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Les tribaux défendent leur terre face à la Steel Company

04/15/2010

(source : http://southasiarev.wordpress.com/2010/03/17/chhattisgarh-adivasis-defend-land-from-incursion-of-tata-steel/
, Traduction Futur Rouge)


Cet article est paru dans le ‘Peninsula Observer’ et le ‘Financial Times’ le 10 mars 2010

«Il y a des slogans sur les murs disant ‘Naxals, venez et sauvez-nous’» dit Arundhati Roy, écrivain et militante sociale. «Les gens les supplient ‘Venez et formez-nous’».

Les tribus indiennes s’opposent aux sociétés à propos de la terre.

Les conflits concernant les achats forcés font rage à travers la nation, dit Amy Kazmin. D’abord, les arpenteurs-géomètres sont venus. Puis, les rumeurs se sont répandues dans les villages: Tata, un des plus grand conglomérats en Inde, construirait une aciérie dans le district. Finalement, les fonctionnaires du gouvernement sont venus demander aux villageois de Lohandiguda dans l’Etat du Chhattisgarh, qui sont principalement des fermiers analphabètes de la tribu Gond, de renoncer à leurs champs avec la promesse d’argent, d’emplois et d’un futur meilleur.

Pour Banga Ram, patriarche d’une grande famille âgé de 65 ans, la demande était absurde. «Que ferons-nous avec l’argent» a-t-il demandé. «Nous devons faire de l’agriculture pour nourrir ces enfants». Mais les fonctionnaires locaux ne considéraient pas le NON comme une réponse. Banga Ram a été arrêté. Après avoir passé 13 jours en prison, il dit que ses fils ont signé la renonciation à la terre et on accepté la compensation.
Dans le village voisin de Chindgaon, Sundar Kashyap, qui gagne 10000 roupies (161€) par mois en travaillant pour le département de production animale du gouvernement, dit que ses chefs l’ont averti qu’il aurait des problèmes si ses plus jeunes frères refusaient de signer pour 100 de leurs 250 ares. Eux aussi ont signé.
Cependant, cinq ans après que Tata Steel ait annoncé ses plans pour l’usine, les familles des deux hommes continuent à cultiver leurs champs ancestraux. Les fonctionnaires se battent pour terminer l’acquisition des terrains litigieux, dont 20% des 5000 hectares nécessaires sont toujours en suspends et un avec un avocat local pour les droits civils menaçant d’une action légale contre le processus. «Je vais les défier» dit Patrap Agrawal, un juge de la petite ville proche de Jagdalpur.

«Les villageois sont absolument contre le fait de remettre ne fut-ce qu’un pouce de leur terre». Les batailles concernant l’acquisition forcée de la terre agricole pour l’industrie font rage à travers l’Inde. Mais nulle part elles ne sont tendues comme dans la ceinture tribale de l’Inde, où les tribus animistes autochtones longtemps négligées, connues comme adivasis, ont renversé les plans de groupes de sociétés telles que Vedanta, Tata Steel, Essar Steel et National Mineral Development Corp pour exploiter les richesses minérales.
Environ 8,4% de la population indienne sont répertoriés comme adivasis, membres de centaines de tribus différentes dont les langues n’ont pas de forme écrite. Vivant dans la pauvreté extrême dans des régions lointaines avec des services gouvernementaux limités, les communautés tribales ont les taux les plus bas d’alphabétisation de l’Inde et sa plus grade fréquence de mortalité infantile et d’enfants souffrant de malnutrition. Officiellement, les communautés tribales ont une protection légale spéciale qui les empêche d’être dépossédé involontairement de leur terre.

Cependant, les critiques disent que les fonctionnaires gouvernementaux pro-business, qui soutiennent que les mines et les autres industries à grande échelle amèneraient le développement économique et le progrès dans les régions négligées, manipulent crânement les processus de consultation publique et prévalent sur les sentiments communautaires pour prendre les terres tribales. «Les autochtones vivent dans des sociétés pré-industrielles, donc si le gouvernement acquiert leur terre pour des exploitations minières ou des zones économiques spéciales, c’est une question de vie ou de mort pour eux» dit Prashant Bhushnan, un important avocat pour les droits civils basé à New Delhi. «Mais tout ce qu’ils ont fait, c’est de tenir des impostures formelles de processus de consultation dans lesquels les points de vue des adivasis ne sont pas demandé sérieusement».

Ces conflits, qui ont tendance à opposer les gens les plus à l’abandon de l’Inde contre ses maisons d’affaire les plus puissantes, servent à alimenter le mouvement de guérilla Naxalite radical dans la ceinture tribale, aujourd’hui de plus en plus considéré comme le ‘Corridor Rouge’ de l’Inde. «Il y a des slogans sur les murs disant ‘Naxals, venez et sauvez-nous’» dit Arundhati Roy, l’écrivain et militante sociale. «Les gens les supplient ‘venez et entrainez-nous’». Parmi les projets miniers les plus controversés d’Inde figure le plan de Vedanta (repertorié au Royaume-Uni) d’extraire le bauxite d’une montagne dont la tribu forte de 2800 Dongria Kondth croit qu’elle est la maison sacrée de leur divinité.

Dans un rapport récent, Amnesty International, le groupe pour les droits humains, affirme que ni les fonctionnaires gouvernementaux ni Vedanta n’ont fait une tentative significative pour informer les tribus analphabètes proche du site à propos du projet mais ont simplement publié des annonces pour une audience publique.

Vedanta, qui dit que personne ne vit sur l’éventuel site minier, affirme que les bureaux locaux du gouvernement ont été averti à propos du projet et qu’on leur a donné une chance de faire passer le mot. La Cour Suprême d’Inde a déclaré que tous les besoins étaient remplis. «Le système indien de régulation est robuste, il ne laisse aucune place pour que quiconque prenne l’avantage» dit Mukash Kumar, chef de l’exploitation de Vedanta Aluminium.

Cependant, l’Eglise d’Angleterre et plusieurs autres investisseurs sociaux ont récemment vendu leurs actions Vedanta, citant leur souci dans la manière dont la compagnie avait géré ses relations avec les communautés locales. A Lohandiguda, Tata Steel affirme qu’il a convenu à toutes les treize conditions imposées par les villageois affectés sauf une pour la vente de leur terre. A côté de l’argent en liquide, Tata affirme qu’il sera donné aux villageois ‘terre pour terre’, une formation professionnelle et une promesse d’emploi pour un des membres de chaque ménage touché.

«Je pense que le développement est quelque chose que tout le monde, spécialement s’il est apporté par une société telle que Tata, trouverait acceptable» affirme Sanjay Choudhry de Tata Steel. Il dit que les mécanismes du processus d’achat des terres sont gérés par les autorités de l’Etat. «Si et quand ils auront mis la main sur la terre, nous mettrons en place l’industrie de la meilleure manière que nous pouvons».

Définir les droits légaux

Le Programme V de la Constitution de l’Inde défini pour l’usage les terre tribales comme celles où les tribus animistes autochtones sont considérées comme nécessitant une protection spéciale contre les menaces d’exploitation et de dépossession. En 1996, l’Inde a adopté une loi exigeant que les autorités consultent les conseils villageois avant de prendre la terre dans les régions tribales pour le développement ou l’industrie. Les avocates des droits civils disent que cela devrait être interprété de telle manière à obtenir le consentement des communautés tribales.

La Cours Suprême d’Inde a décidé dans un jugement de 1997 que le Programme V, associé aux lois de l’Andhra Pradesh, interdisait le transfert de terre tribale là à des non-membres de tribus pour un bail minier. Elle a également suggéré que 20% des profits de la mine dans les régions tribales soient mis de côté pour les membres des tribus. Cela a poussé New Delhi à clarifier les politiques à propos de l’exploitation minière dans les régions tribales pour assurer une cohérence à travers les états. Cependant, d’autres états avec de grandes régions tribales ont affirmé que ce jugement ne s’appliquait pas à eux.

Inde : Action contre l’écrivain Arundhati Roy

04/15/2010

(source : Secours Rouge)


La Police du Chhattisgarh a confirmé ce lundi 12 avril qu’elle enquête actuellement sur une plainte déposée contre l’écrivain Arundhati Roy pour violation des dispositions du CSPSA (Loi Spéciale de Sécurité Publique du Chhattisgarh). Selon la plainte déposée par un certain Viswajit Mitra (qui se défini comme un citoyen ordinaire), le récent essai ’Walking With The Comrades’ d’Arundhati Roy, dans lequel elle raconte abondamment son voyage avec une compagnie maoïste, tombe sous la compétence de la loi vu que le texte pourrait être interprété comme visant à créer un soutien envers les maoïstes. Ce texte (dont vous trouverez une traduction par nos soins en fin d’article) a été publié dans l’édition du 29 mars 2010 du magazine hebdomadaire Outlook. Le plaignant affirme qu’il a déposé plainte parce que rencontrer ou s’engager avec une organisation hors la loi est clairement interdit par le CSPSA. De plus, il a ajouté que l’auteur cherchait non seulement à ’glorifier’ les maoïstes, mais aussi à dénigrer le système établi de l’Etat, y compris le système judiciaire. De son côté, l’écrivain Arundhati Roy a réagit ’Ceci est clairement une tentative pour barrer le théâtre de la guerre et pour étouffer le flux d’information critique qui sort de la forêt. Il y a très peu d’information et aucun enregistrement des adivasis qui ont été tués dans les villages forestiers éloignés, ni de la situation qui peut être décrite comme un Etat d’Urgence’. Réfutant l’accusation selon laquelle son article ’glorifie’ les guérilleros, elle le décrit comme un compte-rendu d’un écrivain de son voyage derrière ’les lignes de front’ de l’Opération Green Hunt. Elle dit également qu’il lui semble crucial que la population de son pays puisse savoir ce qui se passe, de l’autre côté, afin de prendre des décisions en connaissance de cause. Le Directeur Général de la Police a confirmé avoir enregistré la plainte qui a été envoyée au département judiciaire pour qu’une enquête soit menée. Il a par contre refusé de donner un quelconque délai.

Voir la Page Spéciale et lire la traduction du texte ’Walking with the Comrades’ du Secours Rouge/APAPC

ETA s’explique sur la fusillade de Dammarie-les-Lys

04/06/2010
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(source : Secours Rouge)


Le journal basque Gara a publié un communiqué d’ETA dans lequel l’organisation donne son éclairage sur la fusillade survenue le 16 mars dernier en région parisienne, au cours de laquelle un policier français est décédé.

ETA affirme que la fusillade a débuté après que la police française ait neutralisé et séquestré quatre militants de l’organisation et ait tiré deux fois en direction d’un de ses membres au sol et sans arme. Après avoir entendu les coups de feu, trois autres militants se sont approchés et ont demandé aux policiers de jeter leurs armes et de s’en aller. Deux policiers ont commencé à se retirer pendant que d’autres ont pointé leurs armes et ont commencé à tirer. ETA déclare que ses membres ont tiré neuf coups de feu alors que les policiers français beaucoup plus. ‘La fusillade trouve son origine dans l’action de la police française contre nos militants, et en aucun cas l’inverse. Ce sont eux (les policiers français) qui ont approché les gudaris (soldats en basque) d’ETA pour les séquestrer et qui ont été les premiers à tirer’. Suite à cette fusillade, un militant basque de 27 ans, qui a affirmé appartenir à l’ETA, a été arrêté.

Alors que les présidents français et espagnol ont promis d’éradique une à une toutes les bases de l’organisation, l’ETA appelle dans son communique le gouvernement et les citoyens français à une profonde réflexion sur où veut les entraîner l’ivresse répressive du gouvernement espagnol. En outre, elle demande à Paris et à Madrid d’abandonner le chemin stérile de la répression et, à travers le dialogue et la négociation, à se positionner en faveur d’une solution démocratique basée sur le respect de la volonté du peuple basque.

Un village tribal publie une déclaration contre ‘l’Opération Green Hunt’

04/06/2010

(source : http http://southasiarev.wordpress.com/2010/04/01/india-tribal-village-issues-statement-against-operation-greenhunt/, Traduction Futur Rouge)


Une brochure des villageois du n°9 Kenduggri de la région du Panchayat, contigüe à celle de Jhargram, Bengale occidental
Aux fonctionnaires tirant de gros salaires,
Nous, tous les villageois ici, vous adressons cette lettre de protestation. Nous protestons contre l’Opération Green Hunt. Nous protestons contre l’horrible répression qui nous est infligée à nous villageois au nom de la capture des maoïstes. Nous protestons contre le déploiement de forces interarmées, en vertu de la déclaration que tout pauvre villageois noir pourrait être maoïste. Nous protestons également contre la pratique brutale, qui fait penser à l’époque des zamindars, d’emprisonner et d’agresser toute réclamation qui n’est pas satisfaite de l’aumône obtenue du gouvernement.
Aucun d’entre vous ne se présente aux élections. Mais vous exercez le contrôle total du partage et de l’attribution des fonds gouvernementaux. Le Parti que nous élisons, les dirigeants du Panchayat, du District, de l’Etat, du Centre et les ministres que nous avons élus au pouvoir sont tous aveugles sans vous. Et c’est la raison pour laquelle ces dirigeants vous consultent et entreprennent le travail qui profite à leurs propres parties. Et vous aussi, vous distribuez quelques miettes parmi nous, les pauvres, et puis vous accrochez l’étiquette ‘développement’. Vous adoptez l’habit de bons donateurs. Et cependant, tous ces arrangements profitent essentiellement aux industriels-hommes d’affaires-grands propriétaires terriens-prêteurs-dealers; vos amis.
N’est-ce pas comme ça que les choses ont été après l’Indépendance, depuis l’époque de nos grands-pères? Le Zamindari Abolition Act (Loi d’Abolition des Zamindars), le Ceiling Act (Loi de Plafond), vous en avez fait tellement. Mais les zamindars se sont quand même arrangés pour comploter avec vous et sont restés les propriétaires de la terre. La plupart d’entre nous pauvres sont sans terre, ou ont obtenu de minuscules parcelles, peut-être que quelques uns ont un ou deux Bighas (unité de mesure indienne, environ 2500 mètres carrés). Sur la terre des Mahatos adivasis noirs, vous avez bouché les rivières avec de grands barrages. L’eau est allée aux riches fermiers de Bardhaman-Hoogly-Panskura. La région des adivasis Mahatos est restée incendiée toute l’année. Vous avez fait le calcul et avez montré une augmentation du revenu par habitant, de la production de nourriture et de la culture. Vos plans sont calculés sur la base qu’il est suffisant si un pauvre mange cent jours par an. Vous avez dit que vous alliez accrocher les marchands au noir aux lampadaires. Cependant, tout ce que le fermier fait doit être acheté par lui aux prix du marché noir. Les médicaments ne sont plus disponibles dans les hôpitaux depuis dix ans. Tous les pauvres ne sont pas répertoriés dans votre liste BPL de 33 points. Parce que soit le riche prend l’avantage, soit le pauvre en est exclu pour assurer que vos coupures de 33% ou de 27% restent justes.
Voulions-nous ces arrangements? Nous sommes stupides, donc il semblerait que vous ayez pris le flambeau de notre bien-être. Pour cela, vous voulez de nous un respect de dieu, vous nous rabaissez et de l’autre côté, pour votre propre profit, vous annoncez des milliers de milliards de roupies de dépenses publiques.
Qu’en est-il si maintenant, nous disons: c’est à cause de ces arrangements que nous sommes en enfer? Pourquoi ne le dirions-nous pas? Nous aussi, nous avons le droit de manger de copieux repas quatre fois par jour durant toute l’année comme vous le faites. Au lieu de ça, nous courons pour avoir nos noms sur cette liste BPL, n’est-ce pas? Toute l’année, nous travaillons pour d’autres personnes, insultés et opprimés, alors que c’est notre droit ‘avoir des emplois respectueux – oubliant ce qui est légitimement à nous, nous mendions pour des jobs avec nos cartes d’emploi, n’est-ce pas? Toute l’année, nous sommes autorisés à recevoir des salaires avec lesquels des humains peuvent survivre – au lieu de ce droit, l’oubliant, nous courons après les Indira Awas, les pensions de et les retraites, n’est-ce pas?
Et quel a été le résultat? Voici quelques données de 1999-2000. Vous disiez que si une famille dépense 512 roupies par mois, c’est bien. Et cependant, à ce moment-là, les villageois de l’état dépensaient 463 roupies et les adivasis 376 roupies par mois. 90% des adivasis souffrent d’anémie. Enfants adivasis: 95%. 300 enfants adivasis sur 1000 meurent avant l’âge de cinq ans. Si nous appelons cela votre terrorisme silencieux, serait-ce faux?
Par dessus tout ça, vous êtes des menteurs de premier ordre. Dans le Panchayat, si on donne du travail à 200 personnes d’une baraque durant 100 jours pour 100 roupies par jour, alors cette baraque a besoin de deux millions de roupies. A partir de ce calcul, juste pour les salaires, les dix baraques de Panchayat devraient recevoir vingt millions de roupies. Avec cela, il y a le coût des matériaux. Vous n’attribuez pas autant d’argent. En fait, pour 10-12 jours de travail sur l’année, juste pour être payés, nous devons patauger à travers des centaines de règles et de harcèlements. Alors, combien d’argent est attribué aux Indira Awas et aux autres arrangements?
Nous avons porté tout ceci en silence. Mais quand les frères adivasis du Lalgarh se sont levés contre la torture brutale de votre police, nous avons aussi eu le courage de protester. Et nous avons vu que juste parce que nous nous sommes soulevés de manière unifiée, les dirigeants-hommes d’affaires-prêteurs-dealers qui nous opprimaient ont battu en retraite. Mais vos lois démocratiques n’ont pas seulement oublié de nous protéger contre ces oppresseurs, au contraire, vous les avez protégé.
Donc nous disons: nous considérons comme une nouvelle indépendance le pouvoir de se lever de manière unifiée et de résister aux centaines d’oppressions auxquelles nous avons été soumis. C’est pourquoi nous ne l’accepterons pas si, sous le prétexte de l’Opération Green Hunt, vous entrez dans notre village et emprisonnez un quelconque dirigeant ou ouvrier de nos regroupements de populations pauvres. Nous avons le sentiment que vous essayez de détruire notre tentative de vivre indépendamment avec respect. Encore une fois, vous avez déclaré la guerre pour rétablir le triumvirat de la riche administration dirigeante et nous asservir. 63 ans après l’Indépendance, vous ne pouvez pas nous assurer la dignité des êtres humains. Cependant, quand nous essayons cela en notre propres termes, vous voulez l’enlever. Pensez comme c’est terroriste, comme c’est antidémocratique!
Signé:
Villageois du n°9 Kenddugri

Guerre contre les naxalites: la guerre contre la population Rencontre publique (Mises à jour)

03/23/2010

(source : http://indianvanguard.wordpress.com/2010/03/22/war-against-naxals-the-war-against-people-–-public-meeting-updates-tamil-nadu/, Traduction Futur Rouge)


Le 20 février 2010, à MGR Nagar, Chennai, une énorme rencontre publique a été organisée par PALA et ses organisations révolutionnaires. La réunion a réussi à exposer l’objectif actuel de l’Opération Green Hunt; que ce n’est pas seulement une guerre déclarée par l’Etat contre les maoïstes, mais que c’est une guerre menée par l’Etat et les classe dirigeantes contre le peuple ordinaire. PALA et ses organisations révolutionnaires ont fait campagne à propos de l’Opération Green Hunt parmi un grand nombre de personnes au coin des rues, dans des meetings dans les usines et dans les bus et les trains à travers le Tamilnadu. Les camarades ont rencontré des centaines de personnes et ont distribué 150000 tracts; 10000 brochures de l’essai ‘The Heart of India is Under Attack’ (Le coeur de l’Inde est attaqué) d’Arundhati Roy; une série d’essais en anglais (publiés dans divers magazines et journaux) révélant l’Opération Green Hunt; ont tenu des réunions dans les quartiers généraux de divers districts; et ont distribué des tracts en hindi et en anglais. La preuve d’une telle campagne concentrée en plus de cinquante jours s’est vue dans les milliers de personnes qui sont venues pour assister à la réunion publique.

Le camarade Mukundan, Président, New Democratic Labour Front (Nouveau Front Démocratique du Travail) a présidé le meeting, qui a débuté avec le salut révolutionnaire aux martyrs. Le camarade Balan, avocat à la Haute Cour de Bangalore, a pris la parole en premier. Il a énuméré en détail les divers minéraux disponibles dans les états d’Orissa et du Jharkhand. Il a également discuté de comment, si toute la richesse minérale devait être extraite et emmenée par les sociétés multinationales durant les cinquante prochaines années, nous serions obligés de les mendier pour nos besoins futurs. Il a souligné le fait que la recolonisation n’était pas quelque chose qui se déroulait uniquement dans l’Orissa et le Jharkhand, mais également beaucoup dans le Tamil Nadu. Pour illustrer ce point, il a parlé de la colline de Goundi-Vediappan à Thiruvanamalai dans le TN que le gouvernement a totalement vendue à Jindal une société multinationale. Selon le contrat, le gouvernement ne recevra que 0,02% du profit total comme droits.

Le camarade de la Revolutionary Writer’s Association (Association des Ecrivains Révolutionnaires), Andhra Pradesh, a révélé les profits impérialistes derrière la guerre parrainée par l’Etat contre les maoïstes. Il a rappelé comment les dirigeants adivasis depuis Birsa Munda jusqu’à Alluri Sita Rama Raju avaient organisé des luttes vaillantes et révolutionnaires contre les puissances coloniales. Il a aussi ajouté qu’après la naissance du mouvement Naxalbari, les adivasis menés par l’idéologie marxiste-léniniste, se battent non seulement pour stopper le pillage de leurs ressources, mais également pour saisir le pouvoir de l’Etat. Parlant des changements dans le mécanisme de l’état et des tendances globales en ces temps de globalisation impérialiste, il a attiré l’attention des gens sur comment Manmohan Singh, un ex-fonctionnaire du monde bancaire; P. Chidambaram, l’avocat de divers MNC; et Georges Bush, ex-président de la CIA, ont pu devenir des politiciens et des dirigeants du monde sans aucune expérience politique. Il a également mis en lumière le fait que tant les partis nationaux que régionaux sont devenus des partisans de la globalisation impérialiste. Il a souligné la récente interview du secrétaire du CPI(Maoïste), le camarade Ganapathy, dans lequel il a déclaré que les maoïstes étaient prêts à discuter. Ensuite, il a expliqué comment P. Chidambaram parlait toujours deux langages en ce qui concerne les pourparlers, et il a déclaré dans les coups de tonnerre que ce combat intrépide contre l’Opération Green Hunt continuera, sans tenir compte du nombre de vies qui pourraient être sacrifiées.

L’orateur suivant, le camarade Marudhaiyan, Secrétaire Général du PALA, a établi des parallèles entre l’Opération Green Hunt et l’invasion américaine de l’Irak. De la même façon que l’invasion américaine de l’Irak a été revendiquée pour soi-disant démolir la dictature de Saddam Hussein et pas pour le pétrole irakien, l’Opération Green Hunt devrait être une guerre contre les maoïstes, alors qu’en réalité, c’est en fait pour prendre la richesse minérale et forestière de ces régions. L’état qui saisi la terre des adivasis au nom du développement ne commence aucune exploitation minière du secteur public, au contraire, il donne la terre aux MNC. Et cela n’arrive pas seulement aux adivasis; cela arrive à d’autres divers peuples et secteurs. Il a qualifié cette saisie brutale des forêts, de la richesse océane, des entreprises publiques, des petites sociétés et de l’agriculture de la population pour les donner au MNC impérialistes de guerre de recolonialisation. Dévoilant le visage actuel de l’état qui annonce ‘des projets libres’ aux gens, mais en fait les vole pour remplir les coffres des capitalistes, il a énumré la taxe de rachat de plus de 70 millions des capitalistes compradores indiens, les privilèges donnés à Tata Nano à Gujarat, et la terre donnée à Anil Ambani dans le Maharashtra pour construire son propre aéroport! Parlant des habitudes du ministre en chef du TN de mettre son visage sur les sacs jaunes dans lesquels la ration de riz est distribuée aux gens ordinaires, le camarade Marudaiyan s’est demandé si le ministre en chef avait conditionné de la même manière les privilèges qu’il a octroyé à Ford, Hyundai et Nokia! Il a conclu son discours en disant que nous n’avons rien à discuter avec les terroristes et que Manmohan Singh et P. Chidambaram correspondent parfaitement à la description des terroristes.

Les discussions ont été suivies par un programme culturel de la troupe culturelle de PALA. Le programme présentait les circonstances de vie et la répression auxquelles les adivasis sont confrontés. Les chansons révolutionnaires, dans divers aspects, ont montré comment les classes dirigeantes et les partis parlementaires vendent seulement le pays, et comment les naxalites continuent à protéger le pays à travers leur lutte implacable et leur sacrifice.

L’énorme rassemblement des gens au marché de MGR Nagar, les camarades vêtus de rouge parmi la foule, la réponse du peuple à chaque appel à l’action et les applaudissements tapageurs à chaque fois que le mot naxalbari était utilisé ont été la preuve de la quantité de soutien et de popularité dont joui le mouvement naxalite parmi la population. Cela a également montré la colère populaire contre les politiques de recolonialisation. Ce meeting public de Chennai a rétabli l’espoir que cette guerre contre le peuple, déclarée par les classes dirigeantes, sera totalement vaincue par la vague rouge qui s’élèvera de la population.

LE MESNIL-AMELOT : Une manifestation pour les sans-papiers

03/22/2010

(source: Le Parisien, 21.03.2010, 07h00)


A l’appel du réseau associatif No Border, une centaine de personnes est venue, hier à 17 heures, manifester son soutien aux sans-papiers, retenus au centre de rétention du Mesnil-Amelot. Devant un impressionnant dispositif policier, qui les a empêchés de s’approcher du centre, les manifestants ont marché, banderole en tête, dans le village.

Continuer la lutte pour les droits des immigrés en 2010

03/22/2010

(source : http://www.fightbacknews.org/2010/2/12/continuing-struggle-immigrant-rights-2010 , Traduction Futur Rouge)


L’an Un sous la Nouvelle Administration a vu du Changement, mais pas le Progrès

Il y a un an, les chicanos, les mexicains et les centre-américains ont fêté la fin de huit années sous l’administration de Bush. Outre le lancement de deux guerre et la préparation de la voie à la plus grande crise financière depuis la Grande Dépression, l’administration Bush a intensifié la répression contre les immigrés. Les raids et les expulsions de travailleurs par l’’Immigration and Customs Enforcement’ (ICE – Loi sur l’Immigration et les Coutumes) ont doublé, redoublé et doublé encore sous Bush. L’administration Bush a exécuté le fameux programme 287(g), dans lequel l’ICE a fait équipe avec la police locale et les shérifs autorisés à être racistes, tels que le shérif d’Arizona Joe Arpaio pour harceler les chicanos, les mexicains et les centre-américains. Le ‘Secure Fence Act’ (Loi de Barrière Fermée) d’octobre 2006 a intensifié la militarisation de la frontière entre le Mexique et les USA, entraînant les morts de plus en plus d’immigrés essayant d’entrer aux Etats-Unis.
En décembre 2005, la Chambre des Représentants a adopté le HR 4437 soutenu par les républicains, qui allait criminaliser davantage les sans-papiers. En réponse, les communautés chicano, mexicaine et centre-américaine ont éclaté dans des manifestations massives en mars 2006, un autre exemple de leurs aspirations pour l’égalité. Ces manifestations de rue ont grossi à des millions en mai 2006 à Los Angeles, San José, San Diego, Chicago, Milwaukee et dans pratiquement toutes les villes majeures et dans beaucoup de plus petites villes à travers le pays. Ces manifestations exigeaient la légalisation des sans-papiers, la fin des raids et des expulsions, l’arrêt de la militarisation de la frontière et s’opposaient à tout programme pour les travailleurs invités. Les chicanos, les mexicains et les centre-américains formaient la grande majorité des manifestants, vu que la lutte pour la légalisation est une partie de la longue lutte du peuple chicano pour l’égalité et l’auto-détermination. Ils ont été rejoints par un nombre significatif d’autres latinos et de syndicats ainsi que d’afro-américains, d’arabo-américains et de chino-américains et d’autres dont les communautés avaient un grand nombre d’immigrés.

