Reactionism Watch

Centre de Surveillance de la Droite Internationale

Comment les hommes d’Al-Qaida sont arrivés au pouvoir en Libye (Thierry Meyssan, Réseau Voltaire)

Publié par sylvainguillemette le 10 septembre, 2011

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Chef historique d’Al-Qaida en Libye, Abdelhakim Belhadj, est devenu gouverneur militaire de Tripoli « libérée » et a été chargé d’organiser l’armée de la « nouvelle Libye ».

Dans les années 80, la CIA incite Awatha al-Zuwawi à créer une officine en Libye pour recruter des mercenaires et les envoyer au jihad en Afghanistan contre les Soviétiques. À partir de 1986 les recrues libyennes sont formées au camp de Salman al-Farisi (Pakistan), sous l’autorité du milliardaire anti-communiste Oussama Ben Laden.

Lorsque Ben Laden se déplace au Soudan, les jihadistes libyens l’y suivent. Ils y sont regroupés dans leur propre compound. À partir de 1994, Oussama Ben Laden dépêche des jihadistes libyens dans leur pays pour tuer Mouammar Kadhafi et renverser la Jamahiriya populaire et socialiste.

Le 18 octobre 1995, le groupe se structure sous la dénomination Groupe islamique combattant en Libye (GICL). Durant les trois années qui suivent, le GICL tente par quatre fois d’assassiner Mouammar Kadhafi et d’instaurer une guérilla dans les montagnes du Sud. À la suite de ces opérations, l’armée libyenne —sous le commandement du général Abdel Fattah Younés— mène une campagne d’éradication de la guérilla, et la Justice libyenne lance un mandat d’arrêt contre Oussama Ben Laden, diffusé à partir de 1998 par Interpol.

Selon l’agent du contrespionnage britannique David Shayler, le dévelopment du GICL et la première tentative d’assassinat de Mouammar Kadhafi par Al-Qaida sont financés à hauteur de 100 000 livres par le MI6 britannique [1].

À l’époque, la Libye est le seul État au monde à rechercher Oussama Ben Laden, lequel dispose encore officiellement de soutiens politiques aux États-Unis bien qu’il se soit opposé à l’opération « Tempête du désert ».

Sous la pression de Tripoli, Hassan el-Tourabi expulse les jihadistes libyens du Soudan. Ils déménagent leurs infrastructures en Afghanistan où ils installent le camp de Shaheed Shaykh Abu Yahya (juste au nord de Kaboul). Cette installation fonctionne jusqu’à l’été 2001, lorsque les négociations de Berlin entre les États-Unis et les Talibans à propos du pipe-line transafghan échouent. À ce moment-là, le mollah Omar, qui se prépare à l’invasion anglo-saxonne, exige que le camp passe sous son contrôle direct.

Le 6 octobre 2001 le GICL est inscrit sur la liste établie par le Comité d’application de la résolution 1267 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il y figure toujours. Le 8 décembre 2004, le GICL est inscrit sur la liste des organisations terroristes établie par le département d’État des États-Unis. Il y figure toujours. Le 10 octobre 2005, le ministère britannique de l’Intérieur interdit le GICL sur son territoire. Cette mesure est toujours valide. Le 7 février 2006, le Comité des Nations Unies prend des sanctions à l’égard de 5 membres du GICL et de 4 sociétés qui leurs sont liées, qui continuent impunément à opérer sur le territoire du Royaume-Uni sous protection du MI6.

Durant la « Guerre contre la terreur », la mouvance jihadiste s’organise. L’expression « Al-Qaida », qui désignait au départ une vaste base de données dans laquelle Oussama Ben Laden choisissait les mercenaires dont il avait besoin pour des missions ponctuelles, devient progressivement un groupuscule. Sa taille diminue au fur et à mesure de sa structuration.

Le 6 mars 2004, le nouveau chef du GICL, Abdelhakim Belhadj, qui s’est battu en Afghanistan aux côtés d’Oussama Ben Laden [2] et en Irak, est arrêté en Malaisie, puis transféré dans une prison secrète de la CIA en Thaïlande où il est soumis au sérum de vérité et torturé. À la suite d’un accord entre les États-Unis et la Libye, il est renvoyé en Libye où il est torturé, mais par des agents britanniques cette fois, à la prison d’Abou Salim.

Le 26 juin 2005, les services secrets occidentaux organisent à Londres une rencontre d’opposants libyens. Ils constituent la « Conférence nationale de l’opposition libyenne » en unissant trois factions islamiques : les Frères musulmans, la confrérie des Sénoussi, et le GICL. Leur manifeste fixe trois objectifs :
- renverser Mouammar Kadhafi ;
- exercer le pouvoir pour un an (sous le nom de « Conseil national de transition ») ;
- rétablir la monarchie constitutionnelle dans sa forme de 1951 et faire de l’islam la religion d’État.

En juillet 2005, Abu al-Laith al-Liby parvient contre toute vraisemblance à s’échapper de la prison de haute sécurité de Bagram (Afghanistan) et devient l’un des chefs d’Al-Qaida. Il appelle les jihadistes du GICL qui ne l’ont pas encore fait à rejoindre Al-Qaida en Irak. Les Libyens deviennent majoritaires parmi les kamikazes d’Al-Qaida en Irak [3]. En février 2007, al-Liby conduit une attaque spectaculaire contre la base de Bagram alors que le vice-président Dick Cheney s’apprête à la visiter. En novembre 2007, Ayman al-Zawahiri et Abu al-Laith al-Liby annoncent la fusion du GICL avec Al-Qaida.

Abu al-Laith al-Liby devient l’adjoint d’Ayman al-Zawahiri, et à ce titre le numéro 2 d’Al-Qaida puisque l’on est sans nouvelles d’Oussama Ben Laden. Il est tué par un drone de la CIA au Waziristan, fin janvier 2008.

Durant la période 2008-2010, Saif el-Islam Kadhafi négocie une trêve entre la Jamahiriya et le GICL. Celui-ci publie un long document, Les Etudes correctrices, dans lequel il admet avoir commis une erreur en appelant au jihad contre des coreligionnaires dans un pays musulman. En trois vagues successives, tous les membres d’Al-Qaida sont amnistiés et libérés à la seule condition qu’ils renoncent par écrit à la violence. Sur 1 800 jihadistes, plus d’une centaine refuse cet accord et préfère rester en prison.

Dès sa libération, Abdelhakim Belhadj quitte la Libye et s’installe au Qatar.

Début 2011, le prince Bandar Bin Sultan entreprend une série de voyages pour relancer Al-Qaida en élargissant son recrutement, jusqu’ici presque exclusivement arabe, aux musulmans d’Asie centrale et du Sud-Est. Des bureaux de recrutement sont ouverts jusqu’en Malaisie [4]. Le meilleur résultat est obtenu à Mazar-i-Sharif, où plus de 1 500 Afghans s’engagent pour le jihad en Libye, en Syrie et au Yémen [5]. En quelques semaines, Al-Qaida, qui n’était plus qu’un groupuscule moribond, peut aligner plus de 10 000 hommes. Ce recrutement est d’autant plus facile que les jihadistes sont les mercenaires les moins chers du marché.

Le 17 février 2011, la « Conférence nationale de l’opposition libyenne » organise la « journée de la colère » à Benghazi, qui marque le début de la guerre.

Le 23 février, l’imam Abdelkarim Al-Hasadi proclame la création d’un Émirat islamique à Derna, la ville la plus intégriste de Libye dont sont originaires la majorité des jihadistes devenus kamikazes d’Al-Qaida en Irak. Al-Hasadi est un membre du GICL de longue date qui a été torturé par les États-Unis à Guantanamo [6]. La burqa devient obligatoire et les châtiments corporels sont rétablis. L’émir Al-Hasidi organise sa propre armée, qui débute avec quelques dizaines de jihadistes et en regroupe bientôt plus d’un millier.

Le général Carter Ham, commandant de l’Africom, chargé de coordonner l’opération alliée en Libye, exprime ses interrogations quant à la présence parmi les rebelles qu’on lui demande de défendre des jihadistes d’Al-Qaida qui ont tué des GI’s en Afghanistan et en Irak. Il est relevé de sa mission qui est transmise à l’OTAN.

