Ces derniers mois sur l’agglomération grenobloise, de nombreux squats sont attaqués en justice et menacés d’expulsion, à l’instar de Minitubes, ouvert depuis deux ans et soudainement assigné au tribunal. Les procédures sont de plus en plus expéditives, et des expulsions interviennent même parfois de manière illégale, c’est-à-dire sans procédure du tout, comme ça a été le cas cet automne pour un squat situé à Fontaine et cet hiver pour un autre à Grenoble. Les propriétaires et la préfecture n’hésitent pas à mettre les squatteurs-euses à la rue, y compris en plein hiver. Ainsi, une maison occupée par des Roms, qui accueillait plus d’une centaine de personnes dont beaucoup d’enfants, a été évacuée rue Germain, à Grenoble, en plein mois de décembre, et plusieurs autres lieux occupés sont actuellement expulsables (comme les maisons du conseil général à la Tronche et Saint-Martin-le Vinoux) alors que le thermomètre bat des records dans le négatif. Les pouvoirs publics, comme la mairie de Grenoble, cherchent même des moyens détournés pour expulser les indésirables, s’arrangeant avec la loi (qu’ils reprochent aux squatteurs-euses ne pas respecter) en assignant, par exemple, les habitantes d’un squat au tribunal administratif, dont ce n’est pas la compétence.
Pourtant, faut-il vraiment s’étonner de voir des bâtiments squattés quand les loyers deviennent inaccessibles (y compris à bien des personnes salariées), quand les bailleurs sociaux et les associations en charge de l’hébergement d’urgence expulsent et mettent des gens à la rue, tandis que les promoteurs immobiliers continuent de remplir leurs caisses et que les pouvoirs publics privilégient l’économie et la propriété privée au détriment du droit au logement ?
Récemment à Fontaine, un bâtiment appartenant à un bailleur social dont le maire de la ville, Yannick Boulard, est administrateur, a été réquisitionné par des militants pour des demandeurs d’asile. Une nouvelle fois, la réaction des autorités a été immédiate et sans appel.
Ce mardi 28 février à 9h, trois squats de l’agglomération passeront en procès au tribunal d’instance de Grenoble. Un appel à rassemblement a été lancé. Soyons nombreux-euses à les soutenir !