Wednesday, August 30, 2006

Dark Waters

On a souvent reproché au cinéma Libanais encore balbutiant de trop traiter de la guerre. Et maintenant, vers où ira t’on ?

Us and them...

Roger Waters n’a pas vécu la guerre, mais elle lui a pris son père et l’a jeté sous la coupe exclusive et tyrannique de sa mère.

And after all we’re only ordinary men...

La guerre a marqué profondément Waters, et il n’a cessé d’en parler dans ses textes, l’apogée ayant été The Final Cut.

Me and you...

Si nous pouvions tous être des Roger Waters, de ne pas arrêter de parler de la guerre pour l’exorciser, pour se guérir, pour se sublimer, pour produire le contraire de la guerre.

God only knows it’s not what we would choose to do

Non, nous n’avons pas choisi la guerre. Elle nous tombe dessus comme un déluge de sauterelles.

Forward he cried from the rear


Et pendant que les têtes pensantes pérorent pendant des jours sur la nuance induite en utilisant tel ou tel mot, nous vivons l’enfer.

And the front rank died.

Ils repensent déjà au refinancement et à la reconstruction, comme si ça re-finançait les cœurs et reconstruisait les âmes.

And the general sat and the lines on the map

Comme on se sent petit dans une guerre, insignifiants, nous ne sommes plus que des chiffres et des considérations politico-socio-economique, l’être humain disparaît, il devient un concept futuriste.

Moved from side to side.

Vous me dégoûtez, tiens, je vais laisser Waters poursuivre sa chanson sans l’interrompre,

Black and blue
And who knows which is which and who is who.
Up and down.
But in the end it’s only round and round.
Haven’t you heard it’s a battle of words
The poster bearer cried.
Listen son, said the man with the gun
There’s room for you inside.

I mean, they’re not gonna kill ya, so if you give ’em a quick short,
Sharp, shock, they won’t do it again. dig it?
I mean he get off lightly, ’cos I would’ve given him a thrashing - I only
hit him once!
It was only a difference of opinion, but really...I mean good manners don’t
cost nothing do they, eh?

Down and out
It can’t be helped but there’s a lot of it about.
With, without.
And who’ll deny it’s what the fighting’s all about?

Out of the way, it’s a busy day
I’ve got things on my mind.
For the want of the price of tea and a slice
The old man died.
DB

Sunday, August 27, 2006

V

V1 :

Rien de plus facile, dans cette région du monde (hors du monde?) qu’est le Moyen Orient, que de lever la main et faire le V de la victoire avec l’index et le majeur. Ce geste en est devenu banal, tellement il accompagne… des défaites. Les V les plus inoubliables sont sans aucun doutes ceux des Palestiniens de l’OLP en 1982. Ce spectacle d’évacuation était proprement hallucinant. Si vous voyez les images sans en connaître le contexte, il est clair que ces Palestiniens sont sortis victorieux d’une épopée où ils ont affronté une horde de démons.
Cette année on a eu l’immense plaisir de voir les Israéliens faire ces V fallacieux !!!!!! Comme quoi, petit à petit on en fera de bons arabes.

V2 :

Coup de sifflet final, score sans appel de 12-3. L’équipe rentre aux vestiaires la mine dépitée, et il y a de quoi quand on encaisse autant. Seuls deux joueurs exultent : l’arrière gauche : « T’a vu coach, comment j’ai défendu sur Messi ? Il n’a marqué que deux buts !!! Putain, chuis trrrrroooooooooooooop foooooooooort !!!!!!! » et l’avant droit « Un hat-trick !!! Un hat-trick !!! J’hallucine, j’ai réalisé un hat-trick !!! Putain, chuis trrrrroooooooooooooop foooooooooort !!!!!!! »

V3:

Arrivé sur une côte plutôt pentue, le moteur donna de grands signes de faiblesses. Non que ce soit un moteur faible, mais l’essence commençait à manquer. Mon air conditionné était en panne de toutes façons. Quelques hectomètres plus tard, je serrai promptement le frein à main, panne sèche. Je suis resté 10 minutes au moins, le nez dans le volant, les yeux fermés, tentant vainement de repousser le dépit qui m’engloutissait. Au milieu de nulle part, sans essence, il y a de quoi. J’ouvris les yeux. En face de moi reposait la mer, avec ses reflets noirs engorgés de carburant. La pire pollution de l’histoire de la méditerranée, parait il. Au dessus de la Belle Noire flottait un nuage d’amiante, de soufre et de poussière de gravats, serpentant jusqu’au dessus de la montagne où je me retrouvais prisonnier.

