Le PDI, acte III.

Mais quid de la “zone prioritaire” du Midi?

Après le “schéma de base”, la “feuille de route”, voici l’heure de la seconde déclaration gouvernementale consacrée au PDI, lequel a désormais son site internet… Mais où est passé le quartier Midi?

Le ministre-président du gouvernement régional bruxellois vient de faire sa déclaration de politique générale pour l’année 2008-2009. Le city marketing et le plan de développement international de Bruxelles (PDI) sont bien entendu au coeur de ce qui sera la dernière déclaration d’intentions du Gouvernement Picqué III.

On remarquera que le quartier du Midi a, par un de ces tours de passe-passe dont Charles Picqué a le secret, soudainement disparu des 10 “zones prioritaires” du plan, où il est remplacé par la “zone levier” RTBF-VRT. Que s’est-il passé? Le Midi n’est-il donc plus voué à devenir le “pôle business du futur” devant attirer les entreprises de la “sphère d’influence” de Paris et de Londres, comme nous le promettait le PDI?! Les voies de la planification régionale sont décidément impénétrables…

Cette disparition est d’autant plus surprenante qu’au moment même où Charles Picqué lisait sa déclaration, le city marketing frappait un grand coup en mettant enfin en ligne le site internet du PDI… et que le quartier Midi y a sa page, figurant bel et bien au rang des “zones prioritaires”.

En tout cas, ne boudons pas notre plaisir. La version web du PDI est effectivement un petit trésor de city marketing. Il n’y a qu’à la comparer avec le “schéma de base” du PDI, publié il y a un an, pour constater à quel point le “projet de ville” qu’il promeut y est enjolivé.

Le city marketing a en tout cas bien intégré les critiques faites au PDI. Il les reprend, pour la plupart d’entre elles, sous forme de questions/réponses. Exemple croustillant parmi d’autres: “Pourquoi la population n’a-t-elle pas été consultée?” Réponse: “C’est la mission du gouvernement de décider des orientations de la politique régionale. Les habitants sont directement impliqués dans la mise en oeuvre des actions. Ainsi, par exemple, l’aménagement du site Tour et Taxis s’est réalisé en concertation permanente avec les habitants du quartier. Il en sera de même pour toutes les actions programmées du PDI”. Passons sur la mauvaise foi du couplet sur la démocratie représentative, allons plutôt demander aux habitants du quartier bordant Tour & Taxis comment s’est déroulée la “concertation permanente” à laquelle ils ont été associée et nous saurons ce qui nous attend…

“Onze wijk is dood.

Vermoord door de overheid en de speculanten”

- “Humo”, 9 september 2008

“Beesten hebben tenminste nog de dierenbescherming”, zegt de oude Griek. “Naar ons kijkt niemand om”. Zijn blik glijdt over het maanlandschap tegenover het Zuidstation, waar nog amper een paar bewoonde bouwvallen rechtstaan. Een schilderij van Magritte. Op deze plek stond twintig jaar geleden nog één van de levendigste Brusselse volkswijken.

Zelfs een nationaal monument als Café Le Zottegem, waar de mannen van de post kwamen dansen na gedane arbeid, ging tegen de vlakte. De Griek, die hier is opgegroeid, spuugt op de grond en vat het allemaal samen: “De Midi is al dood, nu wij nog”.

Na twintig jaar bedreigingen, intimidaties en onzekerheid houden nog een honderdtal bewoners stand tegen de bulldozers van de bouwpromotoren. Duizenden zijn eerder al hun huis uitgejaagd, om plaats te ruimen voor 100.000 vierkante meter kantoren. Het relaas van de meest brutale en grootschalige onteigeningsoperatie na de Antwerpse polderdorpen: Oosterdonk aan het Zuidstation.

Télécharger en pdf l’article complet sur le quartier Midi.

Télécharger en pdf le second volet de la série sur les expropriations (Rumst).

L’îlot A du quartier du Midi ne sera pas démoli

- “Le Soir”, 8 juillet 2008

Vers une solution du conflit opposant le comité d’habitants du quartier Midi et la Région? Un accord vient d’intervenir avec l’Arau (Atelier de recherche et d’action urbaines), qui fait office de médiateur.

Très compétent en matière d’urbanisme, l’Arau est en contact avec le comité Midi. Celui-ci, révolté par la lenteur des expropriations (elles remontent à 17 ans) et la faiblesse des montants offerts par la Région, a obtenu par voie de justice des prix bien plus élevés pour les propriétaires expropriés.

Ces expropriations font mal à la Région et à Charles Picqué (bourgmestre en titre de Saint-Gilles). L’image du PS, qui se comporte comme un méchant promoteur, est aussi écornée. C’est pourquoi Charles Picqué s’est concerté avec l’Arau pour trouver une solution.

Le ministre-président de la Région a fait étudier par ses services les possibilités juridiques et financières d’une rénovation (et non plus une démolition) des maisons de l’îlot A (Mérode, Claes, Norvège et Suède) soumis au PPAS (plan particulier) de 1992. Celui-ci prévoit une zone mixte : le logement y trouve donc parfaitement sa place. L’étude confirme la viabilité de la piste « rénovation » pour le dernier îlot meurtri du quartier.

La rénovation n’arrêtera pas les expropriations de la Région. Au contraire : elle devrait plutôt les accélérer, rejoignant ainsi le souhait des habitants épuisés par l’interminable incertitude qu’ils subissent depuis 17 ans. Pour l’Arau, qui a toujours privilégié la rénovation du tissu urbain, cette solution sauve ce qui peut encore l’être dans le quartier.

Quelque 34 logements sociaux seraient créés (en plus des 44 logements neufs programmés). Trois opérateurs travailleraient ensemble : le Fonds du logement et les régies de Saint-Gilles et de la Région. Seuls les immeubles donnant sur la rue de Norvège seront démolis pour céder la place à un vaste intérieur d’îlot vert, conformément au prescrit du PPAS.

• François Robert