Messages les plus récents portant le libellé politique. Messages plus anciens
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mardi 19 octobre 2010

Québec : la démocratie en marche !

On savait que le maire de Québec n'aimait pas la contradiction mais on aurait cru qu'un populiste aurait voulu laisser le peuple s'exprimer. Et bien non, ça lui tape sur les nerfs!


Dans le temps de Pelletier, y'en avait pas de questions des citoyens


On apprenait en effet dans le Soleil que de nouvelles modifications seraient apportées à la période de question du public lors des séances du conseil municipal. Les règles avaient déjà été passablement resserrées l'an dernier. On avait d'abord interdit les préambules, puis on avait forcé les gens à s'inscrire avant de poser leur question (au lieu de faire la file au micro). De plus, il était interdit de reprendre le micro si l'élu ne répond pas, répond à côté ou dit des grossièretés (et ça arrive).

Mais ce n'était pas suffisant. Au quotidien, il n'y a pas grand monde qui se pointe au conseil municipal. Disons le franchement, il y a là une couple d'hurluberlus mono-maniques sur les bords. Quand le peuple, ou les groupes de pression, se désintéresse du conseil, ce sont eux autres qui ont toute la place. Ainsi, certains peuvent poser jusqu'à 10 questions, pas toujours pertinentes, durant le 45 minutes que dure la période de question du public. Dès novembre, ça va changer. Dorénavant l'ensemble de la population de Québec n'aura plus droit qu'à trois questions (j'ose espérer que c'est trois questions par personne et non trois questions au total!).

Selon l'article du Soleil, «la question doit être claire, énoncée de façon succincte et ne doit pas dépasser une minute», prévoient les nouvelles règles. Le président peut également refuser ou interrompre les questions «frivoles, vexatoires ou de nature à déconsidérer l'utilisation de la période des questions», peut-on lire dans la nouvelle mouture du règlement de fonctionnement du conseil.

La justification donnée par le vice-président du comité exécutif, Richard Côté, est de toute beauté. Il explique au journaliste du Soleil que Québec a voulu se mettre au diapason des autres villes québécoises où la période des questions est beaucoup plus encadrée. «On s'est aperçus qu'on était de loin les plus démocratiques», a-t-il exposé pour justifier le resserrement des règles.

Ainsi donc, le conseil de ville est jugé tellement démocratique qu'on peut se permettre de limiter drastiquement le droit de parole des citoyens. Québec trop démocratique. On aura tout entendu.

Source

lundi 18 octobre 2010

Sondage: L'abstention dépasse QS (...ainsi que l'ADQ et les verts)

Selon le sondage politique Léger Marketing d'octobre, publié dans Le Devoir, il y aurait maintenant 13% des gens qui disent qu'ils vont annuler ou s'abstenir lors du prochain scrutin. Ce résultat fait de l'abstention le premier tiers parti dans les intentions de vote! En effet, avant répartition des indécis, Québec solidaire reçoit 8% d'intentions de vote, l'ADQ 6% et le Parti vert 6%.

Ne cherchez pas cette information dans le journal, les analystes n'en parlent pas. Curieusement, même s'il existe deux autres réponses possibles que «ne sait pas», à savoir «abstention / annulation» et «autre», les sondeurs et les médias qui les emploient répartissent tout ce beau monde entre les différents partis pour donner les fameux résultats dit «après répartition des indécis». Pourtant, il est acquis que l'abstention est un fait politique de plus en plus significatif. Comment se fait-il que l'on ne souligne pas l'opinion de ceux et celles qui disent justement qu'ils vont s'abstenir? Surtout que, contrairement aux intentions de vote, on sait bien que le nombre d'abstentionnistes réels sera beaucoup plus important que le nombre de personnes ayant déclaré lors d'un sondage politique vouloir s'abstenir ou annuler.

Source (les résultats sont en page 4)

mardi 12 octobre 2010

Les abstentionnistes nez-à-nez avec les solidaires dans les sondages

Il est parfois utile de lire les rapports de sondage et pas seulement les articles qui les accompagnent. Ainsi, en cherchant autre chose, je me suis rendu compte que le pourcentage de personnes ayant répondu «s'abstient / annule» est le même (9%) que le nombre de personnes ayant indiqué prévoir voter solidaire dans le coup de sonde Léger Marketing de septembre. En fait, le pourcentage d'abstentionnistes (9%) est même plus élevé que le nombre d'adéquistes (8%)!

Autre fait «intéressant» à noter, l'ADQ ne domine plus nulle part, même pas à Québec où elle se fait damner le pion par le P.Q. [mais ça reste dans la marge d'erreur].

Source: Résultats du sondage sur la politique provinciale et fédérale au Québec (l'info est à la page 4)

lundi 27 septembre 2010

Les libéraux fédéraux ne sont pas sorti du bois



Le chef libéral fédéral était dans les médias québécois aujourd'hui (il dénonçait le Quebec Bashing du magazine Macklean's). Au détour d'un bas de vignette sur cyberpresse, on apprend que «M. Ignatieff a tenu ces propos alors qu'il annonçait le début de sa tournée pancanadienne au cours de laquelle il répondra aux questions des gens ordinaires». Jusqu'ici tout va bien. Mais le bas de vignette précise: «Cette tournée, intitulée «Micro ouvert» commence ce soir à Outremont en compagnie du candidat libéral et ancien ministre de la Justice Martin Cauchon»...

