vendredi 16 juillet 2010
Restauration et bars : même les normes minimales ne sont pas respectées...
Pour l'organisme de défense des non-syndiqués «Au bas de l'échelle», la situation n'est guère surprenante. Les gens ne connaissent pas leurs droits ou ont peur de les faire respecter, sans compter que la Commission des normes du travail n'a tout simplement pas les ressources sur le terrain pour faire appliquer la loi. Du côté patronal, on se réfugie candidement derrière le fait que c'est pareil dans les autres industries de service, donc ce n'est pas vraiment un problème.
Au Parti québécois, où l'on reconnaît pourtant que les droits du travail sont peu appliqué en milieu non-syndiqué, on propose la création d'associations régionales de travailleurs non-syndiqués. Il ne serait bien sur pas venu à l'esprit de la très sociale-démocrate (sic) opposition officielle de proposer des mesures pour faciliter la syndicalisation du secteur! Pourtant, des solutions il y en a, comme l'accréditation multi-patronale et les négociations coordonnées, mais elles sont peu applicables dans les petits milieux à cause de la difficulté de les syndiquer en premier lieu (pour preuve le taux de syndicalisation dans le secteur québécois de l'hébergement et de la restauration n'est de 11,5% alors que dans l'ensemble du secteur privé, toutes industries confondues, il est de 26,3%).
Et dire qu'ils sont nombreux à nous faire croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ce syndiquer c'est tellement dépassé... Un syndicat, on a pu besoin de ça nos jours, c'est évident.
Source
dimanche 18 octobre 2009
Le travail tue (encore...)
lundi 28 septembre 2009
Et un de plus...
Les syndicats ont vivement réagi lundi à ce suicide en dénonçant les conditions de travail dans cette centrale téléphonique de l'agglomération d'Annecy.«C'est honteux. Il travaillait sur un plateau qui était connu depuis longtemps pour être invivable, il y avait une vraie indifférence, aucune humanité, on ne parlait que de chiffres, les salariés étaient de la chair à pâté», a réagi Patrice Diochet, de la CFTC (syndicat chrétien).
Le pire dans tout ça, est qu'il va peut-être devoir y avoir d'autres suicides, pour qu'enfin les employé(e)s de cette entreprise soient respectés...
dimanche 22 mars 2009
La grève est évitée chez RNC Média
Pour terminer, rappelons que le dernier conflit de travail de cette compagnie (entre 2002 et 2004), avait duré plus de 20 mois et avait privé les Témiscabitibiens de nouvelles régionales télévisées.
Source: http://www.radio-canada.ca/regions/abitibi/2009/03/20/002-rnc-media-entente-approbation_n.shtml
vendredi 23 janvier 2009
Les culottes à terre.
Les raisons des autorités sont que le service était déficient et que le tout irait bien mieux avec un retout à la situations antérieure. Cependant, selon l'avis des chauffeurs que j'ai bien pu rencontrer à leur station service, la situation n'avait rien de bonne. L'aéroport est éloignée, même très éloignée, en plus de ne pas avoir un haut débit de clientèle.
Depuis aujourd'hui, les clientEs de l'aéroport sont libres de prendre les taxis qu'elles/ils veulent, à condition qu'il y en ait un. C'est que la situation de monopole avait des avantages et des inconvénients. Un des avantages était que le 5191 était tenu de fournir un nombre minimum de taxis sur place. Pas de monopole, pas de minimum. Cet été, plusieurs personnalités "pesantes" dans la balance du pouvoir se sont retrouvées à attendre quelques minutes pour leur taxi, créant ainsi quelques petits scandales.
Aujourd'hui, les taxis du 5191 s'abstiennent d'aller à l'aéroport. Voyons si l'aéroport de Qc cité se retrouvera sans service.
Une nouvelle lutte des taxis de Qc?
mercredi 7 janvier 2009
Déchirant cri du coeur d'un travailleur
Les médias ont grandement parlé des sommes astronomiques qui seront versés aux constructeurs automobiles et autres capitalistes de tout acabit. Mais ceux-ci sont carrément muets lorsque vient le temps de parler des conséquences de la récession actuelle sur les travailleurs et travailleuses. Nos gouvernements et médias semblent s'en crisser pas mal...
