(M. Régnier)
Femmes qui aimez mieux le foutre que le pain
Qui prenez en foutant un plaisir souverain,
Qui faites de vos cons une source féconde
Qui crevez de dépit qu'on ne vous foute point
Laissez-vous foutre à moi, j'ai le vit en bon point,
Et vous direz que c'est le paradis du monde.
Je crois que tout foutait quand je fus engendré
Tant je suis en foutant chaudement agité,
D'une ardeur qui n'est point à tous fouteurs commune
Si j'approche d'un con je me sens échauffer,
Ni mari ni parent ne peuvent m'étonner,
Mon vit et mes couillons courent même fortune
Ô mourir agréable,ô trépas bien heureux !
S'il y a quelque-chose en ce monde d'heureux,
C'est un tombeau tout nu d'une cuisse yvoirine,
Les esprits vont au ciel d'un ravissement doux :
Si l'homme meurt dessus la femme meurt dessous
Mais une mort est peu pour chose si divine.
Ce sont mots inventés que parler de l'honneur,
Et dire qu'en foutant on n'a point de bonheur,
Et que celui qui fout à la vertu s'oppose.
Il n'est point d'autre honneur que de foutre très bien,
Car sans ce doux plaisir la vertu ne vaut rien :
Honneur, foutre et vertu, c'est une même chose.
Femmes qui aimez mieux le foutre que le pain
Qui prenez en foutant un plaisir souverain,
qui faites de vos cons une source féconde
Qui crevez de dépit qu'on ne vous foute point
Laissez-vous foutre à moi, j'ai le vit en bon point,
(T. Hannon)
Très Rousse, aux longs yeux verts damnablement fendus
Je la suivis chez elle, et bientôt, sans chemise,
Sur son lit de bataille elle se trouva mise,
Offrant à mes ardeurs tous les fruits défendus.
Le chignon inondait de sa fauve avalanche
Le torse aux grands prurits de cette Putiphar
Le nombril incrustait sa fleur de nénuphar
Aux lobes de son ventre un gâteau de chair blanche
Ses tétins étaient d'ambre effilés de carmin
Ils tenaient tout entiers dans le creux de ma main.
Elle entr'ouvrit le centre unique où tout converge.
Son poil roux brasillait de flammes me dardant...
- Moïse, c'est à vous, dans ce buisson ardent,
Que je songeais, frappant le doux roc de ma verge
Très rousse, aux longs yeux verts damnablement fendus
Je la suivis chez elle, et bientôt, sans chemise,
Sur son lit de bataille elle se trouva mise
(T. Gautier)
Je bande trop. De ma culotte
Je sors mon vit qui décalotte
Son champignon
Être à midi, seul dans sa chambre,
En tête à tête avec son membre,
C'est du guignon.
Mon jacquemart me tend le ventre :
Dans quelque-chose il faut que j'entre,
Cul bouche ou con.
Mais je ne vois pas ma voisine
Lançant son ?illade assassine
De son balcon
En vain Coco dresse sa huppe :
Dans la maison pas une jupe,
Pas un bonnet.
La pine au poing, pose équivoque,
À défaut de con je t'invoque,
Veuve Poignet.
Mais la Chimère ouvre sa porte.
Une femme entre, à gorge forte,
À reins puissants,
Qui retrousse chemise et cotte
Met sous mon nez sa grosse motte
Aux crins frisants
Puis je l'empoigne par les hanches,
Et j'écarte ses cuisses blanches
De mon genou ;
Déjà ma pine triomphante
De l'abricot perçant la fente
Y fait son trou.
Serrant le cul, haussant la croupe,
Les pieds en l'air comme en un groupe
De Clodion,
Elle absorbe toute ma pine
Et retrouve de Messaline
Le tordion.
Un flot de liqueur prostatique,
Du temple mouillant le portique,
Ecume au bord ;
Sous le choc du vit qui la pousse
Elle crie à chaque secousse :
Vas-y plus fort !
VIII
Les yeux noyés, de plaisir pâle,
Jusqu'à la garde elle s'empale,
Comme autrefois
Du dieu Priape au fond d'un antre
Les filles s'enfonçaient au ventre
L'outil de bois.
