knocking her head against the top part of her makeshift door frame.
This has been my home for the past 16 years and I have lived here with my husband until his death in 2008 and now with my four children still in this two-roomed shack,” she told IPS.
Tshabalala lives in Diepkloof township in Johannesburg, South Africa, in a densely populated informal settlement – a euphemism for slums, where an estimated 15 million of the country’s approximately 52 million people live, according to UN-Habitat, the U.N. agency for human settlements.
Neighbouring Zimbabwe has an estimated 835,000 people living in informal settlements, according to Homeless International, a British non-governmental organisation focusing on urban poverty issues. 

"Slum-dwelling here in Africa has become normal, a trend to live with, which is difficult to combat owing to numerous factors ranging from political corruption to economic inequalities necessitated by the growing gap between the rich and the poor,” Gilbert Nyaningwe, an independent development expert from Zimbabwe, told IPS.

Overall, out of an estimated population of 1.1 billion people, Africa has more than 570 million slum-dwellers, reports UN-Habitat, with over half of the urban population (61.7 percent) living in slums. Worldwide, notes the U.N. agency, the number of slum-dwellers now stands at 863 million and is set to shoot up to 889 million by 2020.
Development agencies in Africa say slum-dwelling remains a continental trend despite the U.N. Millennium Development Goals targets compelling all countries globally to achieve a significant improvement in the lives of at least 100 million slum dwellers by 2020.
According to the United Nations, that 100 million target “was met well in advance of the 2020 deadline”, and in African countries such as Egypt, Libya and Morocco the total number of urban slum dwellers has almost been halved, Tunisia has eradicated them completely, and Ghana, Senegal and Uganda have made steady progress, reducing their slum populations by up to 20 percent.
 
However, sub-Saharan Africa continues to have the highest rate of “slum incidence” of any major world region, with millions of people living in settlements characterised by some combination of overcrowding, tenuous dwelling structures, and poor or no access to adequate water and sanitation facilities.
Hector Mutharika, a retired economist in late Malawian President Kamuzu Banda’s government, blamed poor service delivery for the increase in slums in Africa. “The increasing numbers of slum dwellers in Africa is due to poor service delivery here by local authorities which more often than not worry most about filling their pockets from local authorities’ coffers instead of channelling proper housing facilities to poor people, which then pushes homeless individuals into building slum settlements anywhere,” Mutharika told IPS.

For Rwandan civil society activist Otapiya Gundurama, the roots of the problem go far back in time. “Shanty homes in Africa are a result of the continent’s urban infrastructure set up during colonial rule at which time housing and economic diversification were limited, with everything related to urban governance centralised, while towns and cities were established to enhance the lifestyles and interests of a minority,” Gundurama told IPS.
 
Some opposition politicians in Africa, like Gilbert Dzikiti, president of Zimbabwe’s opposition Democratic Assembly for Restoration and Empowerment (DARE), see the trend of growing slums here as a result of government failure. “The perpetual rise of slum settlements in Africa testifies to persistent failure by governments here to invest in both rural and urban development,” Dzikiti told IPS.
African civil society leaders blame rising unemployment on the continent for the continuing rise in the number of slums. “Be it in cities or remote areas, slums in Africa are a result of huge numbers of jobless people who hardly have the means to upgrade their own dwellings,” Precious Shumba, director of the Harare Residents Trust in Zimbabwe, told IPS.
In order to reverse the trend of growing slums across the continent, Shumba said, “local authorities in African countries should strike a balance in developing both rural and urban areas, creating employment so that people stop flocking to cities in huge numbers in search of jobs.”

African slum-dwellers like South Africa’s Tshabalala accuse city authorities of ignoring the mushrooming of informal settlements for selfish reasons.
Slums here are sources of cheap labour that keeps the wheels of industry turning, which is why local authorities are not concerned about our living standards because they [local authorities] are getting more and more revenue from firms thriving on our sweat,” Tshabalala told IPS.

