Review- I’ve got 99 problems but feminism ain’t one

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Fidèle au poste, comme chaque année depuis maintenant 6 ans, le collectif Montreal Sisterhood a organisé une soirée d’activités afin de souligner la Journée internationale des femmes. Cette année c’est au Divan Orange que ça se passait, sympathique salle, bien choisi pour la conférence et le concert Hip Hop, dont les dimensions étaient parfaites pour la masse de gens qui s’y est pressée durant toute la soirée.

La conférence

Animée par Melihat Tat, femme d’origine kurde et étudiante en droit, la conférence Femmes kurdes et révolution, qui promettait déjà avec ses 831 intéressées, a brillé par sa popularité et son intérêt général.

12711213_1751972221704015_5895982168475735346_oLa première partie de la conférence portait sur le parcours des femmes kurdes dans le
combat contre Daesh, du début du PKK, de leur parcours comme combattantes jusqu’à la création de leur propre organisation militaire, la YPJ (unité de protection des femmes). Les femmes kurdes doivent non seulement affronter les terroristes, mais aussi leur réalité en tant que femme au combat. Comme la conférencière le nommait, le viol de guerre étant pratique courante, les femmes survivantes continuant à se battre devront vivre avec les séquelles laissées par un tel traumatisme. Enfants sur le dos, enceintes, elles paient de leur vie ce combat acharné, se sacrifiant même en commettant parfois des attentats suicides en dernier recours pour tuer les intégristes de l’État Islamique.

Quelques 50 spectateurs additionnels plus tard, oui oui, des gens du fond de la salle jusqu’à l’entrée!

La deuxième partie de la conférence portait sur la place des femmes kurdes dans leur communauté, leur démarche vers un statut laïque, ainsi que les rôles qu’elles jouent dans l’organisation révolutionnaire.

Les images du support visuel montraient des femmes d’un certain âge tatouées au visage et aux mains, ces femmes jouant le rôle de guides auprès de leur communauté. Femmes tuées au nom du code d’honneur, un code non écrit, promu et perpétré par des hommes. Les femmes kurdes se sont liguées contre le fondamentalisme religieux et veulent changer le statut de la femme au Moyen-Orient, veulent changer comment elles vivent, armes à l’épaule, elles ont révolutionné l’image de la femme orientale. Ne me libère pas, je m’en charge, elles en sont carrément la matérialisation.

 La conférence fut un franc succès, suivi d’une période d’échange et de questions, il restait encore quelques heures à tuer avant le concert. Comme la vie est bien faite, cette soirée était aussi une soirée de lancement pour la deuxième édition du Smash it Up, plusieurs personnes ont utilisé ce temps libre à bon escient, en lisant le fanzine sur le thème de la réappropriation du corps en sirotant une bière. D’autres sont parti-e-s, d’autres ont acheté un des nouveaux t-shirts du Montreal Sisterhood arborant un poing américain autour duquel est écrit Feminist ’til I die. Le temps entre les deux activités est passé relativement vite et la salle est restée assez pleine pendant ce laps de temps.

I’ve got 99 problems but feminism ain’t one

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21:44 : La salle est pleine, il y a tellement d’effervescence que même les murs en suintent. Croped tops, bling, studs, bottes de plein air et gilets de laine, têtes rasées et couronnes de lauriers, la foule était diversifiée, c’est le moins qu’on puisse dire!

22:10 : Le concert commence enfin, avec un peu de retard, que voulez-vous, c’est l’heure
de la gauche quand même! Shadow Hunters a ouvert la scène, 9 hommes badass qui
rappent en espagnol. Intrus modernes, lourdes, limite trap/dubstep pour certains
morceaux, un poème en espagnol a été lu a capella. On a pu y entendre des propos tels que « Femme, tu te bats pour le pouvoir que tu mérites ». Bien qu’en espagnol, certains mots clés nous permettaient de décoder un caractère très politisé à leurs paroles. Ils ont clos leur prestation avec « Pis fuck les machista!!! » très legit comme premier groupe, masculin d’autant plus!

