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Modeleurs et modèles anatomiques
dans la constitution des musées médicaux en Europe, XVIIIe-XIVe siècle

Rafael Mandressi et Laurence Talairach-Vielmas
p. 23-40

Résumés

Depuis le premier essor de la céroplastie anatomique, à partir des premières décennies du XVIIIesiècle, les représentations tridimensionnelles du corps humain et de ses parties – en cire, mais aussi en bois, en terre-cuite, en papier mâché, hybrides ou composites – n’ont cessé de circuler à travers l’Europe, beaucoup plus que toute autre catégorie d’objets susceptibles d’être rangés dans des musées médicaux. Ces artefacts font l’objet d’achats, de dons, de prêts ou de reproductions, pour être disposés dans des lieux ouverts ou semi-ouverts à la visite d’un public. La pratique anatomique, le savoir-faire artisanal, la constitution de collections et les choix des pouvoirs politiques donnent lieu à des circuits par lesquels des espaces d’exhibition d’objets issus du savoir médical s’installent et se reproduisent à l’échelle du continent. Aussi l’histoire des musées de médecine s’écrit-elle en partie en suivant la trame des circulations transfrontalières des modèles anatomiques et des modeleurs.

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Extrait du texte

Ce document sera publié en ligne en texte intégral en mai 2018.

Plan

Premiers réseaux, premières circulations
Le modèle florentin
Musées de médecine et fabrication des cires en série

Aperçu du texte

 « Musée d’histoire naturelle. – Quel plaisir doit avoir un anatomiste en entrant dans le Musée ! Rien ne m’a paru plus propre, plus net, plus instructif. Ces signes sont disposés de manière à donner sans efforts des idées nettes. La salle des accouchements me semble fort supérieure à celle de Bologne et de Vienne. Je me souviens avec plaisir de la visite que je fis à l’Académie Joséphine et à cette salle with lady A.
Je vois avec le plaisir des yeux d’un ignorant les muscles et les nerfs, qui sont exprimés très nettement. […] J’ai vu ici le premier squelette qui m’ait paru beau. On sent de quel genre de beauté est susceptible un squelette : le grandiose ; mais il en a vraiment. Il est à gauche en entrant dans les salles de préparations en cire, dans une belle cage de verre. »

Lorsque Stendhal, en visite à Florence en 1811, découvre les cires du Gabinetto di Fisica e di Storia Naturale, connu comme La Specola, il les compare instantanément à celles de Bologne et de Vienne, visitées de...

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Pour citer cet article

Référence électronique

Rafael Mandressi et Laurence Talairach-Vielmas, « Modeleurs et modèles anatomiques
dans la constitution des musées médicaux en Europe, XVIIIe-XIVe siècle », Revue germanique internationale [En ligne], 21 | 2015, mis en ligne le 29 mai 2018, consulté le 15 juin 2015. URL : http://rgi.revues.org/1509

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Auteurs

Rafael Mandressi

Chercheur, Centre Alexandre-Koyré, CNRS-EHESS-MNHN, Paris

Laurence Talairach-Vielmas

Professeur d’études anglophones, Université de Toulouse II-Le Mirail

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Droits d'auteur

Tous droits réservés

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