Source: http://www.cfem.ca/actualites.php?comid=1062&start_limitxx=0¤t_page=1
vendredi 19 décembre 2008
Wal Mart a perdu une manche
Dans les mass-média, on nous parle que de cet aspect de la bataille qu'ont du mener les travailleuses/eurs du Wal Mart de Hull. Toutefois, souvenez-vous des témoignages qui sont parvenus de tous les établissements de cette chaîne de la part des employéEs qui avaient tenté la syndicalisation. Elles/ils relatent l'usage de la menace de chômage, de l'intimidation (à diverses niveaux) faite par l'employeur, sans parler de la surveillance accrue et du dénigrement le plus complet fait à l'égard de ce que Wal Mart appelle la "tierce partie" losrque viens le temps de parler du syndicat.
C'est donc une victoire juridique importante qu'ont remporté les employéEs du Wal Mart de Hull, mais, surtout, une victoire sur leur milieu de travail. Félicitations à celles et ceux qui ont su tenir bon face aux menaces constantes de la part de la partie patronnale.
mercredi 17 décembre 2008
Action de sensibilisation sur les normes du travail
La période du temps des fêtes est trop souvent un moment d’abus des employeurs.
Une action de distribution de tract aura lieu ce samedi 20 décembre pour sensibiliser la population sur le respect des normes du travail. C'est un rendez-vous à proximité des Guichets automatiques (entrée 4) de Laurier Québec (Place Laurier), le 20 décembre à 13h00.
Ps. Habillez-vous chaudement
Groupe d'aide et d'information pour les non-syndiquéEs (GAINS)
Contact: gains.aide@hotmail.com 418-922-2453
dimanche 30 novembre 2008
Un martyre de plus sur l'autel du capitalisme
Un employé d'un magasin Wal-Mart de Long Island, à New York, est mort après avoir été piétiné par une horde de consommateurs déchaînés peu après l'ouverture du magasin, vendredi, et le début du «Black Friday» américain, une journée de grands soldes marquant le début officiel de la période de magasinage du temps des Fêtes aux États-Unis.
La police a indiqué que l'homme de 34 ans avait été transporté à l'hôpital, où son décès a été constaté vers 6 h, une heure après l'ouverture du magasin. La cause du décès n'a pas encore été dévoilée.
La police a déclaré qu'une foule de clients «avait défoncé la porte, projetant l'employé par terre».
Une femme enceinte de 28 ans a aussi été transportée à l'hôpital, où elle a été mise sous observation, selon la police. Trois autres clients du magasin ont subi des blessures mineures et ont été transportées à l'hôpital, ont indiqué les autorités.
L'entreprise Wal-Mart Stores Inc., dont le siège social est à Bentonville, en Arkansas, n'a pas voulu confirmer le décès de l'employé mais a tout de même affirmé qu'une «urgence médicale» l'avait forcée à fermer le magasin.
Notez qu'accessoirement, hier c'était aussi la Journée sans achat.
dimanche 28 septembre 2008
Le capitalisme nuit à l'égalité homme-femme
Concrètement, les hommes ont fait des pas de géant entre 1986 et 1998 et depuis, ça se gâte. En 1986, les hommes n'accomplissaient que 40% du boulot abattu par les femmes à la maison. Ensuite, ça a commencé à changer. En 1998, les hommes accomplissaient 70% du travail des femmes. Pas encore l'égalité mais on pouvait croire que la prochaine génération allait y arriver. Et bien non. On est redescendu à 60% en 2005.
D'après les chercheurs, c'est la faute au travail. Le temps qui n'est plus consacré aux tâches ménagères et aux enfants est consacré au boulot. Tout le monde travaille plus mais, toutes proportions gardées, ce sont les heures des hommes qui ont explosé. En effet, en incluant le temps de déplacement, les hommes consacrent maintenant 50h par semaine au travail (6h de plus qu'en 1998), 10h de plus que les femmes. Notez que les salaires n'ont pas suivi du tout. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que c'est tout sauf volontaire. C'est l'évolution du capitalisme qui nous amène là.