Un peu partout en Cyrénaïque « libérée », les hommes d’Al-Qaida sèment la terreur, pratiquant massacres et tortures. Ils se font une spécialité d’égorger les kadhafistes et de leur arracher un œil, et de couper les seins des femmes impudiques. L’avocat de la Jamahiriya, Me Marcel Ceccaldi, accuse l’OTAN de « complicité de crimes de guerre ».

Le 1er mai 2011, Barack Obama annonce qu’à Abbottabad (Pakistan), le commando 6 des Navy Seals a éliminé Oussama Ben Laden dont on était sans nouvelles crédibles depuis presque 10 ans. Cette annonce permet de clore le dossier Al-Qaida et de relooker les jihadistes pour en refaire des alliés des États-Unis comme au bon vieux temps des guerres d’Afghanistan, de Bosnie-Herzégovine, de Tchétchénie et du Kosovo [7]. Le 6 août, tous les membres du commando 6 des Navy Seals meurent dans la chute de leur hélicoptère.

Abdelhakim Belhadj revient dans son pays dans un avion militaire qatariote au début de l’intervention de l’OTAN. Il prend le commandement des hommes d’Al-Qaida dans les montagnes du Djebel Néfoussa. Selon le fils du général Abdel Fattah Younés, c’est lui qui commandite le 28 juillet 2011 l’assassinat de son vieil ennemi qui était devenu le chef militaire du Conseil national de transition. Après la chute de Tripoli, Abdelhakim Belhadj ouvre les portes de la prison d’Abou Salim et libère les derniers jihadistes d’Al-Qaida qui y étaient détenus. Il est nommé gouverneur militaire de Tripoli. Il exige des excuses de la CIA et du MI6 pour le traitement qu’ils lui ont fait subir par le passé [8]. Le Conseil national de transition lui confie la charge de former l’armée de la Libye nouvelle.

Thierry Meyssan

[1] « David Shayler : “J’ai quitté les services secrets britanniques lorsque le MI6 a décidé de financer des associés d’Oussama Ben Laden“ », Réseau Voltaire, 18 novembre 2005.

[2] « Libya’s Powerful Islamist Leader », par Babak Dehghanpisheh, The Daily Beast, 2 septembre 2011.

[3] « Ennemis de l’OTAN en Irak et en Afghanistan, alliés en Libye », par Webster G. Tarpley, Réseau Voltaire, 21 mai 2011.

[4] « La Contre-révolution au Proche-Orient », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 11 mai 2011.

[5] « CIA recruits 1,500 from Mazar-e-Sharif to fight in Libya », par Azhar Masood, The Nation (Pakistan), 31 août 2011.

[6] « Noi ribelli, islamici e tolleranti », reportage de Roberto Bongiorni, Il Sole 24 Ore, 22 mars 2011.

[7] « Réflexions sur l’annonce officielle de la mort d’Oussama Ben Laden », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 4 mai 2011.

[8] « Libyan commander demands apology over MI6 and CIA plot », par Martin Chulov, Nick Hopkins et Richard Norton-Taylor, The Guardian, 4 septembre 2011.

Source:

http://www.voltairenet.org/Comment-les-hommes-d-Al-Qaida-sont

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Conseil du Patronat, pourquoi pas un Conseil du Prolétariat?

Publié par sylvainguillemette le 5 septembre, 2011

Une fois de plus, le Conseil du Patronat du Québec s’illustre des plus fidèles défenseurs du parasitisme de cette minorité patronale, que représente la bourgeoisie du Québec, et du monde entier par conséquent.

Ce portevoix des parasites énumère par cœur les dogmes du capitalisme, si bien qu’on croirait entendre le sermon du curé du patelin. Si au moins, c’était la bonne nouvelle que l’on transmettait… Et au point où les contradictions s’additionnent au sein du capitalisme, ce qui rend leur modèle si totalitaire, ils devraient peut-être prêcher par l’exemple et enregistrer une version audio/vidéo qu’ils repasseraient chaque année, restructurant ainsi, leurs propres finances… Puisque des salaires en moins, alors coupés, seraient à comptabiliser au cumul des profits… Profits… Profits… Profits… Profits… Zombies.

Mais comme on le sait, le cordonnier est si souvent mal chaussé.

Sur le plan des salaires, le Conseil du Patronat juge le salaire minimum trop élevé

Qui ici par exemple, peut vivre d’un salaire de 9.65$/heure, que le Conseil du Patronat juge trop élevé pour les entreprises qui, pauvres d’elles, investissent et risquent déjà leur capital? Qu’importe,  en ce qui concerne ces petits bouffons à la solde de ces paresseux investisseurs, ils viennent eux-mêmes mieux payés encore, par ces rois cités, pour nous en convaincre. Ces laquais n’ont aucune gêne, ni remords, devant leur quémande, peu inquiète celle-là, des impacts sociaux qu’elle édifierait.

Et quant à la pauvreté, le porte-parole du conseil a sa petite idée là-dessus, vieille celle-là, de plusieurs démentis. Il préfère de loin, des pauvres à des chômeurs. Mais qu’à cela ne tienne, s’il y a pauvreté, il y a absence de pouvoir d’achat et donc, répercussion sur le marché de l’emploi. La vieille rhétorique ne tient plus, on promettait d’ailleurs, que les Africains sortiraient de leur misère, sous le même argumentaire… À vous de juger!

Et de toute façon, les membres du Conseil du Patronat vivent eux-mêmes d’une meilleure redistribution de la richesse, que les employeurs leur concèdent, contre un piètre plaidoyer pourtant. Alors comment s’étonner que ces vautours ne prêchent pas par l’exemple? Les auriez-vous vus, faire leur point de presse en «jogging» et un chandail à l’effigie de loups dessinés? Les auriez-vous pris au sérieux? Le veston et la cravate sont opportuns pour la cause!

La question des syndicats

Ce conseil à la con, qui n’est d’autre que le rassemblement de quelques putes à la solde de ces employeurs, grassement payés soit dit en passant, dit comme toujours que les syndicats sont trop forts, trop puissants. Certes, il y aurait à dire sur l’usage que font les syndicats de ces sommes astronomiques qu’ils amassent via par exemple, les cotisations de leurs membres, mais en aucun cas, je ne remettrais en cause la cotisation ou certaines formules avantageant le prolétariat ou pire encore, le syndicalisme.

Il y aurait d’abord et d’emblée, la justification suivante à servir au Conseil du Patronat pour l’existence des syndicats. Les patrons s’unissent au sein du Conseil du Patronat, et personne n’y voit d’embarras. Alors les salariés s’unissent de la même façon, au sein d’union des travailleurs, et personne ne devrait y voir d’embarras, sauf bien entendu, comme on le voit, le patronat et les médias, qui possèdent le pouvoir de propagande et qui en disposent sur leurs ondes. Le prolétaire pour sa part, peut en venir à l’aliénation, où il critique les syndicats en répétant mot pour mot les dires des médias et du patronat sur ces unions, tout aussi légitimes pourtant,  que celles du patronat.

C’est en fait bien simple à comprendre. Il y a un rapport de classe entre les deux camps, entre salariés et employeurs. Ils sont tous les deux, des classes. Le prolétariat et la bourgeoisie. L’un emploie la force de travail de l’autre, parce qu’il possède les moyens de production et cet autre vend sa force de travail au premier. Tous ne peuvent donc pas avoir les mêmes intérêts, puisqu’un de ceux-là exploite bel et bien le labeur de l’autre, quoiqu’en disent les libertariens, se confrontant à l’improbable consentement mutuel, où les profits seraient égaux de chaque versant de la barrière de ces classes. Il n’y a pas plus absurde. Un simple regard aux voitures de chacune des classes dans le stationnement d’une entreprise, simplifierait le débat…

Il y a donc des syndicats, offrant la défense des intérêts des salariés, outre le simple rapport de force que cela leur occasionne. Cela gêne, de toute évidence, le capitalisme, les capitalistes et les dogmes s’y rattachant. Mais en aucun cas, le syndicalisme est illégitime ou inutile. Au contraire. Le syndicalisme est derrière plusieurs gains du prolétariat, que les prolétaires oublient malheureusement trop rapidement.

Ce sont en réalité les dogmes du système capitaliste qui se heurtent aux besoins et aux nécessités des Humains, quelque soit leur classe. Les prolétaires n’ont pas à plier aux caprices dogmatiques d’un système économique qui se fiche d’eux et qui préfère favoriser une classe les exploitant, plutôt que de sévir contre la faim et les besoins sociaux que crée pourtant, le capitalisme et sa mauvaise redistribution de la richesse, une richesse ironiquement créée par celles et ceux qui la quémandent au sein du prolétariat.