Meanwhile, rising slum settlements in Africa are also having a knock-on effect for other development goals in the education and health sectors for example.
The United Nations Millennium Development Goal of universal attainment of primary education for all by the end of this year is certainly set to be missed by a number of countries here in Africa, especially as many of these sprouting slum settlements have no schools to help the children growing in the communities get any education,” a senior official in Zimbabwe’s Ministry of Primary and Secondary Education told IPS on the condition of anonymity for professional reasons.
At the same time, “there are often no toilets, no water and no clinics in most slum-dwelling areas here, exposing people to diseases, consequently derailing the MDG of halting the spread of HIV/AIDS and other diseases in informal settlements,” Owen Dliwayo of the Youth Dialogue Action Network, a lobby group in Zimbabwe, told IPS.

from here


Tuesday, May 26, 2015

Arrêtons la machine folle du capitalisme

On est d'accord sur le fait que le socialisme n'existe nulle part dans le monde et qu'il n'a jamais existé. En effet partout dans le monde ceux qui ne possèdent pas les moyens de production se trouvent forcés de vendre leur force de travail. C'est cette marchandise particulière qui est en effet source de valeur et pour le capitaliste, source de plus-value.

Tant que l'argent circulera les travailleurs ne bénéficieront que d'une partie des fruits de leur travail. Et s'il est vrai que le niveau de vie des travailleurs occidentaux a augmenté en un siècle, il faut cependant voir que les forces productives ont augmenté beaucoup plus et que l'on travaille partout encore 8 heures par jour. Il a été prouvé que si la production était orientée vers la seule satisfaction des besoins et si tous les métiers nécessités par le système capitaliste (employé de banque, caissière, etc...) disparaissaient, il ne serait plus besoin de travailler que 2 heures par jour.
Il est certain de plus que la notion de travail/loisir serait bien différente : que ferait un publiciste dans un monde socialiste ? En raison de la division du travail, beaucoup d'activités deviennent rébarbatives. Quelle infirmière n'adore pas son métier tout en le haïssant à cause du rythme infernal ? Quelle mère de famille ne devient pas névrosée enfermée entre quatre murs toute une journée avec des gamins ? Et telle autre qui ne les voit que le soir tard ? Et tous, employés de bureau ou ouvriers, cadres, 8 heures par jour du même boulot toute une vie. Et quelques années de retraite à prendre vite avant de crever. Espérez-vous vraiment que le capital va prendre soin de vous alors que chômeurs, vous n'êtes pas --pour le moment-- productifs, vieillards vous n'êtes plus productifs (bon gré, mal gré) ?
Le capital n'est intéressé que par une chose : s'accumuler. Donc faire du profit. Il n'a rien à faire de ce qu'il produit tant que cela pourrait être n'importe quelle merde.--on risque même de s'anéantir, soi et le reste-- tant qu'on s'élargit, on fait du profit toujours plus.
Quand la production elle-même n'est pas envisagée pour la satisfaction des besoins, comment croire qu'un quelconque gouvernement puisse changer quoi que ce soit par quelques réformes ? Si même des tonnes de lait en poudre arrivaient au Cambodge cela changerait-il quelque chose au problème de fond ? D'un autre côté on pille d'autres biens, récemment 1 milliard de pommes étaient déversées pour pourrir dans un ravin en France. Ces charités sont en fait la canalisation du mécontentement de certains.
Il faut se rendre compte que le système capitaliste n'a plus aucune raison d'être : c'est un cercle vicieux, malade de lui-même et le seul moyen d'en sortir, c'est de briser le cercle. Si le capitalisme a eu sa fonction, c'est-à-dire de développer les forces productives à un point tel qu'il rend possible le socialisme --société d'abondance à l'échelle du monde-- il est maintenant. non plus un mal nécessaire mais un mal en soi. Tout y est illogisme.
Nous pouvons penser que les deux cents ans de capitalisme sont peu de chose comparés à l'histoire de l'homme --préhistoire, période de l'esclavage et du servage. Peut-être cette période que nous appelons civilisation n'est elle pas encore réalisée. Nous sommes en passe de voir la vraie Civilisation et l'homme véritablement libre et cela nous faits d'autant plus mal que nous souffrons encore de ce système de production et que nous devons attendre que les autres l'aient réalisé. Peut-être pourrions-nous activer cette pensée gardant l'espoir de voir soi-même l'humanité s'épanouir enfin.
