Hasard et destin

Date mars 23, 2010

L’université de Californie à Santa Barbara organise un colloque “Jeunes chercheurs” intitulé “Hasard et destin”.  L’appel à communication indique des pistes permettant d’explorer ces deux thèmes. La bande dessinée n’y est pas mentionnée, mais gageons toutefois (vu le large champ que souhaite embrasser cet événement) que des réflexions sur le gag (forme relevant d’un comique de geste se constituant comme une représentation de l’événement) seraient les bienvenus. La date limite de remise des propositions est fixée au 14 mai 2010.

10e Colloque de jeunes chercheurs
Etudes françaises et francophones, Departement de Français et d’Italien & Departement de Philosophie

Université de Californie, Santa Barbara


Hasard et Destin

Quelqu’un disait que la Providence était le nom de baptême du Hasard
Quelque dévot dira que le Hasard est un sobriquet de la Providence.
Chamfort, Maximes et pensées

Sur un toit, une tuile subit les conditions météorologiques, et sous l’effet de la pluie, du gel, de la grêle ou du vent, elle pourrait se casser ou encore glisser. Et « quelle tuile ! » car il arrive qu’elle tombe sur la tête d’un pauvre passant. L’anecdote est célèbre, et on parlera de triste destin ou de hasard malheureux, suivant que l’on relie ou non l’événement à un ordre supérieur, à une intention mystique, ou à une contingence fortuite.

Le colloque explorera le vaste champ d’étude, à la fois épistémologique, métaphysique, historique et esthétique, que soulèvent les tensions entre hasard et destin. Nous nous intéresserons particulièrement au domaine littéraire et aux autres formes d’expressions artistiques mettant en jeu la problématique de ce colloque. Une préférence sera donnée aux Études Françaises et Francophones, mais les approches provenant d’autres disciplines seront bienvenues.

Liste non exhaustive d’études envisageables :

Romans picaresques, romans d’apprentissage
Destin héroïque
Loi divine, loi naturelle Providence et libre-arbitre
Destin individuel et destin collectif
Hasard des rencontres
Moment, occasion, circonstances
Journalisme et fait-divers
Hasard objectif, hasard psychologique
Métaphores et motifs : labyrinthe, jeux de hasard, roues de la fortune
Déterminisme social, héréditaire, divin
Fatalité, tragique, et Deus ex-machina
Comique de situation
Hasard créateur, créateur de hasard
Aléatoire, aléa, contingence, nécessité
Interprétation des signes, rituel divinatoire, voyance, sciences occultes, prédestination Possible et probable, certitude et incertitude

Les personnes intéressées par le thème du colloque sont invitées à soumettre une proposition de communication (max. 250 mots), ainsi qu’une courte biographie, avant le 15 janvier 2010, via courriel à l’adresse suivante : colloque.ucsb@gmail.com

Le comité d’organisation :
Julien Guillemet, Michelle Kendall, Karen Turman

Responsable : Julien Guillemet
Url de référence :
http://sites.google.com/site/ucsbhasarddestin/home
Adresse : Department of French and Italian 5206 Phelps Hall University of California, Santa Barbara Santa Barbara, CA 93106-4140

Les représentations du XVIIe siècle dans la littérature de jeunesse contemporaine : patrimoine, symbolique, imaginaire

Date mars 18, 2010

Le Groupe Renaissance et Age Classique de l’université Lumière Lyon 2 organise les 12 et 13 mai un colloque intitulé “Les représentations du XVIIe siècle dans la littérature de jeunesse contemporaine : patrimoine, symbolique, imaginaire”. Il est à noter que les pistes de réflexion proposées sont fort diverses puisqu’elles vont des enjeux pédagogiques, aux modes de représentation en passant par les dispositifs éditoriaux abordant le XVIIe siècle. Les organisateurs jugent que la bande dessinée a toute sa place au sein de semblable questionnement et nous invitent à diffuser cet appel à communication dont l’échéance est fixée au 30 avril 2010.

Les représentations du XVIIe siècle dans la littérature de jeunesse contemporaine :
patrimoine, symbolique, imaginaire


A l’heure où le XVIIe siècle connaît une désaffection dans l’enseignement du français au collège en raison de sa complexité linguistique et culturelle, il suscite au contraire un intérêt des plus vifs dans la littérature de jeunesse. Ce paradoxe mérite réflexion en regard de la portée éducative communément attribuée à la littérature de jeunesse. Les Colombes du Roi‑Soleil (2005-08), A la poursuite d’Olympe (1995), Les Orangers de Versailles (2000), Louison et Monsieur Molière (2001), Guerre secrète à Versailles (2003), Mesdemoiselles de la vengeance (2009)… : autant de séries et de titres qui pourraient, en effet, contribuer idéalement « à l’acquisition d’une culture personnelle », permettre « d’instaurer un dialogue avec les œuvres patrimoniales » et faciliter parfois « l’accès à la lecture des œuvres classiques »[1]. Au vrai, pourquoi le XVIIe siècle jouit-il d’une telle faveur éditoriale, que sont loin de lui disputer les XVIe et XVIIIe siècles ? Est-ce un hasard si le XVIIe siècle, Versailles et Louis XIV, sans compter La Princesse de Clèves, best-seller de l’année 2009, sont autant à l’honneur dans les caricatures, les analyses politiques et les discours universitaires ?

Il y a donc tout lieu de s’interroger sur la vogue du XVIIe siècle dans la littérature de jeunesse pour savoir si elle relève d’un pur effet de mode – Versailles n’est‑il pas le décor choyé des documentaires télévisés, du cinéma et des arts du spectacle ? –, d’une vocation pédagogique – quelle meilleure propédeutique pour les collégiens français aux grands textes et auteurs classiques ? –, ou encore d’enjeux restant à définir – nostalgie, en période de crise, pour un siècle qu’emblématisent les ors et les fastes de Versailles ? glorification d’un pouvoir fort ? goût pour le commerce galant dû à la pipolisation des politiques ?… A moins qu’une génération d’auteurs nourrie à la lecture des Trois mousquetaires ne se souvienne, tout simplement, que le XVIIe siècle s’impose comme une période historique des plus fertiles en aventures romanesques…

En dégageant la spécificité des stratégies d’écriture, des enjeux esthétiques et socio‑politiques à l’œuvre dans les récits de jeunesse consacrés à cette époque, le but du colloque sera d’éclairer les représentations du XVIIe siècle que les auteurs cherchent à promouvoir auprès de leur public.