Quand j'ai bien égoutté mon tube,
Je vois s'envoler le succube
Aux beaux seins nus,
Je deviens flasque, je débande,
Et je regrette mon offrande,
Fausse Vénus.
Sur mes doigts en nappes s'épanche,
Déjà froide, la liqueur blanche ;
Tout est fini,
Et j'offre pour ton microscope
Le résultat de ma syncope,
Paroles et musique : Pierre Perret
Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux
Regardez-les s'envoler c'est beau
Les enfants si vous voyez
Des p'tits oiseaux prisonniers
Ouvrez-leur la porte vers la liberté.
Un p'tit dé à coudre
Et trois gouttes d'eau dedans
Au-d'ssus du perchoir un os de seich' tout blanc
Et un p'tit piaf triste
De vivre en prison
Ça met du soleil dans la maison
C'est c'que vous diront
Quelques rentiers vislards.
Des vieux shnoks qui ont
Des trous d'air dans l'cigare
Une fois dans vot' vie
Vous qui'êtes pas comme eux,
Faites un truc qui vous rendra heureux
Si vot' concierg' fait cui cui sur son balcon
Avec ses perruches
Importées du Japon,
Ses canaris jaunes et ses bengalis
À vot' tour faites-leue Guili Guili
Sournois'ment exclamez-vous
"Dieu quel plumage !
Mes chères madames on vous d'mande
Au troisième étage."
Et dès qu'la bignole aura l'dos tourné
Même si on doit pas vous l'pardonner
Ouvrez ouvrez la cage aux oiseaux
Regarded-les s'envoler
C'est Beau
Les enfants si vous voyez des p'tits oiseaux prisoniers
(S.D Chambley)
Ouvre les yeux, réveille-toi
Ouvre l'oreille, ouvre ta porte
C'est l'amour qui sonne et c'est moi
C'est moi c'est moi qui te l'apporte
Ouvre la fenêtre à tes seins
Ouvre ton corsage de soie
Ouvre ta robe sur tes reins
Ouvre, ouvre qu'on voie!
Ouvre à mon coeur ton coeur trop plein
J'irai le boire sur ta bouche
Ouvre ta chemise de lin
Ouvre ouvre tout grand qu'on touche!
Ouvre les plis de tes rideaux
Ouvre ton lit que je t'y traîne
Il va s'échauffer sous ton dos
Ouvre, ouvre l'arène
Ouvre tes bras pour m'enlacer
Ouvre tes seins que je m'y pose
Ouvre aux fureurs de mon baiser
Tes yeux tes seins tes lèvres roses!
Ouvre tes jambes prends mes flancs
Dans ces rondeurs blanches et lisses
Ouvre aussi tes genoux tremblants
Ouvre, ouvre tes cuisses!
Ouvre tout ce qu'on peut ouvrir
Dans les chauds trésors de ton ventre
J'inonderai sans me tarir
L'abîme ce bel abîme où j'entre
VIII
Ouvre les yeux, réveille-toi
Ouvre l'oreille, ouvre ta porte
C'est l'amour qui sonne et c'est moi
C'est moi qui te l'apporte
Ouvre les yeux, réveille-toi
Ouvre l'oreille, ouvre ta porte
C'est l'amour qui sonne et c'est moi
C'est moi c'est moi qui te l'apporte
(G. D. Maupassant)
Refrain
La La La La La La La La La
La La La La La La La La La
Je ne l'entendais pas tant que je la regardais
Par sa robe entr'ouverte au loin je me perdais,
Devinant les dessous et brûlé d'ardeurs folles
Elle se débattait, mais je trouvai ses lèvres
Ce fut un baiser long comme une éternité
Qui tendit nos deux corps dans l'immobilité.
Elle se renversa râlant sous ma caresse ;
Refrain
Sa poitrine oppressée et dure de tendresse
Haletait fortement avec de longs sanglots
Sa joue était brûlante et ses yeux demi-clos
Et nos bouches et nos sens nos soupirs se mélèrent
Refrain
Puis dans la nuit tranquille où la campagne dort,
Un cri d'amour monta si terrible et si fort
Que des oiseaux dans l'ombre effarés s'envolèrent
Ainsi que deux forçats rivés aux mêmes fers
Un lien nous tenait, l'affinité des chairs.