J’ouvris ma boite à gant. Le tremblement de mes mains se faisait de plus en plus frénétique, de moins en moins contrôlable. Je commençai par jeter tout ce que je trouvais sous ma main vers la banquette arrière, réprimant un hurlement que ma gorge suppliait d’évacuer. Puis je vis enfin la boite de Tranxène. Je déchirai le carton et au lieu de tomber sur un cachet qui cacherait ma détresse, il ne restait plus que la notice. Je la pris machinalement et commençai à lire sans comprendre, comme une prière. Un paragraphe m’attira l’attention et j’y revins avec de grosses gouttes de sueur qui perlaient de mon front, mes tempes, mes moustaches…

L'utilisation prolongée ou la prise de doses importantes, ou l'association à des sédatifs ou à des boissons alcoolisées favorisent la dépendance. D'ailleurs, le traitement ne devra pas être interrompu brutalement. C’en était trop. Je commençai par donner de gros coup de poings dans le volant et le tableau de bord, ignorant leurs craquements comme celui de mes mains, négligeant le liquide rougeâtre qui me souillait. Je fus sorti de mon hystérie par un vieillard et trois enfants qui tapotaient sur la vitre et me regardaient comme une bête curieuse, et je ne les en plains pas. Je respirai un grand coup et ouvrit la fenêtre.

Maximum control, maximum control, maximum control…

"Ca va demanda le vieux?/Vous n’auriez pas du Tranxene ? grommelai-je/ Du quoi ?/Du Tranxene !!!/C’est quoi ???/Ca calme…/Aaaaaaaah, du Trente Cinq !!! Mais la guerre est finie mon ami ". Il s’eloigna en riant.

"Qu’est-ce t’as M’sieur, ça va pas ?/Eufh, j’ai plus d’essence et je… "

A peine avais-je prononcé le mot essence que leur air curieux se volatilisa et ils plongèrent dans un fou rire qui ne put que me contaminer, sans que j’en saisisse la moindre signification.

"Mais tu vis où ?? De l’essence ? Qui en a besoin ??? Tiens, prends ce paquet et tout ira bien " Et ils disparurent, se pliant de plus en plus de rire en répétant le mot essence. Je restai immobile une dizaine de minutes, avant d’être sorti de ma torpeur par l’odeur de mes aisselles qui commençait à être franchement hostile, voire haineuse. Je regardai le paquet. C’était des stickers de la Victoire Divine. N’en pouvant plus de mon odeur, je renonçait à replonger dans une torpeur quelconque, et sortit de la voiture en me répétant comme une litanie " Qu’est ce que ça peut me foutre ". Puis je collais deux stickers sur l’arrière droit de ma voiture, en espérant que ça imposera le respect à un passant. Je montais dans la voiture attendre. Puis je remarquai à travers les décombres de mon tableau que la jauge à essence indiquait un réservoir plein. Je tournai la clé de contact- au point où j’en étais…- et là, miracle, la voiture démarra. Ensuite tout s’enchaîna comme dans un rêve. Je collai un sticker sur les bouches de ventilation et un air super frais me fouetta le visage. J’ai plié un sticker en forme d’avion et le lançais dans les airs, le ciel bleu fit son apparition. J’en ai plié deux en forme de bateau et les mit à la mer, j’ai essuyé le visage d’un lépreux, j’ai roulé et allumé un sticker après avoir décimé mon paquet de cigarettes.

Ce qui me restait comme stickers, je l’ai investi en bouse, je suis millionnaire.
DB

Wednesday, August 16, 2006

End of episode one.







In order of appearance, Very Green County, 7anna El Ta7oune, Bombastic Ya Mama and some Bombas, George Freedom the Light-house, Risia and Narnia, Gay Police Association Inc.

