La corrida est un acte de torture mis sous forme de spectacle, au même titre que le foie gras pour la bouffe, ou la chasse pour le "sport". Une de ces spécificités abominables qui font la fierté culturelle française, fière de sa gastronomie, fière de ses traditions, fière de son identité beauf, franchouillarde et barbare.
On peut dire sans exagérer que la France est un des pires pays au monde pour un animal.
Le but d'une civilisation est de progresser, de faire disparaître autant que possible la souffrance, la violence. C'est donc tout naturellement que ces pratiques doivent être anéanties pour finir dans les oubliettes de la bêtise humaine.
Et pourtant lorsque l'on veut faire interdire ou abolir ces pratiques,
on se casse les dents face aux lobbys de l'exploitation animale, bien plus puissants que quelques associations et leurs pétitions.
Vu les intérêts économiques et politiques en jeu, il ne faut pas s'attendre à ce que des institutions fassent quoi que ce soit pour des animaux !
Et pourtant, même si la corrida avait été déclarée illégale, cela aurait été une très maigre victoire pour les animaux.
Savoir dans quelle direction aller.
Car admettons que ces associations viennent un jour a bout de la corrida, qu'auront-elle fait pour faire avancer le véganisme? Ses militantEs sont-ils/elles seulement à minima végétarienEs ?
Qu'est-ce qui est le plus le efficace ? créer des associations, lancer des procédures interminables et bien souvent tout simplement perdues d’avance, pour faire cesser UNE seule pratique parmi les multiples formes de l'exploitation animale? Une pratique qui a déjà l'avantage d'être mal perçue par de nombreuses personnes, contrairement à manger de la viande qui est un des réflexes les plus ancrés dans la société, faisant bien plus de victimes.
Ou bien promouvoir une rupture totale avec l'idéologie dominante ? Promouvoir une
culture tournée vers la compassion, vers le respect des animaux, vers la vie !
Si il fallait avoir recours aux institutions bourgeoises pour lutter contre la fourrure, contre le foie gras, contre les élevages industriels, contre les élevages bio, etc ... même si cela avait une chance de fonctionner, il est évident qu'on n'en finirait plus ! De plus, interdire ces pratiques ne changerait rien au problème du rapport entre l'humain et l'animal.
Car c'est bien cette mentalité barbare de domination, cette arrogance écœurante derrière cette soit-disant supériorité viriliste de " l'Homme ", cet égoïsme meurtrier qui fait passer nos futiles intérêts au détriment de la Terre et de tous ses habitants, ce sont tous ces mécanismes issus de la culture capitaliste que nous devons faire sauter.
Le but de cet article n'est pas d'attaquer les militantEs sincères qui s'impliquent dans diverses actions , mais bien de critiquer l'état général des mouvements animalistes.
La qualité avant la quantité
Quand des personnes se convertissent au véganisme, et qui a leur tour convertiront d'autres personnes, et ainsi de suite, là on peut parler d'une avancée efficace pour les animaux, même si celle-ci reste modeste et progressive.
Quand la cause animale cessera d'implorer l'Etat et les industriels pour réclamer quelques mesures insignifiantes à l’échelle du massacre planétaire, pour mieux se remettre en question et faire le tri quand aux propos douteux de certains militants.
Quand cette même cause animale aura compris qu'on ne peut tolérer les fascistes et leurs idées, et qu'on ne peut s'allier à eux d'aucune façon, même pour garantir un nombre plus important de pseudo-militants pour les animaux.
Quand Brigitte Bardot et sa fondation auront dégagé du paysage français, là on pourra parler de victoire pour la cause animale. ( A voir, l'article du site
x Positively Antifa x )
Quand les termes fourre-tout de "Protection Animale" " bien-être animal " auront disparu, avec tout leur réformisme et leur apolitisme, leur aspect petit bourgeois et capitaliste, leur compassion sélective, leurs pensées misanthropes, sexistes ou racistes, et que enfin la cause animale sera orientée exclusivement vers la libération animale, pour TOUS les animaux, c'est à dire la promotion et la mise en pratique du véganisme avec une véritable culture positive, là on pourra parler de réel progrès pour le mouvement animaliste français.
Lorsque les manifestations seront cohérentes et radicales sur le fond et la forme, et quelles viseront a chaque coup le principe même de l'exploitation animale autant que l'exploitation humaine, là elle toucheront leur cible.
Il n'y a pas de remède miracle pour changer la situation catastrophique des animaux, cela demandera du temps et du travail. Mais quand on voit le niveau franchement médiocre du mouvement animaliste français ( en général ), on peut dire qu'on a gaspillé assez de temps et d'efforts comme ça, et qu'il faudrait se remettre en cause une bonne fois pour toutes! Il faut mener dès maintenant un gros travail pour élever le niveau général, pour tout reconstruire sur de bonnes bases.
Il faut absolument orienter le mouvement sur une base strictement anticapitaliste et antifasciste, comme une continuité de la lutte des classes, du féminisme et de l'écologie, pour servir à la fois les intérêts du peuple, des animaux, et de la Terre.
Et là la cause animale deviendra un mouvement populaire et révolutionnaire essentiel pour la libération totale.