Paroles et musique : Pierre Perret
© Éditions Adèle
T'en fais pas mon p'tit loup
C'est la vie ne pleure pas
T'oublieras mon p'tit loup
Ne pleur' pas
Je t'amèn'rai sécher tes larmes
Au vent des quat' points cardinaux
Respirer la violett' à Parme
Et les épices à Colombo
On verra le fleuve Amazon'
Et la vallée des Orchidées
Et les enfants qui se savonn'nt
Le ventre avec des fleurs coupées
Allons voir la terre d'Abraham
C'est encore plus beau qu'on le dit
Y'a des Van Gogh à Amsterdam
Qui r
essemblent à des incendies
On goût'ra les harengs crus
Et on boira du vin d'Moselle
J'te racont'rai l'succès qu'j'ai eu
Un jour en jouant Sganarelle
Je t'amèn'rai voir Liverpool
Et ses guirlandes de Haddock
Et des pays où y a des poul's
Qui chant
'nt aussi haut que les coqs
Tous les livres les plus beaux
De Colette et d'Marcel Aymé
Ceux de Rab'lais ou d'Léautaud
Je suis sûr qu'tu vas les aimer
J't'apprendrai à la Jamaïque
La pêche' de nuit au lamparo
Et j't'emmènerai faire un pique-nique
En haut du Kilimandjaro
Et tu grimperas sur mon dos
Pour voir le plafond d'la Sixtine
On s'ra fasciné au Prado
Par les Goya ou les Menine
Connais-tu en quadriphonie
Le dernier tube de Mahler
Et les planteurs de Virginie
Qui ne savent pas qu'y a u
n hiver
On en a des chos's à voir
Jusqu'à la Louisiane en fêt'
Où y a des typ's qui ont tous les soirs
Du désespoir plein la trompett'
T'en fais pas mon p'tit loup
C'est la vie ne pleur' pas
Oublie-les les p'tits cons
Qui t'ont fait ça
T'en fais
pas mon p'tit loup
C'est la vie ne pleur' pas
J't'en supplie mon p'tit loup
(Pierre Perret)
Ah c'qu'il est beau mon chibre
Quand il est à l'air libre
Son uniforme est joyeux
Tête rose et veine bleue
Quand le printemps l'caresse
Il se gonfle d'ivresse
En secousses chromatiques
Vers des jupes énigmatiques
Il a l'oeil qui quémande
Quelque lèvre gourmande
Quelque noisette sertie
Dans un abricot petit
Ah c'qu'il est beau mon chibre
Quand il est à l'air libre
C'est un python rose et dur
De satin veiné d'azur
Les dames de coeur prétendent
Qu'il bande à la commande
Et cette force motrice
A rendu bien des services
Grâce à ce don céleste
Il améliore bien des siestes
Des abbesse du couvent
Qui parlent de lui souvent
Ah c'qu'il est beau mon chibre
Faut voir comme il vibre
Quand un coeur d'artichaud bat
Au sommet d'un' paire de bas
Quand sous sa gabardine
Il tend la toile fine
Son robuste campement
Fait rêver bien des mamans
L'hiver cett' maisonnette
Leur sert mêm' de chauff'rette
Il dégèle tour à tour
Lèvres gercées et doigts gourds
Ah c'qu'il est beau mon chibre
Son séduisant calibre
Fait crier les demoiselles
Gémir les femmes infidèles
Quand un mari rapplique
Il se replie stoïque
Sous le sommier conjugal
Et bon Dieu que ça fait mal
Ah c'qu'il est beau mon chibre
Quand il est à l'air libre
C'est un donjon fabuleux
(Pierre Perret)
À la porte de Marie-Lou
Y a un superbe tapis-brosse
On pensait qu'il venait d'Ecosse
Tant le toucher en était doux
C'étaient les poils du cul de ses amants
Y en avait un blond à Ferdinand
Un noir au curé d'Angoulème
Un qui déserta récemment
des couilles d'un beau Capitaine
Les p'tits frisés sont au sergent
