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3. Politiques comparées

« Un moyen de reproduction si exact » ? la photographie dans les missions archéologiques en Orient (1860-1900)

Anne Lacoste
p. 50-55

Résumés

Cette intervention se propose, à partir du fonds exceptionnel de la bibliothèque de l’Institut de France, d’étudier le rôle de la pratique photographique dans les missions archéologiques menées en Orient dans la deuxième moitié du xixe siècle et au début du xxe siècle, et de montrer comment ce « moyen de reproduction si exact », son utilisation et sa diffusion témoignent de certaines pratiques archéologiques en situation coloniale et de leurs implications. La photographie tient un rôle important dans la constitution de l’archéologie en tant que science moderne. Le médium est rapidement intégré dans les missions orientales et ses progrès techniques vont considérablement accroître son impact à partir des années 1880. D’un moyen de reproduction considéré inespéré par son exactitude, la photographie est aussi perçue comme une preuve irrécusable de l’expérience. Elle est alors aussi idéalisée, instrumentalisée et de telles images sont à prendre en compte dans toute interrogation sur les implications idéologiques et épistémologiques de certaines formes d’archéologies coloniales.

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Texte intégral

1Le développement de l’archéologie en Orient est indissociable de la politique impérialiste de l’époque. Depuis le milieu du xixe siècle, l’affaiblissement et le démantèlement de l’Empire ottoman favorisent l’essor de l’influence politique et économique des puissances occidentales dans ces régions, et tout particulièrement de la France et de la Grande-Bretagne. La politique impérialiste française soutient le développement des missions archéologiques sur ces territoires, dans lesquels elle encourage la mise en place d’institutions scientifiques. Dans ce but, elle leur assure des moyens financiers et techniques en vue d’une tâche qui doit également être menée pour le prestige de l’État. La pratique photographique est rapidement intégrée aux missions archéologiques mais fait rarement partie de cette enveloppe.

2De nombreuses études ont été consacrées à l’histoire de la photographie en Orient au xixe siècle, mais la photographie archéologique y est rarement mentionnée. Pourtant, elle va jouer un rôle important dans le développement de l’archéologie moderne dans la seconde moitié du xixe siècle, se caractérisant, entre autres, par l’essor de l’activité de terrain et la mise en place d’une méthodologie dans la collecte des données.

3Dès son invention, la photographie est présentée comme le mode de reproduction idéal pour les sciences. En 1839, François Arago (1786-1853), secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences, lorsqu’il présente le daguerréotype, prend d’emblée pour exemple les travaux de la Campagne d’Égypte, appelant :

4« chacun [à songer] à l’immense parti qu’on aurait tiré, pendant l’expédition d’Égypte, d’un moyen de reproduction si exact et si prompt ; chacun sera frappé de cette réflexion, que si la photographie avait été connue en 1798, nous aurions aujourd’hui des images fidèles d’un bon nombre de tableaux emblématiques, dont la cupidité des Arabes et le vandalisme de certains voyageurs ont privé à jamais le monde savant. » (Arago 1839 : 257-258)

5Les collections de la bibliothèque de l’Institut de France témoignent de l’importante production photographique lors des missions archéologiques en Orient. Plus de quatre mille épreuves originales, pour la plupart inédites, sont conservées dans les rapports et portfolios adressés par les scientifiques et amateurs à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Les photographies sont surtout regroupées dans les archives de membres éminents de l’institution, telles celles de Léon Heuzey (1831-1922), premier conservateur des Antiquités orientales du musée du Louvre, qui a notamment constitué une importante documentation des fouilles d’Ernest de Sarzec (1832-1901) à Tello entre 1888 et 1900 ; ou encore celles de Marcel Dieulafoy (1844-1920) qui illustrent sa mission en Perse en 1880-1881 et ses fouilles de Suse en 1884-1885. Les papiers de Gaston Maspero (1846-1916), directeur du Service des Antiquités en Égypte et fondateur de l’École française du Caire, constituent le fonds le plus important avec plus d’un millier d’épreuves.

