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mardi 6 mars 2012

La philanthropie de pacotille de Quebecor

Quebecor est pas mal philanthrope dans la région de Québec ces temps-ci. Ça n'a rien à voir avec la générosité, mais tout à voir avec l'amphithéâtre.

Comme le fait remarquer le Soleil de ce matin, "Quebecor privilégie la culture, la jeunesse et l’éducation (...) les mêmes créneaux que Star Académie".

Mais doit-on s’extasier de ces piles de cash donné à de bonnes oeuvres, même si on sait que ce n'est pas fait par altruisme?

Faisons une petite expérience.

Le don de Pédaleau
Il y a quelques semaines, Quebecor a fait un don de 500 000 $ au Petit Séminaire de Québec. "Une générosité remarquable qu’il faut souligner", souligne le débonnaire François Bourque.

En 2007, le chiffre d’affaires de Quebecor était de 9,822 milliards (source). Aujourd'hui, ça doit avoir largement dépassé le cap du 10 milliards. Arrondissons à 10. On se chamaillera pas pour ce qui n'est qu'un poignée de petit change pour PKP.

Le don représenterait donc 0,005% du chiffre annuel de Quebecor.

Le don du citoyen lambda
Ok mettons qu'un citoyen lambda achète une carte de membre de CKIA à 20$ parce qu'il est solidaire. Un don passé inaperçu par les chroniqueurs de la vieille capitale.

En 2008 le revenu après impôt des personnes seules au Canada était de 24 900$ (source).

Le don représenterait donc 0,08% du revenu de notre bonhomme lambada.

Toute proportion gardée, cette personne fait un don 16 fois plus important que l'empereur Pédaleau.

Malgré tout Labeaume ne viendra pas l'applaudir, il n'aura pas d'article dans le journul et il n'aura pas accès à de juteux crédits d’impôts.

Alors, Quebecor, généreux?

Ce petit test était inspiré d'une chronique de l'IRIS intitulée Inégalités: Les milliardaires canadiens.

mercredi 28 décembre 2011

Bonne année les pauvres!

J'espère que vous êtes fiers d'appartenir à la classe populaire. Notre classe est majoritaire et ne cesse de grossir en nombre jour après jour.

Cette année devrait voir une nouvelle cohorte basculée dans la pauvreté gracias aux mesures régressives du gouvernement. Plusieurs d'entre elles deviennent effectives dès le nouvel an.

Palette non-exhaustive du florilège de notre appauvrissement

+15% droits de scolarité
+200$ pour la contribution santé
+1% de TVQ
+2,4% des taxes municipales en moyenne à Québec +3,7% à Lévis
+2,8% pour le transport en commun
+++ essence et estricité (+1,7%)

Et on ne parle même pas de l'explosion du prix des loyers due à la pénurie du logement. 2012 sera une année fertile en pauvres.

Ce sont au total 2,5 milliards qui seront assumés cette année par les Québécois. Et pas n'importe quels. Puisque ces tarifs sont régressifs, ce sont les pauvres qui paieront.

Vous en avez plein le cul aussi? Passons à l'action!
Passez une bonne nouvelle année, malgré notre appauvrissement, malgré la situation environnementale catastrophique, malgré la médiocrité politique québécoise et malgré François L'égout.

jeudi 8 décembre 2011

Manif contre l'accord de libre-échange avec l'Europe: Tout baigne pour l'élite

Les accords de libre-échanges sont honteux. Fortement maculés de la semence néo-libérale, ils visent essentiellement à mettre en vente les services publics et les ressources naturelles à des intérêts privés. Disons le carrément, ces traités sont des crimes odieux.

jeudi 6 octobre 2011

Hausses de tarif, vous dites?

Le système néolibéral présentement au pouvoir ne cesse de s’attaquer au filet social. Laissez-moi trouver inacceptable que ce soit toujours les copains du parti, les riches et autres magouilleurs qui soient toujours amortis. Vous et moi, citoyens comme tout autre, tomberont lamentablement entre les mailles du filet. Permettez-moi de m’enrager. Permettez-vous de rager.

Voyons comment notre cher gouvernement, celui qui nous coûte cher, oui, nous gouverne :

Bien que l’éducation soit sur tous les fronts présentement, n’oublions pas toutes les autres hausses de frais que nous impose notre gouvernement provincial : taxe santé, coût de l’hydroélectricité, TVQ, services de garde… Il faut aussi tenir compte que toutes ces mesures favorisent toujours les mieux nantis. Ces hausses ne tiennent pas compte du revenu de chacun. Il n’y a aucun palier d’imposition, un taux fixe est établi et est/sera le même pour tous. Ce qui, en somme, contribue encore à enrichir les riches et à appauvrir les plus pauvres.

Bilan rapide des hausses

Frais de scolarité : Hausse de 325$ par année, il en coûtera 5329$ par année pour étudier.

Taxe santé : 100$ cette année, pour grimper à 200$ l’an prochain, donc environ 945 millions pour l’État.

Hydro-Québec : augmentation de 1,7% des tarifs à partir du 1er avril 2012.

TVQ : grimpera à un taux de 9,5% à compter du 1er janvier 2012.

Services de garde : de 7 à 10$ par jour.

Le gouvernement nous pousse vers une marchandisation pure des services publics qui nous sont offerts.

« Pour un ménage du 2e quintile (24 410 $ en revenus annuels), la révolution tarifaire représente une augmentation de 17,98 % des tarifs à payer vis-à-vis de ses revenus si l’un de ses membres va à l’université et de 7,45 % s’il envoie un enfant en service de garde.

