jeudi 28 octobre 2010

Le FRAPRU bloque un édifice des Forces aériennes du Canada à Ottawa

Du logement social au lieu des F-35 !



Une vidéo de Bill Clenett, un militant de l'Outaouais

Hier, quelques 450 locataires ont exprimé leur colère contre les choix budgétaires du gouvernement conservateur de Stephen Harper, en bloquant des bureaux de la Force aérienne du Canada, au 400, rue Cumberland, à Ottawa. Il y avait des gens de l'Outaouais, de Montréal, de Sherbrooke et même de Québec (26 militant-e-s avait fait le voyage).

==> Quelques photos

Le FRAPRU, qui avait mobilisé tout ce beau monde, voulait protester avec force et conviction contre la décision de réduire d’un milliard $ par an, à compter du 1er avril 2011, les fonds consacrés à la construction et à la rénovation de logements sociaux au Canada. Le FRAPRU ne digère pas que ces réductions surviennent au moment où le gouvernement vient d’accorder, sans appel d’offres, 9 milliards $ à la compagnie américaine Lockheed Martin pour l’achat de 65 avions chasseurs F-35, de même que des sommes pouvant s’élever jusqu’à 7 milliards $ pour leur entretien.

Le coordonnateur de l’organisme, François Saillant, est scandalisé : « Avec le coût d’achat et d’entretien d’un seul F-35, le gouvernement aurait pu subventionner jusqu’à 3500 logements sociaux. Ça en dit long sur les priorités du gouvernement Harper qui est prêt à engraisser l’industrie de la mort, tout en réduisant à des miettes son aide au logement pour les sans-abri, les mal-logés, les communautés autochtones et nordiques, ainsi que pour les locataires à faible revenu demeurant dans les logements sociaux existants ». Il rappelle qu’en 2011-2012, le budget du Ministère de la Défense nationale approchera les 22 milliards $ par an, soit onze fois plus que ce qui restera dans le budget de la Société canadienne d’hypothèques et de logement.

Le ministre des Finances, Jim Flaherty, a confirmé, à plusieurs reprises au cours des dernières semaines, sa décision de mettre fin, à partir de ce moment, à ses mesures de relance économique amorcées en 2009, dont celles pour le logement. En raison de la fin des investissements prévus dans le plan de relance économique, les provinces recevront annuellement 250 millions $ de moins pour la construction de logements sociaux et 500 millions $ de moins pour la rénovation de logements sociaux existants. Les Premières Nations seront quant à elles privées de 200 millions d’investissements par an et les communautés nordiques de 100 millions $.

Le FRAPRU lui demande de revenir sur cette décision, en maintenant ses investissements des deux dernières années dans la rénovation et l’amélioration des logements sociaux existants et en portant à 2 milliards $ par an ses investissements pour la construction de nouvelles habitations. Pour François Saillant, « il n’est pas aussi clair que le prétend le gouvernement Harper que la crise économique est vraiment derrière nous ; ce qui est clair en revanche, c’est que la crise du logement, elle, continue à frapper très durement partout au Canada, y compris au Québec ».

Selon les chiffres mêmes du gouvernement fédéral, en 2006, avant même le déclenchement de la crise, 1 494 400 ménages avaient des besoins urgents de logement au Canada. De plus, on évalue entre 150 000 et le 300 000 le nombre de sans-abri.

Depuis le printemps dernier, certains secteurs des mouvements sociaux tentent de hausser le ton dans les luttes. Il y a eu le déchiquetage du pseudo-plan de lutte à la pauvreté du gouvernement et le manifeste-agi du Collectif pour un Québec sans pauvreté, les nombreuses actions de la coordination québécoise de la Marche mondiale des femmes (dont une occupation de bureau à Montréal et de nombreuses actions colorées au sens propre [i.e. collage, bombage, peinturlurage...]). Il y a maintenant les blocages. C'est le deuxième pour le FRAPRU, le premier ayant eu lieu le 30 septembre, et il y en aura un autre, à Montréal, le 23 novembre. Serions-nous en train d'assister à un début timide de radicalisation des luttes? À suivre...

RLQ: Les meilleures citations

Quelques citations de nos amis du Réseau Liberté Québec. Faire jouer les rires en cannes en boucle pour accompagner la lecture.



Nathalie Elgrably-Lévy

« Selon l’Institut Fraser, cette année, la journée d'affranchissement de l'impôt est arrivée le 7 juin, deux jours plus tard que l’an dernier. Concrètement, cela signifie que du 1er janvier au 7 juin, les Québécois ont donc travaillé pour… l’État!  […] Si nous en sommes arrivés là, c’est parce que la classe politique a capitulé devant les groupes de pression passés maîtres dans l’art d’amener l’État à prendre en charge les individus en transformant systématiquement leurs besoins en droits: droit au logement, droit à l’éducation, droit aux médicaments, droit aux loisirs, droit au travail, etc. »
Liberté, Le Journal de Montréal, p. 27 / Juin 10, 2010

Jacques Brassard
«Nous disposons de trois parcs nationaux, d'un parc marin, de six réserves écologiques et de quatorze écosystèmes forestiers exceptionnels, toutes des superficies affectées d'un très haut niveau de protection. J'affirme que c'est assez. Ça suffit !» (23 mars 2005)
«Il y a d'un côté, le fascisme islamiste et tous ceux qui le tolèrent par lâcheté ou par idéologie; et de l'autre, il y a, comme tout au long du XXe siècle, le camp de la liberté avec, heureusement, l'Amérique à sa tête» (18 novembre 2004)
« Les opposants à la guerre en Irak sont une coalition incorporant l'univers médiatique, les intellectuels et stratèges de salon, les partis politiques, les pacifistes anti-américains et toute la nébuleuse de gauche. Sans oublier les communautés musulmanes de toutes origines» (2 août 2006). On les voit défiler dans nos villes avec des pancartes» (29 mars 2006).

