Cet article concerne la capitale de la France. Pour les autres significations, voir
Paris (homonymie).
Paris (prononcé [paʁi] ), ville la plus peuplée et capitale de la France, chef-lieu de la région Île-de-France et unique commune-département du pays, se situe au centre du Bassin parisien, sur une boucle de la Seine, entre les confluents avec la Marne en amont et avec l’Oise en aval. Ses habitants s’appellent les Parisiens. La ville est divisée en 20 arrondissements.
D’après le recensement de l’Insee[1], la commune de Paris comptait au 1er janvier 2009 plus de 2,2 millions d'habitants. L'agglomération de Paris s’est largement développée au cours du XXe siècle, rassemblant 10,4 millions d'habitants au 1er janvier 2009[2], et son aire urbaine (l’agglomération et la couronne périurbaine) comptait environ 12,2 millions d'habitants au 1er janvier 2009[3]. Elle est l'une des agglomérations européennes les plus peuplées.
La position de Paris, à un carrefour entre les itinéraires commerciaux terrestres et fluviaux et au cœur d’une riche région agricole, en a fait une des principales villes de France au cours du Xe siècle, avec des palais royaux, de riches abbayes et une cathédrale ; au cours du XIIe siècle, Paris devient un des premiers foyers en Europe pour l’enseignement et les arts. Le pouvoir royal se fixant dans cette ville, son importance économique et politique ne cesse de croître. Ainsi, au début du XIVe siècle, Paris est la ville la plus importante de tout le monde chrétien. Au XVIIe siècle, elle est la capitale de la première puissance politique européenne, au XVIIIe siècle le centre culturel de l’Europe et au XIXe siècle la capitale des arts et des plaisirs. Paris a donc joué un rôle politique et économique majeur dans l’histoire de l'Europe au cours du IIe millénaire. Symbole de la culture française, abritant de nombreux monuments, la ville attire dans les années 2000 près de trente millions de visiteurs par an[4]. Paris occupe également une place prépondérante dans le milieu de la mode et du luxe ; c'est aussi la capitale la plus visitée au monde.
Le département de Paris avait, en 2005, un PIB par habitant de plus de 75 000 euros[5]. La ville est, avec sa banlieue, la capitale économique et commerciale de la France, ainsi que sa première place financière et boursière. La région parisienne, avec un produit intérieur brut (PIB) de 552,7 milliards d'euros en 2008[6], est un acteur économique européen majeur. Elle est la 1re région européenne en termes de PIB régional[7] et 6e en termes de PIB par habitant PPA[8]. La densité de son réseau ferroviaire, autoroutier et sa structure aéroportuaire, plaque tournante du réseau aérien français et européen, en font un point de convergence pour les transports internationaux. Cette situation résulte d’une longue évolution, en particulier des conceptions centralisatrices des monarchies et des républiques, qui donnent un rôle considérable à la capitale dans le pays et tendent à y concentrer les institutions. Depuis les années 1960, les politiques gouvernementales ont toutefois oscillé entre déconcentration et décentralisation.
Communes limitrophes de Paris
Clichy,
Levallois-Perret,
Neuilly-sur-Seine |
Saint-Ouen, Saint-Denis, Aubervilliers |
Pantin,
Le Pré-Saint-Gervais,
Les Lilas |
Puteaux,
Suresnes,
Saint-Cloud |
|
Bagnolet, Montreuil, Saint-Mandé, Vincennes, Fontenay-sous-Bois, Nogent-sur-Marne |
Boulogne-Billancourt, Issy-les-Moulineaux, Vanves |
Malakoff, Montrouge, Gentilly, Le Kremlin-Bicêtre |
Joinville-le-Pont, Saint-Maurice, Charenton-le-Pont, Ivry-sur-Seine |
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Au milieu du Bassin parisien, deux îles sur la Seine constituent le cœur historique de Paris : l'île de la Cité à l'ouest et l'île Saint-Louis à l'est. La ville s'étend de part et d'autre du fleuve, sur une superficie environ deux fois supérieure au nord, sur la rive droite, à celle au sud, sur la rive gauche.
Plusieurs reliefs composés de buttes-témoin gypseuses forment de petites collines[s 1] : sur la rive droite Montmartre (131 m), Belleville (128,5 m), Ménilmontant (108 m), les Buttes-Chaumont (103 m), Passy (71 m) et Chaillot (67 m) ; sur la rive gauche Montparnasse (66 m), la Butte-aux-Cailles (63 m) et la Montagne Sainte-Geneviève (61 m).
Paris intra-muros, délimitée de fait en 1844 par l'enceinte de Thiers, puis administrativement en 1860 par l'annexion de communes ou de leurs quartiers, est aujourd'hui séparée de ses communes limitrophes par une frontière artificielle[9], le boulevard périphérique, voie rapide urbaine de 35 km. Les accès routiers se font par les portes de Paris ou par les routes et autoroutes qui rejoignent cette rocade, dont la couverture progressive permet de mieux ouvrir Paris à son agglomération.
Au-delà de l'enceinte de Thiers, deux grands espaces boisés ont été aménagés par le baron Haussmann, préfet de la Seine de 1853 à 1870, sur des communes voisines, avant d'être rattachés à Paris en 1929 : à l'ouest, le Bois de Boulogne (846 hectares, 16e) et à l'est, le Bois de Vincennes (995 hectares, 12e), ce qui porte le périmètre de la ville à 54,74 km. Paris s'étend également sur l'héliport (15e arrondissement). Plus anecdotique, depuis 1864, la ville de Paris est propriétaire du domaine entourant les sources de la Seine[10], à 231 km de la ville.
La superficie de la ville de Paris est de 105,40 km2 (113e rang des communes de France métropolitaine), celle de son unité urbaine de 2 845 km2, rassemblant 10 354 675 habitants en 2008 répartis, en 2010, dans 412 communes d'Île-de-France[11].
Le point zéro des routes de France est matérialisé sur une dalle située devant Notre-Dame de Paris.
La Seine traverse la ville en formant un arc de cercle, y entrant par le sud-est pour en sortir au sud-ouest. Plus de trente ponts permettent de franchir le fleuve.
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Le pont des Arts et le pont Neuf, deux des plus célèbres ponts de Paris
La ville est également traversée par la Bièvre, aujourd'hui entièrement souterraine, qui arrive du sud, et par le canal Saint-Martin (4,5 kilomètres), inauguré en 1825. Il constitue la partie terminale du canal de l'Ourcq (108 kilomètres) et du canal Saint-Denis (6,6 kilomètres), ouvert en 1821, qui permet de rejoindre la Seine en aval en évitant la traversée de la ville. Il alimente le bassin de la Villette, passe en souterrain sous les boulevards Jules-Ferry et Richard-Lenoir et la place de la Bastille, traverse le port de l'Arsenal et rejoint la Seine en amont de l'île Saint-Louis[f 1].
Autrefois, la Seine recevait encore dans Paris un autre affluent : le ruisseau de Ménilmontant qui traversait les faubourgs Saint-Martin et Saint-Denis, passait derrière la Grange-Batelière, continuait en traversant la Ville-l'Evêque et le Roule et se jetait dans la Seine au nord de la colline de Chaillot. À partir du XVIe siècle, il fut transformé en égout et devint Le Grand Egout[12].
La ville a été marquée par de nombreuses inondations, dont les plus importantes[13] sont celles de 583, 842, 1206, 1280, 1325, 1407, 1499, 1616, 1658, 1663, 1719, 1733, 1740, 1764, 1799, 1802, 1836, 1844, 1876, 1910, 1920, 1924, 1945 et 1955.
[modifier] Géologie et relief
Le Bassin parisien, constitué il y a 41 millions d'années, forme un grand ensemble de couches sédimentaires successives. C'est un bassin marin épicontinental reposant sur des massifs datant du paléozoïque, les Vosges, le Massif central et le Massif armoricain. Avec la formation des Alpes, le bassin se referme mais reste ouvert vers la Manche et l'océan Atlantique, préfigurant les futurs bassins fluviaux de la Loire et de la Seine. À la fin de l'Oligocène, le Bassin parisien devient continental[14].
En 1911, Paul Lemoine montre que le bassin est composé de strates disposées en cuvettes concentriques[15],[16], puis des études approfondies sur des données sismiques, des forages et des puits confirment les strates en cuvettes concentriques, mais avec des objets complexes comme des failles. Les formations du relief parisien se situent dans les couches du Mésozoïque et du Paléogène (ère tertiaire) et ont été élaborées par l'érosion. La première strate datant de l'ère tertiaire est constituée d'alluvions de la Seine d'époque moderne. Les plus anciens dépôts sont des sables et des argiles datant de l'étage sparnacien présent dans le 16e arrondissement d'Auteuil au Trocadéro. Mais l'étage le plus connu est le Lutétien, riche en gypse et en calcaire[17].
Le sous-sol parisien se caractérise par la présence de nombreuses carrières de calcaire, gypse et pierre meulière. Certaines ont été utilisées comme catacombes et forment l'ossuaire municipal, dont une partie est ouverte au public. Le calcaire a été exploité jusqu'au XIVe siècle sur la rive gauche, de la place d'Italie à Vaugirard, et son extraction s'est aujourd'hui déplacée vers l'Oise, à Saint-Maximin par exemple[18]. L'exploitation du gypse a été très active à Montmartre et Bagneux.
L'hydrogéologie est très influencée par l'urbanisation. La Bièvre, petit affluent de la Seine qui a modelé toute la rive gauche, a été couverte au XIXe siècle pour des raisons hygiéniques. De nombreuses nappes d'eau souterraines, présentes dans le sous-sol parisien, fournissent par forage de l'eau à la ville, comme celles d'Auteuil. La nappe albienne est la plus connue de la région parisienne et est exploitée à Paris depuis 1841 par le puits artésien de Grenelle[19].
Paris a un climat de type océanique dégradé : l'influence océanique dépasse celle continentale et se traduit par une température moyenne de 18 °C en été, de 6 °C en hiver et de 12,4 °C sur l'année, avec des pluies fréquentes en toutes saisons et un temps changeant mais avec des pluies plus faibles (636 millimètres) que sur les côtes, et quelques pointes de températures (influence continentale) au cœur de l'hiver ou de l'été. Le développement de l'urbanisation provoque une augmentation de la température et une baisse du nombre de jours de brouillard[s 2],[20].
Mois |
jan. |
fév. |
mar. |
avr. |
mai |
jui. |
jui. |
aoû. |
sep. |
oct. |
nov. |
déc. |
année |
Température minimale moyenne (°C) |
2,7 |
2,8 |
5,3 |
7,4 |
10,9 |
13,8 |
15,6 |
15,5 |
12,7 |
9,6 |
5,8 |
3,6 |
8,8 |
Température moyenne (°C) |
4,9 |
5,6 |
8,8 |
11,5 |
15,3 |
18,3 |
20,4 |
20,4 |
16,9 |
13 |
8,3 |
5,7 |
12,4 |
Température maximale moyenne (°C) |
7,2 |
8,4 |
12,3 |
15,6 |
19,7 |
22,7 |
25,2 |
25,2 |
21,1 |
16,3 |
10,8 |
7,8 |
16 |
Précipitations (mm) |
50,8 |
41,2 |
48,1 |
53,1 |
63,6 |
49,8 |
60,9 |
52 |
47 |
62,5 |
50,4 |
57 |
635,8 |
Record de froid (°C) |
-14,6 |
-14,7 |
-9,1 |
-3,5 |
-0,1 |
3,1 |
6 |
6,3 |
1,8 |
-3,1 |
-14 |
-23,9 |
-23,9 |
Record de chaleur (°C) |
16,1 |
21,4 |
25,7 |
30,2 |
34,8 |
37,6 |
40,4 |
39,5 |
36,2 |
28,4 |
21 |
17,1 |
40,4 |
Source :
Le climat à Paris-Montsouris (en °C et mm, moyennes mensuelles 1981/2000 et records depuis 1873)[1]
Station Vélib' place de la Bastille, avec pistes cyclables
Outre un réseau dense de lignes de bus et de métro, la ville est desservie par la ligne de tramway T3 et plus modestement par la ligne de tramway T2 surtout implantée dans les Hauts-de-Seine. Paris est également desservi par le RER, réseau ferroviaire suburbain qui facilite les relations à l'échelle de l'agglomération parisienne. Six grandes gares ferroviaires la relient à sa périphérie grâce à une quinzaine de lignes de chemin de fer de banlieue (Transilien), à toutes les villes de France et aux pays proches par le biais du TGV ou de trains classiques.
Paris est la deuxième ville d'Europe en trafic aérien de passagers en 2009[21], et la cinquième au monde en 2008[4]. Les deux aéroports qui accueillent l'essentiel du trafic — Orly et surtout Roissy-Charles-de-Gaulle — ont transporté 83 millions de passagers en 2009[21] et 2,41 millions de tonnes de fret en 2007[22].
La circulation routière est très dense et souvent difficile malgré les larges avenues tracées par Haussmann au XIXe siècle qui facilitèrent alors grandement un trafic déjà important à cette époque. La ville est entourée par un boulevard périphérique, autoroute urbaine la plus empruntée d'Europe[s 3] avec 270 000 véhicules par jour[23]. Un réseau d'autoroutes urbaines en toile d'araignée la relie aux banlieues périphériques et au reste du pays.
En 2010, une étude place l'agglomération parisienne championne d'Europe des embouteillages routiers sur 109 agglomérations étudiées. Les automobilistes passent en moyenne 70 heures par an dans le trafic routier[24].
Le stationnement à Paris est difficile et payant dans la quasi-totalité des rues, la municipalité menant une politique de promotion du transport collectif et cycliste. Ainsi, la ville dispose depuis 1996 d'un réseau de pistes cyclables en augmentation constante atteignant fin 2007, selon les chiffres publiés par la ville, 400 kilomètres incluant les bandes et pistes cyclables ainsi que les couloirs de bus élargis[s 4],[25]. À la suite de Rennes et Lyon, la mairie de Paris lance le 15 juillet 2007 un système de location de vélos en libre service, baptisé Vélib', avec le réseau le plus dense d'Europe, 20 000 vélos fin 2007, 1 400 stations dans Paris, une tous les 300 mètres en moyenne, et géré par JCDecaux[s 5]. Mi-2010, 16 623 taxis circulent à Paris[s 6].
Paris a lancé partiellement le 2 octobre 2011[26] le système de location de voitures en libre service de courte durée « Autolib' ». Confié par délégation de service public au groupe Bolloré, ce service permet de louer un véhicule conçu spécifiquement pour cet usage : la Bluecar, voiture totalement électrique à quatre places de 3,65 mètres de longueur, dotée d'un coffre de 350 dm3 et d'une autonomie variant de 150 à 250 kilomètres[27].
Comme toutes les grandes métropoles de la planète, Paris subit des conséquences environnementales liées à l'échelle de sa population et de son activité économique[s 7]. Paris est la capitale la plus dense d'Europe en population. La part des espaces verts est des plus réduites, et ce malgré les parcs et jardins qui ont été créés au cours des deux dernières décennies afin de pallier cette carence, d'où une biodiversité relativement limitée[28]. La pollution atmosphérique et le bruit constituent des problèmes de santé publique ; ils ont motivé la création de réseaux de surveillance (comme Airparif).
[modifier] Morphologie urbaine
La plupart des souverains français depuis le Moyen Âge ont tenu à laisser leur marque sur une ville qui n'a jamais été détruite, contrairement à Londres (grand incendie de 1666), Lisbonne (tremblement de terre de 1755) ou Berlin (combats de la Seconde Guerre mondiale). Tout en conservant l'empreinte du passé le plus ancien dans le tracé de certaines rues, Paris a élaboré au cours des siècles un style homogène et a su moderniser ses infrastructures.
Jusqu'au Moyen-Age, la ville était composée d'une dizaine d'îles ou bancs de sable, dont il n'en reste que deux[29].
L'organisation actuelle de la ville doit beaucoup aux travaux d'Haussmann, sous le Second Empire. Il a fait percer la plupart des voies les plus fréquentées aujourd'hui (Boulevard Saint-Germain, Boulevard de Sébastopol, etc.). On associe souvent Paris à l'alignement d'immeubles de hauteur égale le long d'avenues bordées d'arbres, aux façades rythmées par les ornements du deuxième étage et le balcon filant du cinquième étage. Le centre de Paris se distingue de celui de beaucoup d'autres grandes villes occidentales par la densité de sa population[note 1].
Il existe depuis longtemps des règles strictes d'urbanisme, en particulier des limites à la hauteur des immeubles. Aujourd'hui, les nouveaux bâtiments de plus de trente-sept mètres ne sont autorisés qu'à titre exceptionnel et la limite de hauteur est encore moins élevée dans de nombreux quartiers[s 8]. La tour Montparnasse (210 mètres) est depuis 1973 le plus haut immeuble de Paris, et même de France jusqu'en 2009. Les gratte-ciel se multiplient en proche banlieue, en particulier dans le quartier de La Défense : à Courbevoie, dans le quartier de la Défense 1, la tour First rénovée atteint 231 mètres de hauteur et d'autres tours, de hauteur comprise entre 265 mètres et 323 mètres, y sont en projet.
[modifier] Voirie parisienne
Paris comptait 6 088 voies publiques ou privées en 1997. Parmi les plus remarquables, on peut citer l'avenue Foch (16e), la plus large de Paris avec 120 mètres, alors que l'avenue de Selves (8e), est l'avenue la plus courte avec 110 mètres de longueur. La rue la plus longue de Paris est la rue de Vaugirard (6e et 15e) avec 4 360 mètres. La rue des Degrés (2e) est quant à elle la rue la plus courte avec seulement 5,75 mètres tandis que la rue du Chat-qui-Pêche (5e) reste officiellement la plus étroite avec une largeur minimale de 1,80 mètre ; certaines sources mentionnent néanmoins le sentier des Merisiers, dans le 12e, qui mesure moins d'un mètre. Enfin, la voie la plus pentue est la rue Gasnier-Guy (20e) avec une pente de 17 %[s 9].
[modifier] Paris et sa banlieue
L'
agglomération parisienne vue par satellite. On distingue nettement l'expansion de l'urbanisation le long des vallées et grandes voies de communications.
Entre 1870 et 1940, la capitale de la France prend peu à peu un nouveau visage : Paris laisse place au « Grand Paris ». L'organisation administrative de Paris avait connu sous Napoléon III une adaptation à l'évolution démographique. Mais la ville est restée ensuite enfermée dans l’enceinte de Thiers (sa limite en 1860), sans connaître de nouvelle évolution administrative. Paris, surpeuplée, ne pouvant loger l'importante immigration provinciale, les communes périphériques absorbent le trop-plein de l'expansion démographique liée à l'exode rural et à la croissance économique de la ville : la notion contemporaine de « banlieue » fait son apparition. Désormais, on parle moins de Paris que de la région parisienne. Jusqu’alors largement négligés, de nouveaux problèmes, comme celui des transports, apparaissent. En 1961, à la demande du Général de Gaulle, Paul Delouvrier planifie enfin l'évolution urbaine et élabore la construction de cinq villes nouvelles et du réseau de RER. Mais cette mutation majeure ne s'accompagne pas de la création d'une autorité unique, voyant au contraire deux des trois départements de la région parisienne (la Seine et la Seine-et-Oise) en constituer sept qui, s'ils sont plus proches des habitants, dispersent également les ressources fiscales et les compétences politiques. Tandis que la population de la ville de Paris diminue sensiblement de 1954 à 1982 (- 23,6 %), puis plus lentement à la fin du XXe siècle avant d'augmenter légèrement ces dernières années, celle de la banlieue s'accroît sans discontinuer depuis la fin du XIXe siècle, jusqu'à totaliser au XXIe siècle près de 80 % de la population du grand Paris.
