France 5 - C dans l'air : abus de faiblesse 22/03/13
Abus de faiblesse C'est un véritable coup de tonnerre. Au terme d'une longue audition, Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour abus de faiblesse à l'encontre de l'héritière de l'Oréal Liliane Bettencourt. Son avocat a dénoncé une décision « incohérente » et annoncé son intention de former un recours. La surprise a été totale hier soir. L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour « abus de faiblesse, abus de confiance aggravés, et escroqueries aggravées » à l'encontre de l'héritière de l'empire l'Oréal, à l'issue de plusieurs heures d'audition à Bordeaux devant le juge d'instruction Jean-Michel Gentil. L'ancien chef d'Etat, qui avait été entendu sous le statut de témoin assisté le 22 novembre dernier dans le cadre de l'affaire Bettencourt, se retrouve cette fois suspecté d'avoir bénéficié des largesses de la première fortune de France. Ce rebondissement intervient après une confrontation avec au moins quatre membres ou ex-membres du personnel de Liliane Bettencourt. Le magistrat cherchait à savoir si l'ex-président a reçu ou pas lors de sa campagne présidentielle de 2007, des fonds de l'héritière de L'Oréal. L'avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, a qualifié de décision « incohérente sur le plan juridique, et injuste » la mise en examen de son client. « Je saisirai en conséquence immédiatement la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux pour former un recours et pour demander la nullité, notamment de cette mise en examen», a ajouté l'avocat. Cette inculpation porte désormais à dix-sept le nombre de personnes mises en examen, à des titres variés, dans l'affaire Bettencourt depuis le 14 décembre 2011. Mais, c'est de loin la plus retentissante, et elle a suscité depuis jeudi soir une avalanche de réactions. A droite, passé la stupéfaction, les premières contre-attaques ont fusé pour dénoncer un « acharnement judiciaire ». Le député UMP et proche de l'ancien chef de l'Etat, Henri Guaino, a estimé que le magistrat a « déshonoré un homme, les institutions et la justice » en prenant une telle décision. « Mettre en examen un ancien président pour abus de faiblesse sous prétexte de financement de camp électoral est grotesque et en dit long sur la justice », a écrit, de son côté, le député Lionnel Luca sur son compte Twitter. Quand d'autres élus de l'opposition n'ont pas hésité non plus à s'interroger sur l'indépendance de la justice. « Je ne crois pas au hasard de calendrier », a ainsi affirmé l'ancien ministre Laurent Wauquiez, pour qui cette mise en examen a été « annoncée dans des conditions juridiques plus que contestables (...) comme par hasard la semaine où une information judiciaire est ouverte sur Jérôme Cahuzac et au moment où Nicolas Sarkozy est très populaire dans les sondages. Je trouve donc la ficelle un peu grosse », a déclaré l'ancien ministre. A gauche, les élus se sont montrés plus mesurés, s'en remettant à la justice. Le porte-parole du Parti socialiste, a ainsi affirmé que l'objet de la mise en examen de Nicolas Sarkozy était « grave pour un ancien président de la République », tout en appelant au respect de la présomption d'innocence. « La justice fait son travail et doit pouvoir continuer à le faire en toute sérénité, comme pour n'importe quel autre justiciable », a encore ajouté David Assouline. Restant sur cette même position, le premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, a jugé « insupportable » de « mettre en cause la probité et l'indépendance des juges » et rappeler qu'« il faut respecter la présomption d'innocence, mais il faut aussi que la justice aille jusqu'au bout ». De son côté, le socialiste Jean-Christophe Cambadélis a mis en garde contre la « colère de l'opinion » devant ce qu'il a qualifié de « pluralité des mises en cause », évoquant ainsi les cas de Jérôme Cahuzac et de Nicolas Sarkozy. « Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre la traduction électorale de tout cela en cette époque de grand chômage, de crise et de croissance à l'arrêt », a-t-il souligné. Invités : Claude Weill - Philippe Bilger - Bruno Jeudy - Carl Meeus
- published: 23 Mar 2013
