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jeudi 14 octobre 2010

L'ÉTERNITÉ LIBÉRALE

C’était un jour où tout allait mal. L’internet plantait à tout bout de champ, l’horaire des événements était caviardé et l’agressivité polluait atmosphère. Mario Dumont avait quitté son autobus électoral pour amadouer les journalistes qui bougonnaient dans le leur… en croquant des Doritos.
C’était décembre 2008, M. Dumont savait bien, il le sentait, que l’ADQ filait vers la défaite. Durant ces quelques minutes, debout dans l’allée, sur un pied et sur l’autre, forcé au tango des ornières, Mario Dumont, vingt ans de politique derrière la cravate, m’a dit ceci: le Parti libéral du Québec est tellement riche, les fédéralistes tellement puissants qu’ils représentent désormais une menace pour la démocratie.

Aucun autre parti ne pourra se payer des campagnes de publicité comparables à celles du PLQ, personne ne pourra s’offrir autant de capsules télé aux heures de grande écoute, ou réserver les panneaux routiers aux endroits les plus achalandés comme l’a fait le Non en 1995. Il y aura bientôt un «déséquilibre démocratique», avait-il conclu.

Cette conversation avec l’ex-chef de l’ADQ m’est revenue à l’esprit, jeudi dernier. Invité à Bazzo.tv, M. Dumont a fait une déclaration similaire à la confidence qu’il m’avait faite, il y a près de deux ans. Une déclaration inquiétante qui m’obsède, et qui devrait obséder tous les démocrates, à commencer par les Patriotes du dimanche qui se bercent d’illusions souverainistes.

Ainsi, selon M. Dumont, le temps approche où le Parti libéral du Québec s’installera au pouvoir «pour trente ou quarante ans». (Oui, vous calculez bien, ça voudrait dire dix mandats d’affilée…) «Le temps est pas loin», a-t-il dit sur le plateau de Télé-Québec.

À cause du vieillissement de la population, les aînés étant généralement favorables au statu quo, mais surtout grâce aux fidèles anglophones et aux innombrables immigrants qui le favorisent massivement, il ne faudra plus au PLQ qu’une poignée de vedettes régionales pour remporter la majorité des circonscriptions au Québec à toutes les élections.

Mario Dumont prédit que le PLQ bénéficiera bientôt de 50 circonscriptions gagnées d’avance. Il pourra mettre toute sa fortune et sa machine pour remporter la quinzaine qui lui procurera ensuite la majorité absolue.

Un tel scénario vous plonge sans doute dans une profonde tristesse ou vous comble d’une libérale allégresse, c’est selon…

Car cela signifie qu’un jour prochain, un des successeurs de Jean Charest pourra régner sur le Québec aussi longtemps que Réjean Parent sur la CSQ.

L’éternité sera pour ainsi dire libérale…

mardi 12 octobre 2010

MAROIS CONTRE LES DENIS DROLET...

L’idée est séduisante mais je n’y crois. Un troisième parti. Un autre plus à droite? En lieu et place de l’ADQ? Ce serait souhaitable, évidemment, parce que dans l’état actuel des choses, le Parti libéral du Québec, the Big Red Machine federalist, dominera bientôt outrancièrement la scène politique québécoise. (J’y reviendrai ces jours-ci).

Je ne me fie pas trop aux sondages actuels montrant une victoire facile du PQ.
Avec Pauline Marois ou avec n’importe qui, le PQ n’est pas au bout de ses peines; il porte à gauche à cause de sa génétique bureaucratique. Oublions ça?, d’accord!

L’indépendance comme cri de ralliement? Mais qui parle encore d’indépendance hors des plateaux de télé?

Au PQ, on en parle de temps en temps, de colloque en colloque; on crie «On veut un pays! On veut un pays!» comme on crie «On veut une pizza!», puis on rentre chez soi, et le programme sous le bras comme un petit coussin confortable, reste inchangé, dépouillé de toute obligation de résultat.

Le PQ suggère plutôt diverses souverainetés dont la «souveraineté alimentaire»! Commençons avec ça, tiens! On verra bien… Peut-être verrons-nous de vrais chefs se lever…

Mais une société vieillissante, manipulée en son cœur par une bureaucratie bienheureuse, ne se lance pas dans des aventures qui, ô RÉER, ô RRÉGOP, risqueraient de provoquer cinq ans de perturbations. (Ça ne s’oublie pas une déclaration pareille, n’est-ce pas?)