Ces questionnements engagent à l’évidence une réflexion pluridisciplinaire, à la croisée de la littérature, de l’histoire, de la didactique et du monde de l’édition. Le corpus envisagé se limitera aux récits fictionnels (romans, biographies romancées…). Les classiques abrégés pourront également faire l’objet d’une étude.

NB : on trouvera un corpus indicatif sur le site du GRAC

(http://recherche.univ-lyon2.fr/grac. Actualités > Colloques et journées d’étude).

Les communications s’inscriront au moins dans un des axes suivants :

1/ les enjeux pédagogiques, socio-politiques et historiques de la représentation du XVIIe siècle ;

2/ l’imaginaire du XVIIe siècle français et ses topoi : Molière, Louis XIV et Versailles ;

3/ le XVIIe siècle européen : ses thèmes et ses figures propres – Cromwell en Angleterre, Rembrandt aux Pays-Bas, Velázquez en Espagne, etc. – et les bouleversements historiques qui le caractérisent (la découverte du Nouveau Monde, par exemple) ;

4/ les politiques éditoriales : choix iconographiques et typographiques, appareil critique, séries, cœur de cible (sexe, âge)…


[1] Bulletin officiel spécial n°6 du 28 août 2008, Programmes du collège, Programmes de l’enseignement de français.

URL de référence ici.

La numérisation des archives de la bande dessinée – 2

Date mars 14, 2010

La numérisation des archives de la bande dessinée, que j’évoquais déjà dans un précédent billet, se poursuit, toujours sous l’égide de la Cité internationale de la bande dessinée. Cette fois-ci, pas moins de trois titres sont lancés dans leur version numérisée, des titres assez différents en termes de dates ou d’importance. Tout d’abord, Le Pierrot :

Le journal Le Pierrot fut publié en 47 numéros du 06 juillet 1888 au 20 mars 1891. Hebdomadaire paraissant le vendredi, il comportait 4 pages en noir et blanc. Son directeur de publication était A. Willette et son rédacteur en chef E. Goudeau. Publiant essentiellement des dessins politiques et humoristiques en lien avec l’actualité de l’époque, elle fut fondée et imprimée par A Willette lui-même.

Ensuite, l’American illustré, qui n’a été publié que pendant 40 numéros en 1907. Pour autant, on aurait tort de sous-estimer son influence et son rôle dans l’imprégnation par la bande dessinée française de thèmes et traits stylistiques empruntés aux USA, comme le rappelle la notice de la CIBDI :

Le journal American Illustré fut publié en 40 numéros du 29 juin 1907 au 28 mars 1908 par la Librairie Mondiale. Hebdomadaire, ce journal était composé de 16 pages illustrées grand format, dont 8 en couleur. Il accordait une place importante aux histoires en images par des auteurs français, aux pseudonymes américains. On retrouve ainsi dans ses pages des auteurs tels que : Nay, Jean d’Aurian, Hémard, Marcel Capy, Lajarrige, Moriss, Forton, Depaquit et des séries telles que Jim Pattarson, inventeur par Pierre Falké, Les aventures de Séraphin Laricot par Forton, Thomas Picook, détective par Thomen ou l’Histoire de France Humoristique par Sellier. De nombreuses histoires furent inspirées par des thèmes américains tels que cow-boys et indiens, business-men, touristes américains à Paris mais furent réalisés par des auteurs français.

Enfin, Lisette, dont la Cité met en ligne les numéros publiés jusqu’en 1940. Sur ce point, on aimerait comprendre pourquoi la Cité ne poursuit pas la numérisation jusqu’en 1942, date de la suspension de la publication, suite aux difficultés liées à la guerre. Peut-être faut-il comprendre que les numéros publiés pendant la guerre ont été mal conservés, et qu’ils n’ont pu être numérisés, puisque la notice indique par ailleurs des numéros lacunaires, en raison de la fragilité des exemplaires conservés à Angoulême. On regrettera également, sur ce point, que la Cité n’indique pas clairement la part que représentent ces lacunes, et les numéros précis concernés : il semblerait a priori facilement envisageable de compléter ces lacunes par des dons ou prêts d’exemplaires issus d’autres collections…

Au total, trois journaux, et surtout trois périodes différentes de la bande dessinée. Le Journal de Pierrot s’inscrit clairement dans cette phase où la bande dessinée est encore largement une extension de la caricature, dont on ne la distingue pas clairement à l’époque. Americain illustré s’inscrit dans un tout autre contexte, et paraît à une époque où la bande dessinée est nettement plus formalisée et perçue en tant que telle. Enfin, Lisette, qui apparaît dans l’entre-deux-guerres, naît dans un contexte médiatique encore différent, marqué par la féroce concurrence que se livrent les illustrés pour enfants. Lisette va par ailleurs, comme les autres journaux des éditions Montsouris (Guignol, 1919-1936 et Pierrot, 1925-1942, à ne pas confondre bien entendu avec Le Pierrot version XIXe siècle) constituer une des voies de l’acclimatation en France de la bande dessinée américaine et de la bulle, notamment par la publication dans Lisette de Little Annie Rooney.

LittleAnnie_Lisette_7janv1934

Pour faciliter ces recherches, chaque numéro est préalablement décrit par une série de mots-clés, qui fournissent une première approche du contenu. On ne peut que souhaiter avec impatience les travaux de recherche que cette numérisation ne manquera de susciter. Et attendre la numérisation d’autres titres !

Congrès international “Texte/Image”

Date mars 11, 2010

L’université fédérale de Sao Paulo (Brésil) organise les 23 et 24 septembre 2010 un congrès intitulé “Texte-Image”. Cet événement entend explorer les différentes formes de complémentarité entre le textuel et “l’imagétique”,comme stipulé dans l’appel à communication qui suit. Celui-ci constitue également une invitation à se familiariser avec une bande dessinée brésilienne, et plus largement sud-américaine, sans doute trop mal connue comme le montre cette brève présentation provenant de l’ambassade de Brésil en France. La date limite de remise des propositions est fixée au 31 mars.