La géographie sociale de l’agglomération s'est calquée sur les grandes tendances de la ville durant le XIXe siècle : les classes aisées se retrouvent à l'ouest et au sud-ouest et les plus populaires au nord et à l'est. Les autres secteurs sont peuplés de classes moyennes, avec cependant des exceptions liées au site et à l'histoire des communes, comme Saint-Maur-des-Fossés à l'est et Enghien-les-Bains au nord, qui accueillent une population fortunée.
Les grands ensembles ont été édifiés durant les années 1960 et 1970 afin de loger rapidement et à bas coût une population en rapide expansion. Une certaine mixité sociale y existait à l'origine, mais l'accession à la propriété (ouverte aux classes moyennes à partir des années 1970), leur piètre qualité de construction et leur mauvaise insertion dans le tissu urbain ont contribué à les faire déserter par ceux qui le pouvaient et à n'y attirer qu'une population sans grandes possibilités de choisir : la proportion d’immigrés pauvres y est très forte.
On trouve des « quartiers sensibles » dans les arrondissements du nord et de l'est parisien[note 2], autour de la Goutte-d'Or et de Belleville notamment. En banlieue nord de Paris, ces quartiers sont essentiellement concentrés dans une grande partie du département de la Seine-Saint-Denis et dans une moindre mesure à l'est du Val-d'Oise. D'autres, plus épars, se trouvent par exemple dans la vallée de la Seine, en amont à Évry et Corbeil-Essonnes (Essonne), en aval aux Mureaux et à Mantes-la-Jolie (Yvelines) ou dans certains ensembles sociaux des villes nouvelles.
En 1999, 58,1 % des appartements de Paris ne possédaient qu'une ou deux pièces[30], et 55,4 % avaient été construits antérieurement à 1949 contre seulement 3,8 % édifiés depuis 1990, s'ajoutant aux 10,3 % des logements parisiens déclarés vacants, soit 136 554 sur les 1 322 540 logements de la ville[31].
Le logement social représente un peu plus de 17 % du parc immobilier urbain, mais ce taux moyen cache de fortes disparités dans sa répartition spatiale : les dix premiers arrondissements du centre historique ne totalisent que 6 % des logements sociaux de la ville, pour 23 % du parc total. Les 13e, 19e et 20e en comptaient 96 000 en 1999, soit 47 % du parc social parisien concentré dans seulement trois arrondissements. Si on ajoute les 12e, 14e, 15e et 18e arrondissements, on atteint un taux de 81 % concentrés dans un croissant périphérique du sud au nord-est de la ville[32]. La proportion de logements sociaux comptabilisés selon la loi SRU en 2006 varie de 1,2 % dans le 7e arrondissement (357) à 34,1 % dans le 19e arrondissement (28 147). Entre 2001 et 2006, 23 851 logements ont été agréés dans la ville mais 88 131 Parisiens et 21 266 non-Parisiens étaient demandeurs d'un logement social en 2006. La rotation des locataires est faible en raison du niveau élevé des prix de l'immobilier. Ce taux est de 10 % par an en France, 7,5 % en Île-de-France mais de seulement 5 % à Paris intra-muros[33]. De nombreuses associations œuvrent pour trouver des solutions au mal-logement et à la précarité de personnes sans logement (Emmaüs, Secours catholique, Croix-Rouge française...).
Paris est la neuvième ville la plus chère du monde[34] en ce qui concerne les prix de l'immobilier de luxe : 12 600 euros/m2 en 2007 (contre 36 800 pour Londres, la plus chère)[35],[36].
[modifier] Sociologie urbaine
Les ménages aisés vivent essentiellement à l'ouest de la ville tandis que le nord-est concentre les populations les plus pauvres et d'origine immigrée.
La hausse continue des prix de l'immobilier explique le remplacement progressif des populations modestes ou intermédiaires par une nouvelle classe plus aisée. On constate ce processus de gentrification dans de nombreuses autres mégapoles comme Londres ou New York. À Paris, cette évolution a vulgarisé le terme de bobos (pour bourgeois-bohème, terme flou mais très usité auquel les sociologues font rarement référence) avant de provoquer une mutation sociale de quartiers encore récemment considérés comme populaires, tels le 10e arrondissement ou certaines communes de proche banlieue comme Montreuil en Seine-Saint-Denis. Paris est la 12e ville de France de plus de 20 000 habitants pour la proportion d'assujettis à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), soit 34,5 foyers fiscaux pour 1 000 habitants. 73 362 foyers fiscaux déclaraient un patrimoine moyen de 1 961 667 euros en 2006. Le 16e arrondissement arrive en tête pour le nombre de redevables avec 17 356 contribuables[37],[38]. Avec 27 400 euros de revenu moyen par unité de consommation en 2001, les ménages parisiens sont les plus aisés de France. Les quatre autres départements en tête du palmarès sont tous franciliens : Hauts-de-Seine, Yvelines, Essonne et Val-de-Marne, ce qui reflète la concentration de professions très qualifiées à haut revenu dans la région Île-de-France.
Mais si Paris a une image d'une « ville de riches » avec une proportion de classes sociales élevées plus importante qu'ailleurs, sa sociologie intra-muros reste en réalité très contrastée. Selon l'indice de parité de pouvoir d'achat (PPA), les revenus réels des Parisiens sont très inférieurs à leurs revenus nominaux : le coût de la vie intra-muros (à commencer par celui du logement) est particulièrement élevé, et certains types de denrées coûtent plus cher à Paris que dans le reste de la France. De plus, au contraire du revenu médian, le revenu moyen cache les disparités, quelques très hauts revenus pouvant éclipser de très bas revenus beaucoup plus nombreux. Dans le cas de Paris, le seuil des 10 % de revenus les plus hauts (9e décile) s'élève à 50 961 euros annuels[39], ce qui explique en partie le haut revenu moyen de la capitale et l'écart important entre le revenu moyen et le revenu médian[39].
Les différences sociales sont traditionnellement marquées entre les habitants de l'ouest de Paris (essentiellement aisés) et ceux de l'est. Ainsi, le revenu moyen déclaré dans le 7e arrondissement, le plus élevé, était 31 521 euros par unité de consommation en 2001, soit plus du double de celui du 19e arrondissement qui n'était 13 759 euros, valeur proche de la médiane des revenus de la Seine-Saint-Denis de 13 155 euros. Les 6e, 7e, 8e et 16e arrondissements sont classés au niveau des dix communes franciliennes au revenu moyen le plus élevé alors que les 10e, 18e, 19e et 20e arrondissements sont au niveau des communes les plus pauvres d'Île-de-France[40].
On note enfin de très fortes disparités de revenus au sein même de tous les arrondissements : le rapport interdécile (le seuil des 10 % des revenus les plus élevés divisé par le seuil des 10 % des revenus les plus bas) le plus faible est 6,7 dans le 12e arrondissement, contre 13,0 pour le 2e arrondissement (qui présente la plus forte dispersion de revenus)[39]. Plus globalement, Paris se classe parmi les départements métropolitains aux seuils de bas revenus les plus faibles (81e rang[39]), et présente un rapport interdécile de 10,5[39] qui en fait le département français où se concentrent les plus fortes disparités sociales.
Cité Curial dans le 19
e arrondissement.
On y constate également la ghettoïsation ethnique et sociale de certains quartiers, comme celui de Barbès - Rochechouart. En effet, la sociologie de certains arrondissements de l'est de Paris (comme le 19e) ressemble à celle de quelques quartiers sensibles de banlieue ne constituant que l'extension extra-muros de la cartographie sociale de la ville : le 16e arrondissement se prolonge par des communes de banlieue aisées, alors que le nord-est de la ville a pour appendice les communes de la Seine-Saint-Denis, réputées pauvres. Les 18e, 19e et 20e arrondissements concentrent 40 % des pauvres à Paris[réf. nécessaire]. Certains quartiers, comme celui de la Goutte d'Or cumulent toutes les difficultés sociales : échec scolaire, chômage élevé ou encore santé des habitants déficiente. Ainsi, 32,6 % des familles parisiennes d'origine étrangère hors Union européenne vivent sous le seuil de pauvreté ; ce n'est le cas que pour 9,7 % des Français de souche[41].
Certains quartiers se caractérisent par des regroupements communautaires : le quartier du Marais a la particularité d'attirer une importante communauté homosexuelle à proximité de la communauté juive ashkénaze dont l'implantation autour de la rue des Rosiers remonte au XIIIe siècle. Le 13e arrondissement concentre quant à lui la plus importante communauté asiatique d'Europe dans le quartier des Olympiades.
Il faut par ailleurs noter que la sociologie d'un quartier peut varier selon les heures. Celui de la place de la Bastille, par exemple, avec ses nombreux bars et lieux de vie nocturne, est animé le soir par beaucoup de jeunes tandis que, dans la journée, il jouit d'une relative tranquillité.
Paris tire son nom du peuple gaulois des Parisii (un Parisius, des Parisii). Le mot Paris est en fait dérivé du latin Civitas Parisiorum (la Cité des Parisii), désignation qui l'a emporté sur Lutetia (Lutèce). L'origine du nom des Parisii n'est pas connue avec certitude. Les Parisii ont donné leur nom à Paris, ainsi qu'au pays (pagus) du Parisis (maintenant « pays de France ». Le nom de Parisis se retrouve dans les toponymes Villeparisis, Cormeilles-en-Parisis, Fontenay-en-Parisis. À l'époque romaine, on trouve également des Parisii en Angleterre, dans l'actuel Yorkshire de l'Est.
[modifier] Préhistoire et Antiquité
Un habitat permanent à Paris est attesté pour la période chasséenne (entre 4 000 et 3 800 av. J.-C.), sur la rive gauche d'un ancien bras de la Seine dans le 12e arrondissement[42],[43]. La présence humaine semble avoir été continue durant le Néolithique[f 2].
Les restes d'un village de Bercy ont été retrouvés et datés d'environ 400 ans avant notre ère, notamment une embarcation emprisonnée dans les boues marécageuses de l'époque et aujourd'hui visible au Musée Carnavalet à Paris.
En dehors de cela, un flou caractérise la connaissance actuelle du site depuis cette occupation préhistorique jusqu'à la période gallo-romaine. Seule certitude, les Parisii, l'un des 98 peuples gaulois, sont les maîtres des lieux quand les troupes de Jules César arrivent, en 52 av. J.-C., et la renomment Lutetia (Lutèce). Ils s'étaient soumis à l'autorité de Vercingétorix pour lutter contre l'envahisseur romain, sans succès.
On ne connaît, toutefois, pas précisément l'emplacement de la cité gauloise : île de la Cité (hypothèse très faible, aucun vestige antérieure à Auguste n'y fut découvert), île Saint-Louis ou une autre île (disparue ou pas) aujourd'hui rattachée à la rive gauche, voire Nanterre où a été découvert en 2003 une importante agglomération ordonnée laissant entrevoir un siège de pouvoir, traduit par la présence d'un atelier monétaire par exemple[44],[45]. Cette zone clairement inondable n'entre pas en contradiction avec le texte de César qui situe l'oppidum des Parisii sur une « île de la Seine ». La cité, après sa destruction, aurait pu être « déplacée » de quelques kilomètres vers l'est par les Romains et reconstruite ex nihilo sur le versant nord de la montagne Sainte-Geneviève.
Durant l'époque gallo-romaine, Lutèce n'ayant probablement que cinq à six mille habitants à son apogée, n'était qu'une cité modeste du monde romain, comparativement à Lugdunum, capitale des trois Gaules (dont la lyonnaise qui englobe la région de Lutèce), qui aurait compté, au IIe siècle, de 50 000 à 80 000 habitants[46].
Elle reste sous domination romaine pendant 452 ans, période pendant laquelle elle est lieu de séjour de plusieurs empereurs dont Julien.
Selon la tradition, la ville aurait été christianisée par saint Denis, martyrisé vers 250.
Durant le Bas-Empire romain, Lutèce est touchée par les grandes invasions et sa population se replie dans l'île de la Cité, fortifiée par la récupération de pierres prises aux grands édifices ruinés. Néanmoins dès le IVe siècle, l'existence de faubourgs est attestée, et la ville reprend le nom du peuple dont elle est la capitale, les Parisii[47].
En 451, sainte Geneviève, future patronne de la ville, serait parvenue à convaincre les habitants de ne pas fuir devant les Huns d'Attila qui s'en détournent effectivement sans combat[f 3].
Plan de Paris reconstitué à l'année 1223.
Vers 465, les Francs pénètrent en Gaule et chassent les Romains de Lutèce. Clovis, en fait la capitale du royaume des Francs vers 506-508. Clovis et Clotilde occupent le palais des Thermes et fondent sur le Mont Lucotitius, l'abbaye de Saint Pierre et Saint Paul, et sont inhumés tous les deux dans cette église qui prit le nom de Sainte Geneviève ainsi que la montagne. Elle le demeure jusqu'au début du VIIe siècle au moins. Au VIe siècle, l'église Saint-Gervais-Saint-Protais est le premier lieu de culte implanté sur la rive droite, signe que la ville s'y étend[f 4].
Le partage des conquêtes de Clovis en 4 royaumes (à partir de 511) et les guerres continuelles de ses successeurs[48], puis le règne des Rois fainéants (à partir de 673) laissa Paris, jusque vers 751, à peu près dans le même état.
À partir du règne de Pépin le Bref, en 751, et jusqu'en 987, début du règne d'Hugues Capet, Paris est presque abandonné. Charlemagne, pour créer son vaste empire, et ses successeurs, pour le conserver, ne demeurent que brièvement à Paris. Il ne se passe donc rien de remarquable durant cette période si ce n'est les incursions continuelles des Normands qui sont vaillamment repoussés en 885 par Eudes comte de Paris et Gozlin son évêque. Paris a seulement pour enceinte celle construite par les Romains autour de l'île de la Cité.
Les Vikings, arrivant sur leurs drakkars à faible tirant d'eau, pillent une première fois en 845 la cité abandonnée par ses habitants. Leurs incursions se prolongent jusqu'au début du Xe siècle, leurs raids ne prenant fin qu'avec le traité de Saint-Clair-sur-Epte conclu en 911[c 1].
Les Capétiens, qui règnent à partir de 987, préfèrent Orléans à Paris, l'une des deux grandes villes de leur domaine personnel. Hugues Capet, malgré sa résidence dans l'île de la Cité, y séjourne peu mais fait édifier une enceinte, vers 990, au nord de la Seine qui passait à peu près aux mêmes endroits où l'empereur Julien avait établi quelques postes militaires en 358. Dès ce moment, les rois de France, qui avaient toujours demeuré hors des murs de Paris, au Palais des Thermes, fixèrent leur résidence habituelle dans son enceinte, au Palais de la Cité.
Robert le Pieux y vient plus fréquemment. La ville devient un important centre d'enseignement religieux dès le XIe siècle[f 5]. Le pouvoir royal se fixe progressivement à Paris, qui redevient capitale du royaume, à partir de Louis VI (1108-1137) et plus encore sous Philippe Auguste (1179–1223), qui l'entoure d'une enceinte fortifiée de 1190 à 1211 et crée le Louvre. Cette fortification recula considérablement les limites de la ville de Paris la plaçant au rang des premières villes d'Europe. Philippe Auguste fit paver les rues en 1186 en raison de conditions d'hygiène déplorables, l'odeur nauséabonde et l'état de la chaussée par temps de pluie limitant considérablement les déplacements.
Le commerce enrichit Paris qui profite de sa position à la convergence des grandes routes commerciales. Le blé entre par la rue Saint-Honoré, les draps du Nord par la rue Saint-Denis et le poisson de la mer du Nord et de la Manche par la rue des Poissonniers. L'importance de son marché, en liaison avec la foire du Lendit à Saint-Denis, nécessite de la place et son établissement dans un lieu plus dégagé que l'île de la Cité : Louis VI l'installe vers 1137 au lieu-dit « Les Champeaux » (les petits champs) ; les Halles de Paris y restent durant plus de huit siècles.
Recueil des ordonnances de la prévôté des marchands de Paris, 1416, par Charles VI.
En 1163, l'évêque Maurice de Sully entreprend l'édification de la cathédrale Notre-Dame de Paris sur l'île de la Cité. L'importance de la ville augmente, tant sur le plan politique et financier que marchand. Les organes centraux du gouvernement y ayant leur siège, le roi souhaite mieux contrôler Paris et ne la fait pas bénéficier d'une charte communale. Néanmoins, il concède des privilèges de « bourgeois du roi » et accorde des faveurs à la « hanse » (ou « guilde ») des marchands de l'eau. En 1258, Saint-Louis ôte la prévôté des mains des marchands et la confie à un proche, Étienne Boileau. En 1263, la hanse des marchands élit une première municipalité composée d'un prévôt des marchands et de quatre échevins. Ainsi se met en place un système de double autorité entre la ville et le pouvoir royal[f 6].
Vers 1328, la population parisienne est estimée à 200 000 habitants, ce qui en fait la cité la plus peuplée d'Europe[49],[f 7]. Mais en 1348, la Peste noire décime la population. Au XIVe siècle, l'enceinte de Charles V (1371–1380) englobe l'ensemble des actuels 3e et 4e arrondissements et s'étend du Pont Royal à la Porte Saint-Denis.
Durant la Guerre de Cent Ans, le mécontentement populaire nourrit l'ambition du prévôt des marchands Étienne Marcel, provoquant la grande ordonnance de 1357 puis la première grande émeute politique de l'histoire de Paris, nouvelle rupture entre le roi et la ville[f 8]. Les rois ne séjournent alors plus au centre de la cité, préférant d'abord l'Hôtel Saint-Pol (détruit sur ordre de Charles VI suite au Bal des ardents), puis l'Hôtel des Tournelles, dont on peut plus facilement s'échapper en cas de troubles. En 1407 (suite à l'assassinat de Louis d'Orléans), éclate une guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons qui dure jusqu'en 1420[f 9] et la cité bascule dans le camp bourguignon en septembre 1411.
Paris sort ruinée de la Guerre de Cent Ans : Jeanne d'Arc, en 1429, échoue dans sa tentative de la libérer des Anglais et de leurs alliés bourguignons. Charles VII et son fils Louis XI s'en méfient et n'y séjournent qu'exceptionnellement, lui préférant le Val de Loire. Sa population augmente entre 1422 et 1500, remontant de cent mille à cent cinquante mille âmes. Une modeste expansion économique reprend vers le milieu du XVe siècle, mais la ville souffre de l'absence de la Cour. Paris se transforme en une ville administrative et judiciaire[f 10].
Le « mur » de Paris : La ville est entourée de nouvelles fortifications à partir des années 1190. Ces fortifications furent construites sous le règne de Philippe Auguste entre l'an 1190 et l'an 1220. Cette immense fortification que l'on nommait à l'époque « mur » entourait 250 hectares ; la population durant cette période étant de 25 000 à 50 000 habitants, il servait alors de ligne de défense pour la ville de Paris. Au XIIe siècle, sous le règne de Philippe Auguste, Paris a vu ses fortifications, déjà présentes auparavant, s’agrandir. Le roi, dans le but d'augmenter la surface habitable, a fait bâtir une seconde muraille autour de nouvelles habitations. L'élargissement des murailles a permis d'augmenter la surface jusqu'à 250 hectares. Cette seconde muraille a été construite entre 1190 et 1220.
Les maisons du Moyen Âge : Les maisons du Moyen Âge sont composées d'un rez-de-chaussée en pierre et de poutres de bois avec une charpente de bois dite à colombages. Les interstices étaient comblés avec des moellons recouverts de plâtre ce qui donnait un aspect très blanc à la ville. Ce n'est qu'en 1200 que les premières enseignes apparaissent pour permettre de différencier les maisons privées. La plus vieille maison de Paris existant encore date de Philippe Auguste (fin du XIIe siècle).