2006. « SPQ Libre : bêtise affligeante et idée totalement saugrenue... ». Le Quotidien, 8 novembre. En ligne (page consultée le 8 mars 2007)
« Et comme toujours dans ces cas-là, les médias relaient en l’amplifiant le prêchi-prêcha des verts sur les prétendus menaces que fait peser sur l’environnement l’exploitation des gaz de schiste. Faire peur au monde pour stopper tout développement est le plus vieux stratagème utilisé par les chamans écolos. »
CRÉER DE LA RICHESSE, 20 sept, blogue Brassard.
« Quand donc nos politiciens vont-ils, en matière de climat, se sortir de la torpeur hypnotique qui les fait se comporter comme des automates-perroquets ? Quand vont-ils simplement se réveiller et reconnaître qu’une réflexion s’impose sur l’état de la science climatique avant de s’enfoncer davantage dans l’univers écolo-totalitaire des quotas, des contraintes, des règlements, des interdits, des taxes, des amendes et…de la décroissance économique? »
ANECTODES ÉCOLO-BURLESQUES, 23 fev 2010., Blogue Brassard

Éric Duhaime
« Si des changements majeurs n’ont pas lieu, des conflits intergénérationnels pourraient éclater entre des jeunes qui s’opposent à se faire confisquer une part trop importante de leur salaire et des retraités qui vivent dans la peur de voir leurs prestations réduites. »
Institut Économique de Montréal, Les notes économiques, Mai 2010, Réformer le RRQ pour redonner le contrôle au travailleur.

Frédéric Têtu
« Autre fait désolant, cinq décennies de politiciens y allant à grands coups d’interventionnisme mal avisé ont fait du Québec la zone industrialisée la plus pauvre (certains diront «la moins riche») en Amérique du nord. Contrairement à ce que veut la sagesse populaire, ce n’était pas le cas à la fin des années Duplessis. »
« Pour la chronique, notons en passant que la première moitié du XXe siècle fut pour le Québec une période de croissance accélérée tant sous les libéraux de Taschereau que sous l’Union nationale de Duplessis, et tant sur le plan économique que sur les plans social et institutionnel. »
L’affaire Maxime Bernier et l’immobilisme québécois

Joignez-vous au plaisir! Proposez nous vos propres citations des gens proches du Réseau Liberté Québec. N'oubliez pas de mentionner vos sources! Celui qui donnera les citations les plus pertinentes se méritera un splendide hochet!

Et pour couronner le tout, quelques vox pop de plus

Vox pop 1



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Vox pop 2


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Vox pop 3


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Vox pop 4


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La conférence d'ouverture avec Johanne Marcotte, Jean-Francois Fillion et Ezra Levant

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mercredi 27 octobre 2010

Voix de faits dans tes oreilles


Au menu cette semaine:
- Lancement du Réseau Liberté Québec
- La France en grève, entrevue avec Théo d'Alternative Libertaire
- Actualité internationale


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Si vous voulez juste écouter l'entrevue avec Théo, militant syndicaliste à Alternative libertaire, c'est possible aussi (pour le RLQ, c'est par ici)



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* * *

Voix de faits c'est l'émission de radio du Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec).

Actualité sociale, contre-culturelle et politique, info sur les luttes, coups de gueule et coups de cœur, ‘Voix de faits’ est la version radiophonique du blogue du même nom. Une autre façon d’occuper le terrain, d’exister politiquement. Une arme de plus dans les luttes sociales et politiques. Un point de ralliement dans la bataille des idées.

lundi 25 octobre 2010

On en apprend tous les jours...

Connaissez-vous Aldo Miguel Paolinelli? Moi non plus. Pourtant, on gagnerait à connaître cet ancien prisonnier politique argentin, ouvrier de la construction et président de sa fédération à la CSN. Si les médias pouvaient s'intéresser à d'autre chose qu'aux grosses poches, ce ne serait pas un inconnu. Mais aucune information n'a été publiée sur lui, même si c'est un de ceux qui ont menés la dernière négo dans la construction. Rien, niet, nada. À Babord comble cette lacune avec un portrait impressionniste et intimiste.

Je savais, comme tout ceux qui s'intéressent de près au syndicalisme que le nouveau président de la CSN-Construction avait un nom à consonance italienne. J'avais trouvé ça rigolo que les «monsieur propre» du syndicalisme du bâtiment aient choisi d'élire un Paolinelli à la tête de leur centrale alors que ceux d'en face, qu'on accuse régulièrement de corruption et de pratiques mafieuses, ont des dirigeants aux noms bien pure laine. Un genre de pied de nez.

J'étais loin de me douter de qui ils avaient élu! Oh, ne partez pas en peur, ce n'est pas un anarchiste. Il le dit lui-même: «Je ne suis pas anarchiste, je n'ai pas cette prétention, mais tu ne peux pas savoir comme je les aime.» Il faut dire que là d'où il vient, Buenos Aires, l'image mentale de l'anarchiste n'est pas celle d'un punk pouilleux. L'Argentine est le pays du monde, après l'Espagne évidemment, où les anars ont pesé le plus lourd historiquement. Au début du siècle, et jusque dans les années 1930, ils étaient dominants dans le mouvement ouvrier. Pour quelqu'un qui a grandi dans les années 1970, les anarchistes ce sont en quelque sorte «les anciens», des gens entêtés, comme il dit, généreux et d'un engagement indéfectible contre la tyrannie et l'abrutissement, prêts à risquer leur vie pour défendre la liberté et la dignité.

Le président de la CSN-Construction trouve donc les anarchistes sympathiques. Mais ce n'est pas tout. Dans sa jeunesse, Aldo Miguel Paolinelli s'est engagé sur le chemin de la révolution socialiste. Il a été arrêté en avril 1975, à l'âge de 16 ans, pour «diffusion de propagande». Il ne sera libéré qu'en avril 1983, à 24 ans. C'est en prison qu'il s'est instruit et trempé. Dans l'année suivant sa libération, il émigre au Québec pour refaire sa vie. Ici il continue de militer, entre autre dans le milieu communautaire, à Radio Centre-Ville où il tient la barre d'une émission sur l'immigration et dans le milieu syndical.

