Comme les quatre précédentes années le conseil régional d'Ile de France et le planning familial ont cofinancé une campagne de publicité promouvant le message « Sexualité, Contraception, Avortement / Un droit, mon choix, notre liberté ».
Les Étudiants Pro-Vie sont résolument opposés à cette campagne principalement pour trois raisons.
Tout d'abord l'expérience en France et à l'étranger a montré qu'une diffusion plus large des contraceptifs sans une amélioration préalable de l'éducation n'avait aucun effet positif sur l'avortement.
Dès lors, comment peut-on décemment d'un coté dire être pour une diminution du nombre d'avortement sans de l'autre aider les jeunes à prendre conscience de leur responsabilité et, par conséquent, en les poussant volontairement au risque ?
Ensuite nous déplorons l'usage de l'argent public pour financer la campagne de promotion d'une association. Et ce, alors que sont refusé les crédits qui permettraient d'aider de manière concrète les femmes enceintes en difficultées.
Dès lors, comment peut-on décemment d'un coté dire être pour une diminution du nombre d'avortement sans de l'autre permettre aux jeunes femmes de faire naître leurs bébés dans des conditions de vie minimales ?
Enfin nous sommes totalement opposé au message donné par ces affiches, message contraire au bien commun, au bon sens et par voie de fait, à la dignité humaine.
Dès lors, comment peut-on décemment d'un coté dire être pour une diminution du nombre d'avortement en amalgamant sciemment de l'autre la sexualité, la contraception et l'avortement d'une part et les droits, le choix et la liberté de l'autre ?
La sexualité est-elle affaire de droit ?
Personne n'a le « droit à une vie sexuelle », pour être plus précis personne ne peut opposer un tel droit à quelqu'un d'autre, puisque personne ne peut imposer à quiconque une relation sexuelle.
Dans le cas contraire la loi française caractérise cela comme un viol ou de la prostitution et condamne ces actes.
La sexualité est-elle affaire de choix ?
Oui, chacun peut choisir comment vivre sa sexualité. Cependant, il existe de très nombreuses limites que ce slogan écarte bien rapidement.
D'un côté, l'autre a aussi le choix de refuser.
De l'autre, certaines pratiques sont interdites comme la zoophilie ou la pédophilie par exemple.
La sexualité est-elle affaire de liberté ?
Chacun est libre d'avoir une vie sexuelle et de la mener plus où moins comme il l'entend. Mais ici aussi il faut distinguer les nombreuses limites du slogan :
Quelle liberté pour l'autre ?
Ma liberté est elle limitée par le droit français ?
La contraception est-elle un droit ?
Tout citoyen Français a droit à un accès au soin. Une partie des contraceptifs sont remboursés par la sécurité sociale et peuvent être considérés comme faisant partie de cet « accès au soin » érigé par l'État comme droit pour ses citoyens. Cependant toutes les contraceptions ne peuvent être demandées et ne sont remboursées, s'agit-il alors d'un droit opposable ?
La contraception est-elle affaire de choix ?
Intuitivement la réponse est oui. Toutefois après quelques rencontres avec des jeunes femmes en difficulté on s'aperçoit rapidement qu’elle est bien souvent imposée. En particulier par le médecin qui donne rarement les informations sur ce qu’il prescrit (pourquoi une majorité aussi écrasante de femmes choisissent un nombre de contraceptifs aussi réduit alors qu'il est démontré que ce choix dépend de paramètres très variés qui imposent une personnalisation extrême) et prend encore plus rarement le temps d'étudier avec elle ces différents paramètres (avant tout dûs à la pression mise par l’État afin que les médecins soient plus efficients au mépris de l'écoute du malade).
La contraception est-elle affaire de liberté ?
Un autre message que nous transmettent ces jeunes femmes est souvent une variante de celui-ci : « lorsque je l'ai annoncé à mon copain, il m'a dit que je n'avais qu’à faire attention à ma contraception et que c'était mon problème ». Peut on alors parler de liberté quant la femme se voit devenir dans les mentalités seule responsable de ce qui scientifiquement est le fait de deux personnes ?!
La contraception ne peut être affaire de liberté qu'en tant que décision de couple. Que ce soit lors d'une aventure d'un soir ou dans une relation continue, une décision doit être prise antérieurement. Il s'agit là d'un acte responsable nécessaire.
L'avortement est-il un droit ?
Lors des lois Veil et Pelletier l'avortement était simplement dépénalisé, la loi Aubry est allée beaucoup plus loin en supprimant tous les délits d'avortements excepté lors d'un non-respect de la volonté de la femme. L'exception devenant la règle, la femme devenant totalement libre d'avorter (dans les délais légaux) on peut parler d'un certain « droit à l'avortement ».
Cependant il faut entendre cela comme une « autorisation encadrée » par rapport à « l'interdiction avec dérogation » des lois antérieures.
L'avortement est-il un choix ?
Tout d'abord nous tenons à rappeler que l'embryon étant un embryon humain son choix à lui n'est pas du tout respecté puisqu'il ne peut être exprimé. Cependant on peut considérer qu'un être humain normalement constitué choisit de manière quasi certaine la conservation de sa propre vie.
Ensuite de nombreuses femmes font état des pressions qu'elles ont subit durant leur grossesse. Par leur copain (« tu avortes ou je te quitte »), par leur famille, à cause de problèmes financiers... Si aucune solution n'est mise en place et que ces pressions perdurent comment peut on parler de choix de la femme ? Un choix pour être réel ne doit-il pas être libre, donc sans pression d’aucune part ?
L'avortement est-il une liberté ?
De même que l'avortement est imposé à beaucoup de femmes, de même on peut s'interroger sur le rapprochement entre liberté et avortement.
La suppression des entretiens pré et post avortement, la méconnaissance de l'acte et de ses conséquences physiques et psychologiques tout comme les pressions sus-citées font douter de la réalité de la liberté de choix accordée aux femmes.
La torture a été abolie entres autres parce qu'il était évident que pressé par la douleur et l'absence de libération possible hors de l'aveu de ce que l'on demande au prisonnier celui ci peut tout admettre, même si cela n'est pas la vérité. De même, ne proposer à la femme que la « solution » de l'avortement ou l'abandon à sa solitude, peut-il être considéré comme lui donner la liberté du choix ?
Ce message mélange donc allègrement mensonge, vérité, omission, demi-vérité, faux-sens et simplification.
Trop simpliste, il induit le lecteur en erreur et est donc porteur de risque pour l'avenir.
Au nom de ce message ne risque-t-on pas de voir demander un « droit à la sexualité » et imposer la légalisation de la marchandisation ou du viol du corps de l'autre ?
Au nom de ce message ne risque-t-on pas de masquer le rôle du couple dans la contraception pour l'imposer à la femme ?
Au nom de ce message ne risque-t-on pas d'oublier la voix de l'embryon et de faire taire les femmes victimes de pressions ?
Hier comme aujourd'hui les Étudiants Pro-Vie se mobilisent :
-Pour que l’État et en particulier les conseils généraux cessent de financer des campagnes de promotion d'associations.
-Pour qu'il accorde plus de crédit aux associations proposant un soutien aux femmes en difficulté.
-Pour que l'on cesse de promouvoir l'avortement et en particulier que l'on cesse de le mettre au même plan que la contraception.
-Pour une véritable éducation à la sexualité et à la responsabilité.
-Pour que le personnel médical puisse avoir un rapport plus humain avec ses patients ce qui permet un accompagnement réel et donc des choix mieux éclairés.
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