La Serbie (avec la province indépendantiste du
Kosovo, voir historique des événements
[4])
La Serbie, en forme longue la République de Serbie, en serbe latin Srbija et Republika Srbija, en serbe cyrillique Сpбија et Република Сpбија, est un État de l’Europe du Sud, qui fait partie des Balkans occidentaux et de l’Europe centrale ; son régime politique est de type démocratie parlementaire monocamérale. La Serbie est frontalière de la Bosnie-Herzégovine, de la Croatie, de la Hongrie, de la Roumanie, de la Bulgarie, de la République de Macédoine et du Monténégro. Sa capitale est Belgrade.
Les premières traces d’une présence humaine sur le territoire de l’actuelle Serbie remontent à la Préhistoire (culture de Vinča)[5]. La région fut ensuite peuplée par les Illyriens et par les Celtes puis elle fut intégrée à l’Empire romain. Après la disparition de l’Empire romain d'Occident, la région resta sous le contrôle de l’Empire romain d'Orient. Des populations slaves, dont les Serbes, s’y installèrent au début du VIIe siècle. Au Moyen Âge, un puissant État serbe se constitua progressivement, qui atteignit son apogée au XIVe siècle, sous le règne de Stefan Dušan. Aux XIVe et XVe siècles, la Serbie fut progressivement conquise par les Ottomans et le pays resta en leur possession jusqu’au XIXe siècle.
Suite à deux soulèvements contre les Turcs, le premier en 1804, le second en 1815, une Principauté de Serbie fut créée, autonome vis-à-vis de la Sublime Porte en 1830, officiellement indépendante en 1878. La principauté devint Royaume de Serbie en 1882. Après la Première Guerre mondiale, se constitua progressivement un rassemblement de tous les Slaves du sud autour de la monarchie serbe : le Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes fut proclamé en 1918 et il prit le nom de Royaume de Yougoslavie en 1929. Après la Seconde Guerre mondiale, la Serbie devint une unité fédérée au sein de la République fédérative socialiste de Yougoslavie. Les années 1990 sont marquées par la dissolution progressive de la Yougoslavie. En 2006, la Serbie est redevenue totalement indépendante après que le Monténégro décide de quitter l’union de Serbie-et-Monténégro.
Le 17 février 2008, le Kosovo, qui était jusqu’alors une province autonome au sein de la République de Serbie sous l'égide des Nations Unies avec sa résolution 1244, a déclaré unilatéralement son indépendance. Cette indépendance n’a pas été reconnue par Belgrade[6] ; la communauté internationale, quant à elle, est très divisée sur la question[6].
Le 22 décembre 2009, la Serbie effectue une demande d'adhésion formelle à l'Union européenne[7]. Le 12 octobre 2011, la Commission Européenne octroie officiellement le statut de candidat à la Serbie[8].
La Serbie est le plus étendu et le plus peuplé des États issus de la Yougoslavie[9].
La Serbie, en incluant le Kosovo, s’étend sur une superficie de 88 361 km², ce qui la place au 113e rang mondial. Elle possède 2 027 km de frontières, soit 241 km avec la Croatie, 302 km avec la Bosnie-Herzégovine, 203 km avec la République du Monténégro, 221 km avec la République de Macédoine, 115 km avec l’Albanie, 318 km avec la Bulgarie, 476 km avec la Roumanie et 151 km avec la Hongrie ; elle est ainsi, après la Russie, et avec la France, le deuxième pays d’Europe qui compte le plus de pays limitrophes en Europe. Sans le Kosovo, la Serbie couvre une superficie de 77 474 km², ce qui la place au 125e rang mondial[10].
La Serbie est composée de deux ensembles distincts. Au nord, la Voïvodine (en serbe : Војводина et Vojvodina), se trouve dans la grande plaine pannonienne, qui est géographiquement située en Europe centrale. La Voïvodine est séparée de la Serbie centrale par la Save et le Danube. La plus grande partie de la Serbie centrale et du Kosovo est couverte de montagnes basses ou moyennes. Au centre, à l’ouest et au sud-ouest du pays, ces montagnes appartiennent aux Alpes dinariques ; à l’est, elles appartiennent aux Carpates, aux monts du Grand Balkan et aux Monts Rhodopes. Le mont Midžor, qui s’élève à 2 156 m, est situé dans le massif de la Stara Planina ; c’est le point culminant de l’est de la Serbie. Parmi les montagnes les plus importantes du pays, on peut citer les monts Tara, les monts Zlatibor, les monts Kopaonik et le massif de la Fruška Gora. Le mont Djeravica, quant à lui, situé au Kosovo, s’élève à 2 656 m.
En 2007, les terres arables couvraient une superficie de 3 095 006 ha, soit 30 950 km² (hors Kosovo)[11] ; les forêts couvrent une superficie de 25 625 km², soit 27 % du territoire[12].
Tous les cours d’eau de Serbie appartiennent à trois bassins versants : celui de la mer Noire, celui de la mer Adriatique et celui de la mer Égée. Le plus vaste de ces bassins est celui de la mer Noire, qui couvre une superficie de 81 261 km², soit 92 % du territoire du pays. Le bassin, dans son ensemble, est drainé par un seul fleuve, le Danube, qui se jette dans la mer Noire. Le bassin de drainage de la mer Adriatique couvre une superficie de 4 500 km², soit 5 % du territoire de la Serbie. Il comprend la moitié occidentale du Kosovo et il est principalement drainé par une rivière, le Drin blanc, qui rencontre le Drin noir en Albanie pour former le Drin, qui se jette dans la mer Adriatique. Une autre partie, de plus faible étendue, est drainée par la rivière Crni Kamen-Radika, au sud de la région de Gora. Le dernier bassin, celui de la mer Égée couvre une superficie de 2 650 km², soit 3 % du territoire de la Serbie. Il est situé au sud du pays, près des frontières avec la République de Macédoine et la Bulgarie. Ce bassin est drainé par trois rivières : le Lepenac, la Pčinja et la Dragovištica. Les deux premières se jettent dans le Vardar en Macédoine, et la troisième se jette dans la Strouma en Bulgarie. Ces deux rivières se jettent ensuite dans la mer Égée.
Les cours d’eau navigables les plus longs de Serbie sont le Danube (588 km), la Save (206 km), Tisa (168 km) et la Velika Morava (sur 185 km). Parmi les autres rivières importantes du pays, on peut citer la Zapadna Morava (308 km), la Južna Morava (295 km), l’Ibar (272 km), la Drina (220 km) et le Timok (202 km)[13].
Le lac le plus étendu du pays est le réservoir hydroélectrique du Đerdap (en serbe : Ђердапско језеро et Đerdapsko jezero), qui s’étend sur 253 km2, suivi du lac Vlasina, qui s’étend sur 16 km2[13].
Le climat de la Serbie peut être décrit comme un climat continental modéré, avec des caractéristiques plus ou moins accusées en fonction de la localisation, du relief, de la présence ou non de rivières, de la végétation ou de l’urbanisation[14]. Le nord du pays possède un climat nettement continental, avec des hivers froids et des étés chauds et humides, tandis que le sud, plus près de la mer Adriatique, connaît des étés chauds et secs et des automnes et des hivers relativement froids, avec d’importantes chutes de neige. C’est ainsi que la Voïvodine possède un climat continental influencé par les masses d’air venues de l’Europe du Nord et de l’Europe de l'Ouest, tandis que le sud et le sud-ouest du pays subissent une influence méditerranéenne, elle-même modérée par les Alpes dinariques et d’autres chaînes de montagnes qui contribuent à rafraîchir les masses d’air chaud. Les hivers sont ainsi particulièrement rudes dans la région du Sandžak en raison des montagnes qui entourent ce plateau[15].
Pour la période 1961-1990, la température moyenne annuelle a été de 10,9 °C jusqu’à une altitude de 300 m. Les régions situées entre 300 et 500 m ont connu une température moyenne de 10,0 °C et, au-dessus de 1 000 m, une température moyenne de 6,0 °C[14]. Le mois de juillet est le mois le plus chaud de l’année, avec une température moyenne comprise entre 11 et 22 °C ; plus précisément, les régions situées à moins de 300 m d’altitude bénéficient d’une température moyenne comprise entre 20,0 et 22 °C, tout comme certains secteurs du sud de la Serbie situés à des altitudes entre 400 et 500 m. Au-dessus de 1 000 m d’altitude, les températures moyennes du mois de juillet sont comprises entre 11,0 et 16 °C[16]. Les températures les plus basses de la période 1961-1990 ont été mesurées en janvier ; elles étaient comprises entre –35,6 °C (à Sjenica) et –21,0 (à Belgrade)[16]. Depuis le commencement des mesures, la température la plus élevée enregistrée en Serbie a été de 44,3 °C le 22 juillet 1939 à Kraljevo et la température la plus basse a été de –39,5 °C ; elle a été mesurée le 13 janvier 1985 à Karajukića Bunari, sur le plateau de Pešter, dans la région de Raska Oblast[16].
En moyenne, les précipitations annuelles augmentent avec l’altitude. Dans les régions peu élevées, elles sont comprises entre 540 et 820 mm. Au-dessus de 1 000 m, elles sont comprises entre 700 et 1 000 mm, et, sur certains sommets du sud-ouest de la Serbie, elles peuvent atteindre jusqu’à 1 500 mm. Dans la plus grande partie du pays, le maximum de précipitations se concentre dans les mois les plus chauds de l’année ; en revanche, au sud-ouest du pays, l’automne est la saison la plus arrosée. Le mois de juin est le mois le plus pluvieux, avec 12 ou 13 % du total annuel. Février et octobre sont les mois les plus secs. La neige tombe surtout de novembre à mars, avec un maximum en janvier[14]. Depuis le début des mesures, l’année la plus sèche a été l’an 2000, avec seulement 223,1 mm de précipitations à Kikinda ; 1937 a été l’année la plus pluvieuse, avec un maximum de 1 324,5 mm mesuré à Loznica. Un record mensuel de précicipations a été enregistré en juin 1954 à Sremska Mitrovica, avec 308,9 mm ; le 10 octobre 1955, il est tombé 211,1 mm d’eau à Negotin[17].
L’ensoleillement annuel est compris entre 1 500 et 2 200 heures.
[modifier] Régions géographiques
Les régions de Serbie n’ont pas de statut officiel, même si certains districts administratifs leur doivent leur dénomination. Les régions situées dans la plaine pannonienne sont délimitées par les cours d’eau ; d’autres sont délimitées par des montagnes. En fait, définies par la tradition autant que par le relief, elles ne possèdent pas toujours de frontières nettement établies ; elles sont même souvent amenées à se chevaucher. Beaucoup d’entre elles possèdent un nom serbe formé à partir de la structure suivante : po+(nom d’une rivière)+je. C’est ainsi que, au nord de la Serbie centrale, la région de Podunavlje, doit son nom au Danube (en serbe : Дунав et Dunav), la région de Podrinje s’étend le long de la Drina ou encore celle de Pomoravlje le long de la Morava. D’autres portent le nom d’une montagne, comme les régions de Zlatibor ou de Kopaonik.
[modifier] Espaces protégés
En 2003, les espaces naturels protégés de Serbie couvrent 5 % du territoire du pays. La Serbie comptait 5 parcs nationaux, 120 réserves naturelles, 20 parcs naturels et environ 470 sites naturels protégés[18]. Les cinq parcs nationaux correspondent à la Catégorie II de l’UICN[13].