À l’opposé, pour un ménage du 5e quintile (194 500 $ en revenus annuels), la révolution tarifaire ne représente qu’une augmentation de 2,40 % des tarifs à payer par rapport à ses revenus si l’un de ses membres va à l’université et de 1,08 % s’il envoie un enfant en service de garde. » IRIS, La révolution tarifaire au Québec, octobre 2010.

lundi 26 septembre 2011

L'IRIS vous parle (...de mal-financement des universités)

L'IRIS, le sympathique Institut de recherche et d'information socio-économique, se lance aujourd'hui dans le web 2.0. Capsule vidéo, blogue, twitter, tout y est pour contourner le silence médiatique qui entoure les travaux de l'Institut. Ça devrait être utile pour armer les mouvements sociaux dans la lutte contre les politiques d'austérité. Voici le communiqué de lancement et la première capsule vidéo.



Par Simon Tremblay-Pepin
L’IRIS lance aujourd’hui à la fois son blogue, son compte twitter et une série de vidéos sur la hausse des frais de scolarité. En diversifiant nos façons de communiquer, nous croyons pouvoir rejoindre un plus large public. Souvent un petit billet de blog se lit mieux qu’une note socio-économique, parfois une capsule vidéo convainc plus aisément qu’une étude. 
Pour les neuf prochains lundi, vous trouverez donc ici des capsules qui s’attaquent aux mythes entourant la hausse des droits de scolarité universitaires. Largement inspirées de notre brochure sur la question, ces vidéos permettent à mon collègue Eric Martin et à moi-même de donner l’essentiel des arguments en deux minutes.
Pour cette entrée en matière, Eric s’attaque au premier argument des défenseurs de la hausse : le sous-financement universitaire. Non seulement il démonte l’idée selon laquelle nos universités seraient pauvres, mais en plus il souligne à quel point c’est l’attribution des ressources à l’intérieur même des université qui pose problème.
L’argument du sous-financement est la justification maîtresse derrière la hausse. Elle a été mise de l’avant par la CRÉPUQ dans son rapport Urgence d’agir pour les universités qui a ensuite été repris par le gouvernement et les médias. Sans cette idée-force de sous-financement une hausse aussi brutale devient injustifiable. Il est donc essentiel d’en comprendre les tenants et aboutissants.

dimanche 25 septembre 2011

Rapport Duchesneau-nono

Un vaste système de corruption enfourné dans tous les orifices du système. Des millions de dollars gaspillés sur les yachts d'hommes d'affaires maffieux. Un train express entre les coffres des firmes d'ingénieurs et le financement des partis politiques. Le ministère des transports: un nique à corruption.

jeudi 20 mai 2010

Rapport de l'IRIS: L'écart se creuse

Vous êtes pauvre? Les gens changent de trottoir lorsqu'ils vous voient avec vos cheveux gras et des retailles de toasts sur votre gilet? Vous vivez dans un logement insalubre ou pousse tellement de champignons que l'on pourrait y tourner une nouvelle saison des Schtroumpfs?

Consolez-vous, vous faites partie d'une classe en pleine progression depuis 40 ans. La classe inférieure, il va sans dire. C'est du moins ce qu'à analyser l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS), dans un rapport intitulé "Qui s’enrichit, qui s’appauvrit - 1976-2006".

Vous vomissez vos poumons parce que vous n'avez pas les moyens de vous payer ces médicaments qui soulageraient votre calvaire? Cessez votre égoïsme. Réjouissez-vous plutôt à l'idée que la tranche de la population gagnant plus de 120,000$ par année a connu une augmentation substantielle de ses revenus de 24% en 40 ans. De quoi vous égayer un peu entre deux crises de tuberculose.


Quelques conclusions du rapport
- l’économie de la province a progressé de 71% entre 1976 et 2006, mais toutes leurs familles n’en ont pas bénéficié. La majorité des revenus ont été aux 10% les plus riches, alors que les 70% les plus pauvres ont vu se réduire leur part de l’assiette économique.

- Les familles québécoises travaillent, en moyenne, 321 heures de plus par an qu’en 1996, soit l’équivalent de huit semaines de plus de travail à temps plein. La majorité de ce temps de travail supplémentaire est effectuée par les familles appartenant à la moitié inférieure de l’échelle des revenus.

- Les 50% de familles les plus riches ont bénéficié de revenus plus élevés en regard de leurs prédécesseurs — seulement 5% de plus pour le sixième décile, mais une hausse substantielle de 24% pour le décile le plus élevé. Ces 10% de familles les plus riches ont connu la hausse de revenus la plus importante — et de loin — de tous les autres déciles de familles avec enfants, en comparaison avec la génération précédente.

Vous pouvez consulter tous les résultats du rapport en ligne sur iris-recherche.qc.ca

jeudi 1 avril 2010

15 000 personnes contre le budget à Montréal



Le 1er avril 2010 quelques 15 000 personnes ont envahi le quartier des affaires à Montréal à l'appel de plus de 95 organisations syndicales, populaires, féministes et étudiantes. Première étape d'une riposte unitaire contre le budget libéral? Seul l'avenir le dira. En tout cas, c'était une belle manif de type grande procession populaire, très diversifiée, unitaire et combative (au moins au niveau du discours...).

==> Notre photo-reportage

Texte du tract diffusé par l'UCL

Contre les privatisations et les hausses de tarifs :
SEULE LA LUTTE PAIE !