Aldo Miguel Paolinelli a une conception plutôt rare de la société, du syndicalisme et de l'industrie de la construction. Voici quelques citations tirées d'À Babord!.

Sur la société : «Il y a de moins en moins de portes de sortie dans la société de consommation. Ça devient une prison. Dans le milieu de la construction, c'est terrible : mon 4X4, ma piscine creusée, les cours de ma fille. Ça rend les ouvriers extrêmement dépendants. Ils s'endettent et sont prêts à accepter n'importe quoi pour travailler, au détriment de leurs droits et de leur qualité de vie. Et c'est une réalité qui ne touche pas juste le milieu de la construction. Le système de consommation est plus envahissant ici qu'en Argentine.»

Sur le syndicalisme : «Le rôle des syndicats est bien sûr de rassembler des gens qui ont des intérêts communs et de les défendre, mais une fois ces objectifs atteints, les autres membres de la société, qui ne sont pas syndiqués, doivent y accéder aussi. Je ne suis pas un intellectuel, des éléments me manquent, mais parfois on a des intuitions... Écouter parler les dirigeants syndicaux aujourd'hui... on ne parle plus des intérêts des travailleurs, on parle de développement économique... Le développement économique... Ça favorise qui, au juste? [...] Les syndicats ont renoncé à toute transformation sociale et travaillent essentiellement à ne pas perdre des droits et des acquis. Bon, il y a une nuance important à apporter. Il y a encore des vrais militants qui se battent pour ça à la CSN, mais ils doivent se battre aussi contre les fonctionnaires syndicaux qui parlent et pensent en langue de bois.»

Sur l'industrie de la construction : «Aujourd'hui dans la construction il y a une hypocrisie énorme, celle du partenariat. T'entends parler les dirigeants syndicaux: « Notre industrie », qu'ils disent! Ça ne m'appartient pas cette industrie-là, je n'ai pas d'intérêts là-dedans... Le travailleurs de la construction vend sa force de travail, sa santé, pour grossir les profits des compagnies. En échange de quoi il obtient des conditions de travail précaire, peut-être un fonds de pension. S'il est chanceux et n'est pas charcuté. [...] Notre industrie? Attends un peu là. Si c'est notre industrie, comment ça se fait qu'on ne peut pas déterminer les règles du jeu? Et partager les profits? [...] Ce n'est pas une religion le partenariat. Quand on nous opprime, ce n'est plus notre industrie. Le jour où les patrons viendront nous voir pour nous demander ce qu'on veut, on sera dans un autre système.»

À la CSN, la tradition veut que les syndicalistes s'appellent «camarade» entre eux. Sauf pour quelques copains et des militants que je connais un peu, j'ai toujours trouvé ça un peu bizarre de penser aux bureaucrates et aux dirigeants comme à des «camarades». En voilà bien un, de dirigeant, qui semble mériter le terme. Dommage qu'ils ne soient pas plus nombreux.

Source des citations:
Aldo Miguel Paolinelli - «Fils de pute» et président de la CSN-Construction, dans À Babord! no 36, actuellement en kiosque.

RLQ: Vox populi

Les médias vous ont servis les porte-paroles habituels. Vous avez probablement entendu Maxime Bernier, Johanne Marcotte et Éric Duhaime parler en long et en large de leur mouvement sois-disant grassroots et de la droite en marche.



Mais puisque ce mouvement est tellement "groundé" sur sa base, pourquoi est-ce qu'on ne l'entend jamais?

Voici un échantillonage de quelques voix en direct du lancement du Réseau Liberté Québec.

La voix du peuple, à droite:


3657-1-RLQ.mp3

Et un bonus tient pourquoi pas, un petit bonbon, qu'est-ce que les droitistes pensent de l'ADQ:


3657-1-ADQ_et_droite.mp3

dimanche 24 octobre 2010

Pendant ce temps en France...



Une petite vidéo auto-promotionnelle réalisée par la CNT

La mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit en France. Nos camarades d'Alternative libertaire, dont nous recevrons un porte-parole à l'émission mercredi, viennent de sortir un tract intitulé «La victoire est à portée de main, arrachons-la !». Ils continuent par ailleurs de publier quotidiennement une synthèse de la situation dont voici la plus récente.

Synthèse de la mobilisation au 24 octobre

Le mouvement de grève, de manifestations, d’actions et de blocages contre la réforme des retraites se poursuit et s’enracine dans le pays.

- Lundi au Sénat une commission mixte paritaire (CMP), composée de sept députés et de sept sénateurs va proposer un texte commun pour un vote mardi au Sénat puis mercredi à l’Assemblée nationale.
- Deux nouvelles journées de mobilisation, sont prévues le jeudi 28 octobre et le samedi 6 novembre. Mais en attendant ces deux dates les actions, les blocages et les grèves se poursuivent.
- Les 12 raffineries de France demeurent à l’arrêt, ainsi que les ports pétroliers du Havre et de Marseille. Les forces de l’ordre ont débloqué la semaine dernière les accès à plusieurs dépôts de carburants, notamment Donges, La Rochelle, Le Mans et Grandpuits. Le tribunal administratif de Melun a suspendu vendredi l’arrêté de réquisition de la douzaine de salarié-e-s de la raffinerie de Grandpuits nécessaire pour alimenter les camions citernes pour des motifs de forme. Le préfet a émis un nouvel arrêté de réquisition. Ces réquisitions ne sont normalement possibles qu’en période de guerre ou de catastrophe naturelle.
- Dimanche 23 octobre, à Saint-Nazaire, blocage par plusieurs centaines de manifestants de quatre remorqueurs devant se rendre au-devant d’un pétrolier qui attendait, au large, de pouvoir livrer 10 000 tonnes de gasoil. Le tanker de 177 mètres a dû faire demi-tour.
- Dans les ports, les dockers et agents portuaires continuent de cesser le travail chaque week-end, et ce depuis début octobre. Pour le 28e jour consécutif, les terminaux pétroliers Fos et Lavéra sont en en grève. Actuellement, 71 navires et 4 péniches sont bloqués à cause de ce mouvement.
- Les éboueurs de nombreuses villes ont prolongé leur grève ce week-end. Dans les Bouches du Rhône, un arrêté de réquisition du personnel de deux centres de transfert des ordures, bloqués par des agents territoriaux prendra effet demain lundi.
- A Aix, manifestation des hospitaliers à l’appel de l’intersyndicale FO-CFDT-CGT de l’hôpital d’Aix à la sous-préfecture, pour exiger le retrait du plan gouvernemental sur les retraites.
- La SNCF entre dans sont 14e jour de grève reconductible, avec 21% de grévistes selon la CGT.
- Avec les vacances scolaires le mouvement lycéen marque une pause.
- La première coordination nationale étudiante a eu lieu ce week-end au Mans. Une trentaine d’universités étaient représentées. Elle appelle à deux journées d’action les mardi 26 octobre et jeudi 4 novembre.