La « tour de Paris » : « La grosse tour » et « le Donjon » sont les surnoms de la tour de Paris construite en 1200. Cette tour fut utilisée comme prison jusqu'à sa destruction sous le règne de François Ier en 1528. Cette prison mesurait 32 mètres de haut et 15 mètres de diamètre mais, aujourd'hui, il ne nous reste comme souvenirs de ce donjon que les pavages dans sa cour carrée.
Les rues de la ville : Les rues de la cité de Paris durant le XIe et XIIIe siècle ne ressemblaient pas du tout à celles de nos jours. Les rues étaient très étroites et enchevêtrées ; dans certaines rues, une seule personne pouvait passer à la fois mais certaines, plus larges, mesuraient un peu moins de six mètres pour que deux charrettes puissent passer et se croiser en même temps, comme la rue Saint-Martin ou la rue Saint-Honoré. En plus d'être étroites, ces rues étaient insalubres, sales, boueuses, nauséabondes. Ce n'est qu'en 1185 que Philippe Auguste ordonne de paver les rues pour résoudre ces nombreux problèmes.
Les hôpitaux : Au Moyen Âge, il y a très peu d'hôpitaux et le service laissait à désirer surtout à cause du bas niveau d'hygiène. Parmi ces hôpitaux, existaient l'hôpital de la Trinité, l'hôpital Sainte-Catherine et l'hôtel-Dieu. De nombreux hôpitaux sont implantés dans Paris, dont certains sont particulièrement anciens, la tradition hospitalière remontant au Moyen Âge. L'Hôtel-Dieu de Paris, fondé en 651 par saint Landry, évêque de Paris, est le plus ancien établissement de la ville. Symbole de la charité et de l'hospitalité, il fut le seul hôpital de Paris jusqu'au XIIe siècle.
Alimentation des paysans : Les Parisiens mangeaient très peu de viande mais beaucoup de pain, l'alimentation de base de cette époque, mais aussi du blé, cette céréale étant la première production de la région de Paris.
[modifier] De la Renaissance au XVIIIe siècle
La Renaissance, marquée par le roi et sa cour résidant dans le Val de Loire, ne bénéficie donc guère à Paris. Malgré son éloignement, la monarchie s’inquiète de l'expansion désordonnée de la cité. Une première règlementation d’urbanisme est édictée en 1500 à propos du nouveau pont Notre-Dame, bordé de maisons uniformes de brique et de pierre de style Louis XII[c 2].
En 1528, François Ier fixe officiellement sa résidence à Paris. Le rayonnement intellectuel s'accroît : à l'enseignement de l'université (théologie et arts libéraux) s'ajoute un enseignement moderne tourné vers l'humanisme et les sciences exactes voulu par le roi, au Collège de France. Sous son règne, Paris atteint 280 000 habitants et reste la plus grande ville du monde chrétien[s 10].
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Plan de Paris en
1787 par Brion de la Tour.
Le 24 août 1572, sous Charles IX, est organisé le massacre de la Saint-Barthélemy. On compte entre deux mille et dix mille victimes[f 11]. La Ligue catholique, particulièrement puissante dans la capitale, se dresse contre Henri III durant la Journée des barricades en 1588. Ce dernier s'enfuit avant d'assiéger la ville[f 12]. Après son assassinat, le siège est maintenu par Henri de Navarre, devenu Henri IV. La ville, pourtant ruinée et affamée, ne lui ouvre ses portes qu'en 1594 après sa conversion.
La Journée des barricades (1648) marque le début de la Fronde qui provoque une importante crise économique et une nouvelle défiance du roi vis-à-vis de sa capitale[f 13].
Malgré une mortalité supérieure aux naissances, la population atteint les 400 000 habitants grâce à l'immigration provinciale. Paris est une ville misérable où règne une forte insécurité, la légendaire cour des miracles est progressivement vidée à partir de 1656 par le lieutenant-général de police Gabriel Nicolas de La Reynie[50].
Louis XIV choisit Versailles comme résidence en 1677, avant d'y déplacer le siège du gouvernement en 1682. Colbert prend en main la gestion parisienne et fait la navette entre Paris et Versailles. Durant son règne, le Roi Soleil ne vient que vingt-quatre fois à Paris, essentiellement pour des cérémonies officielles, marquant ainsi envers la cité une hostilité que n'apprécient guère les Parisiens[f 14].
Au XVIIIe siècle, Versailles ne dépossède pas Paris de son rayonnement intellectuel ; au contraire même, elle en fait une puissante frondeuse ouverte aux idées des Lumières. C'est la période des salons littéraires, comme celui de madame Geoffrin. Le XVIIIe siècle est aussi celui d'une forte expansion économique qui permet une importante croissance démographique, la ville atteint 640 000[51] habitants à la veille de la Révolution française.
En 1715, le régent Philippe d'Orléans quitte Versailles pour le Palais-Royal. Le jeune Louis XV est installé au palais des Tuileries pour un retour, éphémère, de la royauté dans Paris. Dès 1722, Louis XV retourne au château de Versailles rompant la fragile réconciliation avec le peuple parisien[f 15].
La ville s'étend alors à peu près sur les six premiers arrondissements actuels, le jardin du Luxembourg marquant la frontière occidentale de la ville. Louis XV s'intéresse personnellement à la ville en 1749 lorsqu'il décide l'aménagement de la place Louis XV (actuelle place de la Concorde), la création de l'école militaire en 1752[52], et surtout la construction d'une église dédiée à Sainte-Geneviève en 1754, plus connue sous le nom actuel de Panthéon[53].
[modifier] La Révolution française et l'Empire
La Révolution française débute à Versailles par la convocation des États généraux puis le Serment du Jeu de paume. Mais les Parisiens, atteints par la crise économique (prix du pain), sensibilisés aux problèmes politiques par la philosophie des Lumières et mus par une rancœur à l'égard du pouvoir royal ayant abandonné la ville depuis plus d'un siècle, lui donnent une nouvelle orientation[f 16]. La prise de la Bastille le 14 juillet 1789, liée au soulèvement des ébénistes du faubourg Saint-Antoine, en est une première étape. Le 15 juillet, l'astronome Jean Sylvain Bailly reçoit à l'hôtel de Ville la charge de premier maire de Paris. Le 5 octobre, l’émeute, déclenchée par les femmes sur les marchés parisiens, atteint Versailles le soir. Le 6 au matin, le château est envahi et le roi doit accepter de venir résider à Paris au palais des Tuileries et d’y convoquer l’Assemblée constituante qui s’installe le 19 octobre dans le Manège des Tuileries[c 3].
Le 14 juillet 1790 se déroule la fête de la Fédération sur le Champ-de-Mars, lieu qui sera le 17 juillet 1791 le théâtre d'une dramatique fusillade. Occupés à partir de mai 1790 après la mise en vente des biens nationaux, le couvent des Cordeliers et le couvent des Jacobins, hauts lieux du Paris révolutionnaire, marquent la toute puissance des clubs parisiens sur le cours de la Révolution[c 4].
Dans la nuit du 9 août 1792, une commune révolutionnaire prend possession de l'Hôtel de Ville. La journée du 10 août voit la foule assiéger le Palais des Tuileries avec le soutien du nouveau gouvernement municipal. Le roi Louis XVI et la famille royale sont incarcérés à la tour du Temple. La monarchie française est de fait abolie. Après les élections de 1792, les représentants de la Commune de Paris, très radicaux, s'opposent à la Convention nationale au groupe des Girondins (représentant l'opinion plus modérée de la bourgeoisie des provinces) qui sera écarté en 1793[c 5].
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Les Parisiens vivent alors deux années de rationnement. La Terreur règne sous la coupe du Comité de salut public. Les policiers de Paris, sous l'autorité de la mairie, s'emploient à incarcérer tout ce que la ville compte encore de nobles, de riches bourgeois, de prêtres et d'intellectuels en général. C'est pourquoi le maire est, à Paris, aujourd'hui encore le seul de France à être privé de tout pouvoir de police[54],[55]. Le 21 janvier 1793, Louis XVI est guillotiné sur la place Louis XV, rebaptisée « place de la Révolution ». Il est suivi sur l'échafaud en seulement quelques semaines par 1 119 personnes, dont Marie-Antoinette, Danton, Lavoisier et finalement Robespierre et ses partisans après le 9 Thermidor an II (27 juillet 1794)[c 6].
La Révolution n'est pas une période favorable au développement de la ville (peu de monuments sont édifiés) qui n'a plus que 548 000 habitants en 1800. De nombreux couvents et églises sont rasés et font place à des lotissements édifiés sans plan d'ensemble, ce qui aboutit à une réduction des espaces verts de la ville et à une densification du centre. Sous le Directoire, des immeubles de rapport, de style néo-classique, sont élevés.
En 1806, Paris a compensé les pertes subies durant la Révolution et compte 650 000 habitants[51] ; cette progression est surtout le fait de l'immigration provinciale, la natalité restant faible. Depuis le milieu du XVIIIe siècle, la ville est distancée par Londres en pleine expansion économique et démographique qui atteint 1 096 784 habitants[c 7]. Le 2 décembre 1804, Napoléon Bonaparte, qui a pris le pouvoir en 1799, est sacré empereur par le pape Pie VII à la cathédrale Notre-Dame. Il décide d'établir à Paris la capitale de son Empire.
En 1814, la Bataille de Paris entraîne la capitulation de la capitale puis conduit à la première abdication de Napoléon et à la Restauration.
[modifier] De la Restauration à la Commune de Paris
La chute de l'Empire en 1814-1815 amène à Paris les armées anglaises et cosaques, qui vont jusqu'à camper sur les Champs-Élysées. Louis XVIII, de retour d'exil, rentre dans Paris, s'y fait couronner et s'installe aux Tuileries.
Louis XVIII et Charles X, puis la monarchie de Juillet se préoccupent peu de l'urbanisme parisien. Le prolétariat ouvrier, en forte expansion, s'entasse misérablement dans les quartiers centraux qui, avec plus de 100 000 habitants au kilomètre carré, constituent d'importants foyers d'épidémie ; le choléra en 1832 fait 32 000 victimes. En 1848, 80 % des morts vont à la fosse commune et les deux tiers des Parisiens sont trop pauvres pour payer des impôts. La masse paupérisée du petit peuple, délaissée et excédée, est mûre pour des révoltes répétées que le pouvoir ne sent pas germer ou est sûr de vaincre : les barricades font tomber Charles X lors des Trois glorieuses puis Louis-Philippe en 1848. La société de l'époque est abondamment décrite par Balzac, Victor Hugo ou Eugène Sue.
Durant cette période, la ville accélère son rythme de croissance pour atteindre le mur des Fermiers généraux. Entre 1840 et 1844, la dernière enceinte de Paris, dite enceinte de Thiers, est construite sur l'emplacement actuel du boulevard périphérique. Au cœur de la ville, la rue Rambuteau est percée[c 8].
Avec l'avènement du Second Empire, Paris se transforme radicalement. De structure médiévale, aux constructions anciennes et insalubres, quasiment dépourvue de grands axes de circulation, elle devient en moins de vingt ans une ville moderne. Napoléon III a des idées précises sur l'urbanisme et le logement. Le Paris d'aujourd'hui est donc avant tout celui de Napoléon III et d'Haussmann.
L'avenue de l'Opéra vue par
Pissarro depuis l'actuel Hôtel du Louvre
Le 1er janvier 1860, une loi permet à Paris d'annexer plusieurs communes voisines[56]. La capitale française passe ainsi de douze à vingt arrondissements et de 3 438 à 7 802 hectares[note 3]. Après ces annexions, les limites administratives de la ville ne seront que peu modifiées et la croissance urbaine, qui continue toujours de la fin du XIXe siècle au XXe siècle, ne s'accompagnera donc plus d'une expansion des frontières communales, ce qui est à l'origine de la « banlieue »[c 9].
Lors de la Guerre franco-prussienne de 1870, Paris est assiégée pendant plusieurs mois mais n'est pas prise par les armées prussiennes. À cette occasion, est inventée la poste aérienne, grâce aux ballons montés. Refusant l'armistice signé le 26 janvier 1871 et suite aux élections de février qui portent au pouvoir des royalistes désireux de mettre fin à la guerre, les Parisiens s'insurgent le 18 mars 1871. C'est le début de la Commune de Paris. L'Assemblée monarchiste installée provisoirement à Versailles, la réprime entre les 22 et 28 mai lors de la Semaine sanglante qui reste à ce jour la dernière guerre civile qu'ait connue Paris[c 10],[f 17].
[modifier] De la Belle Époque à la Seconde Guerre mondiale
La
Tour Eiffel pendant l'exposition universelle de 1889.
Pendant la Belle Époque, l'expansion économique de Paris est importante ; en 1913 la ville possède cent mille entreprises qui emploient un million d'ouvriers[57]. Entre 1900 et 1913, 175 cinémas sont créés à Paris, de nombreux grands magasins voient le jour et contribuent au rayonnement de la ville lumière. Deux expositions universelles laissent une large empreinte dans la ville. La tour Eiffel est construite pour l'exposition de 1889 (centenaire de la Révolution française) qui accueille 28 millions de visiteurs. La première ligne du métropolitain, le Grand Palais, le Petit Palais et le pont Alexandre-III sont inaugurés à l'occasion de celle de 1900 qui reçoit 53 millions de visiteurs[57]. L'industrie se déplace progressivement en proche banlieue où se trouve l'espace nécessaire : Renault à Boulogne-Billancourt ou Citroën à Suresnes. Cette migration est à l'origine de la « banlieue rouge ». Néanmoins certaines activités restent fortement implantées dans la ville intra-muros, en particulier la presse et l'imprimerie[f 18].
De la Belle Époque aux Années folles, Paris connaît l'apogée de son influence culturelle (notamment autour des quartiers de Montparnasse et de Montmartre) et accueille de très nombreux artistes tels Picasso, Matisse, Braque ou Fernand Léger.
En 1910, une crue centennale de la Seine provoque l'une des plus graves inondations que la ville ait connue et cause trois milliards de francs de dégâts[c 11]. Lors de la Première Guerre mondiale, Paris, épargnée par les combats, subit des bombardements[58] et des tirs de canon allemands. Ces bombardements restent sporadiques et ne constituent que des opérations à caractère psychologique[c 12].
L'entre-deux-guerres se déroule sur fond de crise sociale et économique. Les pouvoirs publics, pour répondre à la crise du logement, votent la loi Loucheur qui crée les habitations à bon marché (ou HBM) érigées à l'emplacement de l'ancienne enceinte de Thiers. Les autres immeubles parisiens sont, pour l'essentiel, délabrés et constituent des foyers de tuberculose ; la densité urbaine culmine en 1921, Paris intra-muros comptant 2 906 000 habitants[s 11]. Parallèlement, des lotissements se développent partout autour de la cité, en « banlieue » où l'expansion se fait de façon anarchique, souvent en pleins champs sans réels aménagements ou équipements publics[c 13].
Les Parisiens tentent de reprendre leur prééminence politique dans un contexte de multiples scandales financiers et de corruption des milieux politiques[f 19]. Le 6 février 1934, la manifestation des Ligues patriotes contre la gauche parlementaire dégénère en émeute et fait dix-sept tués et mille cinq cents blessés, puis le 14 juillet 1935, un important défilé en faveur du Front populaire compte cinq cent mille manifestants[c 14].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Paris, déclarée ville ouverte dès la débâcle, est occupée par la Wehrmacht le 14 juin 1940. Elle est relativement épargnée[note 4]. Le gouvernement du maréchal Pétain installé à Vichy, Paris cesse d'être la capitale et devient le siège du commandement militaire allemand en France (Militärbefehlshaber in Frankreich)[c 15]. Le 23 décembre 1940, l'ingénieur Jacques Bonsergent est le premier résistant fusillé à Paris. Les 16 et 17 juillet 1942, il est procédé à la rafle du Vel' d'Hiv', arrestation de 12 884 Juifs, la plus massive en France, pour l'essentiel des femmes et des enfants[c 16].
À l'approche des troupes alliées, la Résistance intérieure déclenche un soulèvement armé le 19 août 1944. La Libération de Paris se fait le 25 août avec l'entrée dans Paris de la 2e division blindée du général Leclerc, qui commande au capitaine Raymond Dronne de percer les lignes ennemies avec sa neuvième compagnie (Régiment de marche du Tchad). Le général von Choltitz capitule sans exécuter les ordres d'Hitler demandant sa destruction[59],[60]. La ville est relativement épargnée par les combats[c 17]. Paris est l'une des rares communes de France à se voir décerner le titre de compagnon de la Libération[61].
[modifier] Le Paris contemporain
En 1956, Paris se lie à Rome par un jumelage privilégié, symbole fort dans une dynamique géographiquement plus large[62] de réconciliation et de coopération après la Seconde Guerre mondiale[s 12],[s 13].
Sous les mandats du général de Gaulle de 1958 à 1969, plusieurs événements politiques se déroulent dans la capitale. Le 17 octobre 1961, une manifestation en faveur de l'indépendance de l'Algérie est violemment réprimée. Selon les estimations, entre 32 et 325 personnes sont massacrées par la police, alors dirigée par Maurice Papon[63]. À partir du 22 mars 1968, un important mouvement étudiant démarre à l'université de Nanterre. Il entraîne dans le quartier latin des manifestations qui dégénèrent en émeutes. La contestation, prenant corps dans un contexte de solidarité internationale et d'émulation (noirs et féministes américains, « provos » néerlandais, Printemps de Prague, attentat contre l'Allemand Rudi Dutschke, etc.) entre brimés idéalistes et jeunes, bercés par Bob Dylan et son tube The Times They Are a-Changin', voulant « changer le monde », se développe très vite en crise politique et sociale nationale. Le 13 mai, d'immenses défilés rassemblent 800 000 personnes venues protester contre les violences policières. Le 30 mai, une manifestation de soutien au gouvernement et au Général de Gaulle réunit un million de personnes, de la place de l'Étoile à celle de la Concorde. Après deux mois de désordre et de troubles, les Parisiens votent massivement en faveur du général de Gaulle lors des élections législatives des 22 et 29 juin et le calme revient[c 18].
Le successeur du général de Gaulle, Georges Pompidou s'intéresse de près à la capitale. Il laisse son nom au bâtiment qui abrite le musée national d'art moderne et la bibliothèque publique d'information et à la voie express rive droite. Valéry Giscard d'Estaing, président à son tour, ne partage pas sa vision d'une modernisation radicale : il remet en cause le projet prévu pour les Halles et interrompt partiellement celui de voie express rive gauche. En 1976, l'État accorde pour la première fois depuis 1871 une municipalité autonome à la capitale. Le gaulliste Jacques Chirac est alors élu maire. Il sera réélu en 1983 et 1989. Sous le premier mandat du président François Mitterrand, une réforme est adoptée par la loi de décentralisation du 31 décembre 1982 : elle dote chaque arrondissement de la capitale d'un maire et d'un conseil municipal propre et non plus désigné par le maire de Paris[c 19].
En 1991, les quais de la Seine, du pont de Sully (en amont) au pont d'Iéna (en aval), sont classés sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO au titre de remarquable ensemble fluvio-urbain avec ses monuments dont plusieurs constituent des chefs-d'œuvre architecturaux au rayonnement mondial[64].
Élu président de la République en mai 1995, Jacques Chirac est remplacé par Jean Tiberi dont l'unique mandat est marqué notamment par la mise au jour de plusieurs affaires politico-financières et par la division de la majorité municipale.