On le sait maintenant, le budget déposé le 30 mars par le ministre Bachand introduit une foule de mesures toutes plus régressives les unes que les autres. Quʼon songe seulement à lʼinstauration de nouveaux frais en santé ou lʼaugmentation rapide de la taxe de vente (TVQ). Les riches sʼen tireront assez bien, comme dʼhabitude. Rien dans ce budget ne remet en question leurs privilèges et leurs petites combines pour planquer leur fric à lʼabri de lʼimpôt. Une fois de plus, cʼest à nous quʼon exigera des sacrifi ces. Ça suffit!

Le pire est à venir


Dʼautres mesures, encore plus inquiétantes, sont annoncées dans ce budget et arriveront plus tard : facturation des soins de santé en fonction de lʼutilisation, nouvelle hausse des frais de scolarité dès 2012, augmentation marquée des tarifs dʼhydro-électricité à partir de 2014 (3,7% par année jusquʼen 2018). Nous ne sommes donc pas arrivé-e-s au bout du tunnel, dʼautant plus que rien ne garantit que le gouvernement nʼajoutera pas dʼautres hausses de tarifs à cette liste.

Ce budget sur mesure pour les grandes entreprises et la classe dominante, directement inspiré par lʼidéologie néolibérale, annonce également des réductions majeures dans les services publics (coupures de 15,4 milliards $ en quatre ans). Pendant quʼon nous demande de nous serrer la ceinture et de payer davantage pour des services publics réduits, le gouvernement allège encore le fardeau fiscal des entreprises, une mesure qui coûtera 729 millions $ en 2010. Au terme de lʼexercice budgétaire, lʼeffort demandé aux entreprises sera quatre fois moins important que celui exigé aux « contribuables ». Ainsi, les papetières et les alumineries, deux secteurs industriels particulièrement énergivores, seront épargnées des hausses de tarifs dʼélectricité projetées par le gouvernement. Et on continue de nous parler
dʼéquité et de justice?

La crise du capitalisme sur le dos des classes populaires


En augmentant les tarifs et en introduisant au cours des prochaines années un soi-disant « ticket modérateur » dans le système de santé, le gouvernement libéral sʼajuste à la crise économique mondiale. Il tente de redresser le budget de lʼÉtat en pigeant dʼabord dans nos poches. Évidemment, pas question de toucher aux avantages accordés aux riches. On connaît la chanson : si on taxe davantage les entreprises, elles vont déménager ailleurs. Comme salarié-e-s, nous sommes pris en otage par les rouages dʼune économie où le Capital fait sa loi. LʼÉtat, en fidèle complice du privé, accompli la job de bras en rejetant sur le dos de la population le fardeau du défi cit généré par la crise du système capitaliste.

Redistribuer la richesse, amorcer la riposte


Une fiscalité, même plus « progressive », ne règlera pas fondamentalement le partage inégal de la richesse dans notre société. Ultimement, pour régler définitivement ce problème, nous devrons reprendre la richesse que les patrons et les dirigeants nous ont volé. Il faut envisager les moyens de se libérer collectivement, une fois pour toute, de la domination capitaliste par la reprise en main de nos lieux de travail et lʼautogestion des moyens de production. La véritable justice sociale ne peut se résumer à un crédit dʼimpôt, même « solidaire » : elle doit passer par lʼégalité économique et sociale.

Dans lʼimmédiat, nous devons nous battre ensemble, au coude à coude, pour mettre en échec ce gouvernement. Nous pouvons faire reculer les libéraux, tout particulièrement au niveau des mesures annoncées à moyen terme. Il y a un ras-le-bol populaire contre ce gouvernement et ses magouilles. Mais pour y arriver, il faut un vaste mouvement, unitaire et combatif, prêt à engager le bras de fer avec lʼÉtat, comme ce fut le cas en 2003 (mouvement syndical) et en 2005 (mouvement étudiant). Il faut aussi apprendre de nos erreurs, notamment en ne laissant pas les directions syndicales mettre de côté les mots dʼordre et les initiatives plus radicales (notamment la perspective dʼune grève générale). Ce nʼest pas avec le dialogue et la concertation que nous arriverons à faire plier le gouvernement, mais par la création dʼun rapport de force. En déposant ce budget, le gouvernement nous déclare la guerre.
Depuis toujours, lʼÉtat a choisi son camp dans la lutte des classes. Il est temps de construire le nôtre.

La manifestation du 1er avril est un pas important dans cette direction, mais la mobilisation doit se poursuivre. Travailleurs, travailleuses, étudiantes, étudiants, retraité-e-s ou sans-emplois : nous sommes tous et toutes attaqué-e-s par ces politiques anti-sociales. Et cʼest ensemble quʼil faut riposter.

mardi 30 mars 2010

Budget 2010: Une déclaration de guerre

Si les symboles valent encore quelque chose, en voici tout un: il n'y a que le Conseil du patronat pour appuyer dans son ensemble le budget déposé aujourd'hui à Québec. Toutes les autres organisations de la société civile, incluant la fédération des PME (!), le dénoncent. Il y a bien quelques communiqués positifs saluant telle ou telle mesure mais globalement c'est négatif. Et il y a de quoi, ce budget est une véritable déclaration de guerre.

Un point de vue anarchiste
Version courte...

Nos camarades du Collectif de Montréal de l'Union communiste libertaire (UCL) ont engagé une équipe spécialisée en économie politique afin de décortiquer, analyser et résumer, rien que pour vous, les tenants et aboutissants du plan financier de l'État.

Leurs spécialistes se sont donc tappé, aujourd'hui, les quatre-cent-quelques pages du budget afin d'en dresser une synthèse fidèle. Voici donc les grandes lignes de ce fameux budget, en version abrégée:



* * * * *

Un point de vue anarchiste

Version (un peu plus) longue...