Sunday, August 13, 2006

Cessation

« Un accord de cessez-le-feu a été atteint il y a quelques minutes. Les parties s’engagent à le mettre en application à partir de 8h du matin. Sur le terrain... ». L’enregistrement sur la cassette s’arrêta à cet instant. Je ne me souviens plus de quand datait cet enregistrement, mais la date n’avait aucune importance. C’était surtout la réminiscence qui m’intéressait, et le devoir de mémoire que je transmettais à mon neveu à cette occasion. Des cessez-le-feu, il y en avait eu des centaines, des milliers, et à chaque fois ils se sont avérés être de la poudre aux yeux, des coups d’épées qui transperçaient l’eau avant de retourner se planter dans les chairs avides de vie. Des cessez-le-feu, il y en avait eu des centaines, des milliers, avec un scénario invariable : un déluge de bombes, de combats et de tirs sporadiques, un ultime déversement de haine et de violence avant l’heure H.
Ensuite le calme s’abattait, et chacun s’affairait à pleurer ses morts et à nettoyer sa devanture ou son entrée d’immeuble, à renforcer les barricades de sacs de sable, protection dérisoire mais rassurante face à la folie. Et puis l’attente commençait, les spéculations d’une reprise des hostilités allaient à la surenchère. Comme si le Mur de Berlin était tombé, mais les Berlinois ne se sont pas précipités sur ses décombres. Car quelque temps plus tard, invariablement, les hostilités reprenaient. Mon neveu me regarda perplexe quand je lui racontais ces faits. « C’est fou ce que tu me racontes... Tu ne serais pas en train de te foutre de moi ??? » Ben non.

Demain lundi 14 août à 8h du matin heure locale, on aura, modernité oblige, une cessation des hostilités. Entre-temps, je crois que c’est la journée la plus violente que Beyrouth a connue depuis le 12 juillet. Au sud, notamment à Tyr, la journée a été atroce. De notre coté, 250 roquettes et missiles ont été tirées sur Israël, soit le deuxième « score » depuis le début des hostilités. Déjà vu... C’est sans doute la raison pour laquelle le conseil de sécurité n’a pas utilisé le mot « cessez-le-feu ». Peut être que la nouvelle terminologie donnerait de l’espoir, casserait le mauvais sort, introduirait une nouveauté.
«- Soldat, au rapport !!!
- Oui Chef
-Qu’est ce qui vous a pris de tirer sur cet homme ????????
-J’ai trouvé son regard hostile»
Oui, c’est sans doute vers ce genre de conneries que nous nous dirigeons.
Comment peut on être aussi analphabète de la paix...
DB

Thursday, August 10, 2006

Guerre Perpétuelle

Le Liban a réussi probablement à réaliser le rêve des grands scientifiques, le mouvement perpétuel. Ce mouvement, c’est la guerre, la guerre sans fin. Nous, Libanais, nous vantons constamment de nos aptitudes guerrières, de la bravoure de nos combattants. Avec fierté, nous racontons que lors de la première guerre Israélo-arabe en 1948, les Libanais étaient les meilleurs combattants parmi les contingents arabes. Avec fierté, nous racontons qu’en 1975, les Américains et les Syriens pensaient nous balayer en deux semaines, ça leur a pris 15 ans. Avec fierté, nous racontons que les Israéliens sont venus accomplir une formalité rapide en 1982, ils se sont empêtrés dans un bourbier qu’ils appellent leur Vietnam, et qui a duré 18 ans. Avec fierté, nous sommes en train de raconter que les Israéliens pensaient balayer le Hezbollah en quelques jours, ça fait déjà un mois qu’ils s’emmêlent les pinceaux. Ou alors, ils savaient déjà ce qui les attendait, alors ils ont choisi la stratégie du cynisme, écraser le Liban qui ne peut leur causer du tort, éviter le Hezbollah qui va les user. Donc pousser les Libanais à demander grâce. Bref, cette guerre n’est qu’à ses prémices, mais la valeur du combattant Libanais n’attend point le nombre de jours de résistance.