Actions

Poursuite des actions, des blocages et de la solidarité, organisés localement de façon interprofessionnelle et intersyndicale. Blocages de zones industrielles, de dépôts pétroliers, de gares, d’aéroports, de dépôts de bus, de péages autoroutiers etc., Plusieurs locaux du pouvoir et du capital ont également été ciblés :
- A Bar-le-Duc la permanence du sénateur de la Meuse et président du groupe UMP au Sénat, Gérard Longuet a été murée par des parpaings.
- A Besançon, la permanence de l’UMP a été murée pour « insalubrité sociale ».
- A Narbonne les locaux du Medef Aude ont été saccagés.

Répression

De nombreuses arrestations et pression ciblées sur des militants, notamment du mouvement lycéen.

- Dans les Bouches du Rhône, à la demande du président socialiste de la Communauté urbaine de Marseille un arrêté de réquisition du personnel gréviste de deux centres de transfert des ordures prendra effet lundi.
- Le tribunal administratif de Nantes a rejeté vendredi soir le recours en référé déposé notamment par des salariés du dépôt de carburant de Donges contestant leur réquisition par le préfet.

* * *

Par ailleurs, si vous êtes curieux de ce qui se passe en France, tanné des grandes analyses. Si vous avez envie d'entendre un peu ce peuple qui manifeste, nous vous conseillons l'émission «Là-bas si j'y suis», sur France Inter, qui fait un boulot qui semble tout à fait correct. Les trois podcasts de la semaine dernière nous amènent au coeur des manifs pour entendre des lycéens, des dockers, des ouvriers des raffineries [on y est quand la police débarque pour réquisitionner un dépôt de carburant]. Sans oublier ce concept génial du «répondeur» sur lequel les auditeurs --plutôt à l'extrême-gauche-- laisse un court message qui est ensuite diffusé en onde. À l'écoute, on se dit que la France c'est trèèèès loin du Québec!

La guerre des nouilles encore contre les couilles en or

Le lundi 18 octobre 2010
Un jour il faudra faire l’éloge de la manifestation. De ce peuple qui marche. On le dit égoïste, agrippé à ses intérêts. Et pourtant il est là. Il faudra faire l’éloge de ce peuple qui marche, face aux éditocrates. L’éloge des ces manifestations, comme celle de samedi 16 octobre, dont voici les échos.
Programmation musicale
- Map & Keny Arkana : Appelle moi camarade
- Joey Starr : Pose ton gun


Regarde ta rolex, c’est l’heure de la révolte
Le mercredi 20 octobre 2010

A Montreuil, à Marseille, à Paris, et derrière le répondeur, échos de manifestations, blocages et actions contre la réforme des retraites...
Avec Inès Léraud et Pascale Pascariello, et Marina Touilliez pour le répondeur
Programmation musicale
- Keny Arkana : Réveillez-vous
- Dominique Grange : Grève illimitée
- Jean Ferrat : En groupe en ligue en procession

Vingt cars pour dix lascars ! La réquisition
Le vendredi 22 octobre 2010
"Compte tenu des problèmes de distribution de carburant dans notre pays, le Président de la République a demandé à ce qu’il soit procédé à des déblocages de dépôts de carburant. A cet effet, le préfet de Seine-et-Marne a fait procéder, cette nuit, au déblocage des dépôts de carburant de la raffinerie de Grandpuits, en Seine-et-Marne. [...] Cette opération de déblocage a été effectuée par les forces de sécurité dans le calme et sans qu’aucun incident n’ait été à déplorer."
Communiqué du Ministère de l’Intérieur, 22 octobre 2010
Un reportage de Julien Brygo
Programmation musicale
- Noir sur Blanc : Ouvriers de France

Pendant ce temps aux États-Unis...


Vendredi, un effort de syndicalisation a échoué dans un fast-food américain, à Minneapolis. Par un vote de 85 pour à 87 contre les salariés d'une dizaine de succursales de Jimmy Johns, une sandwicherie branchée, ont rejeté la syndicalisation.

C'est peu surprenant dans la mesure où le syndicalisme américain est en perte de vitesse, sans parler du que seulement 1,5% des salariés du secteur de l'alimentation rapide sont syndiqués au pays de l'Oncle Sam [ça ne doit pas être bien mieux ici]. Ce qui est un peu plus surprenant c'est que la campagne de syndicalisation, qui est passée à un cheveu de réussir, était mené par le vieux syndicat révolutionnaire IWW.

Le fait que 85 salariés d'une grande ville américaine, la moitié de la force de travail d'une chaîne de restaurants qui offre des mcjobs, aient voulu se syndiquer est significatif. Qu'ils n'aient pas eu peur de signer la fameuse carte rouge de ce que leur patron qualifie, non sans raison (!), de syndicat «anarchiste-socialiste» en dit long sur leur état d'écoeurement.

Le propriétaire des franchises visées par la campagne de syndicalisation aurait dépensé plus de 85 000$ dans sa campagne contre le syndicat (il a embauché un cabinet d'avocats spécialisé dans le union busting). C'est 1000$ du vote! Notez que les wobblies n'ont pas dit leur dernier mot dans ce dossier (comme dans celui de Starbuck). À force, les syndicalistes révolutionnaires américain vont bien finir par percer quelque part.