Parlant de capitalisme, un autre groupe de chercheur croît avoir mis le doigt sur le bobo concernant les inégalités de revenu entre les hommes et les femmes. C'est la maternité qui est en cause. Jusqu'à trente ans, il n'y a pas de différence majeure entre les carrières des unes et des autres. C'est après que ça se gâte. Plus de 40% des femmes décrochent du marché du travail pour deux ans en moyenne quand elles ont leurs enfants. Seulement les deux tiers de ces femmes réussissent ensuite à retourner au boulot et seulement 40% dans un emploi à temps plein. De retour sur le marché du travail, mesdames ont perdu 18% de leurs salaires comparativement à messieurs (le double si elles ont été absentes plus de 3 ans).
Voilà, c'est ce qu'on appelle une discrimination systémique. C'est le capitalisme patriarcal dans toute sa splendeur. Heureusement, il existe une porte de sortie, c'est le syndicalisme (l'écart de revenu le moins fort se trouve chez les femmes syndiquées). Qui a dit que le féminisme était dépassé?
mercredi 27 février 2008
La discrimination plus rentable, selon le Conseil du Patronat
D'ailleurs, «selon la CSN, près de 50 % des entreprises qui comptent au moins 10 salariés au Québec ne se sont toujours pas conformées à la loi».
C'est un exemple de plus que les droits des travailleurs, hommes et femmes, sont incompatibles avec les intérêts des patrons aux coeurs de pierres. De toute façon, depuis quand les droits humains sont en concordance avec l'objectif de profit maximal du capitalisme ?
Source: http://www.cyberpresse.ca/article/20080221/CPSOLEIL/80220249/6787/CPSOLEIL
mercredi 28 novembre 2007
Des crucifix tâchés de sang
Dans un rapport intitulé Today Workers Bear the Cross, le 20 novembre dernier, le National Labor Committee (organisme américain voué à la défense des droits des travailleurs et travailleuses à travers le monde), a mis au jour le cas de travailleuses qui sont exploitées (à l’usine Junxingyeen en Chine) pour confectionner des crucifix, pour le compte de deux églises de New York (la Trinity Church et la Saint-Patrick's Cathedral) et aussi pour l'Association for Christian Retail.
Ces travailleuses travaillent dans des conditions exécrables et révoltantes. Elles sont forcées de travailler 15 heures et demie par jour, de 8h00 à 23h00, et ce sept jours par semaine, sans aucun congé (même pas pour cause de maternité). Ce qui totalise plus de 100 heures de travail par semaine. Elles gagnent un salaire de 2,12 $ par jour (10,61 $ par semaine). Ce qui est bien en deçà du seuil du salaire minimum en Chine. Si l’on enlève ce qu’elles doivent payer pour leur nourriture et leur logement (les piètres dortoirs fournis par la compagnie), leur salaire s’élève à 9 cents de l’heure.
Lorsque les crucifix doivent être expédiés aux États-Unis, elles doivent faire des heures supplémentaire, de l’ordre de 22 heures ½ à 25 heures (de 8h00 jusqu’à 6h30 ou 9h00 le lendemain matin).
À ces horreurs s’ajoutent leurs conditions d’hébergement qui ne sont guère plus reluisantes. Elles dorment sur dans des dortoirs où les inconfortables lits de métal côtoient les toiles d’araignées. Les salles de bain sont dégoûtantes, due à la mousse présente sur le plancher. Elles sont également sous-alimentées. La nourriture est décrite comme étant «terrible»; la soupe n’est que de l’eau, avec quelques légumes et de l’huile. Et dans le supposé «plat de viande», les morceaux sont tellement petits qu’elles ne sont pas capables de les prendre avec leurs baguettes.
Les travailleuses craignent également les effets nocifs des produits chimiques qu’elles utilisent pour confectionner les crucifix. Ceux-ci leur causent des irritations aux yeux et à la peau. Et ces dernières ne sont pas autorisées à savoir la nature des produits qu’elles utilisent.
Suite à la publication de ce rapport, les deux églises concernées ont retirés les crucifix confectionnés par les travailleuses exploitées et elles feront enquête. Mais si ce rapport n’aurait pas vu le jour, je suis certaine que cette exploitation aurait continuée. Encore. Et encore….
Je laisse le mot de la fin à la déclaration d’une travailleuse, après avoir travaillé pendant 19 heures :
“Jesus, take pity on me! I’m going to die of exhaustion.”
jeudi 23 août 2007
Morts en Afghanistan : une perspective alternative
Un accident de travail?