23:00 Ella Grave et Lakoche montent sur les planches accompagnées de leur DJ. Les années 90 sont réellement revenues à la mode et certaines personnes le portent si bien qu’elles nous font oublier les leggings à élastiques et les épaulettes. C’est le cas des 3 femmes qui ont pris le micro et les platines, rouge à lèvres noir, chaînes en or, jersey trop grand, elles nous ont balancé un son lourd, bien calculé et très badass Feminist Gangsters, voilà tout. Pleines d’énergie et d’attitudes, leur prestation était définitivement de qualité et impressionnante.

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23:30 Le duo Caro Dupont et Kenlo a allégé et rafraîchit l’atmosphère avec leurs beats inspirés de classiques funk et leurs paroles, en français, rigolotes et pleines de références à la culture québécoise et à leur génération. C’est avec le sourire aux lèvres que la foule de « vieux loups, jeunes loups, parents, étudiants, grand-mères, jeunes filles, petites filles » (sic) a applaudi le duo des homies de Hochelag’!

23:51 « Synchronize but do not patronize ». Strange Froots, un trio de 3 magnifiques femmes aux longs dreadlocks et aux voix chaudes a terminé le spectacle avec des morceaux par et pour aux rythmes africains, hip hop et aux textes définitivement sans compromis. À partir de leur deuxième morceau, le stylo et le cahier de notes fût délaissé pour uniquement apprécier la qualité et la pertinence de ce dernier groupe. BIG UP même avec les majuscules n’est pas assez pour exprimer mon appréciation, surtout lorsque le dernier track est le cover de Doo-Woop de Mrs Lauryn Hill.

Cette année, le thème du féminisme intersectionnel a vraiment pris tout son sens avec le choix de la conférence et des groupes, ce qui a favorisé une masse de gens tout aussi diversifiée. Félicitation aux organisatrices et au Montreal Sisterhood pour un autre 8 mars plus que réussi!

Féministes tant qu’il le faudra, bon 8 mars à toutes les femmes!

Père Bernier ///
Photos C. Martin

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Ta main sur mon cul, ma main sur ta gueule 

Le-tee-shirt-rigolo-contre-les-dragueurs-lourdsPublié ailleurs est une chronique dans laquelle nous vous présentons des articles déjà parus dans d’autres médias, mais que nous trouvons néanmoins pertinents à republier. Celui-ci provient du deuxième numéro du Smash It Up!, fanzine du Montréal Sisterhood lancé le 8 mars 2015. 

Réflexion sur l’usage de la violence face aux comportements et agressions sexistes

Dans les derniers mois, le sujet du harcèlement de rue a été considérablement mis en lumière. En effet, ces commentaires, gestes et comportements sexistes subis par les femmes dans les espaces publics ont suscité des discussions.  Ainsi, les réactions des femmes ont été abordées : silence, stratégies d’évitement mais aussi … auto-défense. Ainsi, est revenu le débat sur l’usage de la violence en réponse aux attaques sexistes. Bien que cette question se pose aussi pour différents types d’attaques comme celles racistes, homophobes, transphobes ou autres, la réponse violente au sexisme dérange souvent. Voici notre réflexion sur la question.

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Qu’elle soit verbale ou physique, on cherche à comprendre le sens, la pertinence et l’impact de cette stratégie. Pour certain-e-s, la violence est nécessaire dans une perspective d’auto-défense et quand le dialogue est impossible. Pour d’autres, la violence devrait être évitée le plus possible puisque nous voulons que celle-ci disparaisse de nos rapports sociaux. Si nous croyons que l’éducation populaire est certainement la méthode idéale afin d’amener des réflexions et inciter le changement, force est d’admettre que celle-ci ne s’applique pas à tous les contextes. Que faire avec un gars relou dans un party ? Avec une main baladeuse dans un show ? Avec des commentaires dégueux dans la rue ?  En effet, le sexisme ordinaire, on le vit dans notre milieu de travail, à l’école, dans la rue, dans nos activités sociales, et ces lieux et/ou situations ne sont pas toujours propices à de réelles discussions, auxquelles les deux parties sont intéressées de participer.

