Le 10 mars 1962, mort de
Zenzl MUHSAM (Creszentia ELFINGER de son nom de naissance), à
Berlin-Est (R.D.A).
Militante anarchiste allemande.
Elle naît le 27 juillet 1884, dans une famille de paysans
bavarois. En septembre 1915, elle devient la compagne
d'Erich Mühsam avec qui elle va
partager les vicissitudes de la vie de révolutionnaire
notamment à la fin de la première guerre mondiale, puis
en 1919, lors de la République
des Conseils de Bavière. Après l'emprisonnement
d'Erich (jusqu'à fin 1924), son arrestation par les nazis en
février 1933 et son horrible assassinat au camp d'Oranienburg
(le 10 juillet 1934), elle se réfugie à Prague, en
Tchécoslovaquie. Invitée en Union Soviétique,
elle se rend à Moscou où on lui a promis
d'éditer les oeuvres d'Erich. En fait, seuls quelques
poèmes seront édités. Ne cachant pas sa
déception, elle est finalement arrêtée lors des
purges staliniennes de 1936. Condamnée à huit ans de
travaux forcés, elle est envoyée dans un goulag en
Sibérie où, malgré une campagne de mobilisation internationale, elle restera internée jusqu'en 1947. C'est
seulement en 1955 qu'elle obtient l'autorisation de rentrer en R.D.A
(Allemagne communiste). Gravement malade, elle commence à
perdre la raison, le régime lui accorde alors les honneurs
officiels, mais utilisera son nom tout en la soumettant à une
étroite surveillance.
Ugo Fedeli
(à Paris le 1er janvier 1928)
Le 10 mars 1964, mort d'Ugo
FEDELI à Ivrea (Piémont, Italie).
Militant et propagandiste anarchiste italien.
Il est né à Milan le 8 mai 1898 et est contraint
très jeune à travailler. Il fréquente les jeunes
anarchistes Francesco Ghezzi et
Carlo Molaschi avec qui il va intégrer plusieurs groupes
anars "Franchi tiratori"(Francs-tireurs) et "Ribelli milansesi" (les
Rebelles milianais) qui animent des campagnes antimilitaristes. En
1913 (âgé de 15 ans) il est arrêté et
emprisonné à l'occasion d'une grève
organisée par l'USI "Unione
Sindacale Italiana". Il est dès lors fiché comme
"anarchiste dangereux". En 1914, il écrit son
premier article "Abbasso la
guerra" (A bas la guerre) dans le journal "Il Ribelle"
(Le Rebelle). En 1917, appelé sous les drapeaux, il
déserte et se réfugie à Zurich en Suisse
où il retrouve Francesco Ghezzi, avec qui il sera
arrêté et jugé (ainsi que Louis Bertoni) en 1919, dans
l'affaire liée à la
bombe de Zurich. La guerre terminée, il rentre en Italie
où il bénéficie de l'amnistie
générale de 1920, et se marie avec la compagne Clelia
Premoli. Partisan d'une forme d'action illégale et violente, il
dirige à Milan le journal "Nichilismo" avec Carlo Molaschi et Fioravante Meniconi, puis
crée en 1921" l'Individualista".
Après l'attentat contre le
théâtre Diana, son nom est parmi les suspects et sa
tête est mise à prix, mais il réussit à
quitter le pays, à rejoindre la Suisse, puis Berlin en
compagnie de Pietro Bruzzi, et
enfin la Russie où avec Ghezzi (retrouvé en Allemagne)
et Bruzzi, il sera délégué de l'USI au
Congrès de l'Internationale syndicale rouge. A Moscou, il
rencontre les militants A.
Berkman, E. Goldman, Ascaroff, avec
qui il va militer pour la défense des anarchistes russes
emprisonnés. Il étudie la Révolution russe et
collabore à la rédaction de "Anarchiski Vesnik".
Il revient ensuite à Berlin assister en tant que
délégué des anarchistes russes au Congrès constitutif de la
nouvelle AIT, ce qui lui vaudra d'être
arrêté. Il restera un temps à Berlin travaillant
comme charbonnier puis dans une imprimerie. En 1924, il arrive
à Paris sous une fausse identité, fréquente Makhno et
Voline et milite dans un Comité
d'action antifasciste. Loin de sa jeunesse individualiste, il
participe aux discussions théoriques sur "La Plateforme
d'organisation anarchiste d'Archinov". Il fonde, en collaboration avec Sébastien Faure,
Séverin Férandel,
Durruti, etc. "la Librairie
Internationale". A la même époque, il lance avec Virgilio
Gozzoli "Iconoclasta" puis "Tempra", puis ensuite en 1927 avec Luigi Fabbri et Torquato Gobbi la
revue "La Lotta Umana". Expulsé de France puis de Belgique en
1929, il émigre en Uruguay. A Montevideo avec Fabbri, ils
éditent la revue"Studi Sociali" et il prendra part au premier
Comité international de relations Anarchistes. Mais en 1933,
lorsque s'installe la dictature, Fedeli est expulsé vers
l'Italie où il est condamné à cinq ans de
relégation qu'il effectuera dans divers camps. Après la
Libération, il prend part à la reconstruction du
mouvement anarchiste italien et est nommé en 1945
secrétaire de la Fédération anarchiste
italienne. Il continuera à oeuvrer jusqu'à sa mort
pour l'idéal libertaire.
