Ephéméride Anarchiste
21 avril
Anselmo Lorenzo
Le 21 avril 1841, naissance
d'Anselmo LORENZO ASPERILLA, à Tolède (Espagne).
Figure incontournable de l'anarchisme espagnol (surnommé "Le
Grand-père de l'anarchisme").
Né dans une famille modeste, il est envoyé à
onze ans à Madrid, pour travailler chez un oncle fabriquant de
cire, activité qu'il quitte pour apprendre le métier de
typographe. Sa curiosité intellectuelle le pousse à la
découverte des nouvelles idées, en particulier celles
de Fourier et de
Proudhon (que vient de traduire le
républicain fédéraliste Pi y Margall).
L'autodidacte Anselmo a 27 ans en 1868, quand
Giuseppe Fanelli arrive à
Madrid, envoyé par Bakounine pour créer une section de
l'Internationale en Espagne. Anselmo va faire partie de cette
première section, constituée d'une vingtaine de
républicains fédéralistes.
Le 15 janvier 1870, il fait paraître à Madrid le premier
numéro du journal
"La Solidaridad" qui va
populariser les idées anarchistes. Il prend une part
importante dans l'organisation, à Barcelone, du 19 au 26 (29?)
juin 1870, du Congrès constitutif de la
"Fédération Régionale Espagnole" (F.R.E) des
sociétés de résistance ouvrières,
où il est délégué de la section de
Madrid. En 1871, il se rend à Lisbonne pour assister à
la fondation de la section portugaise. En septembre, il assiste
à Londres à une Conférence internationale, mais
c'est pour y constater les divergences de vues entre marxistes et
bakouninistes. Il est reçu chez
Marx (qui tentera de le convertir puis de le manipuler).
Rentré en Espagne, Anselmo Lorenzo accueillera en retour
l'envoyé de Marx, Paul
Lafargue, qu'il introduira dans le milieu ouvrier.
Les autorités, intensifiant la répression contre les
militants ouvriers, arrêteront Anselmo à plusieurs
reprises et interdiront la "F.R.E" qui se réfugiera dans la
clandestinité. En 1873, il séjourne en France
(Bordeaux, Montpellier, Marseille), puis se fixe ensuite à
Barcelone où il intègre la section des typographes de
la "F.R.E" (il en sera exclu en 1881, mais la
réintégrera en 1885). En 1876, il s'unit avec Francesca
Concha. En 1883, il devient membre d'une loge maçonnique et
participera à partir de 1885 à la revue "Acratia" puis,
de 1887 à 1893, au journal
"El Productor. En 1895, il
crée la revue "Ciencia
Social". Mais dans la nuit du 28 au 29 juillet 1896 il est
arrêté suite à
l'attentat de Cambios-Nuevos
et emprisonné (avec de nombreux compagnons qui seront
torturés puis condamnés à mort) dans la
forteresse de Monjuich. Libéré après sept mois
d'enfer, banni, il s'exile en France, où il fait la
connaissance de Malato, Grave,
Faure, et
Ferrer. Il rentre en Espagne
après l'amnistie et commence une oeuvre d'écrivain et
de traducteur, notamment pour les publications de
"l'Ecole Moderne". En 1901
le premier tome de son ouvrage majeur "El proletariado militante"
voit le jour, il est dédié à son ami
Tárrida del Mármol.
Cette même année, il prend part à la fondation de
"La Huelga General", mais
en 1902 il est emprisonné plusieurs mois suite à la
grève des métallurgistes. En 1905, un certain nombre de
ses ouvrages sont publiés : "Via Libre", "El Patrimonio
Universal", "La ganacia", "El obrero moderno", "El banquete de la
Vida". En 1906, il traduit le premier tome de "L'Homme et la Terre"
de Reclus.
Après le "Semaine
tragique" de 1909, il est de nouveau arrêté puis
déporté à Teruel malgré son âge et
une maladie respiratoire. Il reprend ensuite la direction de"L'Ecole
Moderne" et aura la satisfaction de voir la
naissance de la CNT, mais de plus en
plus malade, il s'éteint à Barcelone le 30 novembre
1914.
Auteur de nombreux ouvrages et traductions (du français) il a
créé ou collaboré à une multitude de
journaux et revues anarchistes.
"Nous ne somme pas exempts de toute
responsabilité dans le mal social qui pèse sur nous.
Nous en sommes victimes, mais nous n'en serons pas moins coupables de
sa continuité si nous ne nous employons pas à le
supprimer par notre volonté et notre
action".
Extrait d'un discours prononcé le 3 juillet 1913.
Le 21 avril 1951, mort de
Giuseppe PASOTTI en Tunisie (né le 10 février 1888 en
Italie).
Militant anarchiste et anarcho-syndicaliste.
Membre de la
ligue italienne des droits de l'homme. En juin 1914, il prend part
aux événements de la
"Semaine rouge".