Ier Congrès International Texte-Image (Universidade Federal de São Paulo-BRESIL)

20-24 septembre 2010

Iniciative conjointe des cours de Lettres et d’Histoire de l’Art de l’Universidade Federal de São Paulo (Brésil), le I congrès International Texte-Image accueillera les plusieures formes de dialogue entre le textuel et l’imagétique, dans le but de repenser sa complementarité traditionnelle. En temps de visual culture et de iconic turn, il est encore dans l’ordre du jour comprendre comment l’image se donne à lire et le texte à voir. Voilà donc un enjeu à double volet: d’un côté, celui de dénoter les moyens par lequels les textes fondent, interpellent ou justifient et jugent l’image, manière de la prendre auprès du langage, du discours, de lui octroyer la parole ; d’un autre côté, celui de connoter les attributs de visibilité que les textes appréhendent de et par l’image, manière de sa confirmation, de sa mise en évidence et de son intensification rhétoriques. Ainsi que l’écriture et ses pouvoirs spécifiques sont excités et exaltés par la hétérogéneité sémiologique d’une visualité nouvelle qui se montre, aujourd’hui, lieu de toutes les possibilités formelles, l’image se trouve obsédée par son revers, c’est-à-dire, par un scriptural plus que jamais interpellé par le narratif et le descriptif.

C’est dans ce sens que le I Congrès International Texte-Image cherchera à surprendre les représentations verbale et visuelle dans le terrain à peu près difus de leurs rencontres et conflits. Espace même de l’interstice, il appelle aux lectures comparatistes et multidisciplinaires. D’oû l’invitation au dialogue ─ bien que pour mettre au devant des dissonances et des conflits ─ entre les Lettres, l’Histoire de l’Art, l’Anthropologie, la Philosophie, la Psychologie, les Arts et les Sciences de la Communication, dans le but d’exposer leurs perspectives critiques. Sans vouloir les soustraire à leurs compétences particulières et à leurs singularités, ce seront leurs frontières que l’on cherchera à mouvoir afin de mettre en évidence des interrogations insoupçonnées, voire des protocoles d’interprétation renouvelés.

Les propositions de communications (800 à 1200 caractères avec espace, Word Times New Roman 12 pts., interligne simples; avec titre, volet thématique, nom de l’auteur, institution d’enseignement et/ou recherche, adresse électronique) doivent être adressées aux organisateurs du congrès, Leila DE AGUIAR COSTA (Cours de Lettres/UNIFESP) et/ou Osvaldo FONTES FILHO (Cours d’Histoire de l’Art/UNIFESP) jusqu’au 31 mars 2010, par courriel (textoimagemunifesp@uol.com.br).

Volets thématiques:

1. Images dans/du texte littéraire

2. L’ut pictura: ses modalités, ses limites

3. La description, de l’Antiquité au XXIe siècle

4. Illustration et textualité: aux frontières du lisible et du visible

5. Les arts visuels comme vecteur de l’écriture littéraire

6. Le textuel et les formes de communication visuelle: protocoles et impasses actuelles

7. Questions d’iconologie: image, texte, idéologie

8. Poétiques et Rhétoriques du visuel: le(s) discours de l’image et sur l’image

9. L’image sous le regard des Sciences Humaines: philosophie, histoire, anthropologie

10. Échos de l’iconic turn dans les Sciences Humaines

11. Culture visuelle (ou études visuelles) et histoire de l’art

12. L’imaginaire et l’expérience visuelle: questions de psychologie de l’art

13. L’image dans les études culturelles: stratégies, dynamiques et interrogations

14. Parole et image dans les media numériques

15. Image, rationalité scientifique, actualité technologique

Adresse : Rua Iperoig 714, apto 112 05016-000 São Paulo-SP/Brésil
Responsable : Leila DE AGUIAR COSTA et Osvaldo FONTES FILHO

Le western et les mythes de l’Ouest dans la littérature et les arts de l’image

Date mars 7, 2010

Ci-dessous l’annonce d’un colloque de Cerisy portant sur le western. La bande dessinée y occupe une place non négligeable, notamment à travers des communications d’Adela Cortijo (”La bande dessinée et le western”)  et de Jean-Paul Meyer (”Les aventures de Blueberry en BD”).

DIRECTION :

Lauric GUILLAUD, Gilles MENEGALDO

ARGUMENT : Le système du western repose essentiellement sur le concept américain de frontier qui s’impose en forgeant une véritable mythologie populaire. Du Dernier des Mohicans de Cooper aux romans de Gustave Aimard et de Karl May, en passant par les “dime-novels”, le western a d’abord des origines littéraires. La généalogie du genre passe par les récits d’enlèvement et de captivité, la terreur gothique liée à l’émergence de la littérature américaine, la fascination pour la violence et le sacré, le rêve (ou le cauchemar) américain. Il puise dans l’histoire de l’Amérique, glorifiant l’épopée des pionniers, sans négliger les Guerres indiennes. Surtout, le western mythifie certains personnages historiques qu’il fait entrer dans la légende. À la fin de L’Homme qui tua Liberty Valance, une phrase résume l’essence du western: “Quand la légende devient réalité, imprimez la légende !”.

Apparu dès les premières années du muet, le western connaît son apogée entre les années 1930 et les années 1960. Si nombre de westerns sont alors confiés à des réalisateurs de “série B”, plusieurs grands noms de l’histoire du cinéma s’y illustrent. Robert Aldrich, John Ford, Howard Hawks, Fritz Lang, Anthony Mann, Nicholas Ray, Raoul Walsh, donnant au genre ses lettres de noblesse. Dans les années 1960, le renouveau vient d’Europe, avec Sergio Leone. Plus récemment, des réalisateurs américains comme Clint Eastwood ou Sam Peckinpah, réalisent des westerns “crépusculaires”, où l’héroïsme manichéen cède la place à des personnages ambivalents. Un renouveau du genre se dessine ces dernières années avec Dead Man (1995) de Jim Jarmusch, L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (2007) d’Andrew Dominik, 3h10 pour Yuma (2007), de James Mangold (remake du film de 1957) ou encore Appaloosa (2008) de Ed Harris.