Parc national |
Année de création/Révision |
Municipalités |
Superficie (km²) |
Đerdap[19] |
1974/1993 |
Golubac, Majdanpek, Kladovo |
636,8 |
Monts Kopaonik[19] |
1981/1993 |
Raška, Brus |
118 |
Monts Tara[19] |
1981/1993 |
Bajina Bašta |
190 |
Monts Šar[19] |
1986/1993 |
Štrpce, Kačanik, Prizren, Suva Reka |
390 |
Fruška Gora[19] |
1960/1993 |
Novi Sad, Sremski Karlovci, Beočin, Bačka Palanka, Šid, Sremska Mitrovica, Irig, Inđija |
253,93 |
Huit sites de Serbie sont inscrits sur la liste Ramsar pour la conservation des zones humides[20], dont deux ont été ajoutés en 2007[21].
[modifier] De la Préhistoire à la fin de l’Antiquité
Les archéologues ont mis au jour de nombreuses traces d’occupation humaine remontant à la Préhistoire. L’un des sites les plus anciens retrouvés en Serbie est celui de Lepenski Vir, près du Danube, dans l’actuel parc naturel du Đerdap (Djerdap), près des Portes de Fer. Dans ses parties les plus anciennes, le village, entièrement planifié, date du mésolithique (vers 8 000 av. J.-C.)[22],[23]. Cette culture aurait atteint son apogée entre 5 300 et 4 800 av. J.-C. Outre les vestiges des habitations et quelques objets usuels, de nombreuses sépultures ont été retrouvées sur le site.
La Serbie abrite d’autres sites préhistoriques. C’est ainsi qu’en 1908, une équipe d’archéologues dirigée par Miloje Vasić a effectué des fouilles à Vinča, près de Belgrade, mettant au jour des vestiges datant de la période néolithique ; compte tenu de l’importance de ces découvertes, le site a donné son nom à une culture qui s’est développée le long du Danube entre 6 000 et 3 000 av. J.-C. : la culture de Vinča[5],[24]. D’autres découvertes caractéristiques de cette culture ont été effectuées dans de nombreux sites de Serbie, notamment à Divostin (près de Kragujevac), à Potporanj (près de Vršac), à Selevac (près de Smederevska Palanka) et à Pločnik (près de Prokuplje). D’autres vestiges du néolithique appartiennent à la culture de Starčevo (6200 - 5 600 av. J.C.), qui doit son nom à la ville de Starčevo, dans la municipalité de Pančevo[25].
[modifier] États serbes médiévaux
Parmi les tribus slaves en expansion à partir IV e siècle de notre ère, on trouve les serbes blancs ou aujourd’hui Sorabes qui migrèrent d’abord vers l’ouest à travers la Pologne et la République tchèque actuelles. Leurs descendants vivent aujourd’hui en Lusace, à l’est de l’Allemagne, plus exactement entre l’Elbe et la Saale, dans ce qui était jadis la Grande-Moravie. Cette région, s’appelle la « Serbie blanche », le blanc symbolisant l’ouest chez les Slaves. Au VIIe siècle, à l’époque de l’Empereur byzantin Héraclius, la majeure partie des serbes blancs migra en plusieurs vagues entre 610-641 et, au XIIe siècle, vers la région centrale des Balkans où ils assimilèrent les Grecs, les Valaques et les Illyriens locaux, donnant ainsi naissance au peuple serbe.
Plusieurs principautés serbes furent fondées au IXe siècle mais se disloquèrent à la fin du XIIe siècle. Le processus de christianisation fut engagé par les moines Cyrille et Méthode, qui évangélisèrent tous les peuples slaves de la Grande-Moravie, y compris la Serbie, et qui inventèrent l’alphabet cyrillique à partir des lettres grecques. Les premiers prénoms chrétiens, comme Stefan ou Petar firent alors leur apparition.
Un Empire serbe fut constitué à la fin du XIIe siècle, sous la dynastie des Nemanjić. L’apogée territorial de la Serbie médiévale fut atteint au XIVe siècle, sous le règne de l’empereur Stefan Dušan. Cet empire disparut après la conquête ottomane. En 1371, un des rois de Serbie, Vukašin Mrnjavčević, perdit, contre les Ottomans, la bataille de la Maritza, ce qui entraîna la vassalisation de ses terres et la soumission de son fils Marko Mrnjavčević, dit Marko Mrnjavčević. La Serbie de Lazar s’effondra lors de la bataille de Kosovo Polje en 1389 ; le prince Lazar y perdit la vie. Le pays fut définitivement incorporé à l’Empire ottoman après la chute de Smederevo, en 1459.
Entre 1459 et 1804, la Serbie ottomane subit trois invasions autrichiennes destinées à annexer ces terres à l’Empire d'Autriche.
[modifier] Période ottomane
[modifier] Principauté de Serbie, révoltes serbes et indépendance
Une première révolte des Serbes eut lieu entre 1804 et 1813. Elle fut dirigée par Georges Petrović, surnommé Karageorges (« Georges le Noir »). Une seconde révolte eut lieu en 1815, sous la conduite de Miloš Obrenović, qui aboutit à l’autonomie de la Principauté de Serbie, officiellement reconnue par la Sublime Porte en 1830. Après qu’il eut lui-même visité la Serbie autonome, le poète français Alphonse de Lamartine fit découvrir aux romantiques la culture serbe ; en 1833, il fit graver une inscription sur le site de Ćele kula (en serbe cyrillique : Ћеле Кула), la « tour aux crânes », élevée par les Ottomans qui y incrustèrent les crânes des soldats serbes morts à la bataille du mont Čegar (19 mai 1809) : « Qu’ils laissent subsister ce monument ! Il apprendra à leurs enfants ce que vaut l’indépendance d’un peuple, en leur montrant à quel prix leurs pères l’ont payée. »[26]
Malgré cela, les Turcs persécutèrent encore les Serbes dans les territoires qu’ils gardaient sous leur contrôle. Les massacres des Ottomans sur les Serbes ont inspiré à Victor Hugo, grand défenseur du peuple serbe, un célèbre discours, Pour la Serbie, écrit en 1876[27]. Ce discours est aujourd’hui considéré comme l’un des actes fondateurs de l’idée européenne[28].
En 1878, le Congrès de Berlin accorda son indépendance à la Serbie et, en 1882, le prince Milan IV Obrenović devint roi de Serbie sous le nom de Milan Ier.
[modifier] Royaume de Serbie ou le miracle de 1903
Lors de son arrivée sur le trône de Serbie en 1903. Pierre Ier de Serbie, prince francophile et admirateur de la pensée de John Stuart Mill, met en place en Serbie la constitution la plus démocratique et la plus libérale en Europe après celle de Grande-Bretagne. Elle s'inspirait aussi de la constitution de 1888 supprimée par Alexandre Ier de Serbie en 1889 :
- Le régime une monarchie constitutionnelle de type britannique[29],
- Mais avec un taux de votant sans commune mesure, en effet, 23 % de sa population avait le droit de vote[29],
- Création d'une école publique, en 1884, qui offrit à la Serbie ses premiers bacheliers[29],
- l'instauration de la Liberté de la presse, d'opinion et d'association, en 1909, il existait 79 journaux dont 13 quotidiens[30],
- Enfin la mise en place de syndicats dont la confédération générale des ouvriers en 1904, permit à la Serbie de mettre en place des lois sociales avancées[31].
Cette liberté en Serbie favorisa un foisonnement culturel qui fit de Belgrade un phare de liberté pour tous les Serbes des Balkans, ainsi que pour les Croates et les Slovènes qui souffraient dans l'Empire d'Autriche-Hongrie et qui rêvaient d'une Yougoslavie avec le même régime démocratique à leur tête. Certains milieux réactionnaires à Vienne n'attendaient que l'occasion d'écraser le piémont serbe avant qu'il ne contamine les esprits de tous les Slaves du sud de l'Empire[32].
La Serbie reçut le surnom de berceau de la Démocratie dans les Balkans modernes[32]. Ce régime de liberté sera en place jusqu'au début de la Première Guerre mondiale en 1914. Lors de la mise en place du régime yougoslave en 1921, la France poussa Pierre Ier à instaurer un régime plus centralisateur et plus autoritaire dans le but de lutter contre le risque de contamination communiste. La démocratie avait vécu. La constitution de 1903 de Pierre Ier restera la référence de tous les mouvements démocratiques dans la Yougoslavie royaliste d'entre les deux guerres ainsi que dans la Yougoslavie communiste de Tito[30].
[modifier] Première Guerre mondiale
Depuis 1878, la Bosnie-Herzégovine était occupée par l’empire d'Autriche-Hongrie, qui l’annexa en 1908, annexion mal vécue par les populations slaves notamment les Serbes qui refusaient cette occupation et souhaitaient la réunification avec le Royaume de Serbie ou d’autres pays slaves. L’idéal de nombreux jeunes gens serbes de Bosnie était le mouvement Jeune Italie, qui s’était donné pour but la libération des territoires occupés par les Autrichiens. En 1914, le double assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, et de son épouse Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg, à Sarajevo, le 28 juin 1914 par Gavrilo Princip, fut l’événement prétexte qui déclencha la Première Guerre mondiale. En 1915, le royaume fut envahi par les puissances centrales lors de la campagne de Serbie. Mais le pays fut finalement libéré en 1918 par l’armée serbe soutenue par les forces alliées, dont l’armée d’Orient française, menée par le maréchal Louis Franchet d'Espèrey.
[modifier] Attentat de Sarajevo
Les organisateurs de l’attentat contre le prince François-Ferdinand étaient de jeunes nationalistes yougoslaves, des serbes de Bosnie et des Musulmans[33], qui effectuaient leurs études à Belgrade[34]. Membres de l’organisation Jeune Bosnie (Млада Босна / Mlada Bosna), ils contactèrent la Main Noire (Црна рука / Crna ruka), une société secrète soutenue discrètement par le gouvernement serbe[35] ; leur intention était d’obtenir des armes pour leur projet d’attentat. Le lieutenant-colonel Dragutin Dimitrijević « Apis », chef des services secrets serbes et de la Main Noire aurait reçu l’ordre de faire annuler l’attentat[35]. Après les guerres balkaniques de 1912 et 1913, le gouvernement de Nikola Pašić voulait la paix, hésitant à s’unir avec le Monténégro du roi Nicolas Ier, en raison de l’opposition que l’Autriche-Hongrie aurait alors manifestée. Des notes diplomatiques échangées entre la Russie et la Serbie témoignent de cette hésitation[36]
Les trois étudiants serbes, Gavrilo Princip, Trifko Grabež et Nedeljko Čabrinović, passèrent à l’action le matin de la fête de Vidovdan. Une première tentative, effectuée par Čabrinović, échoua ; la seconde, effectuée par Gavrilo Princip, eut pour résultat la mort de l’archiduc François-Ferdinand. Les diplomates autrichiens considérèrent l’attentat comme une provocation directe de la Serbie ; selon l’historien Dušan T. Bataković, l’assassinat constituait pour Vienne « le prétexte longtemps attendu d’une guerre avec la Serbie »[35]. Dans l’Autriche-Hongrie de cette époque se développait une forte propagande contre les Serbes, notamment vis-à-vis des Slaves vivant dans l’Empire[réf. nécessaire]. Le 23 juillet 1914, bien que l’implication du gouvernement serbe ne fut pas prouvée[réf. nécessaire], l’Autriche lança à la Serbie un ultimatum en 10 points. Belgrade accepta l’ultimatum[37], à l’exception du sixième point, exigeant l’envoi d’enquêteurs autrichiens dans le pays[37],[35] ; sur ce point particulier, considérant que « ce serait une violation de la Constitution et de la loi sur la procédure criminelle », la Serbie proposait de s’en remettre à une juridiction pénale internationale ou à l’arbitrage des Grandes puissances[37]. Quelques jours plus tard, l’Autriche-Hongrie affirma qu’une attaque serbe avait eu lieu contre ses troupes près de la ville de Kovin[réf. nécessaire]. Le 28 juillet 1914, le ministre autrichien des Affaires étrangères, Leopold Berchtold, déclara la guerre à la Serbie[38]. Le 1er août, l’Empire allemand déclara la guerre à la Russie, qui avait déjà mobilisé ses troupes, puis, le 3 août, à la France, alliée de la Russie. La Première Guerre mondiale avait commencé. Le Royaume du Monténégro, invité à rester neutre, s’engagea aux côtés de la Serbie, le gouvernement de Cetinje déclarant : « Le destin de la Serbie est aussi notre destin. »[35]
[modifier] Bataille du mont Cer
Pour la Serbie, les troupes autrichiennes étaient commandées par le Slovène Oskar Potiorek, qui se trouvait dans la voiture de l’archiduc François-Ferdinand au moment de son assassinat. La première attaque autrichienne eut lieu le 12 août 1914, entre la Save et la Drina, dans la région de Šabac. Les forces autrichiennes comptaient trois divisions, soit 220 000 soldats au total, bien entraînés, bien équipés[réf. nécessaire]. En face, l’armée serbe, manquant de munitions pour l’artillerie, était commandée par le voïvode Radomir Putnik, un général expérimenté.