sisterhoodPour nous, la violence constitue aussi une stratégie d’autodéfense légitime puisqu’elle est en riposte à une violence qui nous a été imposée. Elle permet aux femmes de s’approprier ce moyen de défense dans une optique d’empowerment où elles prennent contrôle de la situation et  de l’espace. Elle permet  de démontrer sa force, mais aussi de déstabiliser l’autre et de rendre la situation sécuritaire.  Contrairement au silence, la violence a, selon nous, un effet à court terme, mais aussi à long terme puisqu’elle détruit des stéréotypes et enclenche une réflexion.
Certain-e-s diront que la violence est une attitude patriarcale ou autoritaire. Nous croyons que ce genre de commentaire renforce les stéréotypes. La violence est masculine que si nous voulons qu’elle le soit. Elle est une pulsion non-genrée, qui est ressentie autant chez les hommes que chez les femmes, mais on s’attend à ce que ces dernières discutent davantage. Lorsque des femmes qui utilisent cette méthode, comme ce n’est pas des caractéristiques socialement attribuables à celles-ci, le renversement du stéréotype semble inconfortable pour certains et chercheront une explication qui permettra de nous caser dans des normes sociales. On essaiera parfois de nous abaisser à « crisses de folles » ou à des personnes trop émotives, etc.,  afin de réduire notre action. Cela ce qui réaffirme d’ailleurs l’idée selon laquelle la dépossession des femmes de la force ou de la violence consiste en une stratégie de maintient de vulnérabilité.

6290538 Dans les milieux de gauche, il y a une certaine glorification de la violence lors de confrontation avec des nazis, des fachos, des scabs, des flics ou des réacs. Ce type d’action n’est pas remis en question et ne le serait pas non plus dans le contexte où une personne racisée, par exemple, souhaiterait se défendre. Mais nous, quand on utilise la violence, nous sommes «trop intense». Oui, le sexisme est réel et nous fait violence quotidiennement. Notre réaction agressive est légitime puisqu’elle n’est que le reflet de celle-ci.

Pour terminer, la réalité est que parfois nous préférons garder  le silence devant ce type d’attaque, car oui, nous pouvons avoir peur, ce qui est tout à fait normal. Il faut se sentir à l’aise de prendre des moyens qui nous conviennent. Toutefois, cette peur est bien souvent reliée à la confiance que nous en nous même puisque nous avons été conditionnées ainsi. L’organisation d’activités non-mixtes d’auto-défense ou de sports de combat est entre autres, un bon moyen pour pousser ses limites, prendre conscience de sa force, développer sa confiance en soi et en les autres.

Montreal Sisterhood 

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Entrevue : l’histoire des Noir-e-s avec Webster

Webster

Pour le mois de février, qui est également le Mois de l’Histoire des Noir-e-s, nous avons décidé de vous préparer une petite entrevue avec l’un des porte-paroles de cet événement annuel : Webster, rappeur conscient et enseignant d’histoire de la ville de Québec. Nous lui avons posé quelques questions sur l’histoire des Noir-e-s, le hip-hop et le racisme. Enjoy!

Qu’est-ce qui t’a poussé à t’impliquer dans le Mois de l’Histoire des Noir-e-s? Quel est l’enjeu qui t’interpelle le plus?

C’est un grand honneur pour moi que l’on me demande de jouer le rôle de porte-parole pour la 25e édition du Mois de l’Histoire des Noirs à Montréal. Cette histoire méconnue d’une grande majorité de la population m’a toujours fasciné; depuis plusieurs années, j’ai écrit des chansons, monter une conférence ainsi qu’un tour guidé de la ville de Québec à ce sujet. Il était donc tout naturel pour moi d’accepter et de remplir ces fonctions au mieux de mes capacités. L’enjeu qui m’interpelle le plus est une relecture inclusive de notre histoire afin que l’esclavage des Noirs et des Amérindiens soient des faits connus de la population.

On connaît peu l’histoire des Noir-e-s au Québec, peux-tu nous donner quelques exemples de moments qui te semble marquants?

Il y en a plusieurs. Trois en particuliers sont significatifs:

* En 1629, c’est l’arrivée d’Olivier Lejeune, le premier esclaves répertorié au Canada et le premier résident africain de la ville de Québec. Il est arrivé lors du siège des frères Kirke et a été vendu à Guillaume Couillard, le premier colon français. Olivier Lejeune sera aussi l’un des premiers étudiants de toute l’histoire académique canadienne car il étudiera avec le père jésuite Paul Lejeune (de qui il tiendra son nom lors de son baptême en 1634).