Outremont? Gens ordinaires? Mon petit doigt me dit que les libéraux fédéraux ne sont pas sorti du bois.

vendredi 3 septembre 2010

Gaz de schiste: On se fait passer un sapin!

Wow on est à peine remis d'un cas patent d'incompétence gouvernemental que déjà Charest remet ça. Avant d'avoir la moindre étude indépendante sur le gaz de schiste, les libéraux pèsent sur l'accélérateur. "Du gaz, on va en vendre en sacrament", s'écrit Charest, hilare et la langue pendante, par la fenêtre de la libéral-mobile. Des citoyens sont scandalisés par la puanteur, le bruit et le danger représenté par l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste? Pas grave! Awoueille awoueille! Pas de réglementation! Surtout pas de moratoire! On vend tout au privé, avant que quelqu'un ne prenne l'idée de nationaliser la ressource!

Pourtant, nul besoin de chercher bien loin pour se rendre compte du danger que représente le gaz de schiste. Le procédé pour l'extraire, par exemple, est assez particulier. Il s'agit d'injecter de grandes quantitées d'eau à haute pression assaisonné de 596 différents produits toxiques sous la terre. Ça fait l'effet d'un petit tremblement de terre. Ce procédé s'appelle "Fracking". "Mais a quel endroit se retrouve donc tous ces produits toxiques, dont certains sont cancérigènes, d'autres carrément inconnus?" demande la jeune fille au suçon, belle comme l'innocence d'un électeur un soir de mai? Réponse: On en sait absolument rien et le gouvernement n'est pas pressé de le savoir.

Un récent épisode burlesque de cette histoire démontre l'intensité de la préoccupation du gouvernement libéral pour notre sécurité face à des industries sans scrupules et avides d'argent.
 "Stéphane Gosselin a démissionné de son poste de chef de cabinet du ministre du Développement économique pour devenir, lundi, directeur de l’Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ)."
Vous avez bien lu. Un haut placé du gouvernement vient de trouver une belle job de lobbyisme dans l'industrie du gaz de schiste. Évidemment la facilité avec laquelle il a trouvé ce boulot n'a rien à voir avec son précédent emploi au gouvernement, nous assure le commissaire au lobbyisme, le visage crispé par l'effort de refouler un éclat de rire tonitruant.

Maj: Les liens consanguins entre le parti Libéral et l'industrie du gaz de schiste commencent à sortir au grand jour. Huit personnes proches du parti travaillent maintenant pour l'industrie. Source

L'industrie du gaz de schiste, ça fout les boules. Il y a des tonnes de cas préoccupants aux États-Unis, ou cette industrie fleurie depuis une décennie. Regardez le cas de la Pennsylvanie. Du jour au lendemain, l'eau du robinet se retrouve contaminée de métaux lourds, si bien que les gens peuvent carrément mettre le feu à l'eau du robinet!



Menoum menoum les enfants, le Cool Aid sort directement de la champlure!

Non mais avec le gaz de schiste et l'uranium, on s'en fais-tu passer des sapins?

Notez que M. Caillé, président du consortium pétrolier, joue la carte nationaliste pour inciter les Québécois à passer du gaz naturel albertain au gaz de schiste, 100 % québécois. Le nationalisme, ça sert aussi à ça.

La question se pose. Est-ce que le gouvernement peut agir autrement qu'en tant que conseil d'administration de la classe d'affaire? Si développement de la ressource il doit-y avoir, n'y a-t-il pas moyen de faire ça avec un minimum de respect des populations, un peu de jugeote et, pourquoi pas, en harmonie avec l'environnement?

Source: Entrevue avec le créateur du documentaire Gasland, les valises de Pierre Foglia, Le Soleil

mercredi 1 septembre 2010

C'est encore loin la liberté?



En attendant une éventuelle analyse du nouveau mouvement des guignols de droite.

vendredi 27 août 2010

mercredi 25 août 2010

Les clowns de droite se ridiculisent




On apprenait dans Le Soleil de ce matin que tout au plus une dizaine de clowns s'étaient pointé devant la Commission Bastarache hier pour dénoncer le cirque. Or, l'action n'était pas organisée par n'importe qui : c'est Éric Duhaime, chroniqueur très à droite qui sévit au Journal de Québec et à CHOI, qui avait lancé le mot d'ordre.

Le flop, parce que s'en est, arrive à un bien mauvais moment pour le bonhomme. En effet, selon le blogue «Écran radars», c'est également Éric Duhaime qui se cacherait derrière l'opération «Liberté-Québec». Si vous n'êtes pas un amateur de CHOI ou un habitué des circuits populistes, vous n'en aurai probablement pas entendu parlé mais il s'agit de la énième tentative de mettre au monde un «mouvement de droite».

La droite populiste peut bien imiter le mouvement communautaire, elle a encore des croûtes à manger (...et c'est tant mieux!). Continuez de vous ridiculiser les gars!

