LE TUEUR DU MINITEL faites entrer l'accusé / Rémy Roy, Le Tueur Du Minitel HD 2015 Il a tué à trois reprises, dans le Val-de-Marne, dans l’Essonne, à Paris. Trois fois, il s’en est pris à des homosexuels, adeptes de pratiques sadomasochistes. Ses victimes ? Il les rencontrait sur les messageries roses du minitel, avant de les retrouver chez elles ou dans un parc. Là, Rémy Roy se sentait pris d’une rage incontrôlable. Père de famille, l’homme n’a jamais admis ou assumé ses pulsions homosexuelles. Au contraire, il n’aimait pas "ces gens-là !"… Chaque fois, le rendez-vous s’est terminé dans le sang. Le téléphone a beau sonner, encore et encore, dans le pavillon de Champigny-sur-Marne, en région parisienne, Gilbert Duquesnoy ne décroche pas. Plus connu sous le nom du "mage Nathaniel", l’astrologue est alors à l’apogée de sa gloire. C’est une vedette des plateaux de télévision et on s’arrache ses prédictions. Mais, le 22 octobre 1990, la chance a tourné. Quand son voisin vient aux nouvelles, il découvre Nathaniel, ligoté sur son lit, le crâne enfoncé. Le mage baigne dans le sang. Les policiers de la crim cherchent une piste, quand ils apprennent que la PJ de Versailles enquête sur une affaire similaire. Un cadavre a été découvert, quelques jours plus tôt, au port de plaisance de Draveil, dans l’Essonne. Le corps nu gisait sur le ventre, une ficelle enroulée autour des testicules. La victime, Paul Bernard, est un agent d’assurances de 46 ans à la vie plutôt lisse et casanière. Sa passion ? Le minitel. L’homme passait des heures sur les messageries roses homosexuelles. Les enquêteurs en sont convaincus : le jour de sa mort, Paul Bernard avait rendez-vous avec un homme contacté par minitel. La rencontre a mal tourné. Et le mage Nathaniel, fervent adepte du 3615, a dû subir le même sort. Alors, les policiers placent les messageries homosexuelles sadomasochistes, sous surveillance dans l’espoir d’y trouver un indice… En vain. L’affaire ne rebondit qu’un an plus tard, quand, l’histoire se répète... Le 8 octobre 1991, un autre homosexuel est agressé, à Villeneuve-Saint-Georges. On le retrouve chez lui, nu, à plat ventre, baignant dans son sang. A ses côtés, des chaînettes, des pinces, des bracelets en cuir. La scène de crime ressemble en tous points aux précédentes, mais, cette fois, l’homme est toujours en vie à l’arrivée des secours. Grièvement blessé, il raconte qu’il a rencontré son agresseur sur une messagerie homosexuelle et lui a proposé un rendez vous. L’homme l’a laissé pour mort avant de s’enfuir en emportant son chéquier. Les policiers alertent aussitôt la banque, qui constate que des chèques sont utilisés pour acheter du matériel vidéo. Reste à remonter cette piste. Gràce aux caméras de surveillance des boutiques, les policiers ont bientôt une photo du suspect. Quant à son nom, c’est par la presse qu’il vont le découvrir ! L’homme a dit à sa victime qu’il travaillait pour des revues nautiques… La PJ fait le tour des rédactions, jusqu’à ce qu’un rédacteur en chef reconnaisse l’un de ses pigistes : Rémy Roy. Un père de famille, d’une trentaine d’années, inconnu des services de police. C’est là, qu’au Quai des Orfèvres, on fait le rapprochement avec une quatrième affaire. En novembre 1990, un chef d’entreprise a été assassiné, dans le 16e arrondissement de Paris. On l’a retrouvé nu, allongé sur le ventre, les bras attachés dans le dos, des chaînettes autour de la taille et du sexe. Rémy Roy doit s’expliquer. Mais en garde à vue, il se pose en victime. Le mage ? L’assureur ? Le chef d’entreprise ? Il n’a jamais voulu les tuer. Ce sont eux qui lui ont fait des avances et qui l’ont agressé au cours d’un rendez-vous qu’il pensait professionnel. Il n’est pas homosexuel ! La messagerie rose ? Il l’utilisait, c’est vrai. Pour se distraire, pas pour draguer. Et encore moins des hommes sadomasochistes… Et Roy reste sur cette ligne de défense jusqu’au procès, malgré les expertises psychiatriques, qui relèvent chez lui des pulsions sadomasochistes ; malgré les efforts de ses avocats qui tentent de l’amener à reconnaître son homosexualité. Roy est renvoyé devant la cour d’assises du Val-de-Marne, pour deux assassinats, un meurtre, et une tentative d’assassinat. Le procès du plus grand tueur en série d’homosexuels s’ouvre le 26 juin 1996. Le verdict est sans appel : la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de 18 ans de sûreté.

• published: 07 Jan 2015
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