Nous, Libanais, par contre, avons le regard fuyant, les joues rougissantes, lorsqu’il s’agit de vanter nos valeurs pacifiques. Sur ce point là, nous sommes pratiquement en pole position pour endosser le bonnet d’âne du plus mauvais esprit de paix. Quand cette guerre se terminera, quand nous en sortiront exsangues, ruinés, chaotiques, déprimés, nous allons commencer à polémiquer entre nous, à se disputer, à se battre, à se haïr. Et lui, et toi, et moi, nous regarderons les enfants qui nous entourent, et nous leur dirons « Aaaah, qu’il était beau le Liban avant la guerre de 06. On allait à la plage au Sud ou au Nord, de superbes plages de sable fin ou de galets polis. Les touristes arrivaient par flots massifs chez nous, nous étions le Paris/Barcelone/Saint-Tropez du Moyen-Orient. La vie nocturne de Beyrouth était réputée dans le monde entier... ». Bref. Finalement, peut être que le Liban des années 60 était nettement moins beau que ce qu’on nous a raconté. Car quand on se mettra à raconter le Liban de la première moitié des années 00, on oubliera les plaies béantes qui y existaient, on se contentera de cristalliser ce passé qui est inlassablement mieux que le présent. Avant que la nouvelle guerre n’éclate, et qu’on recommence à parler des années 10, 20, 30…

Parce que nous crions toujours, à chaque guerre et à raison, que c’est la guerre des autres qui se passe sur notre sol. Mais si nous savons, si nous
apprenons (déjà !!!!) à dire non à ces autres, ils trouveront alors le nouveau cancre de la paix ailleurs, ils y déverseront leur poison là-bas, sans nous, pour toujours. Mais bon, nous sommes de valeureux combattants, qui n’apprendront jamais l’humilité d’une défaite, la nécessité de tirer un trait sur le passé pour renaître efficacement. Si seulement nous pouvons nous germaniser ou nous nipponiser (version post-1945, cela va sans dire, nous en avons assez des versions pré-1939).
DB

Wednesday, August 09, 2006

Pansements

L’anesthésiste donna le signal que tout était bon. Isiklaf Le Chirurgien commença ses gestes millimétrés. Bistouris et scalpels cisaillaient avec une
précision d’industrie aéronautique la chair frêle, les ciseaux et autres écarteurs maintenaient le ventre ouvert, offrant l’hallucinant spectacle d’entrailles frétillantes. Parallèlement à ce calme et cette maîtrise extérieure et des nerfs et du geste, ce qui défilait dans la tête d’Isiklaf choquerait le scénariste le plus gore.

Quand il incisait la chair, il s’imaginait en train de planter violemment son instrument, de déchiqueter en lambeaux infimes le corps gisant devant lui. Dans son imagination morbide, l’anesthésie ne marche pas, la victime regarde son ventre ouvert, voit ses organes bouger, sent les attaques violentes des différents instruments tranchants, utilisés non pas avec délicatesse et précision, mais avec une brutalité sans pareil, observe les spasmes agitant ses entrailles. Il hurle, les yeux révulsés, sa douleur, mais aucun son ne sort car ses cordes vocales sont déjà lacérées.

Ensuite, Isiklaf verserait lentement de l’acide de sa composition qui dévorerait lentement et atrocement le corps moribond du patient, à qui on
n’a laissé d’autres choix que d’être patient, que d’être témoin du cynisme le plus abject.

En ce moment, le Liban n’est pas anesthésié et le chirurgien se lâche.

Tuesday, August 08, 2006

Beirut Music


click here to listen


Recorded by Ziad Nawfal for Zündfunk Radio/Germany

Sunday, August 06, 2006

Battle1 for APO

Summer here and summer there

MONTREAL (AP) -- Plus de 15.000 personnes ont manifesté dimanche après-midi dans le centre-ville de Montréal en faveur de la paix au Liban. Près d'une cinquantaine d'organisations (communautaires, étudiantes, syndicales), ainsi que des politiciens et des artistes, y ont participé.
Les manifestants demandaient à Israël un cessez-le-feu immédiat pour éviter que d'autres civils libanais soient victimes des bombardements. Ils exigeaient également du gouvernement canadien qu'il retrouve sa neutralité dans le conflit au Proche-Orient.
Le député fédéral libéral Denis Coderre a indiqué qu'il estime que "la violence doit cesser d'un côté comme de l'autre". M. Coderre a notamment salué le projet de résolution présenté par la France au Conseil de sécurité des Nations unies, un texte appuyé par les Etats-Unis.
Les chefs du Bloc québécois et du Parti québécois, Gilles Duceppe et André Boisclair, ainsi que la porte-parole de Québec-Solidaire Françoise David, figuraient également parmi les marcheurs. AP

