Navigation – Plan du site

L’histoire de l’architecture du XIXe siècle en France, regard sur la création d’un champ de recherche et son renouvellement1

History of the nineteenth-century architecture in France. Views on the creation and renewal of a research field
Geschichte der Architektur in Frankreich im 19.Jahrhundert. Überblick über die Entstehung und Erneuerung eines Forschungsfeldes
Alice Thomine
p. 79-88

Résumés

Sans prétendre à l’exhaustivité ni à l’objectivité, ce panorama de la recherche en histoire de l’architecture du XIXe siècle retrace les principales problématiques adoptées depuis une quarantaine d’années par les chercheurs. Ce champ d’étude qui s’est considérablement développé depuis les années 1970 a bénéficié d’une active politique culturelle dans le domaine de la protection patrimoniale, relayée par de nombreuses expositions, ainsi que par le travail de recherche mené à l’Inventaire ou à l’Université. Il a aussi profité de l’ouverture de l’histoire de l’architecture à des typologies « ordinaires » (prisons, écoles, etc.), auparavant rarement prises en considération, ainsi qu’à des thématiques nouvelles, ne portant pas sur l’analyse de l’édifice proprement dit mais sur ce qui se trouve en amont ou en aval du bâtiment. Alors que la traditionnelle biographie reste depuis 40 ans une source d’enseignement inépuisable pour le XIXe siècle, les connaissances se sont ainsi nourries d’approches plus novatrices, comme l’approche institutionnelle, les questions de typologies, ou l’étude des représentations. Depuis une dizaine d’années, les chercheurs ont par ailleurs concentré leurs efforts sur les problématiques soulevées par l’historiographie ainsi que par les échanges culturels, tandis qu’apparaît un nouvel intérêt pour l’histoire complexe de l’usage des références stylistiques.

Haut de page

Texte intégral

  • 1 . Je souhaite remercier ici très chaleureusement Nadine Gastaldi pour m'avoir commandé cet état de (...)

1Depuis une quarantaine d’années, l’histoire de l’architecture a considérablement évolué, notamment du fait de son ouverture à la période contemporaine, les XIXe et XXe siècles. Le fait de se pencher sur ces nouvelles périodes a amené les chercheurs à élargir leur champ d’étude, en s’intéressant à des typologies qu’auparavant l’historien de l’art n’aurait pas pris en considération comme l’architecture industrielle, les prisons ou le logement social, programmes essentiels à la compréhension de cette période, ainsi qu’en adoptant des thématiques nouvelles, ne portant pas sur l’analyse de l’édifice proprement dit mais sur ce qui se trouve en amont (la formation de l’architecte, sa vie professionnelle, le commanditaire, les contraintes économiques et techniques, les matériaux, etc.) et en aval (la fortune critique de l’objet, sa diffusion, sa représentation, son influence dans l’imaginaire collectif) du bâtiment. Il est important de rappeler cette évolution dans le cadre de cette journée d’étude consacrée aux sources et à leur usage, parce qu’elle a considérablement élargi en terme d’archives les possibles champs d’investigation des historiens qui sont aujourd’hui amenés à travailler sur des documents auxquels ils n’auraient pas prêté attention sans ce changement de regard. Il est également probable qu’à l’inverse, le fait que la période contemporaine soit documentée par d’abondantes sources ait incité les historiens à se poser des questions qu’ils n’auraient pas posées si les archives n’avaient pas été là pour y répondre ou à regarder des édifices qu’ils n’auraient pas regardés si des dossiers n’avaient pas été là pour les informer.

Naissance d’un regard

  • 2 . Il convient aussi de rappeler dans la sphère anglo-saxonne les ouvrages de Henry Russell Hitchco (...)
  • 3 . Cf. Alice Thomine, « About Les Halles in Paris: the leading role of the historian in the city (1 (...)
  • 4 . L'interrogation de la base Mérimée rend compte du travail mené alors.
  • 5 . Cf. la préfecture d'Angoulême, inscrite en 1975.
  • 6 . Cf. la gare du Nord, inscrite en 1975.
  • 7 . La bibliothèque Sainte-Geneviève fut inscrite en 1975 ; l’Hôtel Thouret l'année suivante (la sal (...)
  • 8 . Cf. les galeries Colbert et Vivienne, les passages Choiseul et Sainte-Anne, le passage des Panor (...)
  • 9 . Cf. la prison Beaulieu à Caen de Harou-Romain inscrite en 1974.
  • 10 . Cf. Notre-Dame de Fourvière, inscrite en 1977.
  • 11 . Cf. l’église de la Trinité et l'Hôtel de ville de Paris inscrits en 1975.
  • 12 . Celle-ci permet de passer de la centaine de dessins provenant d'institutions déjà existantes (en (...)