Les politiciens ont répondu à ces manifestations de deux manières. A la Chambre des Représentants, le démocrate de l’Illinois Luis Guttierrez et le républicain de l’Arizona Jeff Flake ont collaboré pour soumettre la loi STRIVE. STRIVE était une combinaison de bonne (développement de l’immigration légale) et de mauvaise (plus de criminalisation des sans-papiers) politique et avait de trop nombreuses barrières sur la question clé de l’immigration. Le Senate Immigration Reform Act (Loi sur la Réforme de l’Immigration du Sénat), en grande partie écrit par le démocrate du Massachussets Ted Kennedy et les républicains de l’Arizona John McCain et John Kyl et soutenu par Bush était encore pire. La Loi sur la Réforme de l’Immigration aurait éliminé les visas pour réunification familiale et au lieu de légaliser les sans-papiers, les aurait transformé eux et leurs familles en travailleurs invités. Aucun projet de loi n’a été adopté, comme ils étaient opposés à la fois à la gauche et à la droite.

Depuis 2006, les manifestations du 1er mai sont devenues beaucoup plus petites et se sont déroulées dans moins de villes, mais elles continuent, au côté des manifestation contre les injustices auxquelles sont confrontées les sans-papiers et autres immigrés. Des milliers de travailleurs ont manifesté en Californie du Sud pour protester contre leurs licenciements dus aux nouveaux audits ICE, qui visent les entreprises qui recrutent des sans-papiers. Des protestations ont éclaté durant des événements mettant en vedette la Secrétaire de la Sécurité Intérieure Janet Napolitano (qui supervise l’ICE et la Patrouille Frontalière) avec plus d’un millier de personne venues à Santa Clara, Californie, en octobre 2009. Les étudiants ont protesté contre les orateurs racistes et anti-immigrés et continuent à organiser le soutien aux efforts pour légaliser et fournir un accès équivalent aux étudiants sans-papiers.
Il y a un an, la nouvelle administration d’Obama a promis d’agir sur la réforme de l’immigration durant sa première année. Mais enlisée dans l’escalade de la guerre en Afghanistan et le renflouement de Wall Street, l’unique autre question véritablement abordée a été celle de la réforme des soins de santé. Faisant face à l’impatience grandissante de la communauté et le manquement flagrant de l’administration, le membre du Congrès Gutierrez a introduit une ‘Comprehensive Immigraiton Reform for America’s Security and Properity’ (Réforme Détaillée de l’Immigration pour la Sécurité et la Prospérité de l’Amérique) ou CIR-ASAP en décembre dernier. Ce projet de loi a été soutenu par le Congrès latino, asiatique et des îles pacifiques et par les comités électoraux noirs et progressistes, et est beaucoup mieux que l’ancienne loi STRIVE. Il accroît l’immigration légale, offre la légalisation des sans-papiers avec moins d’obstacles, restaure certaines des pires politiques de l’ICE (tel que le programme 287g) et n’a pas de programme de travailleur invité.

Les éditeurs de Fight Back! pensent que le soutien au CIR-ASAP peut aider à reconstruire le mouvement de masse qui est la clé d’une réforme de l’immigration significative. Nous soutenons une réforme qui améliore sérieusement les vies des pauvres et des ouvriers. Bien que le projet de loi ne soit pas parfait, il serait bénéfique à des millions de sans-papiers et à leurs familles et il aiderait aussi des millions de mexicains, de philippins et d’autres qui sont obligés d’attendre jusqu’à 20 ans pour réunir leurs familles. Un problème de ce projet de loi est qu’il développerait le contrôle électronique de sélection des travailleurs du gouvernement. Cependant, le plus grand danger n’est pas le projet de loi en lui-même (qui est relativement bien) mais que les gens tombent dans des attitudes de ‘quelque chose est mieux que rien’ et ‘nous devons suivre ce que les politiciens démocratiques nous disent de faire’. Cela n’amènerait juste qu’une réforme de l’immigration qui donne plus de soutien aux grandes sociétés et qui soit remplie d’attaque de l’aile droite contre les immigrés. Il suffi de regarder ce qui est arrivé à la réforme des soins de santé, où les grandes sociétés d’assurance santé se sont battues pour que la loi leur soit plus bénéfique à elles qu’aux ouvriers.

La clé est de continuer à organiser et à mobiliser les bases du peuple parmi les chicanos, les mexicains et les centre-américains pour la législation, pour arrêter les licenciements et l’expulsion des ouvriers sans-papiers, pour augmenter l’immigration légale et pour s’opposer à un programme de travailleur invité. Nous devons poursuivre les efforts pour construire un front général uni en incluant des alliés tels que la main-d’oeuvre et les nationalités opprimées. La lutte pour la législation doit être combinée avec des manifestations militantes et des mobilisations des masses continues pour le 1er mai.

Tous dehors pour le 1er mai 2010!

Arrêt des licenciements sur le lieu de travail et les expulsions!

Soutenons le CIR-ASAP!

‘Guerre de Terreur’ du Bengale occidental – La police tire à vue sur des civils

03/21/2010

(source : http://southasiarev.wordpress.com/2010/03/19/west-bengals-war-on-terror-police-shoot-civilians-on-sight/ , Traduction Futur Rouge)


‘Guerre de Terreur’ du Bengal occidental

Selon les deux femmes habillées avec les habits blancs du deuil, Lalmohan Tudu était un mari et un fils bien-aimé, un homme qui voulait seulement aider son village. Elles disent que l’agriculteur, militant pour les droits tribaux, a été attrapé près de sa maison par la police qui l’a tué dans une rizière proche.

Mais la police dit que l’homme de 50 ans était un dangereux rebelle, un dirigeant du groupe du front maoïste qui terrorisait la région. Il a été tué, insistent-ils, dans un échange de coups de feu après que son groupe ait attaqué une patrouille de police.

«Ils le chassaient depuis le mois de juin dernier» a dit sa femme, Lakhimani, stupéfiée et silencieuse, comme elle était assise à l’extérieur de la maison familiale où les poulets picotaient dans la poussière. «Il a essayé de venir à la maison ce jour-là, mais il a été kidnappé durant la nuit. Nous avons entendu des coups de feu et avons craint le pire. Nous n’avons jamais trouvé ce qui s’était passé jusqu’au lendemain matin, lorsque nous avons entendu que son corps était à la morgue».

L’assassinat de Mr Tudu est un instantané de la ligne de front de ce que le gouvernement indien a appelé sa propre ‘guerre de terreur’. A travers les champs de l’Inde rurale éloignée, loin des villes animées qui se vantent d’un taux de croissance économique de 8%, des milliers de paramilitaires et de policiers armés se préparent à lancer une opération militaire majeure contre un ennemi que le Premier Ministre Manmohan Singh a qualifié de «plus grande menace pour la sécurité du pays». Les soi-disant rebelles maoïstes qui ont combattu les autorités par intermittence durant quatre décennies se dressent sur le chemin du développement économique et veulent renverser l’Etat, disent les autorités. Le gouvernement prévient que l’assaut militaire ‘Opération Green Hunt’, sera une «guerre longue et sanglante».

Cependant, les militants et les activistes, parmi lesquels la romancière vainqueur du pris Booker Arundhati Roy, décrivent l’opération militaire comme la dernière d’une série de saisies forcées de terre menée par l’Etat contre la population tribale indigène d’Inde. Le projet de ‘développement’ dont le gouvernement parle, n’est pas au bénéfice de la population locale mais pour les entreprises indiennes et internationales obtenant les ressources minérales de valeur située sur la terre tribale et adivasi. Les maoïstes, disent-ils, sont venus à l’aide de certains des plus opprimés en Inde.

Mais ce qu’un voyage dans le coeur des terres tribales et les enquêtes sur la mort de Mr Tudu suggèrent, c’est que la vérité pourrait être plus complexe que ce que chaque côté ne se soucie de l’admettre.
Le hameau poussiéreux de Narcha se situe à 130 miles à l’ouest de Calcutta, un voyage souvent le long d’une voie unique et de routes défoncées qui prend plus de cinq heures. Sur le chemin vers la petite communauté agricole, située au milieu des champs de patates et de riz, le véhicule bondi et secoue. Dans les petites communautés sur la route, il y a des enceintes policières et paramilitaires lourdement gardées, avec des postes de mitrailleuses posées derrière des sacs de sable et des barbelés.
Narcha n’est qu’à deux iles de la ville de Lalgarh, qui a été en juin 2009 poussée dans l’actualité après que les villageois se soient soulevés et aient protesté contre les atrocités de la police là-bas. Les hommes étaient battus, les femmes violées et au moins une personne aveuglée, disent les militants, dans une vaste opération de sécurité après une attaque à la bombe des maoïstes le long de la route du convoi du ministre en chef de Bengale occidental qui venait juste d’inaugurer l’ouverture d’une aciérie à une heure de là. Bien que la bombe n’ai pas fait de mal au ministre, l’Etat a répliqué par une répression vicieuse.

A ce moment, Mr Tudu, un ancien agent de police, a été nommé comme un des dirigeants du People’s Committee Against Police Atrocities (PCAPA – Comité Populaire contre les Atrocités Policières) une organisation dont les villageois de Narcha disent qu’elle a simplement été mise en place pour les protéger et qui n’a aucun lien avec les rebelles maoïstes actifs depuis longtemps dans la région. Lalgarh a été déclarée ‘zone libérée’ et la police postée là n’a pas daigné bouger de sa base.

«Nous avons formé notre propre comité et n’avons reçu d’aide de personne» a dit Labu Kisku, un ami proche et voisin de Mr Tudu. «Nous l’avons formé contre la torture. Le comité ne pouvait influencer personne à devenir maoïste. Aux yeux de la police, les poulets et les vaches sont maoïstes. De cette manière, (Tudu) a été décrit comme un dirigeant maoïste». La maman de Mr Tudu, Dhanmani, a ajouté «C’était un homme bon, sociable. C’est pour cela qu’il a été élu».

A Lalgarh, comme ailleurs dans ce que le gouvernement appelle les régions d’Inde infestées de terroristes maoïstes, le rapport précis entre les maoïstes – plus convenablement le Parti Communiste d’Inde (Maoïste) banni, mais aussi dénommé naxalites – et les tribaux est une zone grise.
Une grande partie de la direction des maoïstes, dont l’insurrection longue de 40 ans a entraîné les morts estimées de 6000 policiers, rivaux politiques et civils, est constituée d’idéologues urbains et éduqués, qui recrutent leurs combattants parmi la population tribale dans des états tels que le Chhattisgarh, l’Orissa, le Jharkhand et le Bihar. Mme Roy a dit: «Presque 100% des maoïstes armés sont des tribaux, amis cela ne veut pas dire que tous les tribaux sont maoïstes».

Mais les militants disent que dans les efforts du gouvernement pour diaboliser quiconque parlant contre l’Opération Green Hunt, ses adversaires sont étiquetés ‘sympathisants maoïstes’. Sur le terrain, c’est même encore plus dangereux. Sujato Bhadra, un militant de Kolkata qui dirige l’Association of People’s Democratic Rights (Association pour les Droits Démocratiques du Peuple) qui a enquêté sur la mort de Mr Tudu, a dit: «Il y a une instruction de tirer à vue contre les maoïstes, mais personne ne sait ce qu’est un maoïste. (La police dit) que tout le monde est maoïste, que tout le monde est un suspect. Tout le monde est sous la terrible menace de la mort».

Un reportage du magazine Tehelka a affirmé que Mr Tudu était un membre modéré du comité tribal. Cependant, l’année dernière, le groupe a lancé sa propre aile militaire, dont un membre du comité a dit aux journalistes: «Nous avons débuté avec un mouvement démocratique et nous voulions résoudre toutes les questions par le dialogue avec le gouvernement d’Etat. Mais, si tant le gouvernement du centre que celui de l’Etat déchaînent la terreur sur les villageois innocents à travers les forces de sécurité au nom de la chasse aux maoïstes, nous n’avons d’autre choix que d’opter pour la lutte armée».

Dans beaucoup des endroits où les maoïstes sont actifs, y compris le Lalgarh, les villageois ordinaires disent qu’ils se sentent pris au piège entre les insurgés et les forces de sécurité, ne sachant pas à quel saint se vouer. Au même moment, le soutien pour les insurgés semble plus fort dans ces régions précises privées d’infrastructure et de fourniture de services de base tels que des écoles et des cliniques. Les militants disent que même la propre recherche du gouvernement a conclu qu’une des causes profondes du soutien aux insurgés est la pauvreté. Dans un discours très médiatisé la semaine dernière, le haut fonctionnaire du ministère de l’intérieur Gopal Pillai a dit: «S’il y a un vide, quelqu’un le comblera. Cela a été les naxalites dans d’énormes parties du pays que le gouvernement n’est pas atteint».

Cependant, Saroj Giri, un professeur de science politique de l’Université de Delhi, a dit qu’alors que le gouvernement central parlait du besoin de développement dans de telles régions, s’assurer que cela se passe étaient des choses différentes. «Localement, la police est très belliciste» a-t-il dit. «L’Inde veut donner une bonne impression au monde et parle du besoin de développement (dans ces régions). Mais il y a une grande divergence entre ce que les ministres du centre disent et ce qui se passe sur le terrain».

Ces dernières semaines, Koteswar Rao, leader des maoïstes dans la région de Lalgarh et plus connu par son surnom Kishenji, a proposé un cessez-le-feu au gouvernement. Cela faisait suite à une attaque des insurgés sur un camp paramilitaire dans la ville de Silda, à vingt miles de Lalgarh, au cours de laquelle 24 jeunes soldats ont été tués. Jusqu’à présent, le gouvernement a rejeté le cessez-le-feu. Les militants disent que le gouvernement ne souhaite pas un cessez-le-feu et qu’il préfère une solution militaire.

De retour à Narcha, la famille de Lalmohan Tudu, assaillie de peine et de crainte, n’a pas été capable de faire des funérailles convenables. Durant sept jours, la police a refusé les demandes des proches pour le retour du corps de ce père de trois enfants et la famille a effectué le rituel traditionnel pour lequel le corps de Mr Tudu avait été remplacé par celui d’un poulet mort.

La police nie l’histoire de la famille. Le commissaire local, Manoj Verma, a dit que ses officiers avaient sans cesse essayé que la famille vienne chercher le corps. «Ils ne voulaient pas» a-t-il dit. «C’est une coutume tribale».

La semaine dernière, avec des amis, la veuve de Mr Tudu a demandé le retour du corps de son mari au commissariat. Deux heures plus tard, la famille est sortie après avoir signé un document qui disait qu’après tout, ils ne voulaient pas le corps. Un proche a dit que la police leur avait affirmé que le corps s’était décomposé, la famille s’est trouvée ‘sous pression indirecte’ et s’est sentie obligée d’abandonner sa demande. Quand on lui a demandé pourquoi elle avait autorisé la police à disposer du corps de son mari, Mme Tudu a dit de manière résignée: «Que pouvais-je faire?».

Interview d’Arundhati Roy avec David Barsamian: Nouvelle Inde Courageuse

03/21/2010

(source : http://www.icawpi.org/fr/analysis/opinion/213-arundhati-roy-interview-brave-new-india Traduction Futur Rouge)


ARUNDHATI ROY est l’auteur de ‘The God of Small Things’ (Le Dieu des Petites Choses). Elle est connue car elle soutient courageusement les gens les plus pauvres en Inde dans leurs luttes croissantes contre le capitalisme de l’état et international. Ses derniers livres sont ‘The Checkbook and the Cruise Missile’ (Le chéquier et le Missile de Croisière) avec David Barsamian et ‘An Ordinary Person’s Guide to Empire’ (Le Guide de l’Empire d’une Personne Ordinaire)
DAVID BARSAMIAN l’a interviewée à New Delhi le 29 novembre 2007. David Barsamian est le producteur de ‘Alternative Radio’ basée à Boulder, dans le Colorado.

Toutes les nations ont des idées à propos d’elles-mêmes qui sont répétées sans beaucoup de vérification ni d’examen: les Etats-Unis – un phare de liberté et d’indépendance; l’Inde – la plus grande démocratie du monde, dédiée à la laïcité.
Ces dernières années, l’Inde a fait un meilleur travail que les Etats-Unis. Le mythe à propos des Etats-Unis phare de la liberté a été plus ou moins discrédité parmi la population qui n’est même que vaguement informée. L’Inde, de l’autre côté, s’est arrangée pour réussir un coup de relations publiques pratiquement miraculeux. Je pense que c’est réellement l’atmosphère de la décennie. C’est le type de destination de rêve pour le capital mondial. Tout cela se fait au nom de ‘l’Inde n’est pas l’Afghanistan’, ‘l’Inde n’est pas le Pakistan’, ‘l’Inde est une démocratie laïque’, et ainsi de suite.
L’Inde a entre autre, le plus grand nombre de morts en détention du monde. C’est un pays dont 25% du territoire est hors de contrôle du gouvernement. Mais le fait que ces régions sont tellement sombres, que ce soit le Cachemire, les états du nord-est, le Chhattisgarh ou des parties de l’Andra Pradesh. Il y a tellement de choses qui se passent là-bas, mais c’est juste un lieu divers et varié. Donc, pendant qu’il se déroulent des assassinats, disons, dans le Chhattisgarh, il y a un festival à Tamil Nadu ou un match de cricket entre l’Inde et l’Australie à Adelaïde. Là où la lumière brille, c’est là où le marché financier Sensex fait des bonds et où les investissements arrivent. Et là où l’on éteint la lumière, ce sont dans les états où les agriculteurs se suicident – je pense que le chiffre est actuellement de 136000 – et les assassinats, disons, au Cachemire, qui est de 68000 à 80000. Nous avons des lois telles que l’Armed Forces Specail Power Act (Loi des Pouvoirs Spéciaux des Forces Armées) qui autorisent même les sous-officiers à tirer sur base de la suspicion.
Ce qui se passe juste maintenant est assez intéressant, parce que nous sommes au point où la définition du terrorisme est en train de s’accroître. Sous le BJP, le Bharatiya Janat Party – c’est le gouvernement radical hindou précédemment au pouvoir – une grande partie de l’insistance était mise sur le terrorisme islamique. Mais aujourd’hui, le terrorisme islamique n’est pas suffisant pour prendre au filet ceux que le gouvernement veut attaquer, parce que la condition minimum est d’être musulman. Maintenant, avec ces énormes projets de développement, ces Special Economic Zones (Zones Economiques Spéciales) qui sont créées et le déplacement massif, les personnes qui protestent, celle-là doivent être appelées terroristes aussi.
Et elles ne peuvent pas être des terroristes islamiques, donc aujourd’hui, nous avons les maoïstes. Le fait est que tant dans le cas du militantisme au Cachemire que dans l’expansion des cadres maoïstes, qui sont toutes les deux des réalités – ce n’est pas qu’elles ne le sont pas – mais ce sont des réalités dont les deux côtés tirent un bénéfice à les exagérer. Donc quand le Premier Ministre Manmohan Singh dit que c’est la plus grande menace de la sécurité interne, cela permet à divers gouvernements d’états d’adopter toutes sortes de lois qui permettent d’appeler n’importe qui terroriste. Disons que demain, ils viennent dans ma maison ici. Rien que les livres que j’ai leur permettraient de me qualifier de terroriste. Dans le Chhattisgarh, si j’avais ces livres et que je n’étais pas Arundhati Roy, je pourrais être mise en prison. Les militants pour les droits humains comme, disons, un docteur très réputé, Binayak Sen, vient juste d’être incarcéré accusé d’être maoïste. On fait de lui un exemple pour décourager les gens d’avoir toute association avec ceux qui résistent à cette sorte de prise de terre actuelle absolument illégale. Des milliers et des milliers d’acres sont remis aux entreprises. Donc aujourd’hui, nous sommes en quelque sorte, comme je l’ai dit, sur le point d’étendre la définition du terrorisme afin que beaucoup de gens qui ne sont pas d’accord avec ce mode de développement puissent être vraiment emprisonnés, et sont emprisonnés.
Jusqu’à récemment, même après les années 90, lorsque le type de modèle néolibéral était importé en Inde, nous parlions encore de la privatisation de l’eau, de la privatisation de l’électricité, de la dévastation des rivières. Mais quand on regarde la privatisation de l’eau et de l’électricité, ces sociétés en nom collectif devaient encore trouver leur marché ici, même si c’était pour l’élite indienne, même si c’était juste pour faire de l’eau et de l’électricité beaucoup trop chère pour la population locale. Mais avec l’ouverture du secteur du minerai et la découverte d’énormes dépôts de bauxite et de minerai de fer dans des états tels que l’Orissa et le Chattisgarh, nous voyons ces lieux se transformer comme c’était le cas en Afrique, comme c’est le cas au Moyen-Orient, où il ne faut pas trouver de marché local. On prend simplement toute la montagne de bauxite, on l’entrepose dans le désert en Australie et on vend le bauxite dans les marchés futurs. Donc les entreprises sont ici et leurs fusils sont dressés sur ces minéraux.
Si vous regardez une carte géographique de l’Inde, vous verrez que les seules régions où il y a des forêts sont celles où les adivasis, les tribaux, vivent et sous les forêts se trouvent les minéraux. Ce sont ces parties d’Inde les plus vulnérables écologiquement et socialement qui sont aujourd’hui dans la ligne de mire des gros fusils. Ainsi, on a une dévastation absolue qui se passe dans le Chhattisgarh et dans l’Orissa. Le Chhattisgarh est comme la Colombie. Les Tatas, qui jusqu’à il y a quelques années essayaient d’être une sorte de société de bon père, ont maintenant décidé de devenir agressives et d’entrer sur le marché mondial. Ainsi, par exemple, ils ont signé un MOU, Memorandum of Understanding (Note d’Accord) avec le gouvernement du Chhattisgarh pour l’exploitation minière du minerai de fer. Et en quelques jours, ce qui n’est pas une coïncidence, j’en suis sûre, a eu lieu l’annonce de ce qui est connu comme la Salwa Judum, une milice populaire, qui est soi-disant un mouvement spontané né pour combattre la menace des maoïstes. La Salwa Judum est armée par le gouvernement. Quelque chose comme 400 villages ont été évacués et déplacés dans des camps de la police. Le Chhattisgarh est dans la situation d’une sorte de guerre civile, ce qui est exactement ce qui s’est passé en Colombie. Et pendant que nos yeux sont rivés sur cette guerre civile supposée, bien sûr l’exploitation minière, les minéraux, tout peut être simplement emmené.
Si l’on regarde ce qui se passe dans l’Orissa, la situation est similaire. L’Orissa a des montagnes de bauxite, qui sont magnifiques et densément forestières, avec des sommets plats comme des champs aériens. Ce sont des montagnes poreuses, qui sont en fait des réservoirs d’eau qui la stockent pour les champs dans les plaines. Et l’ensemble des montagnes viennent juste d’être prises par des entreprises privées qui bien sûr, détruisent les forêts, déplacent les tribaux et dévastent la terre.
Ce qui se passe aujourd’hui en Inde est vraiment intéressant. Il est difficile de savoir que dire ou comment y penser. Nous sommes tous versés dans la thèse de la fabrique du consentement de Noam Chomsky, mais en fait, ce qui se passe maintenant ici est que nous vivons dans l’ère de la fabrique du désaccord, où l’on a des entreprises qui font tellement d’argent. Par exemple, la manière avec laquelle le business du bauxite fonctionne est que les sociétés payent simplement des droits au gouvernement de l’Orissa, un petit pourcentage, et ils font des billions. Avec ces billions, ils peuvent mettre en place une ONG. Quelqu’un dit qu’ils vont créer la Vedanta University dans l’Orissa. Ils vont éponger tous les intellectuels et les environnementalistes. Alcan a offert un prix environnemental d’un million de dollar à un des principaux militants pour l’environnement en Inde. Les Tatas ont le Jamsetjl Tata Trust et le dorabji Tata Trust, qu’ils utilisent pour financer les militants, pour présenter des événements culturels et ainsi de suite, au point où ces personnes financent la dissidence ainsi que la dévastation. La dissidence est tenue en laisse, elle n’est qu’apparente. C’est une situation fabriquée dans laquelle tout le monde joue son type de théâtre. C’est complètement fou.

Manifestement, l’Etat doit permettre à ce type de situations de se produire et de continuer.
C’est le génie de l’Etat indien. C’est un Etat extrêmement sophistiqué. Il a beaucoup à apprendre aux américains à propos de l’occupation, il a beaucoup à apprendre au monde à propos de la manière de gérer la dissidence. Il suffi d’épuiser la population, il suffi d’attendre la fin des choses. Quand ils veulent faucher la population, quand ils veulent tuer et mettre en prison, il fait cela aussi. Qui ne croit pas que c’est un pays spirituel où tout le monde pense simplement que si tout n’est pas OK dans cette vie, ce le sera dans la prochaine? Cependant, c’est une des sociétés les plus ravageuses et cruelles. Quelle autre culture pourrait rêver d’un système de caste? Même les talibans ne peuvent pas s’approcher de la manière dont la civilisation indienne a créé les dalits.

Expliquez qui sont les dalits?
Les dalits sont les ‘intouchables’ d’Inde

Ils sont au bas de l’échelle économique et sociale.
Ils sont au bas de tout, de tout. Ils sont systématiquement matraqué, massacré et tué. Je ne sais pas si cela a été rendu par la presse américaine, mais par exemple, les dalits, parce qu’ils se sont trouvés au bas de la société hindoue, se sont souvent convertis et sont devenus musulmans, sont devenus chrétiens, sont devenus sikhs. Mais ils continuent à être traités comme des intouchables, même dans ces religions. C’est tellement omniprésent.
Récemment, il y avait un homme appelé Bant Singh, qui était un dalit sikh. Même en Inde, les gens feraient des bonds à l’idée d’être une telle chose qu’un dalit sikh. Mais actuellement, 30% des sikhs sont des dalits, et 90% d’entre eux sont sans terres. Parce qu’ils sont sans terres, bien sûr, ils travaillent comme main-d’oeuvre dans les fermes d’autres personnes. Leurs femmes sont très vulnérables. Les castes supérieures partout en Inde pensent qu’elles ont le droit de prendre une femme dalit et de faire l’amour avec elle ou de la violer. La soeur cadette de Bant Singh a été violée par un membre d’une caste supérieure dans son village. Bant Singh était un membre du CPI (ML), ce qui est le Parti Communiste d’Inde (Marxiste-Léniniste), connu en tant que naxalites, et a déposé une affaire au tribunal. Ils l’ont prévenu. Ils ont dit «si vous ne laissez pas tomber l’affaire, nous vous tuerons». Il n’a pas abandonné l’affaire, donc ils l’ont attrapé et lui ont coupé les bras et les jambes.
Il était à l’hôpital de Delhi. Je suis allée le voir là-bas. Ca a été une leçon pour moi car c’est le fait d’être une personnalité politique qui l’a sauvé. Il a dit: «Penses-tu que je n’ai ni bras ni jambes? C’est vrai. Parce ce que tous mes camarades sont mes bras et mes jambes.» C’est un chanteur, donc il a chanté une chanson à propos du père d’une jeune fille préparant sa dot juste avant son mariage, son trousseau. Et elle lui dit: «je ne veux pas de ce sari et de ces bijoux. Que ferai-je avec ça? Donne moi juste un fusil». Malheureusement, de plus en plus, à cause de, je pense, ce qui s’est passé avec le mouvement Narmada et le fait que ce mouvement non-violent, dans lequel les gens se sont battus durant 15 ans et ont été simplement mis de côté comme de la paille menue, et qui a entraîné beaucoup de gens à dire: «Je ne veux pas de bracelets, je ne veux pas Gandhi. Donnez-moi juste un fusil».

Vous étiez une participante active, une observatrice et une reporter du NBA, le Narmada Bachao Andolan. Il essayait, bien sûr, de combattre beaucoup de ces damnés grands projets en Inde centrale. Bien, que s’est-il passé exactement? Quelle direction a-t-il pris et où en est-il aujourd’hui? Est-il toujours actif? Je pense qu’une fois, vous l’avez décrit comme le plus grand mouvement non-violent depuis l’indépendance (de l’Inde).
Oui, je l’ai fait. Mais je pense que les gens, y compris moi-même, sont très désillusionnés par ce qui s’est passé. Et je pense personnellement que nous devons vraiment faire une sorte d’autopsie. L’Etat a fait ce qui est dans sa nature et il a gagné cette bataille. Le jugement de la Cour Suprême qui est tombé en 2001 a été un souffle dévastateur. Mais, à mon avis, cela aurait dû être le moment où les gens commencent à interroger ces institutions telles que la Cour Suprême. Au lieu de ça, ils ont continué encore et encore à essayer de trouver quelques braises d’espoir et n’ont pas brisé leur confiance. J’ai brisé la confiance. Je ne compte plus sur le tribunal pour aucune sorte d’aide réelle, ce qui ne veut pas dire que chacun des jugements prononcés est terrible, mais il y a un problème systémique avec la Cour Suprême en Inde, avec ses visions, avec ses idéologies. Ceci est un énorme sujet à part de cette question, et pour moi, l’une des choses les plus importantes qui doit être discutée.
Mais le mouvement Narmada refuse actuellement de se questionner, et je pense que c’est un problème. Parce que c’était un effort merveilleux et magnifique, mais il n’était pas impeccable. A moins que nous essayions et réfléchissions à propos de ce qui n’était pas juste, nous ne pouvons pas vraiment avancer vers quelque chose d’autre. En fait comme je l’ai dit, je pense que les gens ont ressenti qu’il y a une futilité dans ces types de grèves de la faim et des dharnas, d’occupations et de rassemblement sur le pavé pour chanter, parce que le gouvernement adore ça. Maintenant, Sonia Ghandi parle de la satyagraha (‘étreinte de la vérité’ – principe de non-violence par la désobéissance civile instauré par Ghandi) et de Ghandi à Davos. Nous avons des foires de la satyagraha à Connaught Place où ils vendent des shampooings aux herbes. Et quand le gouvernement commence à promouvoir la satyagraha, il est temps pour nous d’y réfléchir.
Je pense qu’il est temps d’interroger radicalement beaucoup de choses, y compris en quoi consistait cette sorte de mouvement joyeux pour la liberté en 1947 et à qui il a bénéficié, et si c’était vraiment une révolution de la classe moyenne, qui, comme d’habitude, a fait feu avec ses canons sur les épaules des pauvres; ce que c’était.