Saturday, August 05, 2006

Planes here and planes there

Selon la police libanaise, il s’agit de la pire journée de bombardements depuis le début de l’offensive, le 12 juillet dernier. Samedi à l’aube, des commandos de la marine israélienne ont mené une opération contre le Hezbollah dans le port de Tyr. En milieu d’après-midi, trois Arabes israéliennes ont été tuées par la chute d’une roquette tirée par le mouvement chiite.
4.000 obus, 300 raids aériens. Depuis l’aube, l’offensive israélienne au Liban s’est accélérée. La police libanaise estime que ces bombardements sont les plus lourds depuis le début de l’offensive israélienne contre le Hezbollah, le 12 juillet dernier. Au moins deux civils ont été tués et 39 autres blessés.
Alors que les discussions se poursuivent au Conseil de sécurité de l’Onu, l’aviation israélienne a intensifié ses raids sur tout le pays. Selon un bilan du Haut comité de secours libanais publié samedi, les infrastructures du pays et l’habitat sont d’ores et déjà très lourdement atteints : 73 ponts, 72 bretelles routières et 6.800 habitations auraient été détruits.
Exemple de l'aggravation de la situation humanitaire dans un pays où 800.000 personnes ont été déplacées par le conflit, le ministre de la Santé, Mohamad Khalifé, a affirmé samedi que les hôpitaux du Liban ne disposaient plus que d'une semaine de carburant. En milieu d’après-midi, l’armée israélienne a toutefois annoncé avoir autorisé deux pétroliers à accoster au Liban pour fournir du carburant.
Le Liban-Sud sous les bombes
Les secteurs les plus visés samedi, selon la police libanaise, sont le sud et l'est de Tyr, ainsi que la localité d'Aaitaroun, près de la frontière israélienne, qui a été noyée en quelques heures sous 2.000 obus. Deux jeunes gens ont été tués dans un raid mené par un drone israélien armé, sur une route de l'est de Tyr.
Selon la police, une quinzaine de villages, distants d'environ 5 kilomètres de la frontière, sont systématiquement détruits par les bombardements. 14 blessés seulement ont été recensés car la quasi-totalité des habitants ont déserté la région. Mais l'aviation israélienne a largué samedi des tracts annonçant de nouveaux bombardements, notamment sur la ville de Saïda.
Poursuite de l’offensive terrestre
Au 25ème jour de l'offensive, lancée après la capture par le Hezbollah de deux soldats israéliens à la frontière israélo-libanaise, les incursions terrestres se poursuivent, plus à l'est, le long de cette frontière.
Des affrontements opposent samedi soir les soldats israéliens aux combattants du Hezbollah, aux abords du village frontalier d’Aita al-Shaab. Selon les chaînes arabes al-Arabiya et al-Jezira, un soldat israélien a été tué et six autres blessés. L'armée israélienne avait déjà annoncé la perte d’un soldat dans la nuit de vendredi à samedi dans le secteur de Taïbé, dans l'est de la zone des combats.
