Durée : 01:06:15 - Palmyre et ses célèbres ruines antiques sont désormais aux mains de Daesh. L'organisation terroriste s'est emparée entièrement hier de la ville syrienne vieille de 2000 ans. Une victoire symbolique et stratégique pour les djihadistes du groupe EI, qui en s’emparant pour la première fois d’une cité tenue par l’armée syrienne, marquent un point important dans leur bataille contre Bachar al-Assad. Et ils suscitent l'inquiétude pour les monuments antiques de la ville classée au patrimoine mondial. Ce trésor de l’Humanité va-t-il résister à la folie destructrice de Daesh ? Après le saccage, dans le nord de l’Irak, du musée de Mossoul, puis d’Hatra, cité parthe, et de Nimroud, capitale assyrienne, l’EI menace l’ "un des foyers culturels les plus importants du monde antique". "Il faut que l'on protège Palmyre" a déclaré ce jeudi la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, "très inquiète parce que tout ce qu'il se passe là peut nous amener à une destruction". L’Unesco avait tiré la sonnette d’alarme dès le début de l’offensive de Daesh sur Palmyre qui depuis le 13 mai dernier a fait plus de 460 morts selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme Mais en dehors d'une potentielle main basse sur cette perle antique, la prise de Palmyre revêt d'autres atouts pour l’EI puisque elle est une tête de pont importante sur la route vers Damas. En prenant possession de ce verrou stratégique, Daesh se rend maître de la moitié du territoire syrien, selon l'OSDH. En outre, Palmyre ouvre sur le grand désert frontalier de la province d'Al-Anbar en Irak, que l'organisation terroriste contrôle déjà en grande partie. C’est d’ailleurs dans cette province qu’avec la prise du chef-lieu Ramadi dimanche dernier, les combattants de Daesh ont infligé un lourd revers au pouvoir irakien et à ses alliés occidentaux. Combattue par une coalition arabo-occidentale, rien ne semble pour l’heure enrailler la progression de Daesh qui est en train de réaliser son ambition première : créer un Etat sunnite à cheval sur l’Irak et la Syrie. Face aux avancées des djihadistes dans ces deux pays, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a annoncé hier l’organisation d’une réunion internationale le 2 juin prochain à Paris pour évoquer l’ "ensemble de la situation" dans la région. Une réunion qui se tiendra en présence notamment du secrétaire d’Etat américain John Kerry. L’Iran, bastion du chiisme et allié des pouvoirs irakien et syrien, ne sera en revanche pas présent.

• published: 21 May 2015
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