En 2001, le socialiste Bertrand Delanoë est élu maire. Il se démarque de ses prédécesseurs par sa volonté affichée de réduire la place de l'automobile dans la ville au profit notamment des piétons et des transports en commun. Il développe l'animation de la vie parisienne par de grandes manifestations culturelles comme Nuit Blanche ou simplement ludiques comme Paris Plages. Le 16 mars 2008, Bertrand Delanoë est réélu maire de Paris face à Françoise de Panafieu (UMP).
[modifier] Politique et administration
[modifier] Organisation administrative
Depuis la loi du 10 juillet 1964 portant réorganisation de la région parisienne, entrée complètement en vigueur le 1er janvier 1968, Paris est à la fois un département et une commune. Auparavant et depuis 1790, Paris était le chef-lieu du département de la Seine.
Le département de Paris n'a pas d'autre subdivision que la seule commune qui le compose. La commune est divisée en 20 arrondissements municipaux créés lors de son extension territoriale de 1860, en remplacement des 12 arrondissements qui existaient auparavant depuis le 11 octobre 1795, et en 21 circonscriptions électorales.
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Le statut de la ville a changé plusieurs fois. Du 26 mars au 22 mai 1871, Paris fut le siège d'un pouvoir insurrectionnel, la Commune de Paris, avec une assemblée démocratiquement élue. La Troisième République fut dirigé au début par des conservateurs effrayés par cet épisode. Ceux-ci édictèrent la loi du 5 avril 1884 qui donnait le pouvoir exécutif au préfet de la Seine et les pouvoirs de police au préfet de police. Le conseil de Paris, élu lors des élections municipales, désignait chaque année un président dont la fonction était principalement représentative. Paris n'avait alors pas de maire. Le budget de la ville devait être approuvé par l'État.
La loi du 31 décembre 1975 (entrée en vigueur lors des élections municipales de 1977) instaure un conseil de Paris, à la fois conseil municipal et conseil général, comptant 109 membres qui élisent le maire de Paris.
Des commissions d'arrondissements, dont les membres sont choisis à parité entre les électeurs, le maire de Paris et le Conseil de Paris, ont un rôle consultatif et d'animation. Le préfet de police, nommé par l'État, conserve les pouvoirs de police. Enfin, la loi PLM du 31 décembre 1982, entrée en vigueur à Paris lors des élections municipales de 1983 et portant à 163 le nombre de conseillers de Paris, étend les pouvoirs du conseil de Paris, principalement en matière budgétaire, et crée les conseils d'arrondissements.
Depuis le décret 2002-810 du 2 mai 2002, les pouvoirs de police administrative sont partagés entre le maire de Paris et le préfet de police qui se prêtent réciproquement leurs moyens d'action à cet effet. Ce dernier peut siéger au conseil de Paris et doit lui soumettre chaque année son budget et son compte[s 14] (bien que ce budget reste décidé par l'État). Le maire est désormais impliqué dans la politique de sécurité même si les pouvoirs en ce domaine restent entre les mains du préfet de police.
L'action du conseil de Paris s'exerce également par l'intermédiaire de sociétés dont il possède une part du capital, les sociétés d'économie mixte de Paris.
[modifier] L'absence d'une intercommunalité
Contrairement aux autres métropoles françaises, il n'existe pas d'intercommunalité à fiscalité propre entre Paris et sa banlieue[note 5]. Il faut en effet préciser que le territoire de la Ville de Paris ne couvre que le centre de la métropole, contrairement aux autres grandes métropoles internationales.
L'absence d'une organisation administrative gérant le « grand Paris », butant sur des considérations historiques et politiques, est actuellement un des problèmes majeurs de l'agglomération parisienne[s 15].
Les limites communales actuelles résultent de traditions historiques, anachroniques (ou correspondant à une topographie disparue car fondue dans l'agglomération). Les populations ont pourtant de communs besoins administratifs et préoccupations économiques et sociales. Cependant chaque commune étant administrativement et fiscalement indépendante, l'organisation des besoins collectifs (transports, logement, etc.) qui dépassent de loin le cadre communal voire départemental n'a de fait aucune autorité organisatrice à l'échelle de l'agglomération, la région Île-de-France dépassant largement ce cadre (près de 80 % de l'espace régional reste rural).
La fiscalité locale est de même très concentrée dans certaines communes riches en entreprises et/ou populations aisées (cas typique de Neuilly-sur-Seine par exemple qui bénéficie des rentrées fiscales d'une population parmi les plus aisées de France et de nombreuses entreprises, tout en ne possédant que 2,8 % de logements sociaux)[65], alors que les charges qu'entraîne l’afflux sur un territoire de populations de conditions modestes sont supportées par des communes qui n’ont pas toujours la possibilité de trouver dans leurs limites administratives les ressources nécessaires pour les compenser (Clichy-sous-Bois est ainsi une des villes les plus pauvres de France ; elle cumule une population défavorisée et des ressources fiscales très limitées, vivant essentiellement de dotations de l'État[66]).
Cette difficulté est à l'origine de la Conférence métropolitaine de l’agglomération parisienne qui s'est réunie à l'initiative de la Ville de Paris pour la première fois en mairie de Vanves le 7 juillet 2006[s 16], après que l'adjoint Pierre Mansat a renoué le dialogue de Paris avec les communes riveraines. Le président de la République Nicolas Sarkozy s'est également saisi du problème dans son discours du 26 juin 2007[67], critiquant le projet de SDRIF, se disant repenser « l'organisation des pouvoirs » et créer une communauté urbaine, imposant de fait la vision d'une reprise en main par l'État[68],[69], ce qui n'a pas manqué de provoquer de nombreuses réactions parmi les élus locaux de l'agglomération[70]. Du 18 mars 2008[71] au 4 juillet 2010[72], Christian Blanc occupe le poste de Secrétaire d'État chargé du développement de la Région Capitale, dont les travaux aboutissent à la création de la Société du Grand Paris[73], présidée par André Santini[74].
[modifier] Liste des maires
[modifier] Budget et fiscalité
Le budget primitif 2011 (ville et département) s’élevait à 8,582 milliards d’euros dont 6,906 milliards d’euros consacrés au fonctionnement et environ 1,676 à l’investissement[s 17]. L´encours de dette s’élevait à 2,696 milliards d’euros. Les emprunts garantis par le département de Paris en 2008 s'élevait à 26,6 milliards d'euros[s 18].
Après une stabilité entre 2000 et 2008[75], les taux d’imposition ont été augmentés en 2009 et sont portés à 9,59 % pour la taxe d'habitation, 7,75 % pour la taxe sur le foncier bâti, 14,72 % pour la taxe sur le foncier non bâti et 13,46 % pour la taxe professionnelle[s 19],[76]. La fiscalité représente 55 % des recettes de la ville[s 19]. Paris est l'une des quinze grandes villes françaises (de plus de 100 000 habitants) n'ayant pas augmenté ses taux d'impôt foncier en cinq ans[77]. Cette stabilité ne concerne que les taux d'imposition. La bulle immobilière qui s'est développée pendant toute la première mandature de M. Delanoë a permis une hausse extrêmement importante des rentrées fiscales assises sur l'immobilier. Le nombre des transactions en même temps que leur valeur a considérablement augmenté. Cette bulle fiscale a permis d'accroître les effectifs de la Mairie de Paris de 40 à 49 000 agents. L'explosion de cette bulle immobilière temporaire laisse la mairie avec un excédent de dépenses permanentes à financer autrement. C'est pourquoi M. Delanoë a annoncé en 2008 la création d'une nouvelle taxe départementale de 3 % sur le foncier (payée uniquement par les propriétaires) et une hausse extrêmement importante des taux de l'impôt foncier[78].
Après 6 années sans aucune hausse des taux des impôts locaux (2001 à 2008 inclus) votés par les élus parisiens, puis 2 années de hausse (2009 et 2010), la municipalité s'est engagée à ne plus augmenter le taux des 4 impôts locaux. Selon le magazine Capital de juin 2010, Paris reste la grande ville avec les plus faibles montants d'impôts locaux.
Le taux d'endettement de la Mairie de Paris (ville et département) est à 39 % de ses ressources, bien moins que la moyenne nationale des grandes villes (89 %). La ville bénéficie, pour 2010 et 2011, de la note maximale des agences de notation financière, le « AAA », qui permet d'emprunter aux meilleurs taux pour investir et construire.
Dans un livre intitulé Comptes et légendes de Paris, Bilan de la gestion Delanoë (2011), le journaliste Dominique Foing analyse, sur la base des rapports de l'Inspection générale de la ville de Paris et de la chambre régionale des comptes d'Île-de-France, la gestion des années 2001-2011 de la ville de Paris : les dépenses municipales auraient augmenté de 44,45 % (« le produit fiscal collecté sur les contribuables parisiens est passé de 1,7 milliard d'euros au budget 2001 à 2,5 milliards d'euros au budget 2008 soit 47 % d'augmentation »), signifiant une hausse des impôts pour les ménages parisiens de 70 % entre 2001 et 2011 ; les dépenses de fonctionnement se seraient accrues de 2 milliards d'euros, la dette, relativement faible en 2011, augmentant d'un milliard d'euros[79],[80].
[modifier] Instances judiciaires et administratives
Le tribunal de grande instance de Paris est situé dans le Palais de Justice, sur l'île de la Cité. C'est la juridiction qui traite le plus grand nombre d'affaires en France[81]. Dans chaque arrondissement se trouve un tribunal d'instance.
Le tribunal de commerce de Paris se situe quant à lui quai de Corse, également sur l'île de la Cité. Le tribunal de police de Paris est installé rue de Cambrai, dans le 19e arrondissement, et le conseil de prud’hommes de Paris rue Louis-Blanc, dans le 10e arrondissement.
Outre les tribunaux de la ville, les tribunaux de plusieurs départements relèvent de la Cour d'appel de Paris : la Seine-et-Marne, l'Essonne, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et l'Yonne. Le ressort de cette cour concerne 12,6 % de la population française soit 7 605 603 personnes en 2004[82]. Les autres départements d'Île-de-France ainsi que l’Eure-et-Loir dépendent, eux, de la cour d'appel de Versailles[83].
Dans l'ordre administratif, Paris est du ressort du tribunal administratif de Paris. Les appels sont portés devant la Cour administrative d'appel de Paris, laquelle connaît aussi les appels des tribunaux administratifs de Mata-Utu, Melun, de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française. À Paris siègent également les juridictions nationales suprêmes : Conseil constitutionnel, Cour de cassation et Conseil d'État.
La région Île-de-France totalise à elle seule plus du quart des crimes et délits commis en France métropolitaine. Au sein de la région, la grande couronne, la petite couronne et Paris intra-muros comptabilisent chacune environ un tiers du total des faits constatés. La typologie de la criminalité parisienne reste largement dominée par les vols qui représentent les deux tiers des crimes et délits. En 2006, 255 238 faits ont été comptabilisés soit un taux de criminalité de 118,58 actes pour 1 000 habitants (crimes et délits), ce qui représente près du double de la moyenne nationale (61,03 ‰) mais se situe dans la moyenne des grandes villes de France (Lyon : 109,22, Lille : 118,93, Nice : 119,52, Marseille : 120,62). La part des femmes mises en cause est inférieure à 15 % (légèrement sous la moyenne nationale) et la part des mineurs est de 11,02 % soit sept points de moins que la moyenne française de 18,33 %. À l'inverse, la part des étrangers (résidents en France titulaires d'une carte de séjour) est supérieure à la moyenne française de 20,73 %[84],[85].
Le centralisme parisien explique également que la ville soit parfois victime d'attentats. Aussi bien sous Napoléon Ier ou, plus proche de nous, lors de l'attentat du RER Saint-Michel, l'histoire parisienne est ponctuée de ces événements à haute valeur symbolique. Ce qui n'est pas sans conséquence sur la vie quotidienne dans la ville, particulièrement avec la mise en place du plan vigipirate[86] qui voit une présence renforcée de policiers, gendarmes et militaires près des lieux touristiques et stratégiques de la capitale[87].
À Paris, certaines prisons sont restées célèbres : le Grand Châtelet (sur la rive droite) abritait la prison du roi, et son annexe, le Petit Châtelet (au débouché du Petit-Pont sur la rive gauche), lieu d'incarcération à partir du XIVe siècle, fut démoli en 1782. Trois prisons sont devenues des symboles historiques : la Conciergerie, la Bastille et le donjon de Vincennes. Le Palais de justice possédait sa propre prison, la Conciergerie, qui après avoir accueilli parmi d'autres les Girondins et Marie-Antoinette pendant la Révolution française, continua à servir de prison temporaire jusqu'en 1914. La Bastille, édifiée à partir de 1370 et devenue exclusivement prison d'État sous Richelieu, constituait contrairement à l'idée générale une prison de « luxe » pour un nombre de prisonniers n'excédant jamais la quarantaine. Le donjon de Vincennes, également prison d'État jusqu'en 1784, mais plus résidence surveillée que véritable lieu d'incarcération, continua à servir occasionnellement de prison jusque sous le Second Empire.
Il ne subsiste qu'une seule prison à Paris, la prison de la Santé, ouverte en 1867. Les principales prisons franciliennes se situent maintenant à Fresnes et Fleury-Mérogis, auxquelles il faut ajouter la maison centrale de Poissy[f 20].
L'hygiène est gérée par le service municipal d'actions de salubrité et d'hygiène de la ville de Paris.
Paris est jumelée avec une seule ville, Rome, depuis 1956, avec le slogan « Seule Paris est digne de Rome ; seule Rome est digne de Paris » (en italien « Solo Parigi è degna di Roma; solo Roma è degna di Parigi »).
La ville a également conclu des accords d'amitié et de coopération avec de nombreuses villes dans le monde.
[modifier] Population et société
Croissance de la population parisienne depuis le premier recensement en 1801.
Selon l’Insee, la population de la ville de Paris était de 2 234 105 habitants[1] au 1er janvier 2009 (cinquième ville de l'Union européenne) pour une superficie de 10 540 hectares soit une densité de 21 196 habitants/km2, l'une des plus fortes d'Europe. Au 1er janvier 2009, l'agglomération définie par l'Insee comprend 412 communes et totalise 10 413 386 habitants[88],[89]. Son aire urbaine, incluant des communes situées dans une zone d'influence forte de la ville, atteint 12 161 542 habitants au 1er janvier 2009[90] dans la délimitation de 2010, ce qui en fait la 20e aire urbaine du monde environ ou la 3e en Europe.
La population de la ville est relativement jeune : en 2008, selon l'Insee, le pourcentage d'habitants âgés de moins de 35 ans est de 46 %[91], soit 4 points de plus que la moyenne nationale, qui est de 41,8 %[92].
Les recensements français, comme l'impose la législation, ne posent aucune question concernant l'appartenance ethnique ou religieuse mais recueillent des informations au sujet du pays natal. Il est ainsi possible de déterminer que la zone métropolitaine de Paris est une des plus multiculturelles en Europe : au recensement de 1999, 19,4 % de sa population totale était née à l'extérieur de la France métropolitaine[93]. Selon ce même recensement, 4,2 % de la population de la zone métropolitaine de Paris étaient des immigrés récents (arrivés en France entre les recensements de 1990 et 1999), dans leur majorité de Chine et du continent africain[94]. Par ailleurs, la zone métropolitaine de Paris compte également 15 % de musulmans[95],[96].
La première vague massive d'immigration vers Paris commence vers 1820 avec l'arrivée des paysans allemands fuyant la crise agricole et « ouverts » à la France depuis la présence Outre-Rhin des armées révolutionnaires et napoléoniennes. Plusieurs autres vagues migratoires ont ensuite suivi sans interruption jusqu'à nos jours : Italiens et Juifs d'Europe centrale pendant le XIXe siècle, Russes après la révolution de 1917, habitants des colonies pendant la Première Guerre mondiale, polonais entre les deux guerres mondiales, Espagnols, Italiens, Portugais et Africains du Nord des années 1950 aux années 1970, Juifs séfarades après l'indépendance des pays d'Afrique du Nord, Africains et Asiatiques depuis lors[97].
La localisation des immigrés dans la ville varie en fonction de l'appartenance communautaire : les 18e et 19e arrondissements concentrent une forte part des immigrés originaires d'Afrique sub-saharienne, en particulier dans le quartier de Château Rouge, tandis que Belleville rassemble d'importantes communautés maghrébines et chinoises. Dans le 13e arrondissement se situe le quartier asiatique de Paris, plus important « chinatown » d'Europe[98]. Le seizième arrondissement fait partie des zones qui ont la plus forte concentration de migrants en provenance des États-Unis[réf. nécessaire]. Dans le 10e arrondissement se situent les quartiers pakistanais et turcs, notamment celui de Strasbourg-Saint-Denis[réf. nécessaire].
En 2005, 41,3 % des jeunes de moins de 18 ans avaient au moins un parent immigré dont 12,1 % d'origine maghrébine et 9,9 % d'Afrique subsaharienne[99].
[modifier] Déclin démographique de Paris et reprise récente
La démographie parisienne n'est pas autonome : elle est totalement liée à celle de son agglomération. Ce phénomène dérive de la petite taille administrative de Paris, qui implique que le partage de l'espace ne se fait pas à l'échelle de la ville mais de sa région[100].
Malgré l'augmentation du nombre de logements, la population de Paris a connu un déclin important depuis les années 1950-1960, mais ce déclin est enrayé[101] depuis 1999 : les chiffres du dernier recensement publié par l'Insee montrent une croissance de 109 000 habitants entre 1999 et 2009, la population de Paris s'élevant désormais à 2 234 105 personnes[102].
La principale explication réside dans l'évolution relative entre le solde naturel (différence entre le nombre de naissances et celui des décès) et le solde migratoire (différence entre le nombre apparent des arrivées et celui des départs). L'accroissement naturel était positif mais relativement faible entre 1968 et 1990, alors que les départs l'emportaient largement sur les arrivées, avec un solde migratoire négatif. La différence entre ces deux soldes aboutissait à un solde total négatif, soit une diminution de la population. Depuis 1999, le solde naturel a augmenté, traduisant une augmentation du nombre des naissances (le taux de natalité est désormais supérieur à la moyenne nationale, avec 14,6 ‰ entre 1999 et 2008), et une diminution du nombre des décès. Inversement, le déficit migratoire a diminué (- 0,3 % par an de 1999 à 2008, contre - 0,7 % par an entre 1990 et 1999, - 0,6 % par an de 1982 à 1999, - 1,1 % par an de 1975 à 1982 et - 2,1 % par an de 1968 à 1975). Au total, la population parisienne recommence donc à augmenter et rajeunit[103].
Ensuite, la capitale avait subi une baisse du nombre des résidences principales du début des années 1960 à 1990. Mais, depuis 1990, le mouvement s'est inversé, avec une accélération de la croissance de leur nombre depuis 1990 : 1 148 145 résidences principales en 2008 contre 1 110 912 en 1999 et 1 095 090 en 1990[104]. Ce mouvement participe d'une tendance générale à l'augmentation de la population des villes centres des agglomérations métropolitaines en France et en Europe.
Enfin, la taille moyenne des ménages parisiens a beaucoup baissé : le recul de la cohabitation des générations adultes et la réduction du nombre d'enfants par couple ont longtemps été les principales explications. Cependant, la fécondité étant désormais constante, voire en légère augmentation depuis 2000, la diminution de la taille des ménages parisiens s'explique aujourd'hui essentiellement par l'attraction des jeunes adultes qui, sans enfants, peuvent profiter des loisirs et des emplois de la capitale et faire face au coût de l'immobilier en se contentant de petites surfaces. À l'inverse, les couples faisant de nouveaux enfants ont tendance à migrer vers la banlieue dont les habitations sont plus adaptées et meilleur marché[100],[105]. Cette dynamique Paris-banlieue explique les spécialisations respectives de la capitale (dont 58 % des logements n'ont qu'une ou deux pièces[30]) et du reste de sa région.
