Les animaux montrés dans les parcs zoologiques sont, à l’image de ceux des grottes du Paléolithique, le produit d’un choix, d’une vision du monde, l’expression d’un imaginaire original. Même s’ils apparaissent au visiteur bien vivants, mobiles, odorants, ils constituent un bestiaire, mais un bestiaire de plus en plus controversé. Les zoos exposent des animaux sauvages, renvoient à des parts de natures lointaines et exotiques. Ils sont doubles, tout à la fois hérités, « patrimoniaux » pour certains, lieux de modernité et de spectacle pour d’autres. Pour les chercheurs actuels, qu’ils soient du côté des sciences de la nature ou des sciences de la culture, il importe de réfléchir sur les zoos en tenant compte des choix passés et de penser à nouveaux frais cette relation originale avec une nature « originelle », généralement prise comme atemporelle et prototypique. Quelle était la nature, il y a 150 ou 200 ans lors de la création des zoos d’Occident et quelle est (...)
Zoos et cause animale
Résumés
Cet article, rédigé dans un contexte de débats sur les fonctions des zoos, a été repris et actualisé au regard des avancées du terrain et des réformes des zoos. Nous interrogeons les discours des zoos sur un aspect crucial, celui de leur légitimation de l’enfermement d’animaux sauvages, et cela en examinant les différents arguments avancés : conservation d’espèces rares, recherche scientifique, éducation du public. Nous discutons également la question de la réintroduction d’animaux en milieu naturel et la pertinence de telles entreprises au regard des multiples échecs subis au fil des années. Nous interrogeons de façon critique les changements de dispositifs d’exposition (de traditionnels en cage aux « naturalistes enrichis ») qui renvoient à de nouveaux modèles de conception et d’administration de la nature. Au final, nous analysons les contradictions majeures entre causes animales et dimensions anthropologiques ou conservatoires, et plus largement, l’asymétrie politique Nord-Sud dont les questions de conservation et d’exposition d’animaux sont de pertinents indicateurs.
Zoos and the Animal Cause. Ethological and Anthropological Perspectives
This paper, written in the particular context of the debate about the functions of zoos, has been revised and actualized, including present day discussions and new fieldwork. We question the discourse of zoos on a main point, that of how they, nowadays, legitimate the shutting in of wild animals. We present the different justifications that are given : conserving rare species, scientific research, informal public education. We also discuss the reintroduction of zoo animals in natural surroundings and we evaluate the real impact of such attempts over the past decades. We question, in a critical way, the change in exhibition settings (from traditional ones to « naturalist and enriched » ones), which reflect new conceptions and ways of administrating of nature. Finally, we examine the major contradictions between the animal cause and conservationist or anthropological implications. We also consider the political asymmetry between North and South of which the conservation and exhibition of animals are very good indicators.
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Les auteurs ont l’un et l’autre travaillé sur des animaux encagés et en milieu naturel. Ils joignent leur double expérience afin de réfléchir au statut indécis des zoos contemporains en relation avec les questions plus larges de conservation animale.
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Référence électronique
Frédéric Joulian & et Christophe Abegg, « Zoos et cause animale », Techniques & Culture [En ligne] , 50 | 2008 , mis en ligne le 31 décembre 2010, Consulté le 23 avril 2011. URL : http://tc.revues.org/3945
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