2Rappelons brièvement les grandes étapes de ce changement de regard. L’histoire de l’architecture du XIXe siècle est une histoire tout à fait récente. Mis à part quelques publications du XIXe siècle, comme les dictionnaires de Charles Bauchal et Adolphe Lance, portant majoritairement sur des périodes antérieures, ou les écrits théoriques d’un Léonce Reynaud, d’un Anatole de Baudot et d’un Julien Guadet dans lesquels l’architecture du XIXe siècle est très présente mais analysée d’un point de vue principalement doctrinal, il n’existe pas d’écrits sur l’architecture de cette période avant la paru­tion des deux derniers volumes de Louis Hautecoeur, L’Architecture classique en France (1955 et 1957), écrit d’historien mais portant un regard très subjectif (voire idéologique) sur l’architecture, guidé par la volonté d’illustrer le caractère classique de l’architecture française2. Il faut attendre les années 1970 pour que des recherches d’ampleur sur l’architecture du XIXe siècle soient lancées. La destruction des Halles fut en France un déclencheur3. Le traumatisme suscité par la disparition des bâtiments de Victor Baltard créa une prise de conscience patrimoniale, qui fut à l’origine d’un vaste travail de classement des édifices du XIXe siècle. Sous le ministère de Michel Guy (juin 1974-août 1976), alors conseillé par l’historien Bruno Foucart, les services du ministère de la culture œuvrèrent à sélectionner les édifices du XIXe siècle dignes d’être protégés. Des édifices majeurs furent alors classés monuments historiques ou inscrits à l’inventaire supplémentaire4. Outre la protection des grands noms de l’architecture du XIXe siècle, de Paul Abadie5 à Jacques Ignace Hittorff6 en passant par Henri Labrouste7, ce travail se distingua par la prise en compte de typologies nouvelles, des passages couverts8 aux prisons9. Ce mouvement qui se poursuivit à bon pas jusqu’au début des années 1980, inclut aussi des architectes dont l’intérêt était plus difficile à percevoir, comme Pierre Bossan10, Théodore Ballu11 ou Victor Laloux. De ce dernier architecte, le classement en 1978 de la gare d’Orsay (dont la destruction programmée dans les années 1960 fut stoppée in extremis à la veille de la disparition des Halles centrales) illustre combien ce travail patrimonial s’inscrivit dans le cadre général d’un renouvellement du regard. La force de l’architecture de ce bâtiment joua sans doute un rôle décisif dans le choix qui fut fait d’y installer un musée dédié au XIXe siècle au sens large, présentant l’art académique comme les avant-gardes, dans une optique interdisciplinaire incluant, outre la peinture, la sculpture et les arts décoratifs, la photographie, la littérature et les arts du spectacle, ainsi que bien sûr l’architecture pour laquelle fut menée dès 1981 une intense politique d’acquisition12.

  • 13 . Remarquons que la mise en place de l'Inventaire général fut contemporaine des travaux qu’André C (...)
  • 14 . Les limites ad quem du travail de l'Inventaire suscitèrent du reste de vives discussions (cf. Xa (...)
  • 15 . Cf. entre autres exemples, Patrimoine industriel : 50 sites en France, par Paul Smith et Jean-Fr (...)

3Un autre aspect de l’histoire institutionnelle qui concourut à la redécouverte de l’architecture du XIXe siècle fut la création13 par André Chastel en 1964 de l’Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France, qui avait pour mission de recenser, étudier et faire connaître l’ensemble du patrimoine français. Recherche locale, menée en région, canton par canton, cette confrontation directe des chercheurs avec le terrain contribua fortement à l’élargissement chronolo­gique et thématique de la recherche vers l’architecture non monumentale, qui datait principalement des XIXe et XXe siècles14. L’inventaire impulsa également au niveau national des études thématiques, à caractère typologique, destinées à fédérer les recherches en région. Les principaux thèmes retenus (le patrimoine urbain, le patrimoine industriel, le XXe siècle, le patrimoine balnéaire, le patrimoine maritime et fluvial) concernaient majoritairement l’architecture du XIXe siècle15.

4Portée par ce travail à visée patrimoniale, la connaissance du XIXe siècle français bénéficia également d’une riche politique d’exposition soutenue sans faille par les successifs ministères de la Culture. Pourtant, la première grande exposition sur l’architecture française de cette époque français, The architecture of the Ecole des beaux-arts, qui mit en scène, dans les locaux du MOMA à New York la collection de dessins d’architecture de l’École des beaux-arts, ne fut jamais présentée en France. Elle eut pour point de départ la redécouverte du fonds de l’École des beaux-arts auquel s’intéressèrent dans les années 1960 Neil Levine et David van Zanten, deux jeunes étudiants américains de l’université de Yale sensibilisés à l’architecture du xixe siècle par leur professeur Donald Drew Egbert qui professait depuis les années 1930 un cours sur le prix de Rome. Loin d’être objectif, cet intérêt était guidé par le fait que les Américains commençaient alors à considérer l’archi­tecture française comme leur source nationale, en s’appuyant sur l’importance du mouvement Beaux-Arts aux États-Unis. Le principal promoteur de l’exposition, Arthur Drexler, alors responsable du département design du musée, soucieux d’exposer de nouveaux modèles propres à renouveler l’architecture contemporaine, était fasciné par le xixe siècle dont il admirait à la fois les qualités urbaines, qui faisaient selon lui défaut à l’architecture du Mouvement moderne, et le système pédagogique, à son avis l’autre grande tare de l’architecture contemporaine aux États-Unis. L’arrière-plan spéculatif de ce projet témoigne qu’au-delà de l’intérêt patrimonial que suscita en France la destruction des Halles, la redécouverte du XIXe siècle bénéficia du soutien d’architectes désireux de développer une réflexion sur leur pratique, par le biais d’une histoire de l’architecture pluraliste susceptible de faire sortir la création architecturale du dogmatisme unificateur du modernisme pour l’ouvrir à la diversité.

  • 16 . Pompéi, Paris, École des beaux-arts, 1981 ; Paris, Rome, Athènes, Paris, École des beaux-arts, 1 (...)
  • 17 . Henri Labrouste, architecte (1801-1875), Paris, CNMHS, 1977.
  • 18 . Alfred Normand, architecte (1822-1909), Paris, CNMHS, 1978.
  • 19 . Viollet-le-Duc, RMN, Paris, 1980.
  • 20 . Hittorff (1792-1867), un architecte du XIXe siècle, Paris, Musée Carnavalet, 1986.
  • 21 . Paul Abadie, architecte (1812-1884), Paris, RMN, 1988.
  • 22 . Les Villes d'eaux en France, Paris, ENSBA, 1985.
  • 23 . L’École primaire à Paris, Paris, délégation à l'action artistique de la ville de Paris, 1989.
  • 24 . Les Palais d'argent, Paris, musée d'Orsay, 1992.
  • 25 . Paris-Haussmann, le pari d'Haussmann, Paris, Pavillon de l'Arsenal, 1991.

