15 août 2004. Petit matin. Un ballon d’hélium s’élève au-dessus des collines, emportant avec lui une nacelle conique en tissu blanc. À mesure qu’elle prend de l’altitude, la sphère se dilate, mettant en tension de minuscules cordons, qui lentement retournent la nacelle, libérant dans l’atmosphère, au milieu des nuages, les cendres d’un être humain mort il y a peu. Avec ses urnes, Rodolphe Montet propose un rituel nouveau, aux importantes conséquences anthropologiques et esthétiques. Car il s’agit bien de donner une forme nouvelle à la mort, de l’arracher à toute la pesanteur romantique, pathétique que lui avait conférée la tradition occidentale. Évidence d’une proposition qui, par sa légèreté et sa délicatesse, rompt radicalement avec deux millénaires d’art funéraire.
Celui-ci a longtemps joué un rôle de premier plan dans l’art occidental, qu’il ...