On s’interrogera sur les ressorts idéologiques du western. Le genre a longtemps servi de justification à l’ethnocide des Indiens d’Amérique, avant de montrer peu à peu les Indiens comme des victimes de la Conquête de l’Ouest. Il conviendra aussi d’explorer la grande perméabilité du western aux autres genres: comédies musicales (La Kermesse de l’Ouest de J. Logan), comédies (Go West avec les Marx Brothers), films de gangster et films noir (La Fille du désert de Walsh, remake de son propre film La Grande évasion). Nombre d’idées constitutives du western ont été recyclées au cinéma souvent dans le film policier, Assaut de Carpenter, est un remake de Rio Bravo de Hawks, ou de science-fiction, Outland reprend la trame du Train sifflera trois fois. Les séries télévisées (Dead Wood) proposent aussi des réécritures inventives.

Ce colloque se propose de décrire les commencements du genre sur le plan littéraire et de souligner les motifs westerniens dans la peinture des grands espaces au XIXe siècle (Bierstadt, Wyeth, Remington), la photo, la musique ou la bande dessinée (Morris, Charlier, Giraud, Jijé, Pratt). Il s’agira de resituer le western dans la mythologie américaine dont il est issu et de revisiter les “figures mythiques” telles Bas de Cuir, Daniel Boone, Jesse James, Billy the Kid, Calamity Jane, Buffalo Bill, et d’autres stéréotypes du genre: le cow-boy, l’éclaireur, le sheriff, la figure adamique, le pionnier, le héros solitaire, la femme fatale, l’outsider. Des topoi seront convoqués, comme la wilderness, la Prairie, le désert, la ville, le saloon etc. On étudiera la persistance des motifs du western dans la littérature contemporaine mainstream (Cormac McCarthy, Jim Harrison, James Lee Burke, etc.) sous forme de reprise (décors, thèmes, personnages) ou d’hybridité générique: fantastique/western, policier/western. La littérature des écrivains amérindiens (Louise Erdrich, James Welch) ou chicanos (Alejandro Morales, Richard Vasquez) constituera une autre piste à explorer.

COMMUNICATIONS :

  • Jean ARROUYE: Grandeur et décadence photographiques du cow-boy
  • Zachary BAQUÉ: La représentation des institutions politiques américaines dans le western
  • Paul BLETON: L’Ouest, pratique culturelle française
  • Roger BOZZETTO: Bill Cody à l’assaut de l’univers
  • Yann CALVET: Le crépuscule des mythes
  • Christophe CHAMBOST: La fange et le filon, ou comment Deadwood ré-investit le western
  • Liliane CHEILAN: Portraits contrastés de Calamity Jane: de la figure de légende à l’héroïne de bandes dessinées
  • Adela CORTIJO: La bande dessinée et le western
  • Christophe DAMOUR: Stanislavski dans l’Ouest. Les Method Actors et le western
  • Xavier DAVERAT: Géopolitique du désert westernien
  • Jocelyn DUPONT: The Assassination of Jesse James by The Coward Robert Ford, manifeste pour un western hypnagogique
  • Lauric GUILLAUD: Le western, tentative de généalogie d’un genre
  • Jennifer JENKINS: Simenon à la frontière américaine: Le Fond de la Bouteille et The Bottom of the Bottle de Henry Hathaway
  • Marianne KAC-VERGNE: Les westerns contemporains à l’épreuve du multiculturalisme
  • Sophie LÉCOLE-SOLNYCHKINE: La construction photographique du paysage ouest-américain: de la propagande politique à l’identité nationale
  • Jean-Marie LECOMTE: Le western et la révolution du cinéma parlant (1928-1931)
  • Jean-Louis LEUTRAT: Le mythe de Billy le Kid
  • Suzanne LIANDRAT-GUIGUES: La Ballade de Little Jo
  • Isabelle LIMOUSIN: De la poétique westernienne à la sublimation science fictive, The Roden Crater de James Turrell
  • Jean MARIGNY: Cowboys, Indiens et… Vampires
  • Gilles MENEGALDO: Les westerns de Jacques Tourneur
  • Jean-Paul MEYER: Les Aventures de Blueberry en BD. Une sémiographie du western
  • Philippe MORICE: Cicatrice: l’opéra dans la chair
  • Cécile MURILLO: “Easy to sneak upon”: la figure de l’Indien acculturé dans les westerns
  • Anne-Marie PAQUET-DEYRIS: Itinéraires westerniens dans les adaptations de Cormac McCarthy, All the Pretty Horses [1992; Billy Bob Thornton, 2000] et No Country for Old Men
  • Philippe ROGER: Les westerns de King Vidor
  • Isabelle SINGER: Dead Man, la traversée du mythe
  • Benjamin THOMAS: Mercenaires et samouraïs, western et chambara, le dialogue des genres [2005; Joel et Ethan Coen, 2007]
  • Christian VIVIANI: Republic Pictures: la féminisation du western

Le colloque a lieu du 21 au 31 juillet. Pour plus de renseignement, contacter michael [point] morel (at) ccic-cerisy.asso [point] fr.

La ville : identité(s), échanges, territoires esthétiques.

Date mars 2, 2010

L’Institut National d’Histoire de l’Art organise les 22 et 23 juin prochain un colloque intitulé : “La ville : identité(s), échanges et territoires esthétiques. Amérique latine-Afrique-Asie”. La ville est un thème omniprésent dans l’histoire de la bande dessinée (pensons au Paris de Tardi, à la métropole extrême-orientale d’Amer Béton, ou encore à l’étrange cité latine de Cybersix…). Nous reproduisons ci-dessous l’appel à communication qui pourrait intéresser bien des chercheurs s’intéressant à la bande dessinée et dont la date limite est fixée au 15 mars prochain.

La ville : identité(s), échanges et territoires esthétiques

Amérique latine – Afrique – Asie

Les 22 et 23 juin 2010

Institut national d’histoire de l’art,

Salle Vasari

Galerie Colbert, 2 rue Vivienne, 75002 Paris

Centrale ou périphérique, capitale ou mégapole, la ville moderne est reconnue pour son dynamisme socioculturel, pour sa position géographique ou pour son importance au sein d’un ensemble national ou international. Lieu de mémoire, de désir, de langage et d’échange, la ville est également le reflet de l’identité et de la diversité culturelle de son territoire. Entre fascination et répulsion, elle exerce un sentiment différent chez chacun. De par leur nature visionnaire et grâce à leurs démarches poétique, heuristique ou métaphysique, l’artiste et l’architecte offrent une image complexe de la ville qui synthétise et amplifie la perception parfois passive qu’en ont ses habitants.