5En France, dont le ministre des affaires culturelles était alors Michel Guy, il fut question de remonter l’exposition dans la chapelle de l’École des beaux-Arts mais suite au départ de Michel Guy en 1976, l’idée resta sans suite. Si l’exposition du MOMA ne put jamais traverser l’Atlantique, elle fut à l’origine d’une prise de conscience de la beauté des dessins de l’École des beaux-Arts qui permit à la directrice de la bibliothèque, Annie Jacques, de lancer une ambitieuse série d’expositions consacrées aux envois de Rome16. Parallèlement, de vastes expositions monographiques, complémentaires du travail de protection patrimoniale, retracèrent pour la première fois l’œuvre des plus grands architectes du XIXe siècle, d’Henri Labrouste17, à Alfred Normand18, en passant par Viollet-le-Duc19, Hittorff20 et Paul Abadie21. D’autres projets adoptèrent une approche thématique, le plus souvent typologique, qu’il s’agisse de l’architecture thermale22, scolaire23 et bancaire24 ou encore, de l’immeuble haussmannien25.

  • 26 . Cf. pour plus de précision le fichier central des thèses.
  • 27 . Rappelons aussi que furent également créées des filières doctorales en lien avec les écoles d’ar (...)

6Enfin, il faut évoquer le rôle de l’Université, qui vit se développer dans les années 1970 la recher­che en histoire de l’art. L’architecture du XIXe siècle y bénéficia de la présence d’enseignants passion­nés. Ainsi, Bruno Foucart qui, après avoir soutenu la protection patrimoniale de l’architecture du XIXe siècle, lança dès les années 1970 une ambitieuse série de thèses à l’université de Paris IV, mouvement que Françoise Hamon poursuivit après son départ en 2008 mais qui aujourd’hui connaît un temps d’arrêt du fait de l’absence de professeurs dans ce domaine26. François Loyer, à l’université de Rennes, puis de Strasbourg et enfin au sein de l’école doctorale « Cultures, Organisations, Législation » de l’université de Saint-Quentin-en-Yvelinesinitia également de nombreuses recherches universitaires dans ce domaine. Pour répondre au développement de la recherche, des filières spécifiques à l’archi­tecture contemporaine furent mises en place comme la chaire d’histoire de l’architecture occidentale des XIXe et XXe siècles de l’École pratique des Hautes Études, créée en 1990 et confiée à Jean-Michel Leniaud, dont l’activité est depuis 2001 diffusée par la très dynamique revue Livraisons d’histoire de l’architecture27.

Les grandes approches d’aujourd’hui

  • 28 . Quelques exemples parmi d'autres, la thèse de Marie Gloc-Dechezleprêtre sur Édouard Corroyer (so (...)
  • 29 . Rappelons notamment l'exposition Charles Garnier qui doit ouvrir à l'École des beaux-arts à l'au (...)
  • 30 . Cf. note 28.
  • 31 . Cf. Jean-Michel Leniaud, Charles Garnier, Paris, Monum, 2003, 175 p. ; Pierre Pinon, Louis-Pierr (...)
  • 32 . Voir les projets cités à la note 29, ainsi que le programme de recherche de l'INHA consacré à Pe (...)
  • 33 . Cf. la thèse de Sybille Bellami-Brown intitulée l'architecte à Paris sous la Restauration ou cel (...)

7Héritière de ce contexte institutionnel et des recherches qu’il permit de mener à bien, la recherche actuelle s’inscrit dans la continuité de ces premiers élans. Incontestable est par exemple la vitalité persistante d’une approche tout à fait traditionnelle, l’approche biographique, dans le domaine des recherches universitaires28, comme des expositions29 ou des publications. Ce dernier point a bénéficié non seulement d’une politique de publication de thèses soutenues par le monde universitaire30 mais aussi de la création par Monum d’une collection monographique, où une belle part fut faite au XIXe siècle31. Cette vitalité du genre biographique s’explique sans doute par un renouveau des approches. Outre une re-visitation des grands maîtres qu’une meilleure connaissance de l’histoire culturelle du XIXe siècle permet d’aborder sous un éclairage différent32, il faut souligner un intérêt nouveau pour des figures locales, certes un peu secondaires mais indispensables pour comprendre le tissu urbain de l’architecture ordinaire ainsi que le souci d’adopter une approche plus large incluant l’histoire de la profession et de ces réseaux. Avec cette ambition sociologique, dans bien des cas, le travail biographi­que est appelé à se transformer en enquête prosopographique33.

  • 34 . Cf. entre autres, Les Cathédrales au XIXe siècle. Étude du service des édifices diocésains, Pari (...)
  • 35 . Voir dans les présentes Livraisons les contributions de Françoise Boudon et d’Emmanuel Chateau.
  • 36 . Cf. la thèse de Marie-Paule Halgand consacrée aux bâtiments civils en Vendée ; celle de Chantal (...)
  • 37 . Cf. les travaux de Tiphaine Zirmi.

8Les questions professionnelles que soulèvent ces travaux biographiques étaient à l’époque directe­ment liées à l’histoire institutionnelle, un des points très importants du renouvellement de l’approche historiographique, évidemment justifiée par le rôle des pouvoirs publics dans la commande architec­turale. Certaines de ces recherches furent au départ suscitées par un intérêt pour l’histoire de la restau­ration, dont le processus s’institutionnalisa au XIXe siècle du fait de la création du service des Monuments historiques puis de celle du service des Édifices diocésains. Après ceux de Françoise Bercé sur les Monuments historiques, les travaux de Jean-Michel Leniaud sur le service des Édifices diocésains renouvelèrent complètement la compréhension de la profession architecturale34. À la même époque, des historiens commencèrent à s’intéresser à des administrations complètement dédiées à la construction et à la fabrique de la ville, notamment au service des Bâtiments civils qui pendant plus d’un siècle conditionna la création architecturale publique en France, ainsi que le démontrèrent les travaux de Françoise Boudon et de Georges Teyssot35. L’intérêt de telles études incita les chercheurs à s’attaquer à des institutions de plus petite envergure, comme le service de la Ville de Paris, étudié tout d’abord par Anne-Marie Châtelet par le biais de l’architecture scolaire, puis par Claire Monod dans le cadre doctoral, ainsi qu’à affiner l’approche institutionnelle par des études géographiques locales36. Cet intérêt pour le processus de commande s’est par ailleurs également élargi à la sphère privée, comme l’illustrent les travaux de Pauline Prévost-Marcilhacy sur les Rothschild, ou les connaissances nouvelles relatives aux Pereire que peut apporter la biographie de leur architecte de prédilection, Alfred Armand37.

