Les cortèges de la CGT (avec la FSU et Solidaires) et de Force Ouvrière, marquant leur indépendance vis à vis de la CFDT, du "syndicalisme rassemblé" et du gouvernement, se sont rejoints ce mardi 15 octobre 2013 sur la place de la Concorde devant l'Assemblée Nationale, aux cris de "la retraite c'est à 60 ans et à taux plein", "Retrait, retrait". "Il y a un gros défaut à cette réforme, venait de nous dire Thierry Lepaon, avant de prendre la parole sur le camion tribune, c'est qu'elle s'inscrit dans les réformes précédentes et notamment l'allongement de la durée de cotisation à 43 ans, ce qui est pour nous inacceptable." A la tribune, le secrétaire général de la CGT dénonce : "C'est encore au prétexte de déficits des caisses et d'une politique d'austérité, que l'on veut nous imposer cette nouvelle réforme des retraites sous le regard attentif de la Commission européenne. Nous refusons tout simplement cette approche. C'est justement à cause des politiques économiques et sociales suivies, à cause de l'austérité imposée aux peuples européens et au peuple français en particulier, à cause des budgets de rigueur, à cause des règles et législations existantes que les déficits existent, qu'une réforme des retraites entraîne une autre réforme des retraites encore plus régressive pour les salariés et les retraités que la précédente. Nous refusons cette spirale infernale qui nous tire vers le bas. Les politiques suivies ne sont pas la solution ; elles sont le problème." Il conclut : "La Sécurité sociale nous appartient. C'est notre affaire, alors occupons-nous de nos affaires !" Jean-Claude Mailly à la tribune, intervenant après le secrétaire général de la CGT, note que si ce texte est voté, la blessure laissera des cicatrices profondes. "Que dire aux salariés de Gad ou de Doux en Bretagne nés en 1973 ou après, qu'ils vont être licenciés et qu'ils devront travailler plus longtemps !" s'exclame le secrétaire général de FO. "Comme nous l'avons dit au président de la République et au gouvernement lors de l'ouverture de la dernière conférence sociale : entre Léon Blum qui affirmait «nous serons les gestionnaires honnêtes et loyaux des affaires du capitalisme», et Jaurès qui affirmait «le courage, c'est de rechercher la vérité et de la dire, c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe», nous choisissons Jaurès. Il appartient, dès lors, aux travailleurs et à leurs organisations syndicales de se faire entendre et de construire progressivement le rapport de force." Il conclut : "Globalement, ce projet de loi est inacceptable, c'est pourquoi FO le refuse, FO le rejette, c'est pourquoi FO le combat". "Retrait ! Retrait !" scandait le rassemblement désormais fusionné des manifestants CGT et FO en s'engageant vers le pont qui fait face au Palais Bourbon. A voir et écouter en images et en son.

• published: 18 Oct 2013
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