Parlez-nous de Narendra Modi et de Gujarat. En décembre 2007, lui et son parti ont été réélus. C’est Modi qui en 2002, a présidé un pogrom entraînant la mort de quelques 2000 personnes, principalement musulmanes, à Gujarat. Qu’est-ce qui explique sa capacité à être réélu malgré ce record de la promotion de la violence communautaire?
Non, ce n’est pas malgré, c’est à cause de ça. Ce pogrom dans lequel entre 1500 et 2000 musulmans ont été massacrés dans les rues, les femmes violées, 150000 musulmans chassés de leurs maisons et qui vivent aujourd’hui dans des conditions de ghetto, mais au bon économiquement et socialement à Gujarat, tout cela était une campagne électorale. Donc je pense que nous devons vraiment interroger, de manière structurelle, ce qu’est cette démocratie. Il est en quelque sorte vain de simplement diaboliser Modi, parce qu’il y aura des gens comme Modi, qui comprennent qu’il y a eu un lien vraiment fondamental entre la démocratie et le majoritarisme et entre le majoritarisme et le fascisme. Comme je ne cesse de le dire, il y a le feu dans les canalisations. Cela doit être ce qui va se passer, parce que qu’est-ce qu’un politicien engendré par ce type de société complexe va faire? Il va essayer de se forger une majorité pour lui-même, en utilisant le plus petit dénominateur commun, qui sera alors une sorte de banque de votes de confiance. C’est ce que Modi a fait. Modi est un politicien brillant, et les entreprises lui mangent dans la main. Ainsi, ce rapport – juste comme nous savons qu’il s’est déroulé durant l’ère nazi en Allemagne – le rapport entre les fascistes et les grosses sociétés, ce n’est pas différent ici. Tata, Reliance, tous ces gens disent que Gujarat est la destination de rêve pour le capital.
Le RSS, qui est le Rashtriya Swayamisevak Sangh, l’association culturelle qui a engendré le BJP (qui est seulement son aile politique) a été fondé en 1925, et a travaillé durant toutes ces années parfois clandestinement, parfois ouvertement. Fondamentalement, il a été créé sur les principes du fascisme italien de Mussolini – très ouvert pour dire que les musulmans en Inde sont comme les juifs en Allemagne. Ce sont les libéraux indiens qui ont tenté de dire que le RSS n’est pas fasciste, alors qu’eux-mêmes sont très à l’aise avec l’idée du fascisme. En fait, il y a eu un moment ridicule durant les élections à Gujarat, quand Sonia Gandhi, faisant campagne pour le Congrès, a appelé Modi ‘maut ka saudagar’, ce qui signifie marchant de mort. Et Advani, qui est le dirigeant du BJP, et Modi sont apparus et ont dit «Cela ne nous dérange pas qu’on nous appelle Hitler, c’est acceptable, mais ne l’appelez pas marchand de mort». En fait, dans les manuels d’histoires et des choses à Gujarat, Hitler obtient des assez bons points.
Donc ce que nous voyons à Gujarat est une sorte de fascisme, parce que je continue à dire qu’avoir un dictateur fasciste est une chose, mais qu’avoir un fasciste démocrate élu au pouvoir, engraissé par l’approbation de millions de personnes, est une chose différente. Parce que maintenant, nous avons des millions de petits Modi qui courent partout à Gujarat. Récemment, juste avant les élections, le magazine d’informations ‘Tehelka’ a fait une opération piquante. Elle a été diffusée sur une chaîne majeure en prime-time. Vous aviez des gens qui apparaissaient pour dire ouvertement comment ils avaient violé et transformé en pâte des femmes musulmanes, comment ils avaient tailladé des gens à mort et puis comment Modi leur avait donné un refuge ou les avait envoyé hors de Gujarat pendant un moment et les avait protégé.

Tout cela était bien documenté?
Très bien documenté. Tehelka a fait apparaître ces gars et le dire eux-mêmes. Toute la documentation très détaillée existe dans les groupes pour les droits humains, la People’s Union for Democratic Rights (Union Populaire pour les Droits Démocratiques), Communalism Combat (Combat Communalisme). Mais quand cela est passé à l’antenne à la télévision, la réaction de tout le monde, sur toute la ligne, était: «Oh, quel timing horrible. Maintenant, Modi va gagner les élections». Parce que les gens se vantent de ce type de massacres. Cela va lui apporter des voix. Donc c’était ça que je voulais dire en disant que ce n’était pas malgré, mais à cause de ça.
Ayant dit cela, il est important, quand on examine en détail le résultat des élections, de voir que Modi, dans de nombreuses circonscriptions électorales, n’a gagné que de 300, 500, 1000 vois. C’était serré. Mais le fait est que si l’on regarde comment cette démocratie aujourd’hui a commencé à fonctionner, je trouve cela vraiment effrayant.
Par exemple, durant le pogrom, il y a eu un épisode – je ne vous raconte qu’un de ces nombreux épisodes – il y avait un MLA, un membre de l’assemblée législative du nom de Ehsan Jafari, un poète, qui vivait à Ahmedabad dans un logement de la société Gulbarga. Quand les foules ont commencé à se rassembler, quelque chose comme 60 musulmans de cette région y sont allés et ont commencé à aboyer pour son sang. Cet homme a passé 200 coups de téléphone ce jour-là, à Modi, au ministre de l’intérieur Advani, à la police, à Sonia Gandhi pour appeler à l’aide. La police est même venue, puis repartie. Ehsan Jafari a été emmené hors de sa maison et devant tout le monde, en plein jour, a été taillé en pièces. L’homme qui a organisé cela est maintenant devenu commissaire de police à Gujarat. Les avocats qui représentaient les musulmans étaient en fait les avocats qui avaient été ceux de l’accusé. Certains des survivants savaient qui étaient les tueurs. La police a refusé d’écrire leurs noms sur les FIR, First Information Reports (Premiers Rapports d’Information). Juste que c’était une violence générale de la foule.
La Cour Suprême a produit des sons très vertueux à ce moment-là, il y a cinq ans, disant que Modi était comme Néron: il magouillait pendant que Gujarat brûlait. Et puis ils se sont juste tus. Il ne s’est rien passé. Et puis on a ces hommes qui apparaissent et qui se vantent à la télévision en prime-time d’avoir violé, tué et pillé, disant des choses telles que «Nous savons que ces musulmans sont terrifiées à l’idée d’être brûlés. Ils auraient besoin d’être enterrés. C’est pourquoi nous avons décidé de les brûler». Et rien ne s’est passé.
Ainsi, tout continue simplement, chaque institution a été pénétrée par ces personnes et fonctionne, aussi longtemps qu’on est prêt à investir, aussi longtemps que tous les Tatas, Reliance et les gens riches sont contents. Nous observons quelque chose qu’un dictateur ne pourrait pas faire. Ce niveau de pénétration de toutes ces diverses institutions rend complètement fou. On est assis là, et on ne sait simplement pas quoi penser. Et même les partis politiques comme, disons le Parti Communiste d’Inde, qui s’opposait à Modi, y va alors et fait un Nandigram.
On est vraiment laissé à être une personne folle dans le désert. Les gens sont tellement désillusionnés avec ce système. Ils font leur propre combat. Ils prennent les armes, ils ont leurs propres systèmes judiciaires, leur propre compréhension de ce qui est juste et de ce qui est mauvais, et tournent le dos à ce pays avec la plus grande publicité du monde.

Vous venez de mentionner Nandigram, qui est un petit village du Bengale occidental, un état dirigé par le Parti Communiste (Marxiste). En 2007, il y a eu des assassinats là-bas. Vous êtes allée à Nandigram. Pouvez-vous expliquer ce qui s’est passé et ce qui s’y passe?
Nandigram n’est pas un petit village. Nandigram est un district qui consiste en beaucoup, beaucoup de village. Le Parti Communiste d’Inde (Marxiste) – CP(M) – qui est la gauche parlementaire principale et qui forme aujourd’hui une coalition avec le centre-droit, jouit d’un pouvoir incontesté depuis 30 ans au Bengale occidental. J’ai grandi dans le Kerala, qui avait aussi un gouvernement communiste, mais il est tout le temps au pouvoir et puis en dehors. Lorsque je suis allée au Bengale, j’ai réalisé que la première chose qu’on fait, c’est de se demander comment, dans ce lieu tumultueux, un parti peut rester incontesté au pouvoir durant trente ans. Il y a quelque chose de terriblement mauvais là. C’est difficile à expliquer. Je vais essayer de l’expliquer simplement, parce que manifestement, cela a entraîné beaucoup de confusion dans le monde. Ce Parti Communiste (Marxiste) particulier ne s’est en quelque sorte pas lui-même appelé comme ça, mais a été au niveau de l’organisation, disons du Forum Social Mondial en Inde, en disant «Un Autre Monde est Possible» et en essayant de s’aligner avec tous les divers mouvements populaires qui existent en Inde depuis des années. Le Parti Communiste (Marxiste), excepté au Bengale et dans une certaine mesure dans le Kerala, n’a aucun cadres ailleurs en Inde, donc il essayait consciemment de s’associer en quelque sorte avec ces divers mouvements populaires, raison pour laquelle il était tellement grand au Forum Social Mondial.

Il s’est tenu à Mumbai en 2005
Mais même pour ceux qui se sont tenus à Porto Allegre, beaucoup de personnes qui étaient associés au CP(M) y étaient impliqués. Et puis il y a un an et demi, deux ans, le gouvernement indien a annoncé ceci. Et bien sûr, le CP(M) a toujours eu son cri de guerre anti-USA, anti-impérialisme et tout ça, et contre l’ensemble du projet néolibéral.
Mais alors le gouvernement a annoncé toute cette politique de SEZ, qui sont des Special Economic Zones (Zones Economiques Spéciales), un acronyme qui a donné naissance à de nombreuses formes sarcastiques, telles que Slavery Enabled Zones (Zones Permettant l’Esclavage). Ces SEZ sont d’énormes enclaves économiques, je ne connais pas les chiffres exacts, mais il y en a des centaines. L’Inde était une société féodale, avec d’énormes zamindars (propriétaires terriens à l’époque féodale) féodaux.

Gros propriétaires terriens
Et puis il y a eu le processus raté de réforme foncière dans des états comme – actuellement, l’état où les réformes foncières les plus réussies sont arrivées, assez curieusement, était le Cachemire, et les habitants du Cachemire jouissent encore des bénéfices de cela. Mais dans des endroits comme le Bengale et ailleurs, il y a eu certaines réformes foncières. Et maintenant, tout le business des SEZ est pratiquement en train d’inverser l’ensemble du processus, soustrayant la terre et la donnant aux grandes sociétés, telles que Reliance et Tata.
Ce que le Parti Communiste (Marxiste) a fait, c’est de s’opposer bruyamment aux SEZ et puis soudainement, dans le Bengale occidental, il s’est retourné pour créer l’une des plus grandes SEZ, ce qui deviendra ce centre chimique dans le district de Nandigram. Une société indonésienne appelée Salim Group était en quelque sorte son front, et elle allait faire un centre chimique. Nandigram est juste à côté du port de Haldia.
Le trouble a commencé dans le Bengale occidental avec les Tatas dans un lieu du nom de Singur, où le gouvernement a donné aux Tatas quelque chose comme près de 1000 hectares de terre pour faire des petites voitures, la voiture du peuple. Vous savez qui d’autre fabriquait la voiture du peuple. Ainsi, il y a eu une fusillade. Les gens ont été tués à Singur. Il y a eu une énorme résistance.
Mais alors, il a annoncé ce centre chimique dans le Nandigram et des affiches sont sorties pour l’acquisition de la terre. C’était quelque chose comme 18000 hectares. Des milliers et des milliers de personnes allaient être affectées. Et le Nandigram était un bastion du CP(M). Je pense que c’était l’affaire d’un parti tellement inhabitué à ce type d’opposition qu’il a simplement mal interprété la situation et a pensé qu’il pouvait faire exactement ce qu’il voulait. Au fond, cela a entraîné le fait que le parti a fait ce que les gens de Nadigram appellent les cadres de la police, ce qui consiste en des personnes du parti habillés avec des uniformes policiers qui entrent et commettent des actes de violence et même des meurtres.
Le premier soulèvement a eu lieu en mars. Ca a été un désordre de toutes sortes de politiques, mais fondamentalement, ça a été une résistance fantastique. Ils ont creusé les routes, ils ont refusé l’entrée de la police et ils ont dit «Vous ne pouvez pas entrer, et vous ne pouvez pas avoir notre terre».
Je vous raconterai juste ce qui s’est passé quand j’étais là-bas. Le gouvernement ne cessait pas de dire que les gens avaient barricadé Nandigram et «Ils ne nous autorisent pas à entrer pour faire un travail de développement, ils ne permettent pas à la police d’entrer, nous ne pouvons pas donner de gouttes contre la polio». Ils ne cessaient de dire ces choses à propos des gouttes contre la polio. Il n’y a pas un seul centre de santé dans tous ces villages. L’hôpital le plus proche se trouve dans la ville de Nandigram, ce qui est très très loin pour quel les gens s’y rendent. Toutes ces années, pas d’électricité, rien de tout ça. Et soudainement, on parle de gouttes contre la polio. En réalité, ce dont il est question, c’est de regagner un contrôle complet.
La deuxième fois que j’y suis allée, ce qui était juste la semaine dernière, les personnes que j’avaient rencontrées la première fois m’ont envoyé des messages disant «S’il vous plaît, ne venez pas vers nous, s’il vous plaît, ne nous reconnaissez pas, parce que nous serons simplement éliminés». Ils osent tout, et quiconque qui pointe la tête, s’en est la fin. Donc, en fait, il y a juste quelques jours, la dernière chose que j’ai faite lorsque je suis sortie de Nandigram est que j’étais présente à l’exhumation d’un corps dans un champ dont les jambes étaient brisées et qui avait deux balles dans le dos, et sa femme avait identifié le corps. Le voisin m’a dit que cet homme était membre du Bhoomi Ucched Pratrirodh Committee, qui est une organisation de résistance, et on lui avait dit plusieurs fois qu’il devait rejoindre le CP(M), sinon, il serait tué. Et quand il ne l’a pas fait, on en a fait un exemple.
Je salue vraiment la résistance là-bas. Je pense qu’il est tellement important pour tous les autres en Inde qu’ils obligent le gouvernement à dire qu’il ne construira pas le centre, même si personne ne le croit. Mais même si c’est une victoire temporaire, c’est une grande chose. Il est tellement important pour le gouvernement CP(M) de continuer à dire: «Oh, c’était les maoïstes. Ce n’était pas la population locale, c’était des étrangers». Et toute cette merde à propos des étrangers. Comment un parti communiste ose-t-il venir et dire les étrangers. Que veut-il dire par étrangers? Au-delà du district ou à l’extérieur du Bengale? S’ils croient à ce type de rhétorique, qu’est-ce qui leur donne le droit de faire des commentaires à propos de Gujarat, ou du fascisme, du BJP ou tout autre chose?

Le Cachemire est une région de conflit, mais est largement non déclarée, particulièrement aux Etats-Unis. La structure du peu d’information qui est disponible est habituellement que ce sont des extrémistes islamiques, des terroristes. Maintenant, depuis le 11 septembre, ils sont étiquetés de talibans, et d’Al Quaeda. Vous vous êtes rendue au Cachemire. Qu’avez-vous appris?
Le Cachemire est un de ces endroits où à chaque fois que j’entends des gens dire: «Oh, c’est plus compliqué que ça», j’ai une éruption, parce qu’il suffi de sortir de l’aéroport pour voir qu’il y a une petite vallée où ils sont – je ne cesse de dire que pour mener une guerre à grande échelle en Irak, les américains ont 135000 troupes, et dans le Cachemire il y a quelque chose comme 700000 personnels de sécurité de différentes sortes: l’armée, la police, les paramilitaires, la contre-insurrection, tous les divers types de personnes qui travaillent ici. Il est certain que la situation a été rendue compliquée par les espions, les agents doubles, les informateurs et l’argent versé par les agences de renseignements d’Inde et du Pakistan.
Mais l’essentiel, c’est que c’est la volonté des gens que les gouvernement indien cherche à subvertir. Pourquoi est-il si effrayé d’un référendum? Premièrement, comment peut-on dire qu’on tient des élections démocratiques, libres et justes dans un endroit où une personne n’est même pas autorisée à respirer sans avoir un AK-47 pointé sur son nombril? Donc qu’est-ce qui effraye tant le gouvernement indien qu’il ne souhaite pas évaluer ce que la population veut vraiment? D’une certaine manière, cela a été compliqué par le contrat d’adhésion, sincère ou pas. En supposant qu’il était sincère. Supposons qu’il l’était.

Le transfert des états princiers de Jammu et du Cachemire à l’union indienne en 1947?
Exact. Je me demande simplement si c’est ça que la population veut maintenant? Si nous allons parler de démocratie comme étant le fondement, la clé de voûte d’une démocratie qui est la volonté du peuple, tout le monde semble croire qu’il peut parler au nom de la volonté de la population, mais personne ne veut établir ce qu’est cette volonté. Pourtant, bien sûr, je pense que nous n’aurons pas de solution idéaliste pour le problème du Cachemire. L’Inde ne laissera jamais rien tomber. Là, maintenant, elle est plus forte qu’elle ne l’a jamais été. Ainsi, comment ce combat, comment cette bataille sont reliés, cela reste encore à voir. Mais il est clair qu’après avoir perdu pratiquement tout une génération de jeunes gens, la population du Cachemire n’est pas loin de dire «Nous laissons tomber». Bien sûr, il y a une élite qui a été cooptée et qui est faite pour que l’on sente que ses intérêts pour la paix sont énormes. Mais je pense que l’Inde est aussi loin d’une solution au Cachemire que ne le sont les Etats-Unis pour une solution en Irak ou en Afghanistan.

La J&K Coalition of Civil Society (Coalition J&K de la Société Civile) a publié de nombreux rapports à propos des violations des droits humains, des disparitions, de la torture, d’attentat à la pudeur et des viols des femmes et des exécutions extrajudiciaires. Quelle type d’attention ont-ils attiré dans la société civile du reste de l’Inde?
Pratiquement aucune.

Parce que?
Parce que toute cette rhétorique à propos du terrorisme musulman et tout ça, est très profonde. Ainsi, on pourra voir passer des camions qui à l’arrière disent: «Doodh mango to kheer deingay, Kashmir mango to cheer deingay». Cela signifie «Demandez du lait, nous vous donnerons de la crème. Demandez le Cachemire, nous vous éventrerons». Chaque partie de la machinerie étatique, y compris la presse, est entièrement dans la propagande. Au moins les gens du Cachemire ont l’espoir, même si cela ne se réalise jamais, de la liberté à l’intérieur d’eux-mêmes. Au moins, ils ont la dignité qu’ils font la bataille. Que faites-vous pour la population du Chhattisgarh ou les musulmans du Gujarat. Où vont-ils aller? Le Cachemire est en quelque sorte une bataille classique et désuète pour la liberté, comme l’Algérie.
J’ai vécu un des plus beaux moments de ma vie récemment dans le Kerala. J’ai entendu que 4000 familles dalits et adivasis avaient capturé la propriété d’une société de caoutchouc, environ à deux heures d’où vit ma mère. Donc j’y suis allée. C’était ahurissant pour moi de voir cet endroit dans lequel j’avais grandi, de voir devant moi une sorte de nation de personnes qui ont tout simplement disparues de notre société se soulever. C’était une vision simplement étonnante. C’était l’opposé de Nandigram, où les sociétés saisissent la terre des gens. Ici, les gens saisissent la terre de la société. Chacun d’eux a une petite feuille en plastique bleu qu’ils ont fait dans une cabane sous un arbre à caoutchouc. Ils ont été là pour quelque chose comme 300 jours. Ils sont 20000 personnes, femmes et enfants, et chacun d’eux dit qu’ils ont un bidon de cinq litres de pétrole dans leurs maisons et disent «si la police vient, nous nous immolerons, parce que nous n’avons nulle part ailleurs où aller».
Lorsque je les ai entendu parler et que j’ai vu la rage civilisationnelle en eux, cela rend les choses très simples. Ils ont juste dit: «Regardez, cette compagnie a 33 propriétés. Elle possède de 55000 à 60000 hectares de terre. Je n’ai nulle part où dormir. Je la prend». Et soudainement, je me suis dit, quelqu’un comme moi – j’écris, j’ai tous ces chiffres, ces notes de bas de page et ces statistiques, suis-je en train de devenir une employée de bureau? ESt-ce de cette manière que je veux me battre? Parce qu’en fin de compte, qui est celle qui tente de convaincre? Ces personnes, qui lisent ces choses, ne laisserons jamais tomber ce qu’ils ont. On doit les y obliger.
Ceci est la bataille qui arrive ici en Inde. Le gouvernement engendre ces milices privées. Dans le Chhattisgarh, on a la Salwa Judum. A Gujarat, on a le Bajrang Dal. Dans le Bengale occidental, il a la structure policière du CP(M). Dans l’Orissa, les sociétés ont leurs propres brutes. Ca, c’est ce qui se passe. Et peu importe qu’ils ne parlent même pas de ce qui se passe dans le nord est de l’Inde, une situation en cours depuis 1947, qui est pire que celle du Cachemire. Un jour, Frederick Douglass a dit: «le pouvoir ne concède rien sans qu’il y ai une exigence. Il ne l’a jamais fait et ne le fera jamais».
Pour ma part, je pense qu’il est très important pour nous de continuer également de nous interroger et sur ce que nous faisons et sur notre rôle là-dedans. Aujourd’hui en Inde, il est très facile pour tout le monde de continuer à dire que les maoïstes sont terribles, que le gouvernement est aussi terrible, que toute la violence est mauvaise, que l’un est l’autre côté de la médaille, toutes ces banalités qui sont mises en bouche. Mais aujourd’hui, à moins que je ne sois prête à prendre les armes, je ne suis pas en position pour dire aux autres de prendre les armes. Mais à moins que je ne sois dans une position où je suis à l’autre bout de ce bélier, je ne vais pas non plus m’asseoir en disant «Faisons une grève de la faim» et «Allons-y et chantons des chansons à l’extérieur du Ministère de l’Eau». J’en ai fini avec tout ça.

Au Tribunal Mondial sur l’Irak à Istanbul en juin 2005, vous avez fait des commentaires à propos de la résistance et du droit à la résistance qui ont fait se hausser quelques sourcils. Vos visions à ce propos se sont-elles développées depuis lors?
Mes vues à ce propos n’ont pas changé depuis lors. Peut-être se sont-elles développées. Je pense qu’il est très important pour nous de comprendre qu’actuellement, des gens sont décimés tous les jours. J’étais une de ces personnes qui ont dit que la globalisation de la dissidence était la façon de combattre la globalisation du capital d’entreprise. Mais ça, c’était à l’ère du Forum Social Mondial. Mais je pense que les choses ont changé depuis lors, parce que le Forum Social Mondial a été repris. Donc ce qui s’est passé est une sorte de corporatisation de la dissidence. Et la globalisation de la dissidence abouti alors à la création de hiérarchies dans lesquelles on choisi son génocide, ou la pire chose qui se passe. Est-ce que ce qui se déroule dans le Nandigram est pire que ce qui s’est passé au Congo? Bien sûr que non. Tout est fendu et la population devient localement déresponsabilisée.
Tout le monde cherche des recommandations vedettes de la part des super stars de la résistance. Même quelqu’un comme moi. On me demande toujours de dire quelque chose à propos de choses que je ne connais pas assez. Je sens qu’il est très important de ne pas déresponsabiliser les gens qui se battent et de ne pas leur dire comment ils doivent le faire. Par exemple, en Inde, on en est venu à un stade où la seule chose que le peuple peut faire, c’est de faire vraiment ce que la population de Nandigram a fait, creuser les routes et dire «Vous ne pouvez pas entrer», parce que dès le moment où ils entrent, où ils commencent à prendre, où ils coopèrent, où ils ramassent les dirigeants, où ils achètent quelqu’un, c’est fini. Il y a une certaine quantité de brutalité maintenant que même la résistance doit avoir, parce que la coopération est ahurissante, la ONG-isation est étonnante.
Je vais vous raconter une histoire très intéressante. Je mets une grande partie des droits d’auteur de mon travail dans un cartel. Quelques-uns d’entre nous, des amis, des militants, le gère. Le seul argent qui y entre est l’argent de mes écrits,…, parce que le but n’est pas de récolter des fonds mais d’essayer de le donner par solidarité aux gens qui ne savent pas comment rédiger des propositions et comment fonctionne le système. Il se nomme Zindabad. Qu’il vive. Nous avons récemment reçu une lettre de l’Institut Tata des Sciences Sociales, qui est un institut qui est parfois comme un bureau de poste pour distribuer les fonds donnés par les fiducies Tata à divers militants et mouvements. Donc, d’un côté, on a Tatas, les capitalistes, et de l’autre, on a ces trusts, comme je vous l’ai dit, qui financent tous ces militants, etc. La lettre dit: «Cher Zindabad Trust, Les tribaux de Madhya Pradesh sont reconnaissants envers Tatas d’avoir soutenu leur lutte pour leurs droits et leur gagne-pain.» Et maintenant, afin de développer leur base, ils veulent avoir un séminaire au Centre International d’Inde, auquel des juges, des fonctionnaires, des militants et des adivasis seront invités.
Et il y a un budget dans lequel, manifestement, les indemnités de voyage des bureaucrates et des juges sont énormes, et celle des militants et des adivasis sont petites. Et il y a une liste d’activistes et d’adivasis qui tous sont financés par Tatas. Ils nous demandent de financer ce séminaire. C’est comme une grenouille ouverte sur une table de dissection. On voit comment le monde fonctionne. Et j’ai dit, Ecrivons-leur et disons que fondamentalement, nous n’avons pas les moyens de financer ce séminaire, mais pourquoi ne pas appeler les survivants des gens qui ont été tués à Kallingnagar et à Singur pour les projets de Tata pour faire comprendre leurs visions et les disséminer.

Durant ces deux dernières années, l’Inde a élargi sa relation militaire avec les Etats-Unis et Israël. Quelles en sont les implications?
Après avoir fait partie du mouvement des non-alignés, l’Inde fait maintenant complètement partie du mouvement des alignés. Le gouvernement indien ne se fatigue jamais de dire qu’Israël et les USA sont ses alliés naturels. Ainsi, l’accord nucléaire, les exercices militaires conjoints, l’échange indo-américain, sont autant de manières de se lier étroitement à l’Amérique par des gouvernements qui n’ont aucune idée de ce qu’a été l’histoire des alliés américains non-blancs. Je trouve ça juste fou qu’ils ne fassent pas simplement une rapide recherche Google sur les divers régimes despotiques qui ont été soutenus et puis déserté par les Etats-Unis.
Mais le fait est, En Inde nous savons cela, par exemple, avant le coup d’Etat au Chili, les américains avaient en fait un détachement entier de jeunes étudiants chiliens à l’école de Chicago selon Milton Friedman à qui l’on apprenait les économies de libre-marché. En Inde, ils ne doivent pas le faire. Nous voulons le faire. L’élite indienne remue juste la queue et fait la file. Parce que, comme je ne cesse de le dire, le mouvement sécessionniste qui a eu le plus de succès en Inde a été la séparation de l’élite dans ce type de communauté globale. Pratiquement chaque fonctionnaire, chaque politicien, chaque membre haut placé de la classe judiciaire, industrielle, financière et académique, tout le monde aurait un très très proche parent, comme un fils, une fille ou un frère en Amérique. Donc, nous sommes organiquement liés et attachés.
Manmohan Singh, le premier ministre de l’Inde, n’a jamais gagné d’élection de sa vie et n’a aucune imagination en dehors de celle du FMI et de la Banque Mondiale. Il ne me semble pas qu’il ait jamais lu un manuel basique d’histoire. Il est probablement le seul premier ministre d’une ancienne colonie de l’histoire du monde qui soit allé à Cambridge et qui dans son discours, remercie le colonialisme pour la démocratie et qui remercie les britanniques pour chaque institution de répression étatique que possède l’Inde aujourd’hui – la police coloniale, la bureaucratie, tout. Donc c’est un pays qui fonctionne dans les lignes d’un état colonial, aussi extractif, sauf que les colonisateurs sont la classe supérieure.