  • 38 . Cf. les travaux d'Anne-Marie Châtelet sur les écoles primaires et ceux de Marc Le Cœur sur les l (...)
  • 39 . Cf. les travaux de Karen Bowie.
  • 40 . Outre les nombreuses thèses et publications consacrées à cette thématique, il faut rappeler la r (...)
  • 41 . Cf. Jean-Michel Leniaud dir., Des Palais pour les livres, Paris, Bibliothèque Sainte-Geneviève/ (...)
  • 42 . Cf. les nombreux travaux de Bruno Foucart et de Jean-Michel Leniaud.
  • 43 . Cf. la thèse de Pierre-Louis Laget ou encore les Livraisons d'histoire de l'architecture (n°7, 1(...)
  • 44 . Cf. la thèse de Shin Gunsoo consacrée à la prison cellulaire en France de 1791 à 1875 et celle d (...)
  • 45 . Cf. la thèse de Fabienne Doulat sur Abel Blouet ou la thèse d’École nationale des chartes de Luc (...)
  • 46 . N°14, 2e semestre 2007.
  • 47 . N°15, 1er trimestre 2008.
  • 48 . N°10, 2e trimestre 2005. Pour les autres numéros thématiques de la revue, voir son site Internet (...)
  • 49 . Cf. le master de Marianne Métais, Le Néo-Renaissance dans les châteaux français au XIXe siècle, (...)

9L’intérêt pour l’organisation de l’administration architecturale qui va au cours du XIXe siècle se spécialiser avec la mise en place d’une organisation rationnelle en fonction des programmes, a également conduit les chercheurs à approfondir la question de la typologie. Cet angle d’approche s’avère particulièrement riche pour le XIXe siècle du fait des transformations politiques, sociales et technologiques qui firent alors naitre la nécessité d’inventer de nouvelles typologies : abattoirs, lycées, logement social, prisons, etc. Les recherches relevant de cette approche sont aujourd’hui foisonnantes, qu’il s’agisse de l’architecture de l’enseignement38, des gares39, des expositions universelles40, des bibliothèques41, des églises42, des hôpitaux43, des prisons44 ou de la villégiature, terrain où les recher­ches menées conjointement par l’Inventaire et l’UMR 22 furent particulièrement riches. Souvent ces enquêtes typologiques se croisent avec celles menées sur des hommes, architectes ou administrateurs, qui ont dédié leur action à certains types de programmes45. Les numéros thématiques de la revue Livraisons de l’histoire de l’architecture témoignent de l’intérêt de s’intéresser à des typologies tout à fait spécialisées comme, entre autres exemples, les piscines46 , les chambres de commerce47 ou les bâtiments d’archives48. Plus récemment, en écho à cet intérêt pour les typologies d’édifices publics, des recherches tendent à renouveler l’approche de typologies plus traditionnelles, celles de l’habitat, qui furent au XIXe siècle complètement bouleversées49.

  • 50 . Cf. entre autres, Karen Bowie dir., La Modernité avant Haussmann, Paris, Éditions Recherches, 20 (...)
  • 51 . Cf. entre autres, les thèses suivantes : Luz Alfonso, Les percements de la rive gauche après Hau (...)

10Cette approche typologique qui posait bien évidemment les questions de l’architecture sérielle et quantitative conduisit les historiens à une approche plus globale, adoptant l’échelle de la ville. À cet égard, les travaux menés à l’initiative d’André Chastel sur le quartier des Halles, alors menacé par la disparition des pavillons Baltard, furent fondateurs. Ils influencèrent sans doute les recherches tout à fait novatrices de François Loyer (qui était du reste associé à l’équipe de Chastel) et notamment son ouvrage, Paris, XIXe siècle (1987) qui, synthèse de son enquête sur l’immeuble parisien, dépassa l’approche du monument par son souci d’appréhender la ville globalement. Dans le renouvellement de l’approche urbaine au XIXe siècle, longtemps centrée autour de l’haussmanisation et de ses mythes, deux orientations furent motrices, la découverte de l’avant Haussmann50 et, en contrepoint, la période qui suivit le départ d’Haussmann, marquée par les débuts de l’urbanisme51.

  • 52 . Cf. entre autres, les travaux de Bertrand Lemoine sur le fer, ceux de Gwenaël Delhumeau sur le b (...)

11La question des matériaux (histoire de leur composition et de leur utilisation, histoire des carrières) mais aussi des techniques (histoire de l’acoustique, du chauffage, etc.), de la pensée constructive et du chantier est bien sûr un point de vue essentiel à la compréhension du XIXe siècle marqué par la Révolution industrielle. Ces thématiques ont fait l’objet et continuent à faire l’objet de recherches52 mais elles restent sous-exploitées en France, surtout en comparaison avec les pays qui répugnent moins à aborder les questions techniques, notamment l’Allemagne (qui a fait de ce point de vue une discipline, la Baugeschichte) et les États-Unis.

  • 53 . Cf. entre autres, Jean-Philippe Garric, Recueils d’Italie. Les modèles italiens dans les livres (...)
  • 54 . Cf. entre autres, Jean-Michel Leniaud et Béatrice Bouvier dir., Les Périodiques d'architecture, (...)

