Indymedia Grenoble

No TAV ! Un été de lutte contre le TGV Lyon-Turin

écrit le 30/06/2011, actualisé le 17/08/2011

Le Lyon-Turin est un projet de nouvelle liaison ferroviaire à travers les Alpes, qui prévoit notamment de creuser le plus long tunnel d’Europe (plus de 50km) dans une montagne contenant des roches riches en amiante et en uranium. C’est aussi quinze ans de travaux et des millions de mètres cube de déblais en Maurienne et dans le Val de Susa, au débouché italien du tunnel. Lancé en 2001, le projet devrait être achevé vers 2023 et coûter la modique somme de 25 milliards d’euros.

Côté français, il implique également le creusement de nouveaux tunnels sous la Chartreuse nord, et 200km de nouvelles voies ferrées. Le projet uniquement TGV de départ a été transformé en projet mixte TGV et fret : « mettre les camions sur les wagons », 40 millions de tonnes par an. Au-delà des solutions alternatives moins chères qui permettraient aussi de faire du ferroutage, le collectif notav-Grenoble démontait en février 2011 les arguments justifiant cette nouvelle autoroute ferroviaire. En France, le projet rencontre un soutien massif des politiciens locaux, y compris des verts, des syndicats de cheminots, et aucune résistance de la part des Mauriennais.e.s pourtant directement concerné.e.s.

Dans le val de Susa italien par contre, la résistance est depuis vingt ans massive et populaire. Les habitant.e.s de la vallée organisé.e.s en « comités Notav » (Tav=Tgv) ne se contentent pas de manifs monstre (80 000 personnes à Turin en 2005, encore 50 000 à Susa en mai 2011), illes ont construit des baraques permanentes sur les sites de carottage, où les militant.e.s de tous âges et classes sociales peuvent se retrouver et s’informer dans la convivialité. Parfois rasés par la police ou incendiés, ces « presidio » sont reconstruits illico presto ! En mars 2010, un reportage sur place raconte cette lutte longue et déterminée.

Au mois de juin 2011, le site de la Madalena (à Chiomonte) a été occupé par un camp permanent, pour empêcher le début du creusement du tunnel. Malgré l’édification de nombreuses barricades, le camp a été attaqué et repris par la police italienne lundi 27 juin au matin, et les travaux ont commencé immédiatement sous la protection de presque 2000 carabinieri.

Fin juin, le local des verts de Grenoble, qui soutiennent le projet du Lyon-Turin est redécoré par des opposant-e-s au TAV.

Le dimanche 3 juillet, une manifestation géante était organisée pour tenter de reprendre la zone. Près de 70 000 personnes ont répondu présent. La manifestation donne lieu à de longs et violents affrontements avec la police, mais les manifestant-e-s ne parviennent pas à reprendre la zone. Voir des comptes-rendus et analyse de cette journée ici, ici et . Le lendemain, une conférence de presse est donnée par des militants No TAV.

Depuis le 15 juillet, un campement No TAV permanent est organisé dans le Val de Suse. Conférences, débats, mais aussi manifestations et actions plus radicales se succèdent. De nombreux affrontements ont encore lieu avec la police.

Le 29 juillet, à la veille d’une manifestation qui rassemblera 10 000 personnes, la police italienne procède à des perquisitions et arrestations parmi les opposants au TAV.

Le 3 aout, de nouvelles personnes sont arrêtées. On peut lire leur communiqué ici

Depuis, la lutte contre le TAV continue. Le campement aussi. Demandez le programme !

— -

Plus d’infos ici et . On peut suivre l’actualité de la lutte en français ici

Les luttes pour le logement dans la cuvette

écrit le 17/06/2011, actualisé le 20/06/2011

Dans l’agglomération grenobloise comme partout en France, les problèmes liés au logement touchent de plus en plus de personnes : habitations insalubres, charges et loyers exorbitants, inégalités d’accès au logement, insuffisance du logement social et de l’hébergement d’urgence, expulsions, etc... avec comme conséquence l’augmentation du nombre de personnes à la rue.

Face à cette situation, plusieurs collectifs s’engagent au niveau local dans les luttes pour que toutes et tous - français-e-s ou étranger-ères, hommes ou femmes, familles ou personnes isolées, jeunes ou personnes âgées - aient accès à un logement adapté à leurs besoins et à leurs choix de vie.