Israël a déployé au Liban-Sud environ 10.000 soldats pour tenter d'établir une zone de sécurité mais se heurte toujours à la résistance de la milice chiite. Les dirigeants israéliens affirment avoir besoin de plusieurs jours encore pour neutraliser le Hezbollah. Un responsable militaire a néanmoins affirmé samedi que ses forces contrôlaient désormais au Liban-Sud « une zone profonde de 5 à 8, voire 10 kilomètres ». Jeudi, l'armée israélienne avait indiqué avoir reçu l'ordre du ministre de la Défense, Amir Peretz, de se tenir prête pour une éventuelle prise de contrôle du Liban-Sud jusqu'au fleuve Litani, distant de 5 à 30 km de la frontière selon les endroits.
Opération commando à Tyr
Sur le terrain, les opérations ciblées contre le Hezbollah se multiplient. A l’aube, des commandos de marine israéliens ont mené une opération sur la ville portuaire de Tyr, à environ 80 kilomètres au sud de Beyrouth. L'armée israélienne a annoncé que huit de ses soldats avaient été blessés dans cette opération qui visait notamment des rampes de missiles du mouvement chiite.
Selon elle, un « grand nombre » d'hommes du Hezbollah ont été tués, dont quatre chefs responsables d'un tir de missile vendredi contre la ville israélienne de Hadera, à 40 kilomètres au nord de Tel-Aviv, la localité la plus éloignée jamais atteinte par un tir depuis le Liban. Le Parti de Dieu a au contraire assuré avoir fait échouer ce raid, tuant un assaillant et en blessant trois autres. La police a quant à elle annoncé la mort d'un militaire libanais. L'opération a été accompagnée par d'intenses bombardements de la région de Tyr, où des dizaines de localités du sud et de l'est de la ville, abandonnées par la grande majorité de leurs habitants, ont été la cible de raids aériens et maritimes.
Vendredi, l’armée israélienne a bombardé le village de Qaa, près de la frontière syrienne. Selon un nouveau bilan, les raids ont fait 28 morts, presque tous des ouvriers syriens. C'est la première fois qu'un nombre aussi important de Syriens sont victimes des bombardements israéliens au Liban.
Tirs de roquettes
Côté israélien, 170 roquettes tirées à partir du Liban-Sud se sont abattues samedi sur le nord du pays, a annoncé la police, tuant trois Arabes israéliennes ont été tuées et blessant 28 civils. Les trois personnes, une femme âgée de 68 ans et ses deux filles, ont été tuées dans le village d'Arab el-Aramcheh, dans le secteur ouest de la frontière alors qu’une roquette a frappé de plein fouet leur maison.
Dans la seule journée de vendredi, le Hezbollah a tiré 220 roquettes sur le nord de l’Etat hébreu. Depuis le début du conflit, plus de 2.700 roquettes ont été tirées sur le nord d'Israël provoquant un exode d'un quart de million d'habitants et tuant 33 civils, dont une dizaine d'Arabes israéliens.
Samedi soir, un ministre issu des rangs du mouvement chiite a annoncé que le Hezbollah cessera ses attaques le jour où l’Etat hébreu mettra fin à son offensive et où les soldats israéliens quitteront le territoire libanais.