Le passage technique --d'organisation-- à cette nouvelle société n'est pas un problème. Déjà d'autres rapports de production tel le bénévolat sont apparus (je ne dis pas que c'est cela le socialisme ; au contraire car celui-ci nécessite l'abolition de l'argent) mais que du seul aspect social, un désir d'un autre rapport est né. L'automation toujours plus poussée et qui découvre encore plus les contradictions de l'économie de marché y sera pour beaucoup. Il appartient à tous de faire que la machine folle du capitalisme soit arrêtée.
Seule l'utopie est réalisable. Quelle autre alternative ? Le socialisme ne doit pas être loin. Pour cela informons, débattons. Désirons ? Quelle autre pratique pour le moment ?
Le capitalisme n'est plus viable. Les conditions matérielles sont prêtes pour le socialisme. L'automation de plus en plus grande semble en être garant. On est d'accord. Socialement on désire autre chose. "Mais ..."
Où se situe ce "mais ..." ? Pourquoi "Oui, mais ... "? Peur du changement? Impossibilité d'imaginer les nouveaux rapports de production et la vie dans un monde libéré du système du salaire, monde d'abondance ? Pourquoi alors que tous les arguments ont été acceptés, ne pas prendre la décision logique: "Oui la seule alternative, l'alternative tout à fait possible c'est le socialisme, l'abolition du salariat, du profit et avec lui la réappropriation des moyens de production, la fin de l'exploitation, de la division du travail, du manque, de l'insécurité et des maux créés par l'ancien mode de production tourné vers la recherche du profit et la seule valeur d'échange. Oui à l'abondance, la paix, le travail créatif, le temps libre, l'espace libre ..." ?
"Oui, mais". Qu'est-ce qui retient donc ? La nouveauté de l'idée ? Le fait qu'elle n est pas dans les médias ? Qu'elle n'est pas acceptée, partagée encore par la majorité ? La mode nous a-t-elle donc tant habitués au conformisme ? Ou l'insécurité, l'irresponsabilité dans lesquelles nous force le capitalisme nous empêchent-elles d'être logiques avec nous-mêmes ?
Tous sont concernés, tous se sentent concernés mais tous attendent que les autres fassent le premier pas ... et puis se sentant agressés ils se tournent vers le socialiste et disent : et toi que fais-tu pour changer tout cela ? Que puis-je faire que faire germiner des idées, renaître des désirs, amener à la compréhension des raisons de notre malheur et dire que ces raisons ne sont pas fatales, qu'elles sont historiques, inhérentes au capitalisme et qu'il est possible dès maintenant de vivre le socialisme ?
Alors ils rajoutent: "Mais en pratique ?" Pratique. Cela ne veut pas dire grand-chose. Comment, d'où, est né cette effroyable distinction entre théorie et pratique, entre parler et agir ? Se balader dans une rue et taper sur la gueule de ceux d'en face est-ce cela la glorieuse pratique ? Parler, c'est aussi agir, et d'une façon beaucoup plus efficace.
Mais ce qui est vrai c'est que matériellement on ne pourra pas instaurer le socialisme tant que vous ne vous serez pas rendu compte de votre aliénation. C'est elle qui vous empêche de voir l'importance de chacun de vous et de votre décision. L'appareil idéologique capitaliste et le peu de moyens d'information socialistes ne rendent pas les choses faciles mais au bout du compte la classe salariée ne peut s'en prendre qu'à elle. Elle est la seule à pouvoir prendre la décision --politique-- d'abolir le système actuel. Cette classe salariée, ça n'est rien d'autre que l'immense majorité de la population, cette classe c'est vous tous, salariés du présent, du passé, mais espérons-le bientôt futurs socialistes.
Qu'est ce qui t'attache donc tant au système capitaliste ?

Why Dictatorships?

In April, Burundi’s President Pierre Nkurunziza, in power since 2005, announced he’d be running for a third term in elections scheduled for June. Opposition supporters, church leaders, student and civil society groups, much of the international community, and even many in Nkurunziza’s own party say this violates the Arusha agreement, which limits a president to two terms in office.