12Souhaitant aller au-delà d’une analyse purement formelle des édifices, les historiens s’interrogent aussi depuis longtemps sur les messages idéologiques convoyés par l’architecture et les architectes. Dans cette optique, l’étude des rapports entre la pensée d’une époque et la forme de son architecture, c’est-à-dire l’analyse des débats esthétiques, techniques ou idéologiques relatifs à l’architecture consti­tuait un champ particulièrement prometteur. C’est de ce point de vue que, dans les années 1980, les historiens de l’architecture commencèrent à s’intéresser aux publications d’architecture et à une des particularités formelles de l’ouvrage d’architecture, l’image. Ces études prirent place dans le cadre d’un intérêt plus large pour la représentation figurative perçue comme véhicule du discours théorique, ainsi qu’en témoignèrent de nombreuses publications, encore aujourd’hui53. Les chercheurs abordèrent aussi l’étude des formes éditoriales54. Ces enquêtes furent relayées par de grandes entreprises docu­mentaires, comme le travail relatif aux deux bases de données prises en charge par l’Institut national d’histoire de l’art, d’une part le catalogue raisonné des livres d’architecture de la Bibliothèque de l’INHA - Collections Jacques Doucet (xve-xixe siècles) et d’autre part, le catalogue des écrits des élèves en architecture de l’École des beaux-arts (xixe-xxe siècles).

  • 55 . Dont témoigne, entre autres, le programme « histoire de l’histoire de l’art » de l’INHA.
  • 56 . Cf. Simona Talenti, Histoire de l'architecture en France : émergence d'une discipline, Paris, Pi (...)

13Plus récemment, en lien avec la question des publications et des représentations, l’histoire de l’histoire de l’architecture est apparue, dans un contexte général caractérisé par l’intérêt croissant des historiens de l’art pour l’historiographie55, comme une problématique essentielle pour comprendre les démarches historicistes des constructeurs du XIXe siècle. Dépassant l’histoire des Monuments historiques et de la restauration, les travaux d’aujourd’hui portent, de façon plus large, sur le rapport des architectes à l’histoire, les modalités de son enseignement et de son écriture, et leurs motivations idéologiques56.

  • 57 . Cf. Le gothique retrouvé avant Viollet-le-Duc, Paris, CNMHS, 1979, 168 p. ; Jean-Michel Leniaud, (...)
  • 58 . Ce dont témoigne la réflexion très stimulante de Jean-Pierre Epron : Comprendre l'éclectisme, Pa (...)
  • 59 . Cf. entre autres, Guy Le Goff, Les Châteaux néogothiques en Anjou, Paris, Nicolas Chaudun, 2007 (...)
  • 60 . Cf. la thèse de Marianne Métais, Le néo-Renaissance dans les châteaux français au XIXe siècle, l (...)

14Autre approche qui bénéficie aujourd’hui d’une attention nouvelle, la question stylistique. Après les flamboyants travaux consacrés au néo-gothique et à ses acteurs de la fin des années 197057, elle semble avoir été considérée avec suspicion, sans doute parce que les catégories « néo », tant utilisés par Louis Hautecoeur et renvoyant de façon simpliste au phénomène de la copie, apparut comme un outil de classification réducteur et inopérant car bien souvent en contradiction avec la réalité profes­sionnelle de l’époque58. En revanche, il est possible de percevoir dans les travaux de recherche actuels une volonté d’affronter de nouveau ces questions59, en l’élargissant à de nouveaux revivals, comme le néo-Renaissance60.

  • 61 . Cf., entre autres, la thèse de Markus Dauss, Architecture et mise en symbole des institutions po (...)
  • 62 . Cf. entre autres, la thèse d'Anne-Claire Masson, Réception du mouvement Arts and Crafts en Franc (...)
  • 63 . Cf., entre autres, les travaux de Mercedes Volait.
  • 64 . Parmi de nombreux exemples, retenons les thèses de Françoise Dasques, Deux Rome, Mexico, Paris, (...)
  • 65 . Cf. les deux colloques organisés en 2003 et 2005 par l'Inventaire : Architecture coloniale et pa (...)
  • 66 . Cf., entre autres, l’exposition Alger : paysage urbain et architecture qui eut lieu à la Cité de (...)

15Enfin, le dernier, et peut être le plus important, aspect de l’évolution de la recherche en France est son ouverture géographique, avec l’apparition de travaux dépassant largement le territoire français, guidés par l’idée que le XIXe siècle, tant marqué par le développement des moyens de transport et des nouveaux modes de diffusion de la pensée, exige l’adoption d’une large approche géographique. Certains se sont attaqués aux échanges européens, qu’il s’agisse des relations franco-allemandes61ou franco-britanniques62. L’échiquier des rapports architecturaux ayant en réalité largement dépassé le monde occidental, d’autres chercheurs, dans le contexte fertile des Post-Colonial Studies, s’attachèrent à affiner la question des échanges entre l’Occident et l’Orient, montrant que loin d’être unilatéraux ou bilatéraux, extrêmement complexes, ils ne peuvent être analysés sans adopter un point de vue interna­tional, prenant en compte l’extrême mobilité des hommes, des idées et des techniques63. De nombreux travaux de recherche portent aujourd’hui sur ces questions64, efficacement relayés par des colloques65 ainsi que des expositions66. La structuration de ce champ d’étude vient également de bénéficier de la création en 2008 d’une équipe de recherche, In Visu, qui a fait de ces nouveaux terrains le centre de ses activités.

16Donner une conclusion à un tel panorama semble impossible car ce serait mettre une fin à une recherche aujourd’hui en pleine effervescence, même si les moyens actuels de la politique culturelle rendent aujourd’hui plus difficile l’engagement en faveur de l’architecture du XIXe siècle, qui reste à cause de sa complexité esthétique difficile à faire appréhender par un large public.

