Affiche: le Flic anarchiste vu par le dessinateur Reiser
"Vive l'anarchie - Mieux que ça!"
Ephéméride Anarchiste
5 novembre
Le 5 novembre 1849,
naissance de Louis DEJOUX à Replonges (Dép. de
l'Ain).
Militant et propagandiste anarchiste.
Membre de la "Fédération révolutionnaire de
l'Est" et gérant en 1882 du premier journal anarchiste lyonnais "Le
Droit social". Il est
condamné le 25 mai 1882, à un an de prison et 200
francs d'amende pour un article faisant l'apologie du geste d'un
jeune ouvrier qui avait tiré sur son patron. Mais il parvient
à s'enfuir en Suisse où il participera le 4 juin 1882,
à Lausanne, au "Congrès de la Fédération
Jurassienne".
Toujours en Suisse, il apprendra sa condamnation par défaut,
à Lyon, à deux ans de prison dans le
"procès dit des 66". Il
aidera ensuite Jean Grave à
Paris, à la publication du journal "La Révolte".
Son frère François DEJOUX (né le 19 mars 1836),
anarchiste comme lui, sera arrêté en novembre 1882, et
condamné dans le même procès des 66, à un
an de prison et 100 francs d'amende.
Le 5 novembre 1898,
naissance de Benoît PERRIER, dans le dép. du
Rhône.
Militant et propagandiste anarchiste et pacifiste.
Engagé volontaire en novembre 1915, il est gravement
blessé six mois plus tard dans la Somme. Il en gardera une
forte invalidité. Durant l'entre-deux guerres, il
fréquente à Paris le milieux anarchiste et collaborera
à divers publications "Le Libertaire", "l'Insurgé"
(publié par André
Colomer), "Le Journal de l'homme en sandales " (avec Léo
Malet), puis à partir de 1929 à "La Voix Libertaire"
(organe de "l'Association des Fédérations
Anarchistes"), mais également à "Controverse" de
Louis Louvet. Il sera également
un moment gérant de "La Brochure mensuelle".
Devenu pacifiste, il milite aussi à "La Ligue Internationale
des Combattants de la Paix". Travaillant dans une compagnie
d'assurance lorsqu'éclate la guerre en 1939, il se retrouve
ensuite isolé en zone occupée, puis parvient à
rejoindre des compagnons en zone "libre". De 1942 et jusqu'à
la Libération, il est à Lyon, où son domicile
sert de dépot de tracts et de journaux clandestins. Il y
héberge également à plusieurs reprises des
résistants du Mouvement "Franc-Tireur" à qui il fournit
des papiers d'identité.
Le 5 novembre 1933,
naissance de Rogelio MADRIGAL TORRES à l'Hospitalet de
Llobregat (près de Barcelone). Guerillero anarchiste
catalan.
En 1956, il déserte de l'armée espagnole et se
réfugie en France, à Dijon, où il travaille
comme maçon. Fin décembre 1959, il passe la
frontière espagnole avec
Francisco Sabaté et les
compagnons Antonio Miracle Guitart, Francisco Conesa Alcaráz
et Martin Ruiz Montoya, pour poursuivre la lutte clandestine contre
le franquisme. Mais, repérés dans un mas à
Sarriá de Ter (près de Gerone), ils se retrouvent
encerclés par l'armée. Rogelio est abattu dans la nuit
du 3 au 4 janvier 1960,
alors qui tentait de s'enfuir.
Le 5 novembre 1983, mort de Jean-Marc REISER
Le 5 novembre 1898, naissance de Ricardo SANZ
Du 1er au 5 novembre 1871,
Congrès ouvrier de Rome; Carlo
CAFIERO et Alberto TUCCI distribuent aux
délégués le manifeste de
Bakounine, contre le nationalisme, le
républicanisme et l'autoritarisme marxiste.
En-tête de ce numéro un, en date du 5 novembre 1909
Le 5 novembre 1909, sortie à Bourges (dép. du Cher), du numéro un de "La Cloche Anarchiste" Feuillet paraissant irrégulièrement, édité par le Club Francisco Ferrer, organisation libre des Anarchistes du Centre. Seul le numéro un est connu.