Dans ce budget, tout le monde passe à la caisse. Chaque année, le gouvernement va venir nous chercher de plus en plus d'argent dans nos poches. À la fin, en 2014, l'État va nous prendre 3,5 milliards $ de plus par an. L'ennui c'est que le gouvernement a choisi de le faire en s'attaquant au peuple et en épargnant l'élite et les compagnies.

Les moyens de le faire sont nombreux. Le gouvernement prévoit d'abord nous saigner en augmentant la TVQ de 1% cette année, 1% l'an prochain. S'il l'avait fait au moment même où le gouvernement fédéral la baissait, ça n'aurait pas vraiment eu d'impact. Mais maintenant il est trop tard, les prix ont été réajusté, les commerçants se sont pris leur cote depuis longtemps et la hausse sera tout simplement refilées aux consommateurs. Entre autres joyeusetés, on annonce également une hausse d'hydro, l'introduction d'une taxe santé uniforme et d'un ticket modérateur, des hausses de frais de scolarité, de la taxe sur l'essence, etc. À noter qu'on ne touche ni à l'impôt des particuliers, ni à celui des compagnies...

Injustice sociale

Au Québec, l'élite économique (le 1% de la population au top de la pyramide) pèse 9% de la rémunération totale. Comme si ce n'était pas suffisant, le jeu des déductions fiscales font que leur revenu est moins imposé que celui de la classe moyenne (29% vs 39%). Plutôt que de leur refiler au minimum 9% de la facture, voir plus, le gouvernement, en choisissant la voie des tarifs et des taxes uniformes, a grossièrement décidé de leur en refiler à peu près leur poids démographique. C'est essentiellement la soit-disant classe moyenne, le monde ordinaire donc, qui va payer la facture. Selon un calcul de Rue Frontenac, une famille de deux adultes et deux enfants, dont le revenu sera de 60 000 dollars, paiera 1 044 $ en taxes et tarifs en 2013.

Une déclaration de guerre qui appelle une riposte

Le budget du Québec est une déclaration de guerre. Un budget de lutte classe qui accroît l'écart des revenus en faveur des riches. Comme on pouvait s'y attendre, ils nous font payer leur crise. Il faut riposter. Ça commence jeudi le 1er avril à Montréal! Rendez-vous à 13h00, au Carré Phillips (métro McGill), pour une grande manifestation nationale. Des bus partent de différentes régions du Québec, informez-vous auprès des associations étudiantes ou des groupes populaire de votre coin (à Québec composez le 418-523-4158).

La riposte est nécessaire et il est heureux que pour une fois les mouvements sociaux aient plus ou moins réussi à s'unir au delà de leurs différences et de leurs luttes spécifiques. C'est un pas dans la bonne direction. Nous aurions bien besoin d'un «tous ensemble» à la française et d'une grève générale. Pour s'en approcher, il faudra développer un mouvement anticapitaliste combatif et une gauche libertaire cohérente, c'est-à-dire révolutionnaire.

jeudi 18 mars 2010

Desjardins, la crise et l'équité salariale

La crise est belle et bien terminée pour le mouvement Desjardins. Pour bien marquer le coup, les médias nous apprenaient que le salaire de la présidente et chef de la direction du Mouvement Desjardins, Monique Leroux, a plus que doublé en 2009, atteignant 1,56 million $.

Dans une logique libérale, le salaire de la grande patronne de la coopérative financière, qui comprend un salaire de base de 851 367 $ et une «prime d'intéressement» de 706 234 $, est sans doute justifié dans la mesure où Desjardins annonce des «excédents avant ristournes» de 1,08 milliards $ en 2009.

Il n'empêche, 1,56 millions $, ça commence à faire beaucoup d'argent! Et pourtant... C'est moins que les 1,64 millions $ qu'a touché Alban D'Amours, le prédécesseur masculin de Madame Leroux, en 2007. C'est également moins que ce qu'ont touché en 2009 Louis Vachon (6,15 million $) et Réjean Robitaille (1,94 millions $), respectivement patrons de la Banque Nationale et de la Banque Laurentienne. Deux banques pourtant plus petites que Desjardins. (source)

Cette «injustice» a fait pondre un communiqué ironique à l'un des syndicats du mouvement Desjardins. Constatant que «le niveau de sa rémunération est nettement inférieur à celui de ses prédécesseurs et à celui des présidents d'autres institutions financières», la section locale 575 du SEPB dit «s'attendre à ce que Madame Leroux se sente plus interpelée par le dossier d'équité salariale actuellement en cours pour les employées de son entreprise puisqu'elle semble elle-même être victime de discrimination salariale».

«Nous sommes donc heureuses d'apprendre que le mouvement Desjardins a enregistré pour la dernière année des excédents record de 1,08 milliard ce qui nous permet de croire que nous obtiendrons finalement cette année, le règlement tant attendu du dossier d'équité salariale. Il est important de rappeler que ce dossier a été amorcé il y a déjà plus de 10 ans» ont déclarée les dirigeantes du syndicat, qui représente 3500 membres, à 85% des femmes, travaillant pour Desjardins.

Pour le syndicat, «il existe actuellement un problème important de rémunération chez Desjardins: un sérieux écart sépare les hauts dirigeants du mouvement de leurs employées». Le moins que l'on puisse dire c'est qu'à ce chapitre rien ne distingue la coopérative financière du reste de l'économie capitaliste... (source)

samedi 13 février 2010

Dico anticapitaliste : Qu’est-ce que “la décroissance” ?

Lors d’une conférence à Paris le 22 mai 2008, le député vert Yves Cochet affirmait : « On n’a pas à choisir si l’on est pour ou contre la décroissance, elle est inéluctable, elle arrivera qu’on le veuille ou non. » Il faisait là de la décroissance un synonyme de restriction, volontaire ou non.