Ce matin en écoutant la radio, l'animateur demandait aux auditeurs de l'appeler et de lui écrire pour savoir si le décès des deux autres militaires lors d'une opération en Afghanistan, hier, allait changer leur perception de la guerre qu'on mène là-bas. Une auditrice a voulu mettre en perspective l'événement malheureux: loin de vouloir minimiser la mort de ces deux soldats aux yeux de leurs familles, de leurs proches, leurs camarades et leurs amis, il ne s'agit que d'un accident de travail malgré tout. Deux travailleurs morts en service. Comme 1000 autres chaque année au Canada dans tous les milieux de travail.
La mort d'un militaire est-elle plus épouvantable que celle d'un ouvrier? D'un manœuvre dans une shop? D'un camionneur dans un accident de la route?
Et vous, qu'est-ce que vous en pensez?
jeudi 2 août 2007
L’ADQ s’attaque au droit de grève
Une attaque frontale
Pour la FTQ et la CSN, le projet de loi adéquiste est une attaque frontale, ni plus ni moins. «C’est un projet de loi bâclé, rédigé dans un objectif purement opportuniste et populiste et qui dénote une méconnaissance grave du dossier», a lancé Henri Massé, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).
Claudette Carbonneau, la présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), renchérit : «Le projet de loi adéquiste ouvre la porte à des dérives importantes. Si on pousse le raisonnement du chef de l’ADQ, chaque fois que la population subirait quelque inconvénient d’une grève, elle pourrait demander à ce que le droit de grève des travailleurs soit retiré ! Un régime de relations de travail digne d’une république de banane ! Ce faisant, le chef de l’ADQ tente d’exacerber un antisyndicalisme primaire et de se faire du capital politique sur le dos des travailleuses et des travailleurs. C’est totalement inacceptable.»
Pour les syndicats, le projet de loi adéquiste rompt l’équilibre en faveur des patrons. «Comment voulez-vous régler un conflit avec 80% du service rendu? Cette mesure ne ferait que prolonger les conflits de travail et pourrir les relations entre les parties. Il n’y aurait plus de pression sur personne! », s’exclame le président de la FTQ.
L’ironie du service essentiel
Il est tout de même ironique de voir les élus de l’Assemblée nationale se mêler d’intervenir dans les conflits touchant le transport en commun et prendre le parti des pauvres usagers. Après tout, en temps normal, ils s’en sacrent de ce service soit disant essentiel!
En effet, le gouvernement du Québec n’a eu de cesse depuis 15 ans de se désengager du financement du transport en commun. Soulignons que de 1991 à 2003 la contribution du gouvernement du Québec a diminué de moitié. Durant cette période, les municipalités ont presque dû doubler leur part de financement sans parler des hausses de tarifs refilées aux usagers. Si on avait appliqué la même logique à l’automobile, il y aurait aujourd’hui des postes à payage sur toutes les routes et tous les ponts !
Si jamais le gouvernement du Québec voulait revenir au niveau de financement de 1991, il faudrait qu’il injecte 500 M$ de plus par année en financement de base. Entre le désengagement gouvernemental et l’activisme syndical, on se demande bien ce qui perturbe le plus ce “service essentiel”.
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Publié pour la première fois dans Cause commune no 15 (été 2007)
lundi 16 juillet 2007
Déception ! À propos de MédiaMatin Québec
Déception ! Il n’y a pas d’autre mot. Mardi matin, le 24 avril, les lock-outés du Journal de Québec sortaient un quotidien gratuit tiré à 40 000 exemplaires. MédiaMatin Québec, c’est le nom du journal, veut «couvrir l’ensemble de l’actualité, [avec] une place centrale aux nouvelles de la Capitale nationale». Le porte-parole syndical souligne que l’ensemble des lock-outés mettent l’épaule à la roue, très fier de son coup (il y a de quoi), il ajoutait que «grâce à cet effort collectif, nous disons aujourd’hui à la population de Québec, voici vos nouvelles locales!» Et merde...
MédiaMatin Québec c’est exactement la formule du Journal de Québec mais «en mieux». Encore plus percutant, plus sensationaliste, plus populiste, tout en couleur. C’est Sexe, sang, sport puissance 10, sans les chroniques politiques de droite imposées par la direction.