* De 1733 à 1743, le bourreau de la Nouvelle-France était un esclave martiniquais du nom de Mathieu Léveillé. Puisqu’à cette époque personne ne voulait accomplir cette tâche, les autorités décideront d’acheter un esclave dans les Antilles françaises. Sa première exécution sera Marie-Josèphe-Angélique, l’esclave noire accusée d’avoir mis le feu à Montréal en 1734.

* Dans les années 1830, un commerçant du nom d’Alexander Grant deviendra le premier activiste noir du Bas-Canada en rasemblant quelques membres de la communauté noire et en lui donnant le sentiment d’une existence commune. C’est à l’époque de l’abolition de Webster2l’esclavage dans l’Empire britannique en 1833-34.

Tu as déjà pris position contre les groupuscules néo-nazis actifs dans la région de Québec, Quel lien fais-tu entre la défense de la communauté afro-québécoise et l’antifascisme?

Le néo-fascisme est l’ennemi de la diversité et de l’inclusion; c’est une manière ethnocentrique et archaïque de voir la société. Au-delà de la communauté afro-québécoise, c’est tout le concept de la modernité et de l’évolution humaine et sociale qui est mis à mal par ces groupuscules.

On se souvient de ta chanson SPVQ qui traite du profilage racial effectué par la police. Ces dernières années ont également été marquées par le mouvement Black Lives Matter. Comment analyses-tu l’état des relations entre la police et la communauté noire?

Les relations entre les communautés noires et les services de police québécois sont biens différentes de celles aux États-Unis. Tout de même, nous avons été au prise avec des problèmes de profilage racial bien ancrés dans les agissements de la police, surtout celle de Québec. L’amalgame était beaucoup trop facile entre hip-hop, Noirs et gangs de rue; bien des gens ont subi différentes formes de harcèlement, allant de la simple filature à l’arrestation arbitraire en passant par les demandes incessantes d’identification. C’est ce que je dénonce dans la chanson SPVQ.

Quel lien fais-tu entre le hip-hop et l’histoire des Noir-e-s.

Le hip-hop fait partie intégrante de l’histoire noire; d’abord afro-américaine et, très rapidement, mondiale. Le hip-hop est le digne héritier des courants musicaux noirs américains du 20e siècle que sont le blues, le jazz, le soul et le funk. Ce style de musique, d’abord identifié à la communauté noire est maintenant universel et est apprécié par tous, quelque soit la couleur de peau ou la classe sociale.

Les Black Panthers ont marqué l’histoire des Noir-e-s aux États-Unis. Selon toi, ont-ils et ont-elles eu une influence sur le mouvement hip-hop, si oui laquelle?

Je crois que les Black Panthers ont influencé le hip-hop de différentes manières. D’abord parce que cette organisation a appliqué dans la rue les concepts d’auto-défense de Malcolm X et que ces idées ont résonné jusque dans le hip-hop des années 90. Un exemple direct de cette filiation est le fait que la mère de Tupac Shakur était membre du Black Panther Party et on peut le ressentir dans le discours de cet artiste légendaire. Une certaine influence indirecte qu’a eue cette organisation sur le hip-hop est qu’à la suite de la guerre que le FBI lui a livré avec le programme COINTELPRO, le vide structurel et organisationnel laissé par les Black Panthers dans les rues des ghettos de Los Angeles a été rempli par les premiers gangs de rue, Crips et Bloods qui, quelques années plus tard, auront une grande influence sur le gangsta rap de la côte ouest.

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On associe souvent la lutte contre les discriminations racistes à celle contre les discriminations sexistes qui ont des fondements relativement semblables. Quelle est ton analyse sur la présence du racisme, du sexisme ou de l’homophobie dans le hip-hop.

Ça dépend toujours de quel hip-hop on parle, celui commercial et capitaliste à outrance ou le mouvement littéraire et revendicateur. Bien sûr, le premier, basé sur le matérialisme et la consommation (drogue, argent, sexe, voitures, bijoux, etc… vous connaissez déjà…) porte l’empreinte de l’ignorance et, ainsi, traduira tous les “-isme” et les “-obie” (sexisme, homophobie, etc). Le mouvement littéraire, pour sa part, est conscient de sa place dans la société et de la diversité humaine. Même s’ils font partie d’un même arbre, ce sont des branches très différentes dont les fruits n’ont pas le même goût.

As-tu des nouveaux projets musicaux à venir?