Source

samedi 23 octobre 2010

Des monstres débarquent à Québec

Une navette spatiale chargée de monstres galactiques s'est posée sur la capitale. Leur mission? Prendre le contrôle des services publics et des institutions d'enseignement pour les démanteler. Leur objectif? Faire revenir le Québec à la belle époque, celle de Duplessis. C'est la navette du Réseau Liberté Québec qui tient aujourd'hui sa première rencontre à l'Hôtel Gouverneur.

Maxime Bernier arborant sa nouvelle cravate

Les citoyens se disent terrifiés de cette nouvelle menace: "Pourquoi nous? Pourquoiiiiiii. Pourquoi pas ailleurs?" s'écrit ce résident de St-Joachim, le doigt pointé vers le ciel. Le pauvre ne sait pas en fait que les idées qui sentent le bois mort ont déjà une large diffusion dans l'espace public occidental. En Angleterre, on vient de monter l'âge de la retraite à 66 ans. Aux États-Unis, le Tea Party dénonce la moindre taxe entre deux citations de l'évangile. La France est un exemple de résistance face à l'envahisseur, qui désire monter l'âge pour être admissible à la retraite. La droite a le vent dans les voiles, ou de la karbonyte dans le moteur, si j'ose dire.

La navette est composé de Pierre Simard, Éric Duhaime, Ezra Levant, Gérard Deltell et Maxime Bernier. Victime d'hémiplégie anale, Kory Teneycke est remplacé à pied levé par Adam Daifallah et Tasha Kheiriddin. Ils travaillent tous les deux pour le National Post, fondé par Conrad Black, et sont reconnus pour leurs positions conservatrices.

L'un des monstres les plus hirsutes sortit des égouts les plus nauséabond de la galaxie est Jacques Brassard. souverainiste catholique et sioniste de droite autoproclamé, il aurait déclaré
«Il y a d'un côté, le fascisme islamiste et tous ceux qui le tolèrent par lâcheté ou par idéologie; et de l'autre, il y a, comme tout au long du XXe siècle, le camp de la liberté avec, heureusement, l'Amérique à sa tête» (18 novembre 2004)
Jacques Brassard toisant le musulman

Pour en savoir plus sur le RLQ, vous pouvez réécouter l'émission du 29 septembre.
Ou lire l'article sur Wikipédia, qui a été mis à jour pour l'occasion: Wikpedia.org
Alternative Socialiste a fait une belle job de mobilisation pour une contre-manif.

L'émission de mercredi prochain aura tout un paquet d'information de première main à ce sujet. Bien meilleure du moins que celle offerte par les médias traditionnels.

vendredi 22 octobre 2010

Pendant ce temps en France...


Le mouvement social, que dis-je la grève générale larvée, se poursuit en France. Nos camarades d'Alternative libertaire produisent une synthèse quotidienne des évènements. Voici ce qu'ils écrivent en ce vendredi, avec quelques éléments d'analyse, à la veille d'un long congé. Si tout va bien, nous aurons une entrevue avec un porte-parole de cette organisation française lors de l'émission de radio de mercredi prochain.

La photo est tirée d'une superbe galerie de photo de presse du mouvement.




Synthèse et éléments de perspectives au 22 octobre

GREVES

> Les grèves reconductibles continuent dans plusieurs secteurs en pointe de la lutte, pétrochimie et rail en particulier. Pour le rail le nombre de grévistes tourne ce vendredi autour des 20% selon les structures syndicales. Les AG de vendredi reconduisent les grèves jusqu’à lundi, l’objectif étant maintenant de tenir jusqu’au jeudi 28. Il semble possible que dans le rail les modalités d’actions évoluent la semaine prochaine.
> De nombreuses grèves ont moins d’écho nationale en tant que telles, en particulier parce que le cœur médiatique de la lutte cette semaine a concerner la question de « l’essence ». Ainsi, la grève se développe dans les collectivités territoriales ou aux impôts, aussi bien que dans de nombreuses boîtes du privé.
> Pour autant il faut noter la difficulté à élargir la grève à de nouveaux secteurs. Les vacances d’automne font que le personnel de l’éducation nationale est « hors jeu » pour la grève pendant 10 jours, mais peu, pour la frange militante, participer aux différentes actions et préparer la mobilisation dans ce secteur pour la rentrée.
> Le mouvement contre la casse des retraites est très particulier. Un noyau dur de grévistes en reconductible est appuyé par des beaucoup de grèves ponctuelles, d’heures de débrayage dans le privé, des blocages et des actions.

BLOCAGES et ACTIONS :
> L’idée de multiplier les actions et les blocages de l’économie c’est fortement développée ces derniers jours. Ces actions/blocages cibles principalement : le renforcement de piquets de grèves, le blocage des transports (routiers, ferroviaires, ports), le blocage de zones industriels, de secteurs spécifiques (par exemples les MIN, marchés d’intérêts nationaux). S’y ajoute également des actions symboliques (banderoles et collages d’affiches, investissements de sièges du MEDEF, de venues de ministres…)
> Les actions de blocages continuent de gagner en intensité. Certaines régions, comme en Bretagne Sud (Quimperlé, Lorient…), ont fait l’objet ce vendredi d’actions concertées et multiples empêchant une intervention policière sur chaque point.
> La semaine a été marquée par les déblocages policiers ordonnés par l’Etat de nombreux dépôts pétroliers, ce qui n’empêche pas à certains endroit de continuer à distance les blocages, sur les voie d’accès à ces dépôts.

UNIVERSITÉS
Le mouvement prend de l’ampleur dans les Université. En une semaine ce sont plus d’un vingtaine qui ont été touché par des piquets de grève (19 en grève vendredi selon SUD Etudiant). A quelques exceptions prêts, liées à des assemblées générales confuse (Rennes II, Le Mirail), le mouvement semble bien s’enraciner. Reste à voir si les étudiant-e-s vont se mobiliser dans la durée de façon massive et réussir à se coordonner (première coordination nationale étudiante prévue ce week-end). Très peu d’universités sont concernées par les vacances. UN appel de l’UNEF (qui ne pèse en réalité pas grand chose) à des mobilisation pendant les vacances est sorti aujourd’hui.