Pour terminer

Peut-être est-il temps pour nous, prolétaires, de se doter d’un Conseil du Prolétariat et de vérifier sur les médias nous accorderont autant d’importance qu’ils en accordent à cette minorité parasitaire. Radio-Canada nous invitera-t-elle à ses débats télévisés, jusqu’ici tenus dans le monolithisme? Nous ne saurons jamais si nous ne tentons pas le coup.

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10 piastres pour la tête d’Obama, de Cameron, de Sarkozy ou de Harper!

Publié par sylvainguillemette le 25 août, 2011

Je donnerai 10 piastres, c’est à dire 10.00 dollars canadien, à quiconque assassinera Barack Obama, Nicolas Sarkozy, David Cameron ou Stephen Harper.

En effet, si cela peut paraître suicidaire de ma part et très osé, sachez que je n’offre pas réellement cette somme pour cet acte disgracieux qui toutefois, apporterait paix et prospérité au prolétariat du monde entier, pour quelques mois du moins (le temps que la bourgeoisie se réorganise)…

Mais si cela n’est pas bien de payer une somme pour faire assassiner un homme ou une femme, puisqu’il s’agit d’user de mercenariat, donc de monnayer l’acte du meurtre, alors pourquoi les occidentaux offrent-ils un montant d’argent pour la tête de Kadhafi?

En effet, sans grande surprise, les conciliés et serviteurs de l’OTAN œuvrant à Radio-Canada ont non seulement répété les mensonges de l’OTAN, donc du Pentagone, mais en sont arrivés à banaliser, avec support fidèle à la cause de l’OTAN de François Brousseau, la mise à prix de la tête de Kadhafi.

Et pourtant, depuis plus d’un siècle, les États-Unis d’Amérique ont fait couler le sang des innocents partout sur la planète, ils ont commis des Coups d’État, comme ce dernier en Libye d’ailleurs. Ils ont renversé des élus démocratiques, ils ont assassiné des dirigeants indignes de respecter les dogmes du capitalisme; Patrice Lumumba, Allende et j’en passe. Ils ont assassiné des journalistes, des syndicalistes, ou l’ont fait faire par d’autres. Ils ont envahi contre l’impopularité de leur geste à l’ONU, des tas de pays, pour y piller tant les fruits du labeur des autres, que les ressources naturelles de ces terres souveraines. Ils ont renversé tous les mouvements populaires de gauche, qui allaient dans un sens alternatif à l’économie capitaliste. Rappelez-vous comment Washington inventait les évènements du Golfe de Tonkin, pour y massacrer du «Viet». Plus de 4 millions de morts et encore plus d’infirmes!

Alors donc, ma question est simple. Si ces gens, qui tuent et violent les terres souveraines de ceux qui ne veulent pas adhérer à leur capitalisme ont le droit de mettre à prix des têtes, celles des belligérants qui refusent le diktat de la minorité parasitaire bourgeoise du monde entier, pourquoi, moi, prolétaire, je n’aurais pas droit d’en faire autant envers ces sales porcs de capitalistes et leurs laquais?

Voilà qui est dit,  et je ne fais pas cet appel cela dit, je ne vous demande pas de «tuer ces tueurs», mais je vous demande à tout de moins une réflexion, à savoir s’il est juste d’appeler au meurtre de quelqu’un, avec lequel  nous ne sommes pas d’accord. Et à titre d’exemple, pour démontrer que Washington n’en est pas à ses premières frasques…, en 2002, lors du Coup d’État raté, perpétré contre le président démocratiquement élu du Venezuela Hugo Chavez, Globovision et RCTV appelaient avec le support de Reporters Sans Frontière et de la mais0on blanche, à l’assassinat du président Chavez. Radio-Canada à l’époque, ne s’en était aucunement offusquée, comme la société d’État ne s’offusque aujourd’hui pas de ce dernier Coup d’État en Libye.

Alors bref, que penser de tout ça, si ce n’est qu’il y a des doubles-mesures évidentes dans ce monde contradictoire, qu’est l’économie capitaliste. On peut y constater que, les riches peuvent tuer impunément, voler impunément, violer impunément et appeler comme au bon vieux temps des «Cowboys», à la capture, mort ou vif, d’un adversaire idéologique. À quand l’emprisonnement des socialistes, des anarchistes et des autres mouvances qui dévient du droit chemin? À quand l’appel au meurtre des non-alignés?

Chose certaine, ce ne sont pas les médias qui remettront en question ces prochains évènements…, au contraire. Ils renchériront sur la nécessité de mater les opposants, coûte que coûte. Un peu comme ils ont critiqué les bombardements imaginaires de Kadhafi sur sa population, tout en soutenant ceux de l’OTAN, qui usaient d’armes à uranium appauvri…

 

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Washington planifie une occupation prolongée d’une partie de la Libye

Publié par sylvainguillemette le 24 août, 2011

Vu de Washington, l’ex-ambassadeur des Etats-Unis à Tripoli, Gene A. Cretz sera le « gouverneur de la Libye libre »

 

Alors que les télévisions atlantistes annoncent la chute imminente de Mouammar Kadhafi, Thierry Meyssan —présent à Tripoli— dénonce une intoxication. Selon lui, la guerre est autant psychologique que militaire. Les mensonges de la propagande visent à provoquer l’implosion de l’État libyen, l’objectif final n’étant plus de gouverner le pays, mais au contraire d’y installer le « chaos constructeur » au détriment de la population civile, afin de débuter le « remodelage de l’Afrique du Nord ».

On a pu observer au cours des derniers jours un changement tactique important de l’OTAN. En plusieurs zones loyales au gouvernement, l’Alliance a bombardé des checkpoints, créant de la confusion, pour larguer un peu plus loin des armes à des cellules rebelles dormantes, ou à des commandos de Forces spéciales infiltrés.

Ces opérations ont échoué, et les armes —derniers modèles— ont été récupérées par l’armée libyenne. Mais à n’en pas douter, l’OTAN perfectionnera sa méthode et parviendra ultérieurement à la mettre en œuvre.

Cette innovation tactique montre qu’il ne s’agit plus de favoriser un soulèvement populaire contre « le régime de Kadhafi », mais d’inciter à la guerre civile.

Ne croyez pas un mot de ce que vous disent les télévisions satellitaires de la Coalition. À titre d’exemple, au moment où j’écris ces lignes [samedi 20 août après-midi], elles viennent d’annoncer qu’une unité de l’armée s’est mutinée et a pris le contrôle de l’aéroport ; que l’on se bat dans la capitale et que des chars ont été déployés. C’est de la pure invention. Prenez plutôt comme source d’information les télévisions satellitaires d’États ne participant pas au conflit : la chaîne latino-américaine TeleSur ou la chaîne iranienne PressTV qui, depuis le départ de Russia Today, sont les seules sur place à rendre compte objectivement des événements.

La propagande atlantiste nous assure, à longueur de journée, que les rebelles progressent, qu’ils ont pris tel ou tel village « stratégique », et que « les jours de Kadhafi sont comptés ». Combien de fois nous ont-ils annoncé que Kadhafi avait fuit au Venezuela ou s’était suicidé ?

Dernier avatar de cette guerre psychologique l’annonce faite par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) de la nécessité d’évacuer au plus vite 600 000 travailleurs étrangers avant l’inévitable bain de sang ; une déclaration sans fondement, destinée à semer la panique. L’OIM ne ressort pas des agences des Nations Unies. Elle est dirigée par l’ambassadeur US William Lacy Swing, tristement célèbre en Haïti.

En réalité, l’OTAN a pris acte de son enlisement et ne vise plus une solution militaire classique. Sa tactique est désormais conçue pour appuyer une action politique souterraine visant à provoquer une dislocation de l’État.

L’idée est que les Libyens prêts à soutenir le CNT se comptent en dizaines ou en centaines de milliers, tandis que ceux qui soutiennent le gouvernement se comptent par millions. Dès lors, il est illusoire de penser que les « rebelles » pourront contrôler le pays à court ou moyen terme.