Thousands of Burundians took to the streets to protest Nkurunziza’s plans to run for office again. Hundreds were arrested and perhaps twenty—the number is disputed—were killed. Security forces were split, with some in the army on the side of the people. On May 13, a group of army officers led by former intelligence chief Godefroid Niyombare announced they’d ousted Nkurunziza, to much rejoicing in Bujumbura. Nkurunziza who was in Tanzania discussing the crisis with other African leaders, quickly sneaked back across the border where he was met by his own forces and retook the capital a couple of days later.

Nkurunziz isa former warlord who became a born-again Christian and travels with his own Hallelujah football club and choir—of presiding over a regime of corruption remarkable even by East African standards. Many also claim President Nkurunziza has condoned politically motivated killings of opposition figures and provided tacit government support to an armed militia known as Imbonerakure, which could be deployed to intimidate voters during the election. Niyombare is said to be on the run, and most of his fellow coup plotters have been arrested. Three who were wounded were subsequently shot in their hospital beds by men in police uniforms as horrified nurses, doctors, and other patients looked on. An estimated hundred thousand refugees have fled to neighboring countries. Nkurunziza seems determined to go ahead with his plans to stand for reelection. Radio France Internationale reported that police in Bujumbura had cordoned off an entire neighborhood and were shooting at anti-third term activists among their homes.

In their new book 'Africa Uprising', Adam Branch and Zachariah Mampilly document more than ninety political protests in forty African countries in the past decade—most in the past six years. Many have had the same aim as those in the Middle East: to force corrupt leaders out of power. After Senegal’s Constitutional Court ruled that President Abdoulaye Wade could run for what many maintained was an unconstitutional third term in the 2012 elections, people poured onto the streets in outrage. Police in riot gear fired tear gas and rubber bullets, and a handful of protesters were killed. But the country’s citizens got their point across. Wade lost the election and conceded defeat. In Burkina Faso President Blaise Compaoré tried to strong-arm the National Assembly into removing term limits so he could contest the 2015 election, hundreds of thousands of people gathered in front of the building while some forced their way in. He was deposed in October 2014, and an interim military council is now organizing elections to take place later this year. And when demonstrators in the Democratic Republic of Congo took to the streets of Kinshasa in January, they managed to halt President Joseph Kabila’s attempt to alter the constitution, which would have extended his term beyond its end date of 2016. Over two dozen African countries are headed for elections in the next two years, including Uganda, Rwanda, Ethiopia, South Sudan, and other countries whose leaders have signaled an intention to remain in office no matter what. Protest movements in some of these countries are gathering force, and army commanders are quietly choosing sides between the autocrats and the people.

But why do so many African leaders assume they can ignore their constitutions, cling to power, and get away with it?

Western aid pays for half of Burundi’s budget, roughly 40 percent of Rwanda’s, 50 percent of Ethiopia’s and 30 percent of Uganda’s . All these countries receive an unknown amount of military aid as well. This money enables African leaders to ignore the demands of their own people, and facilitates the financing of the patronage systems and security machinery that keeps them in power.

African countries that had borrowed and spent lavishly in the years following independence found themselves unable to repay the commercial banks that had lent them money. The Western nations, via the World Bank and International Monetary Fund, took over and restructured these loans, but demanded large public spending cuts. Huge numbers of teachers, nurses, doctors, and other public servants lost their jobs; programs to expand health care and education, improve roads and bring water and electricity to rural areas ground to a halt; poverty deepened; infant mortality rose.

In many cases, the new austerity programs, intended to lead to more efficient government, instead encouraged unprecedented corruption. Those who managed to hold on to government and civil service jobs scrambled to grab whatever they could for themselves and their increasingly dependent extended families. This patronage system helped control dissent, as many African leaders used what Cameroonians term “the politics of the belly”—bribery—to compromise their critics and coopt opposition groups. But it also led to deteriorating public services where for example the maternal mortality rate in Uganda’s largest referral hospital has increased seven-fold since the days of Idi Amin.