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http://wn.com/France_5__C_dans_l'air__abus_de_faiblesse_22/03/13 Abus de faiblesse C'est un véritable coup de tonnerre. Au terme d'une longue audition, Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour abus de faiblesse à l'encontre de l'héritière de l'Oréal Liliane Bettencourt. Son avocat a dénoncé une décision « incohérente » et annoncé son intention de former un recours. La surprise a été totale hier soir. L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour « abus de faiblesse, abus de confiance aggravés, et escroqueries aggravées » à l'encontre de l'héritière de l'empire l'Oréal, à l'issue de plusieurs heures d'audition à Bordeaux devant le juge d'instruction Jean-Michel Gentil. L'ancien chef d'Etat, qui avait été entendu sous le statut de témoin assisté le 22 novembre dernier dans le cadre de l'affaire Bettencourt, se retrouve cette fois suspecté d'avoir bénéficié des largesses de la première fortune de France. Ce rebondissement intervient après une confrontation avec au moins quatre membres ou ex-membres du personnel de Liliane Bettencourt. Le magistrat cherchait à savoir si l'ex-président a reçu ou pas lors de sa campagne présidentielle de 2007, des fonds de l'héritière de L'Oréal. L'avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, a qualifié de décision « incohérente sur le plan juridique, et injuste » la mise en examen de son client. « Je saisirai en conséquence immédiatement la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux pour former un recours et pour demander la nullité, notamment de cette mise en examen», a ajouté l'avocat. Cette inculpation porte désormais à dix-sept le nombre de personnes mises en examen, à des titres variés, dans l'affaire Bettencourt depuis le 14 décembre 2011. Mais, c'est de loin la plus retentissante, et elle a suscité depuis jeudi soir une avalanche de réactions. A droite, passé la stupéfaction, les premières contre-attaques ont fusé pour dénoncer un « acharnement judiciaire ». Le député UMP et proche de l'ancien chef de l'Etat, Henri Guaino, a estimé que le magistrat a « déshonoré un homme, les institutions et la justice » en prenant une telle décision. « Mettre en examen un ancien président pour abus de faiblesse sous prétexte de financement de camp électoral est grotesque et en dit long sur la justice », a écrit, de son côté, le député Lionnel Luca sur son compte Twitter. Quand d'autres élus de l'opposition n'ont pas hésité non plus à s'interroger sur l'indépendance de la justice. « Je ne crois pas au hasard de calendrier », a ainsi affirmé l'ancien ministre Laurent Wauquiez, pour qui cette mise en examen a été « annoncée dans des conditions juridiques plus que contestables (...) comme par hasard la semaine où une information judiciaire est ouverte sur Jérôme Cahuzac et au moment où Nicolas Sarkozy est très populaire dans les sondages. Je trouve donc la ficelle un peu grosse », a déclaré l'ancien ministre. A gauche, les élus se sont montrés plus mesurés, s'en remettant à la justice. Le porte-parole du Parti socialiste, a ainsi affirmé que l'objet de la mise en examen de Nicolas Sarkozy était « grave pour un ancien président de la République », tout en appelant au respect de la présomption d'innocence. « La justice fait son travail et doit pouvoir continuer à le faire en toute sérénité, comme pour n'importe quel autre justiciable », a encore ajouté David Assouline. Restant sur cette même position, le premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, a jugé « insupportable » de « mettre en cause la probité et l'indépendance des juges » et rappeler qu'« il faut respecter la présomption d'innocence, mais il faut aussi que la justice aille jusqu'au bout ». De son côté, le socialiste Jean-Christophe Cambadélis a mis en garde contre la « colère de l'opinion » devant ce qu'il a qualifié de « pluralité des mises en cause », évoquant ainsi les cas de Jérôme Cahuzac et de Nicolas Sarkozy. « Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre la traduction électorale de tout cela en cette époque de grand chômage, de crise et de croissance à l'arrêt », a-t-il souligné. Invités : Claude Weill - Philippe Bilger - Bruno Jeudy - Carl Meeus
- published: 23 Mar 2013
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