L'épidémie d'Ebola en Afrique occidentale ou les cas français de coronavirus à l'automne, l'arrivée du chikungunya aux Antilles, réveillent le spectre d'une pandémie mondiale. Quelles sont les maladies virales qui nous menacent ? Comment peuvent-elles se répandre à travers le globe ? Le risque d'une propagation à la France est-il réel ? Plus généralement : comment fonctionne un virus ? Comment traverse-t-il les âges ? On sait en effet que certains nous restent de l'époque préhistorique... Comment lutter contre des entités aussi résistantes ? Le virus Ebola est sans conteste l'un des pires au monde, avec un taux de mortalité affolant, approchant les 90 %. L'Afrique de l'Ouest connaît une nouvelle épidémie depuis quelques semaines. Elle a déjà fait 101 morts sur 157 cas recensés depuis janvier en Guinée et dix au Liberia sur 21 cas. L'Organisation Mondiale de la Santé, l'OMS, parle désormais de l'une des épidémies qui comportent « le plus de défis » depuis l'apparition de la maladie il y a 40 ans. Le virus Ebola a été identifié pour la première fois dans les années 1970 dans ce qui est aujourd'hui la RDC (République démocratique du Congo). Les épidémies les plus violentes ont affiché un taux de mortalité de 90 %, et il n'y a ni vaccin ni traitement. L'épidémie la plus importante à ce jour a eu lieu en l'an 2000, en Ouganda, avec 425 cas, dont la moitié ont été mortels. La fièvre Ebola se traduit par des hémorragies, des vomissements, et des diarrhées. Les chances de survie augmentent pour les malades s'ils sont hydratés. Se pourrait-il que le virus Ebola se propage en France ? Sommes-nous bien protégés contre d'éventuels voyageurs porteurs du virus ? Mais l'Ebola n'est pas le seul virus mortel, malheureusement. Depuis plus de 20 ans, nous vivons avec le virus du Sida. Or, le nombre de personnes découvrant leur contamination par le VIH, ne faiblit pas en France, selon l'Institut national de veille sanitaire (InVS) qui chiffre à près de 6.400 les « découvertes de séropositivité » en 2012. On estime en France qu'environ 150.000 personnes vivent avec le virus du sida, mais parmi eux 30.000 à 40.000 ignorent leur contamination. Toujours selon l'Organisation mondiale de la santé, le VIH demeure l'un des principaux problèmes de santé publique dans le monde. Actuellement, seulement huit millions de personnes sont traitées sur les plus de 35 millions qui vivent avec le virus. Et puis il y a la grippe H7N9 (à ce jour, plus de 400 personnes ont été contaminées et 121 ont trouvé la mort en Asie), le Coronavirus MERS-CoV (Middle East respiratory syndrome coronavirus, un syndrome respiratoire qui se répand au Moyen-Orient, cousin du SRAS, qui avait provoqué la mort de plus de 600 personnes en Asie en 2003), sans oublier le chikungunya, maladie virale signalée depuis les années 1950 en Afrique, qui ne cesse de gagner du terrain. Si l'on songe qu'en 1918 la grippe espagnole - due à un virus H1N1 comme pour la grippe mexicaine de 2009 - avait au final fait 60 millions de morts dans le monde et que la pandémie s'était étalée sur 15 mois avec des poussées successives et des périodes de retrait de la maladie, on ne peut que s'inquiéter de nouvelles pandémies. Peut-être des pandémies provoquées par des virus préhistoriques ? Un virus géant, âgé de 30 000 ans, a en effet été découvert dans le Nord-Est sibérien par des chercheurs français et russes. Bien qu'inoffensif pour l'homme, le pithovirus possède des caractéristiques proches de la variole, virus éradiqué mais susceptible d'être réveillé. La variole est une maladie infectieuse déclarée éradiquée en 1977 et qui a fait des millions de morts au cours des siècles passés. Or, si le pithovirus a pu survivre 30 000 ans dans le sol gelé, il pourrait en être de même pour d'autres virus pathogènes, soit qui engendrent des maladies. Pour le CNRS, à l'origine de cette découverte, ce scénario « n'est désormais plus du domaine de la science-fiction ». Aussi, de nouvelles études vont être menées pour déterminer les risques que de tels virus se trouvent dans les sous-sols sibériens. Les conditions sont en tout cas réunies : pas de lumière pour dégrader l'ADN, température basse, ph neutre et absence d'oxygène. Autre problème : le réchauffement climatique, lié à l'activité humaine, qui entraîne une fonte des glaces. D'après une étude relayée par Maxisciences en octobre 2013, le pergélisol (ou permafrost en anglais, sol gelé en permanence) pourrait commencer à se dégeler d'ici 10 ou 30 ans. De quoi potentiellement réveiller d'autres virus préhistoriques qui seraient, eux, moins inoffensifs pour l'homme que le pithovirus...

• published: 25 Apr 2014
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