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Monument Ferrer à Bruxelles & celui de Barcelone sur la
colline de Montjuïc
Le 5 novembre 1911, à
Bruxelles (Belgique) est inauguré le monument
dédié à la mémoire de
Francisco Ferrer. Oeuvre du sculpteur
Robert Gnyslens, il a été érigé
grâce à une souscription internationale.
De nombreuses personnalités y assistent, seules s'abstiennent
d'y participer les autorités municipales sous la pression de
la monarchie espagnole. La première inscription est alors :
"A Francisco Ferrer fusillé
à Montjuich le 13 octobre 1909 Martyr de la liberté de
conscience". Le monument sera démonté
durant l'occupation allemande, pendant la première guerre
mondiale. Le 24 septembre 1919, le Conseil général de
la Libre Pensée de Belgique organisera un rassemblement pour
exiger la remise en place du monument. Mais cela se fera sans
l'inscription originale"Martyr de La liberté de
conscience" celle-ci ayant été effacée
par les Allemands. Inscription que le monument ne retrouvera que bien
plus tard. Cette statue sera finalement déplacée et
installée le 12 octobre 1984 en face de "l'Université
Libre de Bruxelles".
En 1990 une copie sera finalement inaugurée dans les jardins
de Montjuïc à Barcelone.
"Barcelone répare avec
ce monument de nombreuses années d'oubli et d'ignorance d'un
homme, mort pour défendre la justice sociale, la
fraternité et la tolérance. Mairie de Barcelone. La
Fondation Ferrer i Guardia . 13 octobre 1990"
Inscriptions sur le socle du monument.
Croquis du ferry "Verona" et de la fusillade "Everett Massacre"
Le 5 novembre 1916, à Everett (État de Washington, USA), a lieu, dans le port de la ville, une fusillade entre les milices patronales alliées aux autorités contre le ferry "Verona" ayant à son bord des militants woblies (membres du syndicat I.W.W.) venus de Seattle pour soutenir leur frères en grève à Everett, victimes dans cette ville de la répression patronale et du shérif qui interdit toute prise de parole et empêche les travailleurs de s'organiser, allant jusqu'à les emprisonner où les passer à tabac.
Prévenus de l'arrivée du bateau, 200 membres des milices patronales et citoyens sous l'autorité apparente du shérif McRae se rassemblent sur le quai, pour empêcher le bateau d'accoster. Alors que le "Verona" tente de s'amarrer, le shérif dégaine son arme et intime l'ordre de s'éloigner. Un premier coup de feu retentit, il est aussitôt suivi par une fusillade intense durant une dizaine de minutes.
La plus grande partie des coups de feu provenaient des vigiles sur le quai, d'un remorqueur "l'Edison", mais également du "Verona", même si la majorité des passagers (militants) étaient sans armes. Les passagers du bateau se précipitèrent alors vers le bord opposé, ce qui faillit faire chavirer le navire. Le bastingage se brisa, plusieurs personnes tombèrent à l'eau et se noyèrent. Le bateau parvint à remettre la vapeur et à échapper au feu nourri.
Le bilan "d'Everett Massacre" ou "Bloody Sundy" comme le surnomma la presse, est de 5 travailleurs et 2 miliciens tués, 31 travailleurs et 19 miliciens blessés et de 4 à 7 travailleurs portés disparus, sans doute noyés dans le port.
De retour à Seattle, les wobblies seront arrêtés à leur descente du ferry, 294 hommes et 3 femmes seront emprisonnés, dont le responsable de l'expédition Thomas H. Tracy, ils seront accusés d'avoir assassiné 2 personnes. Mais lors du procès le 5 mai 1917, ils seront acquités. La plus grande partie des victimes sur le quai ayant été tuées ou blessées par le feu croisé de leurs collègues et de "l'Edison" d'où des vigiles tiraient aussi.
Local de la "Socieda Obrera" (Société Ouvrière) de Rio Gallegos en 1920
Novembre et décembre
1921, en Patagonie (Argentine),
la grève des ouvriers agricoles des estancias (grandes
propriétés), s'étend de Puerto Deseado à
Santa Cruz et Rio Gallegos, mais alors qu'un an auparavant les
ouvriers avaient obtenu une légère amélioration
de leurs conditions, cette fois-ci les riches propriétaires
agitent l'épouvantail d'une révolution anarchiste et
grossissent les "expropriations" commises par les groupes
illégalistes "d'El Toscano " (Alfredo FONTE) et "d'El 68"
(José AICARDI). Mais c'est surtout l'action militante de
l'anarchiste Antonio SOTO,
secrétaire de la Société Ouvrière de Rio
Gallegos et de "Facon Grande" (José FONT) à Puerto
Deseado, qui est visée.