Çui qui est mité au commandant
Et tout le reste vient du régiment
Sur la langue de Marie-Lou
Y avait un cheveu magnifique
Quand elle parlait c'était comique
Mais elle y tenait plus que tout
C'était le poil du cul de son amant
L'unique poil de Gaëtan
Un autenthique aristocrate
Qui a déploré sa vie durant
De pas pouvoir s'en faire des nattes
C'était pas celui de Constant
Qui en avait fait sa brosse à dents
Ni de Germain qui en a qu'un dans la main
Dans la grange de Marie-Lou
Y avait un tas de foin superbe
On crut qu'elle avait fauché l'herbe
Du printemps jusqus'au mois d'Août
C'étaient les poils du cul de ses amants
Y avait les tout bouclés charmant
Des enfants d'coeur de St Sulpice
Trois petits poils phosphorescents
D'un Chinois qui avait la jaunisse
Et une gerbe de crins blancs
D'un morutier du Groënland
Les aut' venaient des moine du couvent
Sur le mat'las de Marie-Lou
On s'irritait sal'ment les meules
On l'eut dit plein jusqu'à la gueule
De chardons et branches de houx
C'étaient les poils du cul de ses amants
L'un fut arraché par le vent
Du cul d'un prieur de la Mecque
Y avait un poil encor' fumant
Tombé d'un' selle de bicyclette
Le poil d'un académicien
Qui marquait la pag' d'un livre ancien
Tout le restant venait des paroissiens
Sur la tombe de Marie-Lou
Dans un beau médaillon ovale
En guise de souvenez-vous
Luisait une touffe de poils
C'étaient les poils du cul de ses amants
Y en avait trois couleur safran
Venant d'un bonze top modèle
Un poil roussi appartenant
A un p'tit pompier d'La Rochelle
Les choeurs de l'armée rouge en ont
Trois cents noués par un cordon
Paroles et musique : Pierre Perret
© Éditions Adèle
On la trouvait plutôt jolie, Lily
Elle arrivait des Somalies, Lily
Dans un bateau plein d'émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris.
Elle croyait qu'on était égaux,
Lily
Au pays d'Voltaire et d'Hugo, Lily
Mais pour Debussy en revanch'
Il faut deux noires pour une blanche
Ça fait un sacré distinguo
Elle aimait tant la liberté, Lily
Elle rêvait de fraternité, Lily
Un hôtelier rue Secrétan
Lui a précisé en arriv
Qu'on ne recevait que des Blancs.
Elle a déchargé des cageots, Lily
Elle s'es tapé les sal's boulots, Lily
Ell' crie pour vendre des choux-fleurs
Dans la rue, ses frèr's de couleur
L'accompagn't au marteau piqueur
Et quand on l'appelait Blanc
he, Lily
Elle se laissait plus prendre au piège, Lily
Elle trouvait ça très amusant
Mêm' s'il fallait serrer les dents
Ils auraient été trop contents.
Elle aimait un beau blond frisé, Lily
Qui était tout près à l'épouser, Lily
Mais la bell' famill'
lui dit : "Nous
N'sommes pas racistes pour deux sous
Mais on n'veut pas de ça chez nous."
Elle a essayé l'Amérique, Lily
Ce grand pays démocratiqu', Lily
Elle aurait pas cru sans le voir
Que la couleur du désespoir
Là-bas aussi ce fut le noir.
Mais dans un meeting à Memphis, Lily
Elle a vu Angela Davis, Lily
Qui lui dit : "Viens ma petit' soeur"
En s'unissant on a moins peur
Des loups qui guettent le trappeur.
Et c'est pour conjurer sa peur, Lily
Qu'ell' lève aussi un poing rageur, Lily
Au milieu de tous ces gugus
Qui foutent le feu aux autobus
Interdits aux gens de couleur.