C’est quelque chose que Franz Fanon a écrit dans ‘Les damnés de la terre’, que les anciens maîtres coloniaux seraient remplacés par leurs équivalents natifs.
Absolument. Par ici, c’est juste comme une bande dessinée.

Quel est cet accord nucléaire auquel vous avez fait allusion et qui attacherait l’Inde aux Etats-Unis? Et vous n’avez pas mentionné Israël sur le plan de sa relation croissante avec l’Inde également.
Nous savons qu’Israël est le plus grand bénéficiaire de l’aide américaine, et en quelque sorte l’avant-poste américain au Moyen-Orient, donc je ne pense pas qu’il faut voir les deux, Israël et Amérique, comme étant conceptuellement distincts. Je pense que c’est un ensemble. Et cela aide également à le comprendre au vu de l’énorme sentiment anti-musulman dans la majorité en Inde, l’énorme animosité commune vis à vis des musulmans et du terrorisme, qui coïncide juste magnifiquement avec tout cela.
L’accord nucléaire, pour le dire simplement, lie entièrement le programme nucléaire civil indien à l’Amérique. L’énergie nucléaire en tant que solution aux problèmes énergétiques de l’Inde n’est pas quelque chose qui ait jamais été étudié en aucun genre de détail. Là, maintenant, la contribution de l’énergie nucléaire civile au réseau électrique et presse aussi bonne que zéro. Donc, ce dont nous sommes en train de parler est une situation dans laquelle l’Inde investi énormément pour des réacteurs nucléaires civiles, et puis est détenue en otage. Même si l’accord nucléaire prétend seulement faire face à l’offre de matériel fissile etc, en fait, ce qu’il fait, c’est de mettre l’Inde elle-même dans une position où elle est totalement prise en otage pour tout. Si vous ne signez pas ceci, nous allons reprendre cela. Quelle absurdité de se mettre soi-même dans une telle position.
Malheureusement, toute la critique de cet accord a été très peu scrupuleuse, même au sein de l’Inde, même, disons, le Parti Communiste, qui s’est jadis opposé aux armes nucléaires. Maintenant, sa critique est de dire que nous sommes un Etat nucléaire et que nous ne devons pas renoncer à notre souveraineté. Il se tient pratiquement sur sa tête.

Je me souviens que vous avez dit qu’il est dangereux d’être un haut coquelicot. Hrant Dink était un de ces hauts coquelicots, un journaliste turco-arménien assassiné par un nationaliste dans les rues d’Istanbul en janvier 2007. On vous a demandé de parler à l’occasion de l’anniversaire de sa mort (discours publié dans l’ISR 58, mars-avril 2008). Je sais que vous êtes bombardée de demandes venant du monde entier. Quels sont les facteurs qui vous permettent de prendre une décision? Pourquoi aller à Istanbul?
Premièrement, le plus gros bombardement d’interviews avait récemment à voir, d’une manière baveuse ou d’une autre, avec la promotion de l’Inde, et juste par principe, je ne suis pas prête à faire ça. Nous recréons l’Inde dans telle ou telle ville, dans tel ou tel endroit. Et tout ça à à voir avec le capital d’entreprise et avec ce jouet en peluche, cet ours en peluche que nous avons, cette nation magnifique, colorée et empoté où nous avons le cricket et Bollywood, et même la reine de la dissidence, Arundhati Roy. Nous sommes actuellement en quelque sorte une famille vraiment heureuse.
Mais à propos de ce pourquoi j’ai accepté d’aller à Istanbul. En partie parce que je pense, une fois encore, avoir un penchant à aller dans des endroits qui ne sont pas juste l’Europe et l’Amérique, parce que ça aussi, peut devenir un spectacle de supermarché – que nous avons tout, et que tout le monde vient à nous. Deuxièmement, je pense que la Turquie est fascinante, parce qu’elle est tellement semblable à l’Inde sur le plan de son élite laïque agressive, son fondamentalisme religieux, son nationalisme hideux. Je pense qu’elle est d’une certaine manière beaucoup moins subtile dans sa forme actuelle. Elle doit prendre certaines leçons des Brahmanes. Mais elle n’a pas cette sorte de morceau de paradis hippie.
Cela me fascine. Comment peut-on survivre en tant qu’écrivain dans une société telle que celle-ci? Récemment en Inde, lorsque toute la question du Nandigram a éclaté, une des choses la plus intelligente que le CP(M) pense avoir fait a été d’évoquer une manifestation contre Taslima Nasrin, dont le livre ‘Dwikhondita’ a été publié il y a quatre ans et était sur les listes des best-sellers et personne n’a rien à en dire.

La romancière bengladeshi?
Elle a été en quelque sorte éjectée du Bangladesh et a déménagé à Calcutta. Le premier à demander une interdiction a été le PC(M). Puis la haute cour a levé l’interdiction. Le livre a été publié. Rien ne s’est passé. Et puis juste au moment où des manifestations massives ont éclaté contre le PC(M) pour la première fois en 35 ans – à cause de Nandigram, où le plus gros des paysans à être déplacés étaient musulmans, soudainement, on a cherché à détourner l’attention, en disant «Taslima Nasrin insulte l’Islam» et «Sors d’ici». C’était simplement une pièce de monnaie insérée dans les négociations démocratiques qui avaient lieu.
Donc comment fonctionne-t-on dans des sociétés comme la Turquie et l’Inde en tant qu’écrivain? Comment continue-t-on à dire les choses qu’on dit? Comment fait-on de son mieux pour ne pas se faire tuer? Comment découvre-t-on que les pays qui parlent le plus fort, le plus longtemps, et qui ont la législation la plus complexe à propos de la liberté d’expression, tels que l’Amérique, n’ont aucune vraie liberté d’expression mais se sont arrangés pour hypnotiser la population pour qu’elle y croit. Toutes ces choses m’intéressent.

Peut-être cela a-t-il une certaine analogie avec la position du gouvernement indien vis à vis du Cachemire?
Je ne pense pas qu’il y ait une analogie, parce que le gouvernement est assez fier de ce qu’il fait au Cachemire. Je ne pense pas que nous sommes arrivés à un stade où le gouvernement se sent mal à ce propos.

Je voulais dire en termes de nier l’histoire, de nier l’auto-détermination et ce genre de questions.
Le gouvernement ne nie pas ses cruautés au Cachemire. La presse n’en parle pas beaucoup, et n’en sait pas beaucoup, mais il y a une parade très fière sur la façon dont nous gérons les terroristes, même parmi la population en Inde. Par exemple, je parlais de Gujarat. Il y a un aveu fier à propos de cette tuerie. Il y a une chose fière dans «C’est ce que ces musulmans méritent». Donc c’est assez intéressant, la psyché de ces choses. C’est ce que je disais. Quand on nie quelque chose, en soi, ce déni est l’acceptation qu’il y a une chose terrible, qui est la raison pour laquelle on le nie. Mais à Gujarat, on n’y pense pas aujourd’hui comme à une chose terrible. On y pense comme à une grande chose.

Vous continuez à écrire des essais politiques. Qu’en est-il de la fiction? Y êtes-vous retournée?
J’essaye. Comme je l’ai dit, je ne veux pas vraiment continuer à faire la même chose tout le temps. Et je me sens un peu prisonnière du département des notes actuellement. On est constamment coopté. Je pourrais être pour toujours sur la télévision principale en Inde pour débattre et pour faire comprendre mon point de vue, amis en fait, on ne fait qu’augmenter le bruit. Cela fait partie du racket ici maintenant, ce truc magnifique, compliqué, bruyant, ergoteur et mignon qui se passe. Je ne nie pas le fait que nous avons besoin de séries de choses incisives, mais personnellement, en tant qu’écrivain, je sens que beaucoup de mes écrits étaient pour moi-même, pour comprendre comment ça marche. Et maintenant, si je devais écrire, ce serait une répétition de ma compréhension. Je veux faire quelque chose qui fait quelque chose de cette compréhension plutôt que simplement la collationner. Donc je pense que la fiction est cet endroit. Je veux me surprendre moi-même. Je veux voir ce qui sort sans le savoir à l’avance.

Quel était ce commentaire que vous avez fait à propos de la fiction et de la réalité?
Que la fiction est la chose la plus vraie qui ait jamais été.

Angleterre: Nouvelle arrestation d’un membre présumé de l’ETA

03/16/2010

(source : Secours Rouge)


La Metropolitan Police de Londres a arrêté ce lundi un membre présumé de l’ETA à Soho, dans le centre de Londres. Garikoitz Murua, 29 ans, a été capturé par des officiers de l’unité d’extradition de Scotland Yard dans une opération conjointe avec la police espagnole. En décembre 2006, les autorités espagnoles avaient délivré un mandat d’arrêt européen pour ‘délits terroristes’ sur sa personne. Murua a comparu aujourd’hui devant la Cour de Westminster. Il est accusé d’être impliqué dans une série d’attaques à l’explosif en Espagne entre 1999 et 2002, ainsi que d’avoir pris part aux explosions des maisons de deux conseillers municipaux, d’une gare, des bureaux d’un organe de presse et du département de sécurité sociale. Murua est le troisième membre clé de l’ETA à être arrêté ces deux dernières semaines après Ibon Gogeaschoechea le 28 février en France et Andoni Cengotitabengoa le 12 mars à Lisbonne.

Alexandra Kollontaï : Journée Internationale de la Femme – une fête militante

03/16/2010

(source : http://links.org.au/node/1543 Traduction Futur Rouge)


Mezhdunarodnuy den’ rabotnitz, Mosou 1920. La Jounrée de la Femme ou la Journée de l’Ouvrière est un jour de solidarité internationale et un jour pour passer en revue la force et l’organisation des femmes prolétariennes.
Mais ce n’est pas un jour spécial uniquement pour les femmes. Le 8 mars est une journée historique et mémorable pour les ouvriers et les paysans, pour tous les ouvriers russes, et pour tous les ouvriers du monde. En 1917, ce jour là, la grande Révolution de Février a éclaté (2). Ce sont les ouvrières de Petersbourgh qui ont commencé cette révolution; ce sont elles qui, en premier, ont décidé de soulever la banderole de l’opposition au tsar et à ses associés. C’est pourquoi la journée de la femme est une double fête pour nous.
Mais si c’est un jour férié général pour tout le prolétariat, pourquoi l’appelle-t-on ‘Journée de la Femme’? Pourquoi alors tenons-nous des fêtes et des réunions spéciales destinées avant tout aux ouvrières et aux paysannes? Cela ne compromet-il pas l’unité et la solidarité de la classe ouvrière? Pour répondre à ces questions, nous devons regarder en arrière et voir comment la Journée de la Femme est arrivée et pour quelle raison elle a été organisée.

Comment et pourquoi la Journée de la Femme a-t-elle été organisée?

Il n’y a pas longtemps, en fait, il y a dix ans environ, la question de l’égalité des femmes et la question quant à savoir si les femmes pourraient prendre part au gouvernement aux côtés des hommes étaient chaudement débattues. La classe ouvrière dans tous les pays capitalistes luttait pour les droits des ouvrières: la bourgeoisie ne voulait pas accepter ces droits. Ce n’était pas dans l’intérêt de la bourgeoisie de renforcer le vote de la classe ouvrière au parlement; et dans chaque pays, elle a entravé l’adoption des lois qui donnaient ce droit aux ouvrières.
Les socialistes en Amérique du Nord ont insisté sur leurs exigences pour le droit de vote avec une particulière persistance. Le 28 février 1909, les femmes socialistes des USA ont organisé d’énormes manifestations et réunions à travers le pays, exigeant les droits politiques pour les ouvrières. C’était la première ‘Journée de la Femme’. L’initiative d’organiser une journée de la femme appartient donc aux ouvrières américaines.
En 1910, durant la Seconde Conférence Internationale des Ouvrières, Clara Zetkin (3) a mis en avant la question d’organiser une Journée Internationale de l’Ouvrière. La conférence a décidé que chaque année, dans tous les pays, on devrait célébrer le même jour une ‘Journée de la Femme’ avec le slogan ‘Ke droit de vote pour les femmes unira notre force dans la lutte pour le socialisme’.
Durant ces années, la question de rendre le parlement plus démocratique, par exemple, en élargissant le droit de vote et en l’étendant au vote des femmes, était une question vitale. Même avant la première guerre mondiale, les ouvriers avaient le droit de voter dans tous les pays bourgeois, sauf en Russie (4). Seules les femmes, ainsi que les fous, restaient sans ces droits. Cependant, la réalité discordante du capitalisme exigeait la participation des femmes dans l’économie du pays. Chaque année, il y avait une augmentation du nombre de femmes qui devaient travailler dans les usines et dans les ateliers, ou comme domestiques et femmes de ménage. Les femmes travaillaient aux côtés des hommes et la richesse du pays était créée par leurs mains. Mais les femmes restaient sans droit de vote. Mais dans les dernières années avant la guerre, l’augmentation des prix a forcé même la ménagère la plus pacifique à s’intéresser aux questions de la politique, et à manifester fortement contre l’économie de pillage de la bourgeoisie. Les ‘soulèvement des femmes au foyer’ sont devenus de plus en plus fréquents, s’intensifiant soudainement à des moments différents en Autriche, en Angleterre, en France et en Allemagne.
Les ouvrières ont compris qu’il n’était pas suffisant de détruire les étals au marché ou de menacer le commerçant singulier: elles ont compris qu’une telle action ne réduit pas le coût de la vie. Il faut changer la politique du gouvernement. Et pour réussir cela, la classe ouvrière doit voir que le droit de vote est élargi.
Il a été décidé d’avoir une Journée de la Femme dans tous les pays en tant que forme de lutte pour obtenir le droit de vote pour les ouvrières. Ce jour était destiné à être une journée de solidarité internationale dans le combat pour des objectifs communs et une journée pour passer en revue la force organisée des ouvrières sous la bannière du socialisme.

La première Journée Internationale de la Femme

La décision prise lors du Second Congrès International des Femmes Socialistes n’est pas restée sur papier. Il a été décidé de tenir la première Journée Internationale de la Femme le 19 mars 1911. Cette date n’a pas été choisie au hasard. Nos camarades allemandes ont sélectionné ce jour à cause de son importance historique pour le prolétariat allemand. Le 19 mars de l’année de la Révolution de 1848, le roi prussien a reconnu pour la première fois la force de la population armée et a cédé devant la menace d’un soulèvement prolétarien. Parmi les nombreuses promesses qu’il a faites, et qu’il a plus tard échoué à tenir, figurait l’introduction du droit de vote pour les femmes. Après le 11 janvier, des efforts ont été faits en Allemagne et en Autriche pour préparer la Journée de la Femme. Ils ont fait connaître les projets pour une manifestation à la fois par le bouche à oreille et par la presse. Durant la semaine précédant la Journée de la Femme, deux journaux sont apparus: ‘The Vote for Women’ (Le Droit de Vote pour les Femmes) en Allemagne et ‘Women’s Day (Journée de la Femme) en Autriche. Les divers articles consacrés à la Journée de la Femme – ‘Women and Parliament’ (Femmes et Parlement), ‘The Working Women and Municipal Affairs’ (Les ouvrières et les Affaires Municipales), ‘What Has the Housewife got to do with Politics?’ (Qu’à la Femme au Foyer à voir avec la Politique?), etc – ont analysé à fond la question de l’inégalité de la femme dans le gouvernement et dans la société. Tous les articles ont souligné le même point: qu’il était absolument nécessaire de rendre le parlement plus démocratique en étendant le droit de vote aux femmes.
La première Journée Internationale de la Femme a eu lieu en 1911. Son succès a dépassé toutes les attentes. Durant cette Journée de l’Ouvrière, l’Allemagne et l’Autriche n’étaient qu’une mer de femmes grouillante et tremblante. Des meetings ont été organisés partout – dans les petites villes et même dans les villages, les salles étaient tellement remplies qu’on a du demander aux ouvriers de laisser leurs places aux femmes.
Ceci a certainement été la première démonstration de militantisme de la femme ouvrière. A cette occasion, les hommes sont restés à la maison avec leurs enfants, et leurs femmes, les femmes au foyer prisonnières, sont allées aux meetings. Durant les plus grandes manifestations dans la rue, auxquelles 30000 ont participé, la police a décidé d’enlever les calicots des manifestants: les ouvrières ont résisté. Dans la bagarre qui a suivi, le carnage n’a été empêché que grâce à l’aide des députés socialistes au parlement.
En 1913, la Journée Internationale de la Femme a été transférée au 8 mars. Ce jour est resté le jour du militantisme de l’ouvrière.

Une Journée de la Femme est-elle nécessaire?

La Journée de la Femme a eu des résultats ahurissants en Amérique du Nord et en Europe. Il est vrai que pas un seul parlement bourgeois n’a pensé à faire des concessions aux ouvriers ou à répondre aux exigences des femmes. Car à cette époque, la bourgeoisie n’était pas menacée par une révolution socialiste.
Mais la Journée de la Femme a réussi quelque chose. Elle s’est avérée par dessus tout être une excellente méthode d’agitation parmi nos soeurs prolétaires les moins politisées. Elles ne pouvaient pas aider, mais ont tourné leur attention vers les réunions, les manifestations, les affiches, les tracts et les journaux qui étaient consacrés à la Journée de la Femme. Même l’ouvrière politiquement arriérée s’est dit à elle-même «Ceci est notre journée, le festival pour les ouvrières», et s’est précipitée aux meetings et aux manifestations. Après chaque Journée Internationale de la Femme, plus de femmes rejoignent les partis socialistes et les syndicats grandissent. Les organisations se sont améliorées et la conscience politique s’est développée.
La Journée de la Femme a encore servi à une autre fonction: elle a renforcé la solidarité internationale des travailleurs. Les partis des différents pays échangent habituellement des conférenciers pour l’occasion: des camarades allemands vont en Angleterre, des camarades anglais vont en Hollande,… La cohésion internationale de la classe ouvrière est devenue solide et ferme et cela signifie que la force combattante du prolétariat en tant qu’ensemble qui a grandi.

Journée de la Femme Ouvrière en Russie

Les ouvrières russes ont pour la première fois pris par à la ‘Journée de l’Ouvrière’ en 1913. C’était une période de réaction alors que le tsarisme tenait les ouvriers et les paysans dans son étau – comme un contrôle. Il ne pouvait y avoir aucune pensée de célébrer la ‘Journée de l’Ouvrière par des manifestations au grand jour. Mais les ouvrières organisées étaient capables de marquer leur journée internationale. Les deux journaux légaux de la classe ouvrière – la ‘Pravda’ bolchévique et la ‘Looch’ menchévique – ont transmis des articles à propos de la Journée Internationale de la Femme (5): ils ont publié des articles spéciaux, des portrait de certaines de celles qui prenaient part au mouvement des ouvrières et des salutations de camarades tels qu’August Bebel et Clara Zetkin (6).
Durant ces sombres années, les meetings étaient interdits. Mais à Petrograde, à la Bourse de Kalashaïkovsky, ces ouvrières qui appartenaient au Parti (bolchévique) ont organisé une réunion publique sur ‘La Question de la Femme’. Le prix d’entrée était de cinq kopecks. C’était un meeting illégal mais la salle était absolument pleine. Les membres du parti ont parlé. Mais cette réunion ‘fermée’ animée s’est terminée péniblement quand la police, alertée par de tels débats, est intervenue et a arrêté de nombreux conférenciers.
Il a été d’une grande importance pour les travailleurs du monde que les femmes en Russie, qui vivaient sous l’oppression tsariste, devraient se joindre et d’une manière ou d’une autre s’arranger pour se reconnaître dans les actions de la Journée Internationale de la Femme. C’était un signe bienvenu que la Russie se réveillait et que les prisons et les gibets tsaristes étaient impuissants pour tuer l’esprit de lutte et de protestation des travailleurs. En 1914, la Journée de l’Ouvrière en Russie a été mieux organisée. Les deux journaux des ouvriers se sont concernés eux-mêmes par la fête. Nos camarades ont mis beaucoup d’efforts dans la préparation de la Journée de l’Ouvrière. A cause de l’intervention policière, ils ne sont pas parvenus à organiser une manifestation. Ceux qui étaient impliqués dans l’organisation se sont retrouvés dans les prisons tsaristes et beaucoup ont été plus tard envoyés dans le grand nord. Car le slogan ‘pour le droit de vote des femmes’ était naturellement devenu en Russie un appel public pour le renversement de l’autocratie tsariste.

Journée de l’Ouvrière durant la guerre impérialiste

La première guerre mondiale a éclaté. La classe ouvrière de chaque pays était recouverte du sang de la guerre (7). En 1915 et 1916, la Journée de l’Ouvrière à l’étranger a été une faible affaire – les femmes de l’aile gauche socialiste qui partageaient les vues du Russion Bolshevik Party (Parti Bolchévique de Russie) ont essayé de transformer le 8 mars en une manifestation des ouvrières contre la guerre. Mais ces traîtres du parti socialiste en Allemagne et dans d’autres pays ne permettraient pas aux femmes socialistes d’organiser des rassemblements; et les femmes socialistes se sont vues refuser des passeports pour aller dans des pays neutres où les ouvrières souhaiteraient tenir des réunions internationales survivait.
En 1915, il n’y a qu’en Norvège qu’elles se sont débrouillées pour organiser une Journée de la Femme en Russie, car ici, la puissance du tsarisme et de la machine militaire était effrénée.
Ensuite est arrivée la grande, grande année 1917. La faim, le froid et les épreuves de la guerre, ont brisé la patience des ouvrières et des paysannes de Russie. En 1917, le 8 mars (23 février) pour la Journée de l’Ouvrière, elles sont hardiment sorties dans les rues de Pétrograde. Les femmes – certaines étaient ouvrières, certaines étaient des femmes de soldats – ont exigé du ‘Pain pour nos enfants’ et le ‘Retour de nos maris des tranchées’. A ce moment décisif, les protestations des ouvrières ont présenté une telle menace que même les forces de sécurité tsaristes n’ont pas osé prendre les mesures habituelles contre les rebelles mais ont regardé avec confusion la mer orageuse de la colère populaire.
La Journée de l’Ouvrière de 1917 est devenue mémorable dans l’histoire. Ce jour là, les femmes russes ont soulevé la torche de la révolution prolétarienne et ont mis le feu au monde. La Révolution de Février a débuté ce jour là.

Notre appel au combat

La ‘Journée de l’Ouvrière’ a été organisée pour la première fois il y a 10 ans durant la campagne pour l’égalité des femmes et pour la lutte pour le socialisme. Cet objectif a été rempli par les femmes de la classe ouvrière en Russie. En république soviétique, les femmes ouvrières et paysannes ne doivent pas se battre pour le droit de vote ou leurs droits civils. Elles ont déjà gagné ces droits. Les travailleurs russes et les femmes paysannes sont des citoyens égaux – dans leurs mains se trouve une arme puissante pour rendre la lutte pour une vie meilleure plus facile – le droit de vote, de participer aux soviets et dans toutes les organisations collectives (8).
Mais les droits seuls ne sont pas assez. Nous devons apprendre à les utiliser. Le droit de vote est une arme que nous devons apprendre à maîtriser pour notre propre bénéfice, et pour le bien de la république des ouvriers. Durant les deux années de pouvoir des soviets, la vie en elle-même n’a pas absolument changé. Nous sommes seulement dans le processus de lutte pour le communisme et nous sommes encerclés par le monde dont nous avons hérité du passé, sombre et répressif. Les entraves de la famille, du ménage, de la prostitution pèsent toujours lourdement sur la femme ouvrière. Les ouvrières et les paysannes ne peuvent se débarrasser de cette situation et obtenir l’égalité dans la vie elle-même, et pas juste dans la loi, que si elles mettent toutes leurs énergies pour faire de la Russie une vraie société communiste.
Et pour accélérer son arrivée, nous devons d’abord redresser la barre de l’économie délabrée de la Russie. Nous devons examiner la solution de nos deux tâches les plus urgentes – la création d’une force de travail bien organisée et consciente politiquement et la restauration du transport. Si notre armée du travail fonctionne bien, nous devrions bientôt avoir à nouveau des machines à vapeur; les chemins de fer recommenceront à fonctionner. Cela signifie que les ouvriers et les ouvrières recevront le pain et le bois de chauffage dont ils ont désespérément besoin.
Obtenir le retour à la normale du transport accélèrera la victoire du communisme. Et avec la victoire du communisme viendra l’égalité complète et fondamentale des femmes. C’est pourquoi le message de la ‘Journée de l’Ouvrière’ doit cette année être «Ouvrières, paysannes, mères, femmes et soeurs, tous les efforts pour aider les travailleurs et les camarades à surmonter le chaos des chemins de fer et à rétablir le transport. Tout le monde dans la lutte pour le pain, le bois de chauffage et les matières premières».
L’an dernier, le slogan de la Journée de l’Ouvrière était: «Tous pour la victoire du Front Rouge» (9). Maintenant, nous appelons les ouvrières à rallier leur force sur un nouveau front sans effusion de sang: le front du travail! L’Armée Rouge a battu l’ennemi extérieur parce qu’elle était organisée, disciplinée et prête à l’abnégation. Avec de l’organisation, du travail dur, de l’auto-discipline et de l’abnégation, la république des travailleurs surmontera l’ennemi interne – la dislocation du transport et de l’économie, la famine, le froid et la maladie. «Tous pour la victoire du front du travail sans effusion de sang! Tous pour la victoire!»

Les nouvelles tâches de la Journée de l’Ouvrière

La Révolution d’Octobre a donné aux femmes l’égalité avec les hommes, pour autant que les droits civils sont concernés. Les femmes du prolétariat russe, qui étaient il n’y a pas si longtemps, les plus malheureuses et opprimées, sont aujourd’hui dans la République Soviétique, capables de montrer avec fierté aux camarades d’autres pays le chemin vers une égalité politique par l’intermédiaire de l’établissement de la dictature du prolétariat et du pouvoir des soviets.
La situation est très différente dans les pays capitalistes où les femmes sont toujours surmenées et défavorisées. Dans ces pays, la voix de l’ouvrière est faible et inanimée. Il est vrai que dans divers pays – en Norvège, en Australie, en Finlande et dans certains des états d’Amérique du Nord – les femmes ont gagné les droits civils même avant la guerre (10).
En Allemagne, après que le kaiser ait été rejeté et qu’une république bourgeoise dirigée par les ‘conciliateurs’ (11) ait été établie, 36 femmes sont entrées au parlement – mais pas une seule n’était communiste!
En 1919, en Angleterre, une femme a été élue pour la première fois en tant que membre du parlement. Mais qui était-elle? Une ‘lady’. Cela signifie une propriétaire de terres, une aristocrate (12).
En France aussi, la question de l’extension du droit de vote aux femmes est apparue plus tard. Mais de quelle utilité sont ces droits pour l’ouvrière dans la structure des parlements bourgeois? Tant que le pouvoir est dans les mains des capitalistes et des propriétaires terriens, aucun droit politique n’évitera à la femme ouvrière la position traditionnelle d’esclavage dans la maison et dans la société. La bourgeoisie française est prête à envoyer une autre mouillette à la classe ouvrière, face à la croissance des idées bolchéviques parmi le prolétariat: elle est prête à donner le droit de vote aux femmes (13).

Monsieur le Bourgeois – il est trop tard!


