En juin dernier, suite à la publication sur le site d’un édito intitulé "Indymedia Grenoble a besoin de vous !" encourageant nos lecteurs et lectrices à publier davantage de contenu, l’un ou l’une d’entre eux envoyait un article intitulé "Nous avons besoin d’Indymedia Grenoble". Il se terminait notamment par une série de questionnements :
« Depuis plus de deux ans, si je ne me trompe pas, cette émulation est retombée. Par exemple, je ne vois jamais d’affiches Indymedia, ni d’évènements publics. Que s’est-il passé ? Y-a-t-il un lien avec les problèmes judiciaires qu’a traversé Indymedia ? Qu’est devenue toute cette équipe dynamique qui animait ce média il y a quelques années ? Est-ce qu’il n’y a pas un risque d’extinction d’Indymedia si tout cela continue ? Que peut-on faire pour aider ?"
Nous allons essayer d’y répondre.
2008-2012 : d’un collectif à l’autre
On peut analyser de diverses manières la baisse d’enthousiasme autour d’Indymedia Grenoble, mais il est incontestable qu’elle a débuté quand les ennuis juridiques ont commencé, il y a maintenant 4 ans. A l’automne 2008, deux « journalistes » du Daubé, Denis Masliah et Vanessa Laime, ont porté plainte contre le site pour injure et diffamation suite à la publication d’articles qui les mettaient en cause nommément et dénonçaient leur connivence avec la police (à lire ici et là). S’en sont suivies une longue enquête de la gendarmerie, et plusieurs perquisitions dans des lieux militants et domiciles privés à Grenoble.
C’est à cette époque que les membres du collectif Indymedia ont cessé d’apparaître en public, préférant rester anonymes plutôt que de perdre de l’énergie et un temps fou à se défendre lors d’un éventuel procès. Difficile d’affirmer avec certitude qu’il s’agissait du bon choix. Il signifiait en tout cas la fin des événements publics d’Indymedia Grenoble, et moins de visibilité d’une manière générale. Cette perte de dynamisme a entraîné le départ de nombreux militant-e-s. L’absence de mouvement social fort depuis 2010 n’aidant pas, le site est effectivement devenu moins fréquenté, les contributions un peu mois nombreuses. Malgré une certaine difficulté à recruter de nouvelles personnes, le collectif a connu un renouvellement complet de ses membres les deux années suivantes, et a survécu tant bien que mal.
La question de l’ouverture du collectif et de l’apparition publique ne s’était pas encore posée que le nouveau collectif faisait face à une nouvelle menace de plainte. En juillet 2010, suite à la parution d’un article sur l’assassinat par la BAC d’un jeune braqueur de la Villeneuve, Brice Hortefeux, alors ministre de l’intérieur, déclarait aux médias qu’il allait porter plainte contre Indymedia Grenoble pour injure et diffamation envers la police. Simple effet d’annonce ? Jusqu’à ce jour en tout cas, nous n’avons jamais eu vent d’un dépôt de plainte effectif.
Depuis, le site a fait l’objet de nouvelles menaces, chaque fois restées sans suite :
En novembre 2011, les Komanches publient une première série d’articles sur les liens entre l’extrême-droite et les catholiques à Grenoble, suite auxquels Anne-Laure Grasset, membre du Front national, nous a menacé-e-s elle aussi de saisir la CNIL et de porter plainte contre le site.
Début 2012, c’est cette fois-ci une plainte d’Hervé-Jean Bertrand-Pougnand, maire de La Tronche, pour un texte publié sur Indymedia Grenoble qui nous valait les sollicitudes de la gendarmerie par email.
En juin, un certain Vincent de Schuyteneer, royaliste flirtant avec divers mouvements d’extrême-droite, nous menaçait à son tour de porter plainte suite à un autre article des Komanches.
Et enfin, en octobre 2012, jaloux sans doute de la publicité faite ici aux sinistres personnages ci-dessus, c’est Jean-Marc Vivenza, un ancien membre d’un mouvement d’extrême-droite, Troisième-Voie, qui nous adressait à son tour des menaces par l’intermédiaire de son avocat à cause de cet article.
Malgré ces menaces et les difficultés internes, le site a continué à publier des centaines d’articles chaque année, à proposer un agenda toujours bien rempli, et à enregistrer presque 1000 visites par jour. Pas si mal, pour un site en déclin...
2012 : la fin du monde ne sera pas celle d’Indymedia Grenoble !
Grenobloises, Grenoblois, rassurez-vous ! Indymedia va mieux. Le collectif s’est enrichi récemment de nouvelles personnes, et reprend du poil de la bête. Si les évènements publics, les projections, les débats, les ateliers d’écriture ne reviendront pas dans l’immédiat, nous voulons redonner du dynamisme et de la visibilité au site internet. Nous continuons de croire qu’Indymedia Grenoble est un outil pertinent et utile au développement des luttes locales.
Pour cela nous avons (encore) besoin de vous !
Indymedia, c’est votre site : c’est vous, cher-es lecteurs/lectrices et contributeurs/contributrices, qui le faites vivre. Comment ? En publiant des enquêtes politiques sur l’agglomération, des événements militants locaux, des compte-rendus de manifestations, des récits d’actions, des communiqués, des pamphlets, des pavés dans la mare et des glaviots dans la soupe... Vous pouvez même, si le cœur vous en dit, nous proposer des éditos à publier en première page en nous écrivant à contact_at_grenoble.indymedia.org
Pour les plus désireux-ses de donner de leur temps précieux à cet outil merveilleux qu’est Indymedia, nous vous proposons de participer à une campagne d’affichage et de tractage massive ! Pour celles et ceux qui peuvent imprimer, vous trouverez ici 15 nouvelles affiches en version électronique. Pour les autres : regardez bien autour de vous ! Nos agents secrets déposeront dans les semaines à venir de grandes quantités d’affiches et de tracts déjà imprimés, dans les lieux qui annoncent régulièrement leurs événements dans l’agenda du site. N’hésitez pas à en prendre pour les coller et les distribuer partout !
Enfin, sachez que la liste de discussion d’Indymedia Grenoble reprend du service : imc-france-grenoble (at) lists.indymedia.org. Elle se veut un espace de discussion autour du collectif Indymedia Grenoble et du site internet. On y discute, entre autres, de modération, de projets, etc... Pour s’inscrire, c’est ici.
Pour que plus personne sur l’agglomération grenobloise n’ignore l’existence d’Indymedia Grenoble !