Ouvert à tous les domaines des sciences humaines, ce colloque est consacré aux villes des pays émergents d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie. Il s’agira de confronter les regards de l’habitant, de l’artiste et de l’architecte face à la ville contemporaine, entendue comme organisme vivant en perpétuelle mutation. Ces trois visions seront mises en perspective afin d’explorer les modalités de construction et de déconstruction des identités de l’espace urbain et de ses habitants. Ce processus sera éclairé à partir d’une compréhension de la ville comme matériau, comme laboratoire d’expériences, en insistant sur les notions d’échanges physiques et culturelles. Ce colloque tentera ainsi d’analyser le territoire urbain comme détonateur de changements et de résistances et de révéler les diverses stratégies d’appropriation de l’espace public. Il aura également pour objet de mettre en évidence les ressemblances et dissemblances que ces villes nouvelles entretiennent avec celles d’Europe ou des Etats-Unis, leur devenir et les enjeux qu’elles soulèvent à l’échelle mondiale dans la lignée des réflexions actuelles sur le Grand Paris.

À l’initiative du groupe de recherche Instead ! (www.instead-art.org) travaillant sur les pays extra-occidentaux, ce colloque réunira des spécialistes de différents horizons afin de dresser une cartographie artistique, culturelle et sociale de la ville en Amérique latine, en Afrique et en Asie.

Les interventions s’articuleront autour de l’interaction de plusieurs axes touchant aux relations de la ville entre art et politique, entre histoire et migration et entre imaginaire et utopie. Ces thèmes et mots-clés orienteront le colloque :

1 – Appropriation et documentation de l’espace urbain

• Stratégies artistiques urbaines : performances, happenings, événements ou toute autre forme d’actions et d’interventions d’artistes dans l’espace public des villes

• L’image du flâneur, du piéton, du marcheur

2 – La ville : un lieu de mémoire

• Art, Histoire, politique

• Question de la commande

3 – Image et représentation de la ville

• Art et urbanisme : dialogue entre architecte et artiste

• Relation entre l’artiste et son environnement

• Esthétique du paysage urbain

• Utopie

4 – Ville et migration

• Notions de transit, de résistance

• Urbanisme et identité culturelle

• Mondialisation et urbanisation (centre/périphérie)

Les propositions d’interventions (300 mots) sont à envoyer aux organisateurs avant le 15 mars 2010.

ORGANISATEURS

Julie Jones, ATER Université Paris I : jjones@instead-art.org

Olivia Speer, allocataire moniteur Université Paris I : ospeer@instead-art.org

Responsable : Instead !

Url de référence :

http://www.instead-art.org

Contraintes, innovation, rénovation

Date février 26, 2010

Le Laboratoire Savoir Arts organise le 17 mai prochain un colloque intitulé “Contraintes, innovation, rénovation”. Le thème appelle une réflexion sur l’action de l’Oubapo, mais également sur les dispositifs esthétiques et économiques (pensons au format, au thème, à la collection ou à la série qui peuvent constituer des structures contraignantes) dans lesquels opèrent les scénaristes et dessinateurs de bande dessinée. Nous reproduisons ci-dessous l’appel à communication dont la date limite est fixée au 15 mars.

Colloque “Contraintes, innovation, rénovation”, lundi 17 mai 2010

Toute oeuvre d’art doit s’accommoder d’un certain nombre de contraintes, qu’elles soient subies ou choisies par l’artiste. Si cette idée de contrainte a parfois eu mauvaise presse car elle s’opposait au mythe romantique de l’artiste inspiré, il semble qu’elle soit de plus en plus reconnue comme un moteur créatif, qu’elle apparaisse comme un véritable moyen d’innover ou de rénover les différentes formes artistiques. S’interroger sur l’usage de la contrainte et sur son évolution au fil des époques semble une manière pertinente de tenter de comprendre comment les arts se renouvellent perpétuellement. Des pratiques contemporaines comme celles de l’OuLiPo (Ouvroir de Littérature Potentielle), qui a systématisé l’utilisation de la contrainte, prouve à quel point cette idée est importante pour appréhender la création artistique. L’expérience a d’ailleurs prouvé à quel point la contrainte, utilisée de manière consciente et volontaire, se révélait paradoxalement libératrice.

Nous nous proposons d’analyser, au cours de cette journée d’études, les multiples facettes de la notion de contrainte dans l’optique de comprendre le rôle qu’elle tient dans la création artistique : comment et dans quelle mesure permet-elle d’innover, voire de rénover les arts ? La confrontation des différents domaines de recherche – beaux-arts, cinéma, littérature, etc… – semble particulièrement enrichissante dans la mesure où l’articulation entre contrainte, innovation et rénovation est une problématique transversale à tous les domaines artistiques. Ces réflexions permettront de comparer les différentes formes de contraintes existant dans ces différentes disciplines et surtout les différentes manières dont les artistes se positionnent par rapport à celles-ci.

  • Une approche diachronique : contraintes et notions avoisinantes.
  • On peut s’interroger sur la frontière qui sépare les notions de règle (produites par une époque, imposées par un contexte esthétique et une tradition) et de contrainte choisie (outils adoptés en fonction d’une oeuvre par l’artiste)

    On s’intéressera aux nuances que peuvent apporter d’autres notions avoisinantes : la prosodie, le genre, les sous-genres, les mouvements et les écoles (manifestes), etc.

    Peut-on distinguer une évolution de l’histoire des arts et de la littérature, qui irait de la règle à la contrainte ?

    On proposera de comprendre la contrainte comme l’avatar moderne d’une nécessité persistante dans les arts : celle de donner un cadre à toute pratique artistique. L’apparition de nouvelles contraintes est donc le signe d’un regain de créativité (nouveau mouvement, nouvelles règles)

    Les contraintes artistiques évoluent et s’adaptent à un contexte et à une société. Elles peuvent donc jouer comme un miroir des valeurs d’une époque (ex. : époque de relativisme, époque de multiplication des contraintes et affaiblissement des règles traditionnelles).