Haut de page

Notes

1 . Je souhaite remercier ici très chaleureusement Nadine Gastaldi pour m'avoir commandé cet état des lieux de la recherche. La présente étude n'a pas pour ambition d'être exhaustive mais d'éclairer, de façon inévitablement subjective, les principa­les problématiques qui animent les historiens de l'architecture depuis une quarantaine d’années.

2 . Il convient aussi de rappeler dans la sphère anglo-saxonne les ouvrages de Henry Russell Hitchcock (Architecture : Nineteenth and Twentieth Centuries, Penguin Books, Baltimore, 1958 pour la première édition, 550 p.) et de Siegfried Giedion (Space, Time and Architecture, Harvard, Cambridge Univ. Press, 1941 pour la première édition, 534 p.).

3 . Cf. Alice Thomine, « About Les Halles in Paris: the leading role of the historian in the city (1960-1971) », dans Journal of architecture, vol. 9, no. 2, 2004 Summer, p. 209-217.

4 . L'interrogation de la base Mérimée rend compte du travail mené alors.

5 . Cf. la préfecture d'Angoulême, inscrite en 1975.

6 . Cf. la gare du Nord, inscrite en 1975.

7 . La bibliothèque Sainte-Geneviève fut inscrite en 1975 ; l’Hôtel Thouret l'année suivante (la salle de lecture de la Biblio­thèque nationale ne sera classée qu'en 1983).

8 . Cf. les galeries Colbert et Vivienne, les passages Choiseul et Sainte-Anne, le passage des Panoramas, les passages Jouffroy et Verdeau inscrits en 1975.

9 . Cf. la prison Beaulieu à Caen de Harou-Romain inscrite en 1974.

10 . Cf. Notre-Dame de Fourvière, inscrite en 1977.

11 . Cf. l’église de la Trinité et l'Hôtel de ville de Paris inscrits en 1975.

12 . Celle-ci permet de passer de la centaine de dessins provenant d'institutions déjà existantes (en premier lieu, le musée du Louvre) à une collection de plus de 8 000 pièces à son ouverture en 1986 (aujourd'hui plus de 18 000).

13 . Remarquons que la mise en place de l'Inventaire général fut contemporaine des travaux qu’André Chastel lança au début des années 1960 sur l’urbanisme du quartier des Halles et dont la méthodologie fut très proche de celle de l'Inventaire (cf. André Chastel, et all. Système de l'architecture urbaine : le Quartier des Halles à Paris, Paris, CNRS, 1977, 414 p. +1 vol. de pl.).

14 . Les limites ad quem du travail de l'Inventaire suscitèrent du reste de vives discussions (cf. Xavier Laurent, « L'évolution de la politique de classement et d'inscription », dans Grandeur et misère du patrimoine, d'André Malraux à Jacques Duhamel (1959-1973), Paris, la Documentation française, 2003, 380 p. ; voir p. 232-233).

15 . Cf. entre autres exemples, Patrimoine industriel : 50 sites en France, par Paul Smith et Jean-François Belhoste, 1997, Paris, éditions du patrimoine, 128 p. ; Bernard Toulier et François Muel dir., La Côte d'Émeraude : la villégiature balnéaire autour de Dinard et de Saint-Malo, Paris, Monum, 2001, 339 p.

16 . Pompéi, Paris, École des beaux-arts, 1981 ; Paris, Rome, Athènes, Paris, École des beaux-arts, 1982 ; Roma Antiqua, Paris, École des beaux-arts, 1992 ; Italia Antiqua, Paris, École des beaux-arts, 2002.

17 . Henri Labrouste, architecte (1801-1875), Paris, CNMHS, 1977.

18 . Alfred Normand, architecte (1822-1909), Paris, CNMHS, 1978.

19 . Viollet-le-Duc, RMN, Paris, 1980.

20 . Hittorff (1792-1867), un architecte du XIXe siècle, Paris, Musée Carnavalet, 1986.

21 . Paul Abadie, architecte (1812-1884), Paris, RMN, 1988.

22 . Les Villes d'eaux en France, Paris, ENSBA, 1985.

23 . L’École primaire à Paris, Paris, délégation à l'action artistique de la ville de Paris, 1989.

24 . Les Palais d'argent, Paris, musée d'Orsay, 1992.

25 . Paris-Haussmann, le pari d'Haussmann, Paris, Pavillon de l'Arsenal, 1991.

26 . Cf. pour plus de précision le fichier central des thèses.

27 . Rappelons aussi que furent également créées des filières doctorales en lien avec les écoles d’architecture comme celui associant l'université de Paris VIII et l’École d'architecture de Paris-Belleville au sein duquel Jean-Louis Cohen et Pierre Pinon purent diriger des thèses.

28 . Quelques exemples parmi d'autres, la thèse de Marie Gloc-Dechezleprêtre sur Édouard Corroyer (soutenue en mars 2003) ; celle de Philippe Dufieux sur Pierre Bossan et l'architecture religieuse (publiée en 2004 aux Presses universitaires de Lyon; celle de Nolwenn Rannou sur Joseph Bigot (publiée en 2006 aux Presses universitaires de Rennes) ; celle de Jean-Pierre Willesme sur Rohault de Fleury (soutenue en 2007) ; celle de Gilbert Richaud sur Gaspard André (soutenue en 2008) ; celle d'Anne Richard-Bazire consacrée Jean-Louis Pascal (soutenue aussi en 2008). Pour les travaux en cours, voir le fichier central des thèses.

29 . Rappelons notamment l'exposition Charles Garnier qui doit ouvrir à l'École des beaux-arts à l'automne 2010 ; celle que le musée d'Orsay consacrera à Victor Baltard à l'automne 2011 et, enfin, le projet Labrouste que la Cité de l'architecture, la Bibliothèque nationale de France et le MOMA souhaitent mener ensemble à moyen terme.

30 . Cf. note 28.

31 . Cf. Jean-Michel Leniaud, Charles Garnier, Paris, Monum, 2003, 175 p. ; Pierre Pinon, Louis-Pierre et Victor Baltard, Paris, Monum, 2005, 212 p.