Je n’ai pas vraiment de projets musicaux à venir, je travaille sur plusieurs projets dont les Tours Qc History X, des visites guidées à propos de l’esclavage et de la présence des Noirs dans la ville de Québec.

Récemment, dans la foulée d’une controverse entourant la pratique du blackface, tu as participé à l’émission Tout le monde en parle. Si tu avais déjà des critiques face à la représentation des Noir-e-s dans l’espace médiatique québécois, qu’as-tu pensé deWebster tlmep cette entrevue et de la façon dont elle a été menée?

Je crois qu’il était important de souligner le grand manque de diversité sur nos écrans, pas seulement noir, mais arabe, asiatique, premières nations etc… La télévision n’est plus à l’image du tissu démographique québécois et nous nous devons de mieux représenter les différentes communautés si nous voulons avoir une meilleure cohésion sociale et identitaire. À une époque où plusieurs se plaignent du fait que les jeunes aiment mieux regarder ce qui se passe aux États-Unis, nous nous devons, en tant que société, leur donner des alternatives intéressantes et des modèles québécois vers lesquels ils auront envie de se tourner.

Un dernier mot?

Merci à vous et bonne continuation! Soyons le changement que nous voulons voir; le 21e siècle nous appartient, à nous de le façonner.

WebsterLS.com

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A. Sanchez et Éric Sédition

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Les meilleurs endroits à découvrir dans le Centre-Sud

Le Centre-Sud est le quartier dans lequel je vis depuis mon arrivée à Montréal et je peux vous assurer que je ne le changerais pour rien au monde. Ce quartier, dont l’histoire est imprégnée dans la communauté, rappelle l’importance des luttes de classes. À l’heure de la gentrification, les bourgeois tentent d’envahir le quartier, étant donné que les loyers sont moins chers que dans les quartiers huppés de l’île. Les personnes précaires sont poussées de plus en plus loin, ce qui provoque des problèmes d’accès aux services et des ressources. Quoi qu’il en soit, l’esprit du quartier résiste et Centre-Sud continue d’être le meilleur endroit où vivre!

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Je vous présente donc, aujourd’hui, les meilleurs spots du Centre-Sud à visiter lors d’une marche dans le quartier, tout en faisant un petit retour historique pour mieux vous mettre en contexte.

Le Centre-Sud ouvrier!

Le Centre-Sud est un quartier longeant le fleuve Saint-Laurent à l’est du centre-ville de Montréal. À la fin des années 1800, ce quartier s’est développé autour d’industries et d’activités portuaires, de la Brasserie Molson et du Canadian Pacifique. Ce noyau industriel a amené la construction de logements à faible coût pour la venue de milliers d’ouvriers et d’ouvrières. En 1941, la population du Faubourg à mélasse, qui était surnommé ainsi en raison du déchargement de grands tonneaux de mélasse sur les quais,  atteignait 100 000 personnes.

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La vie de quartier fut chamboulée lorsque les usines commencèrent à déserter le quartier. La construction du pont Jacques-Cartier, de la tour de Radio-Canada, d’autoroutes, de boulevards ont entraîné la destruction de 778 logements, 12 épiceries, 13 restaurants, 8 garages, 4 imprimeries et 20 usines.

Cette désindustrialisation a amené plusieurs problématiques sociales au sein du quartier. Le milieu communautaire s’est alors organisé et a fait des actions collectives afin de donner des ressources aux ouvriers et ouvrières pour combattre les problèmes de pauvreté, de chômage et d’accès aux logements.

Le quartier a aussi été marqué par la grève des pompiers de 1974 lorsque des centaines de logements ont brûlé. Un peu partout dans le quartier, on retrouve de petits parcs qui ont été emménagés suite au fameux Week-End Rouge.

Voici donc les meilleurs endroits à fréquenter dans le Centre-Sud!

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Meilleur endroit pour le brunch?

Touski

En effet, depuis 2003, ce restaurant autogéré offre une alternative avec des aliments locaux et beaucoup de choix végétaliens et/ou végétariens. Le Touski est toujours un endroit propice aux rencontres, que ce soit durant notre brunch du dimanche ou pour des événements citoyens et activités communautaires. Ce resto est devenu sans aucun doute un incontournable du quartier.

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Meilleur endroit pour se faire tatouer?