  • Contrainte et inspiration.
  • Deux conceptions de l’artiste et de l’art sont en jeu : l’artiste inspiré et l’artiste artisan. Doit-on parler d’une opposition ou d’une complémentarité entre la contrainte et l’inspiration ? La contrainte peut-elle être perçue comme un moteur créatif, un point de départ de l’inspiration ? On se posera donc la question des rapports entre contrainte et liberté, contrainte et productivité. La contrainte peut-elle être support de la création ? Y a-t-il un dynamisme de la forme ? Un tel regard suppose une conception de l’art définie (partiellement ou totalement) par sa technicité.

    Existe-t-il un art affranchi de toute contrainte ?

  • Contrainte et rénovation.
  • L’exemple de l’adaptation peut fournir une piste de réflexion : reprendre des oeuvres canoniques, des mythes, des topoi, et les actualiser en leur appliquant de nouvelles contraintes peut être un moteur de création (ex. : Le Virgile travesti : adaptation sur le mode burlesque d’un texte fondateur)

    Il s’agit alors de dissocier une forme préexistante d’un thème auquel elle est associée et de réutiliser ce thème dans un autre contexte, avec d’autres cadres (ex : la tragédie et les thèmes tragiques).

    La contrainte peut également devenir une manière de refonder une pratique (ex : le nouveau roman, la nouvelle vague), de proposer une nouvelle esthétique pour revitaliser une pratique artistique.

  • Transgressions possibles.
  • Transgresser des règles traditionnelles, est-ce innover ou rénover ? Peut-on considérer comme pertinente la volonté de faire « table rase » ? L’art s’inscrit-il dans une continuité inévitable ?

    Quel est le rapport de l’artiste à la contrainte : s’agit-il d’un point de départ ou d’un absolu ? Le créateur s’appuie-t-il sur une conception rigoureuse de la contrainte, ou la considère-t-il comme un simple cadre de départ, qu’il doit faire évoluer (ex : le genre) ? L’existence des canons ( littéraire, picturaux) peut-elle être vécue comme une contrainte (par les jeunes artistes notamment) ?

    La légitimité de la contrainte est-elle plus forte que la légitimité de la règle ?

    On pensera également aux artistes qui se donnent pour consigne de contrecarrer la contrainte, comme Perec, qui s’impose de déroger ponctuellement à ses propres contraintes.

  • Contraintes techniques.
  • La contrainte peut également être de nature technique. C’est le cas notamment quand le support ou les conditions matérielles imposent des limites à la créativité de l’artiste : on pense ici aux manuscrits médiévaux (contrainte de la mise-en-page, des matériaux d’écriture, des modèles etc…), aux limites du cinéma (cascades etc…), aux contraintes typographiques pour les auteurs qui jouent sur la mise en page, etc…. On peut aussi penser à l’écriture sur les murs, notamment aux tags dans les prisons.

    A l’inverse, des contraintes peuvent être levées par une meilleure maîtrise technique des conditions de production : à partir du moment où la peinture existe en tubes, une contrainte disparaît, qui permet aux impressionnistes de peindre en extérieur et de renouveler le genre du “paysage”. Ce changement fait apparaître une contrainte qui n’était sans doute pas ressentie comme telle auparavant – qui « devient » une contrainte : la peinture en atelier. De même pour le cinéma : la possibilité des effets spéciaux lève certaines contraintes de cet art, ainsi que les réponses qui leur étaient apportées.

    6. Contraintes subies.

    On s’interrogera sur l’influence de la commande et du mécénat. La dépendance de l’artiste peut être perçue comme une contrainte d’un autre type.

    Il s’agit ici de contraintes pragmatiques en fonction des conditions de production et de réception (on pense aux cas de l’industrie cinématographique et de l’édition). Ici, la réception est liée à la rentabilité.

    7. Contraintes choisies.

    La figure de l’artiste évolue, de même que son statut : avec le romantisme apparaît un nouveau culte de l’indépendance. L’artiste est vu comme un individu original voire marginal, qui échappe aux conventions de son temps. De ce fait, il a la possibilité de choisir, voire d’inventer ses contraintes.

    La contrainte devient donc une manière de se singulariser, par opposition à la règle qui permet de s’inscrire dans une tradition.

    Le choix de la contrainte se fait donc au nom de la maîtrise, de la virtuosité

    8. Ludisme et formalisme : aux limites de la contrainte.

    Selon une conception ludique de la pratique artistique, la contrainte peut être perçue comme la règle d’un jeu.

    On peut également s’interroger sur les écueils du formalisme, comme limite de la contrainte. Elle présente en effet le risque de devenir une technique qui tourne à vide, une forme creuse.

    On peut ainsi lui reprocher sa gratuité, sa vacuité, et même y voir un danger qui vide l’art de sa substance. (ex. l’art pour l’art)

    Pour nuancer ce point de vue, on se demandera si la contrainte peut-elle être totalement arbitraire. (voir les contre-exemples où la contrainte recoupe le sens de l’oeuvre, comme La Disparition.) Dans quelle mesure la subjectivité de l’artiste est-elle impliquée dans la contrainte ? Est-ce que la contrainte la réduit ou la trahit ?

    Derrière ces questions se trouvent en jeu deux conceptions différentes de l’oeuvre d’art, comme forme pure ou comme expression d’une subjectivité.

    9. Peut-on penser un art sans contraintes ?

    Après avoir envisagé la limite de la contrainte, on peut s’interroger sur la limite de l’absence de contrainte.

    On retrouve alors la question de l’opposition entre génie et virtuosité : le génie serait celui qui dépasse les règles, par opposition au le virtuose, qui excelle dans l’utilisation de la règle.

    Jusqu’où l’art peut-il se renouveler ?

    Merci de renvoyer votre proposition de communication d’une page maximum, accompagnée de quelques lignes vous présentant, à l’adresse virginietahar@free.fr avant le lundi 15 mars.

    Comité scientifique :

    Adélaïde Jacquemard

    Maud Perez-Simon

    Virginie Tahar.

    LISAA (Littératures Savoirs Arts, EA 4120)

    Université Paris-Est Marne-la-Vallée.