Mais dans ton combat quotidien, Lily
Tu connaîtras un type bien, Lily
Et l'enfant qui naîtra un jour
Aura la couleur de l'amour
Contre laquelle on ne peut ri
On la trouvait plutôt jolie, Lily
Elle arrivait des Somalies, Lily
Dans un bateau plein d'émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
(Pierre Perret)
J'ai bien connu deux soeurs jumelles
Qui ne s'accordaient pas du tout
Cell' qui se prénommait Angèle
Et qui se croyait la plus belle
Etait un' poupée sans cervelle
C'était une poupée sans cervelle
Mais elle ne manquait pas d'atouts
Elle avait de vertes prunelles
Et des cheveux couleur cannelle
Et de jolis poils du cul roux
Quand à sa soeur elle était douce
Et le loup ne l'effrayait plus
Ses vertes années révolues
Elle suçait plus du tout son pouce
Elle avait un' jolie frimousse
Mais ses moeurs étaient dissolues
Ell' suçait plus du tout son pouc'
Ça veut pas dir' qu'ell' suçait plus
Or cette délurée Jeannette
Possédait elle un don de Dieu
De sa vaginale fossett'
Ell' pouvait fair' le cass' noisett'
Et mêm' jouer de la trompette
De ces facultés centripètes
Tous les homm's en faisaient grand cas
Mais ça énervait sa soeurett'
Qui ell' de sa bell' foufounette
Jouait mêm' pas d'l'harmonica
Enfin ces deux belles coquines
Faisant la paix tant bien que mal
Malgré leurs dissensions mesquin's
Me donnèrent un beau récital
C'est ainsi qu'Angèle et Jeannette
Unies en un tendre ballet
M'offrirent un solo de trompett'
Et un concert de flageolet
J'ai bien connu deux soeurs jumelles
Qui ne s'accordaient pas du tout
Cell' qui se prénommait Angèle
Et qui se croyait la plus bell'
Était un' poupée sans cervelle
C'était une poupée sans cervelle
Mais elle ne manquait pas d'atouts
Elle avait de vertes prunelles
Et des cheveux couleurs cannelle
(G. Bachelet)
Petit mouflard petit con rebondi
Petit connin plus fier que lévrier hardi
Plus que lion au combat courageux
Agile et prompt en tes folâtres jeux
Plus que le singe ou le jeune châton
Connin vêtu de ton poil folâtron
Plus riche que la toison de Colcos
Charmant dodu, sans arêtes et sans os
Friand morceau de naïve bonté,
O joli petit con, bien assis, haut monté
Loin de danger et bruit de ton voisin
Qu'on ne prendrait jamais pour ton cousin,
bien embouché d'un bouton vermeillet
Ou d'un rubis servant de fermeillet,
Joint et serré, fermé tant seulement
Que ta façon ou joli mouvement
Soit le corps droit, assis, gambade ou joue,
Si tu ne fais quelque amoureuse moue.
Source d'amour fontaine de douceur,
Joli petit ruisseau apaisant toute ardeur,
Mal et langueur ô lieux solacieux
Et gracieux séjour délicieux,
Voluptueux plus que tout autre au monde
Petit sentier qui droit mène à la bonde
D'excellent bien et souverain plaisir,
Heureux sera cil duquel le désir
Contenteras qui prendre te pourra
Et qui de toi pleinement jouira
Petit mouflard petit con rebondi
Petit connin plus fier que lévrier hardi
Plus que lion au combat courageux
Agile et prompt en tes folâtres jeux
Plus que le singe ou le jeune chaton
Connin vêtu de ton poil folâtron
Plus riche que la toison de Colcos
Dodu parfait sans arêtes et sans os
Contenteras, qui prendre te pourra
Quand la chouette aux yeux jaunes
La nuit en plein mois d'Août
D'un long cri qui résonne
Appelle son hibou
Les braves gens du village
La mine réjouie
Savent bien que ce ramage
C'est pas l'oiseau de nuit
Refrain
Ils dis' tiens c'est la Corinne
Qui a encor' trouvé un' pine
La p'tit noire du garde chass'
C'est un vrai piège à bécass'
A l'unisson les paroissiens
Dir' y a qu'ça qui lui fait du bien
Et quand l'hiver s'en vient
Sous les premiers flocons