Source 1, source 2, source 3

jeudi 19 août 2010

[video] Rassemblement «NON à un Québec nucléaire»



Entre 100 et 150 personnes ont participé le 18 août à un déjeuner sur l'herbe antinucléaire en face du parlement dans le cadre du campement de Sept-Iles sans Uranium. Voici nos reportages vidéo et photos.

mardi 17 août 2010

Les opposants à l'uranium s'installent au parlement

Les coalitions Sept-Iles sans uranium et Pour que le Québec ait meilleure mine viennent faire du camping sur l'espace face au parlement. Ils dénoncent les lois rétrogrades actuellement en vigueur dans le domaine minier.



Leur revendication principale est un moratoire de trois ans sur l'exploration et l'exploitation de l'uranium.


Reportage audio avec conférence de presse

3657-1-UCL_Reportage_Sans_Uranium.mp3

Pour en savoir plus, il y a un paquet de vidéos explicatifs sur Youtube, un groupe Facebook, un compte Twitter et d'autres outils.

Vous êtes d'ailleurs invité dès aujourd'hui, 18 août, à venir pique-niquer avec la coalition dès 12hrs face au parlement.

mercredi 28 juillet 2010

Labeaume haït les vieux


Dans un discours exprimant une fois de plus toute la finesse de son argumentaire, Labeaume a avoué haïr les vieux.
"Une ville qui vieillit s'appauvrit. C'est un fait mathématique. Les retraités dépensent ailleurs. Ils voyagent. Ils achètent rarement des chaises hautes ou des grille-pains. Ils utilisent beaucoup de services municipaux, gratuits de préférence. A la bibliothèque, ils veulent des livres, Internet, des DVD. Et des trottoirs bien déneigés. Faut que ça se paie, ces affaires-là."
- Source : Le maire Labeaume en a marre des vieux, Actualité, p.12, Juillet 2010

Les "vieux" c'est 47% de la population de plus de 45 ans dans la région de Québec. Ça en fait des indésirables!

On entend déjà les hourrahs de la droite. Enfin un qui parle pour le vrai monde, les payeurs de taxes. Enfin un leader dynamique qui va rajeunir la ville grâce au bonhomme Carnaval et au Red Bull Crashed Ice. C'est le discours qui ravie le Conseil du patronat et l'Institut Économique de Montréal. Un discours individualiste qui ne comprend pas pourquoi est-ce que la population active devrait payer pour les services sociaux pour les personnes âgées.

Notez toute la richesse de l'argumentaire: Un citoyen est un payeur de taxe. Rien de plus. Vous utilisez des services publics sans contribuer, par vos impots et vos taxes? Vous ne valez rien. Vous êtes sans valeur. Mourrez vite qu'on en parle plus.

Quoi? Vous êtes un être humain? Vous réclamez la dignité de vivre? Vous avez des besoins et des émotions, une famille, vous vous occupez de votre petite fille malade? Vous exigez le droit d'aimer et d'être aimé en votre qualité d'être humain, peu importe votre âge, sexe ou race?

C'est bien évident! Un être humain est un être de chair et d'os, qui a des besoins et des émotions. Ce n'est pas qu'un consommateur, encore moins un simple payeur de taxe. C'est un être vivant avant tout. Il faudrait commencer à s'en rappeler.

Il y a aussi énormément de fausseté colporté sur les personnes âgées. Contrairement à l'autre spectre de la population inactive, les jeunes, ceux-ci dépensent. Et oh mon dieu, ils paient des taxes. Ils sont aussi de plus en plus nombreux à retourner sur le marché du travail, se tapant des jobbines pour pouvoir survivre. Pour les aider, le gouvernement sabre à tour de bras dans les régimes de retraite et désirent imposent une taxe de 200$ pour payer les frais de santé (qui sera aussi payée par lesdites personnes âgées). Peut-être même qu'on ajoutera un stupide ticket modérateur qui a démontré mainte fois ses effets dramatiques dans chaque pays ou l'expérience a été tenté.

Les retraités ont bâti le Québec. C'est à eux que l'on doit nos hôpitaux, nos écoles et tous nos services publics. Arrivé le temps de s'en servir on leur dit "Attend menute mononcle, ouvre ton portefeuille et crache le cash".

Ce genre de discours pue la sottise, l'ignorance et le mépris tout Labeaumien qui par des discours à l'emporte-pièce se fait le chantre du capitalisme à tout crin. Un discours déshumanisé, aliénant et momifié. Haaa, si tous les os de poulets du monde pouvaient bien en même temps, solidairement, tomber à travers la gorge de toute cette engeance.

Notons que Régis à 53 ans.

Je vous laisse sur une pièce de Sophie Anctil, une artiste de Québec, qui exprime très bien le jeu politique néolibéral.

mercredi 7 juillet 2010

Des féministes suédoises brûlent.... de l'argent!

Le Monde publiait cette semaine une dépêche de Feministiskt initiativ (Initiative Féministe). Pour protester contre les discriminations dont subissent les femmes, et particulièrement les inégalités dans le domaine de l'emploi, le Parti féministe de la Suède créé en 2005 a brûlé l'équivalent de pas moins de 8 500 euro (environ 13 000$US). Ce 13 000$ est la somme annuelle moyenne que les hommes gagnent de plus que les femmes.