Bien sûr, il faut rompre avec le dogme de la « croissance pour la croissance » : elle est une des causes principales de la crise économique, écologique et sociale qui met à mal la planète et l’humanité ; elle est un pilier indispensable au maintien d’une société inégalitaire.

Mais on ne peut laisser penser que nous souhaitons des restrictions, quand les besoins vitaux d’une partie importante de l’humanité – dans les pays du Sud, mais aussi en Occident – ne sont pas satisfaits.

Les seules statistiques disponibles sur les émissions de CO2 sont par pays ou par région. Elles ne permettent en rien d’appréhender l’empreinte écologique de chaque classe sociale. Ce n’est hélas pas une surprise.

La décroissance, ce doit être avant tout la décroissance des activités socialement inutiles et parasitaires. Il faut supprimer les productions de luxe réalisées « pour les besoins » des classes possédantes ; éliminer les secteurs économiques parasites liés à la domination idéologique, à la répression d’État et à la défense de la propriété capitaliste (publicité et propagande, armée, système pénitentiaire, économie sécuritaire…). Il faut coordonner les activités sociales vitales (eau, énergie, transport, santé, éducation, télécommunication…) dans un service public universel qui permettrait – entre autres – un système de transport en commun généralisé et la quasi-élimination du transport individuel en voiture. Il faut parvenir à la souveraineté alimentaire pour chaque peuple, en développant les cultures vitales au détriment des cultures d’exportation, et en refusant les OGM et les pesticides pour casser la domination des multinationales agro-industrielles.

Il faut réduire drastiquement le transport de marchandises, en relocalisant les industries.

Bref, il faut faire décroître toutes les activités inutiles que le capitalisme, emporté dans sa logique irrationnelle, a hypertrophiées. Et on s’apercevra que, ce faisant, on satisfera mieux les besoins de la grande majorité de la population… sans doute au détriment d’une minorité ulra-riche, qui devra bien se plier devant l’intérêt général.

Les solutions individuelles pour consommer moins voire autoproduire permettent d’agir à la marge sur l’effet de serre. Mais la « simplicité volontaire » prônée par certains « objecteurs de croissance » ne doit pas faire illusion. Il n’y aura pas de solution à la crise écologique sans rupture avec le capitalisme.


Texte de Jacques Dubart, extrait du numéro 190 d'Alternative libertaire.

jeudi 21 janvier 2010

Forum sur l'économie: Faisons payer les pauvres!


Jean Charest, les élites économiques, les associations patronales et les grosses centrales syndicales se réunissent en ce moment à Lévis pour discuter de l'avenir économique du Québec. Mine de rien, il se joue là une importante bataille idéologique dont l'enjeu est un transfert massif de richesse du bas vers le haut. L'objectif libéral du déficit zéro est mis a mal par la crise économique et on cherche comment retrouver l'équilibre budgétaire à tout prix (et éventuellement commencer à rembourser la dette). Pour les élites les solutions ne manquent pas: hausse des tarifs d'électricité, hausse des taxes, réduction des investissements dans les services sociaux et accélération des privatisations. En d'autres mots, les élites veulent nous faire payer leur crise.

Quelques points de réflexion

Premièrement; la dette c'est pas si pire que ça. Elle a été gonflée artificiellement très souvent par des déplacements de virgules pour faire peur aux gens.
En 1997, lors de la politique du déficit zéro de Lucien Bouchard, la dette a explosé de plusieurs milliards en un jour parce qu'on s'est mis à comptabiliser des dettes qui autrefois n'entrait pas dans le «périmètre comptable» du gouvernement (par exemple les dettes et déficits des hôpitaux).

Incidemment ça servait plutôt bien l'agenda néo-libéral.

Gaétan Breton en parle abondamment dans son bouquin 'La dette, règlement de compte', dont une entrevue est disponible ici.

Deuxièmement; «faisons payer les pauvres» est le leitmotiv du gouvernement. Les hausses de tarifs ne prennent pas en compte la capacité de payer des gens. C'est-à-dire que les gens qui bossent au salaire minimum: la caissière, l'employé du club vidéo, la serveuse de restaurant, le chômeur, vont devoir payer les mêmes hausses que le notaire. Et sur un salaire de merde, ce genre d'augmentation fait une grosse différence sur le budget familial.

L'Institut Économique de Montréal, le groupe d'idéologue de droite ayant une large visibilité dans les médias traditionnels, est champion dans les tactiques visant à faire payer les pauvres. Ceux-ci ont même proposés de vendre Hydro-Québec. Excellente idée, mais attendez-vous à payer trois fois le prix que vous payez actuellement!

Le Québec se dirige vers une fiscalité de plus en plus régressive. On baisse les impôts mais on monte les taxes. On ne prend plus en compte la capacité des gens de payer. Une belle façon de creuser les inégalités sans en avoir l'air.

Troisièmement; Il ne faut pas se laisser berner par les gros chiffres qui font peur. Les budgets ne prennent jamais en compte tous les actifs. Un hôpital, une route, une école, les connaissances acquises sont des actifs créateurs de valeur. Pourtant, aucun budget ne les comptabilisent. On est donc plus riche que ce que les élites veulent nous faire croire.

Il faut chercher l'argent ou il est:
- Juste au Québec, chaque année on comptabilise 7 milliards en évasion fiscale. Ça c'est votre notaire, votre politicien ou votre patron qui planque son cash aux Barbades. Ce sont les mêmes qui se réjouissent des baisses d'impôts. Sachant que chaque hausse d'un point de TVQ rapporte 1,25 milliards, y'a de quoi réfléchir a la pertinence des propos du ministre des Finances Bachand qui envisage une augmentation de deux points.