Contrairement à une idée répandue, ce ne sont pas tant les rebelles qui se battent contre l’armée libyenne et ses réservistes, c’est l’OTAN. Le schéma est désormais bien rôdé : des hélicoptères Apache investissent une localité en mitraillant tout ce qui bouge. La population fuit et l’armée se retire. Les « rebelles » investissent alors la bourgade. Ils hissent le drapeau monarchiste devant les caméras de CNN et consorts. Ils se font photographier en faisant le V de la victoire, puis pillent les maisons abandonnées. Lorsque l’OTAN se retire, l’armée libyenne revient et les « rebelles » s’enfuient, laissant derrière eux une ville dévastée. Chaque jour le CNT clame donc avoir pris une localité qu’il perd le lendemain. Au moment où j’écris ces lignes, l’armée libyenne a repris le contrôle de Zwaya et de sa raffinerie, de Brega et de raffinerie, et surtout de presque toute la ville de Misrata. La seule localité importante tenue par les « rebelles » est Benghazi. Ailleurs, ils n’étaient que de passage avec leur cohorte de journalistes embarqués. Avec l’aide de l’OTAN, les rebelles peuvent pénétrer n’importe où, mais sans l’aide de la population, ils parviennent à se maintenir nulle part.

Réunis à Washington le 25 juillet au Center for Strategic & International Studies (CSIS), les meilleurs experts états-uniens sont arrivés à la conclusion qu’il n’y a aucun moyen de prendre Tripoli, en tous cas pas avant deux ou trois ans. Il est par contre possible, comme l’anticipe Daniel Serwer dans une note du Council of Foreign Relations (CFR) de provoquer une implosion du régime. Il s’en suivrait que les zones rurales, dont l’organisation sociale est de nature tribale, sombreraient instantanément dans un chaos plus proche de l’exemple somalien que de l’exemple irakien. Certaines zones urbaines, principalement Tripoli qui abrite le quart de la population libyenne, dont l’organisation sociale est plus familiale et individuelle, resteraient à la fois loyales au gouvernement et stables.

D’ores et déjà il a été décidé que le pitoyable Conseil national de transition serait maintenu pour la forme, mais dessaisi de ses prérogatives, qu’au demeurant il n’a jamais exercées. L’ambassadeur Gene A. Cretz serait nommé « gouverneur de la Libye libre » (sic), comme le général Jay Gardner l’avait été en Irak. Cretz a constitué son équipe et se tient prêt à tout moment à débarquer.

Après avoir tenté un coup d’État en octobre, inventé un alibi humanitaire pour conquérir le pays en février, puis avoir envisagé la partition de la Libye sur le modèle kosovar en juin, et s’être lancé début août dans une campagne pour faire souffrir la population jusqu’à se qu’elle se révolte, l’OTAN glisse insensiblement vers le « chaos constructeur », cher aux Straussiens [1] qui ont précisément voulu cette guerre pour étendre à l’Afrique du Nord le « remodelage » qu’ils ont commencé au Proche-Orient. Dans un tel cas, le maintien de Mouammar Kadhafi à Tripoli serait une aubaine pour créer un conflit régional généralisé entre arabes et « autochtones » (Berbères etc.). En effet, à la différence du Proche-Orient, l’Afrique du Nord ne se prête pas à un conflit sectaire sunnite/chiite.

Le chaos libyen serait progressivement étendu à l’ensemble de l’Afrique du Nord (sauf l’Égypte) en installant la terreur d’Al Qaida au Maghreb Islamique.

Il va de soi que le chaos en Libye aurait des conséquences catastrophiques pour tous les pays de la Méditerranée, et en premier chef pour l’Italie et la France qui s’en trouveraient profondément et durablement déstabilisés. L’Europe serait privée d’importantes fournitures de gaz et de pétrole, et devrait simultanément faire face à un afflux massif de réfugiés. Dans cette perspective, le CFR recommande d’envisager une occupation militaire durable, seule apte à stabiliser le pays. Cependant, il est peu probable que l’administration Obama puisse —en pleine campagne électorale— financer un vaste déploiement de troupes au sol, face à une opinion publique intérieure qui exige des économies. Le CFR préconise donc que Washington transfère cette charge sur les Nations Unies et l’Union européenne.

Si l’on suit cette logique, Washington et d’autres ne manqueront pas d’invoquer les responsabilités post-conflit déterminées par la Convention de Genève pour imposer ce fardeau au couple franco-britannique qui a pris le leadership médiatique de la guerre.

De son côté, l’émir Hamad bin Khalifa Al Thani a envoyé un émissaire en Tunisie pour tenter une OPA. L’ex-Premier ministre français, désormais employé du Qatar, Maître Dominique de Villepin, était mandaté pour acheter la trahison des Kadhafi. Il n’a pas eu le succès escompté. Contrairement à une idée reçue à Doha et à Paris, certaines personnes ne sont pas à vendre.

Quoi qu’il en soit, la suite des événements s’apparentera probablement à un coup tordu : l’émir de Qatar est en train de faire construire à Doha des décors en carton pâte représentant Bab el-Azizia (la place sur laquelle se trouvait l’ancien palais de Mouammar Kadhafi) et la Place verte (la place centrale de Tripoli où le « Guide » prononce ses discours). À n’en pas douter, les prochaines images exclusives d’Al-Jazeera ne manqueront pas de créer une réalité virtuelle qui fera, à sa manière, partie de l’Histoire.

[1] Les Straussiens sont les disciples du philosophe Leo Strauss.

Thierry Meyssan est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca.  Articles de Thierry Meyssan publiés par Mondialisation.ca

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Washington tente de voler 1,5 milliard de dollars pour payer ses salariés du CNT par Thierry Meyssan

Publié par sylvainguillemette le 18 août, 2011

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Les États-Unis ont tenté de s’emparer lundi dernier d’1 500 000 000 de dollars appartenant à l’État libyen, mais en ont été empêchés in extremis par l’Afrique du Sud. Les documents produits lors de cet épisode, et que révèle le Réseau Voltaire, attestent que les membres du CNT et leurs fonctionnaires sont directement salariés par un organe US.

Mardi 9 août 2011, Sana Khan, secrétaire du Comité des sanctions mis en place par la résolution 1970 du Conseil de sécurité, a transmis aux membres du Comité un avis émanant de l’ambassadrice Susan Rice, représentante permanente des États-Unis à l’ONU.

Dans cette missive, dont le Réseau Voltaire s’est procuré une copie [document téléchargeable au bas de cette page], Washington informe le Comité de son intention de dégeler 1 500 000 000 de dollars appartenant à la Banque centrale de Libye, à l’Autorité libyenne d’investissement, à la Banque étrangère de Libye, au Portefeuille d’investissement libyen en Afrique et à la Compagnie nationale libyenne du pétrole.

Arguant que ce dégel est légal lorsque les fonds sont destinés à des fins humanitaires ou civiles (article 19 de la Résolution 1970 [1]), Washington indique qu’il affectera unilatéralement cette somme comme suit :

- 500 000 000 de dollars à des organisations humanitaires de son choix « pour répondre aux besoins humanitaires actuels et à ceux que l’on peut anticiper, dans la ligne de l’appel des Nations Unies et de ses mises à jour prévisibles » ;

- 500 000 000 de dollars à « des sociétés d’approvisionnement en fuel et en biens humanitaires nécessaires  » ;

- 500 000 000 de dollars au Temporary Financial Mechanism (TFM) pour « payer les salaires et les dépenses de fonctionnement des fonctionnaires libyens, des dépenses alimentaires, de l’électricité et d’autres achats humanitaires  ». Sur cette somme, 100 000 000 de dollars seront provisionnées afin d’être ultérieurement affectés aux besoins humanitaires des Libyens dans les zones non contrôlées par le Conseil de transition nationale (CNT) lorsque celui-ci aura établi « un mécanisme crédible, transparent et effectif » pour les leur transmettre.

En clair, les États-Unis ont informé le Comité des sanctions de leur intention de s’emparer 1,5 milliard de dollars qu’ils attribueraient pour un tiers à leurs propres services humanitaires (USAID…), pour un second tiers à leurs propres multinationales (Exxon, Halliburton etc.), et pour le restant au TFM, un bureau du LIEM, lequel n’est qu’un organe officieux créé par Washington et avalisé par le Groupe de contact pour administrer la Libye [2].

Washington a fait savoir qu’il considérerait avoir l’accord tacite du Comité des sanctions dans les cinq jours suivant la réception de sa notification.

Malheureusement, la Libye ne pouvait pas s’opposer à ce vol, car elle n’est pas représentée à ce Comité. En effet, son ancien ambassadeur a fait défection, et —en violation de l’Accord de siège— le Département d’État n’a toujours pas délivré de visa à son nouvel ambassadeur.