D'un grand coup de surin
On saigne le cochon
Est-ce la bêt' qui agonise
De qui provienn't ces cris
Poussés derrièr' l'église
Mais les fidèl' qui prient
Refrain
Disent tiens c'est la Corinne
Qui a encor trouvé un' pine
C'est cell' du berger Bobby
Ça le chang' de ses brebis
À l'unisson les paroissiens
Dir' y a qu'ça qui lui fait du bien
Elle emm'na en Afrique
Son mari Casimir
Qui crut entendre un soir
Un éléphant barrir
Mais ce long cri sauvage
Cett' féroce clameur
Les guerriers du village
La connaissaient par par c?ur
Refrain
Ils dir' tiens c'est la Corinne
Qui a encore trouvé un' pine
Sûr'ment cell' du grand sorcier
Qui lui agit' le couscoussier
À l'unisson les Africains
Dir' y a qu'ça qui lui fait du bien
Dans un transatlantique
Su' l'chemin du retour
Ils croisèr' des baleines
Poussant des cris d'amour
Mais dans la nuit obscure
Ces cris de suppliciés
Les marins les r'connurent
Ainsi qu'les plaisanciers
Refrain
Ils dir' tiens c'est la Corinne
Le capitain' la taquine
À cette heur' là en princip'
II lui fait fumer sa pip'
À l'unisson tous les marins
Dir' y a qu'ça qui lui fait du bien
Sentant la mort prochaine
Elle dit à son époux
J'veux un cercueil de chêne
Avec des n?uds partout
Cett' innocent' prière
Fût bien sûr exaucée
Depuis lors au cimetière
Quand on entend glousser
Refrain
On dit tiens c'est la Corinne
Qui a encor' trouvé un' pine
Ses amants n'avaient pas tort
Elle peut fair' bander un mort
À l'unisson les paroissiens
Dir' y a qu'ça qui lui fait du bien
Cette vie dissolue
L'am'na pourtant au ciel
Pour affronter les foudres
Du bon père éternel
Reçue par le concierge
Elle poussa un long cri
En empoignant sa barbe
Mais les anges ont souri
Refrain
Ils dir' tiens c'est la Corinne
qui a encor' trouvé un' pine
C'est St-Pierre à tous les coups
Qui essaye son passe-partout
Et l'bon Dieu a dit nom d'un chien
Faudra qu' j'essaye ça un mal
Et l'bon Dieu a dit nom d'un chien
(Pierre Perret)
Ah le joli con qu'elle avait
Monique la belle fermière
C'était un aguichant oeillet
Qui nous servait de boutonnière
Il était joliment coiffé
De brunes et soyeuses bouclettes
Que l'on pouvait ébouriffer
Pendant qu'ell' trayait la roussette
Ah le joli con qu'elle avait
Monique la belle fermière
Toutes les pines se levaient
Tendues vers sa robe légère
Par le désir tout excité
Le bouton saillant de sa croupe
Baignant dans la lubricité
Se trempait comme un bol de soupe
Ah le joli con qu'elle avait
Tapi sous sa noire pelisse
Chaque nouvel amant voulait
Explorer le fond de l'abysse
Mais dès qu'il entrait dans l'sillon
Le laboureur faisait naufrage
Les couilles noyées dans l'bouillon
Comme deux truffes dans l'potage
Ah le joli con qu'elle avait
Gonflé comme une voile Grecque
Avec ça plus rose et plus frais
Que l'intérieur d'une pastèque
Il était si doux à lécher
Ruisselant de plaisir j'ajoute
Que c'eut été un gros pêché
Que d'en laisser perdre une goutte
Ah le joli con qu'elle avait
Monique la belle fermière
Les nonnes du couvent savaient
Comment l'été il désaltère
Lorsque la belle à croupetons
Offrait sa motte sybarite
Elle inondait jusqu'au menton
Leurs langues qui servaient de bites
Ah le joli con qu'elle avait
Certes elle n'en était pas avare
Quand un moribond l'appelait
Narguant la mort à son chevet
Elle accolait comme un défi
La bouche édentée de l'ancêtre
À son abricot en folie
Et le papy était guéri
Ah le joli con qu'elle avait
Monique la belle fermière
Les connaisseurs le lui disaient
Et cet hommage était sincère
C'est malheureux que dans l'pays
Hormis le curé centenaire
Il n'y ait eu que son mari