Après l’expérience de la Révolution d’Octobre russe, il est clair pour chaque ouvrière en France, en Angleterre et dans d’autres pays, que seule la ‘dictature de la classe ouvrière’, seul ‘le pouvoir des soviets’ peuvent garantir l’égalité complète et absolue, la victoire ultime du communisme démolira les chaînes de la répression centenaires et le manque de droits. Si la tâche de la ‘Journée Internationale de l’Ouvrière’ était antérieurement de combattre pour le droit de vote des femmes face à la suprématie des parlements bourgeois, aujourd’hui, la classe ouvrière a une nouvelle tâche: organiser les ouvrières autour des slogans de combat de la Troisième Internationale. Au lieu de prendre part au fonctionnement du parlement bourgeois, écoutez l’appel de la Russie. «Ouvrières de tous les pays! Organisez un front prolétarien uni dans la lutte contre ceux qui pillent le monde! A bas le parlementarisme de la bourgeoisie! Nous accueillons le pouvoir le pouvoir des soviets! Supprimons les inégalités subies par les hommes et les femmes travailleurs! Nous nous battrons avec les ouvriers pour le triomphe du communisme mondial!»
Cet appel a été entendu pour la première fois au milieu des épreuves d’un nouvel ordre, il sera entendu dans les batailles de la guerre civile et aura une résonance dans les coeurs des ouvrières dans d’autres pays. Les ouvrières écouteront et croiront cet appel à la raison. Jusqu’à il y a peu, elles pensaient que si elle s’arrangeaient pour envoyer quelques représentantes au parlement, leurs vies seraient plus faciles et que l’oppression du capitalisme seraient plus supportables. Maintenant, elles savent le contraire.
Seul le renversement du capitalisme et l’établissement du pouvoir des soviets les sauvera du monde de souffrances, d’humiliations et d’inégalités qui rendent la vie de l’ouvrière dans les pays capitalistes si difficile. La ‘Journée de l’Ouvrière’ est passée d’une journée de lutte pour le droit de vote à une journée à une journée internationale de lutte pour la libération totale et absolue des femmes, ce qui signifie une lutte pour la victoire des soviets et pour le communisme!
A BAS LE MONDE DE LA PROPRIETE ET DU POUVOIR DU CAPITALE!
A BAS L’INEGALITE, LE MANQUE DE DROITS ET L’OPPRESSION DES FEMMES – L’HERITAGE DU MONDE BOURGEOIS!
EN AVANT VERS L’UNITE INTERNATIONALE DES OUVRIERES ET DES OUVRIERS DANS LA LUTTE POUR LA DICTATURE DU PROLETARIAT – LE PROLETARIAT DES DEUX SEXES!

Notes
(2)La Russie tsariste utilisait toujours le vieux calendrier ‘Julien’ du Moyen-Age qui était 13 jours derrière le calendrier ‘Grégorien’ utilisé dans la plupart du reste du monde. Ainsi, le 8 mars était le ’23 février’ dans l’ancien calendrier. C’est aussi pourquoi la révolution de mars 1917 est appelée ‘la Révolution de Février’ et celle de novembre 1917 ‘la Révolution d’Octobre’.
(3)Clara Zetkin était une dirigeante du mouvement socialiste allemand et la dirigeante principale du mouvement international des ouvrières. Kollontaï était une déléguée à la conférence internationale représentant les ouvrières du textile de St-Pétersbourg.
(4)Ceci n’est pas correct. La grande majorité des ouvriers non-qualifiés en Angleterre, en France et en Allemagne ne pouvaient pas voter. Un plus petit pourcentage des hommes de la classe ouvrières aux Etats-Unis ne pouvaient pas voter – en particulier les hommes immigrés. Dans le sud des USA, les hommes noirs étaient souvent empêchés de voter. Les mouvements de la classe moyenne pour le suffrage dans tous les pays européens ne se sont pas battus pour donner le droit de vote aux femmes de la classes ouvrières, ni aux hommes de la classe ouvrières.
(5)Durant son Congrès de 1903, le Russian Social Democratic Labour Party (Parti Russe Social Démocratique du Travail) s’est divisé en deux ailes, les bolchéviques (ce qui signifie ‘majorité’ en russe) et les menchéviques (ce qui signifie ‘minorité’). Dans la période entre 1903 et 1912 (quand la division est devenue permanente), les deux ailes ont travaillé ensemble, se sont unifiées pendant un moment, et puis se sont encore divisées. De nombreux socialistes, y compris l’ensemble des organisations locales, ont travaillé avec les deux ailes ou ont essayé de rester neutres dans les désaccords. Kollontaï, une socialiste active et combattante pour les droits des femmes depuis 1899, était d’abord indépendante des factions, puis est devenue menchévique pour plusieurs années. Elle a rejoint les bolchéviques en 1915 et est devenue la seule femme membre de leur comité central. Elle a également siégé comme commissaire du bien-être de la République Soviétique et comme directrice de la section féminine du Parti Bolchévique.
(6)August Bebel (1840-1913) était un dirigeant du German Social-Democratic Party (Parti Social-Démocrate Allemand). Il était un supporter bien reconnu du mouvement des femmes et l’auteur d’un ouvrage classique sur le marxisme et les femmes ‘Die Frauenfrage’, traduit en anglais ‘Woman under Socialism’ (Femme et Socialisme), qui a été traduit en de nombreuses langues.
(7)Lorsque la guerre a éclaté en 1914, il y avait une énorme scission dans le mouvement socialiste international. La majorité des socia-démocrates en Allemagne, en Autriche, en France et en Angleterre soutenait la guerre. D’autres socialistes, tels que Kollontaï, Lénine, le Parti Bolchévique et Leon Trotsky en Russie, Clara Zetkin et Rosa Luxemburg en Allemagne, et Eugene Debs aux Etats-Unis, pour ne nommer que quelques dirigeants, ont dénoncé les socialistes pro-guerre d’être des traitres à la classe ouvrière et au combat pour la révolution des ouvrières.
(8)Le mot ‘soviet’ signifie ‘conseil’. Les soviets, ou conseils des ouvriers, sont des corps démocratiques dans lesquels les délégués sont élus dans des réunions des usines et du voisinage et sont contrôlés par leurs frères et soeurs ouvriers. Les représentants des soviets doivent faire rapport à leur circonscription électorale et sont sujets à un rappel immédiat.
(9)Après la saisie du pouvoir par la classe ouvrière en octobre/novembre 1917, l’état ouvrier russe était confronté à deux problèmes majeurs. L’un était une invasion, y compris des Etats-Unis, l’autre était la résistance des éléments pro-monarchistes et pro-capitalistes en Russie. Principalement sous la direction de Leon Trotsky, les soviets ont créé une armée ‘des ouvriers et des paysans’, l’Armée Rouge’, qui a battu les forces de contre-révolution.
(10)Les femmes avaient gagné le droit de vote dans plusieurs états des Etats-Unis avant la Première Guerre Mondiale. Un amendement fédéral garantissant à toutes les femmes de plus de 21 ans le droit de vote a été voté le 26 août 1920. Il a fallu attendre les années 60 pour que la dernière barrière légale au vote de personnes de la classe ouvrière aux Etats-Unis soit abolie.
(11)Les conciliateurs auxquels Kollontaï fait référence sont les dirigeants du Parti Social-Démocrate qui formaient un nouveau gouvernement capitaliste en Allemagne après la chute du kaiser en 1918. Ils sont activement soutenu la contre-révolution après leur arrivée au pouvoir.
(12)Alors que l’aristocrate Lady Astor était en effet la première femme à siéger au parlement anglais, la première femme élue au parlement a été la révolutionnaire irlandaise Constance Markievicz. Avec d’autres membres du parti Sinn Fein, elle a refusé de prendre son siège au parlement impérial.
(13)Les femmes françaises n’ont finalement pas obtenu le droit de vote avant la Deuxième Guerre Mondiale.

Rapport d’enquête de Dave Pugh sur le mouvement anti-déplacement dans le centre et l’est de l’Inde

03/15/2010
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(source : http://www.icawpi.org/fr/peoples-resistance/news/356-dave-pughs-fact-finding-report-on-the-anti-displacement-movement-in-central-and-eastern-india Traduction Futur Rouge)


En juillet et août 2008, j’ai passé trois semaine à rassembler des informations à propos du mouvement anti-déplacement en Inde. En tant qu’invité du Visthapan Vlrodhi Jan Vikas Andolan (Mouvement Populaire contre le Déplacement et pour le Développement), j’ai voyagé à travers cinq états dans le centre et l’est de l’Inde, pour visiter les sites proposés pour des projets industriels et miniers, des Special Economic Zones (SEZ – Régions Economiques Spéciales) et des développements immobiliers. J’ai parlé avec des centaines de villageois qui sont menacés de déplacements et avec beaucoup de militants dévoués qui aident à organiser la résistance populaire.

Les villageois auxquels j’ai parlé, tribaux, Dalits (intouchables) et membres ‘d’autres castes arriérées’ m’ont dit que les vies de leurs familles sont en jeu. Les entreprises industrielles et minières rapaces, soutenues par l’Etat et les gouvernements centraux, essayent de saisir les terres agricoles fertiles. Lorsque la corruption ne fonctionne pas, les industriels et les officiels gouvernementaux y envoient la police et des casseurs embauchés pour terroriser les villageois jusqu’à la soumission. En retour pour leur terre, les agriculteurs se voient offrir une compensation financière dérisoire qui sera partie en un an ou deux (les villageois sans terre ne recevront rien); des promesses illusoires d’emplois dans les nouvelles industries; et pour quelques uns, des ‘colonies de réinstallation’ où ils n’ont pas assez de terre à cultiver pour subvenir aux besoins de leurs familles. Le résultat de ces déplacements sous la menace, comme les déplacements de ces cinquante dernières années, est la création de millions de nouveaux agriculteurs sans terres, qui finiront par aller gonfler les rangs des habitants des quartiers pauvres des villes.

La réponse irrépressible des villageois auxquels j’ai parlé est qu’ils ne laisseront pas tomber leurs terres ancestrales à n’importe quelles conditions. Comme beaucoup l’ont dit: «Nous sacrifierons nos vies, mais nous ne laisserons pas tomber notre terre».

Maharastra

Ma première destination était une grève de la faim dans le centre-ville de Mumbai, qui visait la compagnie Reliance et le gouvernement d’état du Maharastra. Reliance a créé une grande SEZ de 35000 acres, où elle a planifié de construire un ‘Nouveau Mumbai’ pour les classes moyennes et supérieures sur les rizières. Cette SEZ déplacera 45 villages et 25000 personnes et est un foyer du mouvement anti-déplacement dans le Maharastra.

Fondées sur une loi votée par le gouvernement central en 2005, les SEZ sont d’ordinaire de grands projets industriels, impliquant souvent un investissement étranger. Cependant, Reliance n’a donné aucun signe de son intérêt au développement industriel. Au lieu de ça, Reliance essaye de tirer avantage des nombreuses opportunités des SEZ pour faire du profit. Elles offrent de costaudes exemptions de taxes pour dix ans, aucun tarif ni droit de douane, et des exonérations de la plupart des législations du travail. Depuis que les SEZ sont traitées comme des ‘entreprises de service public’, les grèves sont illégales. Les SEZ sont avant tout des enclaves étrangères sur le sol indien. Plus de 500 SEZ ont été ratifiées par les autorités du Centre et de l’Etat. La plupart d’entre elles sont en construction ou dans le processus d’acquisition des terres.

Chhattisgarh

Mon étape suivante était le Chhattisgarh, où les entreprises multinationales s’installent pour exploiter les riches ressources naturelles de l’état et le travail bon marché. Dans la capitale, Raipur, j’ai rencontré deux groupes de femmes, qui ont partagé leurs histoires de protection de leurs villages de l’empiètement industriel.

Un groupe de femmes vit dans un quartier pauvre de 3000 personnes situé au milieu d’une des régions industrielles de Raipur. Les habitants de ces taudis sont des villageois déplacés par les usines environnantes. Leur zone, appelée Mazdoornagar (Ville des Ouvriers) est située tout près de l’usine de produits du bois Woodsworth, qui veut reprendre leur terre. Les résidents ont répondu en exigeant la reconnaissance officielle de Mazdoornagar avec le droit d’avoir des services municipaux tels que des écoles, l’eau et des magasins de ration alimentaire. En attendant, ils ont puisé dans les conduites d’eau de Woodsworth pour l’eau potable, et dans ses transformateurs pour l’électricité. Ces femmes sont actives dans le Women’s Liberation Front (Front de Libération des Femmes), dont le slogan est «Nous ne sommes pas des fleurs. Nous sommes des étincelles».

Un autre groupe de femmes que j’ai interviewé a construit une organisation distincte pour les femmes qui a un comité qui dirige l’école, un comité pour les manifestations, un comité de collecte de fonds pour les besoins des villages tels que creuser des puits, et mène campagne contre les magasins de spiritueux et l’habitude de leurs maris à gaspiller leurs rares finances dans l’alcool. Quand je leur ai demandé ce qu’elles souhaiteraient pour le futur, une des femmes m’a dit «Nous voulons un beau monde pour nos enfants. Nous allons forger une nouvelle identité. Les ouvriers et les paysans dirigeront».

J’ai également interviewé deux femmes militantes qui travaillent avec les femmes dans les régions tribales éloignées du nord du Chhattisgarh pour arrêter les grandes compagnies minières. Une de ces femmes, Sister Bulu, m’a expliqué que «les activistes sociaux essayent d’organiser la population sous le regard répressif du gouvernement». Une victime importante de la répression d’état est Dr Binayak Sen, un défenseur des libertés civiles et médecin, qui s’est opposé au déplacement forcé de 300000 villageois tribaux dans le sud du Chhattisgarh par la Salwa Judum (‘Purification Hunt’ – Chasse de Purification) et a été emprisonné durant plus d’un an.

Lorsque j’ai demandé à Sister Bulu quel message elle voulait que je fasse passer aux personnes intéressées aux Etats-Unis, elle a dit «Les gens dans le monde entier devraient s’unir. Tous les intellectuels, les penseurs et tous ceux qui sont soucieux des gens devraient donner la main à ceux qui sont opprimés et marginalisés pour sauver l’humanité».

Avant que je ne m’en aille vers la région de Bastar dans le sud du Chhattisgarh, mon guide m’a donné des détails sur la Salwa Judum. Elle n’est pas un simple déplacement pour faire de la place pour l’industrie et les entreprises minières (bien que cela aura au final ce résultat là aussi), mais une opération de contre-insurrection visant les forces maoïstes opérant dans cette région.

Elle a expliqué qu’après l’indépendance en 1947, les conditions des tribaux dans la zone sont restées inchangées. Ils ont été confrontés à l’exploitation extrême des représentants des services forestiers et de la police. Au début des années 80, les cadres maoïstes de l’Andhra Pradesh sont entrés dans la région pour vivre et s’organiser parmi la population tribale de langue Gondi. Pendant plus de 25 ans, ils ont aménagé un groupe d’environ 50000 tribaux dans leurs sanghams, les organisations de masse du Communist Parti of India – Maoist (Parti Communiste d’Inde – Maoïste), qui s’est formé en 2004 par la fusion des deux plus grands groupes maoïstes en Inde. Les maoïstes ont mis en place un gouvernement parallèle dans des parties de deux districts du sud du Chhattisgarh. Ils ont mis dehors les représentants des services forestiers et de la police, tout en autorisant les professeurs, les travailleurs de la santé et les magasins de ration alimentaire du gouvernement.

Mon guide a expliqué que les origines exactes de la Salwa Judum, ou ‘Purification Hunt’ (Chasse de Purification) sont quelque peu troubles, mais qu’en juin 2005, une section de l’élite adivasi, menée par le dirigeant du Congress Party (Parti du Congrès) Mahendra Karma, a commencé à s’organiser pour éliminer l’influence maoïste dans plusieurs villages. Le gouvernement d’état a immédiatement jeté ses forces dans cet essai pour opposer les tribaux les uns aux autres, armant la jeunesse tribale comme des Agents de Police Spéciale pour mener des raids sur les villages qui avaient été identifiés comme étant touché par les maoïstes. Durant ces raids, on ordonnait aux villageois de quitter leurs maisons, qui étaient brûlées, et de faire de longues marches forcées jusqu’au 23 camps de ‘réinstallations’.

Ceux qui refusaient de partir étaient traités sévèrement. 538 assassinats et 99 viols dans trois districts sont mentionnés dans une requête concernant la Salwa Judum à la Cour Suprême d’Inde. Cette campagne de la terre brûlée s’est finalement étendue à 644 villages ‘touchés par les maoïstes’ dans la région du Bastar Sud, les vidant d’environ 300000 tribaux. Au cour de la ‘Chasse de Purification’, les brigades de la guérilla maoïste ont riposté, tuant les dirigeants de la Salwa Judum, les forces paramilitaires, les informateurs et les SPI pauvrement entraînés. Les maoïstes ont également attaqué une usine Essar Steel dans le district du Dantewada ans le but de souligner leur opposition au déplacement industriel dans la région.

Les défenseurs des droits civils et d’autres qui élèvent la voix disent que les populations tribales doivent être autorisées à retourner dans leurs villages sans entraves, que les camps doivent être fermés et que la police, les paramilitaires et les SPO de la Salwa Judum doivent être dissouts.
J’ai fait un long voyage en bus vers le district du Dantewada pour rencontrer Himanshu Kumar, un militant pour les droits humains et dirigeant de la Varvasi Chetna Ashram pour en apprendre plus sur la Salwa Judum. Il a joué un rôle de premier plan dans la révélation des conditions dans les 23 camps de la Salwa Judum. Il a pris quelques minutes pour décrire les conditions dans ces sortes de prison, où vivent presque 50000 personnes dans des quartiers surpeuplés sans travail, avec trop peu d’eau et des problèmes médicaux endémiques. Il y a une violence continuelle dans les camps; récemment, trois villageois ont été tués par les forces militaires. Beaucoup se sont échappés de ces camps et ont fui.

Selon Kumar, depuis le retour des villageois dans les forêts pour reconstruire leurs maisons, la police et les SPO ont continué à descendre dans les villages, les brûlant deux fois, trois fois et encore plus. On a refusé l’autorisation à Médecins Sans Frontières pour aller dans ces villages pour soigner les gens du paludisme et d’autres maladies.

Dans cette situation, le groupe de Kumar a lancé une initiative pour rétablir publiquement le village de Nendra du district du Dantewada dans le sud. Durant trois semaines, 20 volontaires ont vécu à Nendra, s’engageant à servir de ‘boucliers humains’ si la police revenait pour forcer les villageois à partir une fois encore. Avec les villageois qui vivaient dans la forêt voisine, les volontaire de l’Ashram ont commencé à planter la première culture de riz de Nendra depuis trois ans. Rendez-vous sur www.cgnet.in/FT/humanshield pour les mises à jour sur l’initiative de réinstallation à Nendra.

J’avais espéré que Kumar pourrait m’emmener dans un des camps à proximité, mais il l’a déconseillé. Il a dit que le Directeur de Police du District n’était pas dans son bureau et Kumar pensait qu’il serait nécessaire d’obtenir son autorisation pour visiter un camp.

Jharkhand

Dans l’état du Jharkhand, j’ai visité cinq villages avec une équipe du People’s Mouvment against Displacement et for Development (Mouvement Populaire contre le Déplacement et pour le Développement). Dans la Kama Pura Valley (dans l’état du Jharkhand), la National Thermal Power Corporation (NTPC – Société Nationale de l’Energie Thermique), une filiale du Ministère de l’Energie, a mis dans la ligne de mire le développement d’énormes mines de charbon à ciel ouvert qui déplacerait au final 186 villages et 250000 personnes des 300000 qui vivent actuellement dans la vallée.

Nous nous sommes arrêtés dans le village de Kerigahra, où cent ménages font pousser du riz, du blé, des légumes, du sucre de canne et du maïs. La terre est fertile, supportant jusqu’à quatre récoltes par an. J’ai rencontré un groupe de trente villageois. Ils ont formé un ‘Save Motherland Committee’ (Comité de Sauvegarde de la Patrie) qui a organisé des blocus de route et des processions de peuple à peuple, de villages à villages dans le but d’amener les villages avoisinants dans la lutte. Ils ont organisé un rassemblement de plus de 10000 personnes en novembre 2006.
Ils sont particulièrement fiers de l’action militante qu’ils ont emmenée en octobre 2006. Après que la NTPC ait construit un bureau dans leur village pour commencer le processus d’acquisition des terres, 3000 villageois se sont rassemblés et ont démoli le bureau, brique par brique, avec leurs mains et leurs pieds. Après cette action, la police a déposé des arguments contre 550 villageois. Les villageois ont dit «la police travaille en tant que main droite du NTPC».

Après que j’ai interrogé les villageois à propos de leur mouvement, ils m’ont demandé «les compagnies américaines déplacent-elles les gens?» «Quels types d’exploitations minières avez-vous?» «Quels effets ont des compagnies telles que Walmart sur les petits commerçants?» et «Y a-t-il du chômage aux USA?»

Je suis parti très impressionné par les villageois du Jharkhand que j’ai rencontré. Grâce à leur résistance et à la puissance du mouvement anti-déplacement, aucun nouveaux projets industriels n’ont été construits dans le Jharkhand ces cinq dernières années.

Bengale occidental

Dans le Bengale occidental, le gouvernement dirigé par le CPI(Marxiste) a prévu de saisir 200000 acres pour des SEZ, ce qui déracinera un total de 2,5 millions de personnes. Le premier grand test de cette politique a eu lieu à Singur en 2006, où le gouvernement a cherché à acquérir 997 acres de terre fertile multi-culture pour une usine de voitures pour Tatas, le plus grand conglomérat capitaliste en Inde. Ce projet menace de déplacer plus de 50000 personnes.

Les agriculteurs et les villageois opposés à l’acquisition de terres se sont organisés dans le Singur Krishi Jami Rakhsha Samiti (Comité pour la Protection des Terres Agricoles). Au début de juin 2006, plus de 2000 villageois ont tenu une manifestation au bureau gouvernemental avec des boeufs et des outils agricoles. Durant la nuit du 25 septembre, alors que la population locale entourait le bureau gouvernemental en charge de la saisie des terres, ils ont été attaqué par la police et les cadres du CPI(Marxiste). Des douzaines d’entre eux ont été blessés, y compris beaucoup de femmes, et un jeune a été battu à mort. Cette écrasante démonstration de force a rendu possible à Tatas de commencer la construction de l’usine pour la voiture ‘Nano’, désignée pour être la moins chère du monde, à 100000 roupies ou environ 2500 dollars.

Dès 2008, il est devenu clair que Tata avait saisi beaucoup plus de terre que ce dont elle avait besoin pour l’usine automobile. Le SKJRS a émis l’exigence que Tata rende la moitié des 997 acres aux cultivateurs.

Le 9 août, j’ai voyagé au nord de Kolkata à Singur pour rejoindre une procession (une longue marche sinueuse) d’environ 1500 personnes à travers quatre villages attenants à l’usine Tata. Depuis ma visite à Singur, le mouvement anti-déplacement a fait un nouveau bond en avant. Durant la première semaine de septembre 2008, des dizaines de milliers de manifestants ont entouré l’usine, bloquant les routes et empêchant les ouvriers de Tata d’atteindre l’usine, fermant efficacement les stades finaux de la construction de l’usine. Selon le New York Times du 3 septembre, Tata a annoncé qu’elle planifiait toujours de commencer la production en octobre, mais était obligée de réduire l’échelle de production de 40000 à 10000 voitures par mois. Depuis lors, Tata a menacé de fermer entièrement l’usine, et de ne pas rendre les terre.

Durant mon séjour au Bengal occidental, j’avais espéré visiter Nandigram, où des dizaines de milliers d’agriculteurs et de villageois se sont soulevés pour défendre leur terre en 2007. La population de Nandigram a stoppé les plans du gouvernement du Bengal occidental dirigé par le Parti Communiste d’Inde (Marxiste) pour construire un complexe chimique géant sur leur terre. Même après deux assauts armés à grande échelle de la police et des cadres du CPI(Marxiste) qui ont tué 25 personnes, la population de Nandigram a continué de rester sur ses positions.

Pendant que j’étais à Kolkata durant la première semaine d’août, il y avait un combat intense dans la région de Nandigram. Les cadres du CPI(Marxiste) saccageaient tout, tabassant les militants anti-déplacement, volant leurs biens et les forçant à quitter leurs maisons. Cela a rendu impossible une visite dans la région.

Orissa

Ma destination finale était l’Orissa, un autre état riche en ressources avec une large population tribale. J’ai visité des villages où Tata Steel et la compagnie sud-coréenne de l’acier Posco essayent de saisir les terres pour construire de grandes aciéries.

En juin 2005, le gouvernement de l’Orissa et Posco ont signé un Memorandum of Understanding (Note d’Accord) afin que Posco construise une aciérie de douze millions de tonnes à Jagatsinghpur. Ce projet inclura un port captif à proximité et 600 millions de tonnes de minerai de fer venant de mines éloignées de plusieurs centaines de kilomètres. Sept villages et 22000 personnes seront déplacées de 4000 acres de terre. En plus des agriculteurs qui seront déplacés, des milliers de pêcheurs et de villageois de la région du port prendront leur gagne-pain.

Durant trois ans, Posco a essayé, sans succès, d’acquérir la terre des agriculteurs. Les agriculteurs organisés par le Posco Resistance Struggle Committee (Comité de Lutte et de Résistance Posco) ont empêché la compagnie d’établir des bureaux dans les villages et ont installé des ‘portes de contrôle’ aux entrées des villages pour vérifier l’identification des étranger et pour empêcher Posco de commencer à sonder et à délimiter la terre. Bloqué dans ses efforts pour l’acquisition des terres, Posco a loué des casseurs à l’extérieur pour déstabiliser la situation et fournir un prétexte pour amener la police et les paramilitaires.

Dans la région de Kalinganar, le 2 janvier 2006, la police d’Orissa a tué 15 tribaux qui manifestaient contre la construction de l’usine Tata Steel. Après le 2 janvier, le Anti-Deplacment Mouvement (ADC – Mouvement Anti-Déplacement) s’est renforcé dans la région de Kalinganar. Le secrétaire de l’ADC Rabindra Jarika m’a dit que durant les 14 mois suivants, ils ont constamment stoppé le traffic sur l’Autoroute Nationale 215. «Les gens venaient de différentes régions d’Orissa et d’autres états, y compris Posco, Nandigram et Kashipur pour nous soutenir. Seul 5 à 10% des agriculteurs locaux ont vendu leur terre à Tata».

A cause de ce mouvement, le travail e construction de Tata Steel’s s’est arrêté. C’est un coup majeur aux tentatives du gouvernement de l’état d’Orissa de faire de la région de Kalinganagar ‘le deuxième plus importante ville de l’acier du monde’.

Durant la nuit du 12 août, comme nous revenions de Kalinganagar, la voiture qui nous transportait a dû se garer à la demande de la police locale pour une raison liée à la circulation. Mon interprète Protima Das, mon guide Pradeep, notre chauffeur et moi avons été emmenés au commissariat pour interrogatoire. Dans les 8 heures qui ont suivi, nous avons tous été interrogés, d’abord par la police locale, et puis par un haut fonctionnaire de la police d’état d’Orissa. Celui-ci était particulièrement hostile, m’accusant d’être un ‘agitateur anti-gouvernemental’. Quand j’ai mis l’accent sur le fait que j’étais un professeur faisant des recherches sur la question du déplacement forcé en Inde, il a insisté que seuls les ‘communistes’ pouvaient être intéressés par le fait de parler aux villageois.
Peu avant que je ne quitte l’Inde, j’ai entendu que Pratima et Pradeep avaient été arrêtés et accusés de graves crimes politiques qui pourraient les laisser derrière les barreaux pour de nombreuses années. Ceci est une atrocité à propos de laquelle il faut vigoureusement protester. Pratima et Pradeep ne sont coupables que d’être des militants anti-déplacement et d’avoir fait découvrir à un ami étranger les réalités des villages indiens et l’impact dévastateur que le ‘développement’ capitaliste aura sur des millions de personnes en Inde dans les années à venir.

J’ai terminé ce voyage impressionné par plusieurs choses. Premièrement, je n’avais aucune idée de combien les SEZ et les autres projets industriels et miniers étaient vastes en Inde. Dans la prochaine décennie, ce n’est pas une exagération de dire que des dizaines de millions de personnes seront menacées de déplacement. Celui-ci a pris une place centrale dans la politique indienne, et commence à faire l’actualité internationale, comme le démontre la couverture récente de la lutte à Singur contre l’usine automobile Tata. Deuxièmement, je ne savais pas combien était répandue la résistance populaire indienne contre le déplacement, et comment elle a grandi de manière exponentielle ces quelques dernières années. Partout où je suis allé, j’ai rencontré la détermination des villageois à tenir leur terre, même si cela doit leur coûter la vie. J’ai vu que les femmes indiennes, enracinées sur leur terre, sont au premier plan de beaucoup de luttes anti-déplacement. Dans de nombreuses conversations, j’ai été frappé par le haut niveau de conscience politique des villageois et des militants anti-déplacement, et par leurs efforts à se prêter assistance de leurs luttes respectives.

Troisièmement, j’ai appris combien l’Etat indien prenait le mouvement anti-déplacement au sérieux et bouge pour le faire dérailler avec des mensonges affirmant qu’il est opposé à toute forme de développement et pour le détruire par l’utilisation de la force armée.

Je suis également reparti convaincu que la solidarité internationale avec le mouvement anti-déplacement indien est essentielle. Le monde a besoin de connaître ce puissant mouvement directement de ceux qui sont affectés par le déplacement. Cela nécessite des efforts tels que l’International Campaign against Forced Displacement (Campagne Internationale contre le Déplacement Forcé) lancée par l’International League of People’s Struggle (ILPS – Ligue Internationale de Lutte Populaire). Afin d’amener cette campagne à la vitesse supérieure, il y a un besoin pressant d’une Mission d’Enquête en Inde plus grande et plus importante. J’espère que ce rapport encouragera la formation d’une telle mission dans les mois à venir, et contribuera au succès de la campagne.