Le premier affrontement important entre les deux armées eut lieu du 16 au 20 août 1914, au mont Cer, non loin de la frontière avec la Bosnie-Herzégovine. Les Serbes étaient commandés par le général Stepa Stepanović. Cette victoire serbe contraignit les Austro-Hongrois à se replier de l’autre côté de la Drina ; ce fut la première victoire alliée de la Première Guerre mondiale[35]. Les pertes furent importantes dans les deux camps : les Autrichiens perdirent environ 25 000 hommes et 5 000 soldats furent faits prisonniers ; les Serbes, quant à eux, avaient perdu environ 16 000 soldats[35]. Malgré l’importance des pertes, cette victoire renforça le moral des troupes serbes.
Les Russes insistèrent ensuite pour que la Serbie attaque à son tour les Autrichiens. L’armée serbe passa alors en Syrmie, une région aujourd’hui située dans la province serbe Voïvodine et, à l’époque, appartenant à l’Empire d’Autriche-Hongrie. Une armée serbe arriva le 25 septembre 1914 jusqu’à Pale, en Bosnie-Herzégovine ; Sarajevo fut évacué. En revanche, après la défaite de Glasinac, l’armée serbe, à son tour, dut retraverser la Drina[35].
[modifier] Bataille de la Kolubara
La deuxième offensive autrichienne commença le 6 novembre 1914, avec des moyens plus importants que lors de la première attaque. Les Serbes, de leur côté, manquaient de munitions et, notamment, de pièces d’artillerie. Les Serbes durent se replier, abandonnant Belgrade et la vallée de la Kolubara. Le général Potiorek s’empara alors de la capitale serbe et des plans de découpage du pays furent préparés[35]. Dans cette période difficile, le général Živojin Mišić prit le commandement de la Première Armée serbe ; le roi Pierre Ier, malgré son âge, allait sur le front soutenir le moral des soldats.
Des munitions, promises par la France, finirent par arriver, transitant par la Grèce. Le 3 décembre 1914, Mišić donna le signal de la contre-offensive. L’armée austro-hongroise dut reculer et Belgrade fut reprise le 15 décembre. Cette contre-offensive porte le nom de « bataille de la Kolubara », d’après la rivière de la Kolubara, près de laquelle se déroula le combat le plus important de cette campagne militaire. Les Serbes firent prisonniers 333 officiers et plus de 42 000 soldats ; ils s’emparèrent également d’un important matériel militaire autrichien. Tout le territoire du Royaume de Serbie fut libéré. En récompense de son succès dans cette bataille, Živojin Mišić fut élevé au rang de voïvode[35].
À partir du mois de décembre 1914, la Serbie connut une période d’accalmie. Le pays, qui avait réussi à repousser deux offensives autrichiennes, en retira un grand prestige auprès de ses alliés. En 1915, en France, une « journée serbe » fut célébrée dans les écoles[35].
[modifier] Campagne de Serbie (1915)
En 1915, la conquête de la Serbie était d’un intérêt stratégique majeur pour les Empires centraux. En octobre 1914, l’Empire ottoman avait attaqué la Russie et était devenu l’allié de l’Autriche-Hongrie et de l’Empire allemand. Allemands et Autrichiens souhaitaient établir une liaison terrestre avec Istanbul ; pour réaliser ce projet, ils devaient battre les Serbes. L’écrasement de la Serbie devenait d’autant plus urgent que les Turcs, notamment après la bataille de Sarikamis (22 décembre 1914-17 janvier 1915) et la première offensive de Suez (28 janvier-3 février 1915), étaient en difficulté. L’alliance avec la Bulgarie était une des pièces maîtresse du projet : le 6 septembre 1915, la Bulgarie signa un traité d’alliance avec les Empires centraux qui promirent au tsar Ferdinand Ier la Macédoine ainsi qu’une bonne partie de la Serbie.
L’armée serbe pendant sa retraite vers l’Albanie
La stratégie d’invasion de la Serbie prit forme et la direction des opérations fut confiée à August von Mackensen, qui s’était déjà illustré sur le front russe. Le 5 octobre 1915 l’offensive fut lancée au nord, et les Austro-Allemands prirent Belgrade le 9. Ils progressent alors vers le sud tout en rencontrant une vive résistance de la part des Serbes. Le 14 octobre, les Bulgares passèrent à leur tour à l’offensive. L’aide promise par les alliés anglais et français de la Serbie, en provenance de Salonique, n’arrivait pas[35]. Comme l’armée serbe était attaquée de tous côtés et menacée d’encerclement et de destruction (ce qui était le plan de Mackensen), le général Radomir Putnik donna l’ordre de se replier vers l’Albanie. Son plan était de gagner Durazzo, sur l’Adriatique et, de là, de rejoindre Corfou ; l’armée serbe, réorganisée, devait ensuite se rendre à Salonique, où se trouvaient déjà les Anglais et les Français.
Commence alors un épisode de la campagne de Serbie que la mémoire collective serbe nomme « le Golgotha albanais »[35]. De fait, la traversée de l’Albanie s’effectua dans des conditions particulièrement difficiles. Les montagnes étaient déjà enneigées et les soldats harassés et affamés devaient passer des cols à 2 500 mètres sous des températures extrêmes. Avec les soldats, marchaient également de nombreux réfugiés ; le roi Pierre Ier suivait le convoi. Outre les conditions climatiques difficiles, les Serbes étaient régulièrement attaqués par les clans albanais[35]. En décembre, les troupes serbes finirent par atteindre les rives de l’Adriatique, alors occupées par l’Italie ; puis elles furent évacuées par bateau à Corfou, particulièrement aidées par les soldats français.
[modifier] Occupation austro-allemande et la libération
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[modifier] Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes - Royaume de Yougoslavie
[modifier] Seconde Guerre mondiale
D’abord neutre, le Royaume de Yougoslavie est envahi par l’Allemagne nazie en 1941 suite au coup d’État du général Dušan Simović. La Serbie est attaquée par les Allemands le 6 avril 1941 ; Belgrade et d’autres grandes villes serbes sont bombardées. Un État fasciste satellite de l’Allemagne, l’État indépendant de Croatie englobant la majeure partie de l’actuelle Bosnie-Herzégovine, est institué, tandis que la Serbie est sous administration militaire allemande avec à sa tête le « gouvernement de salut national » du général Milan Nedić.
Un double mouvement de résistance s’organise : celui des tchetniks, très majoritairement serbe, fidèle au roi et au gouvernement exilé à Londres et dirigé par le Serbe Draža Mihailović, et celui des partisans communistes, multi-ethnique et dirigés par le Croate Josip Broz, dit Tito. Le 16 avril 1944, la capitale de la Serbie est bombardée par les Alliés, particulièrement par les Anglais et Américains, provoquant la mort d’environ 4500 civils. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Yougoslavie et l'Albanie sont les seuls pays à se libérer sans l’intervention de l’Armée rouge sur son sol. Les Alliés, qui avaient d’abord misé sur Draža Mihailović, l’abandonnent après les conférences de Téhéran et de Yalta au profit de Tito, qui prend le pouvoir en 1945.
Une nouvelle Yougoslavie, fédérale et communiste, est formée. La République socialiste de Serbie en est l’une des six Républiques fédérées.
[modifier] Période communiste
[modifier] De la République fédérative de Yougoslavie à nos jours
Les nationalités dans l’espace de l’ex-
Yougoslavie, en 2008
Pays dans le monde qui ont reconnu l'indépendance du
Kosovo.
Après la mort de Tito en 1980, alors que le communisme était en perte de vitesse, le nationalisme longtemps contenu et canalisé par le pouvoir central, devint un produit de substitution pratique pour maintenir la légitimité des dirigeants des six républiques fédérées. En « surfant » sur le nationalisme serbe, Slobodan Milošević, alors numéro deux de la Yougoslavie, profite de la montée des tensions au Kosovo pour se faire élire président de la Serbie en mai 1989. La Slovénie et la Croatie déclarent leur indépendance le 25 juin 1991, suivies en 1992 par la Bosnie-Herzégovine et la Macédoine. Les populations serbes de Croatie et de Bosnie-Herzégovine refusant de quitter la Yougoslavie, puis demandant leur rattachement à la Serbie, un conflit militaire éclate : les guerres de Yougoslavie (1992-1995). Officiellement, ce sont des affrontements entre Républiques, mais pratiquement, sur le terrain, les militaires de chaque « camp » s’en prennent aux populations civiles du « camp d’en face » et évitent de s’affronter entre eux. Pour la JNA et la Yougoslavie, il s’agit d’une série de sécessions inconstitutionnelles, légitimement réprimées par l’armée fédérale ; pour les républiques sécessionnistes il s’agit d’une dissociation constitutionnelle et de guerres de libération des nouveaux états contre l’oppresseur et l’agresseur serbe. Cela se traduit par des dizaines de milliers de morts civils, des déplacements de populations et la destruction de plusieurs villes.
Dans la nouvelle Yougoslavie fédérale de 1992, il ne reste que la Serbie et le Monténégro. Mais en Serbie même, la région de Métohie, plus connue sous le nom de « Kosovo-Polje » (Champ des Merles), où la Serbie avait jadis perdu son indépendance contre l’Empire ottoman, était au fil des siècles devenue une enclave à majorité musulmane, de langue albanaise, en territoire slave ; en 1999, les Serbes représentent 10 % de la population de cette région autonome, dont la majorité albanaise revendique à son tour l’indépendance. Le gouvernement de Slobodan Milošević, qui avait commencé ici sa métamorphose du communisme vers le nationalisme, intervient brutalement pour supprimer l’autonomie de cette région : la guerre éclate entre les autorités serbes et l’UCK albanophone. La violence et les déplacements de populations sont suivis par l’intervention de l’OTAN lors de la guerre du Kosovo.
En 1999, le Parlement de la République fédérale de Yougoslavie vote en faveur de l'entrée de la RFY dans l'union Russie-Biélorussie[39].
En octobre 2000, Slobodan Milošević et son gouvernement sont renversés.
Le 4 février 2003, la Yougoslavie restreinte cesse définitivement son existence: le Parlement accepte la création d’une nouvelle fédération aux liens très lâches, limitée aux deux États restants, sous le nom de Serbie-et-Monténégro. Suite à l’indépendance du Monténégro, proclamée le 3 juin 2006, le Parlement serbe adopte dès le 5 juin 2006 une déclaration faisant officiellement de l’État serbe le « successeur » de l’ancien État commun de Serbie-et-Monténégro, ce qui équivaut de facto à proclamer l’indépendance de la Serbie et à reconnaître celle du Monténégro. Le 15 juin 2006, l’ex-ministre fédéral des Affaires étrangères Vuk Drašković, devenu ministre des Affaires étrangères de Serbie, reconnaît officiellement l’indépendance du Monténégro et signe le 22 juin, avec son homologue monténégrin, un protocole d’accord pour l’établissement de relations diplomatiques entre les deux États.