C'est, il va sans dire, une somme considérable que le Parti a décidé de brûler dans l'espace public. Même si un parti reste un parti - et que je n'en suis pas moins abstentionniste - je trouve le clin d'oeil à la fameuse histoire des méchantes féministes américaines qui bûlent leur soutien-gorge intéressante. Et personne ne peut contester, il s'agit bien d'un geste radical! D'autant plus que leur communiqué précise que ce geste est fait consciemment (mais qui aurait pu en douter... brûler 13 000$ bordel!). Répliquant aux journalistes, la porte-parole délégitime l'idée de donner cet argent à une oeuvre caritative, argumentant que l'idée même d'une organisation politique est de faire de la politique, et non de la philanthropie.

Quant à moi, je trouve l'idée bonne même s'il traduit en même temps un problème structurel important: y'avaient de l'argent pour faire ça!!!

vendredi 25 juin 2010

Départ du grand cirque G8-G20

Hourrah! Enfin le G8-G20 est commencé. La rencontre des plus grandes poches du monde se réunissent enfin, main dans la main, sourire radieux, costards immaculés, pour une grand messe capitaliste qui réglera tous nos problèmes. Enfin des gens qui nous veulent du bien, qui veulent réguler le capital. Notez les mots de Barack Obama: « Ce week-end à Toronto, j'espère que nous pourrons nous appuyer sur nos progrès en coordonnant nos efforts pour favoriser la croissance économique, continuer les réformes financières et renforcer l'économie mondiale ». Yepeeeeeee!

Quoi? Vous plissez le front! Vous préféreriez que l'oncle de Boris Vian, ce fameux bricoleur qui faisait des bombes atomiques, profite de la rencontre pour leur présenter sa nouvelle invention? Vous sifflotez "Et quand la bombe a explosé, de tous ces personnages il n'est plus rien resté"? Bin voilà! Et si on fait ça, le beau milliard (probablement plus) mis dans la sécurité servirait à quoi?

En plus que Toronto a été transformé en une véritable forteresse. Même que le nombre de barbelé rappelle à notre nostalgique mémoire Auschwitz. Et puis le gouvernement ontarien a adopté, en catimini, une loi spéciale qui permet à la police d'"arrêter quiconque se trouve à moins de cinq mètres du périmètre de sécurité et qui refuse de s'identifier." N'êtes-vous pas rassuré?

Au sujet de cette loi, c'est assez curieux d'ailleurs. Un mec vient d'être arrêté avec cinq bidons d'essence. Selon Radio-Canada, ce serait cette loi spéciale qui a conduit à cette arrestation. Pourtant, selon Cyberpresse, "Le conducteur a été emmené rapidement par la police parce qu’il avait un coffre métallique mal fixé sur le toit". À mon avis, ce sont les sources journalistiques qui sont mal fixées! À moins que cette "erreur" était intentionnelle, histoire de légitimer cette loi absurde par les petits soldats du journalisme?

Plusieurs centaines de militantEs de partout au Québec sont partiEs vers Toronto. On parle déjà de descentes de police chez des militants. Si nous avons un conseil à ceux qui sont sur place: Faites gaffe. La police ne se gênera pas pour confisquer votre matériel.

"La première grande manifestation contre ces réunions doit se mettre en branle cet après-midi à 14 h HAE. Elle est organisée par le Conseil des Canadiens.

La Cour supérieure de l'Ontario rendra, à 10 h HAE, une décision sur l'utilisation des « canons à sons » pour disperser les manifestants.

Des groupes de défense des libertés civiles ont demandé une injonction pour empêcher les forces de l'ordre d'utiliser ces appareils controversés, qui peuvent émettre des sons dépassant les 140 décibels. Ils affirment que ces armes peuvent causer des dommages irréparables au tympan. (Source: Radio-Canada)"

lundi 21 juin 2010

De l'insignifiance relative des partis politiques

Québec politique publiait aujourd'hui son article annuel sur le membership des partis politiques québécois. Faute d'élection en vue, 2009 fut une année calamiteuse à ce chapitre pour les partis.

En 4 ans, le PLQ a perdu 38% de ses membres et le PQ 28%. L'ADQ, quant à elle, a plus de membres qu'il y a 4 ans mais 4 fois moins qu'il y a 3 ans... En ce qui concerne QS, après quelques années à monter, les voilà avec quelques 1500 membres de moins qu'à leur fondation (une perte sèche de 32%).

Les chiffres
  • Parti québécois: 53 362 adhérents;
  • Parti libéral du Québec: 51 342 adhérents;
  • Action démocratique du Québec: 6 120 adhérents;
  • Québec solidaire: 3 257 adhérents;
  • Parti vert du Québec: 367 adhérents;
  • Parti indépendantiste: 81 adhérents;
  • Parti démocratie chrétienne du Québec: 27 adhérents;
  • Parti égalité: 5 adhérents;
...Québec politique n'arrive pas à déduire de chiffres pour les 9 (!) autres partis enregistrés.

Ainsi donc on est à même de constater que ce n'est pas demain la veille que les «vieux» partis se feront détrôner comme «parti de gouvernement». À + ou - 50 000 membres, on peut dire que le PQ et le PLQ sont encore des phénomènes de masse. Tout comme QS clanche haut la main (à 30 contre 1) tous les autres groupes à sa gauche...