Washington entendait bien profiter de cette absence forcée pour s’emparer du butin. Au demeurant, la France a déjà ouvert une brèche en volant 128 millions de dollars dans les mêmes conditions.

C’est en définitive le représentant permanent de l’Afrique du Sud, l’ambassadeur Baso Sangqu, qui a fait obstacle à la manœuvre.

Outre la rapacité des États-Unis, cet invraisemblable épisode confirme que l’auto-proclamée « Libye libre » de Benghazi et Misrata n’est pas gouvernée par le Conseil national de transition (CNT). Celui-ci n’est qu’une façade, au demeurant fort lézardée. L’Est de la Libye, contrôlé par l’OTAN, est administré par le Libyan Information Exchange Mechanism (LIEM), un organe informel, sans personnalité juridique, mis en place à Naples par les seuls États-Unis, même si certains de ses employés sont des Italiens.

JPEG - 13.8 ko

Les fonds que l’on présente comme attribués au CNT sont en réalités remis au LIEM qui les utilise pour salarier les membres du CNT et leurs fonctionnaires. La différence est de taille : le Conseil national de transition n’a pas de politique propre, il se contente d’exécuter la politique des États-Unis. Et c’est bien normal lorsque l’on sait que le CNT n’a pas été formé lors des événements de Benghazi, mais plusieurs années avant à Londres comme un gouvernement provisoire en exil.

Par conséquent, l’action militaire des États-Unis et de leurs alliés de l’OTAN ou du Conseil de coopération du Golfe n’a pas pour objectif de mettre en œuvre la protection des civils prévue par la résolution 1973, et encore moins la « libération des Libyens », mais bien la colonisation du pays.

 

Thierry Meyssan

(source: http://www.voltairenet.org/Washington-tente-de-voler-1-5)

 

(Documents PDF: http://www.voltairenet.org/local/cache-vignettes/L200xH268/1-3093-42b79.jpg)

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La Libye et la fin des illusions occidentales par Thierry Meyssan

Publié par sylvainguillemette le 16 août, 2011

JPEG - 25.8 koCinq mois après le début des bombardements, il n’est plus possible de croire la version officielle du début des évènements en Libye et des massacres imputés au « régime de Kadhafi ». Simultanément, il faut désormais tenir compte de la riposte judiciaire et diplomatique libyenne qui met en évidence les crimes contre la paix commis par la propagande TV, les crimes de guerre perpétrés par les militaires de l’OTAN, et les crimes contre l’humanité commis par les dirigeants politiques de l’Alliance atlantique.

Une petite moitié d’Européens soutiennent encore la guerre contre la Libye. Leur position se fonde sur des informations erronées. Ils croient en effet encore que le «  régime de Kadhafi » a réprimé dans le sang des manifestations à Benghazi en février et a bombardé des quartiers de Tripoli, tandis que le colonel lui-même aurait promis de faire couler des « fleuves de sang » si ses compatriotes continuaient à contester son autorité.

En deux mois d’enquête sur le terrain, j’ai pu vérifier par moi-même que ces accusations sont des intoxications de pure propagande, imaginées par les puissances de l’OTAN pour créer les conditions de la guerre, et relayées dans le monde entier par leurs chaînes de télévision : Al-Jazeera, CNN, BBC et France24.

Le lecteur qui ne sait où se situer dans ce débat et qui, malgré les intox du 11-Septembre et des armes de destruction massives de Saddam Hussein, rechigne à envisager que les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et le Qatar aient pu fabriquer de tels mensonges, peut néanmoins se faire une opinion avec le temps. L’OTAN, la plus vaste coalition militaire de l’Histoire, n’est pas parvenue en cinq mois de bombardements à renverser celui qu’elle décrit comme un «  tyran ». Chaque vendredi, une vaste manifestation de soutien au régime est organisée dans une ville différente du pays et tous les experts s’accordent aujourd’hui à dire que le colonel Kadhafi dispose d’au moins 90 % de soutien populaire en Tripolitaine et d’au moins 70 % à l’échelle du pays entier, incluant les zones « rebelles ». Ces gens souffrent tous les jours du blocus, des bombardements aériens et des combats au sol. Jamais ils ne soutiendraient avec leur chair et leur sang un individu qui aurait commis contre eux les crimes dont il est accusé par la « communauté internationale ». La différence entre ceux qui croient en Occident que Kadhafi est un tyran qui a fait tirer sur son propre peuple, et ceux qui croient en Libye que c’est un héros de la lutte anti-impérialiste, c’est que les premiers vivent dans l’illusion créée par la propagande TV, tandis que les autres ont sur place l’expérience de la réalité.

Ceci étant posé. Il existe une seconde illusion dont sont victimes les Occidentaux —et j’inclus désormais dans le camp « occidental », non seulement Israël qui s’en revendique depuis toujours, mais aussi les monarchies du Conseil de Coopération du Golfe et la Turquie qui, bien que de culture orientale, ont choisi ce camp— : ils persistent à penser qu’il est encore possible de dévaster un pays et de tuer sa population sans conséquences juridiques. Il est vrai que, jusqu’à présent, la Justice internationale n’a été qu’une justice des vainqueurs ou des puissants. On se souvient de ce dignitaire nazi qui apostrophait ses juges à Nuremberg leur disant que si le Reich avait gagné la guerre, ce serait les nazis qui seraient juges et les Alliés qui devraient rendre compte de leurs crimes de guerre. Plus récemment, nous avons vu l’usage fait par l’OTAN du Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie pour tenter de justifier a posteriori que la guerre du Kosovo était la « première guerre humanitaire de l’Histoire », selon l’expression de Tony Blair. Ou encore, comment le Tribunal spécial pour le Liban, a été utilisé pour tenter de renverser le gouvernement syrien, puis pour décapiter le Hezbollah libanais, et probablement bientôt pour accuser les Gardiens de la Révolution iranienne. Sans oublier, la Cour pénale internationale, bras séculier des puissances coloniales européennes en Afrique.

Cependant, le développement des instruments et des organes de Justice internationaux au cours du XXe siècle a établi progressivement un ordre international auquel les grandes puissances elles-mêmes vont devoir se conformer, où qu’elles devront saboter pour fuir leurs responsabilités. Dans le cas libyen, on ne compte plus les violations du droit international. En voici les principales, telles qu’elles ont été établies par le Comité Technique Provisoire —organe libyen de coordination interministérielle— et décrites par l’avocat de la Grande Jamahiriya Arabe Libyenne, le Français Marcel Ceccaldi [1], lors de différentes conférences de presse.

Les chaînes de télévision qui, sous l’impulsion de leurs gouvernements respectifs, ont fabriqué de fausses informations pour conduire à la guerre, sont coupables de « crime contre la paix », tels que définis par les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale de l’ONU adoptées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale [2]. Les journalistes-propagandistes doivent être considérés comme plus coupables encore que les militaires qui ont exécuté des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité, dans la mesure où aucun de ces crimes n’aurait été possible sans celui qui les a précédé, le « crime contre la paix ».

Les chefs politiques de l’Alliance atlantique qui ont détourné la Résolution 1973 de son objet pour se livrer à une guerre d’agression contre un État souverain sont personnellement responsables devant la Justice internationale. En effet, selon la jurisprudence établie au lendemain de la Seconde Guerre mondiale par le Tribunal de Tokyo, les crimes ne sont pas le fait des États ou des organisations, mais bien des individus. Piller les avoirs d’un État, instaurer un blocus maritime et bombarder des infrastructures pour faire souffrir les populations, attaquer une armée dans ses casernes, ordonner d’assassiner des leaders ennemis et, à défaut, de les terroriser en assassinant leur famille, sont autant de crimes de guerre. Les perpétrer de manière systématique, comme c’est le cas aujourd’hui, constitue un crime contre l’humanité. Ce crime est imprescriptible, ce qui signifie que MM. Obama, Sarkozy, Cameron et Al-Thani seront poursuivis par la Justice toute leur vie.