Le Québec est «toasté des deux bords» et restera dans le Canada. D’ici soixante ans, et un peu comme l’a prédit Jacques Godbout, ce sera une sorte de Nouveau-Nouveau-Brunswick, bilingue du nord au sud, franco aux villages d’antan…

Deux fois, les Québécois ont dit non à la liberté. Deux fois, partis en campagne référendaire à 6 contre 1, ils ont été battus! Pas de chance, vraiment! Au jeu référendaire, ils sont pires que Carey Price…

Quinze ans après le deuxième Non, le Québec donne des signes d’affaiblissement qui permettent au MacLean’s de nous cracher à la figure; Dany Williams va jusqu’à nous insulter sur les ondes de la télévison fédérale, etc, etc… (On a pas encore entendu les services français de RADE-CANE protester comme l’Actualité…)
Revenons à Legault et Facal; ils peuvent être tentés de reprendre du service mais je ne les vois pas, les ex repentis, reprendre le bâton du pèlerin et frapper aux portes le dimanche: «Bonj0ur Madame, Bonjour Monsieur, nous voulons sauver le Québec de lui-même»… On risquerait de les prendre pour les Denis Drolet de la politique.

Où étaient-ils quand Mario Dumont tapait du pied et réclamait de l’aide? Ils écrivaient dans les journaux, donnaient des cours et leurs opinions dans des salons…

Alors pourquoi tombent-ils du ciel comme des parachutistes? Ah bon!, ils resteront dans l’avion?

Sinon ils auraient l’air de quoi? De vouloir bloquer la route à Pauline Marois? Ils devront, eux aussi, lui faire confiance.

Le Québec est déjà materné par son gouvernemaman. Pourquoi rechigerait-il devant une femme au curriculum vitae plus long qu’un formulaire de subvention? Ce serait comme à l’école ou à l’hôpital. Ça ne ferait pas mal. Mme Marois sait depuis longtemps que les Québécois aiment ça quand ça ne fait pas mal, quand ça ne réclame pas d’efforts et quand rien ne change…

lundi 11 octobre 2010

QUESTIONS SANS RÉPONSE

Quand on se fait prendre les culottes (ou autre chose) à terre, le mieux c’est de faire diversion. Mais quand on abuse de cette tactique, on ne leurre plus grand monde.

Jeudi matin, nous avons eu droit à un bel exemple de diversion, dès la première question de Pauline Marois. La chef du PQ a chipé celles de Bernard Drainville pour rappeler qu’en 2002, les gouvernements du Québec et du Canada étaient près de s’entendre sur l’exploitation du pétrole dans le golfe Saint-Laurent. Alors qu’a fait de cette entente possible le gouvernement libéral depuis cette époque? On ne le sait pas.

Les Jeunes libéraux avaient demandé cet été que le gouvernement réponde aux questions posées. Jeudi, au dernier jour des débats avant l’ajournement d’octobre (nouveau ça…), le premier ministre Charest a préféré faire diversion.

Au lieu de répondre aux questions posées sur le développement des champs pétrolifères situés sur le terrtoire québécois, il a répondu par des allusions aux propos tenus par Lucien Bouchard il y a dix ans et au recul constitutionnel du Québec sous René Lévesque.

C’est quoi le rapport?

Pressé de questions, il a préféré encore se moquer des contradictions du PQ sur le sujet et se péter les bretelles sur l’augmentation des transferts fédéraux! (Je ne suis d’ailleurs pas certain qu’on doive être fiers de cela; plus de péréquation, c’est plus de dépendance au gouvernement du Canada, plus de transferts, c’est plus de soumission…)

Mais à quoi ça sert de ne pas répondre aux questions? Est-ce que ça aide les Québécois à comprendre l’essentiel? Bien sûr que non.

À force de faire diversion, on a le sentiment que le gouvernement cherche, là comme ailleurs, à cacher la vérité.

LA question est bel et bien de savoir si on est en train de se faire baiser par les insulaires de Terre-Neuve qui, eux, ont conclu une entente avec Ottawa. Au fond, le gouvernement libéral n’est-il pas en train de nous dire qu’il a dormi au gaz?

Grinçante, étrangement plus vindicative et partisane depuis quelques mois, la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, a poussé plus loin le bouchon de la diversion en soutenant que le PQ ne veut que provoquer la chicane avec Terre-Neuve et Ottawa.

Pourtant, c’est bien le précédent gouvernement du PQ qui s’était approché d’une entente poliment négociée avec Ottawa. Une lettre du ministre fédéral des Ressources naturelles précise que les représentants fédéraux et québécois étaient prêts à entreprendre la «rédaction d’une entente-cadre»…

Pour expliquer l’inexplicable recul de ce dossier extrêmement important sur le plan financier, la fidèle libérale Liza Frulla a dit à la télévision fédérale (where else?) que, «peut-être», le gouvernement Charest s’était-il intéressé à autre chose, à d’autres sources d’énergie…

Ce n’est pas impossible, en effet. Mais c’est extrêmement dommage; le pétrole, c’est pas mal plus payant que le gaz de shiste ou les éoliennes. Les Norvégiens, qui exploitent des gisements gaziers et pétrolifères, se sont hissés en quelques décennies parmi les mieux nantis de la planète. La Norvège n’est pourtant qu’un tout petit pays…

Le litre d’essence vient de grimper à 1,08 $ à Québec, comme à Montréal. Sans raison particulière. Parce que c’est jeudi, et juste avant un long congé…

Peut-être a-t-on échappé un bidon quelque part au Kurdistan, une perte qui a eu un effet immédiat à Lévis…