[modifier] Familles et ménages parisiens
Paris rassemble, comme toutes les métropoles, plus d'étudiants, de jeunes adultes actifs et de personnes âgées que la moyenne du pays ; les familles sont par conséquent sous-représentées. En 2008, la commune comptait 501 836 familles regroupant 1 433 376 personnes (soit 68 % de la population parisienne), pour 1 148 720 ménages. 51,4 % des ménages étaient composés d'une seule personne : ces 590 122 personnes vivant seules représentaient donc près de 28 % de l'ensemble des Parisiens[106]. Il reste donc 4 % de Parisiens qui ne vivent ni seuls, ni en famille. 43 % des familles parisiennes sont constituées d'un couple sans enfant de moins de 25 ans ce qui représente 433 000 personnes, 39,3 % des familles sont des couples avec au moins un enfant et 17,6 % des familles avec au moins un enfant sont monoparentales (contre 13,5 % en France métropolitaine)[107]. En 2008, 70,2 % des couples parisiens (soit 27,5 % de la population totale de Paris) sont formés de deux personnes mariées, contre 76,9 % des couples de France métropolitaine ; 21,5 % des couples parisiens sont formés de deux personnes célibataires[108]. Ces structures familiales s'expliquent en partie par l'importance du nombre de divorces, Paris étant en tête des départements français pour le nombre de nouveaux divorcées pour 1 000 personnes mariées (20,5 en 2006-2008 selon une étude de l'Ined)[109]. C'est aussi à Paris que sont signés le plus de Pacs en France.
À l'inverse, l'indicateur conjoncturel de fécondité, de 1,57 enfants par femme en 2008, est inférieur à la moyenne régionale (2,01) et nationale (2,0)[110]. Le nombre d'enfants par foyer est faible : 43 % des familles n'ont aucun enfant de moins de 25 ans et près de 25 % n'ont qu'un enfant ; la part des familles nombreuses (8,9 % de familles de trois enfants et plus) est inférieure à la moyenne régionale (11,8 %) et nationale (9,6 %), essentiellement à cause de la petite surface des logements et des prix élevés de l'immobilier.
Les établissements d'enseignement de la ville de Paris relèvent de l'académie de Paris.
[modifier] Établissements scolaires
Durant l'année scolaire 2005–2006, 263 812 élèves étaient scolarisés dans le secteur public, dont 135 570 dans le premier degré et 128 242 dans le second degré, ainsi que 138 527 dans le secteur privé, dont 91 818 sous contrat. Paris possède des établissements en zone d'éducation prioritaire (ZEP) ou en réseau d’éducation prioritaire (REP) : 214 écoles et 32 collèges (soit un enfant parisien sur cinq) relèvent de ces classements[s 20].
En 2007, la ville totalisait 881 établissements publics dont 323 écoles maternelles, 334 écoles élémentaires, 6 établissements spécialisés (écoles à l’hôpital), 110 collèges, 72 lycées généraux et technologiques, 34 lycées professionnels et 2 lycées expérimentaux publics. S'ajoutent 256 établissements privés sous contrat : 110 écoles maternelles et élémentaires, une école spécialisée, 67 collèges, 73 lycées généraux et technologiques et 5 lycées professionnels privés sous contrat.
Dans l'enseignement secondaire, les lycées Louis-le-Grand et Henri-IV ont une envergure nationale voire internationale.
[modifier] Vie universitaire
L'enseignement supérieur regroupait en 2007 environ 585 000 étudiants en Île-de-France, soit plus du quart du total français[111].
Il existe une certaine volonté de décentralisation qui a notamment conduit dans les années 1990 au transfert de l'ENA à Strasbourg et d'écoles normales supérieures à Lyon. Toutefois, la plupart des établissements nationaux les plus prestigieux se trouvent toujours en région parisienne.
Dès le XIIe siècle, Paris est un des grands centres intellectuels d'Europe, particulièrement en matière de théologie et de philosophie. On retient symboliquement 1200 comme date de fondation de l'Université de Paris, lorsque Philippe Auguste accorde un statut particulier à la corporation (maîtres et élèves) en l'affranchissant de la justice et de la police publiques, les faisant alors relever de la justice ecclésiastique. Les collèges, résidences de maîtres et d'élèves où se déroule également l'essentiel de l'enseignement, sont organisés en facultés. La création de la Sorbonne remonte à 1257. L'université vit essentiellement autour de la montagne Sainte-Geneviève, au sein du quartier latin qui s'étale sur une large partie des 5e et 6e arrondissements. Le quartier est aujourd'hui encore un centre universitaire de grande importance.
À partir du XVIIIe siècle, des écoles spécialisées sont créées pour certaines professions. Elles sont à l'origine des grandes écoles actuelles. L'École polytechnique et l'École normale supérieure sont fondées pendant la Révolution. L'Université de Paris moderne est constituée au XIXe siècle de six facultés : droit, médecine, pharmacie, littérature, théologie et science. Au XXe siècle, le nombre d'étudiants croît fortement. Après la révolte des étudiants de mai 1968 dont la Sorbonne est l'épicentre, l'Université de Paris est réorganisée en treize établissements autonomes (Paris I à Paris XIII), chacun spécialisé dans un domaine relativement délimité.
[modifier] Situation actuelle
Paris intra-muros reste le centre universitaire français majeur. Les universités Paris I à VII sont regroupées rive gauche sur trois arrondissements (5e, 6e et 13e). Le quartier latin conserve ainsi une place importante, avec les implantations les plus anciennes : l'Université Paris-Sorbonne, l'École normale supérieure (ENS) et le Collège de France. D'autres institutions d'enseignement supérieur se trouvent aussi dans ce quartier (Institut d'études politiques de Paris [Sciences Po], Université de Paris II [Assas], Campus de Jussieu, École des hautes études en sciences sociales [EHESS], etc.). L'Université Paris-Dauphine est néanmoins excentrée. De plus, il se manifeste une certaine volonté d'étendre le quartier universitaire vers l'est de la ville, dans le 13e arrondissement où est implantée la Bibliothèque nationale de France et où plusieurs bâtiments universitaires ont ouvert, comme l'Université Paris VII - Diderot, anciennement établi dans le 5e arrondissement. La ville accueille de plus l'École nationale supérieure d'arts et métiers près de la place d'Italie depuis 1912.
Des universités ont été créées en banlieue depuis les années 1960, la plus ancienne étant celle de Nanterre en 1964. Dans le même temps, plusieurs grandes écoles ont également quitté le centre de Paris, notamment pour disposer de locaux plus vastes. Le plateau de Saclay, au sud de Paris, en est devenu un pôle important. Il regroupe, sur un territoire assez vaste, une université (Paris XI), des grandes écoles (HEC en 1964, Supélec en 1975, Polytechnique en 1976), et des laboratoires publics et privés. En 1991, quatre autres universités sont fondées en banlieue : Cergy-Pontoise, Évry, Marne-la-Vallée et Versailles - Saint-Quentin-en-Yvelines. Signe d'un certain volontarisme décentralisateur, « Paris » n'apparaît pas dans leur nom contrairement aux autres universités de proche banlieue.
La ville de Paris entretient elle-même sept établissements d'enseignement supérieur[s 21]. Quatre sont dédiés aux arts appliqués dont les prestigieuses École Boulle (ameublement) et École Estienne (arts graphiques, notamment reliure), deux sont des écoles d'ingénieurs (École des ingénieurs de la ville de Paris et École supérieure de physique et de chimie industrielle) et l'École du Breuil est à caractère horticole.
[modifier] Manifestations culturelles et festivités
Le caractère festif de la ville est marqué depuis 2002 par les opérations de Paris Plages, organisée entre juillet et août, et qui consiste à transformer une partie des quais de Seine en plage avec transats et activités, ou de la Nuit Blanche, qui permet au public d'assister gratuitement à différentes expressions de l'art contemporain à travers la ville pendant la nuit du premier samedi au premier dimanche d'octobre.
Paris accueille tout au long de l'année de nombreuses festivités : fin janvier, les rues du 13e arrondissement s'animent avec les célébrations du Nouvel An chinois ; le cortège traditionnel du Carnaval de Paris défile au mois de février ; fin février se déroule le salon international de l'agriculture ; mars voit se tenir le salon du livre ; fin avril ou début mai la Foire de Paris rappelle les grands rassemblements médiévaux ; le marathon de Paris a lieu courant avril dans les rues de la ville, la Gay pride en juin et la Techno Parade en septembre.
Le 14 juillet est l'occasion du traditionnel défilé militaire sur les Champs-Élysées.
Octobre est le mois du Mondial de l'automobile les années paires qui alterne avec le mondial du deux-roues les années impaires. Le même mois accueille la Foire internationale d'art contemporain (FIAC). Le deuxième samedi d'octobre, Montmartre renoue avec son passé viticole lors de la fête des vendanges de Montmartre. Une des plus anciennes manifestations d'art à Paris est la Biennale de Paris, fondée en 1959 par André Malraux.
De nombreux hôpitaux sont implantés dans Paris, dont certains sont particulièrement anciens, la tradition hospitalière remontant au Moyen Âge. L'Hôtel-Dieu de Paris, fondé en 651 par Saint Landry, évêque de Paris, est le plus ancien établissement de la ville. Symbole de la charité et de l'hospitalité, il fut le seul hôpital de Paris jusqu'au XIIe siècle[f 21].
La plupart des établissements relèvent de l'AP-HP, Assistance publique - Hôpitaux de Paris, établissement public de santé créé par la loi du 10 janvier 1849 et relevant de la ville de Paris. Elle exerce le rôle de Centre hospitalier régional pour Paris et l'Île-de-France et emploie plus de 90 000 personnes dont de nombreux médecins et des fonctionnaires de la fonction publique hospitalière (FPH). L'hôtel de Miramion dans le 5e arrondissement qui abritait un hôpital a été transformé en musée de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris et évoque l'histoire hospitalière de la ville.
Parmi les principaux établissements, peuvent être cités dans Paris intra-muros l'hôpital Necker-Enfants malades, l'hôpital Cochin, la Pitié-Salpêtrière, Saint-Antoine, Saint-Louis, Bichat-Claude Bernard ou le dernier né, l'hôpital européen Georges-Pompidou. En petite couronne (proche banlieue), les établissements hospitaliers Henri Mondor (Créteil), Bicêtre (Le Kremlin-Bicêtre), Le Raincy-Montfermeil ou encore Beaujon (Clichy) sont parmi les plus connus[112]. La grande couronne Parisienne possède plusieurs hôpitaux généralement intercommunaux ne relevant pas de l'AP-HP : on peut citer les hôpitaux Victor Dupouy d'Argenteuil ou encore le centre hospitalier de Versailles.
On peut également citer parmi les institutions hospitalières l'hôpital des Quinze-Vingts, fondé en 1260 par Saint Louis et dont le but était de recueillir les aveugles de Paris, l'hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce ou encore l'hôpital américain de Paris, fondé en 1906 et situé à Neuilly-sur-Seine, qui relève d'un statut particulier d'établissement privé à but non lucratif, agréé et non conventionné par la Sécurité sociale.
Paris est par ailleurs une des villes de France les plus denses en médecins, qu'ils soient généralistes ou spécialistes : on comptait en 2005 pas moins de 5 840 médecins généralistes (contre par exemple 3 349 au total en Seine-Saint-Denis et dans le Val-d'Oise, à la population cumulée légèrement plus élevée)[113].
L'histoire de Paris est marquée par le sport, du jeu de paume à partir du XIIe siècle au football au XXIe siècle en passant par les courses hippiques et le cyclisme au XXe siècle. La ville compte 360 équipements sportifs : 172 courts de tennis, 131 gymnases municipaux, 36 piscines (accueillant 3,4 millions d'entrées individuelles en 2006) et 10 bassins écoles, 32 stades municipaux, 2 bases nautiques, ainsi que 6 parcs interdépartementaux répartis dans les trois départements de la petite couronne[s 22].
Les principaux clubs de sport de Paris sont le Paris Saint-Germain (football), le Paris FC (football), le Paris-Levallois Basket (basket-ball), le Paris Handball (handball), le Stade français (rugby à XV), et le Paris Volley (volleyball).
Le Parc des Princes (45 713 places), édifié en 1897, puis reconstruit en 1972 au sud-ouest de la capitale, est l'antre du Paris Saint-Germain, qui est son club résident en 2012[s 23].
Parc des Princes - PSG - Montpellier le 19 février 2012
Le Palais omnisports de Paris-Bercy, vaste espace modulable clos de l'Est parisien inauguré en 1984, accueille de nombreuses compétitions sportives mais fait également office de salle de spectacles et reçoit diverses manifestations : concerts, patinoire, etc[s 24]. Le stade Charléty, créé en 1939 et reconstruit en 1994, temple du sport amateur à Paris[s 25], comprend un stade d'athlétisme de 20 000 places et une salle omnisports de 1 500 places[s 26].
Paris a été la ville d'accueil des matchs de la coupe du monde de football de 1938 ainsi que de celle de 1998.
Le Stade de France (80 000 places), édifié à Saint-Denis en proche banlieue Nord pour la Coupe du monde de football de 1998, est l'antre de l'équipe de France de football qui y remporta cette compétition. Il accueille les finales de la coupe de France de football et de la coupe de la Ligue. Il fut également l'hôte en 2000 et 2006 de la Ligue des champions de l'UEFA. Il est aussi utilisé toute l'année pour les matchs à domicile de l'équipe de France de rugby à XV durant le Tournoi des six nations et parfois pour de grands matchs de l'équipe de rugby du Stade français. Plusieurs matchs de la Coupe du monde de rugby de 2007 y ont été joués, dont la finale.
Paris a accueilli les Jeux olympiques d'été de 1900 et de 1924 et a été candidate malheureuse à l'organisation de ceux de 1992, 2008 et 2012 (Paris 2012), qui se sont déroulés respectivement à Barcelone, Pékin et Londres.
Le Tour de France part chaque année d'une ville différente, mais s'achève toujours à Paris (depuis 1975 sur les Champs-Élysées). Le tennis est un autre sport populaire à Paris : les Internationaux de France, tenus chaque année sur la terre battue du stade Roland-Garros à proximité du bois de Boulogne, sont l'un des quatre événements du Grand Chelem du tennis professionnel[s 27].
Selon le linguiste Philippe Boula de Mareüil, la norme pour la prononciation du français « est attribuée à la bourgeoisie cultivée de la capitale, où convergent toutes les voies de communication et où sont installés aujourd’hui les grands médias. Cette prononciation est diffusée par la radio, la télévision [...]. Paris agit à la fois comme un pôle d’attraction et un rouleau compresseur »[114].
Le quotidien régional Le Parisien est décliné aujourd'hui en dix versions départementales, dont une à Paris. Quatre journaux gratuits sont distribués, trois le matin (20 minutes, Direct Matin et Métro), un le soir (Direct Soir), et sont surtout lus dans les transports publics.
L'Officiel des spectacles et Pariscope offrent le programme culturel exhaustif de la métropole. Zurban, disparu en juin 2006, se voulait un city guide à l'intention d'un lectorat urbain attentif aux modes et revendiquait sa ligne éditoriale « bobo ».
[modifier] Télévision locale
On peut citer, outre les programmes régionaux de la chaîne nationale France 3, quelques chaînes associatives ou de collectivités locales. Télif rassemble sur un unique canal diffusé par le câble, l'ADSL ou le satellite les chaînes locales de la région : VOTV (Val-d'Oise), Télessonne (Essonne), TVM Est parisien (Seine-Saint-Denis), TVFil78 (Yvelines) et RTV (Rosny-sous-Bois). Zaléa TV, chaîne associative parisienne, est périodiquement diffusée par voie hertzienne en fonction des autorisations distribuées qui ont parfois poussé la chaîne à des diffusions pirates. Teleplaisance.org, autre chaîne associative, diffuse uniquement des programmes amateurs. Les deux chaînes sont disponibles en 2007 grâce à une diffusion via internet.
Sept chaînes locales TNT émettent depuis le 20 mars 2008. Il s'agit de NRJ Paris, d'IDF 1, et de Cap 24. Quatre autres chaînes se partagent ensuite un même canal : Demain IDF, « télévision de l'urbanité et de la diversité » ; BDM TV, qui doit aller dans les quartiers parler culture et initiatives, Cinaps TV, un regroupement de scientifiques et d’artistes inventent une télévision dont l’objectif est de transmettre du savoir et de cultiver la curiosité. Et enfin Télé Bocal, qui travaille dans les quartiers en difficulté, classés « politique de la ville ».
Voir aussi : Presse écrite en Île-de-France et Radio à Paris.
- Catholiques : l'archidiocèse métropolitain de Paris est l'un des vingt-trois archidiocèses de France. Diocèse depuis le IIIe siècle, le siège de Paris a été érigé en archidiocèse le 20 octobre 1622. L'archevêque actuel est le Cardinal André Vingt-Trois qui a pour évêques auxiliaires NN. SS. Jérôme Daniel Beau, Jean-Yves André Michel Nahmias et Michel Pollien. Il remplace à cette fonction le cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris de 1981 à 2005.
En 2005, la ville comptait 106 paroisses catholiques accueillant les fidèles et 24 missions étrangères. On compte également sept églises catholiques orientales rattachées à l'ordinariat des catholiques des églises orientales résidant en France : copte, chaldéenne, grecque-melkite, maronite, roumaine, russe et syriaque. La même année, on comptait 730 prêtres, 2 500 religieuses, environ 220 communautés religieuses (140 de femmes et environ 80 d'hommes)[115].
Parmi les grands lieux de pèlerinage, les deux principaux sont la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre où les fidèles assurent depuis 1885 l'Adoration perpétuelle[116], et la chapelle Notre-Dame-de-la-Médaille-miraculeuse, où La Vierge Marie serait apparue plusieurs fois en 1830 à sainte Catherine Labouré[117].
- Églises évangéliques : Paris compte 72 églises protestantes évangéliques de dénominations diverses[118].
- Protestants réformés : Paris compte quinze paroisses de l'Église réformée de France[119].
- Protestants luthériens : Paris compte dix paroisses de l'Église évangélique luthérienne de France[120].
- Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours : deux paroisses situées rue Saint-Merri dans le 4e arrondissement et rue de Romainville dans le 19e arrondissement[121].
- Juifs : la ville possède 96 synagogues[122].
- Musulmans : la Grande Mosquée de Paris accueille les fidèles depuis 1926 sur plus d'un hectare de superficie, place du puits de l'Ermite dans le 5e arrondissement[123]. La ville compte également 75 mosquées ou salles de prières se trouvant pour la plupart dans des foyers[124].
- Bouddhistes : un temple se situe dans le bois de Vincennes, sur la rive méridionale du lac Daumesnil, dans un ancien pavillon de l'exposition coloniale de 1931. Deux autres se trouvent dans le quartier asiatique de Paris, dans le 13e arrondissement.
- Hindouistes : un temple ouvert en 1985, dédié à Ganesh, se situe rue Pajol dans le 18e arrondissement ; il s'agit du seul lieu de culte hindouiste de Paris.
- Scientologie : un lieu de culte ainsi qu'un Celebrity Center.
- Témoins de Jéhovah : la ville compte sept lieux de culte[125].
[modifier] Personnalités liées à Paris
Avec un produit intérieur brut de 552,7 milliards d'euros en 2008[6], la région parisienne est une des plus riches d'Europe : si elle était un pays, elle se classerait au dix-septième rang de l'économie mondiale, produisant pratiquement autant de richesses que les Pays-Bas[126].