    Responsable : Programme Jeune chercheur du LISAA
    Adresse : Université Paris-Est Marne-La-Vallée Cité Descartes 5, bd Descartes Champs sur Marne 77454 MARNE LA VALLEE

    Vitalité du conte à l’aube du XXIe siècle : du pastiche à la parodie

    Date février 20, 2010

    La revue Synergies organisera son septième numéro autour du thème : “Vitalité du conte à l’aube du XXIe siècle : du pastiche à la parodie”. Contactés, les organisateurs se déclarent enthousiastes à l’idée d’examiner des propositions de communication portant sur un corpus de bande dessinée et prévoit d’ailleurs de publier des entretiens avec plusieurs auteurs. Nous reproduisons ci-dessous l’appel à communication ainsi que le document présentant les consignes de rédaction (fort complètes).

    Appel à communication

    “Vitalité du conte à l’aube du XXIe siècle : du pastiche à la parodie”

    Date limite de remise des propositions :  15 avril 2010

    Le conte est un « objet mouvant et insaisissable » : repris, traduit, adapté, transposé, sa forme et ses motifs imprègnent l’imaginaire collectif et influencent les créations personnelles. La fin du XXe siècle est l’époque du « renouveau du conte » voire de ses « métamorphoses » pour reprendre le titre de l’ouvrage dirigé par Jean Perrot[1]. Véritable creuset où l’imaginaire va puiser ses sources d’inspiration, le conte fournit des situations, des motifs, des formes structurelles qui ont traversé tous les genres et qui s’adaptent aux nouvelles formes du récit (album, fantasy, théâtre-album…). Enfin le conte possède une telle vitalité qu’il suffit d’un simple rapprochement au détour d’un commentaire pour qu’il devienne une clef de compréhension. Sa force symbolique lui permet de parler du monde contemporain à travers des situations archétypales. Ainsi les contes du XVIIe siècle s’inscrivaient dans l’idéologie du grand siècle que ce soit pour la critiquer ou la cautionner.

    Dans ce nouveau numéro de Synergies France, nous aimerions réfléchir à l’utilisation du conte en ce début de XXIe siècle. Peut-on voir se dessiner une évolution des trames narratives, des personnages, qui traduirait une vision de l’homme et du monde propre à notre société contemporaine ?

    Les pratiques hypertextuelles et les relations transtextuelles pourront être l’objet d’une étude dans le cadre de cette réflexion. Une analyse des différents procédés de transformation du conte pourra montrer, par exemple, en quoi les possibilités apportées par les nouveaux supports et les nouvelles formes renouvellent la perception du conte.

    On pourra se demander comment ou en quoi une interprétation ou une transposition modernisantes participent à l’enrichissement ou à l’appauvrissement de la trame narrative, des actants, des motifs… On pourra également réfléchir à l’utilisation des personnages, des lieux ou des objets emblématiques en s’interrogeant sur leur permanence et leur évolution dans la littérature contemporaine (l’ogre, le dragon, la forêt, l’épée..).

    On pourra s’interroger sur le rôle et la fonction des références au conte traditionnel en examinant comment ils participent à la poétique de l’oeuvre. En quoi les citations, les allusions ou la réutilisation de la trame ou des personnages entrent-ils dans les procédés d’écriture ? Donnent-ils lieu à des pratiques de condensation, d’amplification, multiplient-ils les effets de sens, introduisent-ils des jeux de connivence, des effets de contrepoint, de nouvelle motivation… ? L’utilisation du conte répond-elle à des préoccupations idéologiques, morales ? Traduit-elle les hantises des personnages ou d’un auteur ?

    On pourra encore étudier la manière dont le conte contemporain revisite et métamorphose les genres du récit : notre époque est-elle propice à un recul du merveilleux au profit d’autres genres comme le fantastique ou la fantasy ?

    Peut-on voir une influence de la psychanalyse et des théories sur le symbolisme du conte dans la manière dont il vit dans les oeuvres d’aujourd’hui ? Comment articule-t-il réel, pulsions, rationalisme et imaginaire dans notre société marquée par les traumatismes du siècle écoulé ?

    On pourra s’interroger sur l’intégration et l’influence étrangère (pays de l’Est, pays asiatiques ou africains…) et en matière de références, supports, diffusions en direction de la nouvelle génération occidentale.

    Cette réflexion s’appuiera sur les oeuvres contemporaines et s’intéressera au corpus de la littérature de jeunesse ainsi qu’aux oeuvres destinées aux adultes.

    La proposition devra :

    - s’attacher explicitement au genre du conte ;

    - être située clairement selon une problématique (littéraire, narratologique, stylistique, linguistique, didactique, culturelle, historique…) ;

    - s’inscrire dans l’époque contemporaine ;

    - décrire le corpus d’étude ou à défaut situer l’étude.

    Coordination du numéro :

    - Myriam Tsimbidy (Université de Rouen) : tsimbidy_myriam@hotmail.fr

    - Dominique Ulma (Université Claude Bernard Lyon): dominique.ulma@iufm.univ-lyon1.fr

    Les articles seront prioritairement rédigés en langue française.

    Consignes pour la rédaction ici.


    Boucle et répétition : musique, littérature, arts visuels

    Date février 18, 2010

    Le Centre Interdisciplinaire de Poétique Appliquée de l’université de Liège organise un colloque intitulé : “Boucle et répétition : musique, littérature, arts visuels”. La bande dessinée est nommément citée dans cet appel à communication et ce thème semble effectivement mobiliser nombre de références et de problématiques dans le cadre du Neuvième art (le fonctionnement du “strip”, le statut du “gag”, la forme du feuilleton, les expérimentations de l’OuBaPo…). Nous reproduisons ci-dessous l’appel à communication dont l’échéance est fixée au 20 avril 2010.

    Le cinquième colloque international du CIPA aura pour thème « Boucle et répétition : musique, littérature, arts visuels ». Il se tiendra à l’Université de Liège du 3 au 5 mars 2011.

    Date limite d’envoi des propositions : 20 avril 2010

    Comme le suggère le titre du colloque, il s’agit, dans une perspective transdisciplinaire, d’aborder la question de la boucle en tant que manifestation particulière du schème, plus général, de la répétition. Nous accueillerons avec le plus vif intérêt toute communication portant sur cette problématique telle qu’elle se décline dans les domaines respectifs de la littérature, de la musique et des arts visuels.