L’OTAN, en tant qu’organisation, est civilement responsable des dommages matériels et humains de cette guerre. Il ne fait aucun doute en droit qu’elle doit payer, même si elle tentera sûrement d’invoquer un privilège de juridiction pour fuir ses responsabilités. Il appartiendra ensuite à l’Alliance de voir comment répartir la facture de ce conflit entre ses États membres, alors même que certains d’entre eux sont au bord de la faillite. Il s’en suivra des conséquences économiques désastreuses pour leurs populations, coupables d’avoir avalisé ces crimes. Et, en démocratie, personne ne peut prétendre être innocent des crimes commis en son nom.

La Justice internationale devra se pencher plus particulièrement sur le cas de « l’administration » Sarkozy —j’emploie ici cet anglicisme pour souligner que désormais le président français conduit directement la politique de son gouvernement sans passer par son Premier ministre—. En effet, la France a joué un rôle central dans la préparation de cette guerre en organisant en octobre 2010 une tentative manquée de coup d’État militaire, puis en planifiant avec le Royaume-Uni dès le mois de novembre 2010 le bombardement de la Libye et un débarquement au sol que l’on croyait alors possible, enfin en participant activement aux troubles meurtriers de Benghazi qui aboutirent à la guerre. En outre, la France, plus que toute autre puissance, a déployé des Forces spéciales au sol —certes sans leurs uniformes— et a violé l’embargo sur les armes approvisionnant les insurgés —directement ou au moyen d’avions qatariotes—. Sans oublier que la France a violé le gel onusien des avoirs libyens, détournant une partie des fabuleuses liquidités du Fond souverain libyen au profit des fantoches du CNT et au détriment du peuple libyen qui croyait assurer le bien-être de ses enfants une fois le pétrole épuisé.

Ces Messieurs de l’OTAN qui espéraient échapper à la Justice internationale en écrasant en quelques jours leur victime, la Libye, de sorte qu’elle n’aurait survécue pour les poursuivre, vont devoir déchanter. La Libye est toujours là. Elle dépose des plaintes devant la Cour pénale internationale, les tribunaux belges (juridiction dont dépend l’OTAN), la Cour de Justice européenne, les juridictions nationales des États agresseurs. Elle entreprend des démarches devant le Conseil des Droits de l’homme de Genève, le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale des Nations Unies. Il ne sera pas possible aux grandes puissances d’éteindre tous ces incendies à la fois. Pis, les arguments qu’elles utiliseront pour échapper à une juridiction se retourneront contre elles devant une autre. Dans quelques semaines, dans quelques mois, si elles ne sont pas parvenues à détruire Tripoli, elles n’auront plus d’autres échappatoires pour prévenir d’humiliantes condamnations que de négocier au prix fort le retrait des plaintes.

 

Thierry Meyssan  (Voltaire)

 

Source: http://www.voltairenet.org/La-Libye-et-la-fin-des-illusions

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L’OTAN tourne le dos à sa mission par Thierry Meyssan

Publié par sylvainguillemette le 10 août, 2011

JPEG - 18.9 koA 150 jours de bombardements, l’OTAN a rasé de nombreuses infrastructures, mais n’a toujours pas obtenu le moindre résultat militaire probant. Cet échec est imputable à l’absence de réflexion stratégique préalable. L’OTAN a cru pouvoir appliquer en Libye les méthodes standard qu’elle avait conçues pour d’autres environnements. Elle se trouve désemparée face à un cas particulier. La plus grande alliance militaire de l’Histoire, qui avait été formée pour affronter l’URSS puis avait rêvé de devenir le gendarme du monde, n’a pas réussi sa reconversion.

Une victoire ou une défaite militaire se juge par rapport aux buts de guerre que l’on s’était fixés. Dans le cas de l’intervention de l’OTAN en Libye, il y avait un mandat des Nations Unies, la protection des civils, et un but tout aussi officiel bien que hors mandat, changer le régime politique du pays.

A presque 150 jours de guerre, l’OTAN n’est pas parvenue à ébranler les institutions libyennes. Compte tenu de la disproportion des forces, il faut admettre l’échec militaire et se poser des questions sur la stratégie choisie.

L’Alliance partait d’une analyse erronée selon laquelle les tribus de l’Est et du Sud, hostiles à Mouammar Khadafi, prendraient facilement Tripoli dés lors qu’elles disposeraient d’un appui aérien. Or, ces tribus ont au contraire considéré les bombardements comme une agression étrangère et se sont ralliées au « Frère Guide » pour repousser « l’invasion croisée ».

Dès lors, l’Alliance n’a pu compter que sur deux composantes au sol : d’une part les 3 000 soldats aguerris que le général Abdel Fatah Younes avait emmené avec lui lorsqu’il avait fait défection, et d’autre part les centaines, peut-être milliers, de combattants arabes issus des réseaux du prince saoudien Bandar Bin Sultan et connus sous le nom de « nébuleuse Al Qaida ».

Après l’assassinat dans des conditions particulièrement atroces du général Younes par des jihadistes d’Al Qaida, les forces rebelles se sont effondrées : les soldats de Younes se ralliant au colonel Kadhafi pour combattre Al Qaida et venger leur chef. Le commandement opérationnel a échu dans les mains de Khalifa Haftar, c’est-à-dire sous les ordres des forces spéciales de la CIA. L’Agence n’a pas hésité à recruter d’urgence n’importe quel combattant, y compris des enfants-soldats.

Cette armée improvisée, aux effectifs fluctuants, annonce un jour sur deux une victoire, mais ne fait qu’essuyer des défaites. Chaque bataille reproduit le même scénario : les bombardements de l’OTAN contraignent la population à fuir leurs maisons. La localité est immédiatement investie par les forces rebelles qui annoncent avoir gagné du terrain. C’est seulement alors que la bataille commence. L’armée libyenne entre dans la ville et massacre les rebelles. Puis, la population, sauve, retourne dans la localité partiellement détruite.

L’Alliance atlantique pourrait interpréter la résolution 1973 d’une manière extensive et considérer que bien que ce texte interdise explicitement le déploiement de troupes étrangères au sol, un tel déploiement est légitime s’il a pour but de « protéger les civils ». L’OTAN devrait alors affronter une population armée jusqu’aux dents et prête à en découdre. La Jamahiriya a en effet distribué une kalachnikov à chaque adulte et mis en place un système populaire de distribution de munitions. Même si la population libyenne n’est pas entraînée en comparaison des soldats de l’Alliance, elle dispose d’une nette supériorité sur eux, en ce qu’elle est prête à accepter de lourdes pertes quand les soldats de l’OTAN ne sont pas prêts à mourir pour Tripoli.

Depuis le début du conflit, les stratèges de Washington ont considéré que tout cela n’était pas très important puisqu’ils détiennent le pouvoir suprême : la domination aérienne.

Cette doctrine, indiscutée aux États-Unis, s’étend progressivement dans les académies militaires des États membres de l’Alliance, alors qu’elle y était jusqu’ici très critiquée. Elle trouve son origine dans les leçons tirée par le général Giulio Douhet de la guerre italo-ottomane, c’est-à-dire la guerre de Libye de 1911. À l’époque, les Italiens expérimentèrent le premier bombardement aérien de l’Histoire à Tripoli. Effrayé par cette arme nouvelle, l’Empire ottoman céda sans combattre. Les troupes italiennes prirent possession de Tripoli sans avoir à tirer un seul coup de fusil. Douhet en conclua qu’il était possible de gagner une guerre avec la seule aviation. Cette analyse est fausse, parce qu’elle confond le fait d’arracher la propriété de la Libye aux Ottomans avec le fait de contrôler la Libye. Les vrais combats n’eurent lieu que plus tard avec l’insurrection populaire libyenne.

Certains penseront qu’il existe une malédiction libyenne. En tous cas, c’est sur cette terre qu’exactement un siècle plus tard l’erreur conceptuelle se reproduit. La dominance aérienne a permis d’arracher la légalité libyenne à la Jamahiriya et de la confier au Conseil national de transition, mais cela n’a aucune importance sur le terrain. Pour contrôler le pays, l’OTAN devrait envoyer des troupes au sol et, à l’instar des Italiens dans les années 1912-14, exterminer plus de la moitié de la population de Tripoli, ce qui n’est pas exactement l’esprit de la Résolution 1973.

L’Alliance atlantique avait jusqu’à présent conçu ses bombardements en fonction de la doctrine de Douhet et des perfectionnements qui y ont été apportés, notamment la théorie des cinq cercles de John A. Warden III, qui fut expérimentée en Irak. L’idée est que les cibles ne doivent pas être choisies pour détruire les forces armées ennemies, mais pour paralyser les centres de commandement, notamment en coupant les moyens de transmission et de circulation.