Le Chalet

Le Chalet est un studio de tatouage privé dans le Centre-sud. F is the key, tatoueuse féministe et végane, et El Padré (El Père pour les intimes), sont bien connu dans le milieu artistique.

On est toujours bien accueilli-e là-bas. Il y a parfois de la bière, toujours de la bonne musique. Si vous êtes chanceux ou chanceuses le bon vieux père pourrait même vous mettre du System of a Down!!  Une chose est certaine, c’est qu’il y a du talent dans la place!  Allez voir leur travail, ça en vaut le détour. Vous pouvez simplement regarder autour de vous puisqu’il y a sans doutes beaucoup de tatouages de vos camarades qui ont été faits au Chalet!

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Meilleur endroit pour faire le party?

Le Yer’mad

Le Yer’mad, lieu mythique qui oui, est dans le quartier puisque la limite est la rue St-Hubert! Au centre de la ville, tout le monde connaît le Yer’mad. C’est là que les étudiant-e-s du cégep du vieux, tout comme de l’UQAM, se retrouvent après les cours, comme les client-e-s habituel-le-s : les punks, les skins, les militant-e-s, etc. Il y en a des choses qui se passent dans ce bar-là, des belles, tout comme certaines qu’on est content-e-s d’avoir oubliées!

Vous n’aurez pas réellement profité de Montréal si vous n’avez pas mis un pied au Yer’mad!

 

 

Meilleur endroit pour boire une bonne bière?

La Station Ho.st

La Station Ho.st est une microbrasserie du quartier qui ne laisse pas sa place. Il y a de la bonne bière pour tous les goûts. En plus le staff est vraiment cool.

«  Avec plus de 20 lignes de bières, des cask, des bouteilles importées et une carte d’alcools de malt (scotch, bourbon, rye) finement élaborée, le bar cherche à offrir des expériences gustatives qui plairont aussi bien aux amateurs aguerris qu’aux néophytes curieux. »

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Meilleur endroit pour aller voir un show?

Le Loudhouse

Le Loudhouse, c’est une communauté punk qui s’est accaparée un bloc. Au Québec, il est presque impossible de squatter des édifices, alors on s’y prend d’autres manières!

Plusieurs personnes habitent dans ce milieu de vie autogéré, mais c’est aussi là qu’on peut y trouver quelques-uns des meilleurs shows punks undergrounds à Montréal!

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Meilleur endroit pour flâner

La place Frontenac ou bien le « mur légal »

La place Frontenac, c’est là qu’on peut manger un bon petit plat chaud dans un restaurant des années 80 qui n’a pas vieilli, faire son épicerie et côtoyer les bums du quartier!

Le mur légal, quant à lui, c’est à la limite entre les quartiers Centre-Sud et Hochelaga-Maisonneuve. C’est un viaduc où on peut graffer sans se faire chier avec la police. C’est un endroit super, surtout que le Sino est juste à côté! Le Sino Shop c’est un des rares endroits à Montréal où on vend de la peinture et tout le matériel pour graffer.

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Meilleur endroit pour manger une poutine?

Le Lafleur

Laissez tomber Poutineville et tout autre restaurant hipster de ce genre qui s’est réapproprié la poutine! La meilleure c’est celle avec les frites grasses pis la bonne sauce brune.

Le Lafleur c’est le spot traditionnel où on arrête aux petites heures du matin. Où les steamé sont souvent en spécial et surtout, là où on y croise tous les personnages du quartier.

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A. Sanchez

 

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Graffiti et street art montréalais : 5 femmes artistes à découvrir

À l’approche du 8 mars, je trouvais important de mettre de l’avant l’apport des femmes qui font parties intégrantes des contre-cultures majoritairement masculines. Voici donc une sélection de 5 artistes qui animent les rues de Montréal. Celles-ci gagnent à être connues, autant pour les messages qu’elles livrent que pour leur talent.

Nous vous invitons d’ailleurs à surveiller « Femme Fierce », collectif qui organise encore une fois cette année un immense jam non-mixte de graffiti et de street art, dans le cadre de la journée internationale des femmes.  Cliquez ici pour visionner un aperçu de l’édition de l’année dernière. 