Le Gouvernement envoie l'armée dirigée par le
lieutenant colonel Varela pour réprimer les grévistes
et mater toutes revendications. Par la ruse et la tromperie celui-ci
obtient, sans combats, la reddition des grévistes puis,
après les avoirs dépouillés, brutalisés
et torturés, fusille tout ce qui ressemble à un
syndicaliste.
Il tentera par la suite de justifier l'assassinat de 1500
grévistes en inventant des combats imaginaires dans les
estancias du sud de la Patagonie. Les principaux dirigeants du
mouvement trouveront une mort horrible comme José FONT, Ramon
OUTERELO, etc. Seul Antonio SOTO, parviendra à échapper
à la mort en passant clandestinement au
Chili.
Très mal connue, cette sanglante répression est
relatée dans le livre d'Osvaldo BAYER : "La Patagonie
Rebelle" (1972-76).
Voir également : Kurt Wilckens et
17 février
1922.
Patagonie, 1921: groupe d'ouvriers arrêtés
Vignette de promotion de la Radio de la CNT FAI à Barcelone
Indicatif de la radio de la CNT FAI émettant depuis
Barcelone
Le 5 novembre 1936, le
lendemain de l'entrée des anarchistes dans le gouvernement
républicain, Durruti prononce
sur les ondes de la radio de
la CNT FAI un
discours très attendu qui sera retransmis et retranscrit dans
toute l'Espagne. Discours très virulent qu'il adresse au
peuple catalan et dans lequel il exorte les organisations syndicales
et politiques à cesser leurs vieilles querelles, les
enjoignant à la loyauté envers ceux qui luttent sur le
front d'Aragon. Il refuse également le décret de
militarisation des milices imposé par "la Generalitat"
(gouvernement catalan) le 24 octobre.
"Si cette militarisation
décrétée par la Generalitat est faite pour pous
intimider et nous imposer une discipline de fer, on se trompe, et
nous invitons les auteurs du décret à monter au front
pour se rendre compte de notre moral et de notre discipline; ensuite,
nous viendrons les comparer avec le moral et la discipline de
l'arrère."
"Pour rien au monde, les tyrans fascistes ne passeront là
où nous sommes. c'est la consigne du front. Nous leur crions :
vous ne passerez pas! A votre tour de dire : ils ne passerons pas! (A
ellos les decimos: No pasaréis!. A vosotros os corresponde
gritar: No pasarán!)".
Le 5 novembre 1937, à Berlin, l'ouvrier
anarcho-syndicaliste Julius NOLDEN, responsable de la
F.A.U.D de Rhénanie (
démantelée par la Gestapo en janvier 1937) est
condamné à dix ans de de réclusion pour
"préparation d'une entreprise de haute trahison avec
circonstances aggravantes". Il sera libéré par les
Alliés le 19 avril 1945.
Le 5 novembre 1944, à
Montfort-sur-Boulzane (Aude), un groupe de "l'Union Nationale
Espagnole" (d'obédience communiste) fusille quatre militants
qui avaient refusé d'intégrer leur organisation. Il
s'agit des socialistes espagnols Pedro PEREZ et José IBANEZ,
des libertaires Antonio RODRIGUEZ (dit Victoriano VONILLA), et de
Miguel GONZALES ESPADA, ce dernier avait milité aux Jeunesses
Libertaires de Calanda (Teruel) où il était paysan. Il
avait ensuite combattu au sein de la
"Colonne Durruti".
Réfugié en France, il était bûcheron
à Montfort au moment de son assassinat par les staliniens et
non par les fascistes comme il est inscrit sur la plaque du
cimetière.
Lire à ce propos: "Les dossiers noirs d'une certaine
résistance" Ed. du CES (1984) ou bien le Bulletin du Cira de
Marseille n° 29-30.