L’OTAN découvre alors que la Jamahiriya n’est pas un slogan, mais une réalité. Le pays est gouverné par des Congrès populaires et Mouammar Kadhafi a réduit la plupart des administrations à leur plus simple expression. Ici pas de grands ministères régaliens, juste de petits bureaux. Les ministres ne sont pas des personnalités de premier plan, mais plutôt des chefs d’équipe. Ce sont les conseillers dont ils s’entourent pour leurs compétences qui sont puissants. Le pouvoir est dilué, insaisissable. Ce qui était un casse-tête pour les hommes d’affaire qui venaient en Libye : trouver les bons interlocuteurs, devient une énigme pour les stratèges de l’OTAN : qui faut-il cibler ? Cinq mois de bombardement n’ont pas permis de trouver la réponse.

La seule tête qui dépasse est celle de Mouammar Kadhafi. L’Alliance atlantique fait une fixation sur lui. N’est-il pas le père de la Nation ? En l’éliminant, on détruirait le principe d’autorité dans la société libyenne. Celle-ci serait instantanément « irakisée » et plongerait dans le chaos. Mais, contrairement au précédent irakien, la structuration tribale et l’organisation horizontale du pouvoir perdureraient. Même déchirée par des conflits internes, la population libyenne resterait une entité organique face à l’invasion étrangère. Non seulement aucun problème militaire ne serait résolu, mais plus rien ne délimiterait le théâtre des opérations ; la guerre ne manquerait pas de déborder aussi bien en Afrique du Nord qu’en Europe du Sud. Finalement, tuer Kadhafi serait peut-être la pire des choses.

En l’absence de toute stratégie adaptée à la situation, l’Alliance atlantique se replie sur les vieux réflexes de la culture militaire US, ceux des guerre de Corée et du Vietnam : rendre la vie de la population impossible pour que celle-ci se désolidarise de son « Guide » et le renverse. Depuis le début du Ramadan, l’OTAN a donc renforcé le blocus naval pour couper l’approvisionnement en essence et en denrées alimentaires ; elle bombarde les centrales électriques et les stations de maintenance d’approvisionnement d’eau ; elle détruit les coopératives agricoles, les petits ports de pêche et les halles.

Bref, l’Alliance atlantique fait exactement le contraire du mandat que lui ont donné le Conseil de sécurité et les différents parlements des États membres : au lieu de protéger la population civile contre un tyran, elle terrorise les civils pour qu’ils se rebellent contre le leader qu’ils soutiennent.

Cette stratégie devrait durer jusqu’à la fin du ramadan Il restera alors trois semaines à l’Alliance pour tenter d’emporter une victoire significative avant ne sonne le gong : le 19 septembre, l’Assemblée générale des Nations Unies se réunira à New York. Elle pourrait demander des explications sur l’opération en cours, prendre acte de l’incapacité du Conseil de sécurité à rétablir la paix, et imposer ses propres recommandations.

En vue de la reprise des combats au sol, début septembre, l’OTAN arme les rebelles de Misrata et nettoie la route qu’ils devront utiliser pour prendre Zlitan. La France ayant refusé de livrer une fois de plus des armes, c’est le Qatar qui a envoyé un avion pour opérer les livraisons, malgré l’embargo onusien. Dans la nuit du 8 au 9 août, l’Alliance a nettoyé la colline de Majer qui pourrait servir d’avant-poste pour défendre Zlitan. Elle a bombardé des fermes et des tentes qui abritaient une vingtaine de famille de déplacés, tuant 85 personnes dont 33 enfants.

 

Thierry Meyssan

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Une histoire rocambolesque

Publié par sylvainguillemette le 10 août, 2011

Si Hollywood semble répétitive depuis quelques années, remuant ici et là, quelques vieux scénarios pour les accorder à travers le temps, les forces de l’O.T.A.N., elles, ne semblent pas souffrir de carence en la matière.

La mort de Ben Laden

Tout d’abord, notre cher Ossama meurt d’une «brave attaque» des forces spéciales états-uniennes, spécialement habilitées à manier les armes, mais pas les appareils photo, qui  auraient su prouver leur prétention d’avoir débarrassé la Terre d’une crapule devenue, cela dit,  l’outil désuet de la bourgeoisie de Wall Street.

Mais il n’en est rien, le pauvre agent de la CIA serait décédé d’une insuffisance rénale, selon bien des sources beaucoup plus pertinentes, dont celle-ci.

La mort des forces spéciales ayant tué Ben Laden

Fin de semaine dernière…, je suis devant la télévision et j’apprends la nouvelle de l’écrasement d’un hélicoptère dans la région de l’Afghanistan sans trop de stupeur. Mais à ce moment là, je ne suis pas au courant que les victimes sont précisément, les «forces spéciales» ayant tué le barbu si célèbre. Mais soit, ce sont eux, paraît-il. Alors j’acquiesce d’abord pour ma part, la mort de «certaines forces spéciales», parmi tant d’autres…, vu le budget dépensier de l’Empire. Mais non, ce sont bel et bien les forces ayant tué le barbu… Le tout se confirme, la source? L’OTAN, Washington plus précisément.

Hmmm…, quelque chose pue déjà….

La mort du «gars» qui a tiré la roquette sur l’hélicoptère des «gars» qui ont tué Ben Laden

Je viens d’arriver de faire mon temps chez mon employeur. J’ouvre la télévision, comme à l’habitude, voir ce qu’«ils disent» sur ce qu’il se passe dans le monde.

Qu’est-ce que je vois au bas de l’écran, dans le fil de presse? L’OTAN a perpétré une opération spéciale et a réussi à abattre, sans farce là, le «gars» qui tenait le lance-roquette RPG-7 et qui a appuyé sur la détente de ce dernier pour descendre le transporteur de troupes, mieux connu sous le nom de Chinook CH-47, un bimoteur rendu populaire pour son efficacité en milieu de combat.

On nous prend pour des cons. Comment ont-ils réussi à identifier le type? Il avait une barbe? Un RPG-7 à l’épaule? Le RPG-7 est l’arme antichar la plus répandue dans le monde, en Afghanistan également, bien évidemment! Les Russes fabriquent ces armes et  en ont laissé des beaucoup d’exemplaires lors de leur retraite précipitée. Il n’y a donc pas de quoi s’étonner, qu’un type dans un territoire occupé, ait porté une arme identique à celle qui aurait, selon LA SOURCE TRÈS FIABLE qu’est l’OTAN, buté un hélicoptère de la coalition de pilleurs et de tueurs que sont les membres de l’OTAN.

Et d’autre part, l’OTAN abat souvent des troupes en Afghanistan et dans certaines régions pakistanaises, contrôlées par les Talibans et des factions hostiles aux forces impérialistes, grâce aux drones particulièrement. Ils n’en font pas toujours une mention aussi vantarde. Ils cachent plutôt les bilans plutôt tristes qu’occasionnent ces ADM dernier cri, contrôlés à distance, parfois d’un pays  lointain.

Et soyons franc, la guerre, ce n’est pas comme dans un jeu vidéo. Il n’y a pas de «TAG» au-dessus des joueurs pour les identifier, il n’a donc certainement pas été possible d’identifier celui qui a descendu le CH-47, encore moins lorsqu’il était en retraite, à des kilomètres de là, où ses déguisements auraient également pu laisser place à d’autres.

C’est qu’on nous prend vraiment pour des cons.

Conclusion

Il faut peut-être s’attendre à ce que le «gars» qui a tiré le «gars» qui a tué «les gars» qui ont tué le gars, se fasse, lui aussi, tuer par un autre «gars»…

Ne posons pas trop de question…, ils feraient un génocide pour taire la vérité!

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ÉTATS-UNIS : DES PRISONNIERS EN GRÈVE DE LA FAIM «Nous voulons être traités comme des êtres humains!»

Publié par sylvainguillemette le 23 juillet, 2011

DES centaines de détenus dans des prisons de Californie ont maintenu une grève de la faim pour protester contre l’isolement, les tortures et autres châtiments. Cependant, seuls un journal local, des médias alternatifs ou des blogs sur Internet ont divulgué l’information.

Le 1er juillet, 43 prisonniers enfermés dans le SHU (Security Housing Unit) ont entamé une grève de la faim à Pelican Bay, un établissement pénitentiaire d’État de haute sécurité, proche de la frontière avec l’Orégon. Le mouvement a gagné 12 prisons jusqu’à compter, le 4 juillet, plus de 6 600 détenus.