 

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Thes

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Maliciouz

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Shalak

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Zola

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A. Sanchez

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Concert bénéfice au Fattal

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Vendredi le 12 février dernier, au Fattal, se tenait un concert en soutien au groupe Action Sédition qui prépare sa deuxième tournée européenne. Si de telles soirées ne sont supposément pas très punk rock, une bonne soixantaine de personnes ont bravé le froid polaire, la neige et le sentier périlleux qui mène à la salle de concert. Jeunes et moins jeunes se sont entassés entre les murs de béton et perchés sur la toute aussi périlleuse mezzanine pour apprécier le groupe de la relève punk Mauvaise Conduite, Half Truth qui ont malheureusement cancellé à la dernière minute et finalement bien sûr, Action Sédition.

Mauvaise Conduite

« La Mauvaise Conduite c’est 4 amis qui jouent ensemble depuis des temps immémoriaux et qui aiment bien la musique méchante. On est bien fier d’aider les camarades d’Action Sédition à piler du cash pour leur tournée aux Europes! (Également bien heureux de jouer avec Half Truth.) »

Loin d’être malpolis, Mauvaise Conduite rendent un son lourd et effectivement méchant mixant habilement punk et hardcore. 2 step, moulinet, tondeuse à gazon, il y avait de l’action dans le pit. Les plus douillets vautrés contre les murs, eux, balançaient la tête et shakaient de la patte. Les quatre ont conclut leur prestation assez bien réglée par un high five (ce qui semble être leur signature perso). Un vent de fraîAScheur et de l’espoir pour la relève de la scène punk hardcore montréalaise.

Keep Misbehaving!

Action Sédition

La formation montréalaise n’en est pas à sa deuxième tournée européenne pour rien, s’améliorant toujours d’avantage autant en musique qu’en texte, acquérant de plus en plus de reconnaissance. C’est avec plaisir que nous partageons le groupe fétiche de notre génération avec la scène européenne! Égal à lui même, le groupe a fait voler les bottes dans les airs et décoller les douillets des murs avec ses mélodies graves et festives à la fois. Paroles sans compromis, musique sans compromis, Action Sédition rassemble les cœurs et fait lever les poings. Souhaitons-leur bonne chance pour leur tournée ce printemps!

Merci aux groupes, aux bookeuses et au public pour cette chouette soirée!

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Photos C. Martin

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Un week-end sur Paname

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Vendredi le 8 janvier dernier, le célèbre bar antifa parisien, l’endroit où déguster sa pinte de Picon-bière et son shot de Clash, le fameux Saint-Sauveur fêtait ses 10 ans d’ouverture. Nul besoin de dire que c’était un soir où plusieurs personnes se partagent le mètre carré, merci la France de tolérer la consommation d’alcool à l’extérieur! Ledit extérieur accueillait probablement plus de monde que l’intérieur, la rue des Pannoyaux et le classique perron de la maison de retraite étaient criblés de vestes Carhart et de blousons de cuir. À travers tout ce beau monde figuraient plusieurs têtes des groupes Tulamort, Birgada Flores Magon (dont le patron du bar) et autres groupes punk rock parisiens. Cependant, la gente féminine était nettement en minorité, comme c’est malheureusement souvent le cas dans le milieu en général. Des gens du quartier, de tous âges, figuraient aussi à travers la masse, certains ont même réussit à partir une piste de danse pour honorer le son du DJ. Anecdote comique de la soirée : un camarade fait passer le message comme quoi une trentaines de fafs sont postés au métro non loin du bar. Nul besoin de Saint-Sauveur.jpgdire qu’une quarantaine des moins doux à vestes Carhart et blousons de cuir se sont postés pour accueillir ces fameux fafs qui, à la déception de tous, ne se sont bien sûr jamais montrés! Une autre excellente soirée au Saint-Sau!

Au foot le Dimanche

Dimanche le 10 janvier, le Ménilmontant Football Club 1871 (MFC 1871) accueillait l’ESC Paris pour sont tout premier match de l’année 2016. C’est dans les confins d’Aubervilliers, sous la grêle et la pluie que les joueurs du MFC (dont quelques-uns se remettaient probablement encore de la soirée de vendredi…) ont gagné le match 2 contre 0. Les quelques 20 ou 30 supporters se sont donnés en chansons, tambour, drapeaux et (bien sûr) fumigènes. Malgré la pluie et l’absence de sièges ou d’un toit, l’enthousiasme était définitivement au rendez-vous!

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