 Foreign aid donors were not oblivious to these problems. They knew that this new loan regime, known as Structural Adjustment, would hurt huge numbers of people. For example, in a notorious 1981 World Bank report about the program , the authors acknowledge that some reforms would be resisted by “consumers and producers, parasitical managers, civil servants and industrialists,”—meaning just about everybody in the nations involved. The state had to be “willing to take strong action on internal problems,” the report continued. As Branch and Mampilly note, many African scholars interpreted this as tacit donor permission for repression in countries receiving loans. This would be consistent with the donors’ tendency to look the other way when Adjustment-friendly leaders—like Burkina Faso’s Compaoré, Cote D’Ivoire’s Félix Houphouët-Boigny, Uganda’s Museveni and Kenya’s Daniel Arap Moi—jailed, murdered, or exiled their critics. The donors’ tolerance for human rights abuses may help explain why, when ethnic discrimination and repression escalated into genocide, as it did in Rwanda and Burundi, the international community did nothing until it was far too late.

Another reason so many African leaders feel they can afford to ignore their own people has to do with America’s “War on Terror.” During the 1990s, the Clinton administration began securing military ties with African leaders who seemed willing to cooperate in the fight against what Clinton officials saw as the rising threat of Islamic militancy on the continent. These ties have only grown in the years after September 11. According to journalist Nick Turse, the US military has sponsored more than one thousand African missions since 2011, with countries such as Nkurunziza’s Burundi, along with Rwanda, Ethiopia, Chad, and Uganda, deploying troops and guards across Africa and the Middle East at America’s behest. The primary purpose of this seems to be to monitor and prevent the emergence of terrorist groups in weak states. But it’s no coincidence that the US’s military allies in Africa have often used security forces against their own critics at home. As the events in Burundi suggest, providing support to ugly regimes may ultimately undermine the very stability we are supposedly seeking.

Now, fed up with decades of lies, plunder and abuse, Africans across the continent are finally rising up to challenge these Western-backed thugs. Some have been inspired by protests elsewhere in the world; some are united in new ways by Facebook, Twitter, and chat programs. Foreign aid has also brought thousands of NGOs into Africa. Not all are effective, but their American and European employees and volunteers have, naively or not, exposed African people to liberal Western attitudes and ideals of human rights as never before. Previous African protest movements had clear ideologies, like Independence, African Nationalism and Pan-Africanism, the only thing today’s protesters appear to want is the removal of the current leadership of their countries. But this lack of a grand objective may not be such a bad thing, as long as whoever takes over pursues a modest program of obeying the rule of law, eschewing corruption and respecting human rights.


Gay Africa

Ireland overwhelmingly passed the same-sex marriage referendum by 1,201,607 votes to 734,300 – a total of 62.1 percent yes to 37.9 percent no. It’s difficult to imagine that only a couple of decades ago Irish police used to raid bars and nightclubs. Not to confiscate drugs or arrest the drunk and disorderly – but to remove condom vending machines off restroom walls. Ireland, a predominantly conservative Catholic country has proved that within a generation things can change. Ireland is no longer a theocracy where the church determined social policies. Tolerance can beat dogmatism. And equality can triumph over injustice. Especially with a formerly taboo subject like homosexuality.

It is disappointing the same cannot be said for much of Africa. The mere fact that 34 countries will still arrest and prosecute those it suspects of homosexual activity speaks for itself. In Somalia or Mauritania you might not be sent to jail for being gay – but put to death instead.

Uganda enacted the Anti-Homosexuality Act just last year yet South Africa was the first in the world to safeguard sexual orientation as a human right in its constitution and in 2006 gave the green light for same sex marriage through legislation in the Civil Union Bill.


It’s a sad indictment of our society that people are being persecuted for something that is in as much a person’s control as their choice of parents or skin colour.

Monday was Africa Day.

In Africa, poverty and underdevelopment are the symptoms; capitalism is the cancer. The cure is socialism.

Africa loses $63 billion, each year, through foreign multinational corporations’ illegal tax evasion and exploitative practices. This figure surpasses all the money coming into the continent through Western aid and investment.

Africa is being systematically underdeveloped and overexploited by the West. From oil to gold to  diamonds, the Western scramble for Africa’s resources has always caused problems rather than created prosperity. Minerals taken from African soil by Western-owned corporations are shipped to Europe or America, where they are turned into manufactured goods, which are then resold to African consumers at value-added prices.

Nigeria is the African continent’s largest oil producer. Nigeria imports almost all of its fuel needs; however, it sells its crude oil to “developed” nations, only earning $9 per barrel on their mere royalty fees. Then, Nigeria imports refined gasoline, diesel and kerosene made from its own oil resources for hundreds of dollars per barrel. At least $400 billion of oil revenue has been stolen or misspent by Western multinationals, since Independence in 1960, according to estimates by the former World Bank vice president for Africa, Oby Ezekwesili. That is 12 times the country’s national budget for 2014. Nigeria should be wealthy, and its people the envy of Africa; if not the envy of the entire developing world. Instead, 90 percent of Nigerian people live on less than $2 per day.

Africa produces the bulk of the world market for rough diamonds, which is currently valued at $19 billion annually; while the retail diamond jewelery industry, based in Europe, is estimated to be worth $90 billion. A rough diamond mined in Africa costs about $40 per carat, and a diamond cut and polished in Europe increases to $400 per carat. The same stone fetches around $900 per carat when it reaches the consumer. The global value chain of the diamond industry includes exploration, mining, sorting, polishing, dealing, jewelery manufacturing, and ultimately retail. Africa is able to conduct the first three stages but Western multinationals do their upmost to systematically prohibit African nations from mastering the other four value addition stages.

The African continent needs liberation to economically empower its people who have been marginalized by capitalist corporations for centuries. The World Bank estimates that a staggering 65 percent of Sub-Saharan Africa’s best arable land is still controlled by white settlers or multinational corporations. The World Bank also estimates that as much as 70 percent of the net wealth in Sub-Saharan Africa is owned by non-indigenous Africans or foreigners. The American investment bank, Citigroup, recently ranked South Africa as the world’s richest country, in terms of its mineral reserves, worth an estimated $2.5 trillion. South African Whites and Western foreigners own a staggering 80 percent of this wealth.


Ghana’s Kwame Nkrumah, pointed out that “the State which is subject to it is, in theory, independent and has all the outward trappings of international sovereignty. In reality its economic system and thus its political policy is directed from outside.”

Monday, May 25, 2015

Baisser La Tête Ou Construire L'Espoir?

Le système dans lequel nous vivons est malade... congénitalement. Son histoire, si on excepte de (trop) courtes périodes de prospérité économique, n'est faite que d'une interminable litanie de problèmes jamais résolus.