Quant au Kosovo, son statut reste en suspens: occupé par la KFOR, c’est déjà un État albanais sur le terrain, mais officiellement, il fait encore partie de la Serbie. Celle-ci propose une large autonomie, l’UÇK revendique toujours l’indépendance et la réunion avec l’Albanie.
Le 17 février 2008, les kosovars albanophones (environ 90 % de la population du Kosovo) proclament unilatéralement l’indépendance du Kosovo. Les Serbes du Kosovo, ainsi que la Serbie, s’opposent farouchement à cette indépendance estimée illégale en raison entre autres de la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies qui soutient « la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Serbie au Kosovo ». En octobre 2008, l'Assemblée générale des Nations-Unies autorise la saisine de la Cour internationale de justice pour trancher la question de la légalité de cette indépendance. La Serbie a sur ce point de vue le soutien d'un grand nombre de pays des Nations-unies en premier lieu, la Russie, la Chine, le Brésil, l'Argentine, la Grèce et l'Espagne tandis qu'une autre partie de la communauté internationale guidée par les États-Unis suivis de l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et l'Italie, a reconnu le nouvel État. Les Serbes du Kosovo, majoritaires au nord de Mitrovica, refusent l'indépendance, sans pour autant réclamer leur rattachement à la Serbie, ce qui équivaudrait à une reconnaissance de jure d'un Kosovo détaché de la Serbie.
[modifier] Vers l'adhésion à l'Union européenne
Le 22 décembre 2009, la Serbie effectue une demande d'adhésion formelle à l'Union européenne[7].
Le 25 octobre 2010, le Conseil des ministres fait franchir une première étape vers l'adhésion en annonçant la transmission de la candidature à la Commission européenne. Cette décision fait suite à la volonté d'apaisement des relations avec le Kosovo, que la Serbie a manifestée en signant à l'ONU une résolution appelant au « dialogue »[40].
Depuis le 1er mars 2012, les 27 pays de l'Union européenne ont décidé d'octroyer à la Serbie le statut de candidat[41].
La Serbie compte 7 120 666 habitants (recensement de 2011). La diaspora serbe résulte de départs volontaires ou de migrations forcées, voire d'expulsions violentes (voir migrations serbes). Il y a actuellement 3,5 à 4 millions de Serbes de la diaspora dans le monde, sur 12 à 13 millions de Serbes dans la monde, un Serbe sur trois ne vit pas en Serbie, dont 4 millions ont la nationalité serbe[42].
[modifier] Répartition de la population par nationalités (hors Kosovo, 2011)
Sur un total de 10,120,666 habitants (hors Kosovo), la Serbie comptait 8 902 838 Serbes, soit 82,86 % de la population[43].
Répartition de la population par nationalités en Serbie
Nationalité |
Nombre |
% |
Serbes |
8 902 838 |
82,86 |
Hongrois |
293 299 |
3,91 |
Bosniaques |
136 087 |
1,82 |
Roms |
108 193 |
1,44 |
Yougoslaves |
170 721 |
1,08 |
Croates |
30 602 |
0,94 |
Monténégrins |
99 049 |
0,92 |
Albanais |
41 647 |
0,82 |
Slovaques |
59 021 |
0,79 |
Valaques |
40 054 |
0,53 |
Roumains |
34 576 |
0,46 |
Macédoniens |
25 847 |
0,35 |
Bulgares |
20 497 |
0,27 |
Bunjevci |
20 012 |
0,27 |
Musulmans |
19 503 |
0,26 |
Ruthènes |
15 905 |
0,21 |
Ukrainiens |
5 354 |
0,07 |
Inconnus/Autres[43] |
[modifier] Organisation administrative
Carte administrative de la Serbie,
de jure 2008
La Serbie, de même que les autres États issus de l'ex-Yougoslavie, a hérité des frontières délimitées par la période titiste, incluant les deux « Provinces autonomes » du Kosovo et de la Voïvodine. La Constitution communiste yougoslave de février 1974 donnait à ces deux provinces une autonomie totale vis-à-vis de la Serbie proprement dite « la centrale », ainsi qu'une représentation directe, à « égalité de droits », dans les instances fédérales.
Slobodan Milošević a mis fin à cette autonomie, en Voïvodine en 1988 par un coup d'État connu sous le nom de « révolution des yaourts »[réf. nécessaire], et, en mars 1989, au Kosovo, par un coup de force militaro-policier, officiellement appelé « suspension de l'autonomie du Kosovo ». La Constitution de la République de Serbie, entrée en vigueur en 1990 alors que Milošević en était le président, entérinait cette double annexion, rétablissant pour le Kosovo l'ancienne appellation, supprimée en 1968 de « Kosovo et Métochie » (en serbe : Косово и Метохија) et Kosovo i Metohija – en serbe, Kosovo signifie le « Pays des merles » et Métochie, mot d'origine grecque, désigne les possessions territoriales de l'Église.
Avant l'adoption de la nouvelle constitution en 2006, les douze élus de la minorité hongroise réclamaient un retour à une plus grande autonomie, refusée par Belgrade et les 108 autres élus de Voïvodine, qui, précisément, alléguaient le projet de nouvelle Constitution pour la Serbie. Et, de fait, la nouvelle constitution fut adoptée par référendum en octobre 2006[44]. De leur côté, une majorité d'Albanais du Kosovo, en application supposée du texte de 1974, réclamait l'indépendance ; proclamée une première fois en octobre 1991 à l'issue d'un référendum parallèle tenu en septembre, elle ne fut pas reconnue par la communauté internationale. La résolution 1244 du 10 juin 1999 reconnaît l'appartenance du Kosovo à la République fédérale de Yougoslavie dont la Serbie est l'État successeur ; par ailleurs, cette résolution présentait le statut de la province comme provisoire. Depuis ce texte, le Kosovo est géré par la MINUK (UNMIK en anglais), administration de l'ONU et, en vertu des accords de Kumanovo, occupée par la KFOR, soit 18 000 hommes venus des pays de l'OTAN.
Le 17 février 2008, le Kosovo a déclaré unilatéralement son indépendance. Cette indépendance n'a pas été reconnue par Belgrade[6], la communauté internationale, quant à elle, est très divisée sur la question[6].
[modifier] Situation actuelle (de jure)
Au nord du pays, se trouve la province autonome de Voïvodine (en serbe : Аутономна Покрајина Војводина et Autonomna Pokrajina Vojvodina), qui s'étend sur 21 506 km²[45]. Cette province dispose d'un Parlement[46] et d'un gouvernement[47]. Les dernières élections provinciales ont eu lieu le 11 mai 2008.
Du point de vue du gouvernement serbe et de la constitution[48], il existe au sud du pays une seconde province autonome : le Kosovo et Metohija, encore appelé Kosovo et Métochie (en serbe : Косово и Метохија et Kosovo i Metohija), qui couvre une superficie de 10 887 km²[45].
La Serbie centrale (en serbe : Централна Србија et Centralna Srbija), qui s'étend sur 55 968 km²[45], ne dispose d'aucun statut officiel ; elle désigne communément la partie de la République de Serbie qui se trouve en dehors de la Voïvodine et du Kosovo.
[modifier] Municipalités et districts
La municipalité (au singulier : општина et opština, au pluriel : општине et opštine[49]) constitue l’unité fondamentale de l’autonomie locale. L’ensemble du territoire de la Serbie est divisé en 194 municipalités : 120 pour la Serbie centrale, 29 pour le Kosovo et Métochie, au sud, et 45 pour la Voïvodine, au nord[45]. La municipalité porte généralement le nom de la plus grande ville ou de la plus grande localité du secteur. En revanche, certaines villes importantes comme Belgrade, Novi Sad, Kragujevac et Niš, sont elles-mêmes divisées en plusieurs municipalités. Pour établir une analogie à considérer avec précaution, les municipalités serbes peuvent être comparées aux départements français, sauf dans les grandes villes, où elles ressemblent un peu aux arrondissements des grandes villes françaises (Paris, Lyon, Marseille, par exemple). La municipalité dispose d’une assemblée (en serbe : скупштина општине et skupština opštine), élue pour quatre ans lors des élections locales, ainsi que d’un président (en serbe : председник општине et predsednik opštine), lui aussi élu pour quatre ans par l'assemblée municipale.
Les municipalités serbes sont regroupées à l'intérieur de 29 « districts » (au singulier : округ et okrug, et au pluriel : окрузи et okruzi), 17 en Serbie centrale, 7 en Voïvodine, 5 au Kosovo[45]. La Ville de Belgrade constitue un district à elle seule. Ces districts sont des centres régionaux où s’exerce l’autorité de l’État. Ce sont des divisions administratives qui ne disposent pas d’une assemblée. En revanche, ils abritent diverses institutions étatiques.
[modifier] Communautés locales, villes et localités
La « communauté locale » (en serbe : Месна заједница et Mesna zajednica) est la plus petite unité administrative de la Serbie. Le plus souvent, ces communautés locales coïncident avec une « localité » dont elles portent le nom. Dans les zones rurales, certains villages faiblement peuplés peuvent être regroupés au sein d'une même communauté locale ; dans ce cas, la commauté locale est un peu l'équivalent d'un canton français ; elle porte alors le nom de la localité la plus importante de son secteur. En revanche, dans les zones les plus peuplées, une même localité peut être divisée en plusieurs communautés locales ; c'est notamment le cas dans les villes. Ces communautés sont gouvernées par des « conseils » (en serbe : савети et saveti) élus aux élections locales.
En janvier 2007, la Serbie, dans son ensemble, comptait officiellement 6 168 « localités » (en serbe : насеље et naselje, au pluriel : насеља et naselja), dont 4 252 en Serbie centrale, 467 en Voïvodine et 1 449 au Kosovo et Metohjia[45]. Ces localités sont, pour la plupart d'entre elles, regroupées au sein d'une municipalité. Le plus souvent, elles correspondent à des localités rurales, communément appelées « villages » (en serbe : село et selo, au pluriel : села et sela). Mais un petit nombre d'entre elles sont officiellement définies comme des « localités urbaines » (en serbe : Градска насеља et Gradska naselja), communément appelées « villes » ; en 2007, on en comptait 207 dans toute la Serbie, dont 129 en Serbie centrale, 52 en Voïvodine et 26 au Kosovo[45]. Le statut de localité urbaine n'est pas lié au nombre des habitants ; il a été officiellement obtenu au cours de l'histoire du pays et, plus récemment, par décision administrative. En outre, la loi sur l'organisation territoriale de la Répbulique de Serbie, votée le 28 décembre 2007, définit 24 « villes » ou « cités » (au singulier : Град / Grad ; au pluriel : Градови / Gradovi)[50]. Ces cités disposent d’une assemblée et d’un budget particuliers.
En 2008, la population de Priština, au Kosovo, était évaluée à 206 686 habitants[53].
La Serbie a eu son indépendance en 2006 après sécession du Monténégro.
La République de Serbie est une république démocratique représentative parlementaire, où le Président de la République de Serbie est le chef de l'État et le Premier ministre est le chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement. Le pouvoir législatif est exercé conjointement par le gouvernement et par l'Assemblée nationale de la République de Serbie. Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif. Le système politique de la Serbie se caractérise par le multipartisme. Il existe actuellement 342 partis dans le pays[54].