Sunday, July 30, 2006

New IAF achievement

L’aube a été rouge pour les habitants du petit village libanais de Cana, à quelques kilomètres de Tyr.
Au petit matin, un raid israélien a rasé une bonne partie de ses immeubles. Un raid au bilan meurtrier très lourd, puisqu’au moins 51 personnes sont mortes, dont 22 enfants et 9 femmes, selon un premier bilan officiel, qui s’alourdit au gré de la découverte des décombres.
Le pilonnage a duré deux heures, pour ce qui est l'attaque la plus meurtrière menée par Israël depuis le début de son offensive contre la milice chiite du Hezbollah.
Il y a dix ans au même endroit, des bombardements israéliens avaient tué une centaine de personnes qui s'étaient réfugiées dans une base de la force de maintien de la paix de l'Onu, dans le cadre de l'offensive militaire dite des «Raisins de la colère».

Thursday, July 27, 2006

Exchange Rates and Fire

L’organisation française Médecins sans frontières (MSF) a dénoncé hier l’impossibilité d’accéder « aux civils dans les zones les plus exposées au Liban », jugeant « inacceptable » cette situation.
« L’accès aux civils dans les zones les plus exposées est quasi impossible. C’est inacceptable car cela risque d’avoir des conséquences encore plus tragiques demain. L’aide humanitaire annoncée ne peut être efficace que si elle parvient effectivement aux populations déplacées », écrit MSF dans un communiqué publié à Paris et rapporté par l’AFP.
« Malheureusement, du fait des opérations militaires en cours, le travail de nos équipes et de tous les secouristes est dangereux. Au mépris des obligations les plus essentielles, des camions chargés d’assistance ont été détruits, des civils en fuite ont été la cible de bombardements, des secouristes ont été l’objet de mitraillage », déplore MSF.
Quatre équipes de MSF sont actuellement présentes à Beyrouth, à Tyr et dans la région du Chouf, ajoute le communiqué, précisant qu’« un premier fret de 85 tonnes de matériel vient d’être acheminé » au Liban.
« Jusqu’à présent, ce sont les autorités médicales et les associations libanaises qui ont assumé l’essentiel de l’effort et permis d’éviter une catastrophe sanitaire, mais leurs capacités s’épuisent un peu plus chaque jour. Les risques de dégradation sont réels et seul le renforcement, dans les jours à venir, par des secours internationaux permettra d’éviter un drame de plus grande ampleur », souligne MSF, qui lance un appel aux dons en faveur de la population civile.

Wednesday, July 26, 2006

Rupture de vaseline

Ca y est, on a de plus en plus d’expérience concernant les armes. On connaissait bien l’artillerie terrestre, sous différentes formes : canons de 105 mm montés sur des Jeeps, de plus gros calibre sur des chars, des canons terrestres allant jusqu’à 240mm… Maintenant on a appris à connaître les bruits des obus « mer-sol »- un bruit sourd, similaire aux départs des canons « terrestres » - et les missiles air-sol dont nous abreuvent les F-16. Il y a d’ailleurs tout un rituel qui accompagne ces missiles : parfois, des tirs de DCA. Ensuite vient la déflagration. Enorme !!! Avant, dans l’ancienne guerre, les combats dans la banlieue sud nous parvenaient très faiblement. Là, les premières fois, vous ne pouvez vous empêcher de sursauter. Ensuite on s’habitue. Alors que l’explosion continue de résonner, on entend des aboiements de chiens, des miaulements de chats, des alarmes de voitures qui se déclenchent. Puis la maison vibre légèrement. Il nous reste les bombes A et H pour parfaire notre culture auditive. Peut être pour bientôt ? Pas cette guerre, la suivante peut-être.

Ce qui est désolant, c’est que malgré toute l’expérience accumulée au cours des guerres, nous n’arrivons toujours pas à saisir la Guerre dans sa globalité. Certains ne se préoccupent que de l’humanitaire, d’autres du politique, d’autres de l’économique. Nous sommes gangrenés par la guerre et on ne se soucie que d’apposer un joli pansement sur la plaie. Peut être on fera écrire des messages sur ce pansement, style « Bonne guérison », « Rétablissement rapide » « Je pense à toi » « Je t’aime »… Et pendant ce temps, la plaie devient de plus en plus purulente, puante, grouillante de milles et un microbes. La douleur ? Tends ton bras que je t’y injecte de la morphine. Nous sommes tous des sidéens ici, et on s’acharne et s’applique à nous refiler des préservatifs pour continuer à faire l’amour. Je suis déjà sidéen connard, applique toi à me trouver le remède si tu veux m’aider. Parce que je n’ai plus le coeur à faire l’amour.

La principale nouveauté de cette guerre, c’est qu’elle intervient alors que je suis adulte. Je l’avais déjà expérimenté dès la fusion entre le champion spermatozoïde de mon père et l’ovule de ma mère jusqu’à l’adolescence. Ca y est, je comprends mieux ce que mes parents ressentaient pendant la guerre. Je comprends ce que ça veut dire d’aller bosser en pleine guerre. Déjà qu’en pleine paix ça fait chier, là c’est la dysenterie. Je me souviens de mon inquiétude quand je voyais mon père aller au boulot sous les bombes, maintenant je lis cette inquiétude dans les yeux de mes parents, je vois leur soulagement quand je rentre à la maison.

Voila, voila. Merci à tous, merci pour tout, continuez de ne rien comprendre, continuez de vous accrocher à vos chimères, de combattre les moulins… Appelez moi avant la prochaine guerre, au cas où j’aurai eu la mauvaise idée de faire un tour en Suisse. Et à propos, arrêtez de nous appeler la Suisse du Proche-Orient. Nous sommes l’anus du Proche-Orient, et un anus ne peut pas être neutre.
DB

Monday, July 24, 2006

The beginning, year 2000 (simplified version)