N'empêche, 50 000 membres sur 5 738 811 électeurs inscrits, c'est somme toute insignifiant...

lundi 26 avril 2010

Garderies privées : le gouvernement cède


C'est fou l'effet que l'atteinte des bas fonds dans les sondages peut avoir... Tony Tomassi, le ministre de la Famille, a décidé de revoir le mode d'attribution des places en garderie.

Finie la politisation des dossiers qui a cours depuis 2008. Le ministre va s'en remettre à la concertation régionale pour l'attribution des nouvelles places. Fini aussi le marché de la revente, il faudra dorénavant déposer une nouvelle demande de permis en cas de vente de 10% et plus des actions d'une garderie privée.

Soumis à la question presque quotidiennement par l'opposition depuis le mois de décembre, le ministre cède donc sur l'essentiel. Pourtant, ça risque de ne rien donner puisqu'il modifie le futur et non le passé... Les 1600 places qui avaient été accordées à 33 garderies privées dont les administrateurs ont versé 134 000 $ au PLQ depuis 2003 risquent de le hanter longtemps.

* * *

2003, justement. Vous souvenez-vous? Les CPE avaient été l'une des premières cibles, avec les syndicats, des attaques libérales. Officiellement, ça coûtait épouvantablement cher. Officieusement, les libéraux étaient incapables de faire confiance à une structure sans but lucratif, issue du mouvement communautaire. Trop public, trop socialisant à leur goût.

Depuis sept ans, le réseau s'est essentiellement développé avec des places en milieu familial et des garderies privées. Tant pis pour la qualité (l'immense majorité des plaintes viennent des garderies privées), l'économie en valait la chandelle. Sauf que le système est en train de péter dans la face des libéraux. Les femmes qui opèrent des garderies en milieu familial ont maintenant le droit de se syndiquer et le font à vitesse grand «V». Dans le privé se sont développés une corruption et un copinage politique dont on ignore l'ampleur mais qui contribuent grandement à plomber un gouvernement au bout du rouleau.

De l'autre bord, malgré la propagande, les parents ont défendu becs et ongles leurs CPE et les conditions de travail de celles qui s'occupent de leurs enfants jour après jour. Les éducatrices jouissent aujourd'hui d'un statut similaire à celui des infirmières dans l'opinion publique et sont l'un des rares groupes à pouvoir tout à la fois engager des moyens de pression, y compris la grève, sans perdre l'appui des gens.

Cela devrait être porteur d'enseignements pour l'avenir des services publics. Qui est assez fou pour croire qu'une introduction accrue du privé dans d'autres secteurs aurait des effets différents? Le public est par définition à but non lucratif, y introduire le profit c'est le dénaturer. Mais il faut aller plus loin. Le secteur public est bourré d'histoires d'horreur de gaspillage d'argent et de ressources humaines, d'aliénation des usager-e-s transformé-e-s en client-e-s (aussi bien traité-e-s que chez Bell!) ou en cobayes.

À contrario, les CPE, à qui on a autrefois reproché d'avoir des surplus accumulés (!), s'en sortent relativement bien. On ne peut pas les vendre ni faire d'argent avec. Rien n'interfère avec leur mission fondamentale à l'égard des enfants. Leur structure autonome et décentralisée, sans grande hiérarchie sociale, dans laquelle les parents et les travailleuses ont réellement du pouvoir, les met à l'abri de bien des tares du secteur public (sans être non plus une panacée).

Quand on aura fait tomber le gouvernement et qu'on démolira de fond en comble ce système pourri, il faudra se rappeler de l'histoire des garderies. Qui sait, on y trouvera peut-être l'inspiration pour un service public libertaire ?

Un peu de théorie: motion sur l'international de la CGA

Un texte théorique adopté récemment par nos camarades de la CGA, en France, pour alimenter la réflexion sur la question nationale...


Motion sur l'international
Motion adoptée lors du 4ème congrès de la Coordination des Groupes Anarchistes

Contre les frontières, contre le nationalisme


Notre opposition aux frontières et au nationalisme s'appuie sur plusieurs constats :

D'abord le rôle concret et réel que jouent les frontières, dans le dispositif du pouvoir actuel : fragmenter l'espace, délimiter les espaces de contrôle, empêcher la libre circulation des personnes, définir « l'autre », « l'étranger », et ainsi opposer, mettre en concurrence les travailleuses et les travailleurs, pour tenter de substituer à l'antagonisme de classe un antagonisme national. Les frontières sont la matérialisation de la domination d'un pouvoir sur un territoire, mais surtout, sur les êtres humains qui habitent ce territoire. Dans la période contemporaine, ce pouvoir exerçant le contrôle des corps et de la vie sociale sur un territoire, c'est l'État.

La forme la plus commune d'État, celle qui est du moins considérée largement comme « légitime » selon l'idéologie dominante, c'est l'État nation, qui repose sur l'idée que ce qui fonde la légitimité d'un État, c'est qu'il émane d'une nation donnée, et que toute nation a droit à l'autodétermination, à l'indépendance.

Cette auto-détermination et cette indépendance se matérialiseraient par la construction d'un Etat distinct, contrôlant le territoire correspondant au territoire historique sur lequel la nation s'est formée.

