Indymedia Grenoble

Les Roms toujours boucs émissaires du pouvoir

écrit le 13/12/2011, actualisé le 13/12/2011

Le contexte

Le 30 juillet 2010, suite à la mort d’un jeune braqueur tué par un flic de la BAC à la Villeneuve, Nicolas Sarkozy a prononcé à Grenoble le discours le plus chargé de racisme et de xénophobie osé par un président français depuis la fin du régime de Vichy. A peu près à la même époque, un membre de la communauté dite des "gens du voyage" avait, lui aussi, été abattu par un gendarme, ce qui a donné lieu à des émeutes dans le village de Saint-Aignan, dans le Loir-et-Cher. Ne reculant devant aucun amalgame et, là encore, devant aucune stigmatisation raciste, Sarkozy en a profité pour annoncer une réunion à l’Elysée sur les "problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms". Depuis, on assiste en France à une répression tous azimuts des Roms, expulsés de leurs campements de fortune ou de leurs squats, et renvoyés dans les pays d’où ils viennent.

Et ça continue...

En cette période pré-électorale, où les politiciens de tous poils pensent devoir s’abaisser au populisme le plus bas pour satisfaire une certaine frange de leurs "administrés" et faire oublier la faillite du système socio-économique injuste qu’ils imposent à la population, la stigmatisation et la répression des personnes d’origine rom s’épanouit de façon tout à fait décomplexée. Ainsi - pour ne citer que les exemples les plus frappants - dans notre agglomération :

> Un campement rom a été expulsé et rasé début septembre sur les terres de René Proby, maire communiste romophobe de Saint Martin d’Hères.

> Le maire UMP de la Tronche, Hervé-Jean Bertrand-Pougnand, ne veut pas être en reste et, souhaitant sans doute faire plaisir à son mentor Nicolas Sarkozy, il s’est fendu de plusieurs déclarations racistes sur les Roms qui habitent, illégalement dit-il, sa commune, et dont il refuse, tout aussi illégalement, d’inscrire les enfants à l’école.

> Enfin, les demandeur-euse-s d’asile roms d’ex-Yougoslavie qui occupaient avec le soutien du collectif la Patate Chaude une maison vide de la rue Germain à Grenoble ont été victimes d’une expulsion, d’une rafle et d’un harcèlement inhumains : mis-e-s à la rue, certain-e-s envoyé-e-s en centre de rétention, les autres poursuvis à travers l’agglo par les flics qui n’hésitent pas à employer des méthodes infectes pour pourrir la vie de femmes, d’hommes et d’enfants qui vivent déjà dans la misère...

Petite mise à jour de la charte

écrit le 11/11/2011, actualisé le 11/11/2011

Chères lectrices, chers lecteurs,

Votre site alternatif d’information préféré met à jour sa charte.

Indymedia Grenoble se veut avant tout le relai des luttes locales. Pourtant, la majorité des articles publiés dans la colonne "articles non locaux" provient d’organisations internationales disposant déjà de leurs propres moyens de communication, et qui répercutent systématiquement leurs articles sur Indymedia, pratique qui s’apparente à du spam. Indymedia Grenoble veut privilégier la publication d’informations, d’enquêtes et d’analyses de première main, provenant directement des individus présents sur le terrain et des organisations locales.

Un paragraphe dans ce sens a donc été ajouté à la fin de la charte

PS : Attention, la question anti-robots pour publier une contribution a changé !

Le groupe femmes de Défends-toit toujours en lutte

écrit le 20/10/2011, actualisé le 25/10/2011

Le collectif Défends-toit, créé en 2008, est un collectif qui lutte pour un logement pour tous sur l’agglomération grenobloise. Il comprend notamment un "groupe femmes", constitué de femmes qui connaissent des difficultés particulières de logement, entre autres du fait même de leur condition de femmes. En février 2009, elles ont occupé la mairie de Saint Martin d’Hères pour réclamer que leurs demandes de logements adaptés à leurs besoins soient traitées, et en mars 2010, elles ont réquisitionné un F2 vide de la cité Renaudie appartenant à un bailleur social, l’OPAC 38.

Au printemps dernier, pendant près d’une semaine, le groupe femmes de "Défends-toit" a campé devant la mairie de Saint Martin d’Hères pour obtenir des avancées dans leurs dossiers, mais aussi pour réclamer une transformation radicale de la politique de construction et d’attribution des logements de la ville.

Depuis le 11 octobre, c’est cette fois devant les locaux de l’OPAC 38 qu’elles campent, pour demander une fois encore des logements adaptés aux ressources des demandeurs et demandeuses de logements sociaux, sous le slogan "les écœurées, les indignées, les révoltées pour le droit au logement pour tous et toutes". Elles appellent à les soutenir.

No TAV ! La lutte continue à la rentrée !

écrit le 30/06/2011, actualisé le 07/09/2011

Dernières nouvelles

Quatre jours de camp et d’initiatives sont organisés dans la zone Chiomonte-Giaglione-Venaus du 8 au 11 septembre. Débats, socialisation, camping libre et initiatives contre le TAV et pour la défense du territoire. Voir le programme ici

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Le Lyon-Turin est un projet de nouvelle liaison ferroviaire à travers les Alpes, qui prévoit notamment de creuser le plus long tunnel d’Europe (plus de 50km) dans une montagne contenant des roches riches en amiante et en uranium. C’est aussi quinze ans de travaux et des millions de mètres cube de déblais en Maurienne et dans le Val de Susa, au débouché italien du tunnel. Lancé en 2001, le projet devrait être achevé vers 2023 et coûter la modique somme de 25 milliards d’euros.