- On peut planquer 21,000$ par année dans les REER. C'est bien beau mais qui peut se permettre de payer ce montant? Qui en profite croyez-vous?

- Ajouter un palier d'imposition. Il y en avait 5 dans les années 80, maintenant on en a 3. Il faut que les riches soient imposés davantage. Cette avenue n'est même pas envisagée par le gouvernement. Ainsi, tout le monde devrait faire sa part sauf ceux et celles qui en ont les moyens. Pourquoi? Parce que, contrairement aux taxes et aux tarifs, hausser les impôts des riches serait mauvais pour l'économie...

Mais tout ça visiblement ça doit pas être important puisqu'on en parle pas dans les médias traditionnels. Tout comme on ne parle pas de la possibilité d'imposer à 100% les gains de capital (comme on le fait pour les salaires), d'arrêter de subventionner les grandes industries polluantes en leur vendant l'électricité à perte ou d'augmenter les redevances des compagnies minières et forestières...

Pour en apprendre plus sur les revendications de la Coalition opposée à la tarification et la privatisation des services publics: frapru.qc.ca

mercredi 2 décembre 2009

L’arnaque olympique

Des membres du Collectif anarchiste La Nuit vont se joindre aux camarades de «Flamme Québec» pour le rassemblement de ce soir. Voici le texte du tract que nous allons diffuser aux passant-e-s.

Du 12 au 28 février prochain, la ville de Vancouver aura «l’honneur» d’accueillir les Jeux Olympiques d’hiver. Alors que l’on se rapproche de l’événement, une pression de plus en plus forte s’exerce sur celles et ceux qui tentent de faire valoir un autre point de vue sur ces Jeux. Harcèlement policier, arrestations « préventives », visite de courtoisie du SCRS chez des militants et des militantes : tout est bon pour justifier le budget gigantesque (près d’un milliard de dollars!) que les divers paliers de gouvernement ont investi pour assurer la « sécurité » et le bon déroulement du cirque olympique.

Pourquoi investir autant d’argent dans ces dispositifs policiers? Sans doute pour faire taire l’opposition de plus en plus farouche qui s’élève contre la tenue de cet événement. Comme l’explique le Réseau de résistance aux Olympiques, les Jeux n’ont rien à voir avec la promotion de la paix et de l’humanisme. Ils sont d’abord et avant tout une entreprise multinationale générant des milliards de dollars en retombées économiques pour les promoteurs immobiliers, l’industrie touristique et les médias de masse. Les Jeux permettent également d’engraisser une vaste bureaucratie, regroupée au sein du Comité international olympique (CIO), dont la corruption à tous les échelons est notoire.

Bien sûr, il faut remettre en question le fait que des multinationales comme McDonalds ou Coca-Cola profitent des Olympiques pour mousser leur image de marque, pour tenter de faire oublier leurs coups tordus (1) et de nous convaincre qu’on peut manger leur « junk » tout en restant pétant de santé. Cette association avec de grandes entreprises n’est pas nouvelle en soi, comme le souligne candidement le CIO sur son site internet : « Depuis sa fondation en 1894, le Mouvement olympique a été dépendant des partenariats avec la communauté des affaires afin de faire connaître les Jeux Olympiques et de soutenir les athlètes olympiques. Aujourd’hui, les partenaires marketing font partie intégrante de la famille olympique. »

Retombées : pas que du positif

La commercialisation à outrance du sport-spectacle ne doit pas nous faire oublier l’essentiel. Plus fondamentalement, la présence des Jeux Olympiques dans une communauté signifie généralement de gros problèmes pour les classes populaires qui ont le malheur de vivre à proximité. C’est ce que de nombreux groupes autochtones sur la Côte Ouest ont rapidement compris en dénonçant l’organisation des Jeux Olympiques sur leurs terres ancestrales, notamment à cause de l’impact désastreux de l’industrie touristique (tout particulièrement les centres de ski) sur les milieux naturels. À Vancouver, le centre-ville a fait l’objet d’un nettoyage social en règle, la police s’acharnant particulièrement sur les populations «indésirables» (itinérant-e-s, marginaux et prostitué-e-s) pour faire de la place aux touristes et à l’establishment sportif, politique et économique. Pendant que la police s’attaque aux sans-voix et aux sans-droits, elle ferme les yeux sur l’important trafic sexuel qui accompagne tous les grands événements sportifs à l’échelle internationale.

Faut-il à notre tour s’inquiéter du fait que nos élites locales proposent de se lancer dans la course pour obtenir la présentation des Jeux Olympiques d’hiver d’ici 2030? Nous pensons que oui. Les Olympiques sont une manne pour les capitalistes qui, à Québec, ont besoin d’une offre constante de grands événements culturels et sportifs pour maintenir à flot leur business. Louer des chambres, vendre de la marchandise, remplir des restaurants, construire des infrastructures, entretenir le verni lustré de Québec comme carte-postale tout en chassant les pauvres des derniers quartiers populaires du centre-ville. Tout cela financé par de l’argent public (plus de 6 milliards de dollars dans le cas de Vancouver!), sans lequel aucune ville ne peut aspirer à être sélectionnée pour tenir les Jeux. Des gens se poseront la question : en quoi tout cela est-il négatif? Après tout, ça fait rouler l’économie, non? Le problème est le suivant: en dépossèdant les habitants de leur ville et en attaquant nos droits collectifs, la classe politique prends des décisions qui ne profitent véritablement qu’au secteur privé (ex : construire un nouveau colisée au lieu de fermer définitivement l’incinérateur de Québec, qui empoisonne littéralement le quartier Limoilou). On se balance des conséquences sociales et écologiques au nom du prestige associé à la tenue de l’événement.