Antimilitariste, il sera arrêté en 1915, et
relâché la guerre terminée. Il travaille ensuite
comme ouvrier mécanicien à Milan et participe
activement, dans les années vingt, aux grèves et
à l'agitation pour sauver Sacco
et Vanzetti. Traqué par les
fascistes italiens, il se réfugie en France, à
Toulouse, puis Perpignan où, en 1936, il organise le passage
des libertaires italiens qui viennent combattre en Espagne pour la
révolution sociale (dont notamment
Camillo Berneri). Après
une lutte avec le consul fasciste italien, il est condamné
à trois mois de prison. Menacé d'expulsion, il se cache
un temps, puis rejoint la Tunisie où il continue de militer
avec Luigi Damiani. Il participe
ensuite à la libération mais, déçu par le
retour de l'ordre bourgeois en Italie, il retournera en Tunisie et y
restera jusqu'à sa mort.
Armando Borghi
Le 21 avril 1968, mort
d'Armando BORGHI (né à Castel Bolognese, Italie, le 6
avril 1882).
Important propagandiste anarchiste et anarcho-syndicaliste italien,
orateur de talent. Il s'engage très jeune dans le mouvement
anarchiste. En 1902, à Bologne, première condamnation
pour antimilitarisme. En 1905, à Ravenne, il subit 5 mois de
prison pour "Incitation à la délinquance". En 1906,
pour un article commémorant
l'attentat de
Gaetano Bresci, il est à nouveau
condamné à 1 an de prison.
En octobre 1911, avec Maria Rygier, dans un article du journal
"l'Agitatore", il approuve l'attentat d'Augusto Masetti. Nouvelle répression contre les
anarchistes. Maria est arrêtée, Armando se
réfugie en France jusqu'en 1912, puis il adhère
à l'U.S.I (Union Syndicale
Italienne) dont il deviendra secrétaire. Militant contre la
guerre, arrêté dès le début du conflit en
1915, il ne reprendra ses activités que fin 1918, publiant
avec sa compagne Virgilia D'ANDREA
l'hebdomadaire "Guerre de classe".
En 1920, invité par les bolchéviques à Moscou,
il refusera le diktat de ces derniers sur l'USI. En octobre 1920,
suite aux occupations d'usines de Milan, il est arrêté
avec Malatesta. Il seront finalement
libérés en juillet 1921, après une grève
de la faim. Suite à la marche sur Rome des fascistes, Borghi
se réfugie avec sa compagne à Berlin (1923), Paris
(1924) puis les USA (1926), où il subit aussi arrestations et
procès (pour son soutien à Sacco et Vanzetti, et ses
articles dans "L'Adunata dei Refrattari"). Il
retourne en Italie de 1945 à 1948, puis repart aux USA
jusqu'en 1953, avant de rentrer définitivement en Italie,
à Rome, où il participe à la rédaction du
journal "Umanita Nova". Il
est l'auteur du livre "Un demi-siècle d'anarchie", etc.
Le 21 avril 1885, naissance
d'Ethel DUFFY TURNER
En-tête de ce numéro unique (doc. Cira de Lausanne)
En avril 1902, sortie à Florence (Italie) de ce numéro unique du journal "Il Razionalista" (Le Rationaliste). Epigraphe de Galilée : "Provando e riprovando" (Prouver et reprouver ou Essayer et essayer encore). Cette devise est exemplaire de la méthode scientifique expérimentale et signifie qu'il ne faut jamais se fier à la première preuve mais qu'il faut la répéter.
"La Guillotine" lithographie de Steinlen (1900)
Il faudra attendre l'année 1981 pour voir disparaître ce "type d'humanisme français"
Le 21 avril 1913, sur le boulevard Arago à
Paris, devant la prison de la Santé, exécutions capitales par la guillotine d'André SOUDY, de Raymond CALLEMIN, et d'Elie MONIER , tous les trois membres de la bande à
BONNOT.
" C'est fini. La société a fait justice. Justice? Cette opération odieuse, dans ce décor de deuil, sous ce ciel bas et impavide? Justice, ce triple meurtre, préparé dans tous ses détails, réglé, ordonné avec précision, parmi tous ces soldats, ces pelotons de gendarmes et de gardes? Justice, cette méthode sournoise de suppression? Mais à quoi bon philosopher ? Les hommes n'ont encore découvert d'autres moyens que de punir le meurtre par le meurtre."
Victor Méric dans "Les bandits tragiques" (1926).
En-tête du journal
Le 21 avril 1926, à Paris, nouvelle sortie du journal "l'anarchie" Organe d'Action et de Philosophie Anarchistes, publié par Simone Larcher et Louis Louvet. Le journal qui succède à "l'éveil des jeunes libertaires" paraît d'abord tous les mercredis, il passera ensuite bimensuel, mais reste dans la tradition individualiste de "l'anarchie" telle que l'avait conçue Libertad, cinquante-deux numéros sortiront jusqu'en avril 1929. Le journal publiera trois numéros d'un supplément "l'ennemi du peuple".