Philippines: Prêcher par l’exemple

03/15/2010


Déclaration de Chadil Molintas, commandant de la NPA des Philippines (traduction Futur Rouge)

Les récentes allégations ridicules des Armed Forces of Philippines (Forces Armées des Philippines) liant un candidat à la présidentielle et plus de cinquante politiciens à la New People’s Army (NPA – Nouvelle Armée Populaire) souligne une fois encore l’épouvantable stupidité de la propagande et la machinerie de guerre psychologique du régime Arroyo. Comme preuve, l’AFP a présenté un dossier de renseignements qui répertorie les noms des politiciens soutenant la NPA, et a dit qu’une décision pour soutenir un candidat à la présidentielle en échange d’argent avait été prise par le Communist Party of Philippines (CPP – Parti Communiste des Philippines) durant son meeting d’anniversaire dans le barangay d’Aguid, Sogada, Mountain Province le 28 décembre 2009 dernier. Les profondeurs desquelles l’AFP a déterré les données pour son dossier de renseignements sont tellement troubles et vaseuses que même ses propres fonctionnaires sont troublés. L’anniversaire du CPP est le 26 décembre et aucune réunion pour décidait de qui souscrirait à la présidence n’a jamais eu lieu en décembre dernier dans le barangay Aguid ou nulle part dans la Cordillère.

Il y a quelques semaines, un rapport de l’AFP divulgué aux médias a prétendu que la NPA avait collecté 56,71 millions de pesos dans les élections de 2004 et 27,67 millions de pesos dans les élections de 2007. Le 8 mars dernier, les médias ont rapporté que Maj. Gen. Ruperto Pabustan, commandant de la 9° Division d’Infanterie, et plusieurs fonctionnaires hauts gradés de l’AFP ont comparu devant l COMELEC pour demander la disqualification des candidats qu’ils suspectent de donner un soutien financier et matériel à la NPA sous forme de cotisations de ‘permis pour faire campagne’ et de ‘permis pour gagner’. Le commissaire Rene Sormiento a rapidement soutenu l’AFP en citant un faux rapport affirmant que la NPA avait collecté 1,5 billions de pesos et 2 millions de pesos durant les élections de 2004 et 2007, et pourrait collecter jusqu’à 5 billions de pesos aux prochaines élections. Le rapport de l’AFP disant que des politiciens ont payé des dizaines de millions de pesos à la NPA est faux et incroyable. La déclaration de Sarmiento est vraiment en dehors du monde.

La NPA considère des élections dans un état réactionnaire comme une lutte de pouvoir parmi différentes factions de la classe dirigeante. Il ne participe, et ne peut décider de l’issue de ces élections. D’autre part, la NPA maintient que des élections démocratiques authentiques qui reflètent les choix des gens ont lieu parmi les organes de pouvoir politique locaux dans les bases révolutionnaires dans la campagne.

C’est le COMELEC qui fabrique les victoires électorales, même pour les candidats qui n’étaient pas le choix des gens. Il a fait cela quand il a proclamé Gloria Arroyo président en 2004. Il continue à faire cela quand il a récemment proclamé Lilia Pineda, Benjamin Dy et Roberto Pagdanganan en tant que vainqueurs par dessus les critiques historiques et connues de Gloria Arroyo. Si l’AFP et le COMELEC veulent disqualifier les candidats dont ils prétendent qu’ils sont payés par la NPA pour des ‘permis pour faire campagne’, alors ils devraient commencer par le fils du président, Dato Arroyo, dont l’armée a dit qu’on lui avait versé jusqu’à 7 millions de pesos. Pendant qu’ils y sont, ils devraient inclure le conseiller économique du président et gouverneur d’Albay Joey Salceda, dont les militaires prétendent qu’il a délivré le payement au jeune Arroyo. Dato Arroyo et Salceda sont au sein de la zone de responsabilité de la 9° Division d’Infanterie. Voyons si le Maj. Gen. Pabustan peut prêcher par l’exemple.

Italie: Le Collectif des communistes prisonniers ‘L’Aurora’

03/12/2010

(source : http://www.secoursrouge.org/  11/03/10)


Cinq prisonniers révolutionnaires détenus à la prison de Siano (parmi lesquels quatre militants du Parti Communiste Politico-Militaire) se sont constitués en janvier en un collectif pour mieux affronter leurs responsabilités de militants révolutionnaires détenus. Ils ont exposé les raisons de ce choix et la compréhension qu’ils ont de leurs responsabilités dans un court document qui vient d’être traduit.

Lire ici en français le document constitutif du Collectif (format .pdf)  

[VIDEO MUSICAL] Gabriel O Pensador : “ate quando você vai levando?”

03/12/2010

56 ANS APRES L’ADMIRABLE CAMPAGNE DE DIEN BIEN PHU

03/12/2010

(http://www.guevariando.org/teoria/historias-de-revolucion/item/1137–56-anos-de-la-campana-admirable-en-dien-bien-phu-.html , traduction Futur Rouge)


Une direction révolutionnaire acharnée, un peuple conscient du Pouvoir Populaire, uni et organisé dans la guerre pour la souveraineté, l’indépendance et le socialisme que ne pouvait vaincre les empires les plus puissants

Roso Grimau

Les troupes envahisseuses de la France sont tombés devant un peuple vietnamien organisé et uni.

Le peuple héroïque du Vietnam a une longue histoire de lutte contre la domination étrangère, puisque, depuis son antiquité il a subi l’invasion de diverses dynasties de l’empire chinois pendant plus de dix siècles après les Mongols, les chrétiens, et il a été également victime au XIX siècle, du colonialisme français, qui l’on remis aux mercenaires japonais quand ils ne pouvaient plus continuer l’occupation coloniale au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Ho Chi Minh en 1940 est rentrés dans son pays 28 ans après l’avoir quitté, déjà formé comme un grand leader communiste, il a déjà mené une lutte de guérilla pendant cinq ans contre l’occupation japonaise.

Pour libérer son pays de cette nouvelle invasion, il fonde le Front pour la Libération du Viêt Nam, et créer une armée de guérilla dirigée par le général Vo Nguyen Giap, un des révolutionnaires les plus prestigieuses du monde militaire, l’un des militaires révolutionnaires les plus prestigieux au monde, qui deviendra le grand héros de la Campagne de Dien Bien Phu contre les français, et après celui de la Bataille du Saigon contre les yankees..

Les japonais battus, les plans impérialistes pensaient à une nouvelle répartition du monde, Pour le Vietnam les nationalistes chinois étaient censés occuper le Nord du Pays et les Anglais le Sud. Mais les Français ont voulu reprendre leur domination coloniale et ils ont recommencé à occuper le pays tandis que les guérilleros vietnamiens repoussaient les chinois au nord et libéraient cette zone. S’est ouverte une nouvelle lutte sanglante du peuple vietnamien contre le colonialisme français, pendant neuf ans, au cours de laquelle Ho Chi Minh a organisé et dirigé une nouvelle fois le soulèvement général de tout un peuple.

Le 2 Septembre 1945 Ho Chi Minh a lancé son appel: «Depuis plus de quatre-vingts ans, la bande des colonialistes français, sous les trois couleurs symbolisant la liberté, l’égalité et la fraternité, a dérobé notre
territoire et opprimé notre peuple… Les Français nous ont donné aucune liberté politique, ils ont institué une législation barbare, ils ont créé plus de prisons que d’écoles, ils ont noyé dans le sang toutes nos révoltes, ils ont
bâillonné l’opinion, utilisé l’opium et l’alcool pour abrutir notre peuple…». Les Vietnamiens obtenaient l’indépendance nationale et fondaient la République Démocratique du Viêt-Nam, un Etat ouvrier et paysan qui a construit le socialisme, qui n’a pas été reconnu jusqu’à la victoire finale contre la domination française.

La France ne pouvait supporter de nombreuses années ce poste avancé dirigé par Ho Chi Minh et le général Vo Nguyen Giap, bien qu’ayant demander du soutien aux États-Unis, ce qui ne leur servira, puisqu’en 1954 les français ont été battus dans la bataille de Dien Bien Phu ; et bien que les Accords de Genève a divisé le pays en deux, Ho Chi Minh est devenu le nouveau chef de l’État vietnamien du Nord. Dix-huit millions d’hommes et femmes libres saluaient celui qui avait ouvert la brèche de la libération sociale et nationale pour la construction du Pouvoir Populaire et du Socialisme : “l’oncle Hó”.

A la guerre contre la France succédera la guerre contre les États-Unis, donc les Vietnamiens ont successivement battu trois des puissances impérialistes les plus puissantes : Le Japon, la France, et les États-Unis. La nation heureuse, est aujourd’hui la République Socialiste du Vietnam est l’avant-garde est un exemple de l’attitude socialiste, dirigés par le (PCV) Partagé Communiste du Viêt-Nam, son peuple et armée, resteront unies dans le chemin révolutionnaire choisi pour maintenir les idéaux de la souveraineté et de l’indépendance nationale, et du socialisme, et pour transformer le Vietnam dans un pays qui se dirige d’un pas ferme vers un développement économique soutenu et le bonheur social.

Dans la ville de Dien Bien Phu, dans une petite vallée à 300 kilomètres à l’ouest du Hanoï, les Français avaient monté une base offensive énorme, une opération avec 15.000 parachutistes d’élite (bérets verts), des canons, des chars légers et des avions chargés de bombes au napalm. Mais l’armée de guérilla du général Vo Nguyen Giap en accumulant de grands progrès dans l’expérience, le recrutement, l’entraînement, l’approvisionnement, et surtout dans la conscience politique forte du peuple a fini par surprendre les Français. Les Vietnamiens, maîtres dans l’art du camouflage, ont remplis des tunnels et des tranchées cachées sur toutes les collines surplombant la défense française dans l’Est du camp retranché, et installèrent leur petits 200 canons de telle sorte que seule le bourt sortait des embrasures.

En Mars 1954 ils ont débuté un bombardement persistant qui déconcerta les colonialistes français et qui finit par détruire leur piste de décollage et d’atterrissage dans le centre de Dien Bien Phu. Durant les 56 jours qu’a duré le siège avec une artillerie légère et au milieu des pluies de mousson torrentielles qui ont transformé le terrain en bourbier, le général Giap alternativement lancé l’assaut contre la base, avec ses troupes de guérilla, de 25.000 hommes, des tranchées et des tunnels c creusés sous l’intense bombardement français, depuis les limites de la jungle aux fortifications ennemies.

L’histoire indique que le 23 avril 1954, que Jhon Foster Dulles, Secrétaire de l’État des Etats-Unis était à Paris à la conférence de Genève convoqué pour résoudre la guerre d’Indochine, en connaissant la difficile situation de l’échec français dans Dien Bien Phu, il a demandé que soit mît tout de suite en marche “l’Opération Vautour”, organisé le mois dernier conjointement par les chefs d’états-majors militaires américains et français, pour envoyer 60 bombardiers B-29 et 200 chasseurs nord-américains pour essayer d’écraser les patriotes Vietnamiens, dirigée par le général Giap. Offrant même deux bombes atomiques pour en finir avec la résistance et une grande partie du pays.

Nous ne saurons jamais pourquoi cette offre criminelle des yankees a été repoussée, parce que si les bombes avaient été utilisées à Dien Bien Phu, les Patriotes comme les envahisseurs auraient été éliminés, et se répandait sur les routes de ravitaillement de la guérilla communiste, près de la Chine, le risque d’une troisième guerre mondiale. Donc la secrète opération “vautour” a été suspendu, mais l’appui militaire américain aux Français a continué.

Dans l’après-midi du 7 Mai 1954, une attaque finale a permis aux patriotes vietnamiens de capturer l’ensemble du personnel de la garnison, qui s’est rendu avec le drapeau blanc hissé. La nuit, la garnison du secteur sud a été faite prisonnière. Aucun homme ne pouvait s’échapper.

Les Français ont perdu à Dien Bien Phu leurs meilleures unités au total 117 avions, 16.200 hommes, dont un général, 16 colonels, 1749 officiers et sous-officiers. La victoire de Dien Bien Phu et les succès de toute la campagne d’hiver – printemps 1953-1954 ont obligé le gouvernement français à signer la paix. Le 8 Mai 1954, 24 heures après la chute de Dien Bien Phu, la Conférence de Genève sur l’Indochine était ouverte. Dans la nuit du 20 au 21 Juillet, étaient signés les accords pour mettre fin à la guerre au Nord-Vietnam.

Le lendemain de la spectaculaire victoire éclatante le général Vo Nguyen Giap, a reçu un télégramme de félicitations de son camarade Ho Chi Minh, qui a dit: “C’est en effet une grande victoire, mais ce n’est que le début.” En effet, suite au retrait français de l’intervention de conseillers américains (agents de la «guerre spéciale») au Vietnam commence une escalade interventionniste, culminant en 1965 avec le débarquement au Sud-Vietnam de 550.000 hommes équipés de tous les moyens de guerre disponibles et connu de l’humanité. Les énormes bombardiers B-52 ont lancé des attaques concentrées sur le Nord Vietnam y larguant plus de bombes que toutes celles qui avaient été lancées par les deux camps durant la Seconde Guerre mondiale.

Cependant, le même vainqueur de Dien Bien Phu, le légendaire général Vo Nguyen Giap, qui a battu les Français, est aussi 21 ans plus tard, l’architecte de la première défaite militaire de l’histoire américaine le 1 Mai 1975 au cours de la bataille et la prise de Saigon, aujourd’hui Ho Chi Minh-Ville.

“HO CHI MINH : le nom le plus beau”

HO CHI MINH et MAO ZEDONG rigolant de la défaite des impérialistes Japonais, Français et Nord-Américains

Pas de liste GUD; des SMS racistes; l’extrême droite en mode Raspoutine

03/12/2010

(source : http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2010/03/12/pas-de-liste-gud-lextreme-droite-en-mode-raspoutine/  12/03/10)


Pas de liste GUD au CROUS de Paris
L’arrêté qui énumère les listes recevables aux élections du Crous Paris qui auront lieu le 24 mars doit être publié vendredi 12 mars dans l’après-midi. Le GUD n’y figure pas, n’ayant pas déposé de liste.

Le GUD qui a réapparu ces dernières semaines à Paris II-Assas par des collages d’affiches et des tractages, à l’initiative d’un étudiant, Edouard Klein, pourrait se concentrer sur les élections aux conseils centraux d’Assas a priori prévues en 2011. Y avoir des élus est une des conditions nécessaires pour avoir un local et un panneau d’affichage.

Une curieuse affaire de SMS racistes

Un lecteur nous a contacté pour nous avertir qu’il avait reçu sur son téléphone portable deux SMS racistes à deux jours d’intervalles sans en connaitre l’expéditeur. Le premier daté du 2 mars appelle au boycott des établissements de restauration rapide Quick et de leur maison mère Casino affirmant que “40% de ces établissements sont 100% hallal” et que “les sandwichs au Bacon y sont même proscrits”. Et poursuit: “Français réveillez vous un jour nous auront (sic) un président musulman et toutes nos filles porteront la burqa!”. Le second qui tombe sous le coup de la loi est plus court mais aussi plus violent. Il se présente comme une “info clients” de l’opérateur. Le voici in extenso: “en ouvrant ce SMS vous venez de tuer un arabe. Renvoyez le à tous vos ami (Re-sic) pour continuer l’opération “Planète propre”. Merci et vive la France”.

Un autre “9 mai” traditionnaliste et intégriste

Cette année, outre la traditionnelle commémoration par l’extrême droite radicale parisienne, le 9 mai, de la mort de Sébastien Deyzieu (militant de l’Oeuvre Française décédé en 1994, en tombant d’un toit, lors d’une manifestation interdite), un autre rassemblement aura lieu le même jour, dans l’après-midi. Il s’agit d’un “hommage national à Sainte Jeanne d’Arc”, à l’initiative de Civitas, institut catholique traditionnaliste et de l’abbé intégriste Xavier Beauvais de l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, prévu place Saint-Augustin à Paris. L’abbé Beauvais avait dit une messe pour sébastien Deyzieu le 9 mai 2009.

L’extrême droite en mode Raspoutine

La Russie de Dimitri Medvedev et de Vladimir Poutine rencontre un succès certain auprès de l’extrême-droite française. Son Etat impérial y séduit les autoritaristes de tout bord, son souci de se démarquer de l’Occident plaît aux nationalistes révolutionnaires et partisans de la grande Europe de Dublin à Vladivostock, la proximité du pouvoir avec l’Eglise orthodoxe russe très axée sur la tradition et le refus du sécularisme enchante les courants anti-modernes.Sans oublier le chauvinisme et la xénophobie prégnante qui accompagnent la volonté des autorités de restaurer la Russie comme grande puissance.

En un mot, la Russie apparait comme un modèle. Ancien du GUD, cité par Jacques Leclercq dans son Dictionnaire de la mouvance droitiste et nationale comme membre du Groupe d’intervention nationaliste (GIN), groupe clandestin formé à l’initiative d’Ordre Nouveau dans les années 70, André Chanclu, à la tête du collectif France-Russie, déploie par exemple un activisme forcené pour faire connaitre les mérites du Kremlin et dénoncer la désinformation des médias français. Thierry Bouzard, autre militant d’extrême droite (dure) fait également partie des cadres.

Créé fin 2008 “suite à l’invasion de l’Ossétie du Sud”, le collectif indique sur son site internet: “nous ne sommes inféodés à aucune mouvance politique,ou idéologie quelconque. Notre seul credo est la défense de la Russie éternelle”. Lorsque Vladimir Poutine est venu le 27 novembre 2009 à Rambouillet pour le séminaire intergouvernemental franco-russe, le collectif France-Russie a organisé une manifestation de bienvenue, renforcée à l’époque par les troupes d’Egalité et réconciliation (voir notre post: Alain Soral fait les yeux doux à Poutine) . Il en a été de même le 2 mars lors de la visite d’Etat de Dimitri Medvedev à Paris, où le rassemblement a été plutôt étique (E&R était aux abonnés absents pour cause de crise interne).

Une autre association, l’Alliance France-Europe-Russie, présidée par Fabrice Sorlin, ancien candidat du FN dans la 7e circonscription de Gironde aux législatives de 2007, assisté par Emmanuel Leroy,joue sur le même terrain.

Côté identitaire aussi, on aime la Russie. Un exemple : l’ “affaire de la Mosquée du Pont de l’Alma”, au mois de février. La vente des anciens locaux de Météo France aiguisaient l’appétit de trois pays, selon Bruno Vendoire, un des dirigeants du Bloc identitaire : “La Fédération de Russie, le Canada et l’Arabie Saoudite”. Or, selon les identitaires, l’Arabie Saoudite avait pour projet d’y installer entre autres, un “centre culturel”. Ce qui, pour eux, équivaut à “une mosquée”. “On a identifié et contacté les personnes travaillant sur ce dossier et commencé le travail de lobbying.” Au final, c’est la Fédération de Russie qui emporte le morceau avec un projet équivalent mais… orthodoxe de “centre culturel et de cathédrale”. “Des chrétiens, c’est toujours mieux que les musulmans”, conclut M. Vendoire.

Même le FN s’est mis à la Russie-mania. Mardi 2 mars, avant son discours de soutien à Marie-Christine Arnautu, Marine Le Pen s’est permis une petite digression qui n’était pas inscrite sur la “version papier” de son texte. Elle a alors “salué l’arrivée de Dimitri Medvedev à Paris et la Russie qui est une grande nation amie de la France”.

Pétition : La Coordination des intermittents et précaires doit être relogée

03/12/2010
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La Coordination des intermittents et précaires doit être relogée

NOUS AVONS BESOIN

DE LIEUX POUR

HABITER LE MONDE

À l’été 2003, le mouvement des intermittents et précaires s’opposait massivement à une restructuration de l’assurance-chômage instaurant un principe de capitalisation individuelle des droits sociaux. Profondément excluante et inégalitaire, cette contre-réforme visait à détruire le principe de mutualisation des ressources qui, à travers les annexes 8 et 10 de l’UNEDIC, caractérisait jusque-là l’intermittence.

Les intermittents et précaires font grève dans de nombreux festivals (notamment à Avignon), manifestent, s’invitent sur le plateau du JT de France 2, occupent des ministères, le Medef, l’Unedic… C’est dans ce contexte que le 14 quai de Charente est obtenu de la Mairie de Paris en novembre 2003. Dans le prolongement de ce refus initial de l’individualisation et de la concurrence de tous contre tous, cet espace est devenu, par la force des choses, un point d’appui pour diverses formes d’action, de pensée, d’accueil, de fabrication ; il est un lieu de lutte et de convivialité, hors du circuit marchand.

Il abrite des permanences sociales d’information et de défense des droits auxquelles se sont adressés, pour l’heure, plus de 3000 intermittents, chômeurs et précaires. Autant de pratiques d’entraide à partir desquelles s’engagent des initiatives collectives face aux institutions (CAF, Pôle emploi) et aux employeurs. Dans un contexte d’insécurité sociale croissante, ces permanences permettent de débloquer des centaines de dossiers litigieux, de faire respecter des droits, d’annuler des « indus » et des radiations. En lien avec d’autres collectifs, la coordination contribue à une campagne d’actions qui vise à enrayer la machine à précariser que constituent la mise en place de Pôle emploi et l’instauration du RSA.

Depuis trois ans, une Université Ouverte s’y invente, centrée sur l’analyse du néolibéralisme, ainsi qu’une recherche collective à laquelle sont associés des chercheurs, sur les mutations et les enjeux de l’intermittence et de la précarité. Des films y sont conçus et réalisés. Il abrite également une cantine, des cours de sport, une bibliothèque, des concerts, des projections, des lectures… Le prix libre et la gratuité sont de principe. De multiples collectifs en lutte s’y réunissent, s’y organisent et s’y côtoient : travailleurs sociaux, féministes et anti patriarcaux, sur le refus de l’enfermement, contre culturels, de lutte contre le racisme et les discriminations, compagnies de théâtre, de résistance à la criminalisation, antifascistes, media alternatifs…

Alors que les structures syndicales peinent à prendre en compte les besoins et les aspirations d’un précariat en expansion, ce lieu fait figure, mutadis mutandis, de nouvelle Bourse du travail, une Maison des précaires – des étudiants aux sans-papiers – où se créent des formes d’auto-organisation. Ce lieu de coopération sociale, politique, culturelle, est aujourd’hui un creuset d’expériences, de pratiques et de rencontres où des transversalités s’inventent quand tout travaille à établir des séparations.

La Mairie de Paris motive l’expulsion de la Coordination par l’aménagement de la ZAC Claude Bernard, au coeur d’un gigantesque projet urbain de 200 hectares, qui fait la part belle aux bureaux et aux logements privés et « intermédiaires » réservés aux classes moyennes et aisées. Après avoir proposé deux solutions de relogement qui ne permettaient pas le maintien a minima des activités existantes, la Ville de Paris assigne la CIP-idf au tribunal. À l’instar des chômeurs menacés de radiation dès lors qu’ils osent refuser deux « offres raisonnables d’emploi », même dans des conditions dégradées et sous payées, il faudrait, sous la menace d’une expulsion et de lourdes pénalités financières, se montrer, là aussi, raisonnables et accepter des propositions aussi inadéquates qu’impératives.

Dans cette ville de riches où vivent tant de pauvres, la municipalité finance des projets coûteux et de «prestige» tels le 104 rue d’Aubervilliers ou la future Halle Pajol. Mais elle n’aurait ni les moyens ni la place de concéder aux intermittents, aux chômeurs et aux précaires des lieux d’organisation et d’activités, ouverts à tous ?

Nous savons qu’il n’en est rien et que c’est affaire de décision politique.

Nous nous opposons à la mise à mort de cette expérience de fabrication et de partage . La Coordination des Intermittents et Précaires ne doit pas être expulsée sans un relogement qui permette le maintien et le développement des activités en cours

Signez la pétition ici : http://soutien-cipidf.toile-libre.org/

Fourrure : 50 millions d’animaux tués chaque année

03/12/2010


Chaque année, plus de 50 millions d’animaux sont tués pour alimenter le commerce de la fourrure.

Parmi eux, 45 millions sont issus de l’élevage.

Vivant le plus souvent dans des conditions d’hygiène déplorables, ils sont généralement gazés ou électrocutés avant d’être saignés puis dépecés.

La plupart sont encore conscients à ce moment-là.

Cinq millions sont des animaux sauvages, capturés dans la nature.

Certains sont chassés, d’autres mutilés par des pièges (beaucoup tentent de se ronger la patte pour s’échapper).

Tous sont dépecés vivants.

Par ailleurs, ces pièges n’étant pas sélectifs, beaucoup d’autres animaux, non destinés à la fourrure, y meurent, considérés comme de simples déchets de cette industrie.

[EUSKAL HERRIA] SILENCE, ON TORTURE !

03/12/2010

(source : Gara 10/03/10)


L’on apprend que le parlement autonome de Gasteiz se dispose à inciter le Conseiller à l’Intérieur Rodolfo Ares à porter plainte contre ceux qui ont dénoncé il y a quelques semaines les tortures infligées par l’Ertzaintza (1) aux détenus les jours précédents (1). Il s’agit en l’occurrence de la proposition d’arrêté parlementaire présentée par le Partido Popular (extrême droite) avec laquelle le PSOE et UPyD sont fondamentalement d’accord.

Toute personne possédant un mínimum de sensibilité démocratique comprend que chaque citoyen a le droit non seulement de dénoncer ce qu’il estime nécessaire et opportun mais aussi qu’une enquête soit diligentée suite à cette dénonciation. En tout cas, c’est cette demande que les groupes parlementaires cités devraient présenter au Conseiller à l’Intérieur. Quand c’est tout le contraire qui a lieu, quand ceux qui ne devraient pas laisser l’ombre d’un doute sur des tortures et mauvais traitements de forces de police sont ceux-là même qui criminalisent et souhaitent expressemment que l’on agisse contre les citoyens qui tirent le signal d’alarme sur de graves violations de droits, cette sensibilité démocratique brille par son absence.

Tenter d’interdir la dénonciation suppose laisser le champ libre aux mauvais traitements quand, parallèlement, leurs auteurs ont la garantie de jouir d’une totale impunité.

Voilà la leçon de démocratie que nous servent à ce sujet PP, PSOE et UPyD. Il est clair que ce qui préoccupe ces partis ne semble pas être la torture mais le fait que sa pratique éclate au grand jour.

Traduction : U. Parot

NDT : (1) police autonome. (2) à Ondarroa (Biscaye) et en Guipuzcoa : 9 détenus dont 3 hospitalisés suite aux tortures.

NDT : la police “autonome” Ertzaintza n’applique plus le protocole contre la torture (mis finalement en oeuvre par le précédent Gouvernement autonome PNV) depuis la prise de pouvoir frauduleuse du PSOE (en interdisant la gauche indépendantiste et en s’alliant à l’extrême-droite nationaliste espagnole du P.P.).

Le corps de Jon Anza retrouvé, les questions demeurent…

03/12/2010


Le Collectif Jon Anza, a confirmé que le corps qui se trouvait dans la morgue de Toulouse est bien celui de Jon Anza

Dans un communiqué de Reuters : « L’ETA y voit une résurgence des pratiques des années 1980, quand les autorités espagnoles avaient suscité la création d’un groupe armé, le Groupe antiterroriste de libération (GAL), pour exécuter des membres de l’ETA.

Le parquet de Bayonne a ouvert une enquête sur l’affaire Anza à la demande de la famille du disparu et c’est dans ce cadre que le corps de la morgue de Toulouse a été examiné. Un juge espagnol, Fernando Andreu, est également saisi d’une enquête. »

Journée internationale contre la brutalité policière Manifestation Montréal 15 mars 2010

03/12/2010


15 mars 2010
Journée internationale contre la brutalité policière

- Appel du Collectif opposé à la brutalité policière -

MANIFESTATION
Qui nous protège de la police ?
Montréal
Lundi le 15 mars à 17 h
Métro Pie-IX

Pour la 14ème journée internationale contre la brutalité policière, le Collectif Opposé à la Brutalité Policière invite toute la population à venir marcher dans les rues d’Hochelaga-Maisonneuve. Si nous avons choisi de marcher dans ce quartier cette année, c’est pour dénoncer le profilage social qui s’y opère. Depuis quelques années, la répression policière s’est accentuée à Hochelag. Non satisfaite d’être parvenue à chasser du centre-ville une bonne partie des itinérant-e-s, des jeunes
de la rue et des travailleuses et travailleurs du sexe, la police intensifie ses opérations dans les quartiers où elle les avait repoussé-e-s. Qu’il s’agisse de distribution massive de tickets,d’imposition de quadrilatères, ou de brutalité dans son sens le plus primaire, il apparaît clair que cette répression a pour but de «nettoyer» le Hochelag des pauvres pour attirer une nouvelle catégorie sociale de résidentes et résidents privilégié-es pour son nouveau ghetto embourgeoisé. Ici comme ailleurs, la police est au service non pas de la
population dans le besoin, mais du développement résidentiel privé et des spéculateurs immobiliers.