En 2011, la Serbie est officiellement neutre, mais nombreux sont les politiciens qui souhaitent son intégration dans l'OTAN.
L'actuel drapeau de la Serbie a été adopté le 2 février 2008 ; c'est un drapeau tricolore conçu selon le modèle des couleurs panslaves mais en en inversant l'ordre : rouge en haut, bleu au milieu, blanc en bas, en trois bandes horizontales de taille identique. L'hymne national serbe, Bože Pravde, a été écrit, en 1872, par Jovan Đorđević, sur une musique de Davorin Jenko ; les paroles ont été légèrement adaptées depuis[55].
[modifier] Gouvernement et Parlement
Le Parlement de Serbie, qui représente le pouvoir législatif, est constitué d'une chambre unique, appelée Assemblée nationale de la République de Serbie (en serbe : Народна скупштина Републике Србије et Narodna skupština Republike Srbije). L'Assemblée est composée de 250 députés, élus au suffrage universel direct et à scrutin de liste tous les quatre ans. Le pouvoir exécutif est exercé par le Gouvernement de Serbie (en serbe : Владе Србије et Vlade Srbije), qui se compose du Président du gouvernement, ou « premier ministre » (en serbe : Председник Владе et Predsednik Vlade) et des ministres (Министри et Ministri). Le chef du gouvernement est proposé au Président de la République par le Parlement. Après sa nomination et après la formation du gouvernement, le Parlement doit leur accorder sa confiance.
Des élections législatives ont eu lieu le 21 janvier 2007. Suite à ces élections, un gouvernement, a été formé le 15 mai 2007 par le Premier ministre Vojislav Koštunica. Le 8 mars 2008, Vojislav Koštunica a annoncé la démission de son gouvernement suite à la crise gouvernementale provoquée par la déclaration d'indépendance du Kosovo[56],[57]. De nouvelles élections législatives anticipées ont eu lieu le 11 mai 2008, en même temps que les élections locales, déjà prévues à cette date. Elles virent la victoire relative d'une coalition pro-européenne formée par le Président Boris Tadić. Un nouveau Premier ministre issu de cette coalition, Mirko Cvetković, gouverne avec le soutien du Parti socialiste de Serbie depuis le 7 juillet 2008.
Selon les termes de la constitution serbe de 2006, le Président de la République est élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. Le Président de la République représente la nation. C'est ainsi qu'en 2004 a été créée la Chancellerie nationale du Président de la République (en serbe : Народна канцеларија председника Републике et Narodna kancelarija predsednika Republike), une institution qui permet aux citoyens de communiquer directement avec le chef de l'État[58].
Boris Tadić a été élu président pour un deuxième mandat le 3 février 2008[59]. Il a annoncé sa démission début avril 2012, une élection présidentielle aura lieu le 6 mai 2012 au même moment que les élections législatives et locales. Entre temps, c'est Slavica Đukić Dejanović qui est présidente par interim.
[modifier] Relations internationales
Au cours de son histoire la Serbie a développé trois grandes alliances géostratégiques :
Toute l'histoire géopolitique de la Serbie a été guide par ces trois choix, sauf exception des deux conflits mondiaux ou les souverains serbes de Serbie et de la première Yougoslavie monarchiste ont choisi les camps opposés à l'Allemagne et l'Autriche dans un premier temps puis l'opposition aux Troisième Reich.
Aujourd'hui encore ces tendances de fond sont présentes dans la vie politique serbe, avec le Parti démocratique et le Parti radical serbe qui orientent la politique étrangère de la Serbie respectivement vers l'ouest et vers l'est. Le Parti démocratique de Serbie était jusqu'à la crise du Kosovo le parti charnière des coalitions gouvernementales, place qu'il pourrait se faire ravir par le Parti socialiste de Serbie[61].
L'État serbe a succédé de facto à l'État yougoslave qui siégeait à l'ONU comme membre fondateur depuis le 26 juin 1945 ; la Serbie a en effet hérité des représentations diplomatiques de l'ancienne Yougoslavie. Il a d'abord siégé au titre de République fédérale de Yougoslavie (RFY, « troisième Yougoslavie ») à partir du 1er novembre 2000 (en effet, l'ONU ne reconnaissant pas la RFY comme étant le successeur de la RFSY mais un des successeurs parmi ses six anciennes composantes et suite aux guerres en « ex-Yougoslavie », la RFSY (donc de facto la RFY non-reconnue qui s'en prétendait l'unique héritière légitime) a été exclue de l'ONU le 22 septembre 1992 (date à vérifier)), devenue Serbie-et-Monténégro au 5 février 2003 et depuis le 3 juin 2006 en tant que République de Serbie (en tant qu'État successeur reconnu de jure de l'union)[62]. Cette situation n'est pas unique puisque la Russie a elle aussi hérité du siège de l'ancienne URSS (membre fondateur le 24 octobre 1945), mais contrairement à la Serbie la Russie a été reconnue de jure par l'ONU comme la continuité de l'ex-URSS, suite à la lettre datée du 24 décembre 1991 par laquelle le Président de la Fédération de Russie, Boris Eltsine, a informé le Secrétaire général que la Fédération de Russie, avec l’appui des 11 pays membres de la Communauté des États indépendants, succédait à l’Union soviétique au Conseil de sécurité et dans tous les autres organes de l’ONU[63].
[modifier] Situation générale
La monnaie de la Serbie est le dinar serbe (srpski dinar), hormis au Kosovo qui a adopté l'euro.
[modifier] Indicateurs économiques
- Dette publique : 14,5 milliards € en mars 2012[64], elle augmente de 4,75 millions d’euros par jour.
- PIB (2011) : 33,741 milliards d'euros[65]
- Par habitant : 7700 USD (évaluation 2007, Kosovo inclus)[66]
- Taux de croissance : 7,7 % (2007 Kosovo exclu)
- Production industrielle : 1,8 % (estimation 2007)[66]
- Exportations : 2,4 Mds $.
- Importations : - 6,3 Mds $.
- Balance des paiements : - 1,4 Md $.
- Taux d’inflation (prix de détail) : 10,1 % (estimation 2007)[66]
- Taux de chômage : 18,8 % (estimation 2007)[66]
- PNB 2008 (est.) : 2 471 Md de dinars (27.5 Md €, au taux de change de 105 dinars pour un €)[67]
- PIB à PPP par habitant (2008) : 10 911 USD (France : 26 510 € en 2004)[67]
- Croissance : 7,1 % en 2007 (constatée), 6,1 % en 2008 (estimée) et 1,8 % en 2009 (projetée)
- Taux de chômage (est. octobre 2008) : 14 % [67]
- Taux d’inflation : 8,6 % en 2008, 7,2 % projeté pour 2009[67]
- Budget de l’Etat 2009 : 8.15 Md € en recettes et 8.73 Md € en dépenses, pour un déficit représentant 1,5 % du PNB (2,7 % en 2008) et une dette publique d’Etat représentant 16,3 % du PNB (17,9 % en 2008)[67]
- Dettes extérieures 24.3 Md € et réserves de change 12.8 Md € (Décembre 2011, donnée NBS)
- Salaire moyen (décembre 2008) : 53 876 dinars (environ 600€), en hausse sur un an de 11,96 % en terme nominal et 3,76 % en terme réel[67]
- Indice de Gini (2003) : 30 (moyenne pondérée tous pays 41, Japon 25, France 33, USA 41, Chine 45, Namibie 74)[67]
- Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB :
- Agriculture : 24,1 %
- Industrie : 27,2 %
- Services : 48,7 %[67]
Selon les estimations de 2007, l'agriculture représentait 12,3 % de l'activité économique de la Serbie, l'industrie 24,2 % et les services 63,5 %[66].
Vers la fin des années 1980, au début du processus de « transition économique », la situation économique de la Serbie était favorable. Mais elle a été gravement affectée par les sanctions économiques des Nations unies en 1992-1995 et par les dommages causés aux infrastructures et à l'industrie par les raids aériens de l'OTAN en 1999. Ces difficultés ont été encore accentuées par la perte des marchés de la Yougoslavie et du SEV principalement récupérés par des grandes entreprises européennes. Les problèmes économiques actuels s'expriment par un taux de chômage élevé (20 % en 2005). Ils peuvent être attribués à un certain manque de réformes économiques.
Après le départ de Slobodan Milošević en octobre 2000, la croissance économique du pays fut importante (6,3 % en 2006). Le pays s'attend à un taux de croissance élevé pour les années à venir. Par ses résultats économiques, la Serbie a parfois été surnommée « le tigre balkanique », en référence aux « tigres » de l'Asie de l'Est. Néanmoins, le PIB du pays est toujours bien en dessous du niveau de 1990. En 2006, il était estimé à 47,77 milliards de dollars américain, soit 5 713 dollars américain par habitant. Le taux de croissance du PIB était de 5,9 % en 2005.
La Serbie s'était préparée à adhérer à l'Union européenne, son partenaire commercial le plus important[68],[69],[70]. Elle a un déficit élevé de son commerce extérieur. Sa dette est de 20 milliards de dollars américain (soit 2 500 € par habitant), contre 35 milliards pour la Croatie, 30 pour la Slovénie et 64 pour la Hongrie[71].
La BERD prévoit une croissance de 3,1 % en 2009 pour les pays de la zone balkanique, elle était de 6,2 % en 2007 et 6,5 % en 2008. Cette diminution est bien entendu due à la crise économique de 2007-2008[72].
[modifier] Commerce extérieur
[modifier] Indicateurs du commerce extérieur
- Exportations 7 423 M€ (+ 15,5 %), importations 15 581 M€ (+ 15,3 %).[Quand ?]
- Le déficit commercial 2008 : 8 152 M€ (+ 15,2 %), pour un ratio exportations sur importations de 47,7 % (stable).
- Seuls 60 % de ce déficit commercial seraient couverts par les IDE et par l’argent envoyé en Serbie par la diaspora serbe.
- L’UE représente plus de la moitié des échanges Le second partenaire commercial est la zone CEFTA, avec un excédent de 1 818 M$ (7,9 % des importations, matières premières, et 33,1 % des exportations, produits agricoles). C’est avec la Russie que la déficit commercial est le plus marqué, notamment à cause des importations d’hydrocarbures. Le commerce avec les États-Unis est très faible : 2,2 % des importations et 0,5 % des exportations serbes.
10 575 700 000 USD (combustibles minéraux 18,9 % ; produits chimiques et dérivés 13,6 % ; machines et appareils 10,3 % ; équipement de transport 8,2 % ; métaux de base 7,6 % ; textiles et habillement 4,4 % ; produits alimentaires 4,0 % ; papier et dérivés 3,2 %)[73].
- Principales sources des importations : Russie 15,9 % ; Allemagne 10,3 % ; Italie 8,6 % ; Chine 4,8 % ; États-Unis 3,6 %[73].
4 553 400 000 USD (métaux de base 15,4 % ; produits alimentaires 14,7 % ; produits chimiques et dérivés 8,8 % ; produits plastiques, caoutchouc et dérivés 6,4 % ; machines et appareils 4,9 % ; textiles et habillement 4,3 % ; équipement de transport 2,6 %)[73].
- Principales destinations des exportations : Bosnie-Herzégovine 16,4 % ; Italie 14,4 % ; Allemagne 9,8 % ; Macédoine 5,8 % ; Russie 5,0 %[73].
[modifier] Élimination des barrières douanières entre la Russie et la Serbie
La Russie et la Serbie n'ont pas de barrières douanières. Cette politique entre les deux États a été signée entre la Yougoslavie et l'Union soviétique dont les deux pays sont les héritiers. Les accords signés à l'époque sont encore en vigueur jusqu'en 2012. Des pourparlers sont en cours dans le but de prolonger ces accords. FIAT, qui profite déjà de la manne à Kragujevac, pourrait voir arriver Volkswagen, qui envisage également la construction d'une usine[74].