Les Olympiques sont l’arnaque par excellence, en permettant le transfert massif de fonds gouvernementaux vers les poches des capitalistes, tout cela au nom des vertus proverbiales du sport pour notre belle jeunesse. Ils servent aussi d’excuse pour nous expulser des quartiers où nous habitons, afin de laisser le champ libre aux promoteurs en tout genre. Les Jeux mettent l’activité sportive au service d’intérêts économiques et politiques qui n’ont rien à voir avec le soi-disant idéal olympique («l’important, c’est de participer»). Comme le disait Pierre de Coubertin: « La première caractéristique essentielle de l’olympisme ancien aussi bien que de l’olympisme moderne, c’est d’être une religion. En ciselant son corps par l’exercice comme le fait un sculpteur d’une statue, l’athlète antique honorait les dieux. En faisant de même, l’athlète moderne exalte sa patrie, sa race, son drapeau. » Les Olympiques symbolisent aujourd’hui ce qui tue justement l’activité sportive: le chauvinisme, la marchandisation, l’élitisme, le culte de la performance à tout prix.

La farce a assez duré : à Québec comme ailleurs, allumons la flamme de la résistance!



Note :
1) Pour ces deux entreprises, on n’a qu’à penser à leur politique ouvertement anti-syndicale, allant jusqu’à l’assassinat pur et simple de travailleurs (dans le cas de Coca-Cola, en Colombie notamment).

samedi 17 novembre 2007

C'est la logique du marché

Si j'en crois Le Soleil, les producteurs de patates, de maïs et de pommes sont dans la merde. Ils devront avoir recours aux compensations de «l'Assurance stabilisation des revenus agricoles» cette année. Le mauvais temps ou une épidémie aurait-il gâté les récoltes? Que nenni, c'est plutôt le contraire: les récoltes ont été trop bonnes! Résultat l'offre dépasse la demande, entrainant une chute de prix. Le ridicule est tel que la tonne de maïs s'écoule actuellement à 140$, alors que le prix coutant est d'à peu près 180$. Donc, si je comprend bien, les producteurs doivent avoir des compensations quand ça va mal et quand ça va bien. C'est sans doute ce qu'on appelle la logique du marché, un système hautement rationnel et performant comme chacun sait. En passant, j'ai aussi appris dans le journal que pour chaque dollar que les agriculteurs mettent dans «l'Assurance stabilisation des revenus agricoles», l'État en met deux. Ayons une petite pensée pour les paysans ruinés des économies du sud qu'on «libéralise» de force à grand coup de programmes d'ajustements structurels et de traités de libre-échange...

Comme dirait l'autre: le marché, ça marche pas!

dimanche 9 septembre 2007

Dégel des frais de scolarité : on nous prends pour des imbéciles

Un récent tract d'info de la CADEUL (l'asso de premier cycle à Laval) démontre clairement, comme nous l'avions déjà souligné, que la motivation du dégel des frais de scolarité est purement idéologique.

Afin de faire passer la pilule, le gouvernement a assorti le dégel des frais de scolarité de mesures visant à «maintenir l'accessibilité». Il s'agit d'une part de mesures fiscales (la création d’un régime enregistré d’épargne-études (REÉÉ) et des crédits d’impôts supplémentaires) et d'autre part de «bonifications» à l'aide financière aux études (les prêts et bourses). Au total, ces mesures coûteront cher, plus cher que ce que va rapporter le dégel. Selon les calculs de l'association étudiante, loin de rapporter de l'argent, le dégel des frais de scolarité coûtera 97M$. On nous prends vraiment pour des imbéciles!

Subventions aux riches et prêts et bourses insuffisants

Comme le souligne la CADEUL, les mesures fiscales consenties sont essentiellement des «subventions aux riches» qui, de plus, ne seront «pas utile aux étudiants qui sont sur le point de fréquenter l’université et qui subiront tout de même les hausses de frais». Cette mesure coûtera, selon le dernier budget, 192M$ (+ 34 M$ pour diverses autres mesures fiscales).

Pour ce qui est de la bonification des prêts et bourses, elle est non seulement financée par les étudiant-es eux et elles-mêmes (25% des hausses de frais seront affectés à cela) mais nettement insuffisante. En effet, après avoir gelé depuis 2002 les «dépenses admises» (une économie de 71M$, le gouvernement veut maintenant les indexés de 2,1% alors que le manque à gagner est de 11%. Au fait, Le Conseil supérieur de l’éducation estime à 120 millions $ le réinvestissement annuel nécessaire actuellement pour que le système d’aide financière réponde à son objectif premier, soit beaucoup plus que les bonifications de 31,2 M$ au régime annoncées à la fin du mois de juin 2007.

Tout ça pour des peanuts


Le pire c'est que la hausse des frais de scolarité ne rapportera que 213,75 M$ sur 5 ans, soit 42,75 M$ par année aux universités. Rappelons que la CREPUQ estime le sous-financement des universités à 400 millions $ par année. Même la dernière année, alors que le dégel sera plus important, le dégel ne règlera à peine que 17,8% du sous-financement.

La CADEUL se demande candidement, mais pourquoi donc le gouvernement n'a-t-il pas tout simplement investit 97M$ dans le réseau au lieu de dégeler les frais de scolarité. On peut se poser la question. Dans une optique rationnelle, ça tombe sous le sens. Mais qui a dit que le gouvernement travaillait dans une optique rationnelle? De plus en plus, le dégel apparait tout simplement comme de l'idéologie pure et dure.