En cette journée internationale contre la brutalité policière, nous marcherons également dans les rues pour crier haut et fort notre ras-le-bol face à l’impunité policière. Depuis la mort de Fredy Villanueva, tué à Montréal Nord par l’agent Jean-Loup Lapointe, la population québécoise ne cesse d’apprendre des faits troublants sur cette affaire en particulier et sur la police en général. Non seulement
le SPVM a-t-il enlevé la vie à un jeune homme non armé, mais nous savons maintenant que les enquêtes de la police sur la police sont caractérisées par une suite interminable d’irrégularités qui indiquent une complaisance en faveur des flics-assassins. À Vancouver, l’affaire Dziekan’ski, du nom de cet homme qui s’est fait tazé à mort il y a trois ans par quatre agents de la GRC, révèle les mêmes problèmes.

Il arrive que les « agents de la paix » abusent de leurs pouvoirs et parfois même tuent des personnes innocentes et non armées sans la moindre crainte d’êtres punis, puisqu’il savent pertinemment que le système est là pour les protéger. Cela porte un nom, et s’appelle l’impunité.

Aussi scandaleuses soient-elles, les bavures policières les plus médiatisées comme Villanuava, Dziekan’ski, Barnabé, et bien d’autres, ne sont que la pointe de l’icerberg. Depuis Griffin en 1987, 60 personnes ont étés tuées par la police de Montréal. Au quotidien, dans les rues d’Hochelaga-Maisonneuve comme dans celle de Montréal-Nord, de Saint-Michel et du centre-ville, des personnes sont victimes d’intimidation, de profilage, d’harcèlement, d’agressions et de violences policières. Très rarement, des accusations sont portées contre
les flics, et à peine quelques-uns reçoivent des sentences ridicules qui souvent seront portées en appel.

Les flics ont tendance à viser les quartiers et les personnes les plus pauvres soit les marginalisées, et ethnoculturels. Le profilage autant racial que social est désormais un phénomène documenté et dénoncé par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. Comme il fallait s’y attendre, le SPVM et son employeur, la Ville de Montréal,
continuent de nier ces faits avérés, et pire, tentent de saboter le travail de la Commission en multipliant les tactiques dilatoires dans l’objectif de réduire les pouvoirs d’enquête de la Commission.

Cette technique est courante chez les grands lobbys policiers. Quand ils ne tentent pas d’introduire de nouveaux règlements pour augmenter les pouvoirs public de la police, ils tentent d’annuler la tenue d’enquêtes publiques, comme c’est le cas présentement dans le dossier Anas Bennis (résident de Montréal tué en 2005 à Côte-des-neiges) ils cherchent toujours à excuser et protéger les policiers-assassins.

C’est bien connu, les policiers se protègent entre eux, et les
mécanismes officiels sont incapables de protéger le public face aux abus policiers et aux dénis de justice. La déontologie policière est un recours insuffisant qui ne fait pas le poids devant leur machine. Depuis quelques années, le nombre de plaintes contre des policier-e-s atteint des records. Pourtant, le nombre de mises en accusation devant le tribunal déontologique et les « reconnaissances de culpabilité » sont à la baisse. Depuis la réforme de 1997, la conciliation est devenue la voie obligatoire pour le traitement des plaintes. Une recette bien pratique qui blanchit les flics à coup sûre parce qu’avec la conciliation, on s’assure que tout ce qui est discuté ne pourra aboutir ni devant les tribunaux, ni dans les archives de la Commission.

Devant pareil constat, on est en droit de se demander, mais qui nous protège de la police ?

Avec une fraternité, un employeur, des procureurs, la loi et la classe politique de leur côté, les flics peuvent bien continuer d’agir comme des vrais cowboys qui semblent être au-dessus des droits humains. C’est pourquoi nous devons créer une solidarité plus forte que la leur. Dans le dossier Villanueva, les proches, la population et les groupes de pression se sont mobilisés et sont parvenus à faire avancer la justice et la vérité. Si nous voulons réellement renverser la vapeur, nous devons faire de même pour toutes les victimes de bavures policières; nous lever et mettre fin au silence faire cesser l’impunité. C’est pourquoi le Collectif Opposé à la Brutalité Policière invite toute la population à venir manifester, le 15 mars.

Ensemble, brisons le silence et dénonçons les abus policiers !
Collectif Opposé à la Brutalité Policière
(514) 395-9691
cobp@hotmail.com
www.cobp.resist.ca

Voir aussi:
• Ensemble, luttons pour une société moderne qui reconnaîtra les droits de tous et toutes!
- Serge Lachapelle

“Comprendre l’explosion des gardes à vue”

03/12/2010


Voici un document sur l’explication de l’explosion du nombre de gardes à vu qui est « passé de 336 718 en 2001 à 580 108 en 2009, soit une augmentation de 72 %. »

Ce document livre un début d’explication sur ce fait : « La culture du chiffre et la garde à vue comme indicateur de la « performance policière »

A télécharger au format PDF : http://www.laurent-mucchielli.org/public/Comprendre_l__explosion_des_gardes_a_vue.pdf

[GRECE] Un anarchiste assassiné par la police à Athènes

03/12/2010


Lambros Foundas assassiné par la police

Âgé de 35 ans il a été assassiné mercredi matin dans la banlieue de Dafni (Athènes). La police le désigne comme un terroriste qui aurait été arrêté en train de voler une voiture et qu’il portait des armes. En 1995, lorsqu’il avait 20 ans,Foundas fut l’un des 500 militants arrêté lors des affrontements à la Polytechnique.

Italie: appel à la grève contre la politique de Berlusconi

03/12/2010

(source : AFP 12/03/10)


Le premier syndicat italien, la CGIL, a appelé tous ses adhérents à la grève ce vendredi afin de protester contre le manque de mesures anticrise du gouvernement, ce qui devrait provoquer de fortes perturbations dans les transports et les services publics. Ce syndicat marqué à gauche qui revendique 5 millions d’adhérents a décidé cette grève “pour demander au gouvernement de combattre la crise avec des politiques différentes”, explique dans le quotidien Corriere della Sera son secrétaire général Guglielmo Epifani. Les autres syndicats ne se sont pas associés au mouvement.

La CGIL réclame au gouvernement de droite de Silvio Berlusconi des “mesures qui garantissent le revenu de ceux qui perdent leur emploi” ainsi qu’une baisse de la fiscalité pour les salariés et les retraités qui augmente contrairement aux taxes sur les revenus du capital, selon M. Epifani. Le syndicat proteste également contre une réforme du droit du travail portant sur le recours à l’arbitrage en cas de contentieux entre salariés et employeurs. Les partenaires sociaux sont parvenus à un accord jeudi soir excluant de cette réforme la procédure de licenciement, pour laquelle la justice aura toujours le dernier mot, mais la CGIL a refusé de signer cet accord, le jugeant insuffisant.

Cette grève, d’une durée de quatre heures dans le secteur privé et de huit heures dans la fonction publique, devrait entraîner de fortes perturbations dans les transports et les services publics. Les salariés CGIL du transport aérien devaient être en grève de 10H00 à 14H00 locales. Alitalia a prévu de réduire les liaisons durant cette tranche horaire et de replacer ses clients sur d’autres vols pour réduire l’impact du mouvement. Les salariés du transport ferroviaire vont s’arrêter de travailler de 14H00 à 18H00 locales tandis que dans les transports en commun, les heures de grève seront différentes selon les villes (de 09H30 à 13H30 à Rome, de 18H00 à 22H00 à Milan ou de 20H00 à minuit à Naples).

Tours Manif Samedi 10h : Se loger ne doit plus etre un privilege !

03/12/2010
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Le Collectif-Précaires de Tours se joindra à la manifestation appelée par le DAL37, CONTRE LA FIN DE LA TRÊVE HIVERNALE permettant à nouveau les expulsions locatives ; RDV :
Samedi 13 Mars, 10h, place Jean Jaurès.

Voici le communiqué du Collectif-Précaires de Tours :

SE LOGER NE DOIT PLUS ÊTRE UN PRIVILÈGE !

Comme chaque année, la fin mars est une période dramatique marquée par la fin de la trêve hivernale. De nombreuses personnes vivent alors dans la menace d’être d’expulsées de leur logement.

L’an dernier, l’État a permis qu’une centaine de milliers de foyers soient jetés hors de leur chez-eux.

Pour que la fin de la trêve hivernale n’ait plus de sens. Pour que chacun ait sont foyer. Contre la spéculation immobilière. Mais aussi pour faire baisser la pression de la contrainte salariale. Nous revendiquons :

- Arrêt immédiat des expulsion locatives et de squats !

- Des vrais logements pour tous ! Avec ou sans revenu, avec ou sans papier ;

- Pratique de la possession d’usage* et dépénalisation des squats ! Pour que la propriété ne soit pas un obstacle pour les individus de jouir d’un foyer, et dans de bonnes conditions ;

- Intégration sans indemnisation au parc social non lucratif des locaux sans usage (autre que spéculatif) depuis au moins un an !

- Arrêt de la politique d’hébergement d’urgence baladant les SDFs ! Au profit de solutions durables pour les individus et familles, permettant leur relogement ;

- Gel et dégrèvement des traites locatives en vue d’une régulation des loyers et charges ! Pour que le parc locatif ne soit plus un moyen d’enrichissement ni de spéculation ;

- Réintégration des allocations logement comme droit connexe des minimas sociaux !

- Arrêt des suppressions d’allocation en cas de non paiement de loyer !

* C’est-à-dire que l’usage détermine la légitime jouissance d’un bien et non la détention d’un titre de propriétaire.

Cette année, dans le contexte de “crise”, la date de la fin de la trêve hivernale est maintenue au 15 mars. Avec la prise en compte des allocations logements (entre autres) dans le calcul du maigre droit au RSA ; avec l’arrivée de près d’1 million de chômeur-ses en fin de droit (dont 600.000 sans revenus aucun de substitution) ; avec la baisse générale des ressources des travailleur-ses, on voit se renforcer une
situation absurde : d’un côté de plus en plus de personnes qui ont du mal à se loger (près de 600.000 foyers en situation d’impayé), 100.000 personnes qui dorment dans les rues (800.000 SDF), de l’autre, des loyers, des charges et l’immobilier très chers, et un nombre écrasant de logements vides (plus d’1,5 millions en France, 6.000 logements vides à
Tours reconnus par le Maire).

La multiplication du nombre de logements laissés vides permet, par effet de contrepoids (moins de logements disponibles), de garantir la flambée des loyers, et par là de multiplier les gains des propriétaires et d’assurer la spéculation immobilière.

En 20 ans, les loyers ont doublé dans le privé, et ont augmenté de 50% dans le parc public (c’est là où ça augmente le plus ces dernières années). Le logement, avant même le fait de se nourrir, est la 1ère source de dépense des travailleur-ses (en activité ou non). Ainsi, les traites de nos logements sont aussi la première contrainte qui nous
enchaîne à la logique de l’exploitation salariale (exercer n’importe quel boulot, se conduire en bon chercheur-se d’emploi, subir les conditions de travail, jouer le jeu du travailler plus pour écraser ton voisin-e,
…).

Malgré la loi DALO et le recours individuel pour l’obtention d’un logement qu’elle fait miroiter, de nombreuses personnes sont expulsées sans relogement. La loi Boutin qui fait suite, restreint les possibilités de maintient des locataires dans leur logis. Les politiques HLM font, en fait, la part belle aux classes moyennes et organisent la marchandisation
du parc. Les politiques d’urbanisme chassent des centres-villes, les logements et lieux de vie de la plèbe. La politique concernant les personnes à la rue est axée sur une gestion en flux tendu des personnes, que l’on fait transiter par l’hébergement d’urgence en guise de soupape et de bonne conscience. Le montant des allocations logement est en stagnation. Ces allocs sont soit-disant une aide financière aux locataires, mais qui “assiste” qui ? Leur croissance n’a fait qu’accompagner l’enrichissement des propriétaires quand la montée des loyers et de l’immobilier galopait. Maintenant, ces aides à la montée des loyers sont reprises en partie aux RSAstes par la CAF.

Alors que le nombre de logements vides pèse sur le montant des loyers, les pouvoirs publics n’utilisent pas leur pouvoir de réquisition de ces locaux sans vie. Par contre, ils se satisfont des logiques de gestion par l’urgence des personnes à la rue, aussi bien que des expulsions locatives croissantes, et répriment les initiatives de squats. Nous refusons ces politiques qui protègent avant-tout la propriété privée. Se loger doit passer avant le droit de propriété ; que l’on soit précaire ou non, nous sommes tous concernés.

La lutte autour des campements de tentes rouges lancés par les Enfants de Don Quichotte a conduit en 2007 à la loi Droit Au Logement Obligatoire, permettant aux mal-logé-es d’attaquer en justice l’Etat pour obtenir un logement. Mais cette mesure individualisante ne garantit rien et deux
ans plus tard, les associations tiraient à nouveau la sonnette d’alarme.

Pour imposer le respect de toustes et la dignité de chacun-e, il est nécessaire d’opposer aux propriétaires et à l’Etat qui expulse, un rapport de force réel et collectif.

IL EST URGENT DE DÉVELOPPER CONCRÈTEMENT LA SOLIDARITÉ FACE AUX EXPLULSIONS LOCATIVES ET À LA RÉPRESSION DES OCCUPANT-ES SANS-TITRES OU PRÉCAIRES (SQUATS) !

Il est temps d’envisager la réunion et l’organisation des locataires du parc privé ou public, des surendetté-es et des sans-bail, en comités de logement dans les quartiers où ils vivent !

Il est temps d’envisager de mettre en oeuvre la grève de loyers, l’occupation des logements vides, d’affirmer ainsi le refus que certains ne puissent se loger sous prétextes de ne pouvoir engraisser davantage les
propriétaires !

IL NE TIENT QU’À NOUS, ENSEMBLE, D’OPPOSER NOS PROPRES RÈGLES FACE À CES EXPLOITEURS ET IMPOSER QUE LE LOGEMENT DEVIENNE UNE CONDITION COLLECTIVE MINIMUM POUR CHACUN-E !

Collectif-précaires de Tours.
precairestours@no-log.org / 06-59-44-99-16

http://precairestours.eklablog.com

Réunion hebdomadaire le lundi à 20h30 au pub L’atelier, 20 rue de Chateauneuf, à l’étage.

[Inde] Tonnerre printanier, et après…

03/11/2010

(source : http://marxistleninist.wordpress.com/2010/03/09/india-spring-thunder-and-after/#more-5127  09/03/10, traduction Futur Rouge)


L’article qui suit de Debdutta Gosh, Mou Chakravarty et Drimi Chaudhuri est paru dans le Hindustan Times
:

Charu Majumdar est mort depuis environ 40 ans. Kanu Sanyal a 78 ans, est malade et infirme, et vit dans son village natal dans le nord du Bengale. Asim Chatterjee s’est adouci. Mais les Naxals – dans leur nouvel avatar – reviennent à Kolkata.

Le 28 juin 1967, Radio Peking (en Chine) l’a appelé «Le Tonnerre Printanier ». L’événement était la rébellion Naxalbari en mai 1967 dans le nord du Bengale par une petite faction dissidente du Communist Parti of India – Marxist (Parti Communiste d’Inde – Marxiste).

Plus tard, le 22 avril 1969, jour anniversaire du leader de la révolution russe V.I. Lénine, les rebelles ont formé le Communist Party of India – Marxist-Leninist (Parti Communiste d’Inde – Marxiste-Léniniste). Mais l’annonce en avait été faite plus tôt lors d’un rassemblement public à Calcutta (ancien nom de Kolkata) par Kanu Sanyal le 1er mai de cette même année. Le tonnerre s’est éteint en 1972.

Après avoir passé 35 ans dans le désert, les marxistes-léninistes se sont transformés en Communist Party of India – Maoist (Parti Communiste d’Inde – Maoïste) en 2005, après le partage et le regroupement de plusieurs factions différentes opérant pratiquement de manière indépendante.
Et depuis la jungle du Chhattisgarh, du Jharkhand, d’Orissa et du Bengale occidental, ils prévoient d’organiser le siège des villes, particulièrement de Kolkata.

Comment? Avec la stratégie maoïste classique venant des pages du ‘Petit Livre Rouge’ «encercle la ville par la campagne» – les maoïstes ont commencé leur marche vers Kolkata.

Cette fois, avec une forte présence dans trois districts du Bengale occidental – Midnapore occidental, Purulia et Bankura, tous à moins de 200 kilomètres de Kolkata, ils tentent de se refermer dans les districts de Parganas du sud et du nord, voisins de Kolkata.

Comment le Parti Communiste d’Inde – Marxiste qui dirige répond-il aux plans maoïstes?
Tout ce qu’a trouvé à dire Rabin Deb, membre du secrétariat d’état du PCI(M) est: «Les maoïstes ont déployé des tentacules dans la ville (Kolkata). Il y a un lien impie entre ceux de droite, d’extrême gauche et les médias».

Le chemin du come-back

Lorsque Dipanjan Chatterjee, 28 ans et résidant à Muraripukur dans le nord de Kolkata – un berceau chaud de la violence Naxalite dans les années 70 – a été condamné à une peine de cinq ans pour son rôle dans l’assassinat en octobre 2003 de Nilmadhab Das, officier en charge du commissariat de Bandowan à Purulia, la population a pensé que c’était un incident unique.

Mais les choses ont commencé à sembler différentes quand en octobre 2009, Swapan Dasgupta, éditeur du porte-parole ‘People’s March’, a été arrêté dans la zone de College Street au nord de Kolkata, dont on se souvient toujours comme du terrain de bataille préféré du leader étudiant Asim Chatterjee.

L’arrestation de Dasgupta a pour la première fois secoué le syndrome du ‘quoiqu’il se passe dans les districts, Kolkata est sans danger’. Les choses sont devenues plus claires quand le soir du 2 mars, le membre du comité maoïste d’état et chef de la commission militaire du Bengale Venkateswar Reddy, 44 ans, alias Telugu Deepak, a été attrapé par la police d’état à un arrêt de bus à Behala à la bordure sud de Kolkata – une autre zone touchée par la terreur Naxale dans les années 70.

Le 26 février 2009, l’idéologue maoïste et auteur Varavara Rao a tenu une conférence de presse sur le campus de l’Université de Jadavpur (JU) – étrangement, les autorités n’avaient pas conscience de l’événement.

«Notre soutien parmi les étudiants de Kolkanta est en train de grandir» a-t-il déclaré. «Bien que ces étudiants ne viennent pas des régions tribales, je sens qu’ils comprennent la situation dans les ceintures maoïstes».

La puissance de la sympathie

Raj Kanojia, directeur général supplémentaire du Criminal Investigation Department (CID – Département d’Enquête Criminelle) a dit: «Telugu Deepak avait séjourné à Kolkata pendant un moment. Il avait été député à la ville pour construire un réseau, et travailler avec les sympathisants». Durant l’interrogatoire de Deepak, les détectives se sont focalisés sur le réseau de sympathisants maoïste dans la ville.

Juste comme dans les années 70, les étudiants prennent les devants. Les affiches maoïstes surgissent dans les collèges et dans les zones résidentielles de la classe moyenne et de la classe moyenne inférieure telles que Muraripuku dans le nord de Kolkata; Behala, Jadavpur et Garia dans le sud; et même de la classe moyenne supérieure à Salt Lake.

Visage public

Les maoïstes ont créé plusieurs organisations de front dans la ville. L’une d’elle est la Matangini Mahila Samity, un collectif de femmes. «Je travaille maintenant pour Matangini Mahila Samity. Nous (la Samity) avons aussi travaillé à Nandigram et à Lalgarh» a reconnu Konika Debnath, habitante de Girish Park dans le nord de Kolkata et accusée dans l’affaire du meurtre de Nilmadhab Das en 2003.

La police prétend également que les organisations telles que le Bandimukti Committee (Comité Bandimukti) et le Larlgarh Mancha sont dans la même ligue. Les membres de telles organisations n’ont jamais admis leurs liens maoïstes, mais ils expriment fortement leur soutien aux mouvements démocratiques.

Chhoton Das du Comité Bandimukti a affirmé: «Nous ne sommes pas des sympathisants maoïstes, mais nous exigeons la libération immédiate des prisonniers politiques, y compris ceux qui sont qualifiés de maoïstes».

Asim Chatterjee se souvient: «Nous avons trouvé de la sympathie et du soutien dans les quartiers de la classe moyenne pauvre tels que Behala, Taltala, College Street et Baranajar. Mais nous avons échoué dans la propagation de nos idées parmi les ouvriers pauvres».

Cette fois cependant, les ouvriers se trouvent très bien sur le radar maoïste. Une des tâches confiée à Deepak était de créer une base parmi les pauvres ouvriers industriels dans et autour de Kolkata.
Les maoïstes semblent avoir préparé le terrain pour une nouvelle attaque sur Kolkata, mais les défenseurs de la ville sont oublieux des rapports météorologiques à propos du prochain tonnerre..

Valeo prévoit de nouvelles suppressions d’emplois

03/11/2010

(source : http://www.latribune.fr/  11/03/10)


Valeo se réorganise et supprime à nouveau des emplois. Lors d’une conférence de presse ce jeudi, le directeur général de l’équipementier automobile, Jacques Aschenbroich a indiqué que le plan de réorganisation du groupe, qui s’inscrit dans la nouvelle stratégie dévoilée mercredi, se traduira par une réduction nette d’effectifs de 600 personnes.

“Ces 600 personnes seront à peu près la moitié en France et la moitié dans les autres pays européens, peut-être un peu moins de la moitié en France”, a précisé le directeur général de Valeo, qui compte un effectif de 52.000 personnes dans le monde, dont 14.000 en France.

Le plan de réorganisation, qui prévoit de répartir les activités du groupe autour de quatre grands pôles de produits, a commencé à être discuté avec les organisations syndicales au comité de groupe européen. Le programme devrait s’étaler sur “les quinze mois qui viennent” a précisé la direction, qui entend “privilégier les départs volontaires et la mobilité interne”. Le directeur général juge “à ce stade peu probable qu’on ferme un site en France cette année”.

Face à la crise qui a frappé de plein fouet le secteur automobile, Valeo a dû procéder à des réductions d’effectifs drastiques. Entre novembre 2008 et décembre 2009, l’équipementier a ainsi supprimé 9% de ses effectifs, soit 5.000 postes dont 1.600 en France.

Pour l’avenir, le groupe n’exclut pas de procéder à de nouvelles cessions, après avoir annoncé fin février la vente de son activité de correcteurs de portée pour projecteurs. “Nous menons en permanence une réflexion pour savoir si nous devons produire nous-mêmes nos composants ou les acheter, ce qui pourrait entraîner des cessions dans les prochains mois” a déclaré Jacques Aschenbroich dans un entretien aux Echos.

Mercredi, Valeo a dévoilé aux investisseurs un plan stratégique visant à augmenter d’un tiers le chiffre d’affaires, à 10 milliards d’euros en 2013, voire 15 milliards en 2020. L’équipementier automobile français espère aussi atteindre une marge opérationnelle de 6 % à 7 % à l’horizon 2013. Une nouvelle stratégie saluée en Bourse.

France: Condamnés pour ‘diffamation’ de la police des frontières

03/11/2010

(source : http://www.secoursrouge.org/  11/03/10)


En juin 2008, la Ministre de l’Intérieur attaque en justice le Collectif de Soutien aux Personnes Sans-Papiers de Rennes pour ‘Injure et Diffamation envers la Police Aux Frontières’ (suite à la distribution de trois tracts dénonçant l’existence et les pratiques de ce corps de police). En janvier 2009, au procès en première instance, le Collectif est relaxé au nom de la liberté d’expression, le Procureur de la République de Rennes fait appel. En mars 2010, trois membres du Collectif sont condamnés en appel à 500€ d’amende par personne pour diffamation envers la Police Aux Frontières. La phrase condamnée disait que les policiers de la PAF étaient ‘familiers des idées racistes’ même en modérant cette allégation avec l’ajout de l’adverbe ‘souvent’, associé à la dénonciation de leurs ‘méthodes brutales’ visant ‘en priorité les noirs et les arabes’. Cela pour le tribunal ‘excède ce qui est tolérable dans le débat politique’.Le Collectif de Soutien aux Personnes Sans-Papiers a décidé de se pourvoir en cassation. Ce pourvoi a un coût: celui des frais d’avocats spécialisés à la Cour de Cassation. Le Collectif fait qppel à la solidarité. Assemblée Générale ouverte à tous chaque mardi à 18h30 à la MIR, 7 quai Chateaubrianddrapeau, Rennes. Site: http://www.sp35.tk

[VIDEO MUSICALE] Casey : “CHEZ MOI”

03/11/2010
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Salutations du Népal!

03/11/2010

(source : nouveaunepal.over-blog.com / 11/03/10)


‘Je ne peux pas quitter la maison quelques semaines sans que tout devienne fou’Il m’a fallu un peu de temps pour m’adapter, pour voir les choses comme elles se déroulent ici et d’où elles viennent. Pas le rythme de va-et-vient instantané du temps multi-tâches anxieux de New-York. La plupart du temps, il n’y a pas d’électricité à Katmandou. On peut entendre les poulets le matin, les enfants jouer après l’école et la discussion tranquille durant la soirée, quand les vieilles femmes rigolent et appellent d’un toit à l’autre. Les pannes d’électricité rendent difficile le fonctionnement d’un ordinateur, mais le rythme des gens vivant seulement de leurs mains et de leurs esprits, sans même de médiation, n’est pas un lieu où j’ai passé beaucoup de temps. Et j’adore ici. La ville est sale. Les gens sont droits, directs et curieux. Je me suis rapidement fait des amis, bien que j’ai eu l’impression qu’il soit plus facile de se marier que d’obtenir un rendez-vous.Katmandou est une vallée. La chaîne Tanglang de l’Himalaya est le mur dans le ciel qui sépare le Sud de l’Asie du plateau tibétain au Nord. Les sommets blancs sont à couper le souffle quand on peut les voir. La pollution est horrible. Les voitures ont seulement fait leur apparition à Katmandou il y a vingt ans. La plupart de la ville est construite pour des sentiers piétons, mais cela n’empêche pas toutes sortes de véhicules de passer à travers pour tenter de contourner les embouteillages. Il y a une sorte d’anarchie dans les rues. Les gens s’en plaignent, et puis le font eux-même. J’ai vu trois personnes se faire renverser par des voitures, aucune ne s’est arrêtée. Les motos sont partout et circulent comme elles veulent. Je n’ai vu qu’un seul feu de signalisation, et il n’était pas allumé. La charge quotidienne répandant la panne.Les gaz d’échappement trainent simplement dans la vallée, l’air non gazeux le plus souvent pas. Le long des routes principales, les navetteurs et les piétons portent de la même façon des masques de toutes sortes pour filtrer ce qu’ils peuvent. Dans toutes les grandes foules, on peut entendre tousser, les hommes s’éclaircissant la gorge. L’air se nettoie uniquement après les pluies, qui sont rares à l’exception de la mousson d’été. L’autre jour, nous avons eu de la grêle, qui a déchiré la superbe plante aloé du patio où je séjourne. C’était une grande aloé, maintenant criblée de trous aussi grands que des pièces de dix centimes.

J’ai eu la chance de rencontrer beaucoup d’enfants, dont quelques-uns sont aussi des amis. J’écoute Sade, Beirut et Alicia Keys. En buvant avec les gens du quartier pour Holi (ndlt: fête hindoue de l’équinoxe du printemps), j’ai reçu le nom du chat de la bodega du dessous Lucita. Elle est magnifique, avec des plaques de rayures de tigres argentées et noires se mélangeant à son pur manteau blanc. Le matin de Holi, les jeunes hommes ont montés les escaliers de l’immeuble où je séjourne pour me tendre une embuscade sur le toit avec des pigments rouges et des seaux d’eau. Puis, ils m’ont pris dans leurs bras et ont versé un autre seau sur ma tête. Holi est un combat de ballon d’eau qui ne s’arrête pas avant qu’ils ne commencent à lancer des seaux d’eau colorée et des pigments premiers, rouge, vert, bleu et orange. Les meilleures vacances de ma vie. Les filles deviennent assez bien trempées, parfois pas tellement chouette. C’est une occasion tant pour le carnaval que pour le hooliganisme. Beaucoup de rires. J’ai essayé de demander aux gars le sens des vacances, et ils ont décidé de verser de grands verres de rhum khukuri. J’essaye de me forcer.

