Jacques Douai - Colchiques dans les prés - Démons et merveilles (1956)
En
1956, invité par
Jacqueline JOUBERT dans son émission "
Rendez-vous avec",
Jacques DOUAI parle de son répertoire de chansons poétiques. Il raconte ses débuts dans le cabaret "chez Pomme" à
Montmartre, où le public, habitué aux chansons de salle de garde, ne s'attendait pas à ce qu'il démarre avec
"Colchiques dans les prés
fleurissent fleurissent
Colchiques dans les prés
C'est la fin de l'été
La feuille d'automne emportée par le vent
En ronde monotone tombe en tourbillonnant
Châtaignes dans les bois
Se fendent se fendent
Châtaignes dans les bois
Se fendent sous les pas
La feuille d'automne emportée par le vent
En ronde monotone tombe en tourbillonnant."
(
Francine Cockenpot)
Jacques DOUAI sera l'un des tout premiers à chanter
Prévert et notamment les chansons du film "
Les Visiteurs du soir", à commencer par celle-ci :
"Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s'est retirée
Et toi
Comme une algue doucement caressée par le vent
Dans les sables du lit tu remues en rêvant
Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s'est retirée
Mais dans tes yeux entr'ouverts
Deux petites vagues sont restées
Démons et merveilles
Vents et marées
Deux petites vagues pour me noyer."
(
Jacques Prévert,
Maurice Thiriet)
Jacques DOUAI était un prince de la chanson intemporelle. Les témoignages ne manquent pas sur l'impression qu'il dégageait, ainsi celui de
Francis Claude, directeur du
Cabaret Quod Libet dans les années 1948-49 : "Un soir d'hiver, une sorte d'apparition de
Noël s'encadra sous la voûte de l'escalier menant au caveau. Il était vêtu d'un duffle-coat couvert de neige et semblait être l'incarnation d'un
Chopin expirant. Il vint à moi et me demanda simplement : "On peut chanter ?" J'acquiescai, déjà séduit (
...) Il chanta, et le sortilège produit son effet. L'assistance subjuguée, osant à peine applaudir..." (cité par Gilles Schlesser dans "Le Cabaret rive gauche, de la
Rose rouge au Bâteau ivre", éd. de l'Archipel,
2006, p. 130)
Citons également le témoignage de
Pierre Seghers écoutant Jacques DOUAI à l'
Echelle de
Jacob : "
Tout à coup, à travers la fumée, le bar entier se mettait à louvoyer sur les marches du palais ou bien cinglait vers
La Rochelle.
Nous étions tous transportés dans un autre monde." (cité par Gilles Schlesser, op. cit., p. 207)
Sur mon blog, au mois d'août, j'avais noté quelques autres mises en ligne de Jacques
Douai, dont une très belle vidéo de lui remontant à 1960 et disponible sur le site de l'
INA :
http://chansonspourvivre.blogspot.com/2008/08/jacques-douai-sur-internet
.html