    Parmi les objets envisageables, figurent entre autres :

    - la boucle dans les expérimentations musicales des 20ème et 21ème siècles (de Varèse à Radiohead en passant par Pierre Henry, Karlheinz Stockhausen, Terry Riley, les Beatles, Can, Kraftwerk, le rap, Neu, les musiques électroniques) ;

    - une approche de la boucle en tant que forme particulière de répétition (quand et sous quelles conditions perçoit-on une « boucle » dans une oeuvre musicale, des talea de Guillaume de Machaut aux algorithmes d’Autechre ?);

    - les pratiques d’échantillonnage et de (re)mixage sous toutes leurs formes, y compris dans les champs de la littérature moderne et contemporaine (James Joyce, les littératures à contraintes, Guy Tournaye, etc.) ;

    - les usages de la boucle en tant que forme qui « fait retour sur elle-même » chez les artistes contemporains (Gertrude Stein, Samuel Beckett, Bill Viola, Rodney Graham, Martin Arnold, David Lynch, Eugène Savitzkaya, parmi bien d’autres exemples d’écriture dite « répétitive ») ;

    - la question de la boucle en tant que mode d’exposition et modalité de consommation dans le dispositif muséal (installations et art vidéo) ;

    - les théoriciens de la boucle (Georges Bataille, Gilles Deleuze, etc.) ;

    - les liens entretenus entre l’histoire de la boucle et les contraintes et avancées technologiques ;

    - le palindrome (à titre d’exemple: Georges Perec, Peter Blegvad, Gustav Deutsch) ;

    - la question de la boucle dans les dispositifs d’images antérieurs au cinématographe ;

    - la question de la boucle dans la bande dessinée (et notamment dans le cadre des expérimentations visuelles de l’OUBAPO, Ouvroir de Bande Dessinée Potentielle).

    Les propositions de communication (250 mots max.) doivent nous parvenir par courriel (mdelville@ulg.ac.be) avant le 20 avril 2010.

    Responsables : Livio Belloï, Michel Delville et Christophe Pirenne

    URL : http://www.fabula.org/actualites/article34707.php

    Hybrides, monstres et autres aliens dans la littérature des XXe-XXIe siècles

    Date février 14, 2010

    L’Institute of Germanic and Romance Studies, situé à Londres, organise les 9, 10 et 11 septembre prochain un colloque intitulé “Hybrides, monstres et autre aliens dans la littérature des XXe-XXIe siècles”. Ces créatures ne manquent pas dans l’histoire de la bande dessinée (pensons, entre autres, à Richard Corben et à son Cycle de Den, à Tardi avec la série des Adèle Blancsec ou encore à Bilal et La Foire aux immortels…). Contactée, la tonique Lucile Desblaches se déclare enchantée à l’idée de recevoir des propositions traitant du neuvième art et nous reproduisons ci dessous l’appel à communication.

    Hybrides, monstres et autres aliens dans la littérature des XXe-XXIe siècles

    Les deux dernières décennies ont vu s’accroître l’importance du rôle du non humain dans les études littéraires et culturelles. Les disciplines émergentes de l’écocritique et des études sur les animaux ont pour but de rediriger nos discours centrés sur l’humain vers une poétique de la diversité fondée sur une plus large prise de conscience des vies et des perspectives non humaines. Ces nouveaux champs critiques se sont essentiellement concentrés sur les rapports des humains et des animaux, sur la présence ou l’absence de valeurs écologiques dans les textes et sur le rôle de l’environnement à travers ses formes diverses d’expression créatrice.

    Ce colloque propose d’évaluer l’importance des êtres hybrides et des monstres dans la littérature depuis le début du XXe siècle. Les images de destruction qui se perpétuent depuis la mythologie grecque sont-elles encore en vigueur ? Le motif darwinien d’une créature de survie prévaut-elle toujours dans la littérature contemporaine ? En quoi reflètent-elles nos attitudes contemporaines envers le non humain et l’inhumain ? Des “monstres prometteurs”, ainsi que Donna Haraway les a nommés dans l’un de ses premiers ouvrages, sont-ils repérables dans les textes d’aujourd’hui?

    Ce colloque sera essentiellement centré sur la littérature. Dans la perspective d’une arène littéraire élargie il prendra cependant en considération les propositions orientées sur les pratiques cinématographiques et sur les discours anthropologiques, scientifiques ou politiques. Les propositions de réflexion autour des littératures européennes pourront notamment aborder les thèmes suivants :

    - chimères et mutants

    - posthumains, cyborgs et autres créatures du futur

    - biotechnologie et génétique en création littéraire

    - l’influence des images du monstre

    - dystopies et monstruosité

    - le monstrueux et le grotesque

    - monstrueux, sexuations, pratiques genrées

    - l’humain vs le non humain

    - définir et explorer l’hybridité

    - frontières humaines/non humaines

    - animalité et humanité

    - irrationalité, aliens et monstres

    - l’héritage des vampires et autres créatures imaginaires

    - frontières des espèces

    - la précarité des normes humaines/non humaines

    - les espèces et l’évolution

    - discours d’aliens

    - monstres et genres littéraires.

    Organisatrice: Lucile Desblache, Roehampton University. Participation du CNRS/Paris III (Anne Simon/Programme de recherche Animalittérature), du British Comparative Literature Association (BCLA) (Karen Seago) et de l’Institute for Germanic and Romance Studies (Université de Londres).

    Site Internet : http://igrs.sas.ac.uk/index.php?id=373

    Conférenciers invités : Dominique Lestel, Kate Soper

    Les Presses de la Sorbonne Nouvelle pour les contributions en français, l’University of Edinburgh Press pour celles en anglais ont exprimé leur intérêt pour une publication des actes.

    Veuillez envoyer votre proposition de communication ou de panel en anglais ou en français (300 mots environ) avant le 31 mars 2010 à :

    Lucile Desblache, l.desblache@roehampton.ac.uk

    ou par courrier postal

    Roehampton University, School of Arts

    Digby Stuart College
    Roehampton Lane Londres SW15 5PU
    Royaume Uni