L’équipe syndicale a choisi de faire la ‘Une’ de son premier numéro avec une nouvelle ‘exclusive’. Le titre est un programme en soi : «Gangs de rue à Québec, l’ennemi numéro un». Suit un journal axé sur le fait divers (de préférence policier), l’insolite, l’économie, la culture de consommation et le sport. Pour ce premier numéro, les lockoutés se sont même payé un reportage sur les anarchistes de la coalition «Guerre à la guerre» qui préparent des «mauvais coups» pour le départ vers l’Afghanistan du contingent de Valcartier. D’après eux il y aurait entre 500 et 600 sympathisant-es libertaires dans la région de Québec (ayoye, on est hot!)… Au fil des numéros se sont rajoutés (heureusement) des textes sur la scène politique locale et provinciale.
Il faut reconnaitre que dans son genre, MédiaMatin Québec est supérieur au Journal de Québec (et de loin). La direction de Quebecor pensait peut-être faire croire au public qu’elle n’avait pas vraiment besoin de ses syndiqué-es pour sortir un journal. Les syndiqué-es, de leur côté ont fait la preuve par A + B que même sans grands moyens, leur produit est meilleur que celui de leurs patrons. En un mot, ils et elles sont essentiels au Journal. Ça, la direction de Quebecor l’a bien compris, elle qui tente d’empêcher légalement les syndiqués de produire leur canard.
N’empêche, l’événement est historique. C’est la première fois depuis 1971 que les syndiqué-es d’un grand journal tentent de sortir un quotidien parallèle. Et on aboutit à «ça»… M’enfin, ce qu’il faut surtout comprendre c’est que les journalistes du Journal de Québec sont bien contents de faire le genre de journalisme qu’ils et elles font puisque, même sans patrons, ils et elles publient le même genre de journal... Une seule nuance, à priori MédiaMatin Québec est populiste mais n’est pas à droite. Voilà peut-être la seule différence avec le «vrai» Journal de Québec.
(Publié pour la première fois dans le numéro 14 de Cause commune, mai 2007)
Surprise! Stéphane Dion renie sa parole
Personne ne sera surpris d’apprendre que le Parti libéral du Canada, le parti historique de la grande bourgeoisie canadienne, s’opposera au projet de loi anti-scab concocté conjointement par le Bloc et le NPD. Après tout, ce ne serait que la dixième fois que les libéraux voteraient contre un tel projet de loi...
Personne n’est surpris sauf Buzz Hargrove, l’homme qui a donné un coat des TCA à Paul Martin. En effet, lors d’une réunion tenue le 7 février 2007, Stéphane Dion s’était personnellement engagé auprès de Buzz à appuyer la loi, à la condition que les services essentiels soient maintenus en cas de grève. Buzz est donc frustré et déçu (ce sont ses mots) d’apprendre que les libéraux n’appuieraient pas le projet de loi en troisième lecture. Come’on Buzz, à quoi tu t’attendais?
(Publié pour la première fois dans le numéro 13 de Cause commune, mars 2007)
Un nouveau syndicat à l’Université Laval
Félicitation aux employéEs étudiantEs de l’Université Laval qui viennent d’obtenir une accréditation syndicale après deux ans de campagne. En effet, 74% des auxiliaires de recherche et d’enseignement ont voté en faveur de l’adhésion à l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC-FTQ).
Le nouveau syndicat s’est déjà fixé des objectifs prioritaires : l’abolition du salaire d’été, la rémunération de toutes les heures de travail effectuées, des hausses salariales convenables, des conditions de travail sécuritaires et la protection de la propriété intellectuelle.
Pas juste à l’Université Laval
L’AFPC a syndiqué beaucoup de jeunes précaires depuis cinq ans (près de 7 000 dans les campus de la province). Outre l’Université Laval, l’AFPC représente de nouveaux syndicats d’employéEs étudiantEs à l’Université du Québec à Montréal et à l’Université Concordia et s’emploie actuellement à syndiquer ceux et celles de l’Université de Montréal et de l’Université du Québec en Outaouais. Soulignons qu’il s’agit là de la plus importante campagne de syndicalisation de la décennie dans la province. Disons que ça contraste avec la pratique habituelle qui consiste à se voler des membres entre syndicats plutôt que de syndiquer des gens qui ne le sont pas déjà (quoi que... La campagne fut entachée pendant un moment par ce qui ressemblait fort à une guerre de centrales (la CSN était également sur les rangs).
