Tetoine’s Palace


Petite politique sur le dos des prisonniers et de la CSST
janvier 16, 2009, 12:42
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Le vase déborde.  Je dois écrire.  Par mirâcle, des crinqués comme Renart m’auront peut-être gardé dans leur fil rss et pourront au moins tenter de rectifier les faits.

Voilà que les joyeux lurons à la recherche de scandale facile peuvent s’en mettre un nouveau sous la dent. La CSST indemnise les prisonniers qui se blessent au travail, à la hauteur du salaire minimum, alors qu’ils sont payés 3$ de l’heure. C’est écoeurant!

On pourrait écrire le discours d’avance tellement il devient pathétique et prévisible:

On paye déjà assez d’impôt !

Les prisonniers sont déjà gâtés pourris !

La CSST c’est des crosseurs !

Tout le monde va frauder la CSST !

Je me fais encore fourrer !

Je suis toujours impressionné de voir à quel point l’ignorance est souvent au centre de l’incompréghension des gens qui sont révoltés contre les systèmes de protection sociale. Et je ne vous dit pas ce que je pense de la compétence du journaliste qui a sorti cette histoire.

Ce qu’il faut savoir, avant de juger:

Le système d’indemnisation des prisonniers ne coûte pas une cenne au contribuable québécois. (Pas une !)

En plus, l’argent provenant du fond d’indemnisation des prisonniers est complètement autofinancé par les contrats que les prisonniers exécutent.

Pourquoi ? Parce que les prisonniers, comme beaucoup de grandes entreprises, ont un fond rétrospectif à la CSST. Cela veut dire qu’ils sont complètement responsable de l’ensemble des coûts associés aux indemnisation de la CSST. Si les blessures engendres des coûts de 1 million $, le fond créé à même les revenus des contrats des prisonniers devra couvrir cette somme en entier. Il n’y a pas d’argent des contribuables en jeu.

De plus, ce système s’applique aux prisons sous juridiction provinciale. Abandonnez-moi la démagogie à 5 cents de l’indemnisation des meurtriers et des violeurs, ces gars-là sont dans des pénitenciers fédéraux.

Autre considération:  On peut bien vouloir indemniser un prisonnier en fonction de son salaire de 3$ de l’heure, mais qu’arrivera t-il s’il devient invalide ?

Une fois sorti de prison, (souvent à court terme, on rappel qu’on parle d’une prison provinciale), le gars se retrouvera avec une faible indemnisation de la CSST et, avant de recommencer à travailler (s’il réussi sa réinsertion), il devra demander une prestation d’aide sociale afin de boucler son budget. Ce faisant, il entre dans le giron de nos programmes sociaux publics, cette fois financé par nos impôts (avec raison).

Le scénario actuel, au contraire,  fait en sorte qu’un prisonnier devenu invalide, indemnisé au taux du salaire minimum à partir de son fond autogéré, recevra sa prestation à sa sortie de prison jusqu’à la fin de ses jours, en remplacement de sa prestation d’aide sociale qui, elle, est réellement payé par les impôts des pauvres québécois qui pensent toujours être en train de se faire fourrer.

Pour des gens qui pensent se faire avoir, il s’agit d’une position plutôt paradoxale…



Fin.
août 26, 2008, 1:06
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Pas de flafla.

Pas de révérence.

Fin.



Grève chez Olymel.
avril 19, 2008, 2:45
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Ça brasse encore chez Olymel.

Une grève spontanée a été déclenchée suite à la suspension d’un employé. 78% des travailleurs seraient en faveur des moyens de pression. Soulignons que les travailleurs poursuivent la grève à l’encontre de la recommendation de leur exécutif syndical et à l’encontre d’un avis de la commission des relations de travail, puisque la grève est illégale. (Pendant la durée de la convention)

Remarquez bien la nature du traitement de la nouvelle face à l’action des salariés. La grève n’est pas légitime ou non, elle est légale ou non.

On se rappel bien le contexte de la dernière signature de la convention et les concessions arrachées par l’employeur, suite aux menaces de fermetures et de transfert de production.

Cette situation rappel bien les cicatrices que peuvent laisser de telles manœuvres.

Qu’un milieu de travail soit syndiqué ou non, il est d’abord et avant tout l’expression de différentes logiques d’action.

Lorsqu’une partie tente d’écraser la rationalité d’une autre, un jour ou l’autre, ça lui pète dans la face.

La direction d’Olymel gère avec une flagrante incompétence une crise qu’elle a contribué à créer.

Dommage pour cette industrie.



Un des mystères de la blogosphère…
avril 18, 2008, 11:32
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Il y a bien des mystères sur cette blogosphère.

