Face au durcissement de la répression des Roms dans l’agglomération grenobloise depuis cet été, un "Collectif Solidarité Roms" a été créé le 16 septembre dernier. Il est intervenu auprès des pouvoirs publics, comme la Métro, à laquelle il a adressé une lettre ouverte. Mais étant donné l’absence de réponse rapide et adaptée, le collectif a décidé d’occuper le 22 octobre une maison à Saint-Martin-le-Vinoux, dans laquelle il loge désormais des Roms (lire le récit de l’occupation).
Sous la pression de nombreuses associations travaillant sur la question du logement et du collectif, les autorités locales sont intervenues à quelques reprises. Mais les élus locaux sont souvent empêtrés dans leurs contradictions (lire ici, ici et là). Ainsi, mardi 30 novembre, le camp du Rondeau, devenu tout à fait invivable sous la neige, a été évacué par le CCAS de Grenoble, qui a "relogé" les Roms dans des conditions des plus criticables.
Rappel du contexte
Le 30 juillet dernier, suite à la mort d’un jeune braqueur tué par un flic de la BAC à la Villeneuve, Nicolas Sarkozy a prononcé à Grenoble le discours le plus chargé de racisme et de xénophobie osé par un président français depuis la fin du régime de Vichy. A peu près à la même époque, un membre de la communauté dite des "gens du voyage" avait, lui aussi, été abattu par un gendarme, ce qui a donné lieu à des émeutes dans le village de Saint-Aignan, dans le Loir-et-Cher. Ne reculant devant aucun amalgame et, là encore, devant aucune stigmatisation raciste, Sarkozy en a profité pour annoncer une réunion à l’Elysée sur les "problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms".
Depuis, on assiste en France à une répression tous azimuts des Roms, expulsés de leurs campements de fortune ou de leurs squats, et renvoyés dans leurs pays d’origine. Au 25 août, le gouvernement se vantait d’avoir déjà expulsé, depuis début 2010, 8030 Roms. Pendant ce temps, la résistance s’organise au niveau national, avec la création à Paris d’un collectif contre la xénophobie. A lire également, un commentaire de la CNT 38 sur la xénophobie et les valeurs républicaines.
Ainsi, à Grenoble comme ailleurs en France, la police s’efforce d’expulser des Roms (voir ici, ici et là). Le 4 septembre, des manifestations contre la xénophobie d’Etat ont eu lieu un peu partout en France. Voir l’appel à manifester de la FA et le tract des antifascistes grenoblois, et ici, ici et là des compte-rendus, parfois critiques, de cette journée de mobilisation à Grenoble. Pourtant, le mardi 21 septembre 2010 entre 9 et 11h, l’agglomération grenobloise a été le théâtre d’une expulsion d’environ 60 à 70 Roms qui ont été envoyé-e-s vers Satolas, puis par charter vers la Roumanie... (lire le récit de cette journée).