Paris, comme le reste de l'Île-de-France mais de façon plus marquée encore, est plus riche et plus tertiarisée que la moyenne française. L'agglomération parisienne est toutefois nettement moins spécialisée économiquement que d'autres grands centres économiques mondiaux, notamment que Londres, sa grande rivale en Europe, qui est particulièrement dynamique dans le secteur financier. Toutefois, selon Éric Le Boucher, l'Île-de-France connaît un déclin économique et des pertes d’emplois : « aucune région-capitale au monde ne perd ses emplois comme celle de Paris, aveuglée par son passé brillant, mal gouvernée, fragmentée dans ses égoïsmes, anémiée faute de s'inscrire résolument dans la compétition mondiale des métropoles du XXIe siècle[127] ». Les mêmes inquiétudes sont relayées par l'architecte Jean Nouvel qui estime impératif que Paris évolue, « sous peine de devenir une ville musée[128] ».
Paris dispose d'une superficie de bureaux supérieure à celle de Londres (y compris en demande placée pour les banques[129]) bien qu'étant cinq fois moins étendue, un nombre plus important de groupes du Fortune 500 y ont leur siège[130], l'Île-de-France s'impose comme la première région européenne, devant le Grand Londres, pour les emplois créés par les implantations internationales en 2007[131] et enfin la capitale française dépose chaque année plus de brevets que la capitale anglaise et dispose d'une plus grande proportion de chercheurs dans sa main d'œuvre[132]. À l'heure actuelle, le PIB à parité de pouvoir d'achat de l'agglomération parisienne, estimé à 460 milliards de dollars, est supérieur à celui de Londres[133]. Ces comparaisons doivent être prises avec prudence, les périmètres pris en compte n'étant pas toujours les mêmes : ainsi le Grand Londres, avec 7 517 700 habitants, ne représente pas la totalité de l'agglomération londonienne. Dans les enquêtes comparatives sur l'attractivité économique, européennes ou mondiales, Paris est dorénavant numéro deux derrière Londres, mais toujours devant Tōkyō, Madrid, New York et Berlin. L'ambition parisienne est, selon la municipalité, « d'être à la fois Rome et la Californie » (un tiers des brevets de France sont déposés à Paris[134]).
Le plus gros secteur économique est le tourisme de loisirs (cafés, hôtels, restaurants et services liés) et professionnel (salon, congrès...). Elle fait face à la concurrence émergente de villes d'Europe de l’Est ou du Sud parfois moins chères. Ainsi, Madrid est une concurrente sérieuse pour le tourisme de loisirs, Vienne et Milan pour les salons et congrès. Paris dispose d'un tissu hôtelier très diversifié, à un coût moindre que bien d'autres capitales pour les 2 et 3 étoiles et bénéficie encore de sa réputation pour l'élégance, le luxe, les parfums, la mode et la gastronomie. Le secteur culturel, public comme privé, est aussi un gros secteur économique à Paris: édition, médias, musique, cinémas, salles de spectacle, musées, galeries et marchands d'art, compagnies de danse et de théâtre... la concentration culturelle est inégalée en Europe. Paris et son agglomération rassemblent les trois quarts des intermittents du spectacle de tout le pays.
Paris reste de loin le département qui regroupe le plus d'emplois dans la région avec près d'1 650 600 en 2004, soit 31 % des emplois privés de la région, devant les Hauts-de-Seine avec 848 200 emplois (16 %[135]). Le taux de chômage de Paris est, fin 2010, de 8,7 %, ce qui est en dessous du taux national, 9,8 %, alors que, pendant 30 ans, le taux parisien était toujours supérieur à celui de la France.
Les salaires parisiens sont très légèrement supérieurs à ceux de la région (19 euros de l'heure en moyenne annuelle au lieu de 18,2 euros, chiffres de 2002) et largement supérieurs à la moyenne des salaires en France (13,1 euros). Néanmoins, cet écart s'explique essentiellement par la forte surreprésentation de cadres qui constituent 25 % des salariés. La ville se caractérise surtout par sa forte inégalité salariale : les 10 % des salariés les mieux payés touchent quatre fois plus que les 10 % les moins payés, ce qui dépasse un peu la moyenne régionale (3,7), mais est largement supérieur à l'écart constaté dans le reste de la France (2,6). De même, les inégalités géographiques apparaissent également au sein même de la ville : le salaire horaire moyen offert dans le 8e arrondissement (24,2 euros) est supérieur de 82 % à celui du 20e arrondissement (13,3 euros). En revanche, les écarts salariaux homme-femme à niveau égal ne sont que de 6 % à Paris contre 10 % dans le reste de la France[136].
[modifier] Revenus de la population et fiscalité
En 2006, le revenu fiscal médian par ménage était de 22 535 €, ce qui plaçait Paris au 1 147e rang parmi les 30 687 communes de plus de 50 ménages en métropole[137].
[modifier] Entreprises et commerces
La ville de Paris connaît une tertiarisation croissante de son économie avec la prolifération des sociétés de services. Néanmoins, l'artisanat et l'industrie représentent toujours une part non négligeable des emplois. Le commerce maintient son attractivité malgré le développement des grandes surfaces commerciales, sous-représentées en Île-de-France en proportion du nombre d'habitants.
Le secteur de l'industrie comptait près de 25 000 établissements en 2003 et employait 110 000 salariés en l'an 2000. L'imprimerie-presse-édition fournissait l'essentiel de l'activité avec 40 % des emplois industriels parisiens, et les industries de l'habillement et du cuir 23 %. Le secteur de l'artisanat totalisait 36 237 entreprises (pour l'essentiel concentrées dans le nord et l'est de la ville), soit 28 % des artisans de la région, et rassemblait 123 000 salariés en 2003[138]. Depuis les années 1980, la municipalité a organisé l'implantation artisanale et industrielle par la création d'« hôtels d'activités », en particulier dans les quartiers extérieurs de l'est de la ville[139]. Les services rassemblent 35 % des effectifs salariés des entreprises artisanales, suivis par la fabrication avec 28,9 %, le bâtiment avec 22,4 % et enfin l'alimentation avec 13,7 %[138].
Le commerce parisien, resté particulièrement attractif bien au-delà des limites de la ville avec près de 80 000 locaux et 30 000 commerces de détail, se caractérise par son extrême diversité et sa répartition géographique relativement équilibrée[138]. Malgré l’émergence d’une structure polycentrique à l’échelle de l’agglomération, la trame commerciale parisienne continue à se caractériser par une forte continuité spatiale et un poids important de la logique hiérarchique, avec une grande diversité d’échelons de centralité[140]. Néanmoins, l'implantation des grandes surfaces en périphérie ou l'augmentation des baux ont entraîné d'importantes mutations à la fin du XXe siècle. L'émergence ou l'affirmation de nouvelles spécialisations commerciales ont progressivement conduit au déclin les petits commerces de bouche. C'est le cas pour les boutiques d'informatique fort concentrées (rue Montgallet et rue de Charenton en particulier dans le 12e arrondissement) ou les commerces de gros du textile (quartier du Sentier et une partie du 11e arrondissement). L'arrivée massive de chaînes internationales de magasins, de vêtements pour l'essentiel (Celio, Zara, etc.), a encore accru le phénomène au point de faire craindre aux Parisiens la disparition rapide du petit commerce de proximité (commerces de bouche ou librairies de quartier en particulier), ce qui s'est produit dans de nombreux quartiers de Londres par exemple. La municipalité a finalement joué de son droit de préemption afin de lutter contre ce phénomène et le plan local d'urbanisme tente de limiter l'impact de cette évolution dans l'avenir en interdisant par exemple le changement d'affectation d'un local commercial revendu[141].
Le secteur des services aux entreprises est le plus important et correspond au tiers des établissements parisiens. Au 31 décembre 2001, près de 122 300 entreprises employaient au moins un salarié. En effet, une des caractéristiques de l'économie parisienne tient à la forte présence, aux côtés des grands sièges sociaux, de petites entreprises d'un à dix salariés qui rassemblent plus d'un quart des emplois. Ce secteur regroupe les activités de conseil et d'assistance, les services opérationnels, les postes et télécommunications ainsi que la recherche et le développement[138].
Selon le schéma directeur établi par le Conseil régional d'Île-de-France, la métropole table d'ici 2025 sur la création d'un million et demi d'emplois, la construction de 500 000 bureaux et surtout l'implantation d'un millier d'entreprises étrangères, notamment indiennes, chinoises et brésiliennes, faisant passer le taux de croissance de 2 à 5 % par an[142].
[modifier] Quartiers d'affaires
La ville de Paris n'offrant plus de surfaces disponibles, les quartiers d'affaires se sont en partie développés à sa périphérie. Le pôle « Paris-La Défense »[143], qui regroupe la partie Ouest de la rive droite parisienne et neuf communes des Hauts-de-Seine, domine le monde des affaires francilien : on y trouve la plupart des grands sièges sociaux et des emplois à haut revenu. Deux zones y sont particulièrement importantes : le centre de Paris et le quartier de La Défense[144], en banlieue Ouest.
Le quartier des affaires s'étend sur un périmètre assez large autour de l'Opéra et de la gare Saint-Lazare[145]. Il garde un rôle majeur mais les prix de l'immobilier de bureau y sont particulièrement élevés et les surfaces limitées par les règles de l'urbanisme. Entre 1994 et 2005, le nombre d'emplois privés y a assez nettement diminué au profit de la proche banlieue Ouest[146] dans laquelle la Défense a une place centrale.
La Défense, caractérisée par ses gratte-ciels, se développe depuis les années 1960 et compte trois millions de mètres carrés de bureaux et 150 000 salariés. On y trouve 1 500 entreprises dont quatorze des vingt premières entreprises nationales et quinze des cinquante premières mondiales[147]. Un grand plan de relance est prévu pour le quartier pour les années à venir.
D'autres quartiers d'affaires s'implantent aussi ailleurs. Paris Rive Gauche dans le 13e arrondissement est le plus avancé des projets en cours de développement. En banlieue, d'autres pôles naissent dans des zones où les prix de l'immobilier sont moins élevés ou sur des hubs stratégiques (aéroport Paris-Charles-de-Gaulle). Dans le département de la Seine-Saint-Denis et plus particulièrement dans le quartier intercommunal de La Plaine Saint-Denis, de nombreux projets dont certains sont classés ZAC devraient modifier radicalement l'ancienne plus grande zone industrielle d'Europe (au 1er juillet 2008 moins d'1 % des travaux prévus avaient débuté)[148].
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Vue panoramique de Paris, depuis le sommet de l'Arc de Triomphe.
Le « tourisme », dans le sens moderne du terme, n'a pris d'ampleur qu'à la suite de l'apparition du chemin de fer, au cours des années 1840. Une des premières attractions fut, dès 1855, la série d'expositions universelles, autant d'occasions d'édifier à Paris de nombreux nouveaux monuments, dont le plus célèbre est la tour Eiffel, érigée pour l'exposition de 1889. Ceux-ci, en plus des embellissements apportés à la capitale sous le Second Empire, ont largement contribué à faire de la ville elle-même l'attraction qu'elle est devenue.
Mais si Paris est aujourd'hui la capitale la plus visitée au monde, elle est jugée comme l'une des moins accueillantes et des plus chères : selon une enquête[149] sur soixante villes auprès de 14 000 personnes à travers le monde[150], elle se situe à la première place pour la beauté et le dynamisme, mais en fin de classement en ce qui concerne la qualité de l'accueil (52e sur 60) et les prix pratiqués (seulement 55e[151]).
La région parisienne accueille environ 42 millions de touristes par an[152] et Paris intra-muros environ 28 millions[153] dont approximativement 17 millions d'étrangers[154], ce qui fait d'elle la ville la plus visitée au monde[155],[152]. Elle est également l'une des villes organisant le plus de congrès internationaux[156]. En 2009, les cinquante premiers sites culturels de la ville ont enregistré 67,2 millions d'entrées, un chiffre stable par rapport à 2008[157].
[modifier] Culture locale et patrimoine
[modifier] Monuments et lieux touristiques
Les monuments les plus célèbres de Paris datent d'époques variées. Ils se trouvent souvent dans le centre et sur les rives de la Seine. Les quais de Seine du Pont de Sully au Pont de Bir-Hakeim constituent l'un des plus beaux paysages fluviaux urbains et sont d'ailleurs classés à l'inventaire du patrimoine mondial de l'UNESCO. On y trouve notamment, d'est en ouest : Notre-Dame, le Louvre, les Invalides, le pont Alexandre-III, le Grand Palais, le musée du quai Branly, la Tour Eiffel et le Trocadéro. Plus à l'est, d'importants édifices contemporains ont été construits (le ministère des Finances, le site François Mitterrand de la bibliothèque nationale de France, etc.).
On trouve sur l'île de la Cité des monuments anciens emblématiques. La cathédrale Notre-Dame, de style gothique, principalement bâtie du XIIe siècle au XIIIe siècle, a été très restaurée au XIXe siècle et sa façade occidentale nettoyée à la fin du XXe siècle. Elle est symboliquement le noyau de Paris et les distances routières françaises sont mesurées à partir de son parvis. L'ancien palais de la Conciergerie fut le siège du pouvoir royal jusqu'au règne de Charles V, dans la seconde moitié du XIVe siècle. Une partie du bâtiment fut dès lors aménagée en prison et fut notamment le lieu de détention d'illustres personnalités de l'Ancien Régime avant leur exécution, lors de la Révolution française. La Sainte-Chapelle, construite à proximité de la Conciergerie, est considérée comme un chef-d'œuvre de l'architecture gothique. Le pont Neuf, à l'extrémité occidentale de l'île et datant de la fin du XVIe siècle, est le plus vieux pont de Paris en l'état.
Des monuments de style classique marquent également le centre de Paris de leur empreinte. La chapelle de la Sorbonne au cœur du quartier latin, a été construite au début du XVIIe siècle. Le Louvre, résidence royale, a été embelli au XVIIe siècle et plusieurs fois retouché par la suite. L'Hôtel des Invalides, avec son fameux dôme doré, fut érigé à la fin du XVIIe siècle dans les faubourgs de la ville par un Louis XIV soucieux d'offrir un hospice aux soldats blessés. Il abrite depuis le 15 décembre 1840 les cendres de Napoléon Ier et son tombeau depuis le 2 avril 1861[158]. Le Panthéon, édifié quant à lui à la fin du XVIIIe siècle à proximité de la Sorbonne, est devenu sous la Révolution un temple civil où des Français illustres sont enterrés.
Le patrimoine du XIXe siècle est très abondant à Paris avec notamment l'Arc de Triomphe, les passages couverts, le Palais Garnier, construit à la fin du Second Empire et au début de la Troisième République et qui abrite l'opéra de Paris, et la Tour Eiffel, construction « provisoire » érigée par Gustave Eiffel pour l'exposition universelle de 1889 mais qui ne fut jamais démantelée. Elle est devenue le symbole de Paris, visible de la plupart des quartiers de la ville et parfois de la proche banlieue.
Au XXe siècle, de nombreuses réalisations des plus grands architectes parsèment les rues de Paris : Guimard, Plumet[159] ou Lavirotte, références de l'Art nouveau en France, puis celles de Mallet-Stevens, Roux-Spitz, Dudok, Henri Sauvage, Le Corbusier, Auguste Perret, etc. pendant l'entre-deux-guerres.
L'architecture contemporaine à Paris est représentée par le Centre Pompidou, édifice des années 1970 qui abrite le musée national d'art moderne ainsi qu'une importante bibliothèque publique librement accessible, par l'institut du monde arabe ouvert en 1987 ou encore par les importantes réalisations voulues par le président François Mitterrand : la bibliothèque nationale de France dans le nouveau quartier de Paris Rive Gauche en plein développement, l'opéra Bastille et, probablement la plus célèbre, la pyramide du Louvre, œuvre de l'architecte Ieoh Ming Pei érigée dans la cour du Louvre. Plus récemment, le musée du quai Branly, ou musée des arts et civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques dessiné par Jean Nouvel et inauguré en 2006, a encore enrichi la diversité architecturale et culturelle de la capitale.
C'est dans la cour du Louvre que débute l'axe historique de Paris : il s'agit d'un alignement monumental d'édifices et de voies de communication partant du cœur de la ville en direction de l'ouest. Il commence à la statue de Louis XIV dans la cour principale du palais du Louvre et se poursuit à travers le jardin des Tuileries, la place de la Concorde, les Champs-Élysées et aboutit à l'Arc de Triomphe au milieu de la place Charles-de-Gaulle (ancienne place de l'Étoile). À partir des années 1960, la perspective fut prolongée plus à l'ouest par la construction du quartier d'affaires de La Défense, quartier où se situent la plupart des plus hauts gratte-ciel de l'agglomération parisienne. La perspective est parachevée en 1989 par la construction de l'Arche de la Défense.
La tour Montparnasse et la basilique du Sacré-Cœur au sommet de la butte Montmartre sont, de par leur hauteur, des points de repère importants dans le ciel parisien. Cette dernière est un des lieux emblématiques de Paris et accueille de nombreux visiteurs, en particulier autour de la place du Tertre où se tiennent des peintres et caricaturistes.
Dans les années 1960, le ministre des affaires culturelles André Malraux lance une grande campagne de ravalement des façades[160], ce qui fait dire au cinéaste François Truffaut : « À partir du blanchiment de Paris, c'est devenu très difficile de montrer Paris tel qu'il avait été avant[161] ».
[modifier] Parcs et jardins
On trouve des jardins anciens dans le cœur de Paris, comme ceux des Tuileries et du Luxembourg. Le jardin des Tuileries a été créé au XVIe siècle, sur la rive droite de la Seine, à proximité du Louvre pour le palais éponyme aujourd'hui disparu. Le jardin du Luxembourg, sur la rive gauche, était autrefois une dépendance privée du château construit pour Marie de Médicis vers 1625. Le jardin des Plantes, institué par Guy de La Brosse, le médecin de Louis XIII, pour la culture des plantes médicinales, fut quant à lui le premier jardin public de Paris.
C'est toutefois au Second Empire que les jardins parisiens doivent l'essentiel de leur physionomie actuelle. La création d'espaces verts fut une facette importante de la politique d'aération d'une ville où s'entassait une population en rapide augmentation. Sous la conduite de l'ingénieur Jean-Charles Alphand et du paysagiste Jean-Pierre Barillet-Deschamps, un nouveau type de jardin voit le jour. Le bois de Boulogne et le bois de Vincennes, alors à l'extérieur de Paris, sont aménagés : situés respectivement à l'extrême ouest et à l'extrême est de Paris intra-muros, ils constituent aujourd'hui, et de loin, les espaces verts les plus étendus de la ville. Certains jardins du centre sont réaménagés et des squares de quartier sont créés. Dans les quartiers plus récents, d'importants parcs sont dessinés, Monceau (autrefois connu sous le nom de « folie de Chartres »), Montsouris, les Buttes-Chaumont ont été conçus par l'ingénieur de Napoléon III.
Depuis les années 1980, plusieurs espaces verts ont été aménagés dans des zones d'activités désaffectées. Le parc de la Villette, imaginé par l'architecte Bernard Tschumi à l'emplacement des anciens abattoirs de Paris, est aujourd'hui le plus grand parc de Paris intra-muros. Durant les années 1990, le parc de Bercy, celui de Belleville et d'autres encore ont vu le jour. Des jardins familiaux ou éducatifs ont également agrémenté la périphérie de la ville le long de l'ancienne ligne ferroviaire circulaire de « petite Ceinture ». Les jardins d'Éole inaugurés en 2007 sont le plus important parc créé à Paris dans les années 2000.