Parfois, je n’en reviens pas de constater à quel point des blogues de qualité n’arrivent pas à attirer un grand nombre de visiteurs. En fait, parfois je me dis que la blogosphère n’a rien de bien « révolutionnaire » en terme de moyen de communication en ce sens qu’elle reproduit les mêmes biais insipides que nos médias conventionnels. Ce qui frappe souvent, c’est l’instantané, l’anecdote, le flafla. Pas le contenu. Même sur ce blogue, à quelques exceptions, mes billets les plus cités sont souvent ceux dont je suis le moins fier.

Tout ça pour vous dire qu’il est temps pour moi de vous identifier une perle. Le genre de blogue qui devrait se retrouver en haut de n’importe quel palmarès. Certains me diront qu’il ne s’agit pas tout à faut d’un blogue, que c’est plus une vitrine pour un autre média, que c’est trop statique, etc. Peut-être. Mais si ce qu’on recherche, ce sont de nouvelles façon de diffuser l’information, voilà un bel exemple. Des entrevues de fonds, disponibles à tous.

Je ne viens pas de le découvrir, mais il n’est jamais trop tard pour en parler.

Allez donc jeter un coup d’oeil sur le blogue Les publications universitaires.

Peu importe votre orientation idéologique, vous allez y trouver un contenu beaucoup plus pertinent que si vous fréquentez des blogues de tarrés qui s’inventent des liens de causalité à longueur de journée. (oups)



Une recherche sur la blogosphère politique !
avril 15, 2008, 3:06
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Depuis le temps qu’on parle de la blogosphère politique. Qu’on se chamaille amicalement sur notre rôle, notre influence, notre lien avec les médias traditionnels…

En voilà une bonne: Des chercheurs s’intéressent à nous !

J’ai été contacté pour participer à une étude sur la « blogosphère politique » et on m’a demandé de faire le relais de l’information (un classique).

Étant moi-même relié au domaine de la recherche universitaire, j’accorde une grande importance à ce genre d’initiative et j’espère que vous en ferai autant.

Alors j’invite tous les Renart, Louis, Claude, Alain, attachépol, Nicolas et j’en passe de la blogosphère à remplir ce sondage et à relayer l’information pour faire en sorte que cette étude fonctionne et que nous puissions rejoindre un grand nombre de blogueurs.

Date limite 1er mai.

P.S: Peut-être que Patrick Lagacé , l’équipe de Sur le web  ou encore la gang de branchez-vous pourraient leur donner un petit coup de main…

Sondage disponible ici (Attention aux critères de participation!)

Voici  l’appel officiel du groupe de recherche:

Le Groupe de recherche en communication politique de l’Université Laval veut rejoindre des blogueurs voulant participer à une étude pionnière sur la composition de la blogosphère politique citoyenne québécoise (no. d’approbation éthique : 2008-070, 2 avril 2008).

Les blogueurs volontaires doivent être âgés de 18 ans et plus, résider au Québec, avoir le droit de vote au Canada et publier un blogue indépendant dont le contenu est majoritairement ou fréquemment (plus d’une fois par semaine) consacré à la politique québécoise, canadienne et/ou internationale.

 Les participants répondront à un sondage électronique recensant entre autre leur profil sociodémographique, leur comportement politique et les motivations qui les conduisent à produire un blogue politique. Notre enquête comporte 58 questions, dont la majorité présentent un choix prédéterminé de réponses. Toutefois, quelques questions ouvertes permettront aux répondants d’exprimer plus librement leur opinion sur certains thèmes couverts par l’étude.

Toutes les personnes intéressées sont invitées à remplir le sondage électronique disponible sur le site du Groupe de recherche en communication politique à l’adresse suivante :

http://www.com.ulaval.ca/chaires_groupes/grcp/index.php

L’étude prend fin le 1er mai 2008.



La Presse sur nos « usines à diplômes » (universités)

Excellent dossier de La Presse sur les universités québécoise. Violaine Ballivy et Louise Leduc mettent sur la table des problématiques qu’on évite trop souvent. Dans les limites de leur médium, elles abordent les méthodes de financement, la course au recrutement et la transformation de ces lieu du savoir en « usine à diplômés ».

De quoi faire réfléchir dans un contexte où tous semblent plus enclin à transformer l’étudiant en petit consommateur indvidualisé qui « investi » dans « SA propre » formation.

Lorsqu’il est question des universités, on réfléchi trop souvent en vase clos, en évitant de faire des liens entre les méthodes de financement et l’impact sur l’orientation de l’enseignement. À moins que certains évitent de le faire justement parce que ça les sert très bien…

Deux articles ici et ici.

Quelques commentaires de lecteurs ici.



Déconstruire le savoir…
avril 14, 2008, 2:20
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En tant que brave auxiliaire de recherche et d’enseignement, je me tape quelques corrections de travaux des étudiants du bacc en ce moment. J’ai la chance de pouvoir choisir les cours que je corrige, alors ça ne m’emmerde pas trop.

Je remarque cependant une tendance plutôt inquiétante.

