A Caen, l'intersyndicale dénonce une "agression policière"

AFP/KENZO TRIBOUILLARD

Un jeune homme blessé au visage lors d'une manifestation devant un local du Medef à Caen, mardi 12 octobre.

De violents affrontements ont eu lieu, mardi 12 octobre, entre policiers et manifestants devant un local du Medef à Caen, provoquant deux blessés légers. L'intersyndicale du Calvados a qualifié d'"agression policière" le recours à des gaz lacrymogènes, selon elle en "tir tendu", par les forces de l'ordre. "Nous condamnons l'agression policière et les arrestations, indiquent les syndicats CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FSU, FO, UNSA et Solidaires. Le pouvoir a ainsi consciemment mis en danger les jeunes et pris le risque de les blesser par tir tendu".

Sur le même sujet

Infographie La carte des manifestations du 16 octobre

Les faits Essence : le gouvernement nie tout risque de pénurie

Les faits Retraites : le bras de fer n'est pas terminé

Analyse Les syndicats cherchent la moins mauvaise porte de sortie

Synthèse Retraites : mobilisation stable pour les syndicats, en baisse pour le gouvernement

Les faits Interpellations en fin de cortège

Edition abonnés Thématique : La délicate réforme des retraites

 Polémique sur le comptage des manifestants

Abonnez-vous au Monde.fr : 6€ / mois
+ 1 mois offert

Selon la préfecture, un des blessés a reçu des points de suture. "Le père d'un jeune de 19 ans a appelé France Bleu pour dire que son fils avait subi une opération de cinq heures au CHU, nous n'avons pas de confirmation mais je pars du principe que ce père dit vrai", a indiqué Ilham Montacer, directrice de cabinet du préfet de Basse-Normandie.

"HEUREUSEMENT UN MÉDECIN ÉTAIT À SES CÔTÉS"

Thierry Lepaon, secrétaire régional de la CGT, affirme que le jeune homme souffre d'une "fracture du crâne" et a "huit points de suture". Le manifestant a été ensuite évacué, conscient, un bandage et du sang sur la tête. "Il a pris une cartouche à la suite d'un tir tendu de bombe lacrymogène. Il a été procédé à un acte interdit par la réglementation policière", seuls les tirs en cloche étant autorisés, indique M. Lepaon. "Il a saigné abondamment. Heureusement un médecin était à ses côtés et l'a soigné et il a pu être évacué par des militants puis par les pompiers. Les tirs tendus sont dangereux, on peut y perdre un œil".

AFP/KENZO TRIBOUILLARD

Un policier utilise du gaz lacrymogène contre une manifestante, mardi 12 octobre à Caen.

"Il n'y a pas eu de tir tendu car ceux qui lancent des grenades ont devant eux une rangée de policiers, s'ils tirent tendu ils touchent des policiers, a fait valoir Ilham Montacer.  Il n'y a eu que des tirs en cloche, conformes à la réglementation". "Rien ne dit que ce qui l'a heurté ce n'est pas un morceau de parpaing lancé par les manifestants, a-t-elle ajouté. Cela peut être aussi une grenade". La directrice de cabinet a en outre insisté sur le fait que "vous aviez deux mille manifestants, dont quatre cents particulièrement virulents parmi lesquels une cinquantaine de cagoulés. Les soixante policiers mobilisés étaient pris en sandwich".

Pendant une heure mardi les policiers et certains manifestants se sont affrontés à coups de grenades lacrymogènes d'un côté, et de jets d'objets divers de l'autre. Juste avant les tirs de grenades lacrymogènes un policier casqué a été "fortement commotionné mais pas blessé" par un pétard qui a explosé au niveau du visage, a précisé la préfecture.Une seule personne, âgée de 25 ans, aurait été interpellée alors qu'elle s'apprêtait à jeter une bouteille de verre sur les forces de l'ordre. Elle a été placée en garde à vue jusqu'à sa libération mercredi midi.