[modifier] Production agricole
Agriculture auto suffisante :
- Blé : 1,4 million de tonnes
- Maïs : 4 millions de tonnes
- Bovins : 1,5 million
- Porcs : 3,6 millions
Au début des année 1990 la Serbie est frappée par les sanctions économiques dues à la politique de Milosevic, pendant 10 ans, la Serbie n'importe pas d'engrais ni d'insecticides [75] . Les sanctions en 10 ans ruinent les agriculteurs et les obligent aussi à se passer des engrais chimiques. Au début des années 2000, une fois les sanctions tombées les agriculteurs serbe n'ont plus les moyens et ont d'ailleurs perdu le réflexe de produire avec les engrais chimiques et autres insecticides non-biologiques, donc pendant 20 ans la terre serbe n'a pas été touchée par la pollution agricole[75].
Cette situation fait de la terre de Serbie, la terre la plus bio d'Europe[75]. Le ministère serbe de l'Agriculture a déclaré que dans trois ans, 75 % des terres agricoles en Serbie, soit 650 000 hectares, pourront être utilisées pour la production bio [75]. Le marché Kalenic, à Belgrade, est le centre de distribution principale de la production Bio en Serbie, mais des chaînes de distribution industrielle ont également investi en Serbie comme la « compagnie Royal eco food », basée à Belgrade, qui produit des spécialités serbes bio[75].
Plusieurs complexes industriels : sidérurgie, automobile (Zastava, Fiat Kragujevac, Iveco, Fabrika Automobila Priboj, Ikarbus, industrie Utva, construction de tracteurs et de machines agricoles Industrija Motora i Traktora et Rakovica, de pneus (Tigar Pirot), etc.
- Production de pétrole : 1 million de tonnes (environ).
- Lignite : 35 millions de tonnes.
- Production hydroélectrique importante : 10 milliards de kWh avec le barrage des « Portes de Fer ».
Dans le cadre du projet South Stream, près de 30 milliards de m³ de gaz russe et d'Asie centrale devraient être acheminés chaque année en Europe. Gazprom a fait de la Serbie une de ses priorités dans la région[76]. En effet, la Serbie est le pays à la plus grande partie du tracé sur son territoire, soit plus de 400 km sur une longueur totale d'environ 900 km, pour la partie terrestre, pour le tronçon passant à plus de 2 km de profondeur par endroits sous la mer Noire il sera d'environ 900 km. En Serbie, à Banatski Dvor, devrait également être construit un réservoir de gaz souterrain[77], capable de contenir environ 300 millions de m³, de quoi fournir tous les pays d'Europe de l'Ouest pendant une certaine période en cas de coupure du réseau. L'accord prévoit que le gazoduc serbe aura une capacité de 10 milliards de mètres cubes par an au moins[78]. Pour construire et entretenir l'infrastructure de South Stream en Serbie, les sociétés Srbijagaz (Serbie) et Gazexport, une fililale de Gazprom (Russie), ont prévu de créer une co-entreprise[79]. Une fois le trace terminé, en 2013, l'importance énergétique de la Serbie sera plus importante pour l'UE que l'Ukraine aujourd'hui, alors que l'importance de l'Ukraine sera moindre. La Serbie, dépendant du soutien de Moscou pour le Kosovo, apparaît en effet pour la Russie comme un partenaire beaucoup plus fiable que l'Ukraine, qui, elle, a tendance à se tourner vers les États-Unis[80]. Le Parlement de Serbie a vote le lundi 8 septembre 2008 à 12h, l'adoption du projet South Stream[60]. Le 24 décembre 2008 à Moscou, la Serbie et la Russie ratifient trois accords de partenariat énergétique signés en janvier et Gazprom obtient une part majoritaire dans NIS[81],[82].
[modifier] Industrie automobile
La ville serbe de Kragujevac, avec Zastava, est un centre de production automobile aujourd'hui modeste, avec 11 000 voitures produites, contre 220 000 en 1989 du temps de la Yougoslavie socialiste [83], ce qui en faisait le premier centre automobile du pays, devant les usines Renault de Novo Mesto et Volkswagen de Sarajevo. La Yugo était le véhicule le plus produit. En septembre 2008, FIAT a investi 700 millions € et le gouvernement de Serbie 200 millions € dans la rénovation de l'usine Zastava. Le monstre industriel issu de ces investissements produira 300 000 véhicules (véhicules individuels (FIAT classe A et B), mais aussi autocars et camions Iveco)[84] par an, à destination de la Serbie pour seulement 10 %. Le reste de la production sera destiné à l'exportation dans l'UE et surtout en Russie, avec laquelle la Serbie a des accords de libre-échange.
En août 2010, l'équipementier automobile sud-coréen Yura Corporation lance la construction d'une nouvelle usine qui produira des pièces détachées de voitures électriques dans la ville de Niš. Yura Corporation compte parmi ses principaux clients les constructeurs sud-coréens Hyundai et Kia. Elle investit environ 15 millions d'euros (19,2 millions de dollars). L'usine, qui emploie 1500 personnes, commence sa production en mai 2011 [85].
[modifier] Secteur public
La Serbie compte 500 000 fonctionnaires, en tenant compte des fonctionnaires de police, l'armée, la santé, l'éducation et tous les fonctionnaires administratifs (28 000 à eux seuls) pour 7,5 millions d'habitants (sans le Kosovo). Le gouvernement du président Boris Tadić prévoit de réduire encore le nombre de fonctionnaires, pour respecter l'accord conclu avec le FMI suite aux prêts de 3 milliards d'euros obtenus par son gouvernement[86].
La notion de culture serbe (en serbe cyrillique et serbe latin : Српска култура et Sprska kultura) se rapporte à la culture de la Serbie et, plus généralement, à celle de tous les Serbes vivant sur le territoire de l'ex-Yougoslavie et ailleurs de le monde. Un Serbe sur 3 ne vit pas en Serbie et il y a 12 millions de Serbes dans le monde (voir Diaspora serbe). Elle a subi une forte influence de la part de la Tradition, notamment dans les arts, dans l'artisanat et dans la musique. Cette culture traditionnelle s'est formé au Moyen Âge, via l'influence de l'Empire byzantin et celle de l'Église orthodoxe. Lors des cinq siècles de la présence ottomane, elle a été préservée dans les traditions familiales (voir Slava) et dans les monastères, tout en continuant de se développer dans les régions contrôlées par les Habsbourg (voir Confins militaires) et la République de Raguse (voir Monténégro). Au début du XIXe siècle, après le premier et le second soulèvement serbe contre les Turcs, elle a connu un nouvel essor avec une importante influence de la culture occidentale. Cette occidentalisation ultrarapide fut grandement dû à l'importante minorité serbe de l'Empire d'Autriche qui modernisa l'appareil d'état aux cours du XIX. Après 1945 pendant la République fédérale socialiste de Yougoslavie, elle a subi l'influence du Titisme via son programme d'Autogestion, le Titisme régime de type socialiste avait la particularité d'être ouvert vers l'extérieur, elle continua donc à recevoir simultanément, l'influence de la culture occidentale, tout en conservant une forte imprégnation de sa culture traditionnelle orthodoxe.
Les chrétiens orthodoxes représentent en Serbie plus de 90 % des croyants (sans le Kosovo). On date la conversion des Serbes entre 867 et 870, et c’est dans cette période que l’on constate une explosion des prénoms chrétiens parmi les Serbes sous le règne du souverain Mutimir qui lui portait encore un prénom slave. L'Orthodoxie, en grec Ορθοδοξία, en français, la foi droite (ou christianisme orthodoxe) descend en droite ligne des premières communautés chrétiennes fondées par les apôtres de Jésus dans les provinces orientales de l'Empire romain et comptant quelque 200 millions de fidèles. Elle est organisée en de nombreuses Églises territoriales (et non nationales) qui forment ensemble l'« Église orthodoxe » ou « Communion orthodoxe » fidèle à la théologie des sept conciles du premier millénaire chrétien et au droit canon qui en découle. Jusqu'au schisme de 1054, les Églises d'occident (Église catholique romaine comprise) aussi furent orthodoxes, c'est-à-dire conformes à la théologie et au droit canon des sept conciles du premier millénaire.
Il y a aussi une communauté musulmane d'environ 180 000 personnes[87] principalement concentrée au Sandjak. L'identité des musulmans dans le Sandjak est divisée, certains se disent Bosniaques, d'autres Musulmans (nationalité) et certains partiellement comme Serbes ou Montenégrins.
La communauté catholique est représentée par la minorité hongroise 293 299 personnes[87] du nord de la voïvodine.
Les premiers Juifs arrivèrent sur le territoire de l'actuelle République de Serbie à l'époque de l'Empire romain. Mais les communautés juives des Balkans ne prirent de l'importance qu'à la fin du XVe siècle, lorsque les Juifs, fuyant l'Inquisition en Espagne et au Portugal, trouvèrent refuge dans les régions contrôlées par les Ottomans et notamment en Serbie, alors en grande partie sous domination turque. Les communautés s'y développèrent jusqu'à la Première Guerre mondiale, mais elles furent presque complètement anéanties dans l'Holocauste de la Seconde Guerre mondiale. La communauté juive de Serbie compte actuellement moins de 800 membres.
Le protestantisme est aussi présent en Serbie. Selon un recensement réalisé en 2002, la part de chrétiens protestants représente 1,1 % de la population[88]. Le protestantisme est surtout présent chez les Slovaques et les Allemands de Voïvodine[89].
Article détaillé :
Serbe.
La constitution de 2006 fait du serbe la langue officielle de la Serbie (article 10)[48].
Même si certains linguistes utilisent encore parfois le terme de serbo-croate pour définir la langue parlée en Serbie, au Monténégro, en Bosnie-Herzégovine et en Croatie, officiellement le serbo-croate n'existe plus, chaque pays nommant sa langue serbe, bosniaque ou croate. Les locuteurs de ces diverses langues se comprennent spontanément, sans traducteur ; la séparation et la définition de ces langues est donc historique et politique. En revanche, d'une langue à l'autre, on peut noter des différences partielles dans le lexique ou la morphologie (certaines conjugaisons ou déclinaisons varient). Il y a surtout une différence d'alphabet : il est cyrillique et latin en Serbie, au Monténégro et dans la République serbe de Bosnie, mais seulement latin en Croatie et dans la Fédération croato-musulmane de Bosnie-Herzégovine. En Serbie, le cyrillique est utilisé par les journaux de référence comme Politika ; les journaux en alphabet latin sont des journaux plus généralistes et populaires, comme Blic ; il caractérise aussi des journaux d'opposition ou progressistes comme Danas. L'administration serbe, quant à elle, privilégie l'alphabet cyrillique[90], tout en utilisant aussi l'alphabet latin[91]. Le cyrillique est également l'alphabet officiel du Patriarcat de Serbie.
[modifier] Autres langues
L'administration de la province de Voïvodine reconnaît officiellement six langues : le serbe, le hongrois, le slovaque, le roumain, le croate et le ruthène pannonien[92]. Toutes ces langues sont utilisées dans le gouvernement provincial. Le serbe est employé dans tous les gouvernements municipaux de la province. Les langues des minorités sont choisies par telle ou telle municipalité, au niveau local. Le serbe cyrillique a été retenu par les 45 municipalités de la province, tandis que le serbe en alphabet latin est officiel dans 23 municipalités sur 45. Le hongrois est langue officielle dans 29 municipalités, le slovaque dans 12, le roumain dans 9 et le ruthène dans 6. Le croate est langue officielle dans une municipalité. Ni le tchèque ni le bunjevac (un dialecte chtokavien), langues minoritaires, ne sont officiellement reconnus qu'au niveau de la Voïvodine. D'autres langues sont également officiellement reconnues dans les municipalités de Serbie centrale, comme le bosniaque (Sjenica, Tutin, Novi Pazar), le bulgare (Dimitrovgrad, Bosilegrad) et l'albanais (Bujanovac, Medveđa, Preševo)[93].