(Germain Nouveau 1851-1920)
Elle était à genoux et montrait son derrière
Dans le recueillement profond de la prière
Pour le mieux contempler j'approchais de son banc
Sous la jupe levée il me sembla si blanc
Que dans le temple vide ou nulle ombre importune
N'apparaissait au loin par le bleu clair de lune
Sans troubler sa ferveur je me fis son amant
Elle priait toujours je perçus vaguement
Qu'elle bénissait Dieu dans le doux crépuscu-ule
(Pierre Perret)
Quand je la vois passer
Mon coeur se ramollit
Mes nerf entrelacés
Se tendent
Je souffre violemment
Mais ne me parlez point
D'arracher cette dent
Je bande
Je n'ai qu'à la r'garder
Quand sa lèvre est mouillée
Rire de ses yeux verts
Amande
Noter ses commissions
Réfléchir au plafond
En suçant son crayon
Je bande
Mon corps de supplicié
La suit chez l'épicier
Et quand elle passe sa
Commande
Ell' dit d'un ton lascif
Y me faut d'la lessiv'
Pour mon petit calcif
Je bande
Je la suis à la mess'
Fasciné par ses tress's
Ensoleillées pendant
L'offrande
À genoux elle prie Dieu
Si joliment cambrée
Qu'en plein miséréré
Je bande
Le regard astiqué
Comme un gazon Anglais
Quand la belle perçut
Friande
Le douloureux émoi
QU'ell' provoquait chez moi
Ell' dit c'est donc pour moi
Qu'tu bandes
Et la divine enfant
M'accorda sur le champ
Son petit animal
Sauvage
Ell' vint sur mes genoux
Tel un ascenseur fou
Pour subir les derniers
Outrages
Bien que désemparé
Par ces instincts si bas
Guidés par mes coupables glandes
Hélas monsieur l'curé
Rien quà vous confesser
Tous mes pauvres pêchés
Je bande
Mon fils je vous avoue
Qu'il m'est très dur de vous
Tancer de trop de réprimande
Vous décrivez si bien
L'objet de votre amour
Que voilà qu'à mon tour
(R. Desnos)
Coucher avec elle
Pour le sommeil côte à côte
Pour les rêves parallèles
Pour la double respiration
Coucher avec elle
Pour l'amour absolu
Pour le vice pour le vice
Pour les baisers de toute espèce
Coucher avec elle
Pour un naufrage ineffable
Pour se prostituer l'un à l'autre
Pour se confondre
Coucher avec elle
Pour se prouver et prouver vraiment
Que jamais n'a pesé sur l'âme
Et le corps des amants
(R. Belleau)
Si tu veux que je meure entre tes bras, mamie,
Trousse l'escarlatin de ton beau pellisson
Puis me baise et me presse et nous entrelassons
Comme autour des ormeaux, le lierre se plie.
Dégraffe ce colet, m'amour, que je manie
De ton sein blanchissant le petit mont besson
Puis me baise et me presse, et me tient de façon
Que le plaisir commun nous enivre, ma vie.
L'un va cherchant la mort aux flancs d'une muraille
En escarmouche, en garde, en assaut, en bataille
Pour acheter un nom qu'on surnomme l'honneur.
Mais moy, je veux mourir sur tes lèvres, maîtresse,
C'est ma gloire, mon heur, mon trésor, ma richesse,
Car j'ai logé ma vie en ta bouche, mon coeur.
Si tu veux que je meure entre tes bras, mamie,
Trousse l'escarlatin de ton beau pelisson
Puis me baise et me presse et nous entrelassons
Comme autour des ormeaux, le lierre se plie.
Dégraffe ce colet, m'amour, que je manie
De ton sein blanchissant le petit mont besson
Puis me baise et me presse, et me tient de façon
(O. de Magny)
J'entrevoyais sous un vêtement noir
Le marbre blanc de sa cuisse arrondie
Lors que sa main, jalousement hardie
Priva mes yeux du bonheur de la voir.
Dieux! dis-je alors, quel est donc son pouvoir
Quel est le teint de sa cuisse embellie
Quelle est l'ardeur de mon âme assaillie
Et sa douceur qui me paist d'un espoir
Je l'aime bien, pour ce qu'elle a les yeux
Et les sourcils de couleur toute noire
Le teint de rose et l'estomac d'ivoire
L'haleine douce et le ris gracieux.
