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Des connaissances pour l’action. La géographie coloniale de Marcel Dubois et Maurice Zimmermann

Pascal Clerc
p. 135-146

Résumés

Le renforcement des relations entre la géographie et les questions coloniales se manifeste, au cours des deux dernières décennies du xixe siècle, par le développement d’enseignements coloniaux à la fois dans l’université et hors de celle-ci. Nous présentons ici deux leçons introductives des cours coloniaux : celles de Marcel Dubois à la Sorbonne (1893) et de Maurice Zimmermann à la Chambre de Commerce de Lyon (1899). Ces leçons permettent de situer la géographie coloniale au sein du paradigme émergent de la géographie comme science. Elle se caractérise par des relations marquées avec le monde politique et le monde des affaires. Ses zélateurs revendiquent son utilité pour l’entreprise coloniale par la précision des informations sur les espaces qu’elle fournit. La géographie coloniale se distingue donc des savoirs disciplinaires plus académiques, sans pour autant s’y opposer. Les parcours et les propositions programmatiques de Dubois et Zimmermann disent au contraire les porosités et les circulations existant au sein des savoirs géographiques.

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Extrait du texte

Ce document sera publié en ligne en texte intégral en décembre 2017.

Plan

Introduction
Deux itinéraires entre centralité et marginalité
La géographie coloniale en Sorbonne et dans une chambre de commerce
La géographie pour l’analyse précise des territoires
Un préalable et un guide pour l’action
Géographie coloniale ou géographie des colonies : quels enjeux ?

Aperçu du texte

Introduction

Au cours des deux dernières décennies du xixe siècle, l’empire colonial français change d’échelle. Sa superficie et sa population décuplent avec l’instauration du protectorat sur la Tunisie (1881), la conquête d’une partie du Congo (1882), le développement de l’Union Indochinoise (1883 et 1885) et le traité franco-malgache qui entérine la domination française sur l’île (1885). Vers 1900, la France domine un espace de 9,5 millions de km2 et de 50 millions d’habitants. Parallèlement, les représentations évoluent. Si le grand public n’est pas encore très sensible à ces questions, les élites politiques et économiques sont progressivement gagnées à l’intérêt des projets expansionnistes et prennent le « tournant colonial ». Cette évolution est facilitée par la légitimité renforcée de la colonisation. Avec la conférence de Berlin (novembre 1884 – février 1885), douze États européens ainsi que l’Empire Ottoman et les États-Unis se reconnaissent un droit mutuel et régulé sur les ...

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Pour citer cet article

Référence électronique

Pascal Clerc, « Des connaissances pour l’action. La géographie coloniale de Marcel Dubois et Maurice Zimmermann », Revue germanique internationale [En ligne], 20 | 2014, mis en ligne le 01 décembre 2017, consulté le 08 mars 2015. URL : http://rgi.revues.org/1494

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Auteur

Pascal Clerc

Maître de conférences HDR en géographie à l’ESPE de l’université Lyon 1, chercheur au laboratoire Géographie-Cités, équipe Épistémologie et histoire de la géographie (UMR 8504 - E.H.GO).

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Droits d'auteur

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