[modifier] Peinture, architecture, sculpture
[modifier] Préhistoire, Antiquité
Sur le territoire de la Serbie, il existe plusieurs sites d'installation humaine préhistorique, la vallée de la Morava étant un lieu de passage naturel pour l'homme entre l'Europe et l'Asie Mineure (Turquie). Le site paléolithique le plus célébré en Serbie est celui de Lepenski Vir. Il existe en Serbie plusieurs sites datant de l'Empire romain et de l'Empire byzantin, la ville de Sirmium romaine puis byzantine, Gamzigrad sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO et Justiniana Prima sont les sites incontournables.
De tous les monuments serbes du Moyen Âge, les plus nombreux sont les églises et les monastères. Ils sont pour la plupart ornés de fresques, décrivant la vie des souverains serbes ou des scènes de la vie des Saints, notamment ceux de l'Église orthodoxe serbe. Sur le plan architectural, l'œuvre la plus originale de l'art serbe est le monastère de Studenica (1190), qui a servi de modèle pour les monastères de Mileševa, de Sopoćani et de Visoki Dečani. L'une des œuvres majeures de la peinture serbe médiévale est sans doute la Fresque de l'Ange blanc du monastère de Mileševa ; caractéristique de la « période latine » de l'art byzantin, elle a été exécutée par des peintres grecs anonymes, venus de Constantinople, de Nicée et de Thessalonique.
L'iconographie est un des éléments culturels principaux de l'art dans la Serbie médiévale.
L'influence de l'art des romains d'orient devient après la prise de Constantinople par les croisés en 1202, prépondérante. En effet, les artistes byzantins ont abandonné Constantinople car les croisés faisaient peu état de l'art préférant piller la ville plutôt que de créer de nouvelles œuvres. Une partie d'entre eux trouva refuge en Serbie où ils étaient très recherchés pour leurs qualités par la noblesse serbe et l'église orthodoxe serbe, l'exil des artistes grecs permit aux artistes serbes d'acquérir leurs techniques. Cette influence grecque est perceptible dans les monastères de Église de la Vierge de Leviša et Gračanica tous classés sur la Liste du patrimoine mondial en péril de l'UNESCO en raison des destructions commises par les musulmans kosovars albanais lors des troubles de 2004 au Kosovo.
Le monastère de Visoki Dečani a été construit entre 1330 et 1350 ; il a été réalisé dans le style roman, donc d'influence latine. Ses murs sont couverts de portraits qui décrivent des épisodes du Nouveau Testament. Derrière l'iconostase de l'église, se trouve le sarcophage du roi Stefan Uroš III Dečanski.
[modifier] Temps modernes et période contemporaine
Beaucoup d'artistes serbes du XIXe siècle, ont effectué leurs études en France et en Allemagne. Ils ont alors été influencés par le style avant-gardiste. Parmi les artistes du début du XXe siècle, on peut citer Nadežda Petrović, dont le style est caractéristique du fauvisme et Sava Šumanović, influencé par le cubisme. Le XXe siècle a connu d'autres peintres de premier plan comme Milan Konjović, Marko Čelebonović, Petar Lubarda, Vladimir Velickovic et Mića Popović. Le Musée national de Belgrade possède une importante section consacrée à la peinture yougoslave, et notamment à la peinture serbe ; elle comprend plus de 6 000 œuvres du XVIIe siècle au XXe siècle [94].
La Serbie est également réputée pour ses peintres naïfs, comme Janko Brašić, Sava Sekulić, Martin Jonaš et Zuzana Halupova. La ville de Jagodina, dans la Serbie centrale possède un important Musée d'art naïf ; on peut également signaler le Musée d'art naïf de Kovačica.
Le début de la littérature serbe correspond à l'introduction de l'alphabet cyrillique par les saints Cyrille et Méthode aux IXe siècle. Parmi les textes médiévaux, on retiendra un texte écrit en alphabet glagolitique datant XIe siècle, qui traite des Soins aux blessures, ainsi qu'un texte politique et religieux du XIIe siècle, l'Évangile de Miroslav (en serbe : Мирослављево Јеванђеље et Miroslavljevo Jevanđelje, qui évoque Miroslav, prince du Hum et frère de Stefan Nemanja. Ce manuscrit, qui date de 1180 et qui est conservé au Musée national de Belgrade, a été inscrit en 2005 sur la liste Mémoire du monde de l'UNESCO[95],[96].
Pendant la période turque, du XVe siècle au XVIIIe siècle, la littérature serbe se caractérise par son lyrisme épique.
Dès le XVIIIe siècle, l'écrivain Dositej Obradović (1742-1811) renonça au slavon, la « langue savante », et choisit d'utiliser le serbe comme langue littéraire. Les Serbes le considèrent comme le premier grand auteur ayant écrit dans la langue de leur pays. Au XIXe siècle, l'écrivain et le linguiste Vuk Stefanović Karadžić modernise la langue serbe et pose ainsi les fondations de la littérature moderne ; il est l'auteur du slogan : « Écris comme tu parles » (en serbe « Пиши као што говориш »).
Parmi les auteurs du XIXe siècle, on peut citer Branko Radičević, Petar II Petrović-Njegoš, Đura Jakšić et Jovan Jovanović Zmaj et, parmi ceux du XXe siècle, Ivo Andrić, Miloš Crnjanski, Meša Selimović, Dobrica Ćosić, Danilo Kiš et Milorad Pavić, aujourd'hui Milan Rakić, Jovan Dučić, Desanka Maksimović, Miodrag Pavlović et Vasko Popa.
Les Serbes sont particulièrement amateurs de théâtre. Joakim Vujić est le réformateur du théâtre serbe contemporain. En 1835, il rénove le style Knjažesko-srbski à Kragujevac. Parmi les autres figures du théâtre serbe on peut citer Jovan Sterija Popović, au XIXe siècle, et Branislav Nušić, au XXe siècle. Depuis 1967, se tient à Belgrade le festival du BITEF. Parmi les théâtres les plus importants du pays, on peut signaler le Théâtre national, le Théâtre dramatique yougoslave ou encore l'Atelier 212, tous trois situés à Belgrade. Novi Sad possède également une scène de premier plan, le Théâtre national serbe. Parmi les hommes et femmes de théâtre serbe, on peut citer Bojan Stupica, le fondateur du Théâtre dramatique yougoslave ; en tant qu'architecte, il a dessiné la nouvelle salle de l'Atelier 212. Mira Trailović et Jovan Ćirilov, tous deux dramaturges et metteurs en scène, sont les fondateurs du BITEF. Parmi les auteurs dramatiques contemporains, on peut signaler Dušan Kovačević, Lioubomir Simović et Biljana Srbljanović.
Le cinéma serbe est l'un des plus importants d'Europe et il figure assurément parmi les meilleurs en Europe du Sud et en Europe centrale. Avant 1945 il n'a produit que 12 long métrages. Après la Seconde Guerre mondiale, il s'est fait connaître sur la scene internationale, avec les réalisateurs Goran Marković, Aleksandar Petrović, Dušan Makavejev, Slobodan Šijan, Goran Paskaljević. Le réalisateur serbe le plus célèbre est Emir Kusturica, qui a obtenu deux palmes d'or au Festival de Cannes pour les films Papa est en voyage d'affaires en 1985 et Underground en 1995. Pendant le tournage de La vie est un miracle (2004), dans lequel la ligne de chemin de fer du Huit de Šargan (en serbe : Шарганска осмица et Šarganska osmica) joue un rôle essentiel, il a particulièrement apprécié la région de Mokra Gora ; il y a fait bâtir le « village en bois » de Küstendorf[97] ; en janvier 2008, s'y est déroulé le premier Festival international du film de Küstendorf[98]. Depuis 1971, Belgrade accueille un important Festival du film (en serbe : Београдски међународни филмски фестивал et Beogradski međunarodni filmski festival, FEST)[99]. L’essentiel de l’industrie du cinéma serbe se trouve à Belgrade.
Parmi les acteurs renommés de la première moitié du XXe siècle, on peut citer Ilija Stanojević (1859-1930), qui, en 1911, réalisa également le premier film muet de Serbie, ou encore Žanka Stokić (1887-1947) et le tragédien Dobrica Milutinović (1880-1956). Parmi les acteurs et actrices de la « nouvelle vague serbe », on peut signaler Miodrag Petrović Čkalja, Pavle Vujisić, Zoran Radmilović, Danilo Bata Stojković, Dragan Nikolić, Milena Dravić, Velimir Bata Živojinović, Ljubiša Samardžić, Mira Banjac, Bora Todorović, Miki Manojlović, Lazar Ristovski et Mirjana Karanović.
L'instrument de musique le plus populaire en Serbie est la gusla, introduit au XIe siècle, les bardes serbes jouaient de la gusla et chantaient les épopées des rois et empereurs serbes disparus. Aujourd'hui plus qu'un instrument de musique, elle est un symbole de la culture et la mémoire serbe. L'autre instrument de musique utilisé au Moyen Âge était la flûte. En Voïvodine et des les confins militaires, les Serbes utilisaient plutôt la tamboura et la cornemuse. Depuis le XXe siècle les instruments les plus utilisés dans la musique populaire sont l'accordéon et la trompette. Le trompettiste le plus populaire de Serbie ainsi que dans tous les Balkans est Boban Marković.
Belgrade accueille chaque année un Festival international de musique (BEMUS) ; consacré essentiellement à la musique savante, il a accueilli des formations internationales, comme l'orchestre philharmonique de Vienne ou les orchastres philharmoniques de Los Angeles, Berlin, Saint-Pétersbourg et Munich ; il a également invité l'Academy of St Martin in the Fields ou le Kronos Quartet et des artistes comme Herbert von Karajan et Zubin Mehta, Mstislav Rostropovich et Mischa Maisky, Sviatoslav Richter et Martha Argerich, Yehudi Menuhin et Maxime Venguerov[100].
La musique traditionnelle reste populaire en Serbie, comme en témoigne le succès du Festival international de trompette de Guca[101]. Sur la scène internationale, on la retrouve dans les chansons d'Emir Kusturica & The No Smoking Orchestra et de Goran Bregović, qui se servent aussi de musiques serbes folkloriques et de musique tzigane serbe. Dans le domaine du jazz, Bojan Z utilise la même base pour ses chansons. Dans les dernières décennies et dans tous les Balkans, s'est développé un genre musical appelé turbo-folk, qui genre mêle des éléments serbes folkloriques à de la musique orientale et à des éléments de la musique tzigane. En évoluant, il est devenu une sorte de pop à la façon balkanique. La chanteuse Svetlana Ražnatović est une égérie du turbo folk.
Parmi les groupes de rock célèbres, on peut citer Riblja Čorba[102], Ekatarina Velika (la « Grande Catherine »), Partibrejkers, Van Gog et Bajaga i instruktori.
La Serbie est également présente sur la scène du Hip-hop international, avec le groupe Beogradski Sindikat ou encore, plus récemment, avec le groupe VIP et avec des rappeurs comme Škabo et Marčelo[103] et, surtout, avec le label Bassivity Music[104].
Sur le plan de la variété, Marija Šerifović a remporté le Concours Eurovision de la chanson 2007[105] et à, à ce titre, Belgrade a organisé le Concours Eurovision de la chanson 2008[106]. Par ailleurs, en 2010, le chanteur Milan Stankovic a participé au concours de l'Eurovision en interprétant sa chanson Ovo Je Balkan (Ce sont les Balkans !).