Je l'aime bien pour son front spacieux
Où l'amour tient le siège de sa gloire
Pour sa faconde et sa riche mémoire
Et son esprit plus qu'un autre industrieux.
Je l'aime bien pour ce qu'elle est humaine
Pour ce qu'elle est de savoir toute pleine
Et que son coeur d'avarice n'est point
Mais qui me fait l'aimer d'une amour telle
C'est pour autant qu'ell' me tient bien en point
Et que dors quand je veux avec elle.
J'entrevoyais sous un vêtement noir
Le marbre blanc de sa cuisse arrondie
Lors que sa main jalousement hardie
Priva mes yeux du bonheur de la voir
Je l'aime bien, pour ce qu'elle a les yeux
Et les sourcils de couleur toute noire
Le teint de rose et l'estomac d'ivoire
Tu vas quitter ta bonne mère,
Pour t'en aller dans un boxon.
Je ne te retiens pas ma chère,
Si c'est là ta vocation.
Suis bien les conseils de ta mère,
Avant toi je fis ce métier.
Tu n'as jamais connu ton père,
C'était peut-être tout le quartier.
Adieu, fais-toi putain.
Va t'en gagner ton pain.
Adieu! Ma fille, adieu!
A la grâce de Dieu! Evite surtout la vérole,
Chancres, poulains, et caetera ...
Et ne crois jamais, sur ma parole,
Le fouteur qui te baisera.
Regarde bien si sa culotte
Cache un vit bien entretenu.
Découvre toujours la calotte,
Avant de lui prêter ton cul.
Respecte bien la maquerelle,
N'offense pas le maquereau.
Tâche de te conserver belle,
Et surtout n'épargne pas l'eau.
Trois fois par jour, dans la cuvette,
Lave ton cul bien proprement,
Et dans la table de toilette,
On la trouvait plutôt jolie, Lily
Elle arrivait des Somalies, Lily
Dans un bateau plein d'émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris
Elle croyait qu'on était égaux, Lily
Au pays de Voltaire et d'Hugo, Lily
Mais pour Debussy, en revanche
Il faut deux noires pour une blanche
Ça fait un sacré distingo!
Elle aimait tant la liberté, Lily
Elle rêvait de fraternité, Lily
Un hôtelier, rue Secrétan,
Lui a précisé en arrivant
Qu'on ne recevait que des blancs
Elle a déchargé les cageots, Lily
Elle s'est tapé les sales boulots, Lily
Elle crie pour vendre les choufleurs
Dans la rue ses frères de couleur
L'accompagnent au marteau-piqueur.
Et quand on l'appelait Blanche-Neige, Lily
Elle se laissait plus prendre au piège, Lily
Elle trouvait ça très amusant
Même s'il fallait serrer les dents...
Ils auraient été trop contents!
Elle aima un beau blond frisé, Lily
Qui était tout prêt à l'épouser, Lily
Mais la belle-famille lui dit: "Nous
Ne sommes pas racistes pour deux sous,
Mais on veut pas de ça chez nous..."
Elle a essayé l'Amérique, Lily
Ce grand pays démocratique, Lily
Elle aurait pas cru sans le voir
Que la couleur du désespoir
Là-bas aussi ce fût le noir.
Mais dans un meeting à Memphis, Lily
Elle a vu Angela Davis, Lily
Qui lui dit "Viens, ma petite soeur,
En s'unissant on a moins peur
Des loups qui guettent le trappeur."
Et c'est pour conjurer sa peur, Lily
Qu'elle lève aussi un poing rageur, Lily
Au milieu de tous ces gugusses
Qui foutent le feu aux autobus
Interdits aux gens de couleur.
Mais dans ton combat quotidien, Lily
Tu connaîtras un type bien, Lily
Et l'enfant qui naîtra un jour
Aura la couleur de l'amour
Contre laquelle on ne peut rien.
On la trouvait plutôt jolie, Lily
Elle arrivait des Somalies, Lily
Dans un bateau plein d'émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré