Infos et Analyses Libertaires : Périodique de la Coordination des Groupes Anarchistes

Infos et Analyses Libertaires : périodique de la Coordination des Groupes Anarchistes

Infos et Analyses Libertaire est le journal de la CGA. En paraissant tous les deux mois, il est l'un des principaux outils d'expression des militantes et des militants de la CGA. En effet, le contenu de chaque numéro est fixé en réunion par les groupes et les liaisons de la CGA qui se chargent ensuite de rédiger les articles et de diffuser le journal.

Il se veut donc un reflet de l'état de la réflexion et des luttes menées par la CGA. Si Infos et Analyses Libertaires apporte un regard anarchiste sur l'actualité nationale comme internationale, il est aussi destiné à recevoir des articles plus théoriques ou historiques.

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Depuis bien longtemps les anarchistes ont mis en garde contre le retour de l'extrême-droite que le développement des inégalités et de la pauvreté ne manquerait pas de provoquer. Depuis toujours ils et elles considèrent que lorsque la société s'appauvrit au bénéfice de la classe dominante, l'autoritarisme finit par apparaître comme une issue (illusoire bien entendu) pour les exploité-e-s, et comme un dispositif d'auto-défense pour les exploiteurs-euses. Ce mécanisme imparable, on le retrouve partout dans le monde. Mais en Europe, cet "autoritarisme de crise" a la particularité, plus qu'ailleurs, de s'être toujours appuyé sur le racisme. Nous savons toutes et tous ce que cela signifie et par conséquent que nous devons toutes et tous en tirer des conclusions en terme de vigilance et de réaction, car aujourd'hui l'extrême-droite marque un retour évident partout en Europe.

Et pourtant, aujourd'hui, nombreux sont celles et ceux qui s'étonnent de la vigueur avec laquelle le...

ENFERMER, UNE MAUVAISE IDEE PAS TRES JEUNE

Le progressif triomphe de la bourgeoisie à partir des XVIIe et XVIIIe siècles s'est accompagné de nouvelles normes et de nouvelles formes de répression. Il s'agissait de cadrer les classes populaires, de les «adapter» de force à la nouvelle organisation sociale.

Pour cela l'Etat a eu recours, tant à l'égard des adultes que des jeunes, à l'enfermement. Du simple emprisonnement avec les adultes à la création de taules réservées aux jeunes, de la maison de correction aux «prisons-écoles» en passant par les fameuses colonies pénitentiaires ou correctionnelles, l'idée générale et séculaire est de mater la révolte juvénile. La traque à l'apache, au blouson noir ou aux bandes de quartier traduit une peur constante de la jeunesse en plus de la traditionnelle peur de classe. Publiques ou privées, le but de ces structures était d'écarter les déviant-e-s et façonner des êtres compatibles avec les nouvelles normes de production dans une...

Le 25 janvier 2012, J.P Pernault, préférant habituellement les aléas métrologiques aux difficultés sociales des travailleurs-euses, consacre 2 minutes de son JT aux nombreux suicides de la profession agricole. Cette apparition dans l'univers usuellement aseptisé des médias dominants illustre le niveau de délabrement social dans lequel se trouve le secteur agricole et mérite de s'y arrêter un instant.

 

Travailler plus pour mourir plus

Les exploitants agricoles, représentant 60% de la force de travail du secteur agricole (1), présentent un risque de suicide 3,1 fois supérieur aux cadres et font partie de la première profession à risque selon l'INVS (2). On estime qu'il y a 400 suicides d'agriculteur par an.

Outre un taux de suicide record, témoin d'une détresse professionnelle importante, les travailleurs-euses de la terre sont largement sujets aux accidents du travail,...

A Fukushima ou ailleurs, dans le nucléaire, la sidérurgie, la chimie, le scénario est classique. Mise en place d'infrastructures industrielles aux frais de la collectivité, commercialisation de la production au profit des actionnaires, puis abandon du site lorsqu'il cesse d'être rentable. Ce sera alors à la collectivité de se charger de la remise en état des lieux, voire de la décontamination, pour des raisons de salubrité ou de sécurité. Mamadou m'a dit, Mamadou m'a dit : « On a pressé le citron, on peut jeter la peau. »i.

 

Une spécificité de l'industrie nucléaire (et pas la pire...) réside dans la démesure des coûts de construction puis de démantèlement. Et encore, c'est dans le cas ou il n'est pas nécessaire d'indemniser d'éventuelles victimes d'un improbable accident. Allez raconter aux Japonais en quoi l'...

Une fois de plus la campagne électorale bat son plein, et une fois de plus le débat public est d’une consternante indigence. Petites phrases, coups bas, invectives, affaires, rien ne nous sera épargné. Pendant ce temps les vrais sujets sont soigneusement escamotés pour céder la place à la fureur médiatique et à la politique politicienne.

Changer de personnel politique pour changer la vie ? La question mérite assurément d’être posée et surtout d’être débattue. Les anarchistes se la sont posée dès le 19ème siècle et depuis n’ont pas cessé de dénoncer les résultats pitoyables de la stratégie social démocrate de conquête du pouvoir par les urnes.

Elections après élections, les illusions se font et se défont : un coup à gauche, un coup à droite l’alternance étouffe tout espoir d’alternative. Envisager la construction d’un autre futur reste cependant toujours d’...

Retour sur une terminologie et son histoire

Quand nous parlons de « fascisme », nous nous devons, a minima, d'expliciter ce que cela sous-tend, dès lors que cela recouvre des réalités éparses : en tant qu'idéologie, en tant que porteur d'une « symbolique » particulière, en tant que marqueur lourd d'un moment de l'Histoire et, de la même manière, en tant que « vocabulaire » facilitateuri servant à définir le plus aisément possible une réalité pourtant complexe.

Historiquement né en Italie, le fascisme a représenté un mouvement politique fondé en 1919 par Benito Mussolini. C'est alors un mouvement national à vocation populiste et totalitaire, adversaire de la démocratie et du socialisme.

Le modèle italien s'est ensuite étendu à tous les mouvements politiques qui s'appuyaient (et qui s'appuient...

Nous étions nombreuses, fortes, solidaires et en colère

Pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles

 

 

Ahhhh…la marche non-mixte…elle en a fait couler de l’encre…et de la salive !

Sectaire, provocante, extrémiste, sexiste (oui sexistes !!!), qu’est-ce qu’elles, qu’est-ce qu’on s’en est pris dans la gueule ! Avant même de faire quoi que ce soit ! Il faut croire que les pratiques de non-mixité choisie suscitent toujours autant de crainte et de rejet, qu'elles doivent encore et encore être expliquées, réexpliquées, justifiées, argumentées…dans tous les milieux.

La dernière manifestation non-mixte à Lyon remontait à 10 ans, on avait la pression, la rage de faire de cette mobilisation « controversée » une réussite.

C'était l'occasion de se réapproprier la ville,...

Nous sommes très probablement dans une période de transition où les Etats-Unis perdent petit à petit leur hégémonie économique. Les transactions internationales commencent à se méfier du dollar, ce qui a poussé à une action conjointe des banques centrales européennes et américaines offrant des conversions avantageuses en dollar. Les méthodes utilisées pour sauver le système apparaissent de plus en plus compliquées et les chiffres annoncés sont de plus en plus gros. Pourtant ces mesures de «sauvegarde» provoquent toujours le même effet : on imprime des billets pour les donner aux banques ce qui entraîne une baisse de la valeur de l’argent et augmente le coût de la vie. Les prix des denrées de base (alimentaire, énergétique, ...) grimpent mécaniquement, créant de plus en plus de pauvres, moins de consommation et donc au final une récession. Eh oui, les solutions des élites aggravent le problème pour la base... Les puissants s’en sortent (en 2010, les salaires des patrons du...

Le thème de la violence semble traverser ce numéro d'Infos.

D'abord la violence contenue dans toutes les manifestations du Pouvoir et, en premier lieu, celle qui consiste à aliéner les individus au point de les priver de toute initiative personnelle. L'électoralisme représente cette forme achevée de dépossession. C'est ce transfert de responsabilité qui fait violence à l'esprit de Liberté qui nous habite. Une liberté fondée sur l’autonomie, la critique de la représentation et de celle du principe majoritaire. Toutes choses qui aboutissent à une même finalité : celle de l'émancipation.

Ajoutons à cela que la liberté n’est rien sans l’égalité et que ce constat tranche définitivement en faveur de la conception anarchiste et/ou libertaire de la liberté, conception opposée à sa forme libérale, celle qu'elle prend au sein des sociétés "démocratiques"…

La violence des choix énergétiques se traduit, elle, par les catastrophes environnementales en série et...

Parler des élections sans se répéter reviendrait à réaliser une véritable gageure. Ce n'est ni possible, ni souhaitable du reste. Il est utile d'affirmer, encore et toujours nos positions anti-électoralistes.

Il est tout aussi important de revenir sur nos propositions alternatives afin de bien faire entendre nos critiques concernant :

  • la politique politicienne,
  • l'abandon de "souveraineté" des individus,
  • l'inféodation à un système de domination aliénant,
  • l'éloignement programmé des luttes en périodes électorales,
  • la mise au placard de l'autogestion…

Avant de développer ces aperçus de la critique anarchiste d'un système qui a dépouillé les humains de toute capacité à se prendre en main, il est nécessaire de rappeler que notre refus de l'électoralisme ne s'accompagne nullement d'un...