Ainsi, il ne se passe pas une journée sans que les journaux ou la télévision ne viennent nous rappeler la quantité et la gravité des problèmes auxquels le monde est confronté aujourd'hui : guerres, attentats terroristes, malnutrition, crime organise, narcotrafic, menaces pour l'environnement...
Comme si cela ne suffisait pas, la peur et la violence ont cessé depuis longtemps d'être un spectacle qu'on regardait tranquillement assis devant notre téléviseur, et se sont installées dans notre vie quotidienne : chômage, travail précaire, plans dits "sociaux" de nos entreprises, pauvreté, crainte de perdre son logement, violence à l'école, insécurité dans nos quartiers ou dans les transports, pollution urbaine...
Cette myriade de problèmes qui semble submerger l'humanité fait naître une lassitude, voire même une indifférence, nées d'une surexposition aux mauvaises nouvelles, aux reportages chocs et aux scénarios catastrophe, mais surtout l'impression qu'on ne peut rien faire contre cet ordre des choses, qu'il ne nous reste plus qu'à baisser la tête et à éviter les coups, en espérant que, peut-être, un jour, les choses s'arrangent...
Mais nos espoirs son toujours déçus... car les choses ne s'arrangent pas, bien au contraire. Chaque année, une foule d'études et de rapports officiels viennent nous rappeler, chiffres à l'appui, que l'inégalité et la pauvreté, loin de s'atténuer, ne font que s'aggraver.
Pourtant, quelque que soit la prise de conscience de la gravité des problèmes, jamais elle ne débouche sur une remise en cause sérieuse de ce système. En effet, une majorité de salariés (auxquels le souvenir de la période des "Trente glorieuses" - qui ne furent ni trente ni glorieuses pour tout le monde- nourrit l'illusion que le capitalisme peut être "humanisé") pensent encore qu'il suffit de changer de gouvernement pour que les difficultés s'estompent... malgré le fait que d'innombrables gouvernements de gauche ou de droite ici, travaillistes, conservateurs, libéraux, démocrates ou républicains ailleurs, ont essayé une infinité de réformes sans qu'un seul de nos problèmes ait été résolu. Pense-t-on sérieusement que si un parti quelconque avait trouvé la formule lui permettant d'éliminer les problèmes une fois pour toutes, il ne serait pas trop content de l'appliquer, gagnant ainsi la reconnaissance des électeurs... et l'assurance de conserver le pouvoir ?
Les réformes, si elles ont permis d'améliorer l'existence des salariés et de leurs familles, ne peuvent apporter de solution définitive à nos problèmes puisqu'elles sont sans cesse (et même, de plus en plus) sous la menace d'une remise en cause. En ne s'attaquant pas à la racine des problèmes, qui sont intimement liés à l'organisation actuelle de la société, les réformes ne font que prolonger l'existence d'un système prédateur... et de ses maux.
Face à l'impuissance et à l'incapacité de nos gouvernants, nombreux sont ceux qui ont décidé de consacrer du temps, des efforts et de l'argent à de "bonnes causes" ; et, ces dernières années, les ONG se sont multipliées pour combattre les fléaux les plus divers. Pour quel résultat ? Car, quels que soient les efforts des uns ou les réformes des autres, tout a été essayé dans le cadre du capitalisme, et tout a échoué : tous les problèmes demeurent. On peut d'ailleurs se demander : à quoi bon essayer d'éteindre des incendies dans un bateau qui coule ? Si ce système avait pu être réformé dans l'intérêt de la majorité, s'il avait pu être humanisé, ce ne sont ni les motifs, ni la volonté, ni les tentatives, ni l'intelligence collective qui ont manqué.
Et pendant ce temps, la vie continue... notre vie ; sans espoir d'amélioration car, voyez-vous, mon bon monsieur, ce n'est pas de notre faute si la concurrence internationale bla bla bla... la compétitivité de nos entreprises... le manque de flexibilité du marché du travail (mais jamais l'inflexibilité patronale !)... les salaires trop élevés (mais pas les profits) ... les impôts trop lourds (et les évasions de capitaux ?)... le coût des "charges" sociales (et le coût du chômage ?) ... les étrangers qui prennent le travail des Français (mais qui nous licencie ou refuse de diminuer le temps de travail ? qui vote les lois qui permettent de nous licencier ? qui élit ceux qui font les lois ?)...
Alors, que faire ? Ces problèmes qui submergent l'humanité sont-ils aussi naturels et inévitables que les tremblements de terre ou les raz de marée ? Ou bien sont-ils des problèmes de société, créés par l'homme, et que l'homme doit pouvoir défaire ? Mais surtout, puisque tout a été essayé, ne faudrait-il pas se demander si ces problèmes ne sont pas inhérents à notre modèle de société, le capitalisme, et que dans le cadre de la société actuelle, aucune solution durable n'est envisageable ?
