Depuis le début de cette affaire, je garde présente cette phrase de Monseigneur André Vingt-Trois. Elle me semble porter en quelques mots mon sentiment et, je l’espère, la juste attitude :
« On peut dire sa blessure, mais cela ne peut pas devenir un argument de combat«
Oui, cela me blesse que l’Eglise soit la proie des provocations. Cela me blesse de voir hystériser notre religion, de voir notre foi emportée si loin de ce qu’elle est. Loin de la profondeur qui est la sienne, de la charité, de la sollicitude qui l’animent. Si loin du Christ. Si loin de cette recherche de la vérité de l’Homme et du monde, si loin de l’amour pour chacun, si loin de ce qu’elle est, pour la voir instrumentalisée dans une guerre de notoriété.
Cela me blesse de voir les catholiques dépenser temps, énergie et force de conviction pour répondre à des agressions, et pour polémiquer entre eux. Cela me blesse de voir ma foi caricaturée par des artistes au propos sommaire, et par des organisations sectaires.
Mais les attaques actuelles me blessent moins que les ripostes. Les unes comme les autres défigurent tout autant ma foi, mais ceux qui s’en prévalent la trahissent au surplus.
Je guéris bien vite des attaques. Instantanément, même, c’est miraculeux. Elles ratent leur cible, elles s’agitent, mais elles ne disent rien de ma foi. Golgota Picnic, d’un anti-catholicisme cette fois revendiqué, est une pantalonnade de mauvaise facture bien impuissante à atteindre le « génie du christianisme ». Tout au plus cette pièce fournit-elle à quelques athées convaincus l’occasion de se congratuler dans un anticatholicisme bouffon. Et le Christ ? Oh, le Christ, sans même rappeler les Evangiles, je l’imagine mal affecté par ces gesticulations creuses.