Dans la pratique, cette construction idéologique permet aux classes dirigeantes d'exercer leur contrôle sur une partie du territoire mondial, de mobiliser les classes populaires au service de leurs intérêts, dans un contexte de compétition internationale entre les différentes fractions de la bourgeoisie. Cette idéologie permet également de mobiliser les classes populaires dans des expéditions guerrières ou dans leur soutien.

La « nation », une construction historique et idéologique

Toute « nation » est une construction idéologique, qui repose sur la création d'une histoire commune, à partir de la sélection de faits historiques selon une grille permettant de créer une continuité et une unité historique factice d'une population donnée (la fameuse « communauté de destin »), qui écarte tous les faits historiques allant à l'encontre du mythe national.

La construction idéologique qu'est la nation repose sur la négation en dernière instance de toutes les différences, tous les antagonismes sur un territoire donné : négation de la pluralité des cultures, négation de la lutte des classe, négation des rapports de dominations et d'oppression.

La division de l'espace terrestre en États-nation est une construction historique allant de pair avec le développement historique du capitalisme et de l'État. Elle est l'outil que mobilisent les classes dirigeantes pour centraliser le pouvoir dans le cadre étatique : que la « souveraineté nationale » s'exprime par voie électorale ou soit auto-proclamée par un régime nationaliste, c'est sur ce socle idéologique que se forge la domination politique de l'État, et des classes dirigeantes qui le composent.

La Nation, quelle que soit la taille du territoire sur lequel elle prétend exister, est une construction idéologique uniformisatrice : cette uniformisation est en fait la domination d'une culture et d'une langue (écrasant les langues et les cultures populaires), et des intérêts de la bourgeoisie.

Ni uniformisation culturelle, ni « identité » culturelle imposée et exclusive


Nous refusons les logiques politiques nationalistes qui, prétendant s'appuyer sur la diversité des langues et des patrimoines culturels, construisent en réalité un mythe fondé sur la pureté et « l’autarcie culturelle » afin d’en faire un objet d’opposition entre les exploité-e-s.

De même, nous refusons les discours qui s'appuient sur le « relativisme culturel » ou la « tradition et l'identité culturelle ou nationale » pour justifier la domination car l'entraide, le refus de l'exploitation et de la domination est une tendance présente dans toutes les sociétés humaines et à toutes les époques : c'est notre culture « commune », universelle.

Il ne s'agit pas d'une parodie d'universalisme imposant les valeurs occidentales comme étant universelles. Au contraire, notre culture se fonde sur le constat de la réalité de la lutte menée par l’ensemble des exploité-e-s : de l'ouvrière chinoise au travailleur algérien, du paysan mexicain au prolétaire guinéen, des classes populaires de France à celles de Turquie...

La lutte contre l'uniformisation culturelle passe par la remise en cause de la nation, véritable machine destructrice de toute diversité culturelle, par le refus de toute culture imposée au nom de l'État. Ainsi, le fédéralisme libertaire nous paraît concilier la possibilité de l'existence de multiples cultures, de leur brassage, sans qu'une seule soit imposée aux individus par un pouvoir politique.

Notre anticolonialisme

Nous nous opposons aux logiques impérialistes coloniales et néo-coloniales, légitimant de fait les discours racistes , les opérations militaires, le pillage organisé des ressources naturelles par l'alliance entre bourgeoisies occidentales et leurs relais à la tête des États des « anciennes » colonies, en Afrique, Amérique latine, au Proche orient ou en Asie.

Quelle que soit l'opposition de façade qui existe entre les États occidentaux et la classe politique des « anciennes » colonies, celles-ci entretiennent des liens de dépendance mutuelle et de solidarité en dernière instance contre les populations exploitées.

Les luttes anticoloniales ont mené à un redéploiement de la structure de domination coloniale, qui s’est traduit par le passage d'un mode de domination direct, (coûteux pour la bourgeoisie en moyens militaires et sur le plan politique) à un mode de domination indirect, fondé sur le soutien ou sur la mise en place de classes dirigeantes « nationales », exerçant le pouvoir dans l'intérêt des anciennes métropoles. La mondialisation capitaliste a par ailleurs maintenu dans un état de dépendance politique les États devenus formellement indépendants sous la pression des luttes anticolonialistes.

L'indépendance « formelle » ne s'est donc pas traduite par une indépendance réelle : dans nombre d'anciennes colonies, les anciennes puissances coloniales conservent une présence militaire et placent à la tête de celles-ci des dirigeants servant leurs intérêts. Dans tous les cas, l'organisation capitaliste internationale maintient les populations de ces États dans une situation de domination économique.

L'illusion de la « libération nationale »

Cette situation doit amener à souligner l'illusion que constitue l'amalgame entre luttes dites « de libération nationale » et lutte anticoloniale. On peut faire le bilan de l'impasse créée par les approches de la lutte en terme de « libération nationale ».

D'abord parce qu'aucune « indépendance » n'est réellement possible dans le système capitaliste mondialisé, parce que celui-ci est fondé sur l'impérialisme, les fractions de la bourgeoisie dominante cherchant à s'approprier les ressources de la planète par tous les moyens.