Pendant près d’une semaine, le groupe femmes du collectif Défends toit a campé devant la mairie de St Martin d’Hères afin d’obtenir des réponses sur les difficultés de logement que rencontrent de nombreux-ses habitant-e-s de la commune, notamment des femmes isolées et/ou ayant des (petits) enfants à charge, et de réclamer une transformation radicale de la politique de construction et d’attribution des logements de la ville.

De son côté, le collectif la Patate Chaude a occupé fin mai une nouvelle maison, après celle du Conseil général à Saint Martin le Vinoux, pour protester contre le fait que de nombreux Roms, y compris des demandeurs-euses d’asile qui devraient être hébergé-e-s par l’Etat, soient laissé-e-s à la rue dans des conditions extrêmement précaires. Depuis des mois, le collectif réclame à la préfecture la réquisition des locaux vacants (selon le dernier recensement de 2007, il y a plus de 6000 logements vides rien qu’à Grenoble).

Par ailleurs, un collectif pour un chauffage urbain juste et solidaire, qui réunit les trois principales fédérations de locataires et de nombreuses associations d’habitant-e-s, s’est engagé depuis début 2011 dans la lutte contre la Compagnie de Chauffage de l’Agglomération Grenobloise, lutte née en 2009 dans le quartier Viscose à Echirolles. Cette compagnie réalise en effet des marges indécentes reversées à ses actionnaires, alors que parallèlement, les usagers subissent des augmentations insupportables de leurs charges, ce qui participe au développement de la précarité et à la dégradation de leurs conditions de vie.

En réponse à ces mobilisations, les pouvoirs publics font le plus souvent la sourde oreille, voire répriment violemment aussi bien les actions militantes (comme lors de la Nuit Solidaire le 30 mars 2011 ou dernièrement lors de l’occupation de la mairie de St Martin d’Hères), que les personnes qui cherchent des solutions alternatives à leurs problèmes de logement (campements roms, expulsions de squats, etc).

Prochain rendez-vous : un rassemblement pour le chauffage urbain aura lieu le 28 juin à 17h devant la mairie de Grenoble.

Democracia Real Ya ! à Grenoble

écrit le 29/05/2011, actualisé le 07/06/2011

Sur le modèle du mouvement des "indignés" qui a lieu actuellement en Espagne sous le nom de Democracia Real Ya ! - une démocratie réelle maintenant ! (voir notamment les articles suivants : Les révoltes en Espagne, Propositions des manifestant-e-s de Barcelone, Propositions des manifestant-e-s de Madrid), depuis le vendredi 20 mai, des personnes se réunissent chaque soir sur la place Victor Hugo à Grenoble. Des assemblées générales sont organisées, auxquelles chacun/chacune peut participer pour apporter son point de vue ou ses idées afin de s’organiser "contre le fait qu’une poignée de personnes de la sphère politique et économique a confisqué le pouvoir des citoyens pour son propre intérêt" (voir le manifeste du mouvement grenoblois).

Mais, alors que les rassemblements quotidiens ne semblaient déranger personne, lundi 30 mai, le maire de Grenoble a décidé d’envoyer la police pour enlever les banderoles de la place. Décidément, à Grenoble, qu’on se le dise : la contestation, sous toutes ses formes, c’est non !

Voir le blog du mouvement

De Fukushima à Grenoble, sortons du nucléaire !

écrit le 18/03/2011, actualisé le 13/04/2011

La catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima a prouvé une fois de plus, s’il en était besoin, le danger permanent que représente le nucléaire.

Nous, Grenoblois et Grenobloises, devrions nous sentir particulièrement concernés, puisqu’en termes de nucléaire, nous sommes aux premières loges. La région Rhônes-Alpes est la plus nucléarisée de France, avec les sites de St-Maurice l’Exil, Romans, Cruas, Tricastin, Annecy, et Bugey, Grenoble a la particularité d’héberger en pleine agglomération un réacteur nucléaire (institut Laue-Langevin) destiné à la recherche scientifique, ainsi que le Commissariat à l’Energie Atomique.

Mais tout cela, nous le savons, et comme nous le rappelle PMO, on ne pourra pas dire que nous n’avons pas été prévenus.