LYCEES
Une frange importante des lycéen-ne-s a rejoint la mobilisation en milieu de semaine dernière. A l’heure actuelle, il est difficile de voir si les vacances d’automne vont avoir un effet mobilisateur ou non. Cela dépend pour beaucoup de l’évolution du mouvement de façon plus générale, ainsi que d’un mouvement plus fort chez les personnels. A noter que les lycéen-ne-s sont particulièrement ciblée dans la répression actuelle contre le mouvement.

(AUTO-)ORGANISATION DU MOUVEMENT
La question de l’organisation du mouvement est complexe. L’auto-organisation, par comité de grève n’est que peu répandue. Par contre les assemblées générales souveraines sont la base du mouvement de grève. La question de l’auto-organisation, du dépassement des structures syndicales dépend surtout des secteurs et des des cultures militantes. A part au niveau étudiant, aucune coordination de secteurs en luttes n’est envisagé au niveau nationale. Il existe de nombreuses réunions interprofessionnelles à l’échelle locale et parfois départementale.

A côté, les rapports intersyndicaux sont vraiment variables suivant les secteurs et les échelles géographiques. Difficile de tirer des généralités, ce qui reste certain c’est que la bonne entente intersyndicale entre structures de luttes ne s’invente pas dans le mouvement mais est issue de rapports de confiances tissés dans le temps. Ainsi sur un même territoire de fortes luttes, tel que Marseille, plusieurs OS agissent en parallèle mais sans union ou concertation.

La question sous-jacente, si le mouvement continue de prendre de l’ampleur, c’est l’articulation entre AG interpro/comités de lutte et intersyndicales (locales, départementale, nationale), du point de vu de la légitimité.

POSITIONS SYNDICALES
La dernière intersyndicale nationale s’est réunie jeudi 21 octobre. Il en sort un nouvel appel, relativement « mou » auquel s’ajoute une journée de grève, le jeudi 28 octobre, et une journée de mobilisation, le samedi 6 novembre. FO et Solidaires n’ont pas signer l’appel, disponible sur les sites internets des structures syndicales. La CNT ne participe pas à ces intersyndicales nationales. Qu’en retenir ? Comment comprendre cette intersyndicale qui n’apporte pas son soutien au mouvement de blocage ?
> Volonté de la CGT de maintenir l’unité de l’intersyndicale et d’y garder la CFDT et l’UNSA, quitte à affaiblir la mobilisation actuelle.
> Volonté des syndicats les plus réformistes de ralentir la mobilisation voir de stopper le mouvement une fois le texte voté au Sénat.
> Faible poids du syndicalisme de lutte.

Il est clair que ces dates sont actuellement, pour les personnes les plus mobilisées, une régression par rapport au rythme adopté depuis le 12 octobre. A nous d’éviter l’enterrement de première classe que nous réserve les directions confédérales.

L’enjeu de la pérennité du mouvement et de sa victoire se porte maintenant sur les secteurs en luttes, les intersyndicales et AG interpro locales et départementales : il faut multiplier les actions et réussir à ce que d’autres secteurs partent en grève pour maintenir le niveau actuel de rapport de force. Le début de la semaine prochaine sera de ce point de vue déterminant.

POSITION DU GOUVERNEMENT ET DU PATRONAT :
Gouvernement L’Etat attaque le mouvement sur trois fronts :
> une action et un discours « anti-blocage ».
> la répression de la jeunesse ( plus de 2400 arrestations à ce jours) qu’accompagne un discours « anti-casseurs » (terme d’amalgame simpliste repris de façon aussi simpliste dans les médias…).
> un discours sur « la France qui travaille » (sic !) et « la France qui veut partir en vacances, pris en otage » (re-sic !).

L’Etat a choisi un affrontement direct avec les grévistes en choisissant de débloquer les dépôts de pétroles et d’utiliser l’argument de « sécurité nationale » pour réquisitionner des ouvriers du privé. Les raffineries sont devenus des enjeux symboliques. Pour autant, vendredi soir, le tribunal de Melun a annulé sur une base d’illégalité, suite au recours en référé syndical, la réquisition des salariés de Grandpuits.

En guerre contre les blocages, qui montrent chaque jours de plus en plus leur efficacité, le gouvernement entretien allégrement une confusion terminologique (bloqueur / casseurs / prise en otage) et tente une offensive qui ne semble pour le moment pas payante vers « l’opinion ».

Ce qui est certain, c’est que de nombreuses personnes ont été arrêté, et les premières peine de prison ferme sont tombées (comparutions immédiates). Au delà du discours sécuritaire et de la répression concrète, de partout remontent les violences policières envers des manifestant-e-s, des lycéen-ne-s, des syndicalistes.

Par ailleurs, force est de constater deux erreurs de communications majeurs du gouvernement sur la question du pétrole. Après avoir dénié toute pénurie, le pouvoir a parlé d’un retour à la normale d’ici à samedi ou dimanche. A l’heure actuelle, cela semble bien improbable. Soit il s’agit de discours influencés par des technocrates très éloignés des réalités, soit il s’agit d’une communication agressive visant à « rassurer » sur sa capacité d’action. Les deux sont possibles. Dans tous les cas la « faiblesse » de l’Etat apparaît au grand jour.

A noter : le début de l’organisation de la bourgeoisie « anti-grève ». On peut s’attendre à l’organisation de pétitions et autres manifestations de droites.

Au niveau du MEDEF : discours geignard sur les répercussions des blocages en prenant la défense des PME. Le patronat se fait tout de même relativement discret. La pression commence à monter de la part des entreprises touchées qui mettent dans la balance une réforme des retraites idéologiques face à des conséquences très concrètes et actuelles des grèves et blocages. Touché là où ça lui fait mal, au porte monnaie, on peut s’attendre à des réactions croissantes et des prises de positions publiques du patronat, notamment au « nom de la préservation de l’emploi ».