Principaux espaces verts parisiens (entre parenthèses : superficie en hectares)[s 28]
Antérieurs au Second Empire |
Aménagés sous le Second Empire |
Créés dans le dernier quart du XXe siècle |
Créés au XXIe siècle |
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Les principaux cimetières parisiens étaient situés à la périphérie de la ville à leur création en 1804 sous Napoléon Ier. Plusieurs églises de Paris possédaient également leurs propres cimetières mais à la fin du XVIIIe siècle, il fut décidé de les fermer pour des questions de salubrité. Tous les ossements contenus dans les cimetières paroissiaux supprimés en 1786 ont été transférés dans d'anciennes carrières souterraines en dehors des portes méridionales de Paris, lieu devenu depuis la place Denfert-Rochereau dans le 14e arrondissement. Ces carrières sont connues de nos jours comme les catacombes de Paris[f 22].
Bien que l'extension de Paris ait aujourd'hui de nouveau englobé tous ces anciens cimetières, ceux-ci sont devenus des oasis de tranquillité très appréciés dans une ville trépidante. Plusieurs grandes figures ont trouvé le repos dans le cimetière du Père-Lachaise. Les autres cimetières majeurs sont le cimetière de Montmartre, le cimetière du Montparnasse, le cimetière de Passy et les catacombes de Paris.
De nouveaux cimetières « hors-les-murs » ont été créés en début du XXe siècle : les plus grands sont le cimetière parisien de Saint-Ouen, le cimetière parisien de Pantin, le cimetière parisien d'Ivry et le cimetière parisien de Bagneux.
[modifier] Patrimoine culturel
Paris est un centre culturel de premier plan. Destination touristique visitée chaque année par quelque 26 millions de touristes étrangers, Paris dispose notamment de plus de 150 musées, tels Le Louvre, et des sites exceptionnels, comme les Champs-Élysées ou la tour Eiffel. Capitale mondiale des salons et conférences (5 % de l'activité mondiale des congrès sur près de 600 000 mètres carrés), de la mode, du luxe, de la gastronomie et de l'amour romantique, Paris propose également un choix important en matière de spectacles, théâtres ou opéras notamment, et présente à un public particulièrement cinéphile un choix sans égal de films en provenance du monde entier.
Les principaux quartiers pour les sorties nocturnes sont l'avenue des Champs-Élysées, de la place de la Concorde jusqu'à l'Arc de Triomphe, la Bastille, Pigalle, la rue Mouffetard, la rue Oberkampf, célèbre pour ses bars, le Marais, la Butte-aux-Cailles, la place de la République, les rives du canal Saint-Martin, le quartier Latin, le quartier des Halles, Montparnasse ou encore la rue de Lappe.
À Las Vegas, un casino a reconstitué à une échelle ½ la tour Eiffel, l'Arc de Triomphe et l'Opéra Garnier. Sur le même principe, un promoteur chinois construit actuellement un « petit Paris » dans la banlieue de Hangzhou en Chine.
Paris et la région Île-de-France possèdent la plus importante offre muséographique de France. On compte en effet pas moins de cent musées dans Paris intra-muros auxquels il faut ajouter plus de cent-dix musées dans la région. Mais au-delà du nombre, c'est surtout dans la diversité des collections que se trouve la plus grande richesse.
Capitale pluriséculaire au riche patrimoine, Paris attire chaque année de nombreux visiteurs. Le musée le plus ancien, le plus grand en surface et en collections est le musée du Louvre. Avec un record de fréquentation de 8,3 millions de visiteurs en 2006, le Louvre est de loin le musée d'art le plus visité au monde. D'autres possèdent également une renommée mondiale tels le musée national d'art moderne (dans le Centre Georges-Pompidou), consacré à l'art moderne et contemporain, ou le musée d'Orsay, pour l'art de la seconde moitié du XIXe siècle (de 1848 à 1905). À proximité de Paris, le château de Versailles, palais édifié par le Roi-Soleil et résidence des rois de France aux XVIIe et XVIIIe siècles, attire également plusieurs millions de visiteurs par an. Le palais et le parc de Versailles sont classés sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979[162].
On trouve des musées sous divers statuts administratifs : les plus célèbres sont des musées nationaux, c'est-à-dire appartenant à l'État français. On peut citer, outre le Louvre, Orsay, et le Centre Pompidou, le musée national du Moyen Âge (Thermes et hôtel de Cluny), le musée du Quai Branly, le musée des Monuments Français, le musée national des Arts Décoratifs, le musée national des Arts Asiatiques Guimet par exemple. D'autres dépendent de ministères, tels le musée de l'Armée (Hôtel des Invalides) et le musée de l'air et de l'espace du Bourget qui relèvent du ministère de la Défense. On peut également citer le Panthéon, où reposent les « grands hommes » de la Nation tels que Victor Hugo, Voltaire, Jean Moulin, Jean Jaurès ou Marie Curie. D'autres relèvent de l'Institut de France ou encore sont des musées privés (par exemple le musée Jacquemart-André, ou le musée Dapper).
La municipalité de Paris possède et gère quant à elle quatorze musées et sites municipaux dont les plus célèbres sont le musée Carnavalet, consacré à l'histoire de Paris, à proximité de la maison de Victor Hugo ou encore les catacombes. La ville possède également le musée du Petit-Palais (musée des Beaux-Arts de la ville de Paris), le Palais de Tokyo (musée d'Art moderne de la ville de Paris), et le musée Cernuschi (musée des Arts Asiatiques de la ville de Paris). De nombreuses expositions thématiques y sont organisées[s 29].
Paris accueille un grand nombre de bibliothèques et médiathèques, notamment publiques. La bibliothèque Mazarine, constituée à partir de la bibliothèque personnelle du cardinal Mazarin, est la plus ancienne bibliothèque publique de France ; elle fut ouverte au public en 1643.
La Bibliothèque nationale de France se trouve pour l'essentiel à Paris, notamment sur deux sites : « Richelieu » situé dans le 2e arrondissement et surtout « François-Mitterrand » dans le 13e arrondissement. Elle constitue l'une des plus importantes bibliothèques au Monde avec une collection estimée à trente millions de volumes. Cet établissement public est le dépositaire en France du dépôt légal depuis le règne de François Ier. L'autre grande bibliothèque publique est la Bibliothèque publique d'information du Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou.
La ville gère cinquante-cinq bibliothèques municipales de prêt généralistes[s 30] et une dizaine de bibliothèques municipales thématiques[s 31] où il est également possible d'emprunter certains documents. On peut citer parmi les plus connues la bibliothèque historique de la Ville de Paris, créée en 1871, qui possède un million de livres et brochures, des photographies, cartes et plans liés à l'histoire de la ville ou la bibliothèque du cinéma François-Truffaut, offrant une importante documentation sur le cinéma[s 32]. Contrairement à l'accès à la BNF et à la bibliothèque Mazarine, l'accès aux bibliothèques municipales est entièrement gratuit même s'il peut être interdit aux mineurs dans les bibliothèques thématiques. L'emprunt des livres, revues, bandes dessinées ou partitions est gratuit, celui des disques et vidéos se fait moyennant un forfait annuel.
Il existe en outre des bibliothèques associatives ou privées. De nombreuses bibliothèques universitaires sont ouvertes au public, la plus prestigieuse d'entre elles étant la Bibliothèque Sainte-Geneviève.
[modifier] Opéras, théâtres et salles de spectacle
L'
Olympia, célèbre salle de concert parisienne.
Les plus grands opéras de Paris sont l'Opéra Garnier et l'Opéra Bastille ; ils offrent un répertoire varié de classique et de moderne.
Le théâtre est traditionnellement un lieu majeur de la culture parisienne. Cela demeure vrai, bien que plusieurs de ses acteurs les plus populaires sont également des vedettes de la télévision française. La Comédie-Française, le théâtre de l'Odéon ou, sur d'autres registres, le théâtre Mogador et le théâtre de la Gaîté-Montparnasse figurent parmi les principaux théâtres parisiens. Quelques-uns sont également des salles de concert.
Des légendes du monde musical français tels qu'Édith Piaf, Maurice Chevalier, Georges Brassens et Charles Aznavour ont trouvé la gloire dans les salles de concert parisiennes : Bobino, l'Olympia, La Cigale ou encore Le Splendid. La salle Pleyel accueille de nombreux concerts symphoniques, la salle Gaveau de la musique de chambre ; la maison de Radio France offre, quant à elle, de nombreux concerts d'une grande diversité musicale.
L'Élysée Montmartre mentionné ci-dessous, dont la taille s'est nettement réduite, est devenu une salle de concert. Le New Morning est l'un des quelques clubs parisiens offrant toujours des concerts de jazz mais on peut y entendre des musiques d'autres horizons. Plus récemment, Le Zénith dans le quartier de la Villette et le palais omnisports dans le quartier de Bercy, voire le Stade de France à Saint-Denis ou le Parc des Princes proposent des concerts à plus grande échelle.
Les guinguettes et les cafés-concerts constituaient l'épine dorsale du divertissement parisien avant la Seconde Guerre mondiale. Parmi les exemples précoces, avant le milieu du XIXe siècle, on peut citer la guinguette du moulin de la galette et les cafés-concerts de l'Élysée Montmartre et du Château-Rouge. Les orchestres populaires ont ouvert la voie aux accordéonistes parisiens dont la musique a déplacé des foules à l'Apollo et la java a fait danser au faubourg du Temple et à Belleville. En dehors des clubs survivants de cette époque s'est développée la discothèque moderne : Le Palace, bien que fermé aujourd'hui, en est l'exemple le plus légendaire de Paris. Aujourd'hui, une grande partie du clubbing à Paris se déroule dans des clubs comme le Queen, l'Étoile, Le Cab qui sont très sélectifs. Les clubs orientés vers la musique électronique tels que Le Rex, le Batofar (un bateau converti en club) ou The Pulp sont assez populaires et les meilleurs DJ du monde y offrent leurs prestations.
Paris compte un grand nombre de salles obscures représentant 376 écrans (la plus grande concentration mondiale par habitant), dont 150 écrans indépendants et 89 classés art et d'essai. Elles se distinguent par la variété de l'offre, environ 450 à 500 films différents à l'affiche chaque semaine[s 33] et sont fréquentées par plus de vingt-sept millions de spectateurs par an (chiffres 2006).
Quelques grands groupes dominent de plus en plus et le cinéma indépendant est fragilisé. Depuis les années 1990, de grands multiplexes de dix ou vingt salles ont été créés (aux Halles, à Bercy, etc.)[163].
La plus grande salle de cinéma à Paris est aujourd'hui Le Grand Rex avec 2 800 places, depuis que le Gaumont Palace de la place de Clichy (qui comptait 6000 places) a été détruit en 1973. Toutes les autres salles parisiennes possèdent désormais moins de 1 000 places.
L'ancien American Center de l'architecte Frank O.Gehry abrite désormais la Cinémathèque française, au nord de la passerelle Simone-de-Beauvoir, dont elle est séparée par le parc de Bercy ; elle fait face au site François-Mitterrand de la Bibliothèque nationale de France.
[modifier] Cafés, restaurants et hôtels
Les cafés sont rapidement devenus une partie intégrante de la culture française de par leur aspect, en particulier à partir de l'ouverture du café Régence au Palais-Royal en 1688 puis, un an plus tard, du café Procope sur la rive gauche. Les cafés dans les jardins du Palais-Royal sont devenus particulièrement populaires au cours du XVIIIe siècle et peuvent être considérés comme les premières « terrasses de café » à Paris. Celles-ci ne connurent pas d'expansion jusqu'à ce que les trottoirs et les boulevards aient commencé à apparaître au milieu du XIXe siècle.
La réputation culinaire de Paris trouve ses fondations dans les origines diversifiées de ses habitants. Avec l'arrivée du chemin de fer au milieu du XIXe siècle et la révolution industrielle qui suivit, de nombreuses personnes de toute la France sont arrivées dans la capitale, apportant toute la diversité gastronomique des différentes régions de France et créant de nombreux restaurants de spécialités régionales, comme « Chez Jenny » pour la cuisine alsacienne et « Aux Lyonnais » pour celle de Lyon. L'immigration en provenance de pays étrangers a apporté une encore plus grande diversité culinaire et on trouve aujourd'hui à Paris, en plus d'un grand nombre d'établissements de cuisine du Maghreb ou d'Asie, des établissements proposant des préparations culinaires en provenance des cinq continents.
Une autre conséquence de l'augmentation du nombre de voyageurs et de touristes dans la capitale est, dès la fin du XIXe siècle, la présence de nombreux hôtels, en partie liée aux expositions universelles. Parmi les plus luxueux, l'Hôtel Ritz est apparu sur la place Vendôme en 1898 et l'Hôtel de Crillon a ouvert ses portes sur le côté nord de la place de la Concorde en 1909.
[modifier] Paris, centre littéraire et intellectuel
Dès le XIIe siècle, le rayonnement de son université fait de Paris l'un des grands foyers intellectuels du monde chrétien. L'adoption du dialecte parisien par la Cour affirme cette vocation. Durant la Renaissance, la ville devient un foyer de l'Humanisme. Avec la progressive centralisation du pouvoir, Paris se trouve renforcée dans sa prééminence culturelle en France. Vers le milieu du XVIIe siècle, Paris et ses salons deviennent le centre presque unique de la littérature française. Dans le dernier tiers du siècle, le prestige de la cour de Louis XIV à Versailles éclipse un peu celui de Paris. Toutefois, la vie intellectuelle parisienne reste active (création de la Comédie-Française sous le patronage du roi en 1680).
Au cours du XVIIIe siècle, Paris redevient le centre culturel du royaume. Les salons parisiens connaissent leur plus bel essor. Voltaire, au ton léger et ironique, est l'écrivain parisien par excellence. À l'inverse, Jean-Jacques Rousseau fuit cette ville « de bruit, de fumée et de boue » et se réfugie à Montmorency, à 15 km au nord de Paris, avant de s'y réinstaller en 1770.
Après la Révolution, le monde littéraire se fait plus large, plus complexe. Paris n'en demeure pas moins le cœur de la vie intellectuelle française, en accueillant Frédéric Chopin et des progressistes (comme Heine) menacés ou chassés de différents pays d'une Europe restée globalement très conservatrice. Dans les années 1920, beaucoup d'écrivains étrangers viennent découvrir Paris et s'en inspirent dans leur œuvre : Ernest Hemingway, Henry Miller, Gertrude Stein, etc. et d’autres viennent y chercher l’espoir : D. H. Lawrence, James Joyce, etc. Montparnasse, quartier des artistes depuis la fin du XIXe siècle, connaît son âge d'or. Après la Seconde Guerre mondiale, c'est Saint-Germain-des-Prés qui devient le foyer littéraire le plus célèbre, avec la présence de Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Boris Vian ou encore Jacques Prévert[164]. On considère généralement que le prestige intellectuel de Paris a baissé dans le monde depuis cette époque. Mais elle reste la principale ville de l'activité littéraire et de l'édition françaises. Aujourd'hui presque chaque quartier de Paris possède sa plaque rappelant le séjour d'un écrivain.
[modifier] Paris dans les arts et la culture
[modifier] Paris dans la littérature
Depuis longtemps, Paris a inspiré les écrivains. Au XVe siècle, François Villon plonge dans les bas-fonds de Paris pour amorcer son œuvre majeure : Le Testament. Toutefois, au XVIIe siècle et, dans une moindre mesure au XVIIIe siècle, la description de la réalité parisienne contemporaine intéresse peu les auteurs.
Au XIXe siècle, les écrivains français s'attachent davantage à décrire la réalité de leur temps de manière plus exacte. Sous la monarchie de Juillet, Honoré de Balzac cherche à brosser un tableau détaillé et moderne de la société française, c'est La Comédie humaine[165]. Paris occupe une place privilégiée dans cette œuvre et pas seulement dans les Scènes de la vie parisienne. Il distingue par la diversité des réseaux de relation : c'est là que sont possibles les succès les plus fulgurants, là que l'on cherche la gloire[166] mais aussi là que l'on peut tomber dans l'anonymat le plus absolu[167].
Si Balzac s'intéresse avant tout à la haute société ou aux ambitieux désargentés, on commence à la même époque à s'intéresser à la ville populaire, perçue comme menaçante et fascinante. Des études paraissent sur les « classes dangereuses » d'une ville en expansion. Les Mystères de Paris d'Eugène Sue, qui fait une très large place au Paris de la pègre, connaît un immense succès lors de leur parution en feuilleton en 1842–1843. Vingt ans plus tard, c'est l'autre plus grand romancier de Paris, Victor Hugo, qui publie Les Misérables, autre volumineux ouvrage traitant du Paris populaire devenu un classique. Paris fascine avec une double image : une ville fastueuse et prestigieuse (Stendhal sublime Le Frascati, Balzac chante le boulevard des Italiens, Nerval ou Baudelaire ne jurent que par le Divan Le Pelletier) mais aussi une ville populaire où règne le vice. Gérard de Nerval s'y suicide dans le lieu le plus sordide qu'il ait pu y trouver. Le Paris en mutation d'Haussmann est largement décrit par Émile Zola dans Les Rougon-Macquart (Le Ventre de Paris, Nana, Au Bonheur des Dames) ; il est le cadre des errances et états d'âme des poètes Parnassiens et symbolistes et surtout de Baudelaire (Le Spleen de Paris).
Dans les années 1960, les écrivains transforment Paris en une ville mythique : parfois drôle et burlesque comme Zazie dans le métro de Raymond Queneau ou encore pleine de souvenirs comme Je me souviens de Georges Perec.
La ville fascine encore les écrivains de la nouvelle génération, tels Patrick Modiano (et le quartier de Belleville) ou Jean-François Vilar (et le quartier de la Bastille).
La poésie également à Paris joue un rôle dans de nombreuses œuvres : Jacques Réda et Les Ruines de Paris, Jacques Roubaud et La forme d'une ville change plus vite, hélas, que le cœur des humains.
[modifier] Paris dans la peinture et la sculpture
Paris a été une source d'inspiration pour de nombreux artistes qui ont diffusé son image dans le monde entier.
Il existe de rares représentations de la ville dans certaines peintures et miniatures médiévales, mais les peintures représentant Paris ne se multiplie de manière significatives qu'à partir des Guerres de religion à la fin du XVIe siècle. C'est sous les règnes d'Henri IV et de Louis XIII que la ville est représentée par Jacques Callot et par les peintres hollandais De Verwer et Zeeman, en particulier les bords de Seine qui les fascinent. Le Louvre devient un sujet de prédilection au XVIIe siècle mais il faut pourtant attendre la vogue de la peinture en plein air au XIXe siècle pour voir les artistes s'intéresser à la vie parisienne et au paysage urbain en mutation. Corot plante son chevalet sur les quais de Seine, Monet représente l'atmosphère vaporeuse de la gare Saint-Lazare, Renoir décrit la vie Montmartroise (Moulin de la galette, le Moulin rouge), Pissarro peint le Pont Neuf et Sisley l'Île Saint-Louis. Puis, au tournant du siècle, Seurat, Gauguin (parisiens de naissance), Cézanne et Van Gogh représentent largement Paris dans leur œuvre. Toulouse-Lautrec est peut-être le plus parisien dans l'âme mais il s'intéresse plus aux cabarets et aux bas-fonds parisiens, qu'il fréquente assidûment, qu'aux paysages. Au XXe siècle, les plus parisiens des peintres sont certainement Marquet et Utrillo qui représentent souvent les quartiers déshérités de la ville. Matisse, Vlaminck et Derain mènent une vie de bohème au Bateau-Lavoir à Montmartre tandis que Léger, Modigliani, Chagall, Zadkine et Soutine s'installent dans les ateliers de la Ruche à Montparnasse ; c'est l'âge d'or de l'école de Paris qui laisse place au surréalisme après la Seconde Guerre mondiale.