Nous savons aussi que derrière les beaux discours, le nucléaire c’est la catastrophe permanente. De l’extraction dévastatrice dans les anciennes colonies, jusqu’à l’enfouissement hasardeux des déchets, en passant par les rejets quotidiens « légalement contrôlés » et la santé sacrifiée des sous-traitants,

Avant d’avoir nous aussi à "bondir avec toute notre famille dans notre voiture pour fuir une zone irradiée et bouclée par l’armée", manifestons notre opposition au nucléaire et à son monde :

Manifestation contre le nucléaire samedi 16 avril 2011

Pour la sortie immédiate du nucléaire, à Fukushima comme à Grenoble ! Fermons le CEA Grenoble. Débranchons-nous !


A relire impérativement ces temps-ci :

- La véritable histoire du CEA Grenoble : Pourquoi il faut fermer Minatec et le CEA Grenoble

- Une réflexion autour des "incidents" nucléaires survenus récemment dans la Drôme : Tricastin, Romans-sur-Isère : le week-end où je suis devenu presque négatif.

Et enfin :

- Memento Malville, une histoire du mouvement antinucléaire grenoblois dans les années 70.

Grenoble, Fontaine : bienvenue dans le laboratoire sécuritaire

écrit le 25/03/2011, actualisé le 13/04/2011

Grenoble

Début 2010, la mairie commence l’installation en douce de 24 caméras, notamment sur le parcours des manifestations. Peu de temps après, les habitant-e-s découvrent que la mairie prévoit d’en implanter de nouvelles au Jardin de Ville, à la Capuche, et au Village Olympique (19 supplémentaires). Ce sont au total plus de quarante caméras qui auront été installées !

En Novembre 2010, suite aux évènements de la Villeneuve, Hortefeux vient inaugurer le laboratoire sécuritaire grenoblois. et une nouvelle unité de police : l’UMIR, dédiée aux émeutes urbaines. Dans le même temps, la mairie annonce sa volonté d’installer des caméras sur tous les bâtiments municipaux : écoles, MJC, bibliothèques...

Le 15 janvier 2011 au Palais des Sports, Michel Destot, présentait ses voeux à la population. Une équipe de promotion de la Ville distribuait le texte fauthentique des voeux du maire., souhaitant aux grenoblois-e-s la bienvenue dans le laboratoire sécuritaire. Des affiches avaient été collées dans la journée lors d’une manifestation contre la LOPPSI 2.

Les 28, 29, et 30 janvier 2010 tenait la deuxième édition des "Etats Généraux du Renouveau", organisée par Libération, Marianne, et la Ville de Grenoble. Un pastiche de Libération démontant le discours sécuritaire des sociaux-technocrates locaux et nationaux,

Ces derniers temps, la mairie continue d’installer des caméras en douce ! Place Saint Bruno, l’installation d’une nouvelle caméra a eu lieu discrètement le 14 février. (voir le tract) L’excuse officielle cette fois-ci : surveiller une petite borne électronique régulant l’accès des camions à la place du marché. Une excuse démentie par cet article, dans lequel on apprend notamment que la caméra a déjà été sabotée.

Fontaine

Les élu-e-s de Fontaine, banlieue communiste de Grenoble, tiennent eux-aussi à apporter leur contribution au laboratoire sécuritaire. Dans le dernier numéro de février 2011 de Fontaine Rive Gauche, journal de com’ de la municipalité, on apprend que cinq caméras de vidéo-surveillance vont être installées sur la ville. Des habitant-e-s s’étaient donné rendez-vous au carnaval de Fontaine afin d’informer la population et de signifier leur refus d’être surveillé-e-s en permanence. (Voir ici un tract édité par le collectif "stopcaméras 38", ainsi que deux affiches)

Afin de protester contre cette décision, le collectif "stop caméras 38", soutenu par diverses associations et de nombreux habitant-e-s de Fontaine lance un appel à se rassembler devant le conseil municipal de Fontaine le lundi 28 mars de 18 à 20 heures.


copyLeft Indymedia (Independent Media Center). Sauf au cas où un auteur ait formulé un avis contraire, les documents du site sont libres de droits pour la copie, l'impression, l'édition, etc, pour toute publication sur le net ou sur tout autre support, à condition que cette utilisation soit NON COMMERCIALE.