(Publié pour la première fois dans le numéro 12 de Cause commune, hiver 2007)Nexans toujours en grève...
(Publié pour la première fois dans le numéro 12 de Cause commune, hiver 2007)
Grève chez Nexans Québec
Depuis maintenant près de trois mois, les employéEs de Nexans à Québec, syndiquéEs au local 6687 des Métallos, mènent une lutte ouverte face à leur patron. Depuis trois ans, un nouveau boss s’est implanté au niveau local, une sorte de directeur de succursale. Pour les travailleuSEs, il n’est rien de moins qu’un fasciste. Ce dernier veut non seulement couper les pauses d’après-midi (ils/elles font des chiffres de douze heures), mais également revoir à la baisse les retraites.
Le refus systématique de négocier de la part du patron local force les travailleuSEs à se déplacer jusqu’à Toronto, là où l’on retrouve la direction de cette entreprise de soudure. Finalement, notons que ce petit chef local a passé la majeure partie de son temps à tenter d’imposer des injonctions face aux grévistes et à faire entrer des scabs au lieu de négocier. Doit-on croire que c’est l’État qui donne des leçons au privé, ou l’inverse?
Visitez leur blogue et montrez votre solidarité :
http://grevenexans.blog.ca/
(Publié pour la première fois dans le numéro 11 de Cause commune, automne 2006)
Collaboration de classe
On vient d’apprendre que la Fraternité interprovinciale des ouvriers en électricité (affiliée à la FTQ-construction) a participé à la création de l’association « À bon port », un groupe de pression « citoyen » qui entend militer en faveur du projet de port méthanier Rabaska sur la rive-sud de Québec. D’après ses promoteurs (les multinationales Enbridge, Gaz de France et Gaz Métro), Rabaska pourra recevoir des navires chargés de gaz naturel, décharger leur cargaison, entreposer temporairement le gaz dans des réservoirs avant de le vaporiser, c’est-à-dire de le ramener à son état gazeux original. Celui-ci sera ensuite expédié en continu vers le réseau de transport interprovincial, puis vers les réseaux de distribution québécois et ontarien. Ce projet gigantesque, dont la valeur est estimée à plus de 800 millions de $, a suscité dès le départ la colère de la population des secteurs touchés. Plusieurs craignent les impacts négatifs de Rabaska sur l’environnement et le danger associé au transport et au stockage de gaz naturel. RegroupéEs au sein de la Coalition Rabat-Joie (1), les opposantEs ont organisé plusieurs manifestations au cours des derniers mois, mais la lutte s’avère difficile et coûteuse. Au lieu de soutenir les résidants et résidantes opposéEs au projet, le syndicat de la FTQ a choisi de verser 5000$ au groupe « À bon port », auquel participe également pas mal d’entrepreneurs en construction qui voient d’un bon œil l’ouverture d’un chantier de cette ampleur dans la région.
Cette caution apportée par la FTQ (au nom de la création d’emplois) est dénoncée par plusieurs militants syndicaux habitant la rive-sud de Québec. Dans une lettre ouverte aux journaux, l’un d’eux posaient les questions suivantes : « Ce n’est pas tout de créer des emplois pour que les gens aient accès au travail, encore faut-il continuer de se questionner sur ceux à qui ce travail sert vraiment. Aux grands pollueurs ? Aux transnationales qui abusent de leur pouvoir ou de leurs droits dans le monde ? Aux propriétaires qui encaissent subventions et baissent d’impôts sans que nous ayons quelques garanties sur le respect de leurs responsabilités sociales ou corporatives ? À ceux qui se moquent d’une éthique fondamentale, et sans calcul opportuniste, qui est essentielle à la vie en société ? Les propositions de Rabaska seront finalement l’occasion d’un débat de société sur ce que nous voulons faire de notre force de travail, sur la meilleure manière de finir par mieux maîtriser notre destin comme peuple travailleur. Que voulons-nous léguer à nos enfants ? Un monde où les grandes entreprises peuvent investir n’importe où, n’importe quand, pour faire ce qu’elles veulent de notre travail, à n’importe quel prix ? » (2)
(1) www.rabat-joie.org
(2) Lettre envoyée au Journal de Québec par Guy Roy, délégué syndical de base de la FTQ
(publié pour la première fois dans le numéro 11 de Cause commune, automne 2006)