Ai-je signalé qu’il y a une révolution en cours?

Nous n’avons, de notre vivant, pas vu de révolution. De toute façon, pas de révolution communiste, avec un soutien général et une participation soutenue, croissante sur une si courte période de temps.

Les maoïstes sont peu orthodoxes, c’est certain. Ils ont défié les attentes de tout le monde, ami et ennemi de la même manière. A leur crédit, ils n’ont pas laissé leurs ennemis leur dire qui ils sont, ou ne se sont pas enfermés dans un scénario historique quelconque distribué par le Comintern en 1930 non plus. Après une Guerre Populaire longue de dix ans, commencée en 1996, ils ont grandi de façon exponentielle parmi la population rurale qui constitue le corps et le coeur du Népal.
Les gens en avaient marre de la pauvreté absolue, de la monarchie despotique et de l’ensemble du système qui ne leur permettait pas d’avancer, peu importe combien ils travaillaient dur. Ce sont les maoïstes qui ont vu dans cette arriération semi-féodale semi-coloniale la situation difficile de leur pays, une résonance qu’ils partagent pour toutes les autres nombreuses différences avec la Chine pré-révolutionnaire.

Des millions de gens ont jeté leur sort à la promesse communiste que c’était eux-mêmes qui pouvaient fixer ce que les classes dirigeantes ne voulaient manifestement pas. A partir de deux fusils. Deux fusils. Ils n’ont ni cherché ni accepté les louches parrainages étrangers et ont tout de même fait tombé un roi. Ca, c’était les gens et un leadership déterminé et révolutionnaire. La violence n’était pas la question.

‘Les masses sont les fabricants de l’histoire’ est la manière dont Mao l’a dit, un conseil que le parti de Prachanda a apparemment bien entendu.

Lorsque les révolutionnaires organisés ont augmenté en une population qui ne pouvait pas supporter le vieil ordre, l’horizon du possible s’est déplacé. Le département d’état américain appelle cela terrorisme, et sous Obama, il a continué à mettre le parti maoïste sur sa liste de terroristes certifiés, même après qu’ils aient combattu pour les premières élections démocratiques au Népal et les aient gagnées. La terreur n’est pas le mot qu’une personne honnête pourrait utiliser pour qualifier ce qui se passe ici. La population n’a pas peur, et s’il y avait une impatience, les choses ne sont pas allées plus loin. Les communistes étaient transformés, tout comme l’étaient les diverses masses de gens. Ils affirmaient: «Nous avons eu à désapprendre nos slogans pour commencer la Guerre Populaire», ce qui, je pense, signifiait qu’ils ne sont pas les disciples d’une doctrine ou de simples prophètes de la fureur. Le terrorisme est une politique de peur. Les communistes ont mené une Guerre Populaire et leur esprit est léger.

Pour une nouvelle tendance générale

Refusant toutes les propositions pour devenir un autre parti parlementaire, qui sont largement méprisés ici pour la profonde corruption, les maoïstes ont exigé rien de moins qu’une assemblée constituante pour ébaucher une constitution. Au cours de la Guerre Populaire, malgré une flexibilité à propos de pratiquement tout le reste, les maoïstes ne se sont jamais écartés de cette insistance. Et ils en ont obtenu autant. J’ai essayé de penser à ce qui pourrait arriver si nous avions notre propre assemblée constituante, et pas une constitution écrite par les marchands d’esclaves pour protéger leur propre droit. Ce n’est pas juste radical au Népal, cette idée que la population constitue les gouvernements. C’est autant inconnu dans le New-York de Bloomberg que dans la monarchie héréditaire tordue de Corée du Nord.

Les drapeaux rouges sont partout. Dès le moment où je suis arrivé, et partout où je suis allé. Ils flottent à côté de l’unique drapeau à double pointe du Népal au stade national. Fixés en rangs le long des clôtures de la centrale de l’Armée Nationale, des terrains publics d’entrainement, partout. Lorsque je lis dans les restaurants, les fois où j’avais un livre des maoïstes, trois serveurs différents ont fait le commentaire qu’ils étaient le ‘vrai gouvernement’. Prachanda est particulièrement admiré, dès lors que c’est son leadership qui a brisé les vieux schémas de protestation impuissante suivie de cooptation corrompue.

Personne n’admettra aimer le Congrès, mais j’ai rencontré des sympathisants de l’UML qui gouverne actuellement. Des gens corrects. Réformiste, si pas du tout heureux des initiatives maoïstes. Imaginez Todd Gitlin fusionné dans un labo avec Gus Hall, et vous aurez une certaine idée de quels sales types sont leurs hauts dirigeants. Ceci dit, les militants habituels sont principalement des professionnels d’ONG que nous avons de retour aux Etats-Unis. Bien allaités par les nichons de la fondation, leur méthode était de garder la mobilisation populaire dans le champ de la réclamation et de la pétition, et dans les niveaux dirigeants, ils ne sont intéressés par aucun changement qui ne soit pas négocié à travers leurs coffres.

L’actuel premier ministre de l’UML n’a pas été élu. Il a pris le siège laissé libre par Prachanda suite au problème de savoir si la vieille armée royale accepterait un contrôle civil, ce qui veut dire par les maoïstes élus. Prachanda a licencié l’ancien commandant de l’Armée Nationale, qui a refusé de démissionner. Les figures ‘démocratiques’ non-élues ont supporté un coup d’Etat doux, les dirigeants UML et le Président honorifique pro-indien Yadev se pavanant ces derniers mois comme s’ils étaient un gouvernement. Il y a une division fluide entre les carriéristes et les révolutionnaires honnêtes dans l’UML. Comment ils agiront quand les jeux seront faits n’est toujours pas clair, même pour eux.

J’ai parlé avec un couple, dont le mari vient d’une famille dirigeante de l’UML et dont la femme a l’emploi significatif au gouvernement de diriger les activités culturelles. Le mari a dénoncé les maoïstes, qui selon lui n’ont pas appris que la démocratie libérale est la seule manière dont le monde peut fonctionner, et que même la Chine a embrassé le capitalisme. Il a affirmé que l’UML n’était pas communiste, malgré leur nom de Marxistes-Léninistes Unis, mais que c’était une ‘tradition’. Sa femme a souri et a dit que beaucoup de ‘patriotes’ étaient maoïstes, bien qu’elle non, et que même si elle ne se sentait plus elle-même dans l’UML, elle était confiante pour le futur ‘peu importe comment ça se passe’. Je pense que le mari a été embarrassé, ce qui l’a amusée, ainsi il m’a dit que les maoïstes avaient fait exploser sa maison familiale dans le sud quelques années plus tôt. Il avait des métayers sur sa terre. Apparemment, les maoïstes se sont organisés pour squatter la même terre. Il vivait à Katmandou, gagnant un revenu des agriculteurs locataires et gardant une résidence saisonnière, pendant que son enfant étudiait dans un collège à l’extérieur du pays.

Il s’est avéré que les maoïstes ont inclus ces activités agricoles sur ses terres et que quand il est allé leur parler, ils ont convenu d’un certain arrangement. J’ai été quelque peu stupéfié qu’il y soit juste allé et ai discuté. «Je les connaissais» a-il-affirmé. Il a toujours sa famille dans la maison, maintenant réparée. Il est en quelques sorte contrarié à ce sujet. Ils ont fait explosé une partie de sa maison, ce qui l’a sans aucun doute secoué.

Provocations et répétitions

La révolution népalaise n’est pas terminée. Les vieilles armées, les bureaucraties et les traités étrangers sont toujours en vigueur. Ceci dit, aucun travail ne peut être fait sans l’approbation des maoïstes – aucune construction, constitution au transport sur toute la longueur du pays. C’est ce que Lénine appelait le ‘double pouvoir’, à ne pas confondre avec l’usage qu’en font parfois les radicaux américains pour signifier l’aide mutuelle oppositionnelle ou les programmes de service à la population. Ici, il y a deux armées et aucun gouvernement réel, une situation d’incroyable pression dans laquelle un côté ou l’autre décidera d’agir de manière décisive.

Le gouvernement a essayé de faire passer en contre-bande des armes et des explosifs après avoir mis au point des arrangements avec le gouvernement indien. Ils n’ont même pas pu les faufiler à l’intérieur. Les membres de la Young Communist League (Jeune Ligue Communiste) ont réuni 200 militants non-armés et ont bloqué le convoi. Ils ont averti l’UN et les médias et à leur tour ont été attaqués par les renforts de la police armée. Quelques personnes ont été blessées, y compris un représentant maoïste de l’Assemblée Constituante.

Ce que j’ai découvert dans cet incident, c’était que les maoïstes avaient la capacité organisationnelle d’agir, et que même l’Armée Nationale et la police pouvaient ne pas être fiables, devraient-elles même être appelées contre le peuple. Après tout, comment les maoïstes connaissaient-ils même cette cargaison d’armes, arrangée derrière les portes closes par le président, le premier ministre non élu et les militaires indiens?

Le premier ministre UML a affirmé que les armes étaient destinées à ‘entraîner la police’. Il n’a pas expliqué quel type de travail policier requérait des explosifs, des fils et d’autres matériaux pour faire des bombes. Ni que c’était une violation flagrante du Comprehensive Peace Agreement (Accord Détaillé pour la Paix), prévoyant soi-disant le cadre constitutionnel mentionné par la presse internationale. Cela a certainement été remarqué ici.

Si l’actuel président non-élu Yadev et une partie de l’Armée Nationale devaient tenter un coup d’Etat militaire soutenu par l’Inde, les maoïstes sont presque sûr que l’ensemble de la population se soulèverait. Depuis le premier soulèvement démocratique ici en 1990, appelé Jana Andolan I, en passant par la Guerre Populaire pour finir à Jana Andolan II en 2006, qui a renversé le roi, il y a des attentes de percée bien au-delà des rangs des communistes révolutionnaires engagés.

Pas le vieux livre de jeu

J’ai été surpris de trouver des réclamations en ligne de certains radicaux américains, qui sont persuadés que participer aux élections et essayer d’apporter la plus large gamme de soutien est une sorte de trahison. Les faits sont les suivants: les maoïstes se sont efforcés totalement à achever une révolution démocratique, ce qui n’est pas rien, mais ne se sont pas limités à ce que peut assumer un système semi-féodal semi-colonial. Ils ont maintenu leur People’s Liberation Army (Armée de Libération Populaire) La Young Communist League (Jeune Ligue Communiste) est la force d’action sociale la plus puissante du pays, non-armée mais disciplinée. Le Unified Communist Party of Nepal – Maoïst (Parti Communiste Unifié du Népal – Maoïste) a déjà quitté le gouvernement dans lequel ils avaient été élus pour diriger, plutôt que de prétendre que la ‘représentation’ était suffisante alors que l’Armée Nationale et la bureaucratie résistait à la transformation et au contrôle civil.

Prachanda, Bhattarai et la direction maoïste ont déjà eu la possibilité de devenir des politiciens-courtiers et ils ont dit non merci. Ils ont lancé une guerre, ils ont gagné une élection et ils ont quitté le gouvernement plutôt que de simuler. Ce qui nous amène à maintenant.

Audacieux comme on peut l’être, ils sont retournés à leur base et ont lancé une série de mobilisations et de forums d’éducation publique qui s’intensifieront tant qu’une constitution qui leur convient n’est pas délivrée. Ils forment le plus grand parti, l’opposition légale et extra-légale face à un gouvernement non-élu enroulé autour de ce qui reste de l’appareil de la monarchie d’état déchue. La prochaine mobilisation majeure aura lieu pour la Journée Internationale de la Femme.

La deadline pour que la constitution du Népal soit délivrée est le 28 mai. Cela ne semble pas probable à cause de l’ingérence considérable des puissances étrangères et du crétinisme parlementaire de la classe politique corrompue.

La seule manière qui pourrait faire qu’elle passe est que les réformistes de l’UML (appelés les statut-quo-istes) s’unifient avec les maoïstes. Les partis gauchistes d’une bande ou d’une autre ont obtenu 62% des sièges dans l’Assemblée Constituante, assez pour ratifier une constitution ‘centrée sur le peuple’. Les leaders Oli de l’UML et le PM du Népal ont exclu cela à moins que les maoïstes ne dissolvent la PLA et la YCL, ce qu’ils ont dit qui n’arriverait pas avant que la nouvelle constitution ne soit ratifiée à leur satisfaction et sous leur leadership, ou que ça n’arriverait pas du tout. Pour sa part, le Nepal Congress parti (parti du Congrès du Népal), autrefois appareil parlementaire et système de butin de la monarchie, est complètement méprisé, constituant l’instrument de l’Inde et des propriétaires terriens. Le Congrès a reçu environ 20% des votes, agi comme un faiseur de roi et continue à oublier que la couronne réside dans le caniveau. Les termes sont prêts et le cadre temporel est connu.

28 mai – deadline pour la constitution

Chaque événement, chaque provocation et mobilisation a lieu pour contester l’allégeance de la large masse de la population. Prachanda a couronné une session de formation pour 5000 cadres dans la ville fortifiée de Bhaktapur en disant que, si une constitution n’est pas ratifiée pour garantir une transformation sociale et une souveraineté nationale, le peuple se révoltera et que pour ça, son parti est prêt à le diriger.

Les népalais sont des gens fameusement gentils, ce qui ne veut pas dire qu’ils ne combattent pas. Ils sont connus à travers le monde pour ça aussi. Le nom Prachanda signifie, ou bien ‘celui qui est violent’ ou ‘celui qui est impressionnant’. Il est d’ordinaire souriant et montre l’émotion sur son visage. Ce qui ressort le plus à propos des maoïstes n’est pas seulement leur caractère. Le monde est rempli de personnes droites. Ces maoïstes ont regardé en arrière, vers les tentatives précédentes pour construire le socialisme et ont appris des leçons extraordinaires.

Ce à quoi ils sont arrivés, et cela a été signalé dans chacune des conversations que j’ai eu, c’est que sans une révolution venant de l’activité consciente des plus opprimés, des ouvriers et des intellectuels démocrates libérés de l’autocratie féodale, le communisme ne vaudrait pas le mot. C’est ce qu’ils ont appris du socialisme du 20ème siècle et c’est bien de l’entendre des dirigeants et des membres d’un parti communiste se disputant pour le pouvoir.

C’est quelque chose que j’ai pu espérer, des lueurs de cela m’ont amené ici. Mais la profondeur de cet engagement, tant parmi les cadres que les gens ordinaires, c’est toujours surprenant. Je pourrais m’y habituer, et je pense que le monde le pourrait aussi. Le Népal me confirme que toutes les rumeurs ont un effet contraire, les gens ne sont pas stupides. Quand ils peuvent se tenir sur leurs propres pieds, s’organiser et lutter: la population embrassera une force qui lui donne la dignité et qui refuse les limites étroites du ‘ce qui est dedans pour moi et le mien’. Leur arme secrète est leur esprit ouvert, qui sont mes mots, pas les leurs; et néanmoins vrais.

La démocratie en jeu

Je ne peux pas formuler ceci totalement parce que je n’en sais pas encore assez, mais les castes fonctionnent comme quelque chose que nous appelons race en Amérique. Il y a les pauvres brahmanes et des gens riches qui viennent de rien. Mais la marque et les habitudes de caste résonnent toujours. Luttant contre le système de caste, les maoïstes ne s’engagent pas dans la démagogie contre les castes privilégiées. A la place du droit féodal, où les règles chauvines ont gardé les emplois de l’état et de l’armée dans les mains des privilégiés, les maoïstes ont déjà déclaré les territoires autonomes nationaux dans le cadre d’une république fédérale démocratique. Leur propre haute direction est largement issue de ce qu’ont été ces mêmes castes privilégiées. Les changements qu’ils exigent sont, entre autres choses, exactement la fin de ce système d’exclusion directe.

Empêcher une constitution grâce à des ruses parlementaires (ou une certaine forme de putsch) dans la capitale menacerait non seulement les contre-mesures des maoïstes, mais aussi les soulèvements populaires, avec leurs propres caractéristiques, des gens pour bénéficier de la constitution, qui est séculière dans les faits aussi bien que dans les mots. Tout effort de la vieille structure pour se perpétuer sera généralement vu comme une attaque directe sur les peuples népalais exclus jusqu’alors. Katmandou héberge l’Assemblée Constituante brisée, mais la crise est nationale.
Les plaintes des privilégiés ont le même son que les paranoïaques raciaux en Amérique, qui pensent toujours que l’Amérique est une ‘république blanche’ et que toute restriction de leurs privilèges est la fin du monde. Les groupes de défense de l’aristocratie utilisant la politique identitaire prétendent qu’une république fédérale ‘désagrègera’ le Népal, omettant la manière avec laquelle la libération amène un patriotisme authentique qui ne peut pas être faux, ou passé sous silence par les dirigeants au nom de tous.

Le ressentiment n’est pas la devise des communistes. Il n’y a pas de démagogie fouettant la population contre les capitalistes productifs nationaux, ni les castes privilégiées. La bourgeoisie compradore, celle qui fait de l’argent en vendant le reste du pays à l’Inde, et les propriétaires terriens féodaux, sentent la pression. Même là, le but est de changer la disposition du pouvoir, et pas ‘aller les choper’.

L’argument pour une fédéralisation en soi, et son potentiel démocratique, a été largement populaire. Le peuple népalais est patriotique, sans aucun doute. Mais il a également deux religions majeures, la région Tarai du sud qui a été totalement exclue de l’autodétermination et des centaines de groupes de langues. Aucune autre exigence sociale n’a autant fait peur à l’ancien droit que l’insistance maoïste pour une république démocratique fédérale, mais les tentatives pour utiliser la religion ou la crainte collective n’ont pas aussi bien fonctionné au Népal qu’en Inde, où les fascistes Hindutva ont une base massive regrettable dans beaucoup de régions.

Les maoïstes ne font pas campagne contre la religion ou les religieux. Ils sont logiques et athées dans un pays profondément croyant. Cela n’est pas surprenant vu que Buddha est né au Népal et n’était pas lui-même tant pour la fin magique de la pratique religieuse. Les maoïstes ont honoré Buddha en introduisant l’athéisme dans un de leurs articles. De cette position de respect, ils prônent la science, la technologie et une compréhension matérialiste dialectique marxiste du monde. Ils veulent que les écoles soient publiques pour éduquer tout le monde, et pas les rackets financiers largement privés qui sont toujours là pour tous, mais seulement les riches. L’engagement pour la science, l’innovation et la dignité humaine leur servira beaucoup.

La People’s Liberation Army (Armée de Libération du Peuple) a adopté les Conventions de Genève, à peu près au même moment où notre pays les a déchirées. Ils ont construit des zones de base dans la campagne et ont avancé vers la capitale. Pour leur succès, les maoïstes ont été largement ignorés par les personnes mêmes qui auraient dû crier depuis les chevrons qu’un mouvement révolutionnaire internationaliste, séculaire et fondé sur le peuple avait pris feu dans les montagne de l’Himalaya.

De grandes puissances sont alliées contre cette révolution. L’Inde, les Etats-Unis et l’ensemble de la machinerie de désinformation que nous appelons les médias généralistes (de gauche à droite) ont insisté sur le fait que le communisme est cuit. Et peut être tué en silence, et il devrait en faire sa face. Ici, les gens le font. Et ce sont ces gens qui ont besoin d’une solidarité honnête, qui plus que tout signifie permettre au monde de savoir ce qui se passe.

Si les mass médias ne peuvent pas montrer ce qui se passe, j’espère que quelqu’un l’écrit sur les murs. Il reste moins de trois mois avant la dead-line pour la constitution. Il n’y a aucun centre à tenir. Les mots doivent sortir.

Je sais que les gens veulent beaucoup de couleur locale, ou une vaisselle originale de quelque sorte. C’est tellement différent ici, et les gens sont tellement vraiment les mêmes. Rires. Bêtises. Ce que le monde appelle football. Pour moi, j’ai ri chaque jour et pleuré quelques fois, ce qui me rappelle tellement ma mère, qui pouvait rire et pleurer en même temps, et qui adorait un bon combat.

Donc oui, je suis impressionné. Je ne suis pas un diseur de bonne aventure. Qui sait comment les choses iront? Les maoïstes ont un palmarès qui leur a fait gagner le respect de leurs compatriotes. Ils sont auto-critiques de l’histoire communiste et décidé à résoudre ces vrais problèmes par l’avance et non la retraite. Ils ne veulent pas être le nouveau chef. Ils veulent le communisme, le socialisme et une Nouvelle Démocratie pour le Népal. Et il est bon d’entendre ce que nous pouvons faire et pas ce que nous devons accepter.
Paix dans la rue, guerre au palais.

Jed Brandt

PS: Ai-je mentionné que personne au Népal ne sait même qui est Glenn Beck?

Grèce: affrontements pendant la manifestation contre le plan d’austérité

03/11/2010

(source : AP 11/03/10)

Des incidents ont éclaté entre manifestants et policiers anti-émeutes à Athènes en marge du cortège défilant contre les mesures d’austérité du gouvernement.

En ce deuxième jour de grève nationale, plus de 10.000 personnes manifestaient dans les rues de la capitale grecque, alors que les transports étaient paralysés, le trafic aérien nul et les hôpitaux publics gérés par le personnel d’urgence.

La police a lancé des gaz lacrymogènes pour tenter de disperser un groupe d’une centaine de jeunes en noir, casqués et portant des masques de ski, qui ont cassé les vitrines d’une banque et d’un magasin, lancé des pierres et vaporisé de la peinture marron sur les policiers. Les propriétaires de magasins ont baissé leur rideau au passage de la manifestation.

Les milliers de grévistes et de manifestants ont convergé dans le centre de la capitale grecque, au cri de “pas de sacrifice pour la ploutocratie”, et “de vrais boulots, des salaires plus élevés”. Certaines personnes avaient déployé des banderoles depuis leur appartement où on pouvait lire “Plus de sacrifices, la guerre contre la guerre”.

La Grèce affronte sa deuxième journée de grève nationale en moins d’une semaine ce jeudi, à l’appel des deux principaux syndicats du pays qui protestent contre le plan d’austérité décidé par le gouvernement pour faire face à la crise de la dette publique.

La semaine dernière, le gouvernement socialiste de Georges Papandréou, sous la pression de ses partenaires européens inquiétés de voir le déficit public abyssal de la Grèce affaiblir la zone euro, a annoncé des économies de 4,8 milliards d’euros supplémentaires, avec un gel des retraites, un réduction des salaires des fonctionnaires et une hausse des impôts.

Près de 200 policiers en civil, gardes côtes et pompiers se sont rassemblés brièvement avant le début de la manifestation. “La police et d’autres forces de sécurité ont été particulièrement touchés par ces nouvelles mesures parce que nos salaires sont très faibles”, a déploré Yannis Fanariotis, secrétaire général d’un syndicat de police. Un policier gagne en moyenne entre 1.000 et 1.200 euros par mois, week-ends et nuits compris.

Participer à la manifestation “n’est pas étrange, parce que nous travaillons comme tout le monde et nous revendiquons pour nos droits”, a-t-il ajouté.

Pour les syndicats, ce sont les Grecs qui vont payer un prix disproportionné pour des erreurs de gestion. “Ils essaient de faire payer le prix de la crise aux travailleurs”, a dénoncé Yannis Panagopoulos, responsable du principal syndicat grec, le GSEE. “Ces mesures ne seront pas efficaces et vont précipiter l’économie dans un gel profond”. AP

DJ Mao

03/11/2010

Concurrence Capitaliste et Emulation Socialiste

03/11/2010

(source : http://partisan-news.blogspot.com/ 05/03/10)


OK, donc les capitalistes disent que la technologie ne peut pas progressée sans la concurrence et le but du profit, qui sont deux les choses qui font le capitalisme. Quelques exemples de choses qui n’ont pas été inventées par la compétition et la soif du profit lance, la gravure sur bois, la poudre, et l’AK-47. En 1971, pendant la Révolution culturelle, les Chinois ont développé une méthode d’extraction spéciale pour isoler l’artémisinine. Ce ne sont là que quelques exemples. Ces choses-là peut paraître vieilles pour vous et moi, mais ce c’était de nouveaux progrès quand elles ont été développées.

N’oublions pas le mouvement open source pour les logiciels. L’open source a dépassé les logiciels commerciaux, en terme de profit et en terme de serveur, des logiciels qui ont vivement mis en danger Microsoft dans le domaine des logiciels grand public. Un rapport publié par le Standish Group affirme que l’adoption de l’open source a provoqué une baisse du chiffre d’affaires de l’industrie du logiciel d’environ 60 milliards de dollars par an de bénéfices !

Marx a dit que les profits d’un capitaliste connaissent des conditions plus difficiles dans la concurrence « des conditions plus difficiles pour l’emploi profitable de son capital. » Ainsi ils ne gagnent pas beaucoup plus. Les marxistes ont tendance à favoriser l’émulation sur la concurrence. L’émulation industrielle à pour objectif de faire des meilleurs produit, et non du profit. Il est plus important pourle développement des forces productives.

Dans un entretien avec Staline, le colonel Robins des Etats-Unis a par le passé déclaré au sujet de l’émulation soviétique, « j’ai toujours ressenti ceci dans vos usines, où j’ai vu que l’émulation socialiste a abouti à la création d’un nouveau genre d’ardeur, une nouvelle sorte d’ambition que l’argent ne pourrait jamais acheter, parce que les travailleurs s’attendent à obtenir pour leur travail quelque chose de meilleur et de plus grand que l’argent ne pourra jamais leur procurer.

Un autre argument indique que, dans une société marxiste, les gens pouvaient démocratiquement demander que de nouvelles choses soient développées selon les besoins. A travers les exemples que j’ai cités plus haut, les progrès technologiques ne doivent pas être nécessairement démocratiquement demandé ni élaboré par la concurrence.

La justice italienne confirme la culpabilité d’auteurs de violations commises durant les manifestations en marge du G8 de Gênes

03/11/2010

(source :Amnesty international)


Une cour d’appel italienne a confirmé la déclaration de culpabilité de 15 policiers, gardiens de prison et médecins qui avaient été condamnés pour avoir infligé des mauvais traitements à des personnes incarcérées dans le centre de détention de Bolzaneto, à Gênes, en 2001, au cours de manifestations organisées pour protester contre le sommet du G8. La cour a également déclaré coupables de mauvais traitements 29 autres personnes qui avaient été mises hors de cause en première instance.

La cour d’appel de Gênes a confirmé la déclaration de culpabilité prononcée en juillet 2008 pour mauvais traitements. En première instance, les 15 accusés avaient été condamnés à des peines d’emprisonnement allant de cinq mois à cinq ans.

« Bien que les motifs du jugement ne soient pas encore connus, le fait que le juge qui a statué en appel ait largement validé les conclusions du procès précédent confirme que de graves violations des droits humains ont été commises il y a près de 10 ans, a déclaré Halya Gowan, directrice du Programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International. Cette décision constitue une étape importante du chemin à parcourir pour amener les responsables de certaines des graves violations des droits humains perpétrées à Gênes en 2001 à rendre des comptes, et établit certaines des responsabilités pénales individuelles. »

Plus de 200 personnes ont été incarcérées dans le centre de détention temporaire de Bolzaneto pendant le sommet du G8 de 2001, à Gênes, au cours duquel la police a affronté les manifestants antimondialistes.

Les personnes placées en détention à Bolzaneto ont été contraintes à rester debout pendant des heures dans des positions douloureuses, battues, menacées, notamment de viol, et soumises à des fouilles corporelles délibérément effectuées de façon humiliante et à d’autres formes de vexations.

Toutefois, la torture ne constituant pas une infraction aux termes du code pénal italien, les juges n’ont pas été en mesure de prononcer contre les auteurs une sanction proportionnée à la gravité des faits qui leur étaient reprochés.

De plus, les infractions moins graves dont ils ont été déclarés coupables étant maintenant prescrites, aucun d’entre eux ne purgera de peine de prison.

Par ailleurs, les autorités n’ont pas cherché à remédier aux dysfonctionnements qui ont contribué aux violations commises à Bolzaneto. Amnesty International s’est dite préoccupée par le fait que les autorités italiennes, ces neuf dernières années, n’avaient pris aucune mesure pour empêcher que des brutalités policières de l’ampleur de celles perpétrées à Gênes en 2001 ne surviennent à nouveau.

« Bolzaneto risque de se reproduire, sauf si les autorités disent clairement que les violations des droits humains commises par les responsables de l’application des lois ne seront pas tolérées », a déclaré Halya Gowan.

Amnesty International a de nouveau appelé les autorités italiennes à ériger la torture en infraction, dans le respect des dispositions de la Convention contre la torture, à mettre sur pied un mécanisme indépendant de surveillance de la police et à suivre toutes les recommandations pertinentes formulées par les organisations internationales.

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