- Novak Đoković (Tennis) :Tête de série numéro 1 depuis le 04/07/2011.
Les plats serbes sont en grande partie composés de viandes de porc, volailles, et dans une moindre mesure de bœuf, de légumes et fruits comme le poivron, la tomate, l'oignon, l'ail, la prune, la pastèque, la pomme de terre.
- Ajvar : purée de poivron rouge et d'ail, cuit. Certains producteurs industriels dans un but d'économie rajoutent de l'aubergine ou de la tomate à la purée de poivron mais l'ajvar traditionnel ne contient que du poivron.
- Gibanica : pâte feuilletée légèrement cuite mélangée avec du fromage et des œufs. Cela devient le burek si on y ajoute de la viande hachée et des oignons, la zeljanica avec des épinards ou bien la krompiruša avec des pommes de terre.
- Ćevapčići : petits rondelés de viande de bœuf, cuits au feu de bois et servis avec des oignons. La même présentation se fait avec les pljeskavice, hamburger national fait de viande de bœuf et de porc.
- Sarma : feuilles de vigne très fines ou feuilles de choux contenant de la viande de bœuf et du riz. Les punjene paprike les accompagnent souvent car ce sont des poivrons farcis à la viande hachée.
- Čorba : soupes de légumes assez relevées et riches de morceaux de viande (mouton, poulet ou porc, selon la région).
- Medenjaci : gâteaux au miel.
- Burek : pâte feuilletée fourrée au fromage ou à la viande haché de bœuf ou de porc.
- Pljeskavica : hamburger serbe composé d'une mixture d'agneau et de bœuf parfois au porc grillée avec des oignons.
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Medenjaci, gâteaux au miel
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[modifier] Fêtes nationales
En Serbie, les jours fériés sont définis par la loi sur les fêtes nationales et autres fêtes en République de Serbie (en serbe : Zakon o državnim i drugim praznicima u Republici Srbiji). Les fêtes suivantes sont observées sur tout le territoire national[107] :
En 2007, 2,2 millions de touristes ont visité la Serbie, soit une augmentation de 15 % par rapport à 2006[108].
Un certain nombre de grandes villes serbes offrent aux touristes de nombreuses possibilités. Belgrade offre les ressources d'une grande capitale internationale, avec de nombreux musées, des édifices, publics ou privés, qui illustrent principalement l'architecture des XIXe et XXe siècles. La capitale serbe est également réputée pour ses festivals, comme le Festival international du film (FEST)[109], le Festival international de théâtre (BITEF)[110], le Festival d'été (BELEF)[111] ou le Festival international de musique (BEMUS)[112]. Belgrade est particulièrement réputée pour la qualité de sa vie nocturne, avec des clubs ouverts jusqu'à l'aube un peu partout dans la ville ; le long des rives de la Save et du Danube se succèdent de nombreuses barges (splavovi) qui sont parmi les lieux les plus appréciés des noctambules[113],[114],[115]. D'autres villes du pays offrent aussi des ressources en musées, en architecture et en festivals, comme Novi Sad, la capitale de la Voïvodine, avec son Festival EXIT[116], ou encore la petite ville de Guča qui accueille chaque année un Festival international de trompette[117]. La Serbie possède aussi quelques villes thermales fréquentées, comme Vrnjačka Banja, Sokobanja et Niška Banja.
Outre l'architecture des villes, la Serbie peut également intéresser les amateurs d'histoire et d'architecture. Le site romain de Felix Romuliana, où est né et a été enterré l'empereur Galère, a été inscrit en 2007 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO[118]. Le pays conserve surtout un grand nombre de monastères orthodoxes serbes, datant pour la plupart du Moyen Âge. Quelques-uns d'entre eux figurent sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, comme le monastère de Sopoćani, près de Novi Pazar, qui a été inscrit en même temps que les ruines de la ville médiévale de Stari Ras[119], ou le monastère de Studenica[120]. D'autres monastères ou ensembles religieux, appartenant à l'histoire de l'Église orthodoxe serbe, se trouvent au Kosovo. Parmi les édifices dont l'importance a été reconnue internationalement, il convient de citer le monastère de Gračanica, celui de Visoki Dečani ou encore le Patriarcat de Peć et l'église de la Vierge de Leviša, tous inscrits sur la liste du patrimoine mondial[121]. Vu l'instabilité de la région, ces monuments ont été placés sur la liste du patrimoine mondial en péril[121]. D'autres monastères, qui ne sont pas inscrits au patrimoine mondial, offrent un intérêt certain, comme celui de Mileševa, qui abrite une des fresques anciennes les plus célèbres de Serbie, la Fresque de l'Ange blanc.
La Serbie offre aussi un nombre important de sites pour les amateurs de nature, en particulier les espaces protégés que constituent les cinq parcs nationaux du pays, celui de Đerdap, celui des Monts Kopaonik, celui des Monts Tara, celui des Monts Šar et celui de la Fruška Gora. Les sites Ramsar pour la conservation des zones humides[20] constituent également un lieu d'attraction, comme celui du lac Vlasina. Les monts Golija, ont été désignés comme une réserve de biosphère dans le cadre du programme sur l'homme et la biosphère de l'UNESCO[122]. Outre ces sites, on peut signaler d'autres curiosités, comme la Deliblatska peščara, en Voïvodine, qui constitue la plus vaste zone sablonneuse d'Europe[123], ou encore le monument naturel de Đavolja varoš (la « ville du Diable »), près de la ville de Kuršumlija[124].
Les débuts du système éducatif serbe remontent aux XIe et XIIe siècle, avec la création des premiers collèges catholiques à Titel et à Bač), en Voïvodine. L'éducation prit également son essor avec la fondation de nombreux monastères orthodoxes serbes, comme ceux de Sopoćani, de Studenica ou du Patriarcat de Peć. La première université de Serbie a été fondée à Belgrade en 1808, au moment de la première révolte contre les Turcs ; créée sous le nom de Haute école ou Grande école (en serbe : Велика школа et Velika škola), est le précurseur de l'actuelle Université de Belgrade. En revanche, la plus ancienne faculté située à l'intérieur des frontières actuelles de la Serbie a été fondée en 1778 à Sombor, qui faisait alors partie de l'Empire d'Autriche ; elle était connue sous le nom de Norma et constituait le premier collège slave de professeurs en Europe du Sud[125]. L'actuel système éducatif serbe est régi par le Ministère serbe de l'Éducation.
En Serbie, l'instruction commence à l'école maternelle à partir de 3 ans. Puis, à partir de 6 ou 7 ans, vient l’école élémentaire (en serbe : основна школа et osnovna škola), pour une durée de huit ans, école élémentaire qui, grosso modo, correspond à l'école élémentaire et au collège français (jusqu’à la fin de la quatrième)[126]. Au terme de ces huit années, une bifurcation s’opère. Certains élèves s’orientent vers le lycée (en serbe : гимназија et gimnazija), où ils suivent des études générales en quatre ans, avec un début de spécialisation entre les langues et les sciences sociales d’une part et les mathématiques et les sciences naturelles d’autre part. À l’issue des études secondaires, d’autres élèves s’orientent vers une école professionnelle (en serbe : стручна школа et stručna škola), qui tout en assurant un enseignement général offrent un enseignement plus spécialisé ; les études dans ces écoles durent elles aussi quatre ans. D’autres, enfin, entrent dans une école « vocationnelle » (en serbe : занатска школа et zanatska škola) ; les études n’y durent que trois ans et elles sont plus spécialisées, notamment dans les domaines du commerce et de l’artisanat.
Les études supérieures s’effectuent dans des écoles supérieures, dans les facultés des universités serbes ou encore dans les diverses Académies d’art. Les « écoles supérieures » (en serbe : виша школа et viša škola) proposent des études supérieures courtes, en deux ans, à peu à la manière des colleges américains. La Serbie possède plusieurs universités, parmi lesquelles on peut citer l’université de Belgrade, l’université de Niš, l’université de Kragujevac et l’université de Novi Sad. Le cursus universitaire s’est récemment adapté au processus de Bologne, qui met en place un système à trois niveaux, licence, master, doctorat[127]. La Serbie possède également de nombreux établissements d’enseignement supérieur privés.
[modifier] Infrastructures
[modifier] Communications
En 2011[128] :
- 52,1 % des ménages possèdent un ordinateur,
- 41,2 % des ménages disposent d’un accès Internet,
- 1,9 million d’internautes se connectent à Internet quotidiennement,
- 68,9 % des internautes utilisent les réseaux sociaux et à plus de 3 millions le nombre de profils ouverts en janvier 2012 sur Facebook,
- 67,5 % des entreprises disposent d’un site Internet (en 2010),
- 380 000 acheteurs en ligne en 2011, soit 100 000 de plus qu’en 2010,
- 9,915 millions d’abonnements au téléphone mobile en 2010, soit un taux de pénétration estimé à 132,4 %.
La Serbie possède début 2012, 69 533 noms de domaine .RS (dont 44 374 .RS, 17 545 .CO.RS, 2 986 .ORG.RS, 1 309 .EDU.RS, 3 070 .IN.RS, 41 .AC.RS, 208 .GOV.RS).
Le 27 janvier 2012, le .cрб, équivalent en serbe cyrillique du .RS en serbe latin, sera accessible. La mise à jour pour passer en .cрб se fera en 2 étapes, d'abord les .RS pourront passer en .cрб jusqu'au 27 juillet puis l'ouverture sera générale.
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Les chemins de fers en Serbie
En 2004, la Serbie possédait 42 692 km de routes asphaltées, auxquelles s’ajoutaient 24 860 km de routes bétonnées[129]. Elle dispose également de 3 808 km de voies ferrées, dont 1 196 sont électrifiées (31,4 %)[130] ; l’ensemble du réseau ferroviaire est géré par l’entreprise publique des Chemins de fer de Serbie. Le corridor privilégié pour le transport routier et ferroviaire est la vallée de la Morava, qui permet d’éviter les régions les plus montagneuses de la Serbie centrale.
Sur le plan routier, le pays est traversé par les routes européennes E65, E70, E75 et E80, ainsi que par les routes européennes secondaires E662, E761, E763, E771 et E851. Sur la plus grande partie de leur parcours, la route E70, qui, en Serbie, va de Šid à Belgrade, et la route E75, qui, en Serbie, relie Subotica à Vranje en passant par Belgrade et Niš, sont de type autoroutier. En 2006, la Serbie comptait officiellement 1 511 663 voitures, 125 761 camions et 9 268 autobus[131].
Le transport fluvial est également représenté en Serbie. Outre le Danube, qui parcourt 588 km en Serbie et qui relie l’Europe centrale à la mer Noire, la Save, la Morava et la Tisa, ainsi que d’autres rivières encore, sont totalement ou partiellement navigables. Parmi les voies navigables, on peut encore citer le canal Danube-Tisa-Danube, qui traverse la province autonome de Voïvodine[129].
La Serbie dispose en outre de deux aéroports internationaux, l’aéroport Nikola-Tesla de Belgrade et l’aéroport Constantin-le-Grand de Niš. En 2007, l’aéroport Nikola-Tesla a transporté 2 512 890 passagers [132]. La compagnie aérienne nationale porte le nom de Jat Airways[133].
La Serbie a pour codes :
- RS, selon la norme ISO 3166-1 alpha-2 (liste des codes pays),
- .rs, selon la liste des Internet TLD (Top level domain),
- SR, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2,
- SRB, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3 ,
- SRB, selon la norme liste des codes pays du CIO, code alpha-3
- SRB, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3,
- SRB, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques, code alpha-3,
[modifier] Notes et références
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