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Thema

Comment "y mettre les mains" ?

Les travailleurs du funéraire face à la manipulation des corps morts
How to « put it hands »? Funeral workers in front of the manipulation of dead bodies
Agnès Jeanjean et Cyrile Laudanski
p. 144-159

Résumés

Les agents du monde funéraire auxquels nous nous intéresserons ici n’ont pas suivi de formation professionnalisante. Ces travailleurs se forment « sur le tas ». Dans ce contexte de transgression et face aux cadavres, le plaisir et les émotions esthétiques qu’ils éprouvent dans leur travail, soulèvent des interrogations complexes et douloureuses. Ils se suspectent quelquefois de n’être pas « normaux » et évoquent les efforts à réitérer perpétuellement pour faire face au réel de leur activité. Ces travailleurs développent des réponses collectives ou plus individuelles. Nous creuserons principalement deux pistes. La première aborde les tensions observables autour de la notion de déchet dès lors que celle-ci est susceptible de s’appliquer aux cadavres. La deuxième concerne le « travail à-côté ». Les agents sont nombreux à développer, parallèlement à leur activité professionnelle, d’autres activités rémunérées. Celles-ci s’inscrivent dans des rapports signifiants vis-à-vis des manipulations de cadavres et fonctionnent parfois à la façon d’antidotes.

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Plan

Fossoyeurs, agents d’amphithéâtre, agents de la réquisition : des manipulations sous tension
Le cadavre un déchet potentiel ?
Des mots qui distinguent
Une lutte contre l’abandon
Dire ou penser son activité par une autre
Le « travail à-côté » comme antidote

Aperçu du début du texte

« Voici encore un instant on était un être humain protégé par la pudeur, par le sacré de la nudité et de l’intimité, et il suffit que vienne la seconde de la mort pour que notre corps soit soudain à la disposition de n’importe qui, pour qu’on puisse le dénuder, l’éventrer, scruter ses entrailles, se boucher le nez devant sa puanteur, le foutre à la glacière ou dans le feu (...) Et quelques mois plus tard, quand elle avait pensé au suicide, elle avait décidé de se noyer loin en pleine mer pour que l’infamie de son corps défunt ne fût connue que des poissons, qui sont muets. »
Milan Kundera, Le livre du rire et de l’oubli : 278.

Figure 1. Nettoyage des outils

Figure 1. Nettoyage des outils

Après chaque opération (creusement, exhumation, transfert d’ossements ou enterrement), les fossoyeurs accordent une grande importance au nettoyage des outils mais également à la désinfection de leurs mains

© A. Gomez, 2013

Les actes qui environnent les cadavres ont des incidences directes sur les idées qu...

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Pour citer cet article

Référence papier

Agnès Jeanjean et Cyrile Laudanski, « Comment "y mettre les mains" ?  », Techniques & Culture, 60 | 2013, 144-159.

Référence électronique

Agnès Jeanjean et Cyrile Laudanski, « Comment "y mettre les mains" ?  », Techniques & Culture [En ligne], 60 | 2013, mis en ligne le 19 juin 2016, consulté le 01 juin 2015. URL : http://tc.revues.org/6936

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Auteurs

Agnès Jeanjean

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Cyrile Laudanski

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Droits d’auteur

Tous droits réservés

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