samedi 25 septembre 2010

Benjamin Péret - Benjamin l'impossible...

Les ennemis de la poésie ont eu de tout temps l’obsession de la soumettre à leurs fins immédiates, de l’écraser sous leur dieu ou, maintenant, de l’enchaîner au ban de la nouvelle divinité brune ou « rouge » - rouge-brun de sang séché – plus sanglante encore que l’ancienne. Pour eux, la vie et la culture se résument en utile et inutile, étant sous-entendu que l’utile prend la forme d’une pioche maniée à leur bénéfice. Pour eux, la poésie n’est que le luxe du riche, aristocrate ou banquier, et si elle veut se rendre 'utile' à la masse, elle doit se résigner au sort des arts 'appliqués', 'décoratifs', 'ménagers', etc. D’instinct, ils sentent cependant qu’elle est le point d’appui réclamé par Archimède, et craignent que, soulevé, le monde ne leur retombe sur la tête. De là, l’ambition de l’avilir, de lui retirer tout efficacité, toute valeur d’exaltation pour lui donner le rôle hypocritement consolant d’une sœur de charité.

Benjamin Péret (Le déshonneur des poètes - 1945)

Cet homme « qui croyait si peu en lui, qui attachait si peu d’importance
à son œuvre poétique – une des plus  originales et sauvages de notre
époque – jamais ne  cessa de faire confiance à la vie […]. Grâce à des
hommes comme Péret la nuit dans le siècle n’est pas  absolue »

Octavio Paz

vendredi 3 septembre 2010

Eddie Cochran - The Early Years



Yes! That's it—rock and roll!
Georges Harrison

samedi 31 juillet 2010

Bill Fay - ST

Après avoir posté le second album de cet artiste maudit parmi les maudits, à savoir le très sombre Time Of The Last Persecution, sorti en 1971 et vitrine du côté obscur de Bill Fay, voici donc son eponyme premier opus, sorti environ un an plus tôt. Face sombre pour le second, face - disons - gris...clair? pour celui-ci (la gaudriole n'est quand même pas la spécialité du bonhomme) qui, avec des compositions aux orchestrations superbes, même si parfois un peu ampoulées - époque oblige -  et une grande écriture poétique, présente un palette de titres dignes des plus grands songwriters du XXe siècle... Et de se demander comment donc cela se peut-il que des chansons telles 'The Sun Is Bored', 'Cannons Plain', 'Be Not So Fearful', le très à-la-syd 'Some Good Advice', ou le tubesque et plus envoyé 'Screams In The Ears', ces deux derniers tirés de son premier single (en bonus sur cette réédition), soient aujourd'hui tombées dans l'oubli. Quelle tristesse...


If you want to build a shed
Go ahead and build a shed.
And if you want to ride a bike,
Ride your bike if you like
But don't pick your nose
Or your ears will grow
Don't you know?


Some Good Advice

vendredi 9 juillet 2010

The Imperial Pompadours - Ersatz

Voilà un disque qui,  en son temps, passa plus qu'inaperçu. Force est de constater que la communauté 'blogueuse' représente - merci  à elle - le très heureux avantage de remettre certaines étonnantes pendules à l'heure. Et celle-ci en fait assurément partie...

Après s'être fait connaître comme graphiste sur un nombre conséquent de pochettes dont certaines vous sont certainement passées entre les mains (Hawkwind, milieu 70, ou les productions des labels Stiff, Radar & F-Beat, un peu plus tard), arrangé les 3 lettres d'un canard que vous lisiez (?!) peut-être au lycée et qui vous faisait bien voir de votre prof d'anglais (NME), Barney Bubbles décide, en 1982, de se fendre d'un design pour lui tout seul et de mettre, avec l'aide des Inner City Unit, quatorze titres dedans... Des titres qu'on connait, pour la plupart, certains plus que d'autres, mais en tout cas, une chose est sûre, certainement pas à cette sauce-là... Des reprises, des reprises de reprises, et même des reprises de reprises de reprises... Dale Hawkins, Novas, Vince Taylor, Legendary Stardust Cowboy, Hugh Barrett, Nighcrawlers, Cheers... à la sauce... Pompadour, avec en final, 24'05 d'un 'Insolence across the Nation', disons -  difficile -, écrit par Robert Calvert. Un contenu en pleine phase avec l'Elvis Presley destructuré de sa pochette...

Play it LOUD you turkeynecks
(Ersatz Sleeve Note)

samedi 3 juillet 2010

Muscle Bustle

Voilà l'été... Le Dr Faustroll n'a ni muscles, ni la moindre once d'équilibre nécessaire pour tenir sur cet improbable engin dont la naissance remonte bien avant celle de la guitare électrique, mais bon, ça n'empêche pas, hein..?

samedi 26 juin 2010

Jimmy Cross - I Want My Baby Back

S'il fallait décerner des prix de la "Teenage Death Song", genre bien particulier, s'il en est, Jimmy Cross serait parfait lauréat de la parodie... Son titre 'I Want My Baby Back' qui sera classé 92ème au Billboard, en 1965, est une merveille d'humour noir et décalé... La face B, quant à elle, est une sympathique version instrumentale ironiquement intitulée 'Play The Other Side'...

So I swerved to the left,and what do I see?
Some mush-head, on a motorcycle,
headin' right at us!
And I knew at last, me and my baby
were about to meet the leader of the...

...pack!

samedi 19 juin 2010

Buddy Holly - Down The Line: Rarities

Un billet fut posté ici pour célébrer le funeste anniversaire du jour que l'on connait sous l'appellation du 'Day the Music Died', d'après la chanson de Don McLean... Bien évidemment, ou ça se saurait, la musique n'est pas morte ce jour-là, et même si elle a parfois de sérieux soucis à se faire quand on entend ce qui peut parfois susciter l'engouement général, elle s'en est toujours, pour peu qu'on veuille se donner la peine de creuser un peu, plutôt bien défendue... Alors, même si Peggy Sue est aujourd'hui peut être divorcée, et que Buddy Holly est on ne peut plus mort, ses chansons sont, quant à elles, définitivement et sacrément présentes, et, si paradis il y a, pour votre serviteur, ce sera à n'en pas douter un 'Fool's Paradise'...


I'm not trying to stump anybody... It's the
beauty of the language that I'm interested in

Buddy Holly

samedi 12 juin 2010

Ben E. King - Anthology

En cet hiver 1961, Benjamin Nelson maudit certainement la tempête de neige qui sévit sur New-York, empêchant les autres membres des Drifters d'arriver au studio, ce qui va l'obliger à enregistrer seul un premier single sous le nom de Ben E. King: 'First Taste Of Love', et surtout sa face B, 'Spanish Harlem', qui va exploser au Billboard... La suite de l'histoire, on la connaît... Sale temps, effectivement, pour les Drifters, qui n'avaient jamais réussi à garder un chanteur et qui, pour ce coup-là, ne s'en remettront pas, mais bénie soit la météo pourrie pour Benjamin Nelson!

We were doing things with a hundred
per cent feeling. It wasn't programmed.
It wasn't asked for. It wasn't structured.
It was just there. It was very raw.

Ben E. King

vendredi 11 juin 2010

Pascal Comelade - Traffic d'abstraction

Je devrais être dans un total anonymat produisant
une œuvre qui devrait se suffire à elle-même puisque
la finalité
c'est l'utilisation de cette musique.
Pascal Comelade