Il est l'auteur de nombreux ouvrages et articles sur l'histoire et
les militants du mouvement anarchiste italien et international. Ses
importantes archives militantes sont déposées à
l'IISG d'Amsterdam.
Stephen Mac Say
Le 10 mars 1972, mort de
Stephen MAC SAY (de son vrai nom Stanislas Alcide MASSET).
Militant anarchiste, professeur puis apiculteur.
Il est né le 15 octobre 1884 dans le nord de la France. Il
s'oppose très vite à l'enseignement "officiel". En 1906
il rejoint, avec sa compagne Marie-Adèle
ANCIAUX (dite Mary Smiles), l'école libertaire de
Sébastien Faure "La Ruche",
où ils enseigneront tous les deux jusqu'en 1910. Mac Say
quittera alors définitivement l'enseignement et deviendra
forain, puis apiculteur. Pendant la guerre de 14-18, bien que
réformé, il se réfugie dans la Creuse avec sa
compagne, craignant quelques ennuis à cause de son engagement
antimilitariste. Après la guerre, Mac Say reprend ses
activités militantes, et particulièrement sa
collaboration régulière aux journaux anarchistes
"l'en dehors",
"Le libertaire"
"Les Temps nouveaux" etc.,
ainsi qu'à "l'Encyclopédie Anarchiste" de
Sébastien Faure. Dénoncé comme juif pendant la
2e guerre mondiale (ce qui, soit-dit en passant, était faux)
il est à nouveau contraint de quitter sa maison avec Mary.
Humaniste et amoureux de la nature, Mac Say écrira de nombreux
livres et brochures contre la vivisection, ainsi que sur
l'éducation des enfants et la santé : "L'école
laïque contre l'enfant", "De
Fourier à Godin","Les
bêtes proches de l'homme", "Propos sans égards",
etc.
Salvador Segui
Le 10 mars 1923, à
Barcelone, Salvador SEGUI RUBINAT, surnommé "El Noi del
sucre", est assassiné avec un autre syndicaliste Francesc
COMES (ces meurtres ont été commandités par le
gouverneur de Catalogne). Né le 23 décembre 1890
à Lérida, Salvador Ségui était un
militant anarcho-syndicaliste de la
C.N.T très actif et
très populaire en Catalogne. Il se battait notamment pour la
création d'un syndicat unique plutôt que corporatiste.
Il joua un rôle de modérateur lors du conflit dit de
"La canadienne", alors
même qu'il était en prison.
Le 10 mars 1914, sortie par
l'imprimerie de "La Ruche" à Rambouillet du premier
numéro du "Bulletin de la Ruche".
Après avoir édité, entre 1906-08, un bulletin
mensuel de son oeuvre de solidarité et d'éducation
libertaire "La Ruche", Sébastien
Faure publiera de mars à juillet 1914 (déclaration
de guerre) ce bulletin bimensuel. Il saura s'entourer de
collaborateurs intéressés à son action
éducative comme Charles-Ange
Laisant, Jean Marestan, le
Dr F.Elosu,
André Girard, etc.
Epigraphe: "Penser Vouloir Agir"
Le 10 mars 1921,
Radiotélégramme "Au Prolétariat de tous les
pays", communiqué du Comité Révolutionnaire
Provisoire de Kronstadt :
"Il y a trois jours, les communistes ont
ouvert le feu, les premiers, et les premiers ont fait couler un sang
fraternel. Comme nous luttons pour une juste cause, nous avons
relevé le défi. La garnison et la population laborieuse
de Kronstadt, qui ont secoué le joug infâme des
communistes, ont décidé de lutter jusqu'au bout."
Brochure de la "Commission d'Aide aux Antifascistes de Bulgarie"
Le 10 mars 1945, en
Bulgarie, les 90 délégués de la
"Fédération Anarchiste
Bulgare", réunis en session extraordinaire, dans le but
d'étudier les moyens de résister au nouveau pouvoir
communiste (qui impose la fermeture de tous les locaux de
réunion et interdit les journaux anarchistes), sont
arrêtés par la milice communiste et envoyés dans
des camps de concentration, où ils seront torturés,
puis astreints aux travaux forcés.
Le 10 mars 1966, à
Amsterdam, à l'occasion du mariage controversé de la
princesse Beatrix (future reine de Hollande) avec un ancien diplomate
allemand soupçonné d'avoir eu des sympathies nazies, le
mouvement "Provo" (né un an plus
tôt) appelle à faire de cette journée un jour
d'anarchie (dag van de anarchie). Des
bombes fumigènes sont jetées sur le trajet de la
cérémonie, la police intervient brutalement et provoque
une émeute.