6Notre contribution se propose, d’une part, d’étudier cette production et, d’autre part, d’analyser comment ce « moyen de reproduction si exact », devenu indispensable à la recherche archéologique, a été aussi idéalisé, voire même instrumentalisé, pour promouvoir la discipline. Une autre problématique sous-jacente sera celle de la photographie comme mode de représentation des missions archéologiques françaises en Orient dans le contexte de la politique impérialiste de l’époque.

Historique de la pratique

7Si les savants perçoivent très tôt l’intérêt de la photographie pour la reproduction et l’enregistrement des objets, son utilisation en reste longtemps encore à un stade expérimental. Les procédés photographiques (le calotype et principalement le négatif sur verre au collodion) sont onéreux et contraignants (matériel encombrant et fragile, manipulations chimiques nécessaires pour la préparation et le développement du négatif).

8Ce n’est qu’à partir des années 1860 que sa pratique se généralise au sein des missions archéologiques en Orient, où elle est habituellement confiée à un amateur recruté pour sa formation technique. Les missions de Guillaume de Rey (1837-1916) en Syrie et en Palestine en 1859-1860, de Georges Perrot (1832-1914) en Asie mineure en 1861 et du vicomte Emmanuel de Rougé (1811-1872) en Égypte en 1863-1864 (Rougé 1864) illustrent ces premiers succès. Cependant, la diffusion de leurs images reste limitée. La production de tirages originaux est relativement coûteuse et reste exceptionnelle dans le cas de somptueuses éditions. Elles sont souvent reproduites par le dessin avant d’être reportées en gravure et perdent ainsi leur caractère dit « objectif ».

9À partir des années 1880, le procédé au gélatino-bromure d’argent permet la production industrielle et la vente de négatifs prêts à l’emploi, assurant ainsi la « démocratisation » de la pratique. L’archéologue peut désormais assurer lui-même ces fonctions au sein des missions. Ce procédé, plus sensible à la lumière, réduit le temps d’exposition à moins d’une seconde et donne naissance à la photographie instantanée. De plus, les procédés d’impression photomécaniques permettent enfin la reproduction directe des images photographiques dans l’édition à un moindre coût. Toutes ces avancées techniques favorisent une utilisation systématique de la photographie en archéologie et ce mode de reproduction est désormais privilégié pour illustrer les publications.

10Se met alors en place une photographie spécifique, et les premiers manuels pratiques tels La photographie appliquée à l’archéologie d’Eugène Trutat (1840-1910) paraissent à la fin des années 1870 (Trutat 1879). En 1890, les Instructions du Comité des travaux historiques et scientifiques comprennent une section « Photographie » décrivant la démarche à suivre : l’inclusion d’une échelle de grandeur avec l’ajout d’un mètre près de l’objet photographié ; la prise de vues des objets sous différents angles (face, profil et face postérieure) afin de rendre l’originalité du style ; la représentation des monuments par des vues intérieures, extérieures et des détails. Enfin, les photographies doivent être complétées par les mesures exactes repérées sur des points bien définis (verticale, horizontale, profondeur), quelques cotes de hauteur (colonne, entablement), ainsi que le relevé du plan de l’édifice (Recherche des antiquités dans le nord de l’Afrique 1890 : 10-15).

La photographie archéologique : une approche documentaire

11La photographie joue un rôle décisif dans l’essor de l’archéologie moderne. Ces reproductions qualifiées par le vicomte de Rougé comme « irrécusables, mathématiquement exactes » (Rougé 1864 : 64), associées aux relevés des architectes, estampages et moulages, permettent aux savants de constituer et de faire connaître une documentation plus importante et plus précise.

12En Orient, où elle se développe rapidement, elle devient d’autant plus importante que des politiques restrictives sont mises en place pour la conservation du patrimoine archéologique dans les pays d’accueil, d’abord en Égypte avec Auguste Mariette (1821-1881), qui a été nommé en 1858 à la direction du Service des Antiquités, puis dans l’Empire ottoman avec la nomination d’Osman Hamdi Bey (1842-1910) au poste de directeur des musées impériaux ottomans en 1881. Les monuments exhumés par les missions scientifiques occidentales sont désormais intégrés aux collections nationales, tandis que les reproductions photographiques sont, au même titre que les autres relevés, parmi les principaux documents de recherche. D’importantes archives photographiques sont ainsi constituées et permettent d’assurer la promotion des recherches archéologiques auprès des scientifiques comme du grand public. En même temps qu’elle acquiert ce rôle de communication et de vulgarisation, la photographie devient un instrument d’influence.