La génération 2.0 ne semble pas faire la distinction entre l’information vérifiée et celle qui est tout simplement garrochée sur le web, sans filtre.

Il y avait bien quelques références « Wikipédia » ici et là dans le passé. Inquiétant, certe, mais pas dramatique.

Cette année, on me cite parfois des blogues.

Je n’en reviens pas.

Pour nous, blogueurs, cela peut paraître une bonne chose. Cela illustre l’influence du médium.

 Mais dans un contexte où tout ce qui se discute sur la blogosphère est à caractère essentiellement éditorial, pour l’avancement des connaissances, c’est très préoccupant.

Parlez-moi de sociologie des organisations et je vous citerai un blogue.

Faut le faire.

 



Sur la crise des subprimes
avril 10, 2008, 11:29
Filed under: Finance | Mots-clefs: , , , , ,

Quoi de mieux qu’un powerpoint avec des bonhommes allumettes pour avoir une version simplifiée de la crise qui secoue le monde immobilier de nos voisins ? (Fichier de 2mo)

On est loin de « l’équilibre naturel » quand la FED finance une banque étrangère…

Freedom !

via pabsta



Histoire de classes ?
avril 3, 2008, 11:49
Filed under: Guerre,Stéphane Laporte

En toute simplicité, Stéphane Laporte nous en a sorti une bonne sur la guerre hier.

Une version soft d’un discours d’inspiration marxiste, quand on y pense…

Mais personne va le traiter de débile léger, lui.

Des pauvres qui se battent contre des pauvres pour protéger la fortune des riches. Que le pauvre soit musulman ou chrétien, il n’est qu’un instrument.

Que les présidents des compagnies d’essence aillent se battre. Le petit gars de la banlieue de Cleveland n’a aucun intérêt à risquer sa vie, ni à tuer un petit gars de la banlieue de Bagdad.

Quand est-ce que tous les petits gars du monde vont finir par comprendre?

Quand je regarde la banlieue de Québec, je dois avouer que je ne vois pas le jour où les petits gars du monde vont comprendre.



Quand les dentistes ont le mors aux dents…
mars 31, 2008, 4:42
Filed under: couillard,dentiste,négociation

Les chirurgiens dentistes font beaucoup parler d’eux depuis quelques jours. Ils ont mis leur menace à exécution et se sont massivement retirés du régime public couvrant certains frais dentaires destinés aux enfants de moins de 10 ans et aux prestataires de l’aide sociale.

Avez-vous remarqué que malgré les nombreuses menaces des dentistes, qui se sont échelonnées sur plusieurs mois, le gouvernement et les médias ont allumés seulement lorsque le moyen de pression s’est mis en branle ?

De quoi faire réfléchir ceux qui pensent que tout peut passer par la »bonne foi » et la merveilleuse « négociation conciliante et harmonieuse ».

Mais ce dossier dissimule un problème beaucoup plus grave.

Le rapport de force d’un partenaire privé faisant affaire avec le gouvernement est excessivement élevé. De quoi faire réfléchir ceux qui crachent sur les « puissants » syndicats du secteur public et qui adule de futurs partenaires privés.

Ce qui m’écoeure dans ce dossier, ce ne sont pas les salaires largement au dessus de la moyenne provinciale des chirurgiens dentistes. Ce n’est non plus le fait que les dentistes prennent supposément en otage une partie de la population.

C’est surtout le fait que le recours à un partenaire privé dans le cadre de l’articulation d’un programme public fait en sorte que ce programme peut être remis en question dès que le partenaire décide d’exercer des moyens de pression.

Et si l’État ne répond pas aux attentes, le partenaire peut tout simplement se retirer, sans égard à ses propres responsabilités et aux détriment des choix sociaux qui ont été fait par nos gouvernement dans le passé.

Pas de lois spéciale, pas de services essentiels pour le privé.

Un rapport de force considérable par contre. Le gouvernement n’a tout simplement pas le choix. Il devra obligatoirement revoir les barêmes de remboursement aux dentistes puisqu’il est complètement dépendant de ceux-ci dans le cadre de l’application de mesures visant à favoriser l’accès aux soins dentaires. Il n’a aucune porte de sortie.

Le gouvernement devient un simple consommateur d’un service externe, dépendant de celui qui lui offre. Belle recette pour contrôler l’évolution des coûts quand on se retrouve devant un faux dilemme chaque fois que le « partenaire » décide que l’entente ne convient plus…

Les chirurgiens dentistes s’appuient maintenant sur des ententes dans le secteurs de la santé comme la miraculeuse Clinique Rockland pour réclamer le remboursement de certains frais d’exploitation et de nouveaux frais administratifs.

La population devrait plutôt s’appuyer sur ces évènements pour réaliser à quel point des dépenses publiques dépendantes du secteur privé constituent un risque considérable sur le plan du contrôle des coûts et de la prestation de ces programmes.