Ensuite parce que la « libération nationale » enferme la lutte anticoloniale dans un cadre interclassiste, et place des classes dirigeantes en formation, dans une position de pouvoir en remplaçant formellement les colons, sans pour autant supprimer le rapport d'oppression coloniale et capitaliste.

La bourgeoisie coloniale occidentale a ainsi pu saisir la notion de « libération nationale » pour éviter une remise en cause radicale de l'ordre économique international, en trouvant dans les élites « indépendantistes » de nouvelles classes dirigeantes permettant de continuer, sous une autre forme, le rapport d'exploitation et d'oppression initiée lors de la période coloniale.

Le néo-colonialisme consiste justement à intégrer au système capitaliste la majorité des nouvelles classes dirigeantes des populations désignées auparavant comme « indigènes », tout en conservant une large part des rapports sociaux colonialistes fondés sur « l'indigénat »

Notre conception de la lutte anticoloniale est une lutte qui affirme et soutient le refus du système de domination raciste qu'est le système néo-colonial.

Dans le même temps, nous affirmons notre conviction que ce système ne reculera pas à travers la reproduction des structures étatiques, de la logique nationale, et du développement de structures capitalistes, parce que celles-ci ne peuvent garantir que le statu quo de la domination.

Nous refusons la volonté d'amalgamer luttes anticoloniales et « libérations nationales ». Car si nous constatons que les nécessaires luttes contre le système colonial se sont faites sous cet étendard, nous pensons qu'il convient d'en faire le bilan politique en séparant ce qui relève de la lutte émancipatrice (la légitime lutte et la légitime révolte des colonisés), de ce qui relève de la stratégie et des perspectives politiciennes.

C’est sur le terrain de la solidarité internationale des classes populaires et des exploité-e-s, et non sur la fiction interclassiste de la « libération nationale » que reculera le rapport d'exploitation (néo) colonialiste.

La CGA se place dans une perspective résolument internationaliste

Les phénomènes politiques ne peuvent se concevoir qu’à la seule échelle des États et territoires, mêmes s'ils ont des déclinaisons spécifiques selon les espaces territoriaux sur lesquels ils se développent.

Notre refus de la domination ne s'arrête pas aux frontières que nous impose l'État français. Bien au contraire nous nous reconnaissons dans les luttes populaires que mènent les opprimé-e-s et les exploité-e-s aux « quatre coins du globe ».

Notre internationalisme se concrétise chaque fois que nous faisons connaître localement les luttes des compagnons et compagnes anarchistes. L'expérience de la commune libertaire de Oaxaca depuis 2006, les tentatives de révolte d'une partie de la population en Grèce fin 2008, l'action des compagnons anarchistes contre le mur en Israël, sont quelques exemples du travail de relais et de soutien que nous avons pu mener au sein de la CGA.

Notre internationalisme se vit aussi au quotidien à travers notre investissement militant dans les luttes de sans-papiers en tentant d'insuffler, les mots d'ordre fédérateurs et internationalistes que sont la régularisation de tous les sans-papiers et la liberté de circulation et d'installation.

Solidarité internationale des travailleuses et travailleurs

A la fiction de la « Nation », nous opposons la solidarité internationale des travailleuses et travailleurs, des exploité-e-s, des dominé-e-s. Nous pensons que nos intérêts sont les mêmes au-delà des frontières, et que celles et ceux qui veulent nous faire croire le contraire ne servent en définitive que les intérêts des puissants, et aboutissent à la reproduction des rapports de dominations. Nous entendons, à la mesure de nos moyens, contribuer à la solidarité internationale des exploité-es, conscients qu'un coup porté contre l'un-e ou une partie d'entre nous est un coup porté contre toutes et tous.

Coordination des Groupes Anarchistes
texte adopté lors du 4ème Congrès,
les 3, 4 et 5 avril 2010

http://www.c-g-a.org/sites/default/files/motion_internationale_-congres_2010.pdf

jeudi 22 avril 2010

Un nouveau symbole pour la lutte

Photo repiquée du site du FRAPRU

La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, qui regroupe un peu plus d'une centaines d'organismes des mouvements syndicaux, communautaires, étudiants et féministes, a profité aujourd'hui d'une manifestation lors d'une allocution de Jean Charest, à Montréal, pour lancer un nouveau symbole dans la lutte contre le budget: la main rouge.

Le symbole se veut une illustration simple de la nouvelle campagne de la Coalition: «halte à Charest». L'utilisation du symbole peut se décliner de plusieurs façons. Cet après-midi, les protestataires ont tapissés de mains rouges [les leurs visiblement!] les murs de l’hôtel à l’intérieur duquel le premier ministre prononçait son allocution. On propose aussi d'utiliser massivement la main rouge dans les médias sociaux, comme photo de profil Face book par exemple, sur les pancartes dans les manifestations (...le premier mai par exemple!), comme graffiti, etc. (Source)

Fuck les cols rouges, vive la main rouge !

dimanche 11 avril 2010

[video] Manif d'une droite confuse

Fond musical: Arseniq33 - Tout doux mouton docile

Le 11 avril dernier, plusieurs milliers de personnes ont convergé vers Québec pour une grande manifestation contre le budget libéral. Officiellement non-partisane et citoyenne, la marche a été lourdement soutenue par certains médias de masse identifiés à la droite populiste (la station FM93, le Journal de Québec, TVA, etc.).