13La photographie archéologique est dès ses débuts caractérisée par ses qualités documentaires. Le savant utilise l’appareil photographique non seulement pour reproduire les sites et les monuments, mais aussi pour témoigner de son expérience et tenir ses pairs informés de l’évolution de ses travaux. Grâce à l’avancée des techniques, l’archéologue, souvent isolé sur place, peut même partager l’instantanéité de ses découvertes. Les nombreuses photographies conservées dans les correspondances de Gaston Maspero et la lecture des Comptes Rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres attestent du développement de ces procédés à partir des années 1880. Les vues d’ensemble des sites permettent de documenter la géographie et la topographie du lieu, tout en retranscrivant l’isolement des missions dans des régions souvent inexplorées. Les portraits de la population locale traduisent le niveau d’intérêt des archéologues pour l’ethnographie.

14Les tirages réalisés illustrent aussi bien les correspondances que des rapports officiels. L’activité archéologique française en Orient étant généralement placée sous l’égide de l’État, de tels documents permettent d’appuyer les demandes de fonds nécessaires à la poursuite des recherches. L’envoi régulier de photographies rythme de manière spectaculaire l’avancée des travaux et présente leur caractère inédit. Victor Place (1818-1875), qui dirige les fouilles de Khorsabad de 1851 à 1854, est un précurseur dans cette pratique. Ses rapports adressés au ministère de l’Instruction publique sont régulièrement accompagnés de calotypes reproduisant les monuments et objets exhumés afin de justifier de l’importance de ses travaux et d’obtenir des crédits supplémentaires.

15La photographie s’adresse également au grand public. La seconde moitié du xixe siècle se caractérise par la vulgarisation de la connaissance, désormais possible grâce au développement de l’édition assurant une diffusion de « masse ». Soutenue par les idéaux progressistes apparus au début du siècle, elle est une des valeurs principales de la iiie République : la culture accessible à tous est une autre forme du progrès. L’iconographie acquiert une place prédominante et la photographie répondant au souci de réalisme, de lisibilité et de précision, est privilégiée pour l’illustration des publications didactiques. L’archéologie adopte rapidement cette approche. La discipline est particulièrement populaire par son objet même, l’histoire antique de l’humanité, et tout spécialement en Orient, qui se trouve au cœur de l’actualité politique. Cette vocation est d’autant plus marquée en Égypte où le tourisme représente une importante source de revenus. Surtout, l’archéologue en mission fait souvent figure de héros, en raison des climats extrêmes, des conditions insalubres de ses voyages ou séjours dans des lieux souvent méconnus et insoumis, qui rendent ses entreprises effectivement périlleuses. Les missions archéologiques font l’objet de récits de voyage, qui prennent souvent la forme de journaux, et décrivent l’expérience dans le pays et les impressions perçues au jour le jour. Le magazine Le Tour du Monde, notamment, publie les récits de la mission de Phénicie dirigée par Ernest Renan (1823-1892) en 1860-1861 (Lockroy 1863), des deux missions menées en Perse par Marcel (1844-1920) et Jane (1851-1916) Dieulafoy entre 1883 et 1888 (Dieulafoy 1883-1886 ; 1887-1888), ou encore la mission en Tunisie de René Cagnat (1852-1937) et Henri Saladin (1851-1923) entre 1884-1893 (Cagnat & Saladin 1884-1893). Ces textes sont richement illustrés par les nombreuses photographies rapportées des missions.

La photographie archéologique : une vision idéalisée

16Au xixe siècle, période marquée par le scientisme et où l’exactitude est assimilée aux notions de réalité et de vérité, la photographie acquiert une force de conviction jusqu’alors inégalée en comparaison avec les autres modes de reproduction classiques. Les archives photographiques des missions sont censées avant tout témoigner fidèlement de leur intense activité sur les sites et de leurs succès. Si la photographie est perçue comme une preuve irrécusable de l’expérience du scientifique, cette production photographique n’en demeure pas moins une représentation idéalisée.