Les sculpteurs François Rude (La Marseillaise, composition la plus forte de l'Arc de Triomphe) puis Jean-Baptiste Carpeaux avec la fontaine de l'Observatoire précèdent les grands maîtres de la fin du XIXe siècle dont d'innombrables œuvres ornent la voie publique parisienne : Rodin, Dalou (jardin du Luxembourg, place de la Nation), Bourdelle (Palais de Tokyo), Maillol (jardin des Tuileries) puis Paul Landowski (sainte Geneviève au pont de la Tournelle). L'Art nouveau a trouvé un étonnant débouché en 1900 avec le métro de Paris naissant dont Guimard orna alors plusieurs dizaines de bouches d'entrée. L'art contemporain s'illustre par exemple au Palais-Royal avec les colonnes de Buren ou à Beaubourg avec la fontaine Stravinski.
[modifier] Paris dans la musique et la chanson
Paris constitue un thème et un cadre pour d'innombrables chansons et œuvres musicales.
La tradition musicale à Paris remonte au Moyen Âge avec la création à la fin du XIIe siècle de l'école polyphonique de Notre-Dame dont les œuvres expriment la foi médiévale. Sous François Ier naît à Paris l'imprimerie musicale française et les premières chansons populaires apparaissent. Sous le règne de Louis XIV, les grands opéras sont représentés à Paris : Lully s'y installe et devient responsable de la musique de la Cour. Ses ballets sont représentés au Louvre à partir de 1655. Au XVIIIe siècle, Rameau accentue le rôle de l'orchestre dans ses opéras-ballets, la musique s'impose dans les salons. L'histoire de France influence également la musique parisienne : de nombreuses chansons populaires sont créées durant la Révolution française ; la Carmagnole devient l'hymne des Sans-culottes en 1792. Au XIXe siècle, Paris devient la capitale de la musique, plus par les grands maîtres étrangers qu'elle attire par son rayonnement que grâce à ses propres compositions. La musique évolue progressivement vers le Romantisme incarné par exemple par Frédéric Chopin. Gounod renouvelle l'opéra lyrique tandis que Berlioz importe la musique descriptive.
La musique festive de danses de Paris, au XIXe siècle est célèbre dans le monde entier. Jouée notamment au moment du Carnaval de Paris, elle influence des musiques traditionnelles et des compositeurs étrangers. Au nombre de ceux-ci, on trouve Johann Strauss père, venu à Paris, à l'invitation de Philippe Musard, alors très célèbre. Ce dernier, ainsi que des dizaines d'autres compositeurs parisiens très fameux à l'époque (Jullien, Tolbecque, etc.).
Après 1870, Dukas, Saint-Saëns ou Bizet font de la France la maîtresse de la musique de ballet. Le caractère national de la musique revient avec Ravel et Debussy, musiciens impressionnistes. La fin du XIXe siècle est aussi l'époque des chansonniers dont Le Chat noir est le lieu de représentation emblématique, immortalisé par Toulouse-Lautrec. Au XXe siècle, les chansons d'Édith Piaf, la « môme de Paris », ainsi que celles de Maurice Chevalier incarnent la chanson populaire parisienne dans le monde entier. Plus récemment, Jacques Dutronc chante en 1968 « Il est 5 heures, Paris s'éveille » et Dalida devient l'une des plus célèbres Montmartroises, une place de la Butte porte son nom et un buste a été érigé en son hommage dix ans après sa disparition[168].
[modifier] Paris dans la photographie
Phaéton de marque Brouhot à Paris en 1910.
Dès l'invention de la photographie, de nombreux artistes ont cherché à capter l'atmosphère de la ville et sa vie quotidienne prise sur le vif. Initiée par Eugène Atget (1857–1927)[169], la photographie de scènes de rues et petits métiers aujourd'hui disparus est incarnée par Robert Doisneau (1912–1994), un des premiers grands photographes de Paris[170]. Les scènes insolites constituaient ses sujets de prédilection : les enfants jouant dans les rues, les concierges, les bistrots, les marchés, etc. Ses photographies sont pleines d'humour et de tendresse, la plus célèbre étant Le Baiser de l'Hôtel de Ville[171]. Les images de Willy Ronis évoquent le Belleville et le Ménilmontant d'autrefois, saisissante illustration d'une atmosphère populaire à jamais disparue[172]. Marcel Bovis (1904-1997) a quant à lui représenté la magie de Paris la nuit.
[modifier] Paris au cinéma
Paris est une des villes les plus filmées au monde, avec New-York. Outre l'importante production française, les réalisateurs étrangers qui l'ont choisie pour cadre sont nombreux.
Parmi une longue liste de films, quelques chefs-d'œuvre du cinéma français sont devenus des classiques. Hôtel du Nord (1938) fut le cadre de la célèbre réplique d'Arletty « Atmosphère, atmosphère, est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ? ». Le petit hôtel au bord du canal Saint-Martin, où le film ne fut d'ailleurs pas tourné[note 8] est devenu un lieu de pèlerinage cinéphile.
La Traversée de Paris (1956) rappelle une certaine réalité de l'Occupation en 1943 tout comme Le Dernier Métro (1980) tandis que Paris brûle-t-il ? (1966) évoque la libération de Paris en août 1944. Plus récemment, Chacun cherche son chat (1996) est une tranche de vie d'un immeuble parisien montrant l'isolement dans une grande métropole et la solidarité qui peut pourtant y exister. Enfin, le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain (2001) est un conte contemporain dans un Paris mythique et intemporel. Ce film qui rencontra un succès populaire international a amené de nombreux cinéphiles à Montmartre à la recherche des lieux emblématiques du tournage.
Le cinéma international est incarné par de grands succès comme Tout le monde dit I love you (1996) de Woody Allen, Moulin Rouge ! (2001) ou Da Vinci code (2006) qui ont choisi la ville pour cadre. Plus récemment en 2007, grâce à son image et à sa position de capitale de la gastronomie, Paris a été choisie comme cadre de l'action du film d'animation américain Ratatouille[173].
De plus, Paris apparaît dans certains films récents comme Tout peut arriver (2003) avec Jack Nicholson qui dîne dans le restaurant Le grand Colbert à la fin du film, ou encore LOL (Laughing Out Loud) (2008) où l'action se déroule à Paris. En 2010, Paris est aussi le lieu de résidence de Fabrice Luchini dans Les Femmes du 6e étage. Paris apparaît également dans le film Inception où l'action y est majoritairement située.
[modifier] Paris dans la culture populaire
L'argot « parisien » révélé par les écrivains du XIXe siècle comme Victor Hugo, Eugène Sue ou Balzac reste très vivace à Paris jusqu'aux années 1950. L'évolution sociologique et ethnique de la population parisienne explique en grande partie cette « mort » de l'argot parisien qui ne se pratique plus vraiment dans la rue mais qui fit longtemps la joie des lecteurs de romans comme San Antonio, des spectateurs de films dialogués par Michel Audiard ou des auditeurs de chansons de Pierre Perret, de Renaud (Titi parisien par excellence) ou de sketches de Coluche. Depuis, l'embourgeoisement de la capitale et l'arrivée massive de populations provinciales et étrangères contribuent progressivement à la disparition de l'argot Parisien, supplanté par le verlan[174], et de nouvelles formes d'expression développées en banlieue éventuellement ponctuées de mots empruntés aux langues étrangères, telles que l'anglais ou l'arabe.
On appelle souvent Paris la « Ville lumière ». L'origine de cette périphrase vient de la création de l’éclairage public par Gabriel Nicolas de La Reynie, au XVIIe siècle.
Paris est surnommée familièrement « Paname » surnom donné au début du XXe siècle aux Parisiens qui avaient adopté le chapeau dit panama[réf. nécessaire], mis en vogue par les ouvriers qui creusaient le canal du même nom au début du XXe siècle. Cette coiffe très pratique s'exportait principalement vers les États-Unis et l'Europe, elle avait fait fureur à Paris où tous les hommes portaient un panama. Ce chapeau a donné lieu à de nombreuses chansons, notamment le Paname de Léo Ferré, mélancolique déclaration d'amour à la capitale, qui vaudra au chanteur son premier grand succès.
Plus anciennement, Paris et aussi une de ses proches banlieues, Pantin, étaient surnommées, argotiquement « Pantruche » (d'où le nom de la Compagnie carnavalesque parisienne « les Fumantes de Pantruche », présente au Carnaval de Paris).
« Parigot » est un terme d'argot qui désigne un Parisien. Ce terme est généralement considéré comme péjoratif ou au moins moqueur.
[modifier] Paris dans les jeux vidéo
La ville est reproduite dans le jeu vidéo The Saboteur, sorti en 2009, avec la plupart des plus grands monuments de la ville. Le jeu se déroule au tout début de la Seconde Guerre mondiale[175],[176]. Elle est également entièrement reproduite dans le jeu vidéo automobile Midtown Madness 3 et Midnight Club II. Une partie du scénario s'y déroule dans Tomb Raider : L'Ange des ténèbres, et une mission y a lieu au tout début du jeu 007: Nightfire. En novembre 2011, des missions y ont lieu également dans Call of Duty: Modern Warfare 3. De plus, on retrouve une carte de Battlefield 3 dans le mode multijoueur qui se déroule à Paris (Opération Métro et traversée de la seine) ainsi que dans son mode solo.
[modifier] Paris, siège d'organisations internationales
Plusieurs organisations internationales ont leur siège à Paris : l'Unesco, l'OCDE, le secrétariat international de la Chambre de commerce internationale, le Groupe d'action financière (GAFI) ou encore l'Association mondiale anationale (SAT), etc.
[modifier] Paris, capitale de la mode et du luxe
En 1945, il existait pas moins de 106 maisons labellisées haute couture en France, essentiellement concentrées à Paris, et parmi elles la plus célèbre : Givenchy. Aujourd’hui, elles ne sont plus qu’une douzaine : les plus anciennes, Dior, Jean-Louis Scherrer, Emanuel Ungaro, Chanel, Yves Saint Laurent, de plus récentes comme André Courrèges et Pierre Cardin, ou encore les plus modestes, Dominique Sirop, Adeline André et Franck Sorbier.
Ces maisons de haute couture excellent tant dans la mode que dans la parfumerie. Ainsi, Chanel n°5 ou Arpège, apparus dans les années 1920, sont devenus incontournables, tout comme Miss Dior dans les années 1940. Parallèlement à la parfumerie, se développe la maroquinerie, Vuitton et Hermès. Vuitton, l’inventeur des premières malles confortables et raffinées, est devenu un des premiers en la matière. Certains se partagent la marché de la mode et de ses accessoires : Guy Laroche, Nina Ricci, Marcel Rochas, Pierre Balmain. De nos jours, de nouveaux créateurs apparaissent comme Jean-Paul Gaultier (qui a remis les corsets à la mode), Claude Montana, Christian Lacroix (qui mise sur l'explosion des couleurs) ou encore Chantal Thomass (spécialiste des sous-vêtements sexy). Le prêt-à-porter n'est pas en reste, avec Jean-Charles de Castelbajac ou encore Vanessa Bruno et Isabel Marant.
Erreur lors de la création de la miniature : Paramètres de la miniature incorrects
Aujourd'hui, Paris doit faire face à la concurrence de New York, Los Angeles, Milan et de certaines villes asiatiques. La ville occupe néanmoins une place éminente sur la scène mondiale, en particulier pour la joaillerie (concentrée place Vendôme et rue de la Paix) et la haute couture. L'habillement de luxe est particulièrement présent dans le 8e arrondissement, avenue Montaigne ou rue du Faubourg-Saint-Honoré notamment. On y trouve le siège de LVMH, premier groupe mondial dans le secteur du luxe, Hermès, Cartier, Dior et les boutiques de nombreux grands couturiers indépendants ou affiliés à de grands groupes tels que LVMH ou PPR.
Paris est aussi une des capitales du « shopping » et des magasins aux enseignes réputées et présentes partout dans le monde, les Galeries Lafayette ou le Printemps. La ville vit naître les grands magasins modernes, fondés sur l'idée révolutionnaire, à l'époque, de présenter un assortiment large et profond, des prix fixes et apparents, un accès direct et une mise en valeur de la marchandise dans un espace de vente dont l'agencement, la composition et les décors ont été réfléchis. Le premier exemple du genre est Le Bon Marché transformé en 1852. En 1883, Émile Zola, dans le roman Au Bonheur des Dames décrit la vie d'une employée d'un grand magasin.
Paris et la bande dessinée sont de vieilles amies. Dès le début du siècle, des créateurs précurseurs du neuvième art font de la capitale le décor privilégié des aventures de leurs personnages. En 1905 apparaît Annak Labornez, plus connue sous le sobriquet de Bécassine, qui part bien vite travailler à Paris, chez la marquise de Grand'Air. En 1908, trois authentiques Parigots commencent à arpenter le pavé parisien, au gré de leurs filouteries et arnaques en tout genre : Croquignol, Ribouldingue et Filochard deviennent célèbres sous le nom des Pieds Nickelés.
Au sortir de la guerre, la bande dessinée est incontestablement belge, avec deux grandes écoles : la Ligne claire, pour le journal de Tintin, sous la houlette de Hergé, et l'école de Marcinelle, pour Spirou, inspirée par Joseph Gillain. Elle entame sa migration vers la France et Paris en 1959, avec la création par René Goscinny, Albert Uderzo et Jean-Michel Charlier de Pilote. C'est en France que la bande dessinée entame son renouveau, voyant apparaitre des auteurs tels que Philippe Druillet, Giraud, Fred... En 1978, Casterman lance son propre journal, (À suivre), ambitieux magazine qui verra exploser le plus parisien des auteurs de BD, Jacques Tardi, avec Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec.
Aujourd'hui, les principaux éditeurs sont à Paris, dans la lignée des pionniers du début du siècle comme la dynastie des Offenstadt et leur Société parisienne d'édition. Et c'est à Paris que la Nouvelle bande dessinée a pris racine, avec les jeunes auteurs indépendants : Joann Sfar, Lewis Trondheim, Jean-Christophe Menu, Winshluss, David B.... Principales bandes dessinées ayant pour décor la ville de Paris : Il était une fois une fille que j'ai rencontrée deux fois de Davy Mourier, Kiki de Montparnasse de José-Louis Bocquet, Louis la Lune de Alban Guillemois, Le Mystère Tour Eiffel de Armand Guérin et Fabien Lacaf, Chambres Noires de Olivier Bleys et Yomgui Dumont, Le Diable Amoureux et autres films jamais tournés par Méliès de Fabien Vehlmann et Franz Duchazeau...
[modifier] Paris, capitale du cinéma
La première projection cinématographique publique a été réalisée à Paris, le 28 décembre 1895, par Antoine Lumière. C'est également à Paris que Georges Méliès (1861-1938) invente « l'art du cinéma » et le spectacle cinématographique : avant lui les films sont uniquement des documentaires ou des démonstrations techniques. Georges Méliès est connu pour les développements qu'il apporta aux techniques du cinéma, essentiellement dans le domaine du scénario et des trucages. Il est le premier réalisateur et le créateur du premier Studio de cinéma.
La première projection cinéma numérique publique d'Europe a été réalisée à Paris, le 2 février 2000, par Philippe Binant[177].
[modifier] Paris, le mythe et la réalité
L'histoire de France et celle de sa capitale sont depuis longtemps intimement liées, du « Paris vaut bien une messe » (attribué à Henri IV qui y laissa sa vie)[réf. nécessaire] au « Paris, Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré[178] ! » (célèbre phrase du général de Gaulle prononcée le 25 août 1944, lendemain de la Libération de Paris). En effet, un grand nombre d'événements emblématiques de l'histoire nationale se sont déroulés à Paris, capitale où se concentrent temps forts, tensions et douleurs mais aussi joies collectives : grandes heures de la Révolution française, Commune de Paris, manifestations du Front populaire.
Les pages de l'histoire de France peuvent donc facilement s'illustrer par Paris, qui loin d'être que le centre de la vie politique du pays, bénéficie d'une image qui, par son rayonnement culturel, ne peut se réduire à une accumulation de clichés : sa cour des miracles, ses monuments mondialement célèbres, la Tour Eiffel, son métropolitain, ses expositions universelles, les chansons (celles de la Belle Époque, de l'Entre-deux-guerres, d'Édith Piaf, ou de Maurice Chevalier). La ville de la fête et de la frivolité (avec ses cabarets), du swing et du jazz de l'après guerre, des cinémas, est aussi celle du progrès, celle où se réalise la réussite sociale (si souvent décrite dans la littérature)[réf. nécessaire]. Cet ensemble a constitué le mythe de Paris[réf. nécessaire]. Ces représentations s'assoient sur une dualité, une représentation matérielle et une spirituelle et symbolique[réf. nécessaire].
Pourtant la ville a fortement évolué au cours des siècles, les travaux d'Haussmann l'ont radicalement modifiée, les transformations des « trente Glorieuses » ont encore modifié l'aspect de plusieurs quartiers, des générations de Parisiens se sont succédé, Paris change sans cesse, Paris évolue mais « Paris sera toujours Paris », par sa façon de se transformer sans cesse tout en restant la même et en conservant son âme[179].
Paris ne parvient toujours pas à concilier concentration de richesses et qualité de vie[réf. nécessaire], contrairement à plusieurs grandes villes de France[réf. nécessaire] qui ont su développer leur attractivité économique et culturelle tout en conservant un environnement de qualité, ce qui explique en partie leur dynamisme démographique que ne possède plus Paris. La capitale reste largement en tête des villes de France pour sa puissance économique, le choix de filières et d'écoles pour l'enseignement supérieur, son offre culturelle d'exception, l'offre de soins et la qualité d'accès aux nouvelles technologies (couverture ADSL à 100 %, large concurrence des opérateurs internet et récemment le déploiement de la fibre optique résidentielle et du Wi-Fi gratuit mis en place par la municipalité). Sa qualité environnementale (pollution, part réduite des espaces verts) reste médiocre et les prix de l'immobilier ne cessent d'atteindre les sommets[180]. Ces données nationales sont toutefois à relativiser, en effet, selon l'indice Mercer, Paris est la 33e ville du monde en termes de qualité de vie avec un indice de 102,7 en ne se classant toutefois qu'en 60e position en termes d'hygiène et de santé, notamment handicapée par son niveau de pollution malgré la qualité de ses soins médicaux[181].
[modifier] Héraldique, logotype et devise
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Les armes de Paris se blasonnent ainsi : « De gueules à la nef équipée et habillée d'argent voguant sur des ondes du même mouvant de la pointe, au chef cousu d'azur fleurdelysé d'or »
Devise : Fluctuat nec mergitur, ce qui signifie « Il est battu par les flots mais ne sombre pas » ou encore « Il flotte mais ne sombre pas[182] ». Elle évoque le navire également représenté sur le blason de la ville et symbole de la puissante corporation des Nautes ou Marchands de l'eau, gérante de la municipalité au Moyen Âge.
La patronne de la ville est sainte Geneviève, qui aurait écarté Attila et les Huns de la ville au Ve siècle par ses prières. Sa châsse se trouve aujourd'hui à l'église Saint-Étienne-du-Mont.
La mairie s'est en outre doté d'un logotype reprenant les couleurs bleu et rouge et le dessin de la nef.
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[modifier] Notes et références
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[modifier] Pour approfondir
Sur les autres projets Wikimedia :
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- ↑ p. 101-104.
- ↑ p. 244
- ↑ p. 406-418.
- ↑ p. 418-424.
- ↑ p. 424-430.
- ↑ p. 430-435.
- ↑ p. 436-442.
- ↑ p. 452-510.
- ↑ p. 510-517.
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- ↑ p. 1109-1112
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- ↑ p. 774-775.
[modifier] Articles connexes
[modifier] Liens externes
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