Une réalité que le Département des services correctionnels et de réadaptation de Californie (CDCR) a tenté de minimiser dans un premier temps. « La grève ne concerne qu’une vingtaine de prisonniers », a-t-il déclaré, mais peu après, ses propres statistiques l’ont contraint à reconnaître l’ampleur du mouvement.

Selon Isaac Ontiveros, porte-parole de la Coalition de solidarité avec la grève de la faim de Pelican Bay, le vendredi 15 juillet, le CDCR avait enfin accepté de négocier avec les dirigeants de la grève ; cependant, jusqu’à la clôture de cette édition, les autorités n’avaient rien proposé de concret.

Sur ce sujet, pas de grands titres, ni pour le moins, de condamnation des médias d’un pays qui se pose en paladin des droits de l’Homme et qui, de ce fait, s’arroge le droit de fustiger les autres.

Les raisons pour lesquelles plus de 800 prisonniers sont disposés à en arriver jusqu’aux dernières conséquences sont hallucinantes. Un cri de souffrance s’élève de l’un des messages envoyés : « Nous voulons qu’on nous traite comme êtres humains, nous ne sommes pas animaux ! »

Pour cela, ils réclament l’élimination des châtiments collectifs, du confinement prolongé en cellule de châtiment, ou de l’isolement de certains prisonniers pour des périodes indéfinies de 10 à 40 ans ou plus.

Ils demandent également l’accès à la lumière du soleil et aux services de santé.

Molly Porzig, une porte-parole du groupe de solidarité avec la grève de la faim des prisonniers, a confirmé que les détenus protestent contre l’atmosphère de torture et d’inhumanité qui les entoure.

Un rapport dévoilé par des experts légaux en 2006 a mis en garde sur le fait que la réclusion en solitaire pour une période prolongée, comme celle qui se pratique dans les prisons nord-américaines, peut entraîner une « détérioration mentale».

C’set ce qui se passe au SHU, où le dénommé « trou » est considéré comme une prison à l’intérieur de la prison : L’espace de la cellule y est minimal, sans fenêtres, la lumière allumée en permanence, si bien que le détenu perd la notion du temps.

Si à ceci on ajoute d’autres éléments de torture, comme le froid, la chaleur, la nudité, le manque d’eau pour la toilette, ou le bruit, on comprendra mieux dans quelles conditions survivent les détenus dans ces unités de haute sécurité.

Jusqu’à 1968 dans les prisons nord-américaines, le « strap » – les coups de fouet – étaient monnaie courante, mais actuellement le SHU dont la construction s’est répandue dans la décennie des années 90 est le plus utilisé. On assure qu’aux États-Unis, un jour quelconque, on compte de 75 000 à plus de 100 000 prisonniers en cellule d’isolement.

À Pelican Bay, certains sont atteints de graves problèmes cardiaques, respiratoires et de déshydratation car les températures peuvent atteindre parfois les 43º.

Pendant ce temps, de nombreux proches des prisonniers se sont rassemblés aux alentours des prisons pour soutenir leurs revendications.

Des actions semblables se sont déroulées à San Francisco, Oakland, Seattle, Los Angeles, Harlem, Cleveland, à New York, ou au Canada, à Toronto, Ontario et Montréal.

Tous s’accordent à penser qu’aucun être humain ne mérite de traitement cruel et dégradant, comme le stipule la Déclaration des droits de l’Homme dans son article 5.

En attendant, Hugo Pinell a écrit depuis le SHU à la journaliste Kiilu Nyasha qu’« un transfert dans une prison normale serait merveilleux, étant donné que mes geôliers sont déterminés à me garder ici jusqu’à la mort ».

Pinell a été arrêté en 1964, alors qu’il avait 19 ans. Depuis 1986 il est incarcéré au SHU, à la prison de Pelican Bay, et il souhaite quelque chose d’aussi élémentaire que « d’avoir de nouveau des visites où le contact physique est autorisé», parce que « cela fait déjà trop longtemps que je n’ai pas touché ma maman ou un de mes êtres chers ».

http://www.granma.cu/frances/internationales/21julio-Nous%20voulons.html

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GAMMA

Publié par Jean-Sébastien Vézina-Girard le 14 juillet, 2011

Escouade GAMMA (Guet des activités des mouvements marginaux et anarchistes)

 Cette nouvelle unité spéciale de la SPVM a le but d’enquêter et d’arrêter les mouvements marginaux et anarchistes. Le groupe relève de la division du crime organisé. Depuis quand les manifestations légales et des militants qui se défendent contre la brutalité policière sont-ils criminels? Est-ce que l’escouade à été crée pour accuser les militants anticapitalistes au criminel et ainsi les détenir en prison? Montréal devient-il un État policier avec des prisonniers politiques? Je crois qu’il l’est déjà. Au lieu de crée une escouade afin de faire peur aux manifestants la police devrait faire son travail justement contre le crime organisé et aller enquêter à l’hôtel de ville…

 Il va sans dire que la police est souvent la cause des violences commissent dans les rassemblements populaire légitime de contestation que sont les manifestations. Premièrement il y a une escalade de force, les manifestants scandent leur indignation et marche dans la rue. La plus part du temps cela se passe pacifiquement. Il ne faut pas oublier que certains policiers sont undercover c’est-à-dire infiltrés tente d’inciter à la violence et provoquent les arrestations de personne qui utilisait leur droit de manifester. Ils essaient de provoquer les manifestants à commettre des actes illégaux et à pousser l’anti-émeute d’intervenir. J’ai même vu quelque années un militant anarchiste se faire enlever en publique dans une mini fourgonnette noire et partir à toute vitesse. Nous avons tenté de le sauver mais les policiers infiltrés étaient trop nombreux et organisés.

Cette escouade à été crée suite à une altercation entre des militants anarchistes et socialistes face à la police durant la manifestation du 1er mai. Quelques policiers ont eu des commotions et ont été blessé. Tant mieux! Qu’ils goutent à leur propre médecine ceux qui se font arrêter à coup de matraque, de poivre de Cayenne avec la face contre l’asphalte, eux, vivent une expérience très traumatisante.   Comment peuvent-ils se lamenter sur leur sort après ce qui est arrivé au G-20. La SPVM était belle et bien là-bas pour procédé à l’arrestation de plus d’une centaine de Québécois qui dormaient dans des dortoires! Ces Québécois qui étaient tassé comme du bétail dans des cages, intimidés, mis à nu et violés psychologiquement. La police à ce qu’elle mérite. Elle tire sur des innocents dans les rues, fait des arrestation massives contre des militants de gauche, des étudiants et tout autres groupes protestataires qui ose parler fort et même crier leur mécontentement. L’utilisation de taser gun devient de plus en plus abusif nous ne sommes plus en sécurité quand les forces de l’ordre sont conditionnés à agir de la sorte. Combien de gens se sont fait arrêter pour un ticket de vitesse et dont le policier est arrivé la main sur le pistolet, déjà prêt. Le profilage racial devient de plus en plus intense rappelez-vous seulement Villanueva, une émeute à Montréal Nord ce n’est pas rien! Le peuple en à assez de cette police brutale et corrompu.

La vis se sert dans le système capitaliste. Nous l’avons constaté avec le G-20. La crise économique actuelle qui sévie dans la plus part des pays industrialisés ne fera qu’accentuer ce genre de comportement. La violence engendre la violence, plus la police sera brutal, sans pitié et robotique dans ses mouvements, plus les gens conscientisés seront en colère et organiseront des mouvements de contestation populaire. Nous avons le droit à notre opinion, nous sommes le peuple! Le peuple qui est de plus en plus en colère. Les mesures conservatrices des gouvernements du Canada, du Québec et de la ville de Montréal ne feront qu’ajouter de l’huile sur le feu. Mais je vois dans la création de GAMMA la peur. Nous sommes socialistes, anarchistes et anticapitalistes de toute sorte, plus que pertinent et notre message aussi. L’ère dans laquelle nous vivons sera celle des révolutions du 21e siècle. Elles ont déjà commencés et se continueront nous vivrons alors un grand bouleversement social et politique.

 Donc pour conclure je dis, camarades agissons dès maintenant et manifestons notre indignation dans les prochaines manifestations. Organisons-nous et renversons ce système pourris qu’est le capitalisme sauvage!

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