  • 1 Nous remercions la Bibliothèque de l’Institut de France et l’Académie des Inscriptions et Belles-Le (...)

17Grâce à ses avancées techniques, l’appareil photographique permet à l’archéologue d’« immortaliser » ses travaux, en figeant souvent le moment de la découverte. La mise en scène des images reproduites dans la presse ou dans des ouvrages relatifs à sa mission en accentue souvent le caractère spectaculaire. L’archéologue donne l’impression de partager l’instantanéité de ses découvertes, comme sur cette vue de la statue de Méneptah à Karnak photographiée par Georges Legrain (1865-1917) (fig. 1)1. La volonté de présenter la découverte « en direct » nie souvent la valeur informative de l’image : les opérations sont interrompues avant le dégagement complet de la statue, le monument n’apparaît pas dans son intégralité, en partie caché par les différents outils employés lors des opérations. La scène relève plus de l’événementiel que du scientifique.

Fig. 1

Fig. 1

Georges Legrain, Découverte de la statue de Méneptah, 5 février 1904, épreuve au gélatino-bromure d’argent, 17,5 x 12 cm, Bibliothèque de l’Institut, Fonds Maspero, Ms 4059/2, Folio 32.

18Dans le même état d’esprit, les sites, régulièrement photographiés afin d’enregistrer l’évolution des travaux, sont rarement dégagés lors de la prise de vue. De telles images ne permettent pas une lecture exhaustive du monument mais présentent souvent un caractère pittoresque montrant la mission au travail (fig. 2) dans un environnement « exotique » avec l’inclusion – consciente ou non – d’éléments tels que palmiers, outils rudimentaires, chameaux, tentes, etc.

19La presse reproduit ces images ou en produit des similaires. En mai 1887, le Century Magazine publie un article sur la découverte des tombeaux royaux de Deir-el-Bahari, illustré par une photographie montrant Gaston Maspero, Emil Brugsch (1842-1930) et Mohammed Abd-el-Rasul (actif vers 1880-1890) à l’entrée de la cachette. L’entrée n’est pas visible mais les regards tournés dans sa direction évoquent le caractère mystérieux et fascinant de la découverte, souligné par la légende : « and once again caused the camera to secure a link of history » [une fois encore, la photographie permet d’immortaliser un moment historique].

Fig. 2

Fig. 2

Ernest de Sarzec, Vues des fouilles : exèdre et bassin découverts au-dessous de l’aile sud-est du palais, 1893, épreuves aristotypes, 12,3 x 16,5 cm – 12,5 x 16,7 cm, Bibliothèque de l’Institut, Fonds Léon Heuzey, Ms 5782/1, Pochette « Constructions d’Enténéma », Fouilles de 1893, Folio 5.

20Les archéologues posent près des monuments avec la considération et la maîtrise du scientifique. S’ils servent parfois d’échelle de grandeur pour la reproduction du monument, ils sont photographiés en train de relever les mesures de l’édifice. Certaines photographies font l’objet d’une mise en scène plus élaborée. La planche de Saqqarah, dans l’album du Voyage dans la Haute Égypte d’Auguste Mariette (1878), est très agencée (fig. 3). Elle montre l’équipe du Service des Antiquités au travail, en train d’extraire des sarcophages d’une tombe souterraine. La composition est soignée et présente un caractère didactique en montrant les différentes étapes de cette opération. Assis sur la gauche, Auguste Mariette se distingue du reste de l’équipe. Sa position et son attitude indiquent clairement qu’il supervise et contrôle les opérations.

Fig. 3

Fig. 3

Auguste Mariette, Saqqarah, in Voyage dans la Haute Égypte, Le Caire, A. Mourès / Paris, Goupil & Cie, 1878, tome I, planche 14, photogravure, 24,5 x 17,5 cm, Bibliothèque de l’Institut, Folio S 150 A.