(via Tetoine et Reactionism Watch (ce dernier blogue reproduit intégralement le tract de la CADEUL))

lundi 27 août 2007

Économie : on se fait fourrer



Samedi, dans les pages économiques du Soleil, on apprenait, dans un article de la Presse canadienne, que le bénéfice de la Banque Royale grimpe de 19% au troisième trimestre. En fait, pour le trimestre qui se terminait le 31 juillet, la Banque Royale a fait un chiffre d'affaire de 5,5 milliards $ pour un bénéfice de 1,4 milliard $. Son action a néanmoins reculé parce que "les analystes" s'attendaient à encore plus étant donné que la TD avait vu ses profits augmenter de 39% pour la même période. Tout ça en un trimestre!

Ces chiffres donnent le tournis. Comment ne pas les mettre en parallèle avec la ritournelle des idéologues néolibéraux : il faut créer de la richesse avant de la partager. Créer de la richesse... Comme s'il ne s'en créait pas à la tonne!

Récemment, le prof Lauzon, faisait lui aussi le lien. Malgré ce que peuvent en dire les oiseaux de malheur, "l'économie va bien". En fait, la croissance semble sans limite et les profits sont à leur plus haut niveau depuis 50 ans. Et pourtant, ce n'est pas encore le temps de "répartir la richesse".

Dans un article de l'été passé (merci prof Lauzon!), un journaliste du Devoir se demandait "À qui profite la croissance"? De fait, c'est pour les riches que l'économie va bien. Dans l'ensemble, les salariés ne profitent pas de la création de la richesse. En fait, la proportion du PIB qui va aux salaires et avantages sociaux du monde ordinaire est en baisse.

Selon Le Devoir, "Après avoir graduellement augmenté, en passant d’environ 50% au début des années 60 à plus de 56% au milieu des années 70, le poids relatif des salaires et autres avantages sociaux de l’ensemble des travailleurs dans le produit intérieur brut (PIB) canadien s’est graduellement mis à fléchir au fil des cycles économiques, au point de passer, en 2005, sous la barre des 50%".

Bref, on se fait fourrer!

dimanche 15 juillet 2007

Salaire minimum et B.S. indexés de 2%... que de générosité!

Ça coûte pas cher et ça fera sûrement pas de tord à la popularité en chûte libre du gouvernement libéral, c'est sans doute ce que ce sont dit les analystes du bunker en préparant les annonces d'indexation de l'aide sociale et du salaire minimum. Une hausse de 2% qui n'accote même pas l'inflation (2,7%), c'est cheap pas mal pour se donner bonne conscience. Surtout après la cascade de hausse de tarif (hydro, transport en commun, garderies, etc.). Faudrait peut-être dire merci?


L'écart continue de se creuser

Ceci dit, l'indexation est quand même une claque sur la gueule. 2% c'est même pas la hausse du coût de la vie! En fait, avec les baisses d'impôts qui s'en viennent et qui ne profiteront ni aux assistés sociaux ni au monde au salaire minimum, l'écart entre les plus riches et les plus pauvres se creuse. En plus, avec la sous-traitance, il y a un chars pis une barge de petits salariéEs de l'État qui risquent de venir nous rejoindre au bas de l'échelle, pendant qu'au passage une méchante gang d'affairistes vont se graisser la patte. Lors de sa conférence de presse de fin d'année, la FTQ identifiait la hausse du salaire minimum comme l'une de ses revendications de 2004. Si c'est ça le bonbon qu'Henri Massé a arraché à Charest lors de leurs "rencontres privées" du début janvier, ça en dit long sur l'état actuel du rapport de force syndical... et on comprend qu'il ne s'en vante pas!

Pour une hausse de 20% du salaire minimum

Aux États-Unis, et de plus en plus dans le reste du Canada, les militantEs contre la pauvreté militent pour un "salaire viable" (living wage). L'idée de base c'est que personne ne devrait être payé en deça du seuil de pauvreté ou de faible revenu. Au Québec, le salaire minimum ne permet que d'aller chercher 80% du seuil de faible revenu. Donc, pour "lutter contre la pauvreté", c'est d'une hausse de 20% minimum dont on aurait besoin et d'une indexation annuelle calculée selon la hausse du coût de la vie et l'évolution du salaire industriel moyen. CertainEs pourraient dire que ça nuirait à l'économie. Ouin, pis? Peut-on sincèrement revendiquer moins que la justice?

Les péquistes n'ont rien à dire

Il y a quelques années, le mouvement communautaire avait lancé le mots d'ordre "Appauvrissement zéro" dans le contexte du Sommet socio-économique péquiste. Même avec un mots d'ordre aussi dilué (le slogan "Pauvreté zéro" est venu ensuite, en réaction), le mouvement avait perdu la bataille sur l'hôtel du Déficit zéro. Ainsi le B.S. a été gelé pendant cinq ans sous les péquistes et les rares hausses du salaire minimum ont été utilisées à des fins bassement politiques (notamment comme prix de consolation lors des deux Marches des femmes). Les péquistes n'ont donc rien à dire, les libéraux étant mieux qu'eux sur ce point précis (et c'est une constance historique présente également sous Boubou).

Rappelons que les 215 000 personnes payées au salaire minimum sont, surprise!, majoritairement des femmes (69,4 %) et des jeunes de moins de 24 ans (60%). Au Québec, près du quart (24 %) des salariéEs gagnent un salaire inférieur à 10 dollars. La dernière hausse du salaire minimum remonte à janvier 2003

(Publié pour la première fois dans Le Trouble février 2004)