« OPINION » Malgré la gesticulation présidentielle et gouvernementale, « l’opinion » semble toujours soutenir majoritairement le mouvement. Cela se sent dans les villes par le soutien direct apportés par les gens, par le succès des caisses de grèves. Les médias véhiculent des sondages indiquant que 3/4 des gens soutiennent le mouvement et près de 60% soutienne l’idée d’un mouvement qui durerait au-delà du vote de la loi au Sénat. Par ailleurs, les populations qui défendent avant tout la réforme sont… les retraités ! Le vieillissement de la population semble renforcer le camps réactionnaire (ce que l’on observe depuis quelques années). Pour autant, les jeunes et les travailleuses et travailleurs soutiennent très massivement la lutte.

« BOITE A IDEES »
Quelques idées qui circulent et qui peuvent servir, si adaptable localement, à renforcer le mouvement :

> avoir un « tract-synthèse » sur la grève, expression des AG interpro locales ou départementales (exemple : le bulletin du Havre)
> Mettre en avant dans les villes, voir dans les quartiers, un espace de rencontre quotidien et à heure fixe. Ce peut être autour d’un lieu de grève, d’une bourse du travail,. L’objectif est de créer un espace d’échange et d’information, indispensable pour mener une lutte sur le long terme.

Synthèse pour l’Alsace :
Alternative libertaire Alsace fait une synthèse quotidienne sur l’Etat du mouvement dans cette région. voir http://alsace.alternativelibertaire.org/

mercredi 20 octobre 2010

Voix de faits dans tes oreilles


Au menu cette semaine:
- Actualité libertaire
- Marche mondiale des femmes
- Libéralisme et républicanisme

...attention, la qualité du son se dégrade radicalement vers 11:20, à cause d'un problème d'enregistrement, mais ça ne dure que 2 minutes



3657-1-vdf-20-10-10.mp3

Si vous voulez juste entendre le reportage sur la Marche mondiale des femmes, à Rimouski, c'est possible aussi :



3657-1-MMF2010.mp3

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PLAYLIST



Keny Arkana - Le rap a perdu ses esprits
Un titre de la marseillaise, tiré de son album L'esquisse (2007).


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Voix de faits c'est l'émission de radio du Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec).

Actualité sociale, contre-culturelle et politique, info sur les luttes, coups de gueule et coups de cœur, ‘Voix de faits’ est la version radiophonique du blogue du même nom. Une autre façon d’occuper le terrain, d’exister politiquement. Une arme de plus dans les luttes sociales et politiques. Un point de ralliement dans la bataille des idées.

Playlist émission 6

THE ABYSSIANS - African Race
Dans le vieux et excellent roots reggae, au début du critiquable mais répandu "Jah", on trouvait ce band "conscious" qui faisait du travail d'excellente qualité.
http://www.theabyssinians.com/

DAMIAN MARLEY - We're gonna make it
Et oui, un des fils de l'autre qui fait aussi dans le roots reggae. Toujours un côté intéressant dans ses textes et, surtout, dans sa musique.
http://www.myspace.com/damianmarley

JIMMY CLIFF - The harder they come
Un des pionniers du reggae qui roule encore sa bosse aujourd'hui avec un certain succès.
http://www.jimmycliff.com/v-css/news/

WEBSTER Ft. MARIEME - Everyday
Nous avions le vieux de la montagne en personne en entrevue et il nous a apporté cette pièce musicale lui-même!
http://www.myspace.com/websterls

mardi 19 octobre 2010

Québec : la démocratie en marche !

On savait que le maire de Québec n'aimait pas la contradiction mais on aurait cru qu'un populiste aurait voulu laisser le peuple s'exprimer. Et bien non, ça lui tape sur les nerfs!


Dans le temps de Pelletier, y'en avait pas de questions des citoyens


On apprenait en effet dans le Soleil que de nouvelles modifications seraient apportées à la période de question du public lors des séances du conseil municipal. Les règles avaient déjà été passablement resserrées l'an dernier. On avait d'abord interdit les préambules, puis on avait forcé les gens à s'inscrire avant de poser leur question (au lieu de faire la file au micro). De plus, il était interdit de reprendre le micro si l'élu ne répond pas, répond à côté ou dit des grossièretés (et ça arrive).

Mais ce n'était pas suffisant. Au quotidien, il n'y a pas grand monde qui se pointe au conseil municipal. Disons le franchement, il y a là une couple d'hurluberlus mono-maniques sur les bords. Quand le peuple, ou les groupes de pression, se désintéresse du conseil, ce sont eux autres qui ont toute la place. Ainsi, certains peuvent poser jusqu'à 10 questions, pas toujours pertinentes, durant le 45 minutes que dure la période de question du public. Dès novembre, ça va changer. Dorénavant l'ensemble de la population de Québec n'aura plus droit qu'à trois questions (j'ose espérer que c'est trois questions par personne et non trois questions au total!).

Selon l'article du Soleil, «la question doit être claire, énoncée de façon succincte et ne doit pas dépasser une minute», prévoient les nouvelles règles. Le président peut également refuser ou interrompre les questions «frivoles, vexatoires ou de nature à déconsidérer l'utilisation de la période des questions», peut-on lire dans la nouvelle mouture du règlement de fonctionnement du conseil.

La justification donnée par le vice-président du comité exécutif, Richard Côté, est de toute beauté. Il explique au journaliste du Soleil que Québec a voulu se mettre au diapason des autres villes québécoises où la période des questions est beaucoup plus encadrée. «On s'est aperçus qu'on était de loin les plus démocratiques», a-t-il exposé pour justifier le resserrement des règles.

Ainsi donc, le conseil de ville est jugé tellement démocratique qu'on peut se permettre de limiter drastiquement le droit de parole des citoyens. Québec trop démocratique. On aura tout entendu.