21Cette iconographie contraste avec les témoignages écrits. Les archéologues eux-mêmes décrivent volontiers les difficultés qu’ils ont rencontrées dans leurs récits : les intempéries climatiques, les relations conflictuelles avec le gouvernement ou la population locale, etc. Il faut toutefois remarquer que si l’usage de la force n’est pas exclu, ils en font rarement mention.

22Ces difficultés sont encore plus importantes dans le cadre des fouilles qui imposent un séjour prolongé sur place et une négociation inévitable – voire une confrontation – avec la population locale où se recrute la main-d’œuvre principale des chantiers. William M. Flinders Petrie (1853-1942) y consacre un chapitre dans son ouvrage Methods and Aims of Archaeology (Petrie 1972). Évoquant sa propre expérience orientale, il souligne combien le choix des ouvriers peut garantir le succès des fouilles, et les difficultés auxquelles se heurte l’archéologue dans le contrôle des opérations. Si Petrie dresse une véritable typologie de l’ouvrier idéal en énumérant des critères de sélection qui nous semblent aujourd’hui dépassés, il insiste aussi sur l’importance d’obtenir la collaboration d’hommes expérimentés dans les travaux de fouilles. Leurs connaissances sont précieuses et l’archéologue leur doit respect et considération, tout en restant constamment sur ses gardes afin de garder le contrôle des opérations. Il faudrait bien sûr prendre en compte les témoignages des participants autochtones pour compléter ce témoignage. Ce champ d’étude, récemment développé sous le nom d’occidentalisme, permettrait d’obtenir une vision plus globale de ces expériences.

Conclusion

23Si la photographie archéologique impose une vision plus documentaire de l’Orient dans la seconde moitié du xixe siècle, elle le représente toujours comme objet de conquêtes où les succès des archéologues sur des territoires encore méconnus participent au prestige de la discipline, voire de la nation. Comme le remarque Alain Schnapp, le culte du passé fait partie de l’arsenal politique nécessaire à l’assise du pouvoir dans toutes les sociétés depuis l’Antiquité (Schnapp 1993 : 51-54), et la photographie participe à sa consécration. Cette pratique est reprise par les gouvernements orientaux comme en témoignent le portrait officiel du khédive d’Égypte devant le temple de Kalabscheh ou les portraits d’Osman Bey, posant avec la même superbe que ses collègues occidentaux sur les sites des fouilles.

24L’archéologie et la photographie sont deux facettes d’une même exploration du temps et de l’espace. L’archéologie révèle la haute antiquité de l’humanité et son universalité, alors que la photographie est le premier mode de reproduction qui permet d’immortaliser son existence. Elles manifestent l’une et l’autre la volonté d’établir une continuité dans l’histoire de l’humanité et d’en célébrer les « progrès », valeur fondamentale des sociétés occidentales du xixe siècle.

25L’iconographie caractéristique des missions réalisées à l’étranger au xixe siècle s’inscrit dans la tradition picturale de la représentation des voyages pittoresques. Ces fonds photographiques constituent d’importantes archives et témoignent aussi de méthodes correspondant aux prémices de l’archéologie moderne. La mise en place d’une méthodologie scientifique, avec notamment la stratigraphie, modifie l’approche photographique qui devient plus descriptive. Ces nouvelles exigences, qui exigent une grande maîtrise technique, favoriseront la professionnalisation de la pratique au xxe siècle.

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Bibliographie

Arago, F. 1839. « Séance du 19 août 1839 », Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, 2nd semestre 1839, vol. ix.

Cagnat, R. & H. Saladin. 1884-1893. « Voyage en Tunisie », Le Tour du Monde. Nouveau Journal des Voyages. Paris, Hachette, 1er semestre 1884 : 353-384 ; 1er semestre 1885 : 289-336 ; 2nd semestre 1885 : 385-416 ; 2nd semestre 1886 : 193-224 ; 1er semestre 1887 : 225-272 ; 2nd semestre 1888 : 97-160 ; 2nd semestre 1893 : 97-128.