Résultat, une marche éminemment populaire mais intensément confuse politiquement (de l'extrême-droite à une certaine sociale-démocratie traditionnelle... voir plus à gauche encore). Cette marche témoigne autant de l'ampleur de la grogne anti-libérale que de l'incapacité d'une certaine gauche à rejoindre la grande masse du peuple dans la région de Québec. Il faut à ce chapitre louer l'effort, peut-être vain mais certainement louable, des gens du RÉPAC qui se sont pointés avec tracts et bannières pour parler aux gens et les inviter à la manifestation du Premier mai.



Le reportage audio: ReportageDroiteConfuse.mp3

Encercler le parlement

L'objectif de la manifestation, dont les organisateurs restent anonymes (il paraît qu'il y avait des gens d'affaires...), était d'encercler le Parlement, ce qui fut fait. Les gens étaient invités à amener des balais, pour faire le ménage. On en a vu en masse. Finalement, dans un geste que ne renieraient certainement pas les groupes communautaires, les gens ont jeté leur (dernière?) chemise au gouvernement.

Combien de monde?

Il est dur de dire combien il y avait de gens à la manif. À vue de nez, au moins 10 000, probablement 15 000 personnes. C'était très gros (surtout pour Québec). D'un média à l'autre les chiffres changent, ça va d'au moins 10 000 (Québec Hebdo) à des dizaines de milliers (Le Soleil). Ceci dit, LCN tombe dans le délire en parlant de «50 000 contribuables en colère».

Confusion politique

La motivation première des manifestant-e-s semble avoir été les hausses de taxe, tarifs et impôts divers du dernier budget. Un ton populiste, proche de ce qu'on a pu voir régulièrement ailleurs en Amérique du Nord, était omniprésent. L'État gaspille notre argent, avant de nous taxer davantage, il faut faire le ménage, etc. Les séries médiatiques, «Québec dans le rouge» (Quebecor) et autres «commission bouchard-parent» (FM93), qui ciblent les cas d'abus et de gaspillage alimentent ce ras-le-bol légitime. L'ennui, c'est que souvent toute dépense publique se trouve rejetée du revers de la main. Critiquer la bureaucratie, vouloir dégraisser et réduire la hiérarchie, mettre un holà aux subventions aux entreprises, d'accord. Par contre, appauvrir les employés de la base et couper dans les programmes sociaux, s'attaquer aux plus faibles, non merci.

Quand des élus aussi éloignés politiquement que Gérard Deltell (chef de l'ADQ, élu en banlieue de Québec) et Agnès Maltais (députée péquiste plutôt gauche caviar du centre-ville de Québec) se retrouvent dans la même marche, ça en dit long sur la confusion du message. «Même la gauche est ici aujourd'hui! Ça fait plaisir d'être dans la même «gang» pour une fois!», aurait lancé Agnès Maltais à l'animateur populiste Sylvain Bouchard du FM93 selon Le Soleil. Quand, en plus, l'un des porte-parole officiel déclare à la Presse canadienne que selon lui «les libéraux sacrifient les acquis sociaux du Québec» (il a parlé, positivement!, de la révolution tranquille dans son discours) et, au Soleil, qu'il envisage une journée de grève générale comme prochaine étape, on ne sait plus trop ce qu'il faut comprendre. Les gens sont en colère, certes, mais ça part dans tous les sens!

La gauche est où?

Le seul groupe de gauche visible durant la manifestation fut le RÉPAC (un regroupement de groupes d'éducation populaire). Installé sur le côté du trajet avec des bannières, les militant-e-s distribuaient des tracts appelant à la Manifestation du Premier mai. Les réactions à cette présence allaient vraiment dans toutes les directions, de la sympathie exubérante à la réprobation agressive. S'il y avait d'autres gauchistes, ils étaient dispersés dans la masse.

La triste réalité, c'est que la gauche au sens large, à part peut-être quelques syndicats du privé (et encore), ne rejoint pas «ces gens-là». Gauche sociale et droite populiste vivent dans des territoires sociaux, culturels et mêmes géographiques distincts. Le pire c'est que, tout bien considéré, une bonne partie de «la gauche» n'a rien à dire à «ces gens-là». Et c'est bien là le drame... Parce que, ne nous berçons pas d'illusions, c'est aussi (surtout!) ça le peuple (ou le prolétariat si vous préférez).

Dans les prochaines semaines il y aura une intense bataille des idées sur le sens à donner au budget et à notre colère. Il sera plus important que jamais de porter un discours clair et limpide, qui identifie à qui profite le crime, et qui pointe vers des solutions et des perspectives d'action. Bref, faut faire une analyse de classe et se lancer dans une vaste campagne d'information et de sensibilisation. Il faudrait quand même pas que ce soit juste le FM93 qui s'adresse au monde avec un discours «critique» !

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samedi 10 avril 2010

[vidéo] La messe basse des lucides


La messe des Lucides from CanalZap.tv on Vimeo.


Pause kit-kat. Cette vidéo, fruit de la collaboration entre la CSN et les Zapartistes, circule beaucoup. Si vous ne l'avez pas encore vu, ça vaut le coup.