Source

lundi 18 octobre 2010

Sondage: L'abstention dépasse QS (...ainsi que l'ADQ et les verts)

Selon le sondage politique Léger Marketing d'octobre, publié dans Le Devoir, il y aurait maintenant 13% des gens qui disent qu'ils vont annuler ou s'abstenir lors du prochain scrutin. Ce résultat fait de l'abstention le premier tiers parti dans les intentions de vote! En effet, avant répartition des indécis, Québec solidaire reçoit 8% d'intentions de vote, l'ADQ 6% et le Parti vert 6%.

Ne cherchez pas cette information dans le journal, les analystes n'en parlent pas. Curieusement, même s'il existe deux autres réponses possibles que «ne sait pas», à savoir «abstention / annulation» et «autre», les sondeurs et les médias qui les emploient répartissent tout ce beau monde entre les différents partis pour donner les fameux résultats dit «après répartition des indécis». Pourtant, il est acquis que l'abstention est un fait politique de plus en plus significatif. Comment se fait-il que l'on ne souligne pas l'opinion de ceux et celles qui disent justement qu'ils vont s'abstenir? Surtout que, contrairement aux intentions de vote, on sait bien que le nombre d'abstentionnistes réels sera beaucoup plus important que le nombre de personnes ayant déclaré lors d'un sondage politique vouloir s'abstenir ou annuler.

Source (les résultats sont en page 4)

dimanche 17 octobre 2010

Pendant ce temps à Toronto...

La «justice» s'acharne contre un militant

Vous vous souvenez d'Alex Hundert? On en avait parlé il y a quelques semaines. C'est ce militant qui s'était fait arrêté pour avoir participé à un panel dans une université, ce qui constituait une violation de ses conditions de remise en liberté, la police assimilant cela à une manifestation. Et bien, la cour a finalement statué que la police avait raison.

Pire, de nouvelles conditions de remise en liberté ont été imposé à Hundert. En plus d'être en résidence surveillé avec couvre-feu, de ne pas pouvoir s'associer avec les groupes dans lesquels il militait, de ne pas pouvoir organiser de manifester, ni y participer, il n'a maintenant plus le droit de publier directement ou indirectement sur internet, d'aider, de planifier ou d'assister à une réunion publique ou d'exprimer un point de vue politique. Oui, vous avez bien lu, Hundert n'a plus le droit de donner son opinion et d'apparaître dans les médias. C'est à toute fin pratique un bâillon légal, une suspension pure et simple d'une grande partie des droits qui sont théoriquement garanti pour tous les citoyens dans la Charte canadienne des droits et libertés.

À l'origine, Alex Hundert entendait refuser de signer ces conditions. Toutefois, les autorités pénitentiaires l'ont mis en isolement (au trou) et lui ont dit qu'il resterait là tant qu'il ne signerait pas. Après 24h sans communications aucune avec l'extérieur, et sans savoir quand il pourrait de nouveau parler à son avocat, le militant à craqué et à signé.

Tout cela arrive alors que de plus en plus de personnes arrêtés à Toronto voient leurs accusations tomber [y compris au moins trois organisatrices de la CLAC-2010 qui avaient été arrêtées en même temps que lui et faisaient face aux mêmes accusations]. Faute de preuve la couronne abandonne de plus en plus de poursuites mais elle continue de s'acharner contre ceux et celles que l'on considère comme les têtes du mouvement [tout en refusant de leur communiquer la preuve retenue contre eux et elles!].

Alors voilà, 40 ans après la crise d'octobre, le Canada a maintenant ses dissidents qui n'ont plus que le droit de se taire, comme dans le temps des glorieuses «démocraties populaires» d'Europe de l'est. Ici aussi, une révolution reste à faire!

Une vidéo, en anglais, qui explique bien le cas d'Alex Hundert :



Et, tant qu'à faire, une vidéo d'une manif de soutien à Toronto [qui a eu lieu juste avant qu'il ne cède et ne signe les nouvelles conditions].

MMF: 10,000 féministes dans la rue

C'est pas les 5000 femmes prévues qui sont allées marcher à Rimouski pour la Marche Mondiale des Femmes. C'est 10,000 féministes enragées qui ont mis de l'avant leur volonté d'un monde plus équitable.

Nous saluons l'initiative des groupes de femmes qui ont endurcies leurs moyens de pression. Rappelons que des militantes ont occupées les bureaux de la ministre Christine St-Pierre jeudi dernier.

Le vidéo de la marche


Le diaporama photo

La Marche Mondiale des Femmes en photo

Les revendications sont
- Champ d’action « Travail des femmes : Autonomie économique des femmes »
Nous revendiquons l’accès à un travail décent par la hausse substantielle du salaire minimum et des conditions de vie décentes pour toutes les personnes à l’aide sociale.

- Champ d’action « Bien commun et accès aux ressources »
Nous revendiquont la fin de la privatisation des services publics et du bien commun – santé, éducation, eau, énergie éolienne – et nous nous opposons à toute augmentation des tarifs de ces services.

- Champ d’action « Violence envers les femmes »
Nous revendiquons que le gouvernement du Québec mette en place des mesures concrètes pour prévenir et lutter contre les violences envers les femmes, notamment l’hypersexualisation et la marchandisation du corps des femmes, en commençant par :

Légiférer en matière de pratique publicitaire;

Mettre en place des cours spécifiques d’éducation à la sexualité dans une perspective de rapports égalitaires, non sexistes et non hétérosexiste.

Nous revendiquons que le gouvernement du Canada garantisse le droit inaliénable des femmes de décider d’avoir ou non des enfants, ce qui implique le maintien et la consolidation des services d’avortement gratuits offerts par les réseaux publics et communautaires et le développement de nouveaux services publics dans les zones peu desservies.

- Champ d’action « Paix et démilitarisation »
Nous revendiquons que le gouvernement du québécois interdise le recrutement militaire dans tous les établissements d’enseignement du Québec.

Nous revendiquons que le gouvernement du Canada retire immédiatement ses troupes de l’Afghanistan.

- Champ d’action « Revendication des femmes autochtones »
Que le Canada signe la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et mette en œuvre les droits qui y sont contenus avec une attention particulière sur les droits des femmes et des enfants autochtones.

Source: FFQ

Notre tract