Dieulafoy, J. 1883-1886. « La Perse, la Chaldée, la Susiane », Le Tour du Monde. Nouveau Journal des Voyages. Paris, Hachette, 1er semestre 1883 : 1-80, 2nd semestre 1883 : 81-160 ; 1er semestre 1884 : 145-224 ; 2nd semestre 1884 : 97-144 ; 1er semestre 1885 : 81-160 ; 1er semestre 1886 : 49-112.

1887-1888. « A Suse. 1884-1886. Journal des Fouilles », Le Tour du Monde. Nouveau Journal des Voyages. Paris, Hachette, 2nd semestre 1887 : 1-96 ; 1er semestre 1888 : 1-80.

Lockroy, E. 1863. « Voyage en Syrie. Mission de M. Renan en Phénicie », Le Tour du Monde. Nouveau Journal des Voyages. Paris, Hachette : 33-64.

Mariette, A. 1878. Voyage dans la Haute Égypte. Le Caire, A. Mourès / Paris, Goupil & Cie, 2 vol., 98 p. et 132 p.

Petrie, W. M. F. 1972. Methods and Aims in Archaeology. New York, B. Blom, 208 p. [éd. orig. : 1904].

Recherche des antiquités dans le nord de l’Afrique. 1890. Recherche des antiquités dans le nord de l’Afrique. Conseils aux archéologues et aux voyageurs. Instructions adressées par le Comité des travaux historiques et scientifiques aux correspondants du ministère de l’Instruction Publique. Paris, Ernest Leroux, 252 p.

Rougé, E. de. 1864. « Rapport adressé à son Excellence M. le Ministre de l’Instruction publique sur la mission accomplie en Égypte », Revue archéologique, x : 63-69.

Schnapp, A. 1993. La conquête du passé. Aux origines de l’archéologie. Paris, Editions Carré, 384 p.

Trutat, E. 1879. La photographie appliquée à l’archéologie : reproduction des monuments, œuvres d’art, mobilier, inscriptions, manuscrits. Paris, Gauthier-Villars, 135 p.

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Notes

1 Nous remercions la Bibliothèque de l’Institut de France et l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres pour nous avoir permis de reproduire gracieusement trois photographies de leur collection.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1
Légende Georges Legrain, Découverte de la statue de Méneptah, 5 février 1904, épreuve au gélatino-bromure d’argent, 17,5 x 12 cm, Bibliothèque de l’Institut, Fonds Maspero, Ms 4059/2, Folio 32.
URL http://nda.revues.org/docannexe/image/1207/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 328k
Titre Fig. 2
Légende Ernest de Sarzec, Vues des fouilles : exèdre et bassin découverts au-dessous de l’aile sud-est du palais, 1893, épreuves aristotypes, 12,3 x 16,5 cm – 12,5 x 16,7 cm, Bibliothèque de l’Institut, Fonds Léon Heuzey, Ms 5782/1, Pochette « Constructions d’Enténéma », Fouilles de 1893, Folio 5.
URL http://nda.revues.org/docannexe/image/1207/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 640k
Titre Fig. 3
Légende Auguste Mariette, Saqqarah, in Voyage dans la Haute Égypte, Le Caire, A. Mourès / Paris, Goupil & Cie, 1878, tome I, planche 14, photogravure, 24,5 x 17,5 cm, Bibliothèque de l’Institut, Folio S 150 A.
URL http://nda.revues.org/docannexe/image/1207/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 794k
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Pour citer cet article

Référence papier

Anne Lacoste, « « Un moyen de reproduction si exact » ? la photographie dans les missions archéologiques en Orient (1860-1900) », Les nouvelles de l'archéologie, 126 | 2011, 50-55.

Référence électronique

Anne Lacoste, « « Un moyen de reproduction si exact » ? la photographie dans les missions archéologiques en Orient (1860-1900) », Les nouvelles de l'archéologie [En ligne], 126 | 2011, mis en ligne le 19 décembre 2014, consulté le 04 janvier 2015. URL : http://nda.revues.org/1207

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Auteur

Anne Lacoste

Musée de l’Élysée, Lausanne (Suisse)

Anne.lacoste@vd.ch

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Droits d’auteur

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