32 . Voir les projets cités à la note 29, ainsi que le programme de recherche de l'INHA consacré à Percier et Fontaine.

33 . Cf. la thèse de Sybille Bellami-Brown intitulée l'architecte à Paris sous la Restauration ou celle de Maud Tallon, Les réseaux de sociabilité de Charles Garnier. Voir aussi les travaux de Marie-Laure Crosnier-Leconte sur les élèves de l'École des beaux-arts qui est en train de se concrétiser sous la forme d'une base de données à l'INHA.

34 . Cf. entre autres, Les Cathédrales au XIXe siècle. Étude du service des édifices diocésains, Paris, Economica / CNMHS, 1993, 984 p.

35 . Voir dans les présentes Livraisons les contributions de Françoise Boudon et d’Emmanuel Chateau.

36 . Cf. la thèse de Marie-Paule Halgand consacrée aux bâtiments civils en Vendée ; celle de Chantal Callais, intitulée Les architectes de fonction au XIXe siècle : le cas des Deux-Sèvres ou, encore, celle d'Anne Cazabat, Le rôle et la place de l'architecte dans le projet hospitalier au XIXe siècle à travers l'exemple bordelais.

37 . Cf. les travaux de Tiphaine Zirmi.

38 . Cf. les travaux d'Anne-Marie Châtelet sur les écoles primaires et ceux de Marc Le Cœur sur les lycées.

39 . Cf. les travaux de Karen Bowie.

40 . Outre les nombreuses thèses et publications consacrées à cette thématique, il faut rappeler la remarquable collection de dessins d'architecture relatifs aux expositions universelles, rassemblée par Caroline Mathieu au musée d'Orsay.

41 . Cf. Jean-Michel Leniaud dir., Des Palais pour les livres, Paris, Bibliothèque Sainte-Geneviève/ Maisonneuve et Larose, 2002, 190 p.

42 . Cf. les nombreux travaux de Bruno Foucart et de Jean-Michel Leniaud.

43 . Cf. la thèse de Pierre-Louis Laget ou encore les Livraisons d'histoire de l'architecture (n°7, 1er semestre 2004).

44 . Cf. la thèse de Shin Gunsoo consacrée à la prison cellulaire en France de 1791 à 1875 et celle de Caroline Soppelsa aux prisons parisiennes.

45 . Cf. la thèse de Fabienne Doulat sur Abel Blouet ou la thèse d’École nationale des chartes de Lucile Grand (Maximilien Parchappe de Vinay (1800-1866), inspecteur général des asiles d'aliénés et du service sanitaire des prisons, soutenue en 1995).

46 . N°14, 2e semestre 2007.

47 . N°15, 1er trimestre 2008.

48 . N°10, 2e trimestre 2005. Pour les autres numéros thématiques de la revue, voir son site Internet http://lha.enc.sorbonne.fr/.

49 . Cf. le master de Marianne Métais, Le Néo-Renaissance dans les châteaux français au XIXe siècle, l'exemple bourguignon.

50 . Cf. entre autres, Karen Bowie dir., La Modernité avant Haussmann, Paris, Éditions Recherches, 2001, 407 p. ; Nicholas Papayannis Planning Paris before Haussmann, Baltimore : Johns Hopkins university press, 2004, XIII-336 p. ; Gilles Bienvenu et Géraldine Texier-Rideau dir., Autour de la ville de Napoléon, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2006, 316 p. ou, encore, la thèse d'Anne Bondon, La transformation de Bourges, Colmar et Laval dans la première moitié du XIXe siècle.

51 . Cf. entre autres, les thèses suivantes : Luz Alfonso, Les percements de la rive gauche après Haussmann ; Valérie Astrie, La mécanique des percées post-haussmaniennes ; Jean-Claude Dumoulin, L'urbanisme en France entre 1900 et 1944 ; Pascal Mory, Les îlots insalubres parisiens (1880-1960) ; Khelil Naziha, Le boulevard Saint Marcel.

52 . Cf. entre autres, les travaux de Bertrand Lemoine sur le fer, ceux de Gwenaël Delhumeau sur le béton avec ceux d'André Guillerme sur les matériaux, les recherches de Valérie Nègre sur les matériaux de l'ornement, la thèse d’Emmanuelle Gallo sur le chauffage (soutenue en 2007) ou encore les Livraisons d'histoire de l'architecture consacrées au chantier et aux matériaux (n°16, 2e semestre 2008).

53 . Cf. entre autres, Jean-Philippe Garric, Recueils d’Italie. Les modèles italiens dans les livres d’architecture français, Sprimont, Mardaga, 2004, 319 p. ; la thèse de Patrick Leitner, Paris-New York : transfert d'images et modèles d'urbanisme (1890-1945), soutenue en 1999 ; celle de Ruth Fiori, La construction d’une conscience patrimoniale parisienne à la fin du XIXe siècle : acteurs, pratiques et représentations (1884-1914), soutenue en 2009 ; celle de Peggy Grand, Du pittoresque à l'archéologie. La représentation des monuments français, ses incidences sur la sauvegarde.

54 . Cf. entre autres, Jean-Michel Leniaud et Béatrice Bouvier dir., Les Périodiques d'architecture, xviiie-xxe siècle. Recherche d'une méthode critique d'analyse, Paris, École des chartes, 2001, 326 p. ; Jean-Michel Leniaud et Béatrice Bouvier dir., Le livre d'architecture, xve-xxe siècle, édition, représentations et bibliothèques, Paris, École des chartes, 2002, 335 p. ; Marc Saboya, Presse et architecture au XIXe siècle. César Daly et la Revue générale de l'architecture et des travaux publics, Paris, Picard, 1991, 335 p. ; Béatrice Bouvier, L'Édition d'architecture à Paris au XIXe siècle, les maisons Bance et Morel et la presse architecturale, Genève, Droz, 2004, XII-622 p. ; Hélène Lipstadt, Pour une histoire sociale de la presse architecturale la revue générale de l'architecture et César Daly, 1840-1888, thèse, 1979.