Il y a quelques années, un intellectuel américain, Francis Fukuyama, publiait un livre au titre provocateur, "La fin de l'histoire". La thèse de son auteur, c'était que, en dépit de quelques aberrations, telles que le fondamentalisme islamique, le monde se dirigeait inexorablement vers un cul-de-sac consensuel, organisé autour des institutions de l'Etat démocratique et du "libre" marché. Dans sa vision du futur, Fukuyama ne laissait pas la moindre place à une possible alternative à la société capitaliste. Les seules allusions au "socialisme" ou au "communisme" se référaient (de manière prévisible) à des dictatures telles que la Chine ou la défunte URSS, dans lesquelles l'économie est (ou était) contrôlée par l'Etat et sa bureaucratie dirigeante, c'est-à-dire à une autre forme de capitalisme : le capitalisme d'Etat.
Pourtant, jamais le capitalisme n'a été capable de satisfaire les besoins individuels et collectifs de tous les habitants de la planète ; et ses effets sur la société et sur l'environnement n'ont jamais été aussi dévastateurs. Pour toutes ces raisons, une société administrée de façon démocratique et rationnelle par et pour ses membres -nous nous obstinons à l'appeler Socialisme-, et non, comme aujourd'hui, dans l'intérêt égoïste d'une minorité de parasites, est plus nécessaire que jamais.
L'établissement d'un tel système social n'est peut-être pas pour demain, il n'a rien non plus d'inéluctable, mais l'étendue de nos problèmes et le nombre toujours croissant de personnes qui en sont victimes ou insatisfaites, nous portent à croire que l'éternité du capitalisme n'est pas assurée. Après tout, l'Histoire ne nous montre-t-elle pas que jamais rien n'est définitif ? Il n'y a pas si longtemps, quel serf pouvait imaginer qu'un jour il serait libéré du joug du seigneur féodal ?
C'est de discipline, de subordination, d'obéissance, de docilité, de servilité, de "patience", de renoncement, de résignation... dont ce système a besoin pour se perpétuer, et c'est ce qu'attendent de nous ceux qui ont un intérêt ou un privilège à sauvegarder.
Affirmer qu'il n'y a rien à faire, que nous sommes condamnés au capitalisme à perpétuité, ou que nous avons atteint la "fin de l'Histoire", c'est accepter par avance tous les coups que ceux qui ont un intérêt au maintien du capitalisme vont nous porter ; c'est justifier la passivité et la soumission, et, par là, assurer malgré et contre nous la perpétuité d'un système qui fonctionne au bénéfice d'une minorité parasite et prédatrice.
C'est pourquoi, nous nous devons, à nous-mêmes et à nos enfants, d'apprendre les leçons de l'Histoire, pour qu'elle ne se répète pas. Allons-nous gâcher le 21e siècle comme nous avons gâché le 20e ? Allons-nous accepter encore longtemps que, malgré le potentiel productif que nous avons atteint et la technologie actuelle, tant de besoins ne soient pas encore satisfaits ?
C'est nous, les salariés -l'immense majorité de la population- qui faisons tourner la machine. Prendre conscience de notre nombre et de notre force collective, de nos intérêts communs (et opposés à ceux de nos patrons), nouer, ou renouer, les liens de solidarité nécessaires à notre libération future, ça n'est pas sorcier... mais ça demande un petit effort, celui de se rencontrer, de s'écouter et de se parler, et, bien sûr, celui de s'organiser (sans "leaders" providentiels, sans bureaucrates parasitaires, ni nostalgiques de la dictature sur le prolétariat, des barricades et des bains de sang), entre nous et en utilisant les moyens à notre disposition et la force de notre nombre... tout simplement.
L'alternative existe. Le capitalisme s'est développé à partir du système féodal, et il en ira de même de la société future. Ce que les socialistes veulent, c'est un contexte social dans lequel les questions concernant notre vie quotidienne (alimentation, logement, transports, éducation, loisirs, etc.) soient sous le contrôle d'une démocratie réelle, et non sous celui d'une économie dominée par une minorité prédatrice et son insatiable quête de profits. Nous considérons que le capitalisme requiert de manière urgente son remplacement par une organisation de société dans laquelle les gens travaillent en fonction de leurs aptitudes mais ne soient pas des employés, où les biens soient produits pour satisfaire nos besoins et non en fonction des perspectives de profits de la minorité dirigeante, où l'éducation soit un processus que les individus choisiront pour eux-mêmes et non en fonction d'une économie dominée par des intérêts égoïstes.
Pour résoudre nos problèmes, ce dont nous avons besoin, ce n'est pas d'un changement de gouvernement (ils ont tous montré leur incapacité) ou d'une politique gouvernementale différente (elles ont toutes échoué), mais d'un changement de système social. Devenons les acteurs de notre propre avenir. Que risquons-nous à relever la tête et à construire l'espoir ?