Côté français, il implique également le creusement de nouveaux tunnels sous la Chartreuse nord, et 200km de nouvelles voies ferrées. Le projet uniquement TGV de départ a été transformé en projet mixte TGV et fret : « mettre les camions sur les wagons », 40 millions de tonnes par an. Au-delà des solutions alternatives moins chères qui permettraient aussi de faire du ferroutage, le collectif notav-Grenoble démontait en février 2011 les arguments justifiant cette nouvelle autoroute ferroviaire. En France, le projet rencontre un soutien massif des politiciens locaux, y compris des verts, des syndicats de cheminots, et aucune résistance de la part des Mauriennais.e.s pourtant directement concerné.e.s.

Dans le val de Susa italien par contre, la résistance est depuis vingt ans massive et populaire. Les habitant.e.s de la vallée organisé.e.s en « comités Notav » (Tav=Tgv) ne se contentent pas de manifs monstre (80 000 personnes à Turin en 2005, encore 50 000 à Susa en mai 2011), illes ont construit des baraques permanentes sur les sites de carottage, où les militant.e.s de tous âges et classes sociales peuvent se retrouver et s’informer dans la convivialité. Parfois rasés par la police ou incendiés, ces « presidio » sont reconstruits illico presto ! En mars 2010, un reportage sur place raconte cette lutte longue et déterminée.

Au mois de juin 2011, le site de la Madalena (à Chiomonte) a été occupé par un camp permanent, pour empêcher le début du creusement du tunnel. Malgré l’édification de nombreuses barricades, le camp a été attaqué et repris par la police italienne lundi 27 juin au matin, et les travaux ont commencé immédiatement sous la protection de presque 2000 carabinieri.

Fin juin, le local des verts de Grenoble, qui soutiennent le projet du Lyon-Turin est redécoré par des opposant-e-s au TAV.

Le dimanche 3 juillet, une manifestation géante était organisée pour tenter de reprendre la zone. Près de 70 000 personnes ont répondu présent. La manifestation donne lieu à de longs et violents affrontements avec la police, mais les manifestant-e-s ne parviennent pas à reprendre la zone. Voir des comptes-rendus et analyse de cette journée ici, ici et . Le lendemain, une conférence de presse est donnée par des militants No TAV.

Depuis le 15 juillet, un campement No TAV permanent est organisé dans le Val de Suse. Conférences, débats, mais aussi manifestations et actions plus radicales se succèdent. De nombreux affrontements ont encore lieu avec la police.

Le 29 juillet, à la veille d’une manifestation qui rassemblera 10 000 personnes, la police italienne procède à des perquisitions et arrestations parmi les opposants au TAV.

Le 3 aout, de nouvelles personnes sont arrêtées. On peut lire leur communiqué ici

Tout au long du mois d’aout, de nombreux évènements ont continué à être organisés.

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Plus d’infos ici et . On peut suivre l’actualité de la lutte en français ici

Les luttes pour le logement dans la cuvette

écrit le 17/06/2011, actualisé le 20/06/2011

Dans l’agglomération grenobloise comme partout en France, les problèmes liés au logement touchent de plus en plus de personnes : habitations insalubres, charges et loyers exorbitants, inégalités d’accès au logement, insuffisance du logement social et de l’hébergement d’urgence, expulsions, etc... avec comme conséquence l’augmentation du nombre de personnes à la rue.

Face à cette situation, plusieurs collectifs s’engagent au niveau local dans les luttes pour que toutes et tous - français-e-s ou étranger-ères, hommes ou femmes, familles ou personnes isolées, jeunes ou personnes âgées - aient accès à un logement adapté à leurs besoins et à leurs choix de vie.

Pendant près d’une semaine, le groupe femmes du collectif Défends toit a campé devant la mairie de St Martin d’Hères afin d’obtenir des réponses sur les difficultés de logement que rencontrent de nombreux-ses habitant-e-s de la commune, notamment des femmes isolées et/ou ayant des (petits) enfants à charge, et de réclamer une transformation radicale de la politique de construction et d’attribution des logements de la ville.

De son côté, le collectif la Patate Chaude a occupé fin mai une nouvelle maison, après celle du Conseil général à Saint Martin le Vinoux, pour protester contre le fait que de nombreux Roms, y compris des demandeurs-euses d’asile qui devraient être hébergé-e-s par l’Etat, soient laissé-e-s à la rue dans des conditions extrêmement précaires. Depuis des mois, le collectif réclame à la préfecture la réquisition des locaux vacants (selon le dernier recensement de 2007, il y a plus de 6000 logements vides rien qu’à Grenoble).

Par ailleurs, un collectif pour un chauffage urbain juste et solidaire, qui réunit les trois principales fédérations de locataires et de nombreuses associations d’habitant-e-s, s’est engagé depuis début 2011 dans la lutte contre la Compagnie de Chauffage de l’Agglomération Grenobloise, lutte née en 2009 dans le quartier Viscose à Echirolles. Cette compagnie réalise en effet des marges indécentes reversées à ses actionnaires, alors que parallèlement, les usagers subissent des augmentations insupportables de leurs charges, ce qui participe au développement de la précarité et à la dégradation de leurs conditions de vie.

En réponse à ces mobilisations, les pouvoirs publics font le plus souvent la sourde oreille, voire répriment violemment aussi bien les actions militantes (comme lors de la Nuit Solidaire le 30 mars 2011 ou dernièrement lors de l’occupation de la mairie de St Martin d’Hères), que les personnes qui cherchent des solutions alternatives à leurs problèmes de logement (campements roms, expulsions de squats, etc).

Prochain rendez-vous : un rassemblement pour le chauffage urbain aura lieu le 28 juin à 17h devant la mairie de Grenoble.


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