55 . Dont témoigne, entre autres, le programme « histoire de l’histoire de l’art » de l’INHA.

56 . Cf. Simona Talenti, Histoire de l'architecture en France : émergence d'une discipline, Paris, Picard, 2000, 289 p. ; Livraisons d'histoire de l'architecture, L'architecte-historien, n° 9, 1er semestre 2005. Voir aussi le programme de recherche de l'INHA dédié à l'histoire de l'histoire de l'art qui organisa en 2004 un colloque sur l'histoire de l'art au XIXe siècle (Histoire de l'histoire de l'art en France au XIXe siècle, Paris, la Documentation française, 2008, 527 p.) et met en ligne un dictionnaire des historiens de l'art en France comprenant de nombreuses notices d'historiens de l'architecture du XIXe siècle.

57 . Cf. Le gothique retrouvé avant Viollet-le-Duc, Paris, CNMHS, 1979, 168 p. ; Jean-Michel Leniaud, Jean-Baptiste Lassus ou le temps retrouvé des cathédrales, Paris, Arts et métiers graphiques, 1980, 296 p. ; Viollet-le-Duc, Paris, RMN, 1980.

58 . Ce dont témoigne la réflexion très stimulante de Jean-Pierre Epron : Comprendre l'éclectisme, Paris, Norma, 1997, 357 p.

59 . Cf. entre autres, Guy Le Goff, Les Châteaux néogothiques en Anjou, Paris, Nicolas Chaudun, 2007, 287 p., préface de Jean-Michel Leniaud ; la thèse de Pierre Antoine Jacquin, L'architecture historiciste à Dijon et en Côte d'Or, 1800-1914 et celle de Pierre Moulier, L'art néo-roman dans le Cantal.

60 . Cf. la thèse de Marianne Métais, Le néo-Renaissance dans les châteaux français au XIXe siècle, l'exemple bourguignon.

61 . Cf., entre autres, la thèse de Markus Dauss, Architecture et mise en symbole des institutions politiques sociales et culturelles à Berlin et à Paris entre 1871 et 1918 : l'architecture publique dans l'Empire allemand et la Troisième République. Essai d'iconologie politique et les travaux d'Anne Georgeon-Liskenne.

62 . Cf. entre autres, la thèse d'Anne-Claire Masson, Réception du mouvement Arts and Crafts en France, ainsi que les journées d’étude Paris-Londres/London-Paris, organisées par l’University of Southampton, New York University et l’INHA (Jean-Louis Cohen et Dana Arnold) en janvier 2007 et décembre 2008.

63 . Cf., entre autres, les travaux de Mercedes Volait.

64 . Parmi de nombreux exemples, retenons les thèses de Françoise Dasques, Deux Rome, Mexico, Paris, 1784-1920. Le lien de l’architecture, soutenue en 2003 ; le master d’Éloïse Ebru Fesli, L’Art nouveau à Istanbul, 1902-1930 ; la thèse de Myriam Bacha, Le patrimoine monumental de la Tunisie pendant le Protectorat, 1881-1914, soutenue en 2006 ; celle de Fatima Mehia sur l'Algérie, L'architecture coloniale à Alger au début du XXe siècle : le modèle néo-mauresque entre transfert et politisation ; de Marie-Cécile Michel, L'exposition coloniale de Marseille en 1906 ; d’Anne Hollanda, L'architecture religieuse en Afrique. Cas de la Côté d'ivoire et du Maroc.

65 . Cf. les deux colloques organisés en 2003 et 2005 par l'Inventaire : Architecture coloniale et patrimoine. Expériences françaises et Architecture coloniale et patrimoine. Expériences européennes, publiés par Bernard Toulier et Marc Pabois dir., Paris, Institut national du patrimoine / Somogy, 2006, 246 p. ; le colloque L’Orientalisme à l’épreuve des savoirs, organisé par l’université de Poitiers, l’université de Tours et l’INHA en 2006, publié par Mercedes Volait et Nabila Oulebsir dir., L’Orientalisme architectural, entre imaginaires et savoirs, Paris, Picard, 2009, 303 p.

66 . Cf., entre autres, l’exposition Alger : paysage urbain et architecture qui eut lieu à la Cité de l'architecture en 2003 et dont les commissaires étaient Jean-Louis Cohen et Nabila Oulebsir, et l’exposition en cours de préparation sur le canal de Suez, également projetée à la Cité de l’architecture.

Haut de page

Pour citer cet article

Référence papier

Alice Thomine, « L’histoire de l’architecture du XIXe siècle en France, regard sur la création d’un champ de recherche et son renouvellement », Livraisons de l'histoire de l'architecture, 21 | 2011, 79-88.

Référence électronique

Alice Thomine, « L’histoire de l’architecture du XIXe siècle en France, regard sur la création d’un champ de recherche et son renouvellement », Livraisons de l'histoire de l'architecture [En ligne], 21 | 2011, mis en ligne le 10 juin 2013, consulté le 01 avril 2017. URL : http://lha.revues.org/277 ; DOI : 10.4000/lha.277

Haut de page

Auteur

Alice Thomine

Alice Thomine-Berrada, archiviste paléographe, conservateur du patrimoine, a soutenu en 1999 sa thèse de doctorat sur l’architecte Émile Vaudremer (1829-1914) à l’École pratique des hautes études. Conservateur au Centre des archives du monde du travail (1997-2001), chercheur invitée au centre canadien d’architecture (2001), elle a été conseiller scientifique à l’Institut national d’histoire de l’art pour l’histoire de l’architecture (2001-2007). Spécialiste de l’architecture du xixe et du xxe siècle, elle est aujourd’hui conservateur au musée d’Orsay.

Haut de page

Droits d